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@Eve Leroy+@Milo Ashford

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Mars 2024 - environ 22h
Il faisait froid. Bien sûr, qu'il faisait froid. Pourtant, la journée avait été douce. Mais les rayons du soleil avaient emporté avec eux la chaleur du jour. La nuit était là. Sombre. Froide. Et silencieuse. Il n’y avait effectivement pas grand bruit dans les rues de Klamath Falls ce soir, lorsque Milo effectua le chemin entre son appartement et celui de Eve. Il avait considéré l’idée de l’effectuer à pied. Il aimait marcher, depuis toujours. Et il détestait sa voiture. Un cadeau de sa sœur, un modèle bien trop ostentatoire. Une voiture en cadeau d’anniversaire, pas de doute, on était bien chez les Ashford. Mais une rapide vérification de l’adresse de la jeune femme lui avait indiqué qu’il mettrait pas mal de temps à pied. Partagé entre l’envie de vider sa tête à coup de quelques miles dans ses pattes et celle d’arriver rapidement, il avait fini par saisir ses clefs de voiture avant de claquer la porte de son appartement.

Pendant le trajet, il empêcha son esprit de divaguer. En apparence, il allait bien. Un remarquable travail d’enfouissement. Ah ça, il savait faire, enfouir. Cacher. Mettre un masque. Il allait même plus loin dans le processus, réussissant parfois à se convaincre lui même. Qu’il allait bien. Que ce n’était pas grave. Que c’était comme ça. Elle était partie. Un simple fait à intégrer, traiter, classer, archiver. Rien d’autre à faire. Pas d’autre choix. Pas besoin de tergiverser plus que ça. Un simple fait. Deal with it, Milo. Arrivé devant l’adresse donnée par Eve, il gara sa voiture non loin et resta quelques instants, les mains sur le volant, immobile. Il avait accepté presque immédiatement l’invitation de Eve. Utilisant le fait qu’elle avait dit avoir besoin de compagnie elle-même comme un prétexte pour accepter. Car lui, bien sûr, il n’avait pas besoin de réconfort. Pas besoin de se changer les idées. Puisqu’il allait bien. Pourtant, si il n’avait pas décidé de venir ici, il aurait fini par sortir, pour éviter de rester seul dans son appartement portant encore les traces de la présence de Haley. Traces qui menaçaient trop sévèrement son mantra actuel. Tout allait bien. Pas besoin de réconfort. Mais Eve semblait en avoir besoin, elle. Donc il était venu. Aussi simple que ça. Et puis c’était mieux de venir ici que de finir au bar, seul ou mal accompagné, juste pour descendre quelques verres et rentrer chez lui dormir, sans remarquer les traces dans son appartement. Après une inspiration, il s’extirpa de l’habitacle et se dirigea vers l’immeuble. Quelques instants plus tard, il se trouvait sur le palier de la jeune femme. Masque enfilé. Tout allait bien. Il frappa trois coups.

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Mars 2024 - environ 22h
Son téléphone repose sur les couvertures avec le dernier message de Valentino encore ouvert. Elle ne pensait pas un jour qu'il lui refuserait quoi que ce soit. Le rejet lui paraît insensé, invivable et d'une violence si forte que la blonde se demande quoi faire avec cette information. Pas qu'Eve avait l'habitude que le monde tourne autour d'elle et lui sourit tout le temps. Mais le rejet n'était pas non plus quelque chose auquel elle était habituée pour autant.. la preuve, sa rupture avec Lewis avait pris près d'un an à soigner. Aussi, le message de Val était une gifle qu'elle gérait très mal. En parallèle, la disparition dans la nature de Haley l'a heurté bien plus qu'elle ne pensait pouvoir l'être. Ce que les deux jeunes femmes avaient développé, ce lien particulier, semblait soudain n'avoir aucune valeur alors que les messages d'Eve restaient sans réponse. Elle qui pensait qu'elles avaient développé une relation précieuse, avait soudain l'impression d'être flouée. En parlant avec Milo, elle avait espéré trouver un sens à tout ça, une explication, une justification valable.. Mais c'était comme si Haley avait juste décidé de disparaître dans la nature et la blonde ne savait plus quoi faire.

