some crazy-ass kids gonna knock up on your door (jake)

some crazy-ass kids gonna knock up on your door
w/ @Jake Owens

Dix-huit heures. La vacuité des programmes télévisés qui défilaient sous les yeux de Milo était désespérante. A l'heure de Netflix et autres plateformes de streaming, il y avait bien longtemps que l'héritier ne s'était pas intéressé à ce qu'on pouvait trouver sur les chaines télévisées. Manifestement, il ne manquait rien, comme il pouvait le constater depuis plusieurs minutes, zappant devant le petit écran. Avachi dans le canapé, le voici bien désœuvré, Milo. L'après-midi s'est écoulée à la vitesse d'un escargot. Seul depuis ce matin dans la grande demeure d'Hazel, il s'ennui ferme. Sans emploi, privé de footing suite à sa blessure à la cheville, loin de son piano resté dans son propre appartement, il a épuisé toutes les activités qu'il peut faire. Hazel travaille, elle. Bien sûr, elle ne peut pas rester avec lui constamment. Il lui doit déjà une fière chandelle à sa sœur, Milo. Elle l'a accueillie. Chez elle. Colocation temporaire mais qui se révèle salvatrice pour le garçon qui s'échappe enfin des murs étouffants de son appartement. Tout n'est pas résolu, bien sûr. Il le sait, Hazel le sait. Il est encore réfractaire, Milo. Réticent à demander l'aide dont il a besoin, quand il se doute au fond qu'il doit le faire. Aussi contre nature que ça puisse lui paraitre. Car que se passera-t-il lorsqu'il devra repartir chez lui ? Douce échappatoire, ce séjour chez Hazel. Mais il n'y a pas de miracle. Les démons attendent surement, tapis dans l'ombre, prêts à ressurgir. Qu'est ce qu'il serait plaisant, d'imaginer que la simple présence de la seule famille qu'il a en adoration ait suffit à les éradiquer. C'est peut-être un problème pour plus tard, ou un sujet qui sera à coup sûr évoqué par Hazel ou Evan de toute manière, puisqu'ils savent si bien se préoccuper du bien-être de l'entêté héritier Ashford. Il éteint la télévision, Milo, définitivement agacé par les idioties qu'il a vu en à peine quelques minutes de zapping. Son téléphone portable vibre et il se dit que Hazel ne devrait pas tarder à rentrer du travail, ce qui le soulage un peu. L'après-midi ennuyeuse touche enfin à sa fin. Soulagement de courte durée puisque la vibration du téléphone annonce en fait un message de la grande sœur, coincée au boulot. Elle ne rentrera pas avant au moins une heure. Ce qui veut probablement dire au moins deux heures. Il soupire, Milo, pose son téléphone sur le canapé et se relève. Il a besoin d'une clope. Interdiction de fumer à l'intérieur, bien sûr. Alors qu'il prend la direction de la porte arrière qui donne sur les jardins bien entretenus de la demeure, la sonnerie de la porte d'entrée retentit. Il fronce les sourcils, Milo, clope et briquet entre les doigts. Hazel ne lui a pas dit attendre quelqu'un. Et ce n'est certainement pas lui qui a de la visite. Il tourne alors les talons, s'en va pour ouvrir la porte d'entrée et découvrir qui se tient derrière. La pause clope attendra.

The drums inside my chest just can't seem to catch a breath. Gotta get out while you can. Am I gonna swim, am I gonna sink? Am I gonna bend, am I gonna break?

Make it out alive

mira:

some crazy-ass kids gonna knock up on your doorfeat. @Milo Ashford

Trigger Warning - alcool - suicide

Voilà déjà plusieurs mois que Jake sortait avec Hazel. Une relation qui, bien qu’elle se soit forgée pas à pas durant ces deux dernières années, lui semblait comme une évidence. Leur idylle n’était pourtant pas inscrite, pas même envisageable dans leurs premières rencontres. Il faut dire que le détective était devenu son patient. Suite à un incident avec la justice qui remettait en cause son professionnalisme, des séances avec une psychiatre lui avait été imposées. Car oui, à l’annonce du verdict, Jake aurait encore préféré des travaux forcés aux après-midis enfermé entre quatre murs à discuter de sa vie, aussi passionnante soit-elle. Il s’était fait toute une image de la femme, une cinquantenaire je-sais-tout si insupportable qu’il devrait prendre sur lui pour ne pas sortir les griffes. C’est donc avec joie qu’il s’était aperçu qu’elle était finalement, tout l’opposé de ce qu’il s’était imaginé. Puis il s’était rendu à l’une des fêtes de riches organisée par ses parents afin de l’épauler et une chose en amenant une autre, ils avaient fini par copuler dans la résidence immense des Ashford. Anecdote invraisemblable qui avait marqué le début d’une histoire aussi rocambolesque qu’inattendue. Les péripéties mises de côté -ses propres tentatives de suicide, ses incertitudes constantes, son alcoolisme, l’accident d’Hazel- ils formaient aujourd’hui un couple solide.

Du moins c’est ce qu’il aimait penser, parce que malgré son âge, le quadragénaire n’avait que peu d’expériences réellement sérieuses. Sa seule femme était décédée alors qu’elle attendait leur enfant et depuis, il n’avait fait qu’enchaîner les conquêtes d’une nuit. Et évidemment, leurs treize années d’écart n’étaient pas à négliger. Déjà qu’il sentait la migraine venir chaque fois qu’il tentait de comprendre la psychologie féminine, voilà qu’il avait choisi de s’enticher d’une demoiselle d’une autre génération que la sienne.

Il savait également que ses nombreuses relations insignifiantes passées allaient sans doute poser problème un jour ou l’autre, ça il n’y pouvait rien. Mais ce qu’il pouvait faire en revanche, c’est la rassurer du mieux qu’il pouvait, de passer le plus de temps possible avec elle. Hazel l’avait, sans le savoir, bien aidé dans ce but lorsqu’elle lui avait dit qu’il pouvait à tout moment venir chez elle. Peu amateur du romantisme, Jake avait tout de même l’intention, ce soir-là, de faire un effort pour sa chère et tendre. Le déchet avait échangé sa vieille chemise en jean contre une en lin grise hors de prix et son pantalon militaire troué contre un chino beige. Aussi surprenant que ce soit, il s’était même rendu, pour la première fois de sa vie, chez un barbier. Non pas qu’il voulait se raser la moustache non, bien trop conscient qu’il s’agit là de son atout charme numéro un ! Plutôt pour la tailler, la façonner, et travailler les bouclettes brunes qu’elle aimait tant toucher.

