won't wave my white flag (joan)

won't wave my white flag
@Joan Oswald+@Milo Ashford

tw: crise d'angoisse, mention d'agression/blessure.
Jeudi 4 avril - vers 1h du matin
Un soir de plus. Pas le plus reluisant. Il aurait pu se faire porter pâle, Milo. Après la soirée de mardi, personne ne lui en aurait voulu et surement pas Naya. Ça lui aurait évité de se pointer au cabaret avec un bel œil gonflé, teinté de violet et bleu. Ça aurait pu éviter les regards interrogateurs de ses collègues, éviter d'inquiéter Eve. Ouais, ça aurait eu des avantages. Mais qu'aurait-il fait, Milo, seul, dans son appartement ? Une nuit de plus à chercher le sommeil. Une nuit de plus en tête à tête avec son cerveau et ses vilaines pensées. Il ne pouvait pas embêter Eve, Marcus, ou même Hera pour le distraire tous les soirs. Il avait tenté une stratégie différente mardi, qui s'était soldée par un cuisant échec. Mauvais endroit au mauvais moment, sans possession de ses moyens. Rencontre indésirable. Des coups perdus. Mauvais karma. Et comme résultat, un œil coloré et un sacré mal aux côtes. Conclusion, il était mieux au cabaret que seul chez lui, au bar ou sur le trottoir d'une ruelle mal fréquentée. Au moins ici, le temps de quelques heures de spectacle, son cerveau la bouclait. Pas de pensées indésirables alors que ses doigts courraient sur les touches. C'était éphémère, bien sûr, mais c'était une échappatoire. Il allait s'y accrocher, autant que possible.

La soirée touchant à sa fin, il ne souhaite pas s'attarder, Milo. Il sent bien que d'un moment à l'autre, quelqu'un pourrait oser lui demander ce qu'il lui est arrivé au visage. Et il n'a vraiment pas envie d'avoir cette conversation. Il n'a vraiment pas envie de parler à qui que ce soit, en fait. Depuis quelques minutes, peu avant la fin de son passage sur scène, Milo sent une désagréable sensation l'envahir. Quelque chose qu'il connait trop bien, désormais. Merde. Non. Pourquoi ? Pourquoi ici, pourquoi maintenant ? Ses doigts tressautent sur les touches et alors que les lumières s'éteignent, déclenchant les applaudissements, il fourre ses mains au fond de ses poches en partant vers les coulisses. Respire. Il s'engouffre dans les toilettes, claque la porte derrière lui et part s'appuyer contre un évier, le visage baissé, le regard sur le drain. Il serre l'émail du lavabo entre ses doigts, ses phalanges blanchissent. Respire. Impossible. Ses poumons semblent ne plus répondre, aspirant l'air par petite bouffée au lieu de la grande inspiration tant désirée. Il sent son cœur s'emballer et un poids beaucoup trop lourd écraser sa poitrine. L'angoisse. Elle s'apprête à déferler. Il secoue la tête, ferme les yeux. De l'air. Il lui faut de l'air. Sa vision est trouble mais il se traine par miracle hors des toilettes, dans le couloir des loges. Une sortie de secours se tient à sa gauche et il pourrait la bénir alors qu'il pousse sans ménagement la porte. La nuit. Le ciel. De l'air. Il tremble, marche à peine droit et ses poumons peinent toujours à lui obéir. Putain. La porte se referme et il s'appuie sur un mur, non loin. Se laisse glisser au sol, le dos contre le béton, les genoux repliés sur lui. Il enfouit son visage dans ses mains. Respire, Milo.

The drums inside my chest just can't seem to catch a breath. Gotta get out while you can. Am I gonna swim, am I gonna sink? Am I gonna bend, am I gonna break?

Make it out alive

mira:

won't wave my white flagw/ @Milo Ashford

tw: crise d'angoisse, mention d'agression/blessure. Elle a tenu combien de temps Joan ? Même pas deux semaines. La voilà qui à l’extérieur du cabaret est en train de tenter d’allumer une putain de cigarette. Le briquet ne fonctionne pas. Elle tente, en boucle, en boucle, elle force mais la roulette ne produit qu’une faible étincelle. Cela n’est pas suffisant pour que la cigarette s’enflamme. Un sourire alors qu’elle est assise sur un rebord de fenêtre condamnée. Sa tête repose contre les volets fermés, ses paupières se ferment. C’est sans nul doute un signe du tout puissant pour lui dire qu’il faut qu’elle reste forte et qu’elle ne craque pas. Pas de cigarette pour cette fin de soirée. Ce n’est pas de son fait mais au moins, elle résiste. La clope reste dans son bec un moment. Il y a cette petite migraine qui tire son crâne, parfois ça lui fait ça, la musique, la show, la fatigue... toutes les pensées qui la traversent. L’angoisse de ne pas savoir où elle va dormir bientôt. Il faut qu’elle trouve un appartement, sans avoir envie de le faire, sans avoir envie d’être seule, en craignant aussi de l’être, c’est vrai.

