I see the bright and hollow sky over the city's ripped backsides (hazel)

I see the bright and hollow sky over the city's ripped backsides
w/ @Hazel Ashford

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Samedi 9 septembre, huit heures du matin.
Il se demandait, Milo, si les évènements de cette nuit passée signaient définitivement l'apogée. Le summum de l'enchaînement de merdes dans lequel il semblait nager depuis maintenant plusieurs mois. Y avait eu Hera. La rupture. Cœur jusqu'ici inaccessible, brisé. Y avait eu le licenciement. Sûrement mérité. Puis y avait eu cette fameuse nuit. A croiser Hera souffrir le martyr dans la nuit sombre, se voir mourir dans ses bras, quand pourtant il n'en était rien. Conduite à l'hôpital le cœur plein d'angoisse. Plus de peur que de mal peut-être, physiquement du moins. La vision de la blonde n'étant que douleur dans ses bras n'en restait pas moins imprégnée dans la rétine du prince Ashford, depuis. Morphée se refusait à lui ou ne daignait lui offrir que quelques heures pleines de cauchemars. Il les avait alors enchainé, les conneries. Les mauvais choix. A refuser toute aide, tout soutien. Car c'est plus facile de prétendre que tout va bien, non ? Peut-être qu'en le disant assez souvent, ça pourrait même devenir vrai ? Par magie. Oui, les mauvais choix. L'alcool pour s'embrouiller l'esprit, les rencontres éphémères pour tenter de sortir la blonde de sa tête, l'herbe pour essayer de rejoindre le pays des rêves. Cocktail autodestructeur qu'il consommait allègrement depuis maintenant des semaines. Alors probablement que l'ultime mauvais choix avait été de planifier un coup. Un mauvais coup. Qui était parti en sucette.

Et le voici alors, le bien peu reluisant prince Ashford. La nuit passée dans une cellule à la propreté douteuse avec des compagnons eux définitivement peu propres et peu sobres. Aucun sommeil bien entendu, mais ce n'est qu'une nuit de plus, non ? Il a merdé, Milo. Il le sait. A franchi une limite, sans retour en arrière possible. Pourtant, il peut surement s'estimer heureux, dans l'histoire. Oui, il s'était fait choper. Mais pas la main dans le sac. Il avait eu le temps de s'enfuir. De courir, comme si sa vie en dépendait. Surement qu'elle en dépendait, d'ailleurs. Mais il avait trébuché, l'héritier. Il se demandait d'ailleurs s'il n'avait pas perdu une cheville, au passage. Alors ils l'avaient chopé, la voiture de patrouille. Mais quelques rues plus loin. Sans le moindre butin. Simplement tout de noir vêtu, détalant comme un lapin, un peu trop près des lieux d'une effraction. Et il priait, Milo, de toute son âme, que rien ne puisse le placer sur les lieux. Dieu merci il n'était pas encore assez stupide pour avoir oublié de porter des gants. Dieu merci il n'était pas celui qui transportait le matériel, ce soir. Dieu merci ils avaient entendu la voiture avant de commencer à remplir leurs bourses. Non, en principe, rien ne le connectait directement à l'effraction. Ce qui n'avait pas empêché les flics de le coffrer pour la nuit, hier soir. Refus d'obtempérer dans sa fuite face à eux. Et suspicion d'effraction, bien sûr. Il avait nié, Milo. Puis il s'était tu. Il espérait que c'était la bonne stratégie. Sa cheville lui avait fait un mal de chien toute la nuit. Mais il n'avait rien dit. Mutisme. Le jour se lève sur Klamath Falls et le poste de police commence à s'animer. Tout s'enchaine assez vite lorsqu'un flic vient le trouver pour le faire sortir. Lui explique qu'on le recontactera, plus tard. Qu'il devra se présenter sans faute, à la moindre convocation. Ils n'en ont pas fini avec lui. Au moins pour le refus d'obtempérer. Mais probablement qu'ils n'ont pas grand chose de tangible pour le cambriolage. Ça, il ne l'a pas dit, le flic. Mais Milo le déduit, l'espère peut-être, puisqu'ils le libèrent. Pour l'instant. Les affaires récupérées, les papiers signés, le voici sur le trottoir devant le poste de police, le prince déchu. Une gueule de déterré à ne pas en douter, des cernes de trois kilomètres de long ornent son visage alors qu'il plisse un peu les yeux face au soleil matinal. Il se sent sale, dans ses fringues noires, de la veille. Il se sent... paumé. Sa cheville lui fait mal. Comment va-t-il rentrer chez lui ? Que va-t-il se passer ? Va-t-il vraiment s'en tirer si facilement ? Putain. Il se sent... épuisé. Vidé de toute force. Par miracle son téléphone n'a pas rendu l'âme. Il hésite. Il voudrait ne pas la mêler à ça. Ne pas l'inquiéter. Continuer à la maintenir dans l'ignorance. Mais là tout de suite, il ne peut pas traverser ça seul. Pour la première fois depuis des semaines, il veut bien le reconnaître. Il a besoin d'aide. Au moins pour rentrer chez lui. Il a besoin d'elle. Alors il l'appelle. Espère qu'il ne va pas la réveiller ce samedi matin, à cette heure matinale. Quelques sonneries s'écoulent et elle décroche. "Salut. ... C'est moi, Milo." Stupide phrase d'introduction, probablement que sa sœur avait son numéro enregistré, non ? "Je... Ecoute j'ai besoin de ton aide. Tu peux venir me chercher ? Je suis devant le poste de police..." dit-il, la gorge un peu serrée. Il se doute que la nouvelle ne sera pas bien prise par son aînée. Mais il espère qu'elle viendra. Il l'espère de tout son cœur.  

