(milo) have i seen you before

have i seen you before
w/ @Milo Ashford

La route du centre de Klamath Falls jusqu'à la résidence Leroy était devenue une routine inattendue pour Eve qui avait appris à apprécier le temps passer au volant de sa Jeep sur les quelques kilomètres de route longeant le lac. Quelques fois cet été, l'idée de prendre un appartement dans le centre l'avait effleurée mais chaque fois, un message d'un ami ou d'une connaissance à Los Angeles avait coupé court à ses rêveries. Elle n'allait pas restée. Non elle ne restera pas ici. Klamath Falls était la ville d'un été en famille. Pas un endroit où elle pouvait s'installer. Elle s'était répétée ses mots jusqu'à presque y croire la brune… puis sa mère lui avait conseillé de tenter sa chance au journal local, peut être faire des piges pour s'occuper. Et Eve s'était retrouvée avec un job à temps plein à la place. Et une bonne raison de rester.

En arrivant à la résidence familiale, séparée entre la maison principale qui servait de Bnb et la dépendance qu'Eve partageait avec sa mère, la jeune femme laissa échapper un soupir. L'après midi était bien entamé et elle avait pris l'après midi pour travailler à la maison, mais l'idée de s'enfermer avec son ordinateur ne lui plaisait pas. Les mots étaient là, elle les avait en tête et une heure à l'extérieur pour respirer l'air frais ne l'empêcherait pas d'écrire son article plus tard. Après avoir déposé ses courses à l'intérieur, elle attrapa son sac de plage et le livre qu'elle avait récemment entamé. Remontant jusqu'au bord de la route de Lakeside, elle se mit marcher sur le bord de la route longeant le lac espérant trouver un bout de plage de galet ou sablonneuse pour se poser et souffler. Sa mère et sa grand mère étaient certainement dans la maison principale et la brune n'avait pas envie de leur parler pour le moment. Son esprit était préoccupé par ses perspectives d'avenir et les deux femmes n'allaient pas l'aider. Klamath Falls n'était pas une déception pour le moment. Au contraire. Mais Eve n'arrivait pas à savoir si elle devait se laisser porter par la vie rurale ou retourner dans les bourdonnements de Los Angeles.

Au bout de quelques centaines de mètres, elle se mit à suivre une route plus adaptée pour les piétons et croisa quelques personnes baladant leur chien ou revenant du lac. Ces bonjour d'inconnus et l'atmosphère générale de la balade sembla lui retirer un poids des épaules. Eve se sentait un peu mieux et commençait à apercevoir un semblant d'espace où elle pourrait s'arrêter quand elle remarqua que son lacet était défait. S'accroupissant sur le côté du chemin, la brune se baissa pour le refaire. Seulement alors qu'elle finissait et se relevait quelque chose - ou quelqu'un- arriva dans son dos et lui rentra dedans, la faisant retomber en avant. « aoutch ! »

« palevioletred »

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w/ @Eve Leroy

Ce qu'il était en train de faire était probablement parfaitement stupide. Il le savait bien au fond de lui, Milo. A peine quelques semaines après s'être foulé la cheville, voilà qu'il courait autour du lac. Hazel le tuerait si elle l'apprenait. Heureusement pour l'héritier Ashford, bien qu'il habite temporairement chez sa sœur, celle-ci ne pouvait pas garder un œil sur lui vingt-quatre heures sur vingt-quatre. Elle avait un travail notamment, elle. Et c'était précisément là-bas qu'elle se trouvait en ce bel après-midi, au travail, laissant le champ libre à Milo pour une sortie footing. Il faudrait juste qu'il soit un peu malin, s'il voulait éviter qu'elle le perce à jour. Ne pas laisser trainer ses affaires de running, par exemple. Un truc qui lui ressemblerait bien. Il estimait avoir été assez patient. Il n'avait plus mal depuis plusieurs jours et il fallait bien qu'il s'y remette un jour, non ? Entêté, il avait refusé de consulter un médecin après l'entorse, se contentant d'appliquer de la glace et de porter une chevillère achetée à la pharmacie. Têtu, c'était le moins qu'on puisse dire. Courir lui manquait trop. Il ne s'était pas attendu à ce manque. Il ne s'était pas rendu compte à quel point courir avait un effet thérapeutique, ces dernières semaines. Il était venu chez Hazel pour se reposer. L'esprit, surtout. Et ça fonctionnait plutôt bien. Il dormait mieux, Milo. Mais passer ses journées dans la grande maison vide à fumer comme un pompier en attendant le retour du boulot de sa sœur, ce n'était pas bon. Il devait sortir, s'aérer. Et marcher, ça allait bien cinq minutes.