Proposer à Milo de venir avait été un mélange de sympathie et d'appel à l'aide. L'accumulation était trop pour Eve qui ne voulait pas étaler le sujet d'Haley sur la place publique mais avait aussi besoin que quelqu'un soit avec elle. C'était trop pour un seul soir et elle ne pouvait pas prendre le volant pour aller chez sa mère. Alors, essuyant ses larmes, elle prépare du thé en attendant le musicien. Eve a conscience qu'ils auront du mal à trouver des sujets de conversation que leurs troubles actuels, mais elle veut y croire. Il y a la musique. C'était une bonne diversion non ? l'heure est tardive mais s'ils jouent bas, peut être que tout ira bien... la pensée la traverse alors qu'elle entend toquer. Laissant les tasses qu'elle avait sorti, posées sur la table de la cuisine, elle serre son gilet autour de ses épaules et va ouvrir la porte à Milo en se retenant de fondre en larmes à nouveau hey.. désolée de t'avoir fait sortir si tard. sa voix est chevrotante et elle ose à peine imaginer la tête qu'elle a mais elle lui montre l'intérieur de l'appartement en se décalant pour qu'il puisse entrer je t'en prie.. j'ai fait chauffer de l'eau ! tu veux un thé ? une tisane ?

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Mars 2024 - environ 22h
Il n'était pas le seul à aller mal. Il le savait déjà mais ce fut la première pensée qui lui vint à l'esprit lorsque la porte s'ouvrit pour dévoiler le visage défait d'Eve. Elle allait mal. Il ne devait pas avoir une bien meilleure mine lui-même, quoi qu'il essaye de cacher. Son regard le trahissait surement malgré son visage neutre, impassible. Il pinça les lèvres devant la jeune femme et secoua la tête en réponse. "T'excuse pas. J'avais pas vraiment autre chose à faire." C'était une excuse de merde. Il avait eu envie de venir. Alors qu'il n'avait pas envie de grand chose, ces derniers jours. C'était donc assez rare pour prendre la peine de s'écouter. Il reprit, avec un ton plus doux. "Je veux dire... J'suis content d'être là." Il pénétra à l'intérieur et rigola doucement, sans joie, devant la question de son amie. "J'ai le droit de sortir ma flasque pour y rajouter un ingrédient secret ?" Une tisane, ce n'était pas ce qu'il se serait servi instinctivement s'il avait eu le choix mais après tout pourquoi pas, quitte à jouer la carte de tout allait bien jusqu'au bout. Se mettre une énorme mine chez Eve pour noyer sa peine pourrait desservir la crédibilité de cette affirmation. "Va pour un thé, t'en as plusieurs ?" demanda-t-il en s'avançant dans les lieux. Il promena son regard sur la pièce. "Alors, il est où ce piano ?" Aller directement à l'essentiel. C'était mieux ? Il ne savait pas. Aurait-elle préféré qu'il lui demande comment elle allait, qu'il lui offre la possibilité de parler ? Il ne savait pas. C'était atrocement évident, qu'elle n'allait pas bien. Et lui, il s'efforçait de prétendre qu'il allait bien. Bien que ce soit peu crédible, il le savait. Il n'avait pas envie d'en parler. Pas vraiment. A quoi bon ? Mais il voulait bien écouter Eve, en revanche. Il ne voulait juste pas la brusquer. Il était là, c'était déjà une preuve de son soutien. Car il était là pour elle, bien sûr. Parce qu'elle lui avait demandé de venir, plus ou moins. Pour qu'il lui offre une présence amicale, une forme de réconfort. C'était pour ça qu'il était là, à cette heure tardive. Pour Eve. Pour lui changer les idées, à elle. Et non pas car lui même avait terriblement besoin d'une épaule, non, bien sûr que non.