Enfin, l’ancien commando s’était rendu dans une chocolaterie, avait commandé une boîte en forme de cœur, le genre que l’on voit dans les films à l’eau de rose pour gamines de quatorze ans, et, accompagné également d’une bonne bouteille de vin, s’était rendu dans le quartier de sa bien-aimée. Pour une fois il était fier de lui, persuadé que ses petites surprises feraient leur effet et qu’ils allaient tout deux passer l’une des soirées les plus belles de leur vie, avec, en dessert, un véritable feu d’artifice de caresses et plus si affinité -non pas que cela soit sa principale intention, il est avant tout fort bien éduqué l’homme, avec un tant soit peu de gentlemanie en lui.

Mais c’est avec un grand désespoir qu’après une marche d’un pas décidé, de l’imagination du moment parfait qu’ils allaient passer ce soir et du dîner qu’ils allaient, il en avait décidé à l’avance, commander au traiteur du coin -toujours bien provisionné- que Jake découvrit, après avoir sonné à la porte de la résidence d’Hazel, le visage bambin d’un jeune homme, visiblement aussi surprit que lui.

— Bah...qu’est-ce qu’il fout là Winnie l’ourson ? Elle est où mon Hazel ? T’es qui toi ? S’étonnait-t-il tout en jetant deux-trois coups d’œil dans ce qu’il pouvait apercevoir de l’intérieur, derrière le gamin.

hs : désolé pour l'attente ><

○○○ ce sont toujours ceux que vous soupçonnez le moins, ceux en qui vous avez le plus confiance, qui vous blessent. Ils attendent que votre garde soit baissée et puis quoi! Dans mon cas, c'était la tequila.

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some crazy-ass kids gonna knock up on your door
w/ @Jake Owens

Le message d'Hazel lui annonçant qu'elle allait être en retard ce soir n'avait rien arrangé à l'humeur déjà bien maussade du garçon. Une après-midi à larver, ce n'était définitivement pas bon pour le moral. Pas ces temps-ci, en tout cas. Mais il ne pouvait malheureusement pas faire grand chose d'autre, assigné à domicile après son entorse, sans emploi. Il avait bien écrit à quelques amis mais ceux qu'il avait eu envie de voir s'étaient trouvés occupés. Ils avaient un travail, eux, notamment. Ils ne passaient pas leurs journées à glander. Morose, Milo s'apprête à sortir fumer une cigarette dans le jardin lorsque la sonnerie de la porte d'entrée retentit. Il hausse les sourcils. Hazel n'avait pas dit attendre quelqu'un. Un peu tard pour un livreur ou le facteur. Alors qui ? D'un pas claudiquant, il se dirige alors vers la porte et l'ouvre pour découvrir un visage qui semble tout aussi surpris que le sien. Le cerveau du garçon note immédiatement plusieurs choses. La bouteille de vin dans la main de l'inconnu. La boite en forme de cœur dans son autre main. Et l'utilisation de cet adjectif possessif, avant le nom de sa sœur. Mon Hazel. Il fronce les sourcils, Milo. Sans ce dernier détail, il aurait cru à une erreur. Que ce mec avait sonné à la mauvaise porte. Mais manifestement, il s'attendait bien à voir Hazel ouvrir la porte et non pas... Winnie l'Ourson ? C'est censé être une blague ? L'air de Milo n'est assurément pas très engageant lorsqu'il commence à répondre à l'inconnu. "Hazel n'est pas là." dit-il un peu froidement, dévisageant l'homme qui lui faisait face. Il avait quel âge ce mec ? La relation qui le lie à Hazel ne semble pas être anodine au vu des détails notés par Milo mais il peine à y croire, le cadet. Sa sœur n'avait jamais mentionné une quelconque relation amoureuse et même si il était fort possible qu'elle ait tout simplement choisi d'omettre cette information, la rétention de secrets étant un trait de caractère bien développé chez les Ashford, Milo n'arrivait pas à voir ce mec comme un potentiel... petit ami pour sa sœur ? L'idée était désagréable à imaginer, Milo ayant une fâcheuse tendance à se croire le grand frère protecteur parfois, à avoir peur que quelqu'un fasse du mal à sa sœur. Elle méritait le meilleur et clairement l'homme qui faisait face à Milo ne collait pas à l'image qu'il avait dans son esprit pour un homme qui fréquenterait sa soeur. Il était... Agé non ? Peut-être pas vieux à proprement parler mais tout de même bien plus agé qu'Hazel ? Ou était-ce simplement une apparence ? Il choisit de ne pas relever le surnom douteux attribué par cet intru manifestement peu poli et ne répond volontairement pas à sa dernière question. Après tout, il n'a pas à justifier de son identité, lui. Il a tout les droits d'être ici. Mais d'ailleurs, se pourrait-il peut-être que ce mec soit un prétendant plutôt qu'un petit ami ? Le genre un peu lourd qui ne prendrait pas "non" pour une réponse ? Le genre qui se pointerait alors sans prévenir manifestement, cadeaux romantiques un peu nuls à la main ? Car très clairement, il n'était pas au courant qu'Hazel n'était pas là. Ce qui voulait dire qu'il ne lui avait pas écrit pour la prévenir qu'il venait. Et ce n'était pas un rendez-vous planifié, Hazel n'avait absolument rien dit à Milo et la connaissant il doutait fort qu'elle inviterait son petit ami ou un truc du style alors que Milo habitait chez elle. Elle était plutôt du genre privé, Hazel. Ils avaient ça en commun, assurément. Etait-ce donc ça ? Un soupirant un peu lourd ? Il valait mieux pour lui que ce ne soit pas le cas. Car il s'apprêtait à être bien reçu, pour sûr. Sa cigarette toujours dans une main et le briquet dans l'autre, il croise les bras sur sa poitrine et plisse un peu les yeux, Milo. "A qui ai-je l'honneur ?" demande-t-il simplement, d'un air suspicieux. Il allait lui tirer les vers du nez, si nécessaire.