Voici donc le cheminement qui conduit Milo à cet instant, à courir autour du lac. Le rythme du garçon est cependant modéré, têtu mais surement pas complètement stupide. Si l'articulation a tiré un peu au début de la course, il ne la sent désormais plus. Pas de douleur. Pas de gêne. Il a bien fait assurément. Hazel s'inquiétait trop, comme souvent. Il poursuit alors son chemin, estimant qu'une course d'environ quarante-cinq minutes serait suffisante pour aujourd'hui. Il jette cependant régulièrement un oeil à ses pieds, comme pour vérifier que tout va bien, comme si il allait voir quelque chose sur sa cheville, un avertissement. Il sait bien que non mais c'est presque comme un toc, il ne peut pas s'en empêcher. Un peu devant lui, il voit une silhouette s'accroupir au bord du chemin. La distance est encore raisonnable. Il jette un coup d'oeil à sa cheville. Rien à signaler. Mais alors qu'il s'apprête à s'écarter de sa trajectoire, il la sent. Douleur foudroyante dans la cheville. Il trébuche, Milo, perd le contrôle de la trajectoire, entrainé par son élan. Et voilà qu'il la percute cette silhouette accroupie repérée juste avant. Il l'entend crier alors qu'il s'écroule à son tour au sol, à côté d'elle. "Ahhhhh, putain merde !" crie-t-il. Cri de douleur pour sa cheville qui le lance véritablement et cri de surprise, suite à la chute. Il a bien envie de sortir tout un bel enchainement de jurons en cet instant, Milo. Il serre les dents et se tourne vers la personne qu'il vient de percuter. Ils sont au sol, tous les deux. "Je suis désolé, vous allez bien ?" demande-t-il sans réellement regarder son visage. Plutôt son corps, voir si elle semble blessée. "Ah putain, fait chier !" peste-t-il encore, en se tenant la cheville. Il secoue la tête, exaspéré. Hazel allait le tuer. "Désolé, je crie pas contre vous, je vous ai pas fait mal ?" demande-t-il une nouvelle fois, ne voulant pas non plus passer pour un total impoli auprès de l'inconnue, déjà qu'il vient de lui rentrer brutalement dedans.