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Mars 2024 - environ 22h
Eve ne savait pas vers qui se tourner quand les messages d'Haley avaient commencé à devenir sans réponse. Une part d'elle même était allée chercher tout un tas d'explications logiques, de justifications potentielles, de raisons et d'excuses mais la détresse qui avait commencé à la ronger quand les jours s'étaient accumulés était devenu soudain insupportable ce soir là. Le départ soudain et le silence volontaire de Valentino, cumulé avec la disparition d'Haley donnait l'impression à la jeune femme de n'être qu'un jouet jetable et que l'affection qu'elle avait pour les autres n'était qu'unilatéral. Une petite voix au fond d'elle tentait de la rassurer, lui rappeler que parfois la vie force les gens à partir, que ça n'avait rien à voir avec eux et qu'ils avaient tous été sincère dans leur affection à un moment. Mais l'affection change, la vie vous bouscule et Eve se retrouvait une énième fois sur le trottoir à attendre que quelqu'un revienne, l'aime à nouveau.
La sensation est terrible et la crise d'angoisse qui la rongeait ce soir, cumulée à des larmes qu'elle avait eu besoin de laisser couler une bonne fois, ne se calme qu'un peu à l'idée d'avoir de la compagnie. Milo était comme un radeau au milieu de l'océan pour elle et la seule raison pour laquelle elle ne s'en voulait pas de demander son aide, était qu'Eve était convaincue qu'il avait besoin de ça autant qu'elle. Il ne le dirait sûrement pas avec autant de franchise, mais la blonde ne pouvait pas croire qu'elle était la seule âme en peine ce soir. Faire de la musique, être en compagnie d'une personne qui compatit, serait leur remède, un palliatif au moins. C'est cette idée qui sonne en elle alors qu'elle ouvre la porte de son appartement en essuyant le reste de ses larmes. Il n'a pas l'air bien plus heureux qu'elle et ça la pique autant que ça la rassure. merci d'être venu.. elle ferme la porte derrière lui et entre dans l'apaprtement en passant une main dans ses cheveux, mal à l'aise avec sa propre peine mais essayant de rester légère, ne pas rendre l'atmosphère plus triste qu'elle ne l'ai déjà je t'en empêcherai pas. un petit sourire courbe ses lèvres une seconde avant qu'elle avance vers le salon et la cuisine, allant récupérer deux tasses j'ai plus d'alcool chez moi depuis l'histoire avec Rudy à vrai dire.. l'admission la fait baisser les yeux une seconde avant de se reprendre. Elle avait si mal vécu cet hiver et ses hauts et ses bas, allant jusqu'à vouloir tout plaquer à KF pour rentrer à LA. Mais elle avait Haley pour la pousser à revenir... maintenant elle ne savait pas Eve. Elle ne savait plus. Pourquoi elle était restée. tu es chez une Anglaise, Milo, bien sûr que j'ai plusieurs thés ! elle pose les tasses sur la table avant de sortir deux boites remplis de thés différents qu'elle pose à côté, son regard se relevant vers lui. Elle n'est pas surprise qu'il veuille aller à l'essentiel mais d'un autre côté elle aurait aimé.. aimé quoi ? parler ? pas vraiment. Elle n'est pas sûr de quoi dire après tout. Eve sait qu'elle a mal et qu'il a sûrement mal aussi, et qu'à deux peut être qu'ils pourraient gérer ça... mais elle ne commente pas et va vers le piano collé au mur donnant à sa chambre derrière le jeune homme. Un linge brodé par sa mère est posé dessus et elle le soulève en souriant pour protéger de la poussière.. il est beau hein ? elle ne jouait pas très bien, juste quelques airs mais contrairement à la guitare qui intimait beaucoup de mélancolie chez elle, le piano lui demandait tant de concentration que la jeune femme aimait s'y asseoir juste pour.. oublier. Se concentrer et oublier.Je suis assez contente qu'on l'ait trouvé..