La porte de l’issue de secours s’ouvre à la volée. Un sursaut. Instinctivement, elle ressert les pans de son manteau. Elle porte toujours dessus sa tenue de scène. Son maquillage brille sous le reflet du réverbère de l’impasse. Le silence est de mise face à la scène à laquelle elle assiste. Spectatrice d’un show improvisé. Ses yeux ont parfaitement bu la couleur de l’œil de son ancien ami. Parce que c’est de lui dont il s’agit. Milo. Et c’est sans doute aussi pour cela qu’elle hésite à parler sur le moment que son cœur se serre. Il y a quelques années, elle a littéralement merdé avec lui. Elle a foutu en l’air la belle amitié qui existait entre eux deux. Les quelques secondes de silence lui permettent de comprendre que quelque chose cloche, elle se redresse, se repose sur ses pieds. Elle hésite, c’est délicat. Il ne l’a pas vu et elle sait qu’elle va venir briser cette bulle d’intimité qu’il pensait s’être créé en sortant par ici. Pourtant, elle ne peut décemment pas le laisser dans un tel état. Un pas. Deux pas. C’est avec une maladresse certaine qu’elle sort alors : « - Sympa la nouvelle couleur de ton œil » Un peu d’humour pour détendre l’atmosphère. Ouai... on n’a pas dit que cela ferait des miracles. Elle cale la cigarette qu’elle n’a pas réussi à allumer derrière son oreille. Elle joue nerveusement avec son briquet dans ses doigts. Elle fait tout de même un petit geste de la main, un salut encore plus maladroit que ses premières paroles. « - Hey... » Elle avance doucement. Peut-être qu’il est temps de ravaler sa fierté. N’est-ce pas parce qu’il a blessé l’orgueil de la danseuse qu’elle s’est braquée ? « - ça n’a pas l’air d’aller fort... » Sans jugement, elle pose doucement une main dans son dos en se penchant un peu. En fait elle prend même place à côté de lui contre le mur. « - Tu veux en parler ? » Elle détourne le regard, un peu honteuse d’avoir mis autant de temps à revenir vers lui.

