with your feet on the air and your head on the ground
w/ @Naya Hudson

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Nouvelle soirée imposée par ses parents ce soir, appelé pour venir jouer au guignol mondain et sans trop rechigner, bien sûr. De toute manière, puisque c'était désormais uniquement grâce aux géniteurs qu'il est capable de payer son propre loyer, il ne se trouve pas en position de protester, Milo. Animosité ravalée, masque enfilé. Il y a au moins quelque chose d'original cette fois-ci puisque c'est au country club de la ville que la présence de l'héritier Ashford est désirée. Ce n'est pas de refus de changer un peu de cadre pour ces maudites soirées, sortir de la villa Ashford, bien qu'il soit assez facile de s'éclipser dans un pièce déserte, chez ses parents. Ce soir, le club accueille un vernissage. Il n'a pas tout suivi, Milo, pourquoi un club de golf accueille une exposition, mais en tout cas il y a du champagne, des petits fours, du beau monde et, chose inédite par rapport aux soirées habituelles, des peintures. Et c'est vraiment pas mal, ces peintures, puisque Milo peut s'éloigner de la foule, des conversations bourgeoises étouffantes, et partir contempler les toiles, un verre à la main, en espérant que personne ne vienne l'importuner. Cette technique lui permet d'esquiver ces gens qu'il méprise tant pendant une bonne partie de la soirée, le dispense des sourires polis et mensonges qu'il sert habituellement à tour de bras dans ce genre de soirée. L'heure est déjà un peu avancée lorsqu'il juge qu'il en a surement fait assez pour ce soir. Le tour des peintures a été fait au moins trois fois, il a envie de rentrer, Milo. Le domicile de la sœur, chez qui il squatte ces temps-ci, n'est pas loin du club, il peut se permettre de rentrer à pied, au clair de lune. L'idée est séduisante et il commence à s'éclipser, Milo. Petit clin d'œil taquin pour Hazel, sœur adorée manifestement bloquée dans une conversation qui semble des plus ennuyantes. Décidé à quitter discrètement les lieux, il se dirige vers la sortie mais son regard est capté. Piano à queue qui trône à sa gauche, siège vide qui semble l'appeler. Il change d'avis, Milo, oublie ses envies de fuite et il s'installe sans même penser à une quelconque permission à demander. Il joue. Where is my mind. Il ferme les yeux, ne les réouvre que pour regarder les touches de temps à autre. Plus rien n'existe dans ces moments, les murs s'évaporent, les gens s'effacent autour de lui. Il n'y a plus que lui et la musique, simple liberté, échappatoire temporaire et il en a bien besoin ces derniers temps.

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C'était en réalité ses parents qui l'avaient inscrit à des cours de piano, il y a maintenant bien des années. Il ne se souvenait plus exactement quand, Milo, pendant sa sixième ou sa septième année, quelque part par là. Peut-être qu'on leur avait dit à l'époque, que la musique aiderait à canaliser un enfant désespérément trop turbulent. Désespérément en dessous des standards familiaux, alors même qu'il n'avait pas encore soufflé sa première décennie. Rapidement, le garçon initialement réticent à rester assis devant un clavier avait été conquis par l'instrument. Il pouvait y passer des heures, à répéter ses leçons, apprendre de nouveaux morceaux, composer les siens même, au fil des années. Et il était doué, ce gosse. Les professeurs étaient unanimes. Pourtant, le piano n'était devenu qu'un nouveau sujet de critiques pour les parents Ashford. Jamais assez doué, Milo. Jamais assez bien. Comme toujours. Heureusement, les brimades parentales n'avaient pas entaché la passion désormais développée pour l'instrument. Le piano était devenu son échappatoire, à Milo. Et les années passant, il finit par apprendre que jamais rien ne serait assez bien pour ses géniteurs, de toute manière. Il ne jouait pas pour eux. Mais bien pour lui. Cependant, même s'il ne voulait surement pas l'admettre, ses parents avaient laissé des traces. Milo jouait pour lui mais n'avait jamais considéré ses aptitudes au piano comme particulièrement bonnes. Il se débrouillait, comme il aimait dire. Il se souvenait pourtant encore lorsqu'il faisait partie du club de musique au lycée, le professeur essayant de l'encourager à considérer des études dans la musique. Il avait toujours balayé cette idée d'un revers de la main. Il n'était pas si bon que ça, hein ? Puis au vu de son dossier scolaire, quelle université voudrait bien de lui ? Inutile d'y penser. Il jouait pour lui, ça n'allait pas plus loin. Pas assez bon pour que ça aille plus loin.