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@Eve Leroy+@Milo Ashford

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Mars 2024 - environ 22h
Il hoche simplement la tête face au remerciement de la jeune femme. Curieusement, il n'a pas hésité une seule seconde à venir, Milo. Dès qu'elle l'a demandé, il a accepté. Et ça malgré l'heure tardive. Malgré le fait de devoir prendre la route dans la nuit froide. Pourtant, il savait qu'il serait plus difficile de maintenir une bonne figure devant Eve. Pour jouer cette carte, il était plus raisonnable de rester seul, se contenter d'échanges par messages. Car si lui même peinait à croire que tout allait véritablement bien, il y avait de fortes chances pour qu'il ne dupe pas plus son amie. Son visage parlait surement pour lui, les cernes ornant ses yeux laissant peu de doutes sur la qualité des dernières nuits qu'il avait passé. L'ajout d'un ingrédient secret dans la boisson chaude proposée par Eve est tentant et Milo esquisse un petit sourire sans joie. Il se dissipe rapidement devant l'allusion à Rudy et toutes ces histoires autour du prétendu alcoolisme de la jeune femme. Saloperie de Scandale. Il soupire, le cadet Ashford, songeant que son nom pourrait s'y trouver très bientôt avec un peu de malchance, reportant une nouvelle fois sa vie amoureuse courte mais bel et bien chaotique. Au moins c'était peut-être mieux que de se faire traiter d'alcoolique aux yeux de tous les habitants de la nouvelle ville dans laquelle on venait d'arriver. Il glisse un regard compatissant sur Eve. "Je comprends." La suivant dans la cuisine, il accepte finalement la proposition du thé sans ingrédient secret, n'ayant de toute manière rien sur lui pour en ajouter. Le coup de la flasque dans la poche intérieure de la veste c'était bien un truc de films, songe-t-il. Il ouvre les boites de thés posées sur la table par Eve. Effectivement, le choix est là. Ses doigts s'arrêtent sur un nom familier. Earl Grey. "Celui-ci." Il montre l'élu à Eve. "C'est un truc typique anglais, non ?" Milo sait que ses parents en boivent des litres, il a reconnu le nom instantanément. Les géniteurs Ashford ne sont généralement pas une référence pour le rejeton, mais va pour cette fois-ci. Le choix fait, il ne passe pas par quatre chemins, Milo. Interroge directement son amie sur la présence du piano évoquée par message. Il n'est pas persuadé qu'il agit correctement, à se concentrer sur un prétexte matériel pour justifier sa venue alors qu'il sait pertinemment qu'il n'est pas réellement là pour voir le piano. Il est là car Eve va mal. Il est là car il va mal, lui aussi. Et même s'il ne voulait pas l'admettre pour lui, il ne voulait par contre pas rester insensible face à la détresse de la blonde. Mais comment trouver les bons mots ? Comment ne pas la brusquer ? L'interroger à propos du piano, c'était la facilité. Gagner du temps avant d'aborder une question plus risquée. Il s'avance vers l'instrument présenté par Eve et hoche la tête en réponse à sa question. Oui, il est beau. Il glisse ses doigts sur le couvercle du clavier. "Je peux ?" demande-t-il doucement. "Juste pour l'entendre, t'inquiète j'ai capté ton inquiétude des voisins." ajoute-t-il en souriant légèrement. Il relève le regard vers la blonde et la fixe quelques instants en silence. "Ça va ?" La question sort d'un coup, sur un ton trop brusque. Elle est nulle, cette question. Bravo Milo, ça part bien.