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w/ @Milo Ashford

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Les dernières semaines avaient été complètes pour la princesse qui avait dû se reposer. Bon, Hazel n'appréciait pas réellement le fait d'être simplement allongée et de ne rien faire alors elle avait décidé de travailler à la maison, le temps qu'elle puisse retourner au bureau. Complexe pour la blonde qui appréciait pouvoir bouger comme elle le souhaitait. Elle avait ainsi dû passer chez le kinésithérapeute afin de l'aider à aller mieux. Puis, après quelques semaines, la princesse avait sentit ses articulations aller mieux. Elle n'avait pas perdu de temps pour retourner au bureau et ainsi continuer son travail. Néanmoins, elle avait prit le temps de partir en vacances avec Milo. Des vacances qu'ils avaient souhaité et le pays du Japon avait été leur destination. Cela avait été un magnifique voyage et Hazel avait apprécié pouvoir se rendre dans un nouveau pays afin de découvrir. Suite à cela, la princesse avait eu l'occasion de pouvoir retourner au travail. N'ayant pas eu l'occasion de revoir Milo bien qu'ils s'envoyaient des messages, Hazel espérait que son frère allait bien. Elle savait qu'il pouvait être un peu complexe, tout comme elle d'ailleurs. Etant rentrée plus tard ce vendredi soir, Hazel s'était néanmoins réveillée avec un appel ce samedi matin. Clignant des yeux, la blonde prit son téléphone posé sur sa table de chevet en glissant une main dans ses mèches. Entendant la voix de son frère, Hazel avait commencé à sourire avant de froncer les sourcils délicatement. Ecoutant sa question, Hazel avait soupiré. Elle connaissait Milo. Depuis si longtemps. "J'arrive." avait elle dit en raccrochant. Simple mais Hazel savait qu'elle allait être agacée. Mais elle était là pour lui. Passant par la salle de bains, Hazel avait ensuite prit ses clés et était venue au poste dans sa nouvelle voiture. Lunettes de soleil sur le nez, la princesse était sortit de son véhicule pour lancer un regard à son frère. "Grimpe." dit elle avant de rentrer dans sa voiture et d'attendre que son frère vienne la rejoindre. Soupirant, Hazel supposait que Milo n'allait pas très bien. Ce qui l'agaçait encore plus était de savoir qu'elle n'avait pas remarqué grand chose. Occupée avec son travail, avec son accident, la princesse n'avait pas eu le temps pour Milo.