Ces derniers temps, il n'avait pas beaucoup joué, Milo. Vivant chez sa sœur depuis maintenant plusieurs semaines, il était privé de son piano, resté bien sûr à son propre appartement. Alors, lorsque son regard se pose sur un magnifique piano à queue pendant sa tentative de fuite de cette soirée étouffante, il ne réfléchit pas vraiment, Milo. Installé derrière le clavier, il joue, tête baissée vers les touches, se laisse transporter ailleurs. Il n'a bien sûr pas remarqué l'arrivée d'une spectatrice et sursaute légèrement lorsqu'elle tape doucement dans ses mains pour l'applaudir. Il relève la tête et son regard se pose sur la nouvelle venue. Elle lui sourit, un air bienveillant au visage. "Non, pas de problème, je ne vous avais juste pas entendu arriver." Son regard glisse sur son ventre un bref instant, bien arrondi, sans équivoque. Il ne pense pas avoir déjà vu cette femme, pendant la soirée ou même auparavant, à une réception chez ses parents. Ce n'est donc probablement pas une amie à eux. Ce qui est bon à savoir. Il sourit à son tour quand elle le complimente. "Merci, c'est gentil." Pas vraiment bavard, il reste surtout un peu sur la défensive dans un environnement tel que celui de ce soir. Ambiance mondaine qu'il déteste. Hypocrite. Il pourrait faire semblant, jouer son rôle de fils Ashford parfait, celui qu'il est d'ailleurs censé jouer, lorsque ses parents l'appellent pour assister à une soirée de ce genre. Mais il a assez fait semblant pour ce soir, il s'apprêtait à raccrocher le masque de l'héritier avant de croiser le chemin du piano. Alors il reste simplement un peu prudent face à la nouvelle venue, même s'il apprécie le compliment surement, au fond. Il la voit grimacer et ce n'est pas vraiment surprenant, au vu de son ventre. Il pense un bref instant à se lever pour lui laisser sa place mais elle a été plus rapide que lui à repérer le fauteuil juste à côté. "Oui bien sûr, asseyez vous." La politesse dans le sang, il se lève et tourne un peu le fauteuil, le positionne dans un angle qui le rend plus accessible pour la brune avant de se rasseoir lui même face au piano. "Mmh, depuis que je suis gamin. Je dirais vers mes six ou sept ans." répond-il en tournant la tête vers elle. "Donc presque vingt ans bientôt, j'avais jamais réalisé, tiens." ajoute-t-il, avec une petite moue perplexe sur le visage. Le temps filait. "Vous jouez aussi ?" demande-t-il, moins sur la défensive peu à peu et curieux de savoir si l'intérêt venait d'une musicienne également.

hj : han je viens juste de voir ce crackship tout cute   j'suis fan

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w/ @Naya Hudson

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Il souffle un rire discret devant la dénomination. Gentleman. C'était surement une question de point de vue, l'héritier Ashford étant tout aussi capable d'être un garçon bien poli qu'un petit con. L'ironie était qu'il devait probablement cette double facette à l'éducation donnée par ses parents, qui auraient bien aimé ne lui inculquer que le côté gentleman. Il savait l'être, quand il l'avait décidé. Et pour l'instant, bien que restant légèrement sur la défensive, il n'a aucune raison d'être désagréable envers cette femme qui n'a fait que complimenter ses aptitudes au piano. De plus, elle semble désespérément avoir besoin de s'assoir. L'aider n'est que la moindre des choses, à ses yeux. Un nouveau rire lui échappe devant le commentaire de la femme. Il hoche simplement la tête, sans répondre. Il n'est pas sûr que venir ici puisse être qualifié de "bonne idée", quelques soient les circonstances. Si elle était fan d'art, peut-être. Ou bien sûr, si on adorait les relents nauséabonds de ces fichues soirées mondaines. Plus il grandissait, moins il les supportait, ces petites sauteries de bourgeois. Ce soir, les peintures exposées avaient rendu l'air légèrement plus respirable. Pas longtemps. Mais depuis que ses doigts s'étaient posés sur les touches de ce magnifique piano, il respirait mieux, Milo. Alors c'est presque avec plaisir qu'il répond aux questions de la brune, sa méfiance se dissipant peu à peu. Il est quelque peu troublé de constater qu'il joue depuis bientôt vingt ans. Il n'y avait jamais réfléchi mais le temps passait à une vitesse folle, manifestement. Elle le complimente à nouveau et il baisse les yeux sur le clavier, désormais clairement un peu gêné. "Merci." dit-il doucement. Exagère-t-elle ? Pour lui faire plaisir ? Pourquoi ? Elle ne le connait pas, elle n'a aucune raison de lui mentir. Elle le pense vraiment. Et c'est agréable. Relevant finalement le regard vers elle, il ponctue son bref remerciement par un petit sourire. Curieux alors de savoir s'il adresse à une musicienne également, il l'interroge. Le rire qui sort de la bouche de la brune semble indiquer qu'une telle pensée lui parait bien comique. Et effectivement, elle confirme cette interprétation, estimant ses propres talents musicaux à un niveau zéro. Il sourit encore, Milo, se demande si elle parle de danse en tant que véritable discipline artistique ou bien la danse qu'on pratique en boite de nuit après quelques verres dans le sang. Avant qu'il ne puisse poser la question, elle poursuit. ...je paierai très cher pour avoir un pianiste de votre talent dans mon cabaret. Toujours gêné par ce nouveau compliment, la curiosité prend cependant le pas, cette fois-ci. Il hausse les sourcils, Milo, intrigué. "Votre cabaret ? A Klamath Falls ?" demande-t-il, désireux d'en savoir plus. Devant la nouvelle question de la brune, c'est au tour du garçon de lâcher un rire. Exclamation clairement un peu ironique devant le ridicule que lui inspire l'idée de lui, Milo Ashford, musicien professionnel. Et pourtant, pourquoi pas ? Il secoue la tête, adoucit les traits de son visage. "Désolé, votre question m'a un peu surpris. Non, je ne suis pas professionnel. Je suis vraiment flatté mais je ne suis pas sûr d'avoir le talent nécessaire." Il plisse les lèvres en un sourire contrit. "Mais... Merci. Encore. C'est agréable de savoir que vous pouvez penser quelque chose comme ça." dit-il.