hj: pas de soucis

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mira:

some crazy-ass kids gonna knock up on your doorfeat. @Milo Ashford

Trigger Warning - alcool - suicide - dépression

Les deux tourtereaux n’avaient pas trouvé utile de dévoiler leur relation à leur entourage, mis à part quelques rares privilégiés, personne n’était au courant de leur idylle. Jake n’avait aucune raison de vouloir le cacher, Hazel est une femme splendide et talentueuse, n’importe quel homme serait fier de l’avoir à son bras, simplement il n’était pas de ceux qui aiment s’afficher en public. Puis soyons honnête, s’il n’a pas de quoi être embarrassé par sa compagne, elle par contre, à toutes les raisons de l’être le concernant. Un quadragénaire alcoolique, suicidaire, dépressif qui a lamentablement abandonné sa fille avant même sa naissance, il n’y a rien de glorieux à se vanter d’un tel petit-ami. La question se pose encore malgré les mois qui passent...que fait donc-t-elle avec lui ? Comment diable a-t-elle pu tomber amoureuse de lui ? D’autant qu’il n’était pas connu pour son abstinence, des femmes à Klamath Falls, Jake en a eu beaucoup et ça, Hazel en a connaissance depuis le début.

Mais au fond cela n’a aucune importance, quelle qu’en soit l’explication -si tant est qu’il y en ait une-, l’essentiel c’est qu’ils soient heureux ensemble. Et ils le sont, heureux. Du moins le détective met tout en œuvre pour qu’ils le restent, à faire ce genre de petites attentions sans qu’il n’y ait ni anniversaire, ni saint-valentin. Pourquoi auraient-ils besoin d’un jour spécifique pour passer une soirée romantique ?

Ce n’est en tout cas pas le genre de Jake de se reposer sur ses lauriers toute l’année parce qu’il aurait fait l’effort d’offrir un bouquet un quatorze février, faut-il être radin ! Alors il s’était bien apprêté, assez pour que la belle soit étonnée de son accoutrement, elle qui ne le voit qu’avec des habits de brocantes ou qui datent de Jérusalem ! C’était à peine s’il arrivait à tenir en place, l’idée même d’être avec elle ce soir le mettait en joie plus que de raison. Il imaginait déjà la réaction de sa princesse en ouvrant la porte de sa maison.

Mais s’il s’attendait à voir l’adorable bouille de sa petite-amie, c’est avec surprise qu’il découvre celle d’un homme dans la vingtaine. Encore une tête de bambin, les jeunes adultes de cette ville s’entêtent-ils tous à ressembler à des chérubins ou est-ce lui qui vieillit mal ? Allez savoir. En attendant l’incompréhension se lit sur leurs visages, à l’un comme à l’autre. Jake ne s’inquiète pas particulièrement, la confiance règne dans leur couple et il n’a pas la moindre crainte qu’elle puisse le tromper un jour. Hazel n’a que très peu évoqué ses connaissances masculines, mis à part ses collègues, son frangin et son enfoiré d’ex-petit-ami, bien entendu.

S’il est à peu près persuadé d’avoir deviné l’identité de l’inconnu, Jake doute toujours. S’il s’agit réellement du frangin, il serait bon de passer un test adn parce que la ressemblance n’est pas frappante. « Hazel n'est pas là. » Le jeune le dévisage, semble le juger de la tête aux pieds. Pour une fois, Jake a de quoi être fier de son apparence, il renvoi une bonne image, si c’est le petit frère, il ne pouvait lui faire meilleure impression que celle-ci ! Mais son interlocuteur ne semble pas être du même point de vue, et c’est bien dommage.

— Ah...

Peu certain d’avoir envie de s’abaisser devant un pré-adolescent, l’alcoolique prend tout de même sur lui pour ne pas relever son manque de respect évident. Puis ce n’est pas comme s’il s’était montré parfaitement poli non plus. « A qui ai-je l'honneur ? » Boite de chocolat sous le coude, le quadragénaire transfère la bouteille d’une main à l’autre pour saluer le jeune homme.

— Jake Owens, conjoint d’Hazel, heureux en ménage. J’imagine que tu es son petit frère ?

La main dans le vide, ledit Jake s’aperçoit que le soupçon n’est pas levé, visiblement il n’inspire pas confiance...est-ce sa dégaine, sa dépendance à l’alcool ou son franc parler qui font cet effet-là ? C’est en tout cas préoccupant, et bien trop récurent pour être une coïncidence.

— Tu m'crois pas c’est ça ?

Le plus vieux relâche sa main, la tapote sur son pantalon à la recherche d’une idée brillante. Mais bien sûr, des preuves ! Il doit en avoir plusieurs dans son smartphone, comme quoi passer d’un nokia 3310 à un Huawei a ses avantages ! La main plongée dans l’intérieur de sa veste, il déverrouille son téléphone et, à défaut d’avoir une photo d’eux, Jake lui montre une conversation.

— Voilà, là elle me crie tout son amour en me proposant de manger une pizza avec elle devant Netflix et là elle me dit que j'peux aller chez elle quand j'veux. N'est-elle pas trop mignonne ? Il pose son smartphone contre son cœur. Bon, si j’comprends bien ma soirée romantique avec elle est tombée à l’eau...Il soupire. Enfin, vu que j’suis là, autant faire connaissance ! J’peux entrer ou tu vas continuer à montrer les griffes ?