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Mars 2024 - environ 22h
La nuit n'était pas si avancée donc Eve n'était pas gênée par son visiteur nocturne. Et en même temps, elle avait besoin de cette présence. Le départ de Val, son silence radio puis la réalisation qu'Haley aussi avait disparu dans la nature était un peu lourde à porter. Et si elle avait pleuré avant que Milo n'arrive, la blonde tentait tant bien que mal de ne pas se laisser emportée à nouveau par l'émotion quand il la retrouve. Elle lui propose un thé et rit sans humour quand ils évoquent l'idée d'agrémenter la boisson d'un peu de potion de courage. Elle n'avait plus une seule bouteille chez elle depuis l'épisode de scandale à l'automne et les remarques de Rudy, la douleur était aussi encore vive dans son coeur en y repensant. Mais la présence de Milo lui fait passer vite à d'autres pensées moins désagréable quand il commente sur sa collection de thés et Eve hoche la tête en prenant un sachet de thé au jasmin alors qu'il prend un Earl Grey « Je pense que Typique est le terme oui. » elle range la boîte sans cérémonie, réalisant qu'elle n'a pas envie de papoter autant qu'elle le ferait habituellement. Elle qui sait pourtant se montrer si bavarde se retrouve avec si peu à dire face à tout ce qu'elle ressent. Mais elle sait qu'elle est avec la bonne personne pour ça. Un être aussi peu bavard qu'elle se sent être aujourd'hui. Il ne les laisse pourtant pas dans le silence longtemps, demandant à voir l'objet de leur conversation originelle. Laissant sa tasse sur la table du salon, avec le sachet qui flotte dans l'eau chaude, Eve se fait un plaisir de lui montrer l'instrument de musique. Ils avaient eu du mal à le monter dans l'appartement mais maintenant qu'il était là, elle était convaincue qu'elle avait bien fait de l'acquérir « Oui oui bien sûr.... » dit-elle en se tenant à un coin du piano alors que Milo se met à jouer quelques notes, sans faire trop de bruit. Au pire si les voisins se plaignaient, elle leur dirait qu'ils devraient être content : un professionnel est entrain de jouer. Mais bien sûr, elle ne dirait rien de tout ça... Eve était trop polie. Trop douce. Trop calme pour faire ce genre de prise de tête.. Parlant doucement alors qu'elle le regarde, Eve commence à l'inviter à jouer comme il veut « Tu sais tu... oh heu.. » elle cligne des yeux, surprise par la question. Elle espérait qu'en passant la porte, il avait compris le contrat tacite qui veut qu'elle ne demanderait rien s'il ne demandait rien. Mais la question, à laquelle elle ne se sent pas de mentir tombe et la blonde pince les lèvres avant de se détourner pour aller chercher sa tasse « ça va aller... pas le choix hein..? » sa voix s'enraille un peu alors qu'elle finit la phrase. Elle était effrayée par l'abandon, Milo le savait-il ? Qu'après avoir perdu son père, puis l'homme avec qui elle avait vécu 6 ans, elle avait développé ce sentiment que les gens partent toujours... et elle, elle reste. Seule. Comme si elle ne méritait que ça, qu'on la laisse. « Pas le choix. » elle répète.

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@Eve Leroy+@Milo Ashford

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Mars 2024 - environ 22h
La permission à peine donnée, il s'assoit en face du clavier, Milo, soulève le couvercle et plaque quelques accords avec douceur. C'est agréable. Le son, la sensation de ses doigts sur les touches. Le fait d'être assis en face de l'instrument. Le fait d'être ici, ce soir. Avec Eve. C'est agréable. Les derniers jours avaient été éprouvants. Les suivants le seraient tout autant. Mais ce soir, c'était une petite parenthèse. Une pause. Il était là pour elle, tentait-il de se convaincre. Pour elle, car elle avait besoin d'un ami. D'une épaule. Mais au final, ça n'avait pas d'importance. Il était là, il espérait que sa présence lui faisait du bien à elle et qu'il veuille bien admettre en avoir besoin lui aussi ou non, l'effet était le même. Ça lui faisait du bien. Milo est peu sûr de la stratégie à adopter pour s'assurer de jouer son rôle d'ami ce soir. La question sort presque toute seule, franchit ses lèvres avant qu'il ait pu vraiment évaluer sa pertinence, choisir ses mots ou même réguler le ton de sa voix. Il avait commencé à faire comme si de rien était. Mais peut-être que ce n'était pas le mieux ? C'était assurément sa stratégie favorite, de prédilection, même. Mais tout le monde n'était pas comme lui - thanks god - Eve préfèrerait potentiellement parler de tout ça ? Alors, il l'interroge. Question con surement mais mieux que rien. Vraiment ? Il relève son regard sur elle, posant ses mains sur ses genoux pour interrompre la musique. Elle a l'air surprise. Elle bégaye. Ok, elle aussi était peut-être adepte de la stratégie autruche tête dans le sable. Elle parle à nouveau et sa voix s'éraille légèrement. Pas le choix. Ouais, elle avait surement raison. Milo se lève, fixant toujours la petite blonde qui répète ses dernières paroles. Pas le choix. Il plisse les lèvres. Une seconde s'écoule. Une deuxième. Saisit d'une impulsion, il s'avance doucement et glisse ses bras autour des épaules d'Eve. Il la serre contre lui. Deuxième réaction irréfléchie en moins de cinq minutes, il espère que celle-ci se révèlera plus judicieuse que son abrupte question nulle.