Une fois que celui ci était entré dans sa voiture, Hazel avait reprit la route dans un long silence. Se souvient des jours où elle avait dû le récupérer que ce soit à la fac ou au lycée. Se dirigeant vers sa maison, Hazel s'était garée dans son allée avant d'éteindre la voiture. Attendant un instant, la princesse avait tourné la tête vers Milo et avait froncé les sourcils. "Tu as intérêt à tout me dire, Milo." dit elle en sortant de la voiture. Attendant son frère, la blonde avait posé ses affaires sur l'ilot central de la cuisine tout en enlevant ses lunettes de soleil. Voyant son frère la suivre, Hazel relâchait un soupire tout en l'observant. "Milo, est ce que ça va?" demandait elle d'abord tout en croisant son regard. "Tu sais que je suis là pour toi. N'importe quand, même en pleine nuit mais il faut que tu me parles alors. Je sais que tu préfères être distant et te renfermer parce que je fais la même chose mais c'est aussi pour ça que je suis là." avait dit la princesse en soupirant. Elle n'était pas en colère car elle connaissait son frère mais plutôt agacée de savoir qu'il ne souhaitait pas lui parler comme il le faisait autrefois. Hazel pouvait comprendre, ils avaient grandit mais elle restait sa grande soeur et la princesse souhaitait le voir heureux. Néanmoins leur famille était complexe. "Tu peux rester ici si tu en as envie. Prends une douche, dors un peu. Je vais préparer quelque chose à manger." bien sûr, Hazel prenait soin de Milo. Il était son petit frère et le voir sourire était agréable.

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tw : insomnie

La grande sœur appelée à l'aide. Dos au mur, il a l'impression qu'il n'a plus d'autres solutions, Milo. Plus de pirouettes pour s'en sortir, plus d'échappatoire, plus de tour de magie. Il est bousillé. Depuis des semaines, il se consume, peu à peu. Et cette nuit, c'est la goutte de trop. Il a merdé. Sa vie aurait pu voler en éclats, en une seconde. Alors que c'est habituellement cette perspective qui l'excite, l'héritier Ashford, accro au risque, à l'interdit, et à l'adrénaline qu'il procure, cette nuit il a bien cru voir arriver le game over. Que ses conneries avaient fini par le rattraper, à force. Il est épuisé, Milo. Tient à peine debout depuis maintenant des semaines et il voudrait faire croire à la terre entière que non, tout va bien. Tout va s'arranger. Juste une rupture. Rien de dramatique. Mais son esprit semble penser différemment. La nuit, aucun répit ne lui ait accordé, à tourner et virer dans son lit, incapable de trouver le sommeil. Lorsqu'il le trouve, ce n'est que pour quelques heures, remplies de cauchemars. Quel est ce mal qui le gagne ? Ces démons qui l'assaillent ? Pour une simple rupture ? C'était vraiment ça, la cause ? Les réponses à toutes ces questions, il ne les connait pas, Milo. Elles tournoient dans son esprit et en cet instant, il se sent vidé. Alors il l'appelle. Hazel. Car il ne peut plus être seul, face à tout ça. La perspective de rentrer chez lui en boitant n'est pas séduisante. Celle de se retrouver seul dans son appartement vide avec ses pensées l'est encore moins. Elle décroche rapidement, l'aînée et ne pose pas de questions. Elle arrive. Il range son téléphone pour s'allumer une clope qu'il fume sur le trottoir. Il attend. Sans bouger. Il doit faire peur à voir, à ne pas en douter. Lorsque la voiture de sa sœur arrive, cette dernière descend, peut-être pour mieux évaluer les dégâts. Après un simple regard, elle lui ordonne de monter. Il s'exécute, Milo, en silence. Sur le trajet, il comprend vite qu'elle ne prend pas la direction de son appartement à lui mais bien de sa maison à elle. Il se sent soulagé. Il n'avait aucune envie de rentrer chez lui mais n'osait pas briser le silence qui s'était installé pour demander à sa sœur s'il pouvait venir chez elle.