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w/ @Milo Ashford

La chute avait été moins douloureuse que surprenante et Eve était déboussolée mais soulagée de ne pas avoir été vraiment debout quand le choc était arrivé. Tomber en avant une fois complètement debout aurait mené à plus de blessures, c'était sans aucun doute pour l'Anglaise. Si elle ne s'était jamais rien cassée, elle n'était pas immunisée contre les bleus, les égratignures et même les coupures régulières. Manque de concentration ou véritable incapacité à ne pas se blesser, il était difficile à dire. Mais ce qui comptait vraiment c'était qu'elle n'était pas trop sonnée pour essayer d'aider la personne qui lui était rentrée dedans. « hum.. oui oui ça va moi. Mais vous ? » Eve s'assit par terre en faisant un bilan des douleurs potentiels dans son corps avant de regarder l'homme qui était tout près. Il était pourtant équipé assez bien, devait aussi être un habitué de ces chemins. Alors comment tout cela avait -il pu leur arriver ? Elle s'était sûrement relevé trop lentement. Ou il n'avait pas regardé devant lui ? Eve était bien incapable de dire où reposait la faute pour leur collision mais d'un autre côté, le chemin n'était pas particulièrement large, elle aurait du vérifier derrière elle avait de se lever ainsi ou peut être attendre un autre endroit plus ouvert pour éviter ce genre d'accident. Une fois assurée qu'elle ne sentait aucune douleur particulière dans son corps, Eve regarda l'inconnu plus en détails. Un homme de son âge ou peut être un peu plus, difficile à dire de cet angle, il ne la regardait pas et sa posture montrait surtout qu'il était dans un état d'inconfort plus élevé qu'elle. « V.. » elle sursauta en l'entendant enchaîner les jurons, visiblement énervé ou au moins affligé par l'état de sa cheville. En tout cas c'est ce que supposais la brune en le voyant tenir sa jambe avec autant de concentration. « hum.. oui oui ça va moi. Mais vous ? » Elle se releva doucement en époussetant son pantalon. La terre n'avait pas encore tâchée son jean et Eve espérait sincèrement ne pas avoir à rebrousser chemin pour se changer chez elle. Une fois un peu plus clean, elle rejeta un oeil à l'homme qui lui avait foncé dedans en fronçant les sourcils « vous avez besoin d'aide pour vous relever ? ça va aller ? » Une pointe d'inquiétude qu'elle réservait généralement à sa famille ou les gens qu'elle connaissait un minimum lui perça la voix alors qu'il ne semblait pas prêt à se relever, vociférant sur sa jambe - ou était-ce sa cheville ?-.

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w/ @Eve Leroy

Un coup du karma surement. Il n'avait pas voulu écouter Hazel. Après bientôt vingt-cinq ans d'existence il aurait du savoir qu'elle avait souvent raison, sa soeur. Bon, il ne l'admettrait jamais devant elle. Et jamais à voix haute. L'avouer dans sa tête, de temps en temps, c'était déjà pas mal. Comme souvent, il n'en avait fait qu'à sa tête, Milo, persuadé que sa reprise de la course se passerait sans encombre. Il n'allait pas se laisser dicter sa vie par une petite entorse, si ? Il se sentait déjà contrôlé par trop de choses, ces derniers mois. Ses angoisses, ses insomnies. Il avait l'impression d'être en train de remonter la pente, depuis qu'Hazel l'avait accueilli chez elle. Il dormait un peu mieux. Il y avait des hauts et des bas mais il avait globalement l'impression de voir un mieux. Il aimait à penser que tout allait rentrer dans l'ordre dans quelques temps. Par l'opération du saint esprit, peut-être. Nul besoin de demander de l'aide comme on avait pu lui conseiller. Il était parfaitement capable de finir par gérer ses émotions par lui même, non ? Déjà ce petit passage de "déprime" ne lui ressemblait pas, il en aurait presque un peu honte s'il y réfléchissait trop. Lui, habituellement toujours en contrôle de lui même, n'aimant pas montrer ses faiblesses, ses failles. Il n'avait pas eu le choix, avec Hazel. Ou avec ses proches amis, qui avaient bien vu qu'il déraillait, depuis sa rupture. Bien qu'il ait tenté de maintenir l'illusion, ils l'avaient percé à jour. Mais il avançait, Milo. Bientôt, toute cette sombre période serait derrière lui, il en était sur. Pas besoin d'un psy, quelle drôle d'idée.

