which to bury; us or the hatchet (seb & max)

Y'avais que les riches qui faisaient ça, louer une villa sur le bord de la plage, dans les Hamptons pour le long weekend du 4th of July; sans surprise, les Callahan et les Hamilton en faisaient partie. Les deux familles étaient devenues amies il y a longtemps, à l'époque ou Leo et Maxim étaient un petit couple, et avaient pris l'habitude, même après la séparation des deux plus jeunes, de prendre des vacances ensemble, souvent. Alors ce long weekend dans les Hamptons, c'était rien de nouveau, ou d'anormal. Comme toujours, c'était une beach house qu'ils avaient choisi, directement au bord de la plage. Tout le monde était venu, des deux familles, pour célébrer le weekend de l'Indépendance. Même le frère de Maxim avait pu prendre un weekend de décharge pour venir avec eux. La grand-mère Hamilton, Blanche, était là aussi, probablement au grand plaisir de Sebastian, qui lui avait emmené une nouvelle fille. Encore. « J'ai même pas osé lui demander quel âge elle avait. » que Leo avait dit le deuxième soir, alors qu'ils parlaient autour du feu. Le poil s'était hérissé sur les bras de la photographe quand elle les avait vu ensemble. Elle avait serré les dents quand elle était tombée sur eux alors qu'ils échangeaient leur salive dans le couloir de l'étage. Même pas foutus de se rendre à la chambre, qu'elle se disait. Elle avait essayé de l'ignorer, de les ignorer le plus possible, parce qu'elle ne voulait pas créer de voile noir sur son weekend en famille. C'est comme ça que la blonde avait pu passer le weekend à se faire rôtir au soleil dans son bikini, histoire de prendre des couleurs. Elle avait pris des photos. Des tonnes de photos. Leo qui jouait dans le sable avec Evie. Les parents qui riaient autour d'un café matinal. Les hommes qui jouaient au volleyball avec des jeunes des autres villas autour. Les flammes du feu de camp. Les feux d'artifices. Surtout les feux d'artifices. C'était toujours un exploit de les prendre juste au bon moment.


C'était maintenant le dernier soir du weekend, et Max, elle se sentait en paix. Heureuse. Leo et elle avaient déjà bu l'équivalent d'une cave à vin, pendant que les parent s'étaient occupés de la petite, beaucoup trop heureux de pouvoir passer du temps avec elle. Sebastian, lui, avait passé la soirée avec grand-mère Hamilton dans la véranda pendant que sa bimbo se distrayait avec les aventures militaires du frère de Max. Et puis, à un certain point, tout le monde était parti se coucher.


Il est passé deux heures du matin, et elle ne dors pas encore. Elle essaie de se distraire, incapable de dormir. Quelques stories Instagram, une des seules choses qu'elle savait faire, quelques swipes sur Tinder, un appel avec Lou. Mais rien n'avait aidé. Alors assise sur son lit, la photographe, elle regardait ses clichés du weekend, sur son appareil. Restant un peu plus longtemps qu'elle le devrait sur une photo de Sebastian sans chandail, sans réaliser qu'elle souriait un peu. Elle lève les yeux au ciel, simplement à l'idée qu'il était quelques chambres plus loin, avec la bimbo au nom de fleur qu'elle n'arrivait pas à se remémorer. Probablement avec ses mains partout sur elle, en train de... elle secoue la tête, pour se sortir de ses idées. Supide Sebastian. Elle grogne un soupir, avant de se lever du lit. Décidément, elle ne dormirait pas, alors, aussi bien être productive. Et puis, elle n'avait pas encore de clichés de l'eau, la nuit. Elle enfile une veste en tricot qui lui descend presque jusqu'aux pieds, ramasse son appareil et descend au rez de chaussé pour aller à la plage derrière.


Les orteils enfoncés dans le sable, les cheveux dans le vent, la blonde elle prend des photos des vagues douces qui approchent la rive, leur son étouffant le son du déclic de l'appareil. Ça enterre aussi les pas derrière elle, qu'elle n'entends pas. Elle sait pas depuis combien de temps elle est là, à prendre des photos, mais elle est bien. Le son des vagues, son activité nocture, le doux vent de bord de mer... Après quelques derniers clichés, elle réalise qu'il est peut-être temps de retourner à l'intérieur, mais en se retournant, elle tombe face à Sebastian. Elle inspire un coup, sous la surprise, et porte la main à sa poitrine.

- Non mais t'es pas bien toi? qu'elle grogne. On t'a jamais appris de pas suivre les gens comme ça? Mais non, c'est vrai, t'en a rien à foutre de ça toi.