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w/ @Jake Owens

La visite surprise de cette fin d'après-midi ne ravit pas Milo pour l'instant. Il y a trop d'inconnues dans l'équation qui se présente à lui lorsqu'il ouvre la porte. Qui est ce type ? Pourquoi est-ce qu'il demande Hazel avec une boite de chocolats et une bouteille de vin à la main ? Y a bien une réponse qui colle plutôt bien à ces questions mais il n'est pas trop sur d'être prêt à la considérer, Milo. Le fait que Hazel ait un petit ami ne le surprendrait pas vraiment. Le fait qu'elle ne lui ait pas confié avoir un petit ami ne le surprendrait pas du tout. Car il ferait de même si c'était lui. D'ailleurs il ne lui avait jamais vraiment parlé de sa relation avec Hera, cet été, même si honnêtement elle n'avait peut-être pas duré assez longtemps pour qu'il en ait l'occasion. Ils aimaient leurs secrets, les Ashford. Bien qu'ils soient proches, se fassent une confiance aveugle, ils avaient leurs jardins secrets. Donc non, Milo ne serait pas surpris d'apprendre que sa soeur avait quelqu'un dans sa vie. Mais il n'aurait pas vraiment imaginé le dit quelqu'un sous l'apparence que prenait l'homme actuellement devant lui. Y avait surement qu'un seul moyen de savoir si les différentes hypothèses qui traversaient l'esprit du garçon étaient les bonnes. Lui demander. C'est donc ce qu'il fait, Milo, l'air surement pas très avenant. A qui a-t-il l'honneur. Et la réponse donnée est un peu celle qu'il redoutait. Le titre est énoncé. Conjoint. L'inconnu plus si inconnu, Jake, fait ses propres hypothèses, ayant manifestement deviné que Milo était le petit frère. "Je suis son frère, oui." Envolé, l'adjectif "petit". Le revoilà encore, le rôle du grand frère quand il est pourtant bel et bien le cadet. Il baisse le regard sur la main tendue par Jake. Il ne sait pas vraiment quoi penser, Milo. Il ne voit pas vraiment pourquoi ce mec mentirait à moins qu'il ait un sérieux problème mental. Mais pourtant, il a du mal à y croire, là. Il devrait quand même lui serrer la main, non ? Peut-être qu'il réfléchit un peu plus longtemps qu'il en a l'impression, et qu'il affiche aussi sur son visage un air encore moins sympathique qu'il en a l'impression, Jake baisse sa main avant qu'il ne puisse la saisir. Le croyait-il ? Comme dit précédemment, il avait du mal à voir pourquoi il lui mentirait. Mais c'était un peu difficile à avaler, là. Il est pris au dépourvu, Milo, ne s'attendait pas du tout à tomber par hasard sur l'heureux élu et découvrir qu'il avait bien dix ans de plus que Hazel. Au moins, non ? Il reste encore silencieux, moue un peu perplexe sur le visage alors qu'il regarde Jake sortir son téléphone et le brandir devant son visage. Il plisse les yeux, le cadet, lit la conversation montrée par Jake et garde le silence encore quelques secondes alors que l'homme regrette sa soirée romantique mais enchaine aussitôt sur une proposition. Il pourrait tourner les talons et partir sans demander son reste. Mais non, il propose d'entrer. De faire connaissance. Le visage de Milo se détend un peu, enfin. Un petit sourire en coin se dessine même sur ses lèvres, à la mention des griffes qu'il montre depuis le début. Un sourire un peu moqueur surement, mais c'est déjà ça. Après tout, pourquoi pas ? Manifestement, ce mec ne ment pas. Et il ne prend pas la fuite, ce qui serait pourtant l'option facile dans cette situation. Milo aime plutôt ça. Il hoche la tête. "Ça serait dommage de repartir sans ouvrir cette bouteille." dit-il, l'air un peu amusé. Il tend la main à l'homme, enfin. "Milo. Enchanté. Peut-être." Insolent, comme d'habitude. Il espérait que Jake ne soit pas du genre susceptible. Ça risquait d'être une longue soirée, sinon. Ou très courte, au contraire. Toujours boitillant, il s'écarte de la porte, l'ouvrant un peu plus grand pour laisser rentrer l'homme.

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Trigger Warning - alcool - suicide - décès

Au grand dam de Jake, il n’a jamais été apprécié par la famille de ses compagnes. Sa première petite-amie et mère de sa fille était l’enfant d’une famille catholique qui les poussaient au mariage à seulement dix-sept ans. La deuxième elle, avait quitté son travail admirable d’infirmière dans l’armée pour suivre un soldat viré pour faute grave. Plus tard, elle décédait dans un accident de voiture partiellement causé par le détective. Alors évidemment, il ne s’attendait pas à ce qu’une famille riche, à fortiori coincée du rectum, approuve sa relation avec Hazel. Mais aux dires de cette dernière, le frérot n’aurait pas pris le même chemin que ses aïeux, ce qui le pousse à penser qu’il y aurait peut-être une chance, aussi infime soit-elle, pour qu’ils s’entendent bien. Mais peut-être était-ce trop précipité d’y songer ? Au premier regard le jeune homme n’a pas l’air d’être des plus commodes, à contrario, on dirait même qu’il peste dans sa barbe...encore faudrait-il qu’il ne soit pas imberbe. « Je suis son frère, oui. » En tout bon mâle alpha, ledit frère semble vouloir protéger son territoire, l’on pourrait même croire qu’il bombe le torse. Cela n’effraie pas Jake, ancien militaire, il en a gardé le corps et l’esprit, il lui faudrait bien plus pour l’intimider. Alors il hoche la tête vaguement, plisse les yeux pour y déceler une quelconque ressemblance.

— Elle est pas bien flagrante votre ressemblance.

S’il voulait se mettre le gamin dans la poche, ce n’est certes pas de cette manière qu’il y parviendra. Mais il s’agit de Jake, un pur Owens qui n’a pas la langue dans sa poche et qui n’hésite pas à parler et agir sans penser aux conséquences...ou serait-ce son sang de Kane qui en est la cause ? Allez savoir, l’important est qu’au moins, Milo ne pourra pas nier l’honnêteté du quadragénaire. « Ça serait dommage de repartir sans ouvrir cette bouteille. » Jake s’attendait à tout : Un coup de pied dans le derrière, une punchline bien placée, un air froid et distant. Mais un sourire et la promesse de boire un coup ensemble, ça, il était à mille lieux de l’imaginer. Agréablement surpris, il aperçoit la main tendue de son interlocuteur. Sans attendre, il la serre et lui rend son sourire. « Milo. Enchanté. Peut-être. » Jake, les yeux ronds, lâche un rire franc. En voilà un qui n’a lui non plus, pas la langue dans sa poche !

— Haha, je t’aime bien toi, tu me plais ! S’exclame-t-il. Jake. Enchanté !

Sans un mot de plus, le quadragénaire franchit le seuil de la porte et, habitué des lieux, se rend vers le salon. Comme à son habitude, il s’assoit sur la place droite du canapé, s’installe comme s’il était dans son petit studio miteux slash cabinet de détective pour ensuite reporter son intention sur Milo.