Tout ça pour dire qu'il aurait du écouter Hazel. Ne pas reprendre la course si tôt après son entorse. Pour n'en avoir fait qu'à sa tête, voici que le karma ou toute autre force mystique supérieure le remerciait par une douleur foudroyante qui l'envoya valser directement dans quelqu'un. Quelqu'un qui n'avait rien demandé. Tout aussi inquiet pour la personne qu'il venait de percuter qu'en colère contre l'univers, lui-même et sa cheville, Milo ne répond pas lorsque la jeune femme lui demande à deux reprises comment lui va. Il enregistre juste l'information que elle, ça va. Bon, c'est déjà ça. La douleur irradie dans sa cheville. Il essaye de se calmer, Milo. Inspire et expire lentement pendant que la fille qu'il vient de faire tomber se redresse. Toujours au sol et se tenant la cheville, il finit par lever la tête vers elle lorsqu'elle lui propose son aide. Force est de constater qu'il en a besoin, oui. "Je veux bien... Un coup de main oui." dit-il, une petite grimace sur ses lèvres. Il lui tend la main et tente de basculer tout son poids sur son autre jambe. Elle n'a pas l'air d'être musclor donc espérons qu'il ne la refasse pas tomber, en s'accrochant à elle. Mais tant bien que mal, Milo se redresse et pose sa main sur l'épaule de la jeune femme, un véritable réflexe alors qu'il perd l'équilibre. "Désolé. Merci." dit-il d'un air un peu embarrassé. Le voici, tenant sur un pied, une main sur l'épaule d'une inconnue, la cheville en vrac, à quelques kilomètres de la maison de sa sœur. Il soupire en baissant le regard sur sa cheville. Le voici dans de beaux draps. "Si vous pouvez juste m'accompagner à un banc, normalement il y en a tout le long du lac, après je vais me débrouiller." dit-il en relevant la tête vers la jeune femme. Pour la première fois, il regarde véritablement son visage. Mais ? Ce visage est familier. S'est-il cogné la tête en plus de s'être retordu la cheville ? Il plisse les yeux et dévisage la brune sans rien dire, au cas où il se tromperait. Peut-être qu'elle va dire quelque chose, si elle le reconnait elle aussi.

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w/ @Milo Ashford

Il ne s'agissait pas de maladresse pour le coup. Plutôt d'un coup du sort et d'une volonté divine de les embêter. Eve qui n'était pas du genre à avoir spécialement mauvaise chance regardait l'incident comme un signe que la vie n'est jamais simple. On ne sait jamais ce qu'elle a réservé pour nous et donc il faut rester vigilant, ou accepter les conséquences qui peuvent être dans le cas de l'homme tombé près d'elle, assez douloureuses. Le garçon semblait souffrir bien plus d'elle de la chute et quand elle pu s'approcher pour lui offrir de l'aider, Eve s'en voulu d'avoir fait cette halte au milieu du chemin. Après lui avoir demandé comment ça allait elle le voit montrer un vrai inconfort mais chercher à se relever aussi lui offre-t-elle le support physique dont elle est capable. « appuyez vous là.. ah... c'est bon j'ai j'ai ! » le bras de l'inconnu au dessus de ses épaules et sa main à elle au niveau de sa hanche, la brune remercie le ciel de ne pas avoir trop de différence de taille ou de corpulence avec lui sinon elle aurait été bien incapable de l'aider. Il est un peu plus grand mais par chance pas trop lourd et avec un peu d'effort, Eve arrive à le soutenir, hochant doucement la tête quand il réclame d'être accompagné vers un banc. Elle n'a pas trop expérimenté les bords du lac mais elle sait de quoi il parle et espère que le banc ne sera pas trop éloigné.
Marchant lentement, Eve alterne des petits coups d'oeil pour l'homme qu'elle soutient et vers le chemin à la recherche d'un banc tout en essayant d'être rassurante « Doucement... un pas après l'autre... ça va aller ? » son timbre est inquiet mais aussi doux, elle ne veut pas paniquer à chaque petit bruit de douleur qu'elle entend échapper de la bouche du brun qui lui est rentré dedans. De un, si il a mal et elle panique ça ne les aidera pas plus. De deux, il n'a pas l'air de s'être cassé quelque chose et même d'être assez en contrôle de la situation ... Autant lui faire confiance ?« Oui oui... c'est un peu ma faute en même temps... regardez là bas » s'excuse-t-elle en avançant la tête relevée vers un banc qui montre enfin le bout de son nez alors que le chemin s'élargit un peu. Il y a personne dessus dieu merci et peu de passants pour les déranger dans leur progression un peu lente. Mais alors qu'elle regarde droit devant eux, et qu'ils avancent déjà extrêmement lentement, Eve a la sensation qu'il se halte et surtout la fixe. Le regardant enfin correctement elle cligne des yeux en disant doucement « un... un problème ? » avant de rougir et de le fixer un peu plus. Sans le lâcher totalement pour ne pas le faire retomber et qu'il se reblesse, la brune laisse échapper un « on... on s'est déjà vu quelque part ..? M..milo ? » le prénom lui passe les lèvres avec l'hésitation d'une personne qui ne veut pas être la folle qui met des prénoms sur des visages pour ensuite être envoyé sur les roses. Déjà qu'elle la blessé, manquerait plus qu'elle lui donne l'impression qu'elle le connait et en fair non. Il va penser que c'est une arnaqueuse ou un truc du genre..