Elle roule des yeux, et se passe la main dans les cheveux avant de pointer la villa.

- Pourquoi t'es pas à l'intérieur en train de ravager ta pré-pubère? T'en a déjà marre d'elle?

Elle savait que c'était exagéré comme descriptif pour la bimbo, mais, avec Sebastian, elle n'avait pas vraiment de filtre. Ils n'en avaient jamais eu, entre eux.

Il est là, devant elle, son jeans juste un peu trop bas et sa chemise déboutonnée, laissant ses abdominaux complètement exposés. D'une beauté sans effort, ses bouclettes, tombant contre son visage à cause du léger vent. C'était frustrant, mais vraiment sexy, fallait qu'elle se l'avoue. Et ça la frustre encore plus. Ça aurait été plus facile s'il était laid, mais le fait qu'il soit à tomber, c'est ce qui rendait la frustration encore plus grande. Alors elle l'envoie ballader. Son esprit le sait qu'elle ne devrait pas envenimer la situation, mais elle ne peut pas s'en empêcher, alors elle passe un commentaire sur la bimbo qu'il avait rammené. « T’aimerais trop ça... » qu'il lui dit simplement. Elle serre les dents, parce qu'il avait pas réellement tord. Et chaque fois, il réussissait à l'atteindre. « Parce que j’ai besoin d’reprendre un peu mes forces, avant le quatrième round! » qu'il lui réponds avec toute l'arrogance du monde. Nouveau roulement des yeux. À ce rythme, elle allait avoir les yeux de travers à la fin de leur conversation. « Et puis, elle peut bien patienter. J’ai pas qu’ça à faire lui donner des putains d’orgasmes! J’veux quand même pas qu’elle tombe amoureuse... » Elle feint un vomissement, comme si l'idée elle même lui donnait envie de mourir. Alors que tout ce qui lui revenait en tête, c'était le mot orgasme. Elle ne peut qu'imaginer le pied que la bimbo a pu se prendre à plusieurs reprises ce weekend. « Tu veux prendre le vainqueur d’la prochaine partie? » qu'il lui avait dit, pour clouer le bal. Et ce sourire qu'il lui offrait, crasse, et oh! combien sexy. Putain qu'elle le gifflerait. Stupide Sebastian. La bimbo, non. Mais lui...

- T'es dégoutant, qu'elle crache, fronçant les sourcils. J'préfèrerais mourir.


Elle commence à marcher en direction du pont de bois que menait de la plage à la villa, tout autour d'elle flottant doucement au vent. La ganse de son appareil, ses cheveux blonds, sa petite robe de nuit blanche, son lainage, le sabe que faisait lever ses pieds. Alors qu'elle s'apprète à poser les pieds sur les premières marches du pont, elle tourne la tête vers lui, pour qu'il apparaisse dans son angle mort.

- Et puis sérieusement, Seb, si tu veux pas qu'elle tombe amoureuse, il est un peu tard pour ça, j'crois, qu'elle lui dit lassement, utilisant son surnom officiel au lieu d'une des nombreuses insultes qui lui venaient à l'esprit. À voir comment elle te regarde, elle est prête à te pondre la prochaine génération de Callahan. Les photos que ta mère lui a montré ça a pas du aider.

Elle commence à monter les quelques escaliers, d'un pas plutôt lent, parce qu'inconsciemment, elle n'avait pas réellement envie d'arriver à la villa trop rapidement. Parce que la présence de Sebastian, qu'elle le veuilles ou non, ça lui déplaisait pas complètement.

- Sérieusement, qu'elle commence à nouveau. Quand est-ce qu'elles vont comprendre qu'elles te changeront pas? Quoi qu'habituellement elles sont pas tellement des lumières, alors c'est peut-être trop leur en demander...

Il devait aimer ça, Sebastian, la faire grogner et rouler des yeux, parce que c'était ça qu'il faisait. Plus jeune, Blanche lui répétait que qui aime bien châtie bien, mais quelques décénies plus tard, Maxim savait bien que ce diction c'était de la bullshit. Les gens, des fois, ils aimaient juste être méchant. Mais Seb, elle savait qu'à quelque part il y avait quelque chose de bon. Il était plus que le merdier qu'il laissait parraitre. « Tu mourrais heureuse et dans le plaisir, au moins! » Même si des fois ça parraissait pas, surtout quand il disait des phrases comme celle-là. Elle resserre ses doigts autour de l'appareil dans sa main.

- Non merci, qu'elle continue de se mentir. J'vais passer mon tour.

Elle se met à bouger, en mentionnant au brun que sa bimbo, il était un peu trop tard pour ne pas qu'elle "catch feelings" comme les