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@Joan Oswald+@Milo Ashford

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Jeudi 4 avril - vers 1h du matin
Pourquoi ? Non. Le cabaret était une échappatoire. Une bulle, une safe zone. Non. Pourquoi ? Pourquoi ici, pourquoi maintenant ? La fin du spectacle, peut-être. La perspective de rentrer chez lui. Seul. Seul, seul, seul. Envoyant voler la porte de l’issue de secours, Milo est loin de remarquer qu’il n’est pas seul. Il est bien incapable de quoi que ce soit de toute manière, respirer correctement y compris. Il se laisse tomber sur le sol, dos au mur de l’établissement, ruinant probablement sa chemise blanche. Il lutte. Lutte pour une respiration régulière, lutte contre la nausée qui l’envahit. Contrôle. Une inspiration après l'autre. Compte-les, Milo. Ses mains plaquées contre ses yeux, il tente de maitriser ses tremblements. Inspiration. Expiration. Une, puis l'autre. Il se concentre. Quelques secondes s’écoulent. Une respiration. Puis deux. Contrôle. Tu peux le faire, Milo. Tu ne vas pas mourir. Tu respires. De l’air. Qui entre. Qui sort. Le tremblement s’estompe. Il garde ses mains sur son visage, ignorant la douleur dans son œil, sous ses doigts. Soudainement, une voix s’élève. Il tressaille. Merde. Il n’est pas seul. Il n’a pas fait attention. Il n’a pas pu faire attention. Il baisse ses mains, relève le regard devant lui, vers la voix, et reconnaît celle qui se tient là, dans la pénombre. Joan. C’est le moment qu’elle choisit pour agir comme s’il existait, vraiment ? Sens du timing. Il croise les yeux de la brune alors qu’elle continue de lui parler. Hey ? Encore une fois : vraiment ? Il sent son cœur battre toujours trop fort, sa respiration toujours vacillante et sa nausée toujours en arrière plan, à peine estompée. Il ne répond pas. Il n’est pas sûr d’être capable de parler et n’a pas envie de perdre sa voix au milieu d’une phrase. Il ne veut pas montrer sa détresse. Il ne sait pas depuis combien de temps elle est ici, il ne sait pas ce qu’elle a vu, exactement. Tout ? Une partie ? L’idée de s’être exposé, aussi faible, de la sorte devant quiconque - et sûrement encore plus devant elle - ne lui inspire qu’une rage noire. Ses poings se serrent et il les pose sur ses genoux. Respire, Milo. Il se contente alors de lui jeter un regard noir de son œil et demi, avant de reporter son attention sur le sol. Contrôle, Milo. Putain, elle ne renonce pas. Elle persiste, énonce des évidences et s’il en avait eu la force, il se serait moqué. Captain obvious. Elle s’approche. Trop proche. Il tressaute presque imperceptiblement en sentant la main dans son dos mais son regard reste rivé devant lui alors qu’elle prend place à ses côtés. Tu veux en parler ? Cette fois-ci, enfin, il réagit. C’est presque un réflexe, ce petit rire moqueur, sans joie, qui s’échappe de ses lèvres. Elle se fout de sa gueule ? « Ah parce que tu me parles, maintenant ? » réussit-il à articuler avec un air mauvais. Sarcastique. Il respire, Milo. « Fais pas genre que t’en as quelque chose à foutre, j’prends pas la charité. » C’est peut-être un peu trop. Un peu plus méchant que ce qu’il voudrait vraiment être. Que ce qu’elle mérite. Mais elle tombe mal, Joan. Extrêmement mal. Pourtant, heureusement, la crise retombe, peu à peu. Ne subsistent qu’une vague nausée sournoise et des mains moites pour derniers témoins. Il respire. Et maintenant il fumerait bien une clope, bien sûr. Sa main vient fouiller les poches de son pantalon pour en tirer un paquet de cigarettes. Il en extrait une, tente d’ignorer les quelques tressaillements de ses doigts encore présents, et la glisse entre ses lèvres. Il n’a toujours pas tourné la tête vers Joan.

The drums inside my chest just can't seem to catch a breath. Gotta get out while you can. Am I gonna swim, am I gonna sink? Am I gonna bend, am I gonna break?

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tw: crise d'angoisse, mention d'agression/blessure. Elle sait qu’elle a merdé. Cela remonte à plusieurs années, impossible d’oublier. Elle a culpabilisé, la seconde après. Les mots ont dépassé sa pensée, elle-même dépassée par la perte de ses parents. Elle n’a pas eu envie d’entendre les conseils d’un ami, pas eu envie d’écouter, pas eu envie d’être apaisée. Juste l’envie d’aller bien. Cela remonte à plusieurs années. Et pour ne pas prendre le risque d’être raisonnée, elle l’a évité, elle l’a évité aussi parce qu’elle ne voulait pas se confronter aux mots qu’elle a prononcé... à la blessure qu’elle a pu créer. Seulement là ? Là doit-elle réellement passer son chemin et ne rien dire ? Sans doute qu’il n’a pas envie d’être réconforter par une étrangère, parce que n’est-ce pas ce qu’elle est aujourd’hui ? Une étrangère, littéralement. Des années à ne pas se parler, Joan sait parfaitement qu’elle a perdu l’amitié de Milo. A tout jamais sans doute. Elle ne se dégonfle cependant pas, au nom d’une belle amitié dans leur enfance, parce qu’il lui a tout d’un coup fait penser à sa mère, celle qui lui donnait des cours de piano... il lui a fait penser à des sentiments joyeux qu’elle est prête aujourd’hui à accueillir.

C’est maladroit, sans doute un peu brusque. L’approche n’est pas la meilleure, elle tente juste d’être un soutien quelques minutes s’il a besoin. Pas de jugement, rien, elle tente juste... d’être présente ? Ne l’a-t-il pas été lui ? Même si elle l’a totalement rejeté ? Mais n’est-ce pas l’hôpital qui se joue de la charité ? Sans nul doute. Elle mérite au fond l’accueil reçue. L’agacement perceptible dans la voix de Milo, mais elle perçoit aussi quelque chose qui lui fait mal au cœur. Ce n’est pas de la pitié, elle miserait plus sur de la compassion. Ce qu’il voit comme de la charité n’est qu’un excès d’inquiétude mal placée. Les lèvres se pincent, forcément. Ses yeux fixent le mur en face, ses jambes se balancent sous l’effet du stress éprouvé dans une telle situation. Il y a quelques semaines, elle n’en aurait rien eu à faire, elle se serait barrée. Seulement là, elle n’y arrive pas. Elle ne bouge pas.