Il reste donc silencieux, ce trajet, jusqu'au moment où il arrivent enfin dans l'allée d'Hazel. Milo a perdu la notion du temps, incapable de dire si cinq ou cinquante minutes se sont écoulées depuis qu'il est monté dans la voiture. Il est exténué. Sa cheville le lance. Elle reprend la parole, l'aînée, son ton est un peu sévère lorsqu'elle lui dit qu'il faudra qu'il s'explique. Qu'il dise tout. Le pouvait-il ? Le devait-il ? Vraiment tout ? Il n'était pas sure qu'elle veuille vraiment tout savoir, Hazel. A commencer par ce qu'il était en train de faire lorsqu'il avait failli se faire arrêter. Le vilain petit secret, bien gardé. Il reste silencieux et elle ne lui laisse d'ailleurs pas vraiment le temps de répondre puisqu'elle descend de la voiture et se dirige vers la maison. Après tout, cette phrase relevait plus de l'ordre que de la suggestion. Il n'y avait donc surement pas de réponse à donner. Tant bien que mal il s'extirpe de la voiture, l'héritier, avance en boitillant dans l'allée pour rejoindre la porte d'entrée déjà déverrouillée par son aînée. Une fois dans la cuisine il regarde sa sœur pousser un nouveau soupir. A sa première question, il ne répond pas. Les iris de sa sœur croisent les siens et il détourne le regard aussitôt. Bon, c'est pas gagné pour tout dire, hein ? Elle enchaine, Hazel, et Milo doit bien avouer que ses paroles le touchent. Il le sait, qu'elle est là pour lui. Car c'est parfaitement réciproque. Il répondrait présent en un battement de cil si elle avait besoin de lui, n'importe où, à n'importe quelle heure, dans n'importe quelle situation. Il accourrait, sans la moindre question, sans la moindre hésitation. Ils sont les mêmes. Ils ont toujours été là l'un pour l'autre, depuis la naissance du garçon, et ils seront toujours là. Hazel et Milo, à la vie, à la mort. Il aimerait être capable de s'ouvrir plus à elle, le garçon. Car il sait qu'elle est digne de confiance. Elle la mérite plus que quiconque, sa confiance. Elle mérite qu'il s'ouvre à elle. Qu'il se confie. Mais lui, tout ce qu'il sait faire c'est garder ses secrets et s'autodétruire en prétendant aux yeux du monde que tout va bien. Mais oui, tout va bien, voyons. Jusqu'à quand ? "Je... Je sais que t'es là." répond-il doucement, en se mordant la lèvre inférieure. Par où commencer ? Il réfléchit, Milo, du mieux qu'il peut avec son esprit embrumé. Mais avant qu'il ne reprenne la parole, elle fait alors une proposition bien séduisante, Hazel. La douche. Après la nuit en cellule, il ne rêverait pas de mieux. Il hoche aussitôt la tête. "Je veux bien rester, oui. Et je veux bien aller me doucher. Merci." Il se détourne d'elle, s'apprête à partir vers la salle de bain mais s'arrête. Se ravise. Se retourne vers elle. Il plisse les lèvres, hésitant. "Par contre... Je peux pas dormir. Enfin... J'y arrive pas. J'y arrive plus. Presque plus. C'est une partie du problème, je crois." Il secoue la tête, l'air perdu. "Je crois que je vais pas très bien, Hazel." avoue-t-il enfin, énonçant une évidence à voix haute, pour la première fois.

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Toujours complexe entre le frère et la soeur. Parce qu'Hazel est présente lors des galas et fêtes que ses parents peuvent organiser mais est aussi présente pour Milo. Sait bien que Milo n'apprécie pas ces fêtes mondaines avec des bourgeois et des personnes loin d'être intéressantes. Néanmoins, à cet instant, le ramène chez lui pour qu'il puisse se doucher, manger quelque chose. Ne se demande pas pourquoi Milo l'a appelé, parce qu'elle a toujours été présente pour lui. L'observe longuement lorsqu'il entre dans la cuisine et lui demande s'il va bien. Bien sûr, Milo est aussi complexe qu'elle et elle ne sait pas s'il a envie de lui parler ou non. Prépare un verre d'eau tandis qu'elle soupire à nouveau. Ne sait pas trop quoi demander. A toujours été là pour Milo, encore aujourd'hui. Parce que c'est son frère et que c'est logique pour Hazel. Sourit finement en entendant Milo avant de froncer légèrement les sourcils. Peut bien comprendre que les insomnies soient présentes. La princesse aussi, ne parvient pas à dormir. Pas souvent. Depuis que Jake et elle se sont mis ensemble, voilà qu'elle se demande ce qu'il peut faire lorsqu'il n'est pas avec elle. Se demande simplement s'il va bien, si elle le verra le lendemain. Bien sûr, compliqué d'en parler avec Milo. Après tout, il semble fatigué, perdu. Et Hazel ne souhaite pas agacer le monde autour d'elle. Relève les yeux vers lui lorsqu'il vient lui dire qu'il ne parvient pas à dormir. L'observe et l'écoute un instant avant de soupirer. "Un problème? Et si tu me parlais de pourquoi tu ne parviens pas à dormir, Milo." dit elle d'abord en lui donnant le verre d'eau avant d'aller récupérer un petite trousse. En sort un bandage et de la crème alors qu'elle pose tout ça sur l'ilot de travail. A bien vu qu'il marchait difficilement. "Je vais te faire un bandage après, j'imagine que tu t'es foulé la cheville." dit elle en relevant les yeux vers lui.