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@Eve Leroy+@Milo Ashford

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Mars 2024 - environ 22h
« Pas le choix. » qu'elle dit la blonde, pour elle même surtout, plus qu'en réponse à la question de Milo à qui elle tourne le dos d'abord, regardant sa tasse de thé sans conviction. Eve s'apprête à poser la tasse quand elle entend le siège du pianiste bouger mais elle n'a pas le temps de se retourner avant qu'il passe ses bras autour d'elle et c'est comme ouvrir une vanne d'eau. Les larmes se mettent à couler avant même qu'elle ait enregistré ce qu'il se passe. Pas bruyante, jamais été une personne pleurant à chaudes larmes ou avec un certain sens du drame, Eve se met sur à pleurer en silence, prise d'un léger hoquet alors que les larmes coulent et qu'elle laisse sa tasse sur la table. Elle voudrait que ça s'arrête, juste tout ça.. cette sensation que de toute façon à la fin elle sera seule. Que les gens partent et ne se retournent jamais pour la voir abandonné au bord de la route. Une part d'elle même à conscience que ce n'est pas si simple et qu'il y a plein de gens qui n'ont jamais quitté sa vie, qu'elle n'est pas seule et que tout ira bien -un jour-. Mais à l'instant, comme à la séparation avec Rudy, à la séparation avec Lewis ou même au décès de son père, Eve est incapable d'être rationnelle. Et pourquoi le serait-elle ? elle est triste. C'est aussi simple que ça. Elle pleure et pose une main sur le bras de Milo en essayant de calmer les larmes qui s'écoulent sur son visage. Pas envie d'être vue comme ça et en même temps, c'est lancé, difficile de retourner en arrière après ça. Elle ne peut même pas lui en vouloir d'avoir lancé la machine... quitte à devoir avoir de la peine, elle préfère encore que ça soit dans les bras de quelqu'un qui s'inquiète que seule dans son lit.