« - Il n’y a pas de ... hm charité, pitié... ou tout autre synonyme que tu es prêt à trouver » Répond-elle d’abord. Son regard se pose sur lui, il s’allume une cigarette. Ok, elle l’envie un peu, il a un briquet qui fonctionne. Mais n’est-ce pas un signe que le sien l’ait lâché alors qu’elle tente d’arrêter ? A nouveau, elle pince ses lèvres, détourne le regard, mais rapidement l’odeur vient titiller ses narines. Pourquoi c’est si dur d’arrêter le tabac ? C’est fou ? Elle n’a pas répondu à la première invective. Sans doute qu’elle le mérite. « - Je... Je sais qu’on ne se parle plus toi et moi... quand j’en suis la cause... » Elle parle trop, elle déteste putain. Elle tique, cherche ses mots. « - J’ai merdé, c’est vrai... je suis désolée. Mais ce n’est pas parce que tu me détestes que je vais te laisser dans un tel état... tu trembles à moitié... Milo, qu’est-ce qui se passe ? »

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@Joan Oswald+@Milo Ashford

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Jeudi 4 avril - vers 1h du matin
Le timing de Joan est mauvais. Terrible, aux yeux de Milo. Il n'y avait pas grand chose de pire pour lui que de se faire surprendre ainsi, dans une position de faiblesse ultime, par quelqu'un qui l'avait brutalement rejeté. Certes, de nombreuses années s'étaient écoulées depuis, mais l'héritier Ashford avait la rancune tenace. Cependant, un point de vue extérieur pourrait juger au contraire que le timing de Joan était impeccable. Milo n'aurait pas du rester seul. Ce n'était malheureusement pas la première fois qu'il expérimentait une crise d'angoisse. Mais elles étaient rarement aussi fortes et il était loin d'être un expert dans la manière de les gérer. Pas un débutant. Mais pas un habitué. Bien sûr, le réflexe du garçon est de chercher la solitude, se replier sur lui-même telle une bête blessée, craignant les prédateurs à l'affut. Joan n'a pas l'air d'un prédateur mais Milo la rejette aussi sec. Pas besoin de charité. Elle peut passer son chemin, comme elle l'a toujours fait jusqu'à présent. L'arrivée de Milo au cabaret aurait pu être une occasion pour renouer. Mais elle n'avait pas fait un seul effort en ce sens. Alors elle pouvait bien aller au diable. Quoi qu'il devait surement déjà y être, Milo, en enfer. La crise retombe peu à peu et il en profite aussitôt pour s'allumer une clope parce qu'après tout pourquoi pas, ce n'était pas comme s'il n'arrivait pas à respirer à peine quelques minutes auparavant. Ses doigts tremblent et il ne parvient pas à les maitriser alors que Joan continue de parler à côté de lui. Il inspire la fumée. Il respire. Il s'empoisonne peut-être mais il respire, putain. Il regarde toujours devant lui, refusant le moindre coup d'oeil vers la jeune femme qui semble lancée dans une tirade pour exprimer ses regrets. J'en suis la cause. C'était facile, de dire tout ça maintenant. Facile de prétendre s'ouvrir après l'avoir vu ainsi, aussi vulnérable. Pitié. Elle avait pitié. Cette pensée était insupportable pour Milo. Il esquisse un sourire sans joie, moqueur, mais garde le silence. Elle poursuit. Plus de sourire, le visage du garçon s'obscurcit alors qu'il maudit intérieurement les tremblements de ses doigts qu'il ne parvient pourtant toujours pas à maitriser. Il enfouit sa main libre dans la poche de son pantalon et saisit la cigarette entre les doigts de l'autre. "Rien. Tout va bien." Bien sûr, ça n'a aucune crédibilité. Il ne sait pas depuis combien de temps elle est là, mais si elle a assisté à l'intégralité de la scène, Joan sait à quel point il ment. Sans même parler de son oeil au beurre noir et des quelques bleus qui parsèment son visage, cadeau de son altercation des jours précédents. Il est beau à voir, Milo. Il tire une nouvelle taffe de sa clope et la fumée expirée leur revient dessus. Merci, le vent.

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