"Ça fait quelques jours que je ne t'ai pas vu et quand tu m'appelles, je dois venir te chercher." continue t-elle en passant une main dans ses mèches blondes. "Alors tu sais que je serais là pour toi, pour venir te chercher mais il va falloir que tu m'expliques, Milo. Parce que je ne peux pas continuer à me demander si tu vas bien quand tu disparais pendant des jours." qu'elle dit plus fermement. Hazel est présente pour Milo, comme lui peut l'être pour elle. Mais Milo doit comprendre que la princesse a besoin de savoir qu'il va bien. "Et si ça ne va pas, il faut que tu m'expliques pourquoi. Et tu sais que je ne suis pas quelqu'un qui va t'agacer mais cette fois ci Milo, il faut que tu m'expliques." dit elle simplement en croisant son regard alors qu'elle fronce légèrement les sourcils.

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tw : insomnie

Pourquoi est-ce qu'il ne parvenait plus à dormir ? La grande question. Milo aimerait croire qu'il y avait là une réponse simple. Une réponse évidente, qui s'imposait naturellement puisque les insomnies avaient débuté juste après sa rupture. Ce rapport cause/effet était facile à établir. Mais il l'était peut-être un peu trop, facile. Comment croire qu'une rupture, aussi douloureuse fut-elle malgré une relation éphémère, puisse être la seule cause d'un tel bordel ? Comment croire qu'un mal d'amour, aussi fort puisse-t-il être, cet amour, soit capable de ravager l'esprit du prince Ashford avec autant de férocité ? Non, en vérité, il était fort probable que cette rupture n'ait été que la petite goutte. La fameuse. Celle qui a fait déborder le vase. Un vase rempli pendant des années. Des années à refouler divers sentiments négatifs, à fermer les yeux sur un comportement flirtant régulièrement avec l'autodestruction. Faut croire que ça finissait par vous rattraper, toute la merde qu'on foutait sous le tapis en essayant de jamais y penser. Les choses auxquelles il avait pensé échapper n'avaient peut-être fait que le ronger de l'intérieur, petit à petit. Jusqu'à la fameuse goutte, qui fait déborder le vase. Et le voici désormais, incapable de fermer l'oeil sereinement, assaillit de cauchemars ou tout simplement inapte à trouver le sommeil. Et il en avait essayé, des choses, pour remédier à ces insomnies. Des choses loin d'être saines. Boire, fumer, faire la fête à outrance dans l'espoir de s'assommer l'esprit, de distraire son cerveau qui lui semblait fonctionner trop fort. Les quelques heures de sommeil qu'il grapillait par-ci, par-là dans ces états peu sobres étaient loin d'être réparatrices. Et il ne gagnait qu'une santé physique de plus en plus attaquée, en plus de sa santé mentale. Pas la meilleure stratégie, donc. Oui, il y avait une réponse simple à donner à la question de Hazel. Mais elle n'était probablement pas complètement exacte. "Je... Je suis pas trop sûr. Mais ça a commencé après ma rupture..." Il se souvenait avoir mentionné à Hazel qu'il voyait une fille, bien qu'il ne lui ait pas donné beaucoup plus de détails, à l'époque. Il ne lui avait pas dit qu'il avait rompu. De toute manière, elle avait été éphémère, cette relation. Mais elle avait fait des dégâts. Il hoche la tête lorsqu'elle parle de sa cheville. "Oui... Merci." murmure-t-il, tête baissée. Il avait toujours un mal de chien. Un anti douleur ne serait pas de refus, non plus. Silencieux, il écoute le sermon de sa sœur. Il sait bien qu'elle a raison. Ces dernières semaines, il n'a donné de nouvelles à personne. Aspiré dans une spirale infernale, il n'a fait qu'enchainer les soirées, les excès, les verres, les pilules douteuses. Autodestruction. Sous le prétexte de chercher à dormir. Chercher à oublier, toute la merde dans son esprit. Hazel n'a pas fait exception. Après leur voyage au Japon, petite échappatoire de l'été, il était retombé droit dans ses travers. Ne l'avait pas appelé, ne lui avait pas donné de nouvelles. Il avait juste enchainé les conneries. Jusqu'à la plus grosse, cette nuit, qui avait bien failli lui coûter sa liberté, de manière très sérieuse. Il s'en était fallu de peu. Pour une fois ces dernières semaines, il y avait un peu de karma positif. Il était fort probable que les flics n'aient aucun élément tangible pour le connecter réellement à l'entrée par effraction. Il s'en était fallu de peu. De trop peu. Il comprend Hazel, Milo. Comprend l'agacement qui perce dans sa voix, le ton ferme qu'elle emploie. Bien sûr qu'elle a le droit d'être agacée qu'il l'appelle pour venir le récupérer après des jours sans nouvelles. Il hoche la tête doucement, n'osant pas vraiment regarder son aînée dans les yeux alors qu'elle termine son sermon, l'incitant à lui expliquer. "Je suis désolé, Hazel, je sais... Je sais que j'ai dépassé les bornes. Je savais pas qui appeler d'autre, y avait... Y avait que toi que j'avais envie de voir." souffle-t-il, relevant le regard vers la blonde. "Je sais pas ce qui va pas... Depuis la rupture... Je dors pas ou alors je fais des cauchemars... Juste le fait de m'allonger dans mon lit parfois je fais des crises d'angoisse ou du moins je crois que c'est ça, ça m'était jamais vraiment arrivé avant..." explique-t-il, sa voix légèrement éraillée. "J'ai tout essayé, pour penser à autre chose, pour m'assommer, ça fait des semaines que je fais que boire, fumer, ou pire mais là je crois que... Y a rien qui marche... J'y arrive pas. Pas tout seul." avoue-t-il enfin à voix haute. "Je veux pas retourner chez moi... Rien que d'y penser... J'ai l'impression que je deviens fou Hazel..." Il se pince l'arrête du nez, retenant difficilement une larme. Enfin, il s'ouvre. Il explique, du mieux qu'il peut, ce qu'il ressent. Quant à expliquer ce qui l'a mené à finir dans une cellule au commissariat ce soir, ça, c'est un autre sujet. Qu'il n'est pas sur de vouloir expliquer à Hazel. Pour l'instant, il a besoin d'elle. Pas de la décevoir, encore une fois.