— Tu dois te demander ce qu’un vieux comme moi fait avec ta sœur hein ? Avant de poursuivre, le plus âgé se lève, empoigne un tire-bouchon et deux verres dans la cuisine puis revient sur ses pas. Pour ça j’pourrais pas t’aider, si j’étais elle, jamais j’me serais choisi.

Qui, normalement constitué, voudrait d’un suicidaire alcoolique pour compagnon ? Si aujourd’hui Jake ressent bien tout l’amour que la psychiatre a pour lui, il a d’abord pensé qu’il s’agissait sans doute de pitié, un veuf qui se persuade qu’il est la cause du décès de sa femme, il y a de quoi compatir. Pour cette raison, il est bien incapable d’en dire plus à ce sujet, le gamin devra demander à sa sœur. Dans un léger soupir, le plus âgé verse l’alcool dans leurs coupes respectives avant de tendre l’une d’elle à son beau-frère.

— Par contre j’peux répondre à pleins d’autres questions, j'ai jamais trouvé que la curiosité était un vilain défaut.

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w/ @Jake Owens

Si Milo avait du mal à croire que l'homme devant lui soit le petit ami de sa sœur, il semblerait que ce dernier ait lui-même du mal à croire que Milo puisse être son frère. Alors même qu'il confirme ce fait, chassant l'adjectif "petit" de sa phrase de réponse, l'homme semble un peu perplexe, affirmant ne pas trouver grande ressemblance entre les deux rejetons Ashford. Milo se contente d'hausser les épaules, bien plus intéressé par la réponse de l'homme, qui confirme ses soupçons puisqu'il se présente comme le conjoint d'Hazel. Avant que le cadet Ashford ne puisse confirmer ou non s'il le croit - la question fait toujours débat dans son esprit -, l'homme se lance dans une démonstration de sa sincérité, conversation sms à l'appui en guise de preuve. Il devient alors difficile de nier l'évidence. Manifestement, ce Jake disait la vérité. Que cette vérité ne soit pas comme Milo l'aurait imaginée, c'était une autre question. La proposition de l'homme achève de détendre légèrement Milo, plutôt content de voir qu'il propose de faire connaissance plutôt que de se contenter de battre en retraite, chose qu'il lui aurait été surement bien plus facile de faire, surtout devant un tel accueil. On repassera pour le côté chaleureux. Il esquisse enfin un petit sourire, tendant la main à Jake et plaisantant sur la bouteille de vin. Il était là, autant en profiter. L'homme est manifestement soulagé et très heureux d'un tel revirement. Il rigole sans retenue à la petite insolence de Milo et ce dernier l'apprécie soudainement encore plus. Oui, désormais lui aussi - à part son âge apparent - lui plaisait plutôt bien. Il n'était pas susceptible et ça, c'était une qualité très importante aux yeux de Milo. Finalement, ils allaient peut-être bien s'entendre.

S'écartant en boitillant pour laisser Jake entrer, il referme la porte derrière eux et constate en se retournant que l'homme connait parfaitement les lieux. Il a déjà pris ses aises, s'installant sur le canapé. L'air suspicieux revenant au galop, Milo s'approche tout en l'écoutant parler. Tu dois te demander ce qu’un vieux comme moi fait avec ta sœur hein ? "Ouais. Tu lis un peu dans mes pensées." Il ne va pas non plus mentir, la différence d'âge était assez flagrante. Même s'il ne pouvait pas dire avec certitude à quel point elle était grande. Sa cheville le faisant définitivement souffrir, Milo se laisse tomber sur un fauteuil et observe Jake rejoindre la cuisine pour y chercher un tire bouchon et des verres. ...si j’étais elle, jamais j’me serais choisi. Le cadet souffle un rire un peu ironique devant la phrase de Jake. "Je dirais que j'ai globalement confiance en le jugement d'Hazel." répond-il simplement. Plutôt un compliment, cette phrase. Mais la confiance n'excluait pas le fait qu'il voulait se faire son propre avis sur quiconque fréquentait sa sœur. Surtout quelqu'un de plus âgé. Il était ouvert d'esprit, Milo, mais se méfiait beaucoup lorsque ça touchait aux personnes qui lui étaient chères. Hazel occupant sans doute possible la première place sur cette liste. Il se saisit de la coupe tendue par Jake et le remercie d'un signe de tête. "J'ai carte blanche pour un interrogatoire de grand frère, c'est ça ?" dit-il, l'air éternellement un peu ironique. Grand frère sans l'être. "Bien, alors sans originalité aucune, que fais-tu dans la vie, Jake ?" Et il valait mieux que la réponse ne soit pas chômeur. Bien qu'il soit fort mal placé pour parler, Milo.

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Trigger Warning - alcool - suicide - décès

Jake, aux allures insouciantes, n’a jamais su faire preuve de discernement. Sa nonchalance lui octroi aussi bien bonheur que malheur et dans cette situation, le quadragénaire ne saurait manifester le moindre bon sens. Le cadet Ashford lui semble être une énigme complète ou plus encore, un défi à relever, si bien qu’en bon détective, il ne contrôle pas son intérêt pour le jeune homme. Son acharnement, aussi puissant que son alcoolisme le pousse également à se faire apprécier de Milo, qui pourrait bien un jour devenir son véritable beau-frère, en toute légalité.

Non pas qu’il ait déjà prévu le mariage mais s’il devait à nouveau prendre épouse, Hazel serait bien la seule femme qui réussirait à le pousser devant l’autel. Si tant est qu’elle veuille de lui pour mari, elle deviendrait une Kane-Owens, plus Owens que Kane certes, mais la seule évocation de ce nom suffirait à faire fuir n’importe quelle demoiselle normalement constituée. À ce propos, le petiot est-il seulement au courant de son lien avec la pire famille de Klamath Falls ? Peut-être devrait-il, à l’avenir, taire une partie de son héritage. « Ouais. Tu lis un peu dans mes pensées. » Un peu doit être un euphémisme, le contraste entre la belle et délicate -d’apparence seulement- Hazel et le bourru alcoolique Jake est tel que ne serait-ce qu’imaginer une accolade entre les deux amants semble improbable pour leurs entourages respectifs. « Je dirais que j'ai globalement confiance en le jugement d'Hazel. » Heureux de l’entendre, le quadragénaire boit le contenu de son verre, dissimulant ainsi un léger sourire derrière sa coupe.