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w/ @Eve Leroy

Il était surement reparti pour plusieurs jours avec une attelle, au moins. Peut-être que ça lui apprendrait, à n'en faire qu'à sa tête. Il serait presque capable d'être tout aussi têtu en cet instant, acceptant presque à contre cœur l'aide de la jeune femme qu'il vient de percuter. A contre coeur car s'il y avait eu la moindre possibilité qu'il puisse se relever seul sans lâcher de nouveaux cris de douleur, il l'aurait fait, Milo. Quitte à bousiller encore plus sa cheville, peut-être. Stupide, comme comportement. Surement un truc en rapport avec le fait d'exécrer la démonstration de ses faiblesses. Habitude à la vie dure, ouais. Mais là, il est obligé d'accepter, Milo. Alors c'est ce qu'il fait, saisissant la main de la jeune femme pour tenter tant bien que mal de se redresser. Equilibre bancal, il se retrouve à s'appuyer sur l'épaule de la brune et à prier pour qu'elle ne lâche pas, ce qui n'a l'air pas vraiment gagné à en croire ses paroles. Mais non, c'est bon, elle a, dit-elle. Les voici donc, équipe de bras cassés -surtout un des deux- sur le sentier, le bras de Milo autour des épaules d'une parfaite inconnue. Désireux de se retrouver seul le plus vite possible après cette rencontre passablement embarrassante, il lui demande son aide une ultime fois il l'espère, puisqu'il a clairement besoin de son soutien s'il veut espérer arriver jusqu'à un banc. Ils commencent alors leur marche, le duo, lentement. Très lentement. Il hoche la tête à sa question. "Oui, oui, ça va. Merci." Un pas après l'autre, comme elle dit. Il pose le moins possible le pied avec la cheville cabossée au sol. C'est lent. Mais pas trop douloureux, du coup. "Non c'est pas de votre faute, j'aurais du regarder devant." Et ne pas courir à peine quelques jours après une entorse soit disant remise. Mais ça, il le garde pour lui. Pas besoin de passer vraiment pour un débile. Le regard relevé à ses paroles, il voit le banc qu'elle aperçoit. Plus que quelques mètres. Pourtant, il se fige, Milo. Si on peut dire ça comme ça, vu la vitesse à laquelle ils avancent. Ce visage... Est-ce qu'il délirait ? Il est soudainement sûr de l'avoir déjà vu, cette fille, Milo. Dans une autre vie ? Ou une vie plus ancienne ? Il la fixe clairement et elle semble brusquement un peu gênée, forcément. Leurs regards se croisent et Milo n'a pas le temps répondre qu'elle semble à son tour réaliser. Ils se connaissent. Et c'est confirmé lorsqu'elle prononce son prénom. Un flash dans son esprit. Quelques souvenirs. Pas si lointains, en fait. Ou peut-être que si, ce qui ne les rajeunit pas vraiment. "Eve ?" Oui, c'est bien ça le prénom. Eve. Mais quelle incroyable coïncidence là, vraiment. Milo avait déjà constaté plusieurs fois à quel point Klamath Falls était une ville minuscule. Si on voulait éviter quelqu'un on pouvait être sûr qu'on allait le croiser quelques jours plus tard au détour d'un bar, d'un magasin ou d'un coin de rue. Mais là, Eve c'était un autre niveau. Parce qu'elle ne venait pas du tout de Klamath Falls, non ? Milo ne se souvenait plus exactement d'où elle venait mais ils s'étaient rencontrés à des milliers de kilomètres d'ici, à Hawaï. En vacances. Il y a très longtemps ou pas si longtemps, tout est relatif. Et il s'en souviendrait si elle venait de KF. Puis si c'était le cas il l'aurait assurément déjà recroisé depuis, cf quelques lignes plus haut le commentaire sur la taille minuscule de cette fichue ville. "C'est toi ? Qu'est ce que tu fais ici ?" demande-t-il, tellement surpris qu'il en oublie complètement sa cheville qui le lance.