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@Eve Leroy+@Milo Ashford

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Mars 2024 - environ 22h
Le geste est venu naturellement. Il n'a pas réfléchi. Pour sa question précédente, ne pas réfléchir n'a pas vraiment été la bonne stratégie. Pourtant, il fait une nouvelle fois confiance à son instinct lorsque ses bras se glissent autour des épaules de Eve et qu'il l'attire contre lui. A-t-elle besoin d'une étreinte ? Il ne sait pas. Certaines personnes détestent être touchées. Il n'est d'ailleurs pas particulièrement tactile lui même, Milo. Mais c'est le seul moyen de réconfort qu'il voit en cet instant. Il ne parle pas. A quoi bon ? Il est à peu près sûr qu'il ne trouverait pas les bons mots. Car il est perdu, lui aussi. Il est seul, lui aussi. Blessé. Cœur brisé. Qu'il veuille l'avouer ou non, c'est un fait. Il n'y a rien à dire et de toute façon, elle ne veut pas parler, il a cru comprendre ça. Lui non plus. Alors, il étreint Eve, c'est la solution qui s'impose à lui. Une étreinte pour réconfort. Pour soutien. Il espère que ça lui fait du bien, à Eve, parce que, bordel, dès l'instant où son torse touche celui de la jeune femme, Milo se sent... Mieux ? C'est stupide, comme si ça pouvait être aussi simple. Mais ce geste l'apaise. Au final, peut-être que Eve n'a pas besoin d'une étreinte. Mais manifestement, lui en avait grand besoin. Trop vite, il sent le corps de son amie tressauter doucement entre ses bras. Elle pleure. Le cœur de Milo se serre et il s'en veut immédiatement. A-t-il encore merdé ? Que devait-il faire ? Elle ne le repousse pas. Peut-être qu'elle ne déteste pas l'étreinte, alors. Il la resserre doucement et glisse maladroitement une main dans le dos de son amie, nouveau geste de réconfort. "J'suis désolé Eve..." murmure-t-il. Il ne sait même pas pourquoi il s'excuse. Il aimerait pouvoir lui rendre son sourire. La peine de la blonde le distrait de sa propre douleur. Ce n'est pas si mal mais il préfèrerait pourtant qu'elle aille bien, sans aucune hésitation. Mais ils sont deux âmes blessées ce soir, partiellement par la même personne. Il frictionne doucement le dos de la jeune femme. Un certain temps s'écoule. Difficile d'évaluer combien. "Tu me montres cette guitare, maintenant ? Ou tu veux que je joue encore ?" demande-t-il, chuchotant presque. La distraire, penser à autre chose, ultime stratégie.

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@Eve Leroy+@Milo Ashford

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Mars 2024 - environ 22h
Le craquage était imminent, elle aurait dû s'y attendre. Ce n'est pas comme si elle avait passé la soirée à essayer d'écrire à deux personnes importantes dans sa vie qui avaient toutes les deux choisis de disparaître dans la nature. Il y avait forcément une bonne raison pour leur échappée belle mais Eve n'avait pas été mis dans la confidence et d'une certaine façon c'était ça qui la brisait le plus dans cette affaire. Ce n'était pas tant le fait qu'ils partent : c'était le manque d'explication. Le vide dans son coeur n'avait aucune raison de ne pas rester vide et ça lui arrachait les tripes de se dire qu'elle resterait sûrement comme ça. Seule. Dissonance cognitive à part -car elle n'était pas seule pour de vrai-, Eve était autant vexée que triste, blessée et abandonnée... alors les bras de Milo autour d'elle sont comme le truc en trop... les vannes s'ouvrent sans qu'elle n'aie le temps de réagir. Déjà elle pleure, elle se laisse aller dans les bras du jeune homme et abandonne toute volonté de cacher sa tristesse. Il avait qu'à rester au piano...
La blonde pleure sans bruit quelques instants, ne pouvant retenir les larmes qu'elle sentait poindre depuis les premiers messages sans réponse de Haley. Quand les larmes commencent à se calmer, son hoquet aussi, elle relève une mine désolée et essuie sa joue du revers de la main en murmurant un « merci.. d'être là. » sa voix est basse alors qu'elle lève les yeux sur lui et tente d'offrir un sourire, quelque chose de rassurant, montrer qu'elle n'abandonne pas « heu... oui.. at..Attends » elle se sépare de Milo et frémit doucement, avait-elle froid comme ça avant ? pourquoi a-t-elle soudain l'impression qu'elle n'aurait pas du s'éloigner de lui ? Les lèvres pincées, elle renifle et serre son gilet autour de ses épaules avant de regarder autour d'eux, comme perdue alors qu'elle est chez elle « je.. Val l'avait... Val.. » elle se mord la lèvre et sent la crise de larmes revenir alors elle presse une main sur son visage avant de souffler et marcher vers sa chambre où elle trouve la guitare dans un coin où Valentino l'avait posé quelques jours avant pour faire de l'espace dans le salon quand ils avaient décide de regarder un film sur le canapé.. elle n'y avait pas touché depuis et maintenant prendre l'instrument la fait regretter de ne pas avoir exorcisé ce qui devenait un souvenir difficile « tiens... c'est une six corde. simple.. sèche. »