— Dieu soit loué, je m’imaginais déjà devoir arrêter de boire pour avoir ton aval !

Jake ou l’art de s’enfoncer sans s’en rendre compte. Soit, Milo l’aurait bien découvert un jour ou l’autre de toutes manières. « J'ai carte blanche pour un interrogatoire de grand frère, c'est ça ? » L’ainé pouffe. L’humour du cadet, si tant est que s’en soit, a de quoi l’amuser. Un interrogatoire de grand frère, rien que ça ! Pour seule réponse, Jake hoche la tête et de sa main droite, invite son interlocuteur à débuter son enquête. « Bien, alors sans originalité aucune, que fais-tu dans la vie, Jake ? » Il lève les épaules, son métier n’ayant rien d’embarrassant, contrairement à bien des aspects de sa personnalité, il n’y a à priori aucune raison de ne pas répondre.

— Détective privé. Mes services sont gratuits pour la famille, si tu doutes de la fidélité de ta moitié, fais-moi signe ! Un clin d’œil amical plus tard, Jake dépose sa coupe sur la table. Loin de moi l’idée d’écourter l’interrogatoire mais, je peux te poser des questions moi aussi ? En toute indiscrétion évidemment, je suis gentil et à l’écoute mais connaître le nom de ton chien ou ton émission préférée du dimanche ne m’intéresse pas des masses.

Bien qu’il soit persuadé que cela ferait plaisir à Hazel, Jake aime aller à l’essentiel. Il n'est certes pas nécessaire d’en faire tout un plat, le plus vieux souhaite seulement s’assurer de la bienveillance du jeune homme, parce que malgré les dires de sa petite-amie ventant les qualités de son petit frère, le détective aime autant se faire son propre avis.

— C’est une colocation avec ta sœur ou du profit à durée indéterminée ? Loin de moi l’idée de te juger, je tiens juste énormément à Hazel et après avoir vu vos parents et leur balai dans le derche, j’aime autant m'assurer que t’es un mec bien, tu comprends...

○○○ ce sont toujours ceux que vous soupçonnez le moins, ceux en qui vous avez le plus confiance, qui vous blessent. Ils attendent que votre garde soit baissée et puis quoi! Dans mon cas, c'était la tequila.

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w/ @Jake Owens

Boire du vin avec son potentiel beau-frère - dont l'existence ne venait à sa connaissance que maintenant - était très loin des plans que Milo s'était imaginé pour ce soir. "Ce soir" était d'ailleurs peut-être une dénomination exagérée puisqu'il n'était même pas encore dix-huit heures trente. Boire à cette heure-ci, pas vraiment en adéquation avec les bonnes résolutions qu'il essayait de prendre depuis qu'il vivait chez Hazel. Après des semaines d'excès, des semaines à tenter de noyer la peine dans diverses substances - l'alcool étant la plus sage de toutes -, il tentait une remise sur pied, Milo. Pas littéralement hein, sa cheville l'en empêchait encore. Mais métaphoriquement. Bon, rencontrer le petit ami secret, ou du moins inconnu, de sa grande sœur était surement une bonne excuse pour prendre un verre. Après tout il était venu avec la bouteille, c'était presque malpoli de ne pas l'ouvrir, non ? Installé dans son fauteuil, le verre de vin dans la main, Milo commence ainsi son interrogatoire de grand frère, comme il l'appelle, phrase qui fait rire Jake pour une raison ou une autre. Peut-être parce qu'il ne l'est pas, le grand frère. La question est bateau mais inévitable : que fait-il de sa vie ? Quel est son métier ? Son occupation ? Milo pourrait se laisser aller à la devinette, préjugés basés sur une seule apparence, c'est un petit jeu qu'il aime bien. Mais il préfère poser la question directement, ne pas risquer de supposer des choses qui pourraient raviver une quelconque suspicion. Pour le coup, il n'aurait surement pas deviné la réponse que lui donne Jake. Détective privé. Sympa. Il arque un sourcil avec un air un peu impressionné puis souffle un rire sans joie en réaction à la blague de l'homme. Plus de moitié dont il peut douter et c'est comme ça que le flot d'emmerdes a débuté, y a quelques mois. Il boit une gorgée de vin alors que Jake prend déjà les reines de l'interrogatoire. Déformation professionnelle peut-être, songe-t-il. Loin de lui l'idée de l'écourter mais c'est pourtant ce qu'il fait, il inverse les rôles, au moins un bref instant. Mais c'est fair enough, non ? Il sourit et hoche la tête, Milo, invite Jake à poser ses questions qu'il annonce déjà indiscrètes. Il n'est par contre pas bien sûr de comprendre ce que lui demande l'homme. Profit à durée indéterminé ? Il sous-entend quoi ? Le cadet fronce les sourcils. "C'est... une colocation temporaire à durée indéterminée." L'air de ne répondre jamais noir, jamais blanc. Gris. Juste pour l'amour de la contradiction. "J'ai mon propre appart' si c'est ta question, mais j'ai quelques soucis avec donc je peux pas y vivre pour l'instant, c'est tout." Yep, des problèmes d'appartement, une bonne excuse. Il n'allait pas non plus lui raconter sa vie. Il ne pouvait effectivement plus vivre chez lui, Milo. Mais pas parce que l'appartement était en travaux ou quelque chose du style comme sous-entendu par sa réponse. Plutôt parce qu'il était incapable de fermer l'oeil, là-bas. Et qu'il prenait le chemin de l'autodestruction un peu trop facilement, dès qu'il sortait du radar d'Hazel. Venir habiter chez elle le sauvait. Le guérissait, petit à petit. Il fait une petite moue vaguement dégoutée en reprenant la parole. "T'as déjà rencontré les darons alors. Ce sont mes plus grands fans. L'expérience a du être sympa, j'en suis sur." dit-il, sortant son plus bel air ironique. "Ils savent que tu es avec Hazel ?" Milo imagine sans le moindre doute ce qu'ils ont dû penser, si même lui a eu des préjugés en posant son regard sur Jake lorsqu'il s'est déclaré petit ami de la grande soeur tant adorée.