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w/ @Milo Ashford

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Hazel sait bien que ce n'est pas toujours facile avec son frère. Que Milo est un peu comme elle, à apprécier l'adrénaline. Néanmoins, elle souhaite être présente pour lui tout en sachant qu'avec Milo il était complexe de le savoir réellement présent. Des jours passent souvent sans qu'elle n'ait l'occasion de le voir. Et voilà qu'elle le croise, loin d'être en forme. Elle l'écoute, se demande pourquoi il n'a pas souhaité lui en parler avant. Sourit finement en l'entendant, peut comprendre qu'il voulait la voir elle et personne d'autre. Car ils avaient toujours été présents l'un pour l'autre. Hazel veut juste comprendre. Soupire tout en venant se rapprocher de son frère. Vient le prendre délicatement et tendrement dans ses bras. "Oh Milo.. Mais pourquoi tu ne m'as pas appelé plus tôt?" demande t-elle délicatement. Le serrer un instant avant de reculer pour observer son visage, son regard croisant le sien. "Tu sais que je suis là, pour toi Milo. Mais tu ne peux pas continuer à t'épuiser comme ça. C'est important de dormir. Et ce n'est pas de cette façon que tu réussiras." la princesse aussi aura eu l'occasion de croiser des ruptures. Le myocarde douloureux, à se demander s'il est encore présent. Milo le sait. Sait aussi que son frère semble avoir besoin d'aide. "Il faut d'abord que tu te reposes, Milo." souffle t-elle en le regardant. "Je sais que c'est compliqué. Tu veux parler de ta rupture?" demande t-elle ensuite. Hazel avait compris que Milo avait eu une petite amie mais elle n'avait pas eu l'occasion de lui demander pourquoi ils avaient rompu. Pour autant, Milo semblait ne pas se reposer, à cause de cela. Venant préparer un verre d'eau, Hazel lui donnait tout en souriant finement. "Tu peux rester autant que tu veux Milo. Tu n'as pas besoin de demander." dit elle dans un petit rire afin de le faire sourire. Posant sa main sur son bras, la princesse sait qu'il est complexe lorsque le myocarde est fatigué. "Je ne sais que ça ne doit pas être évident avec cette rupture mais si tu as besoin de moi, ou de parler tout simplement, tu peux. Et puis, tu peux rester ici." répétait elle en hochant la tête. Hazel préférait que Milo reste chez elle le temps que ce dernier reprenne des forces. Mais aussi parce qu'elle appréciait de voir son frère.