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mira:

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w/ @Milo Ashford

Tant d'années avaient passé, pourtant le souvenir de cet été n'était pas tout à fait flou. Elle avait pris cette semaine loin de tout ce qu'elle avait jamais connu, juste pour voir le monde, n'importe quoi, être loin de l'Angleterre, loin de sa peine, loin de sa mère.. il y avait tout un tas de choses dans sa tête durant ce voyage. Premières lueurs d'indépendance dans ces quelques jours hors du temps. Les plages hawaïennes et aucun couvre feu. Et puis Milo. Aujourd'hui il était impossible pour la blonde de savoir comment ils avaient fini par passer autant de temps ensemble, petit amour d'été, très innocent et sans conséquences vu qu'une fois rentrés chacun de leur côté, ils avaient juste perdus la trâce l'un de l'autre. Plus qu'un souvenir. « oh wow.. hum.. ma mère est d'ici, je suis venue la voir pour quelques semaines. Et toi ? » quelques semaines devenues quelques mois mais dans la surprise, Eve ne lui révèle pas l'ampleur de son dilemme actuel. Pour l'instant ce qui l'inquiète c'est d'aider celui qu'elle avait connu peu avant de rencontrer son grand amour pour qu'il puisse se trouver un lieu de repos. En avançant ils reprennent le fil des années perdues. Que faisait-il là, combien de temps a passé, qui ils sont aujourd'hui, combien de temps restera-t-elle, est-ce que la ville lui plaît, ... une conversation sans profondeur mais qui met un peu de chaleur dans le coeur d'Eve malgré elle. Voir un visage familier dans cet environnement inconnu la rassure même si elle doute qu'elle recroisera Milo de si tôt, pas de raison et surtout ce n'est pas comme s'ils se connaissaient si bien autant d'années après. Le peu qu'ils échangent la laisserait même penser qu'ils ont chacun bien changé et quand elle finit par lui proposer d'appeler sa mère qui vit tout près pour au moins le ramener en voiture jusqu'à la ville, c'est en toute amitié. Il est toujours aussi mignon mais quelque chose en elle la laisse entendre que le romantisme de ces quelques jours volés en vacances n'étaient que ça. Eve espère que si l'univers veut les ramener dans la vie l'un de l'autre pour se reparler, sympathiser, devenir amis, il le fera. Mais son coeur n'a plus la même attirance pour le garçon face à elle. Les deux Leroy déposent donc Milo en ville pas trop loin de chez lui afin qu'il puisse rentrer en clopinant, une compresse de froid sur la cheville donnée par la mère d'Eve et un sourire doux de la blonde « en tout cas c'était une bonne surprise de te voir.. t'as mon numéro maintenant, n'hésite pas. sinon... on se recroisera peut être! qui sait ! je te dirai si je reste dans le coin. et t'es sûr tu veux pas d'aide jusqu'à chez toi ? » son refus la fait sourire un peu, amusée par le fait qu'il préfère boiter un peu qu'être aider plus longtemps. pas vraiment la même image que celle du garçon qu'elle a connu voilà plus de 6 ans, mais c'est la vie. Les deux femmes reprennent la route et dans la voiture Eve donnera peu de détails sur le jeune homme, ne sachant que dire à sa mère. Pourtant à l'intérieur elle garde la douceur d'avoir vu quelqu'un de pas totalement inconnu dans une ville où elle se sentait coupé de tout ce qu'elle avait jamais connu.

FIN

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