The drums inside my chest just can't seem to catch a breath. Gotta get out while you can. Am I gonna swim, am I gonna sink? Am I gonna bend, am I gonna break?

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some crazy-ass kids gonna knock up on your doorfeat. @Milo Ashford

Trigger Warning - alcool - suicide - vulgarité

S’il ne doutait pas de la charmante compagnie de son beau-frère, il est évident qu’il aurait préféré, et de loin, passer la soirée avec sa bien-aimée. Jake avait prévu LE rendez-vous parfait, bien qu’à domicile. Hazel n’aurait eu qu’à mettre les pieds sous la table, à choisir un film sur Netflix ou autre plateforme de streaming puis à se reposer en attendant le diner. Évidemment le détective n’aurait pas mis un pied dans la cuisine -si ce n’est pour ramener deux coupes pour le vin-, c’est un euphémisme que de dire qu’il est piètre cuisinier, le quadragénaire doit bien allumer ses plaques cinq fois par an maximum, la plupart du temps il se nourrit seulement de plats industriels ou, dans ses bons jours, de salades composées...histoire de garder la ligne –et ses muscles bien dessinés-. Non, il se serait fait livrer, non pas une pizza mais un traiteur, il faut dire que pour sa belle il ne lésinait pas sur les moyens. Pour autant, faire la connaissance du petit frère ne pouvait qu’être bénéfique, Jake n’a que rarement fait bonne première impression mais l’on finit toujours par l’apprécier, de la pitié pour un alcoolique veuf ou de l’amusement pour un comique aux manières de Jack Sparrow, il parvient toujours, ou presque, à attendrir son prochain. « C'est... une colocation temporaire à durée indéterminée. » Sa question semblait avoir contrarié son interlocuteur, du moins tout portait à croire, à l’expression faciale de ce dernier, qu’il l’était. Qu’à cela ne tienne, le petit peut bien bouder dans son coin, ce n’est pas Jake que cela dérangera. Tout ce qu’il voulait lui, c’était de s’assurer du bien-être de sa princesse. Et cela passe par celui du jeune homme, l’on voit trop régulièrement de petits jeunots se reposer sur leurs lauriers en attendant qu’un héritage ou autre miracle leur tombe du ciel ! L’alcoolique espérait réellement que Milo ne soit pas l’un d’entre eux. Sa réponse le laisse en tout cas perplexe. Jake ne savait pas quoi penser de son interlocuteur et il ne voulait pas se baser sur les dires souvent élogieux de sa douce, bien sûr elle n’en tirait pas un portrait idyllique, mais elle ne l’avait que très peu informé des défauts de son petit frère, ni même de sa situation actuelle. Ce qui au fond n’était pas plus mal, au moins il pouvait se faire son propre avis sur le jeune homme. « J'ai mon propre appart' si c'est ta question, mais j'ai quelques soucis avec donc je peux pas y vivre pour l'instant, c'est tout. » Il est bien trop mystérieux dans ses propos pour être honnête, si ce n’était qu’un problème lambda, il aurait fourni plus de détails. Son instinct de détective était en éveil, le démangeait presque, mais persuadé qu’il regretterait amèrement de s’être mêlé de la vie privée du petit protégé d’Hazel, Jake n’allait rien faire...tant que cela ne mettait pas en danger cette dernière, bien sûr.

— Hm-hm. Se contenta-t-il de dire. J’ai toute confiance en Hazel donc j’imagine que je vais devoir en rester là sur les questions indiscrètes, surtout que j’veux pas m’attirer ses foudres...ta sœur peut être une vraie tigresse quand elle le veut. Oh comme poursuivre sur une petite boutade le démangeait, m’enfin c’est son frangin, mieux vaut s’abstenir...quoique...Par contre y a des jours où tu vas chez ta copine, sex-friend, collègue ou que sais-je, boulangère ? Parce que si je veux pouvoir faire zizi-panpan sur le divan, ta présence va être gênante, tu comprends...

Sans la moindre honte, le plus âgé porte sa coupe aux lèvres, boit son contenu pour le reposer sur la table. « T'as déjà rencontré les darons alors. Ce sont mes plus grands fans. L'expérience a dû être sympa, j'en suis sûr. » Les images de leur soirée chez ses parents lui revenaient en mémoire. Cela faisait bien longtemps déjà et pourtant, le quadragénaire n’avait pas oublié la moindre centième de seconde de la fête. D’autant que c’est à cette soirée là qu’ils s’étaient, Hazel et lui, unis pour la première fois...dans une pièce à part, bien à l’abri des regards, évidemment. Plaisir intime mis à part, il se souvenait bien du dédain dans le regard des dits-darons, du choc aussi, parce qu’il n’avait pas eu une attitude digne d’un balai dans le derche, bien au contraire.

— Oh une vraie partie de plaisir, et j’dis pas ça pour déconner. S’exclame-t-il. J’étais pas avec ta sœur à ce moment-là mais on a fait comme si c’était le cas, je lui ai claqué le fessier en face de ton père, t’aurais vu sa tronche, j’ai bien cru qu’il allait nous faire une syncope ! S’amuse-t-il.

« Ils savent que tu es avec Hazel ? » Jake éclate de rire, à vrai dire il ignorait ce qu’avait dit Hazel à ses parents sur son compte après cette fameuse soirée, mais s’ils n’avaient pas pris au sérieux leur relation factice à l’époque, savoir qu’elle est belle et bien sérieuse aujourd’hui risque de fortement contrarier Ashford sénior.

— J’sais pas s’il a pris notre relation au sérieux à l’époque mais si c’est pas l’cas et qu’il découvre aujourd’hui qu’on est vraiment ensemble...j’veux vraiment pas rater le spectacle, je l’ai déjà appelé beau-père à l’époque, j’me ferais un plaisir de recommencer !

Il s’en frotterait les mains si elles n’étaient pas occupées à empoigner son verre de vin. Cela dit, si lui s’amuse de la situation, il est bien conscient que cela est loin d’être le cas pour la fratrie Ashford. Alors il soupire, efface son sourire et le remplace par une mine compatissante, loin bien sûr d’une quelconque pitié...Jake déteste la pitié.