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tw : insomnie

Oh Milo... Mais pourquoi tu ne m'as pas appelé plus tôt ? Bonne question. Probablement car Milo avait grandit avec l'idée que la moindre faiblesse devait être maitrisée. Annihilée. Et si impossible, cachée. Certainement pas partagée. Pourtant, au fond, il savait qu'il pouvait compter sur Hazel. S'il y avait bien une personne dans toute son existence auprès de qui il pouvait s'ouvrir, c'était elle. Il savait, qu'elle ne le jugerait pas. Ou pas vraiment. Elle le sermonnerait, peut-être. Sur la manière désastreuse avec laquelle il gérait son mal-être. Mais serait là pour lui. Toujours. Pourtant, il n'avait rien dit. C'était plus fort que lui, cette réticence à appeler à l'aide. Il ne répond pas à cette question qu'il considère plus rhétorique qu'autre chose. Ayant déjà difficilement retenu une larme durant sa tirade, la tâche n'en est que plus ardue lorsque sa sœur vient le serrer dans ses bras. Il lui rend son étreinte et enfouit son visage dans les cheveux de la blonde, serrant les mâchoires de toutes ses forces. Elle se recule et leurs regards se croisent. Oui, elle a raison. Il est épuisé. Tellement épuisé. Il donnerait tout pour quelques heures de sommeil paisible. Mais redoute avec angoisse le moment du coucher, tous les soirs. Cercle vicieux. Il hoche la tête. "Je sais..." souffle-t-il doucement. Il sait qu'il fait tout de travers, qu'il a tenté les pires méthodes possibles pour essayer d'aller mieux, ne faisant qu'aggraver son cas. Tu veux parler de ta rupture ? Il secoue la tête négativement, baissant son regard vers le sol. "Je sais pas si y a grand chose à dire... Elle en aimait un autre. Elle est avec lui maintenant." Et lui était seul. Hazel s'éloigne et il se retient pour ne pas attraper son bras, ne pas lui crier de rester là, à côté de lui. Un réflexe. Il s'est ouvert. Il est vulnérable, plus que jamais. Il ne veut plus être seul, désormais. Milo sent ses entrailles se serrer, une bouffée d'angoisse monter. Mais Hazel ne s'écarte que de quelques pas. Elle lui sert un verre d'eau. Elle revient pour lui tendre. Il lève une main tremblante pour s'en saisir. Elle est là, elle ne va nulle part. Putain mais qu'est-ce qui ne tourne pas rond chez lui ? Il boit une gorgée d'eau. "Merci, je..." Les yeux du garçon glissent sur la main que sa sœur dépose sur son bras. "Je veux bien rester ici un peu, oui." termine-t-il, tentant d'adresser à Hazel un sourire même si le geste semble difficile. L'intention y est, le cœur est encore trop déchiré. "Je vais aller me doucher... Je reviens." dit-il. Déposant le verre sur le comptoir de la cuisine, il s'éloigne d'un pas claudicant. Le jet d'eau brulant qu'il fait couler sur sa peau est agréable. La chaleur calme son esprit, au moins temporairement. Il sait que dans peu de temps, des centaines de pensées en pagaille s'agiteront dans son cerveau. A propos de ce qu'il avait fait cette nuit, pour commencer. De ce qui avait failli se passer. Il avait failli foutre sa vie entière en l'air. Et il n'était pas sur que son esprit ait tout à fait assimilé ce fait, encore. Faute de mieux, il remit ses vêtements de la veille. Ce n'était pas l'idéal mais il n'avait rien d'autre. L'idée de retourner chez lui en chercher était désagréable. Il préférait envisager d'aller en acheter des neufs, en ville. Il verrait plus tard. Revenant dans la cuisine, son regard se pose sur sa sœur. Elle est toujours là. "Tu... veux bien regarder ma cheville ?" demande-t-il, penaud.