— Bon moi ça m’amuse mais comme je l’ai déjà dit à Hazel, peu importe qui sont ces aïeux, s’ils l’emmerdent, je serais là pour elle...t’es son frangin, alors ça compte pour toi aussi. Il tapote son épaule. Quel courage vous avez eu n’empêche de les supporter toutes ces années, j’aurais été tenté de me flinguer moi, à votre place.

○○○ ce sont toujours ceux que vous soupçonnez le moins, ceux en qui vous avez le plus confiance, qui vous blessent. Ils attendent que votre garde soit baissée et puis quoi! Dans mon cas, c'était la tequila.

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Il ne va pas non plus lui dire toute la vérité, hein. Déjà, c'était lui qui était censé poser les questions à la base, non ? Et pourtant, Jake avait brillamment retourné la situation et se retrouvait désormais à la tête de l'interrogatoire. Mais bon, au moins il avait demandé la permission, avant. Milo ne peut retenir un froncement de sourcils en écoutant les questions de l'homme, trahissant probablement sa réticence à y répondre. A y répondre de manière honnête en tout cas. Son explication est vague et appelle à la suspicion mais il ne ment pas. Pas vraiment. Son appartement est en parfait état. Mais il ne peut pas y vivre. Pas convenablement. Ça a simplement plus à voir avec lui-même qu'avec les lieux. Mais ça, plutôt se couper la langue que d'en parler avec Jake. Il avait déjà mis des semaines à en parler avec Hazel, qui était pourtant la personne en qui il avait le plus confiance sur Terre. Sans exagération. Evidemment, l'homme n'est pas dupe et semble bien comprendre que Milo ne raconte pas toute l'histoire. Après tout, s'il est véritablement détective privé rien d'étonnant à ce qu'il voit à travers un mensonge aussi médiocre. Pourtant, il choisit de ne pas insister. Milo souffle un rire à la mention de sa sœur, la tigresse. Il ressent une pointe de fierté, même. Il sait qu'Hazel peut être très protectrice avec lui. Comme il l'est avec elle. C'est l'ordre des choses. Une loi de la nature, entre eux. Depuis toujours. La poitrine de Milo se serre légèrement à la mention de sa copine dans la bouche de Jake. Pourtant, il sait bien que l'homme ne fait qu'énoncer une liste abstraite de personnes qu'il est susceptible de visiter. Il ne parle pas réellement d'elle, de l'ex petite amie, raison partielle du déraillement de son esprit ces dernières semaines. Une grimace se dessine sur le visage de l'héritier en écoutant la fin de la phrase de Jake. Sérieusement ? Il ne retient pas le regard noir qu'il lance à son interlocuteur. Mais il se reprend, aussitôt. Lisse les traits contrariés de son visage en une expression suffisante. Enfoncé dans le fauteuil, il se recule un peu plus confortablement dedans, ignore la douleur dans sa cheville et croise les jambes, laisse un bras tomber négligemment sur l'accoudoir, son autre main tenant toujours sa coupe de vin. Son attitude crie à l'insolence. Je suis chez moi ici. Sale gosse. "Gênant en effet. Quel dommage." dit-il d'un ton faussement neutre. Tu peux toujours courir pour que je te laisse le champ libre. Sale gosse, encore.

Le sujet change, fort heureusement. Les géniteurs Ashford ne sont généralement pas le thème favori de Milo pour une discussion, mais il ne peut résister à l'envie d'interroger Jake à ce sujet, croyant comprendre qu'il a eu le déplaisir de les rencontrer. Il n'ose pas imaginer la tête des vieux devant le phénomène que semble constituer l'homme. Surtout s'il s'est présenté en tant que petit ami d'Hazel. Quoique, Milo en aurait peut-être entendu parler au détour d'un repas familial si c'était le cas, reproche à la sœur placé entre une ou deux critiques contre lui. ...j’ai bien cru qu’il allait nous faire une syncope ! Cette fois-ci, pas de regard noir, Milo est bien trop amusé par l'image du visage de son père qui lui vient immédiatement à l'esprit. Il ne peut retenir un petit rire. "J'imagine..." murmure-t-il avant de boire une gorgée de vin. Il aurait voulu être là. Où était-il, d'ailleurs ? Il se coltinait quasiment toutes les soirées guindées de ses parents et il avait fallu qu'il rate celle-ci ? Jake poursuit, répondant à la question du cadet. Pas de présentation officielle, donc. Mais en même temps, au vu de la première rencontre que lui décrit l'homme, Milo doute que ses parents accepteraient de le recevoir de nouveau. "Tu devrais venir à la prochaine soirée, je m'engage personnellement à te fournir un carton d'invitation." Un sourire narquois se dessine sur ses lèvres. Il ne raterait ça pour rien au monde. Mais brusquement, la pensée d'Hazel lui vient à l'esprit. Très possible qu'elle ne trouve rien de drôle dans tout ça. Plutôt même le contraire. Comme s'il lisait dans ses pensées, la mine de Jake change soudainement. Il a l'air plus... doux ? Compatissant. Il offre son soutien. Milo hoche la tête en guise d'un semblant de remerciement silencieux. Il n'estimait pas avoir besoin de l'aide de Jake avec ses géniteurs. Mais c'était en revanche agréable de savoir que quelqu'un d'autre que lui veillait sur Hazel. Quel courage vous avez eu n’empêche de les supporter toutes ces années, j’aurais été tenté de me flinguer moi, à votre place. Le garçon souffle un nouveau rire. Sans joie, celui-ci. Il hausse les épaules. "Je les supporte pour Hazel." C'est vrai. Sans elle, il aime à penser qu'il aurait déjà coupé les ponts, quitté Klamath Falls depuis bien longtemps. Bon, il omettait la question de l'argent, Milo. Il détestait les parents mais ne crachait pas sur leur pactole. Loin de là, même. Contradiction nauséabonde sur laquelle il préférait fermer les yeux. "On se serre les coudes. Depuis toujours." Depuis l'enfance et encore aujourd'hui. Sans elle, il serait devenu fou. Et encore aujourd'hui, elle était celle qui le sauvait, lui ouvrant les portes de son appartement sans hésiter. Il arque un sourcil, Milo, et relève la tête vers Jake. "Du coup, ça fait combien de temps, Hazel et toi ?" Reprise du contrôle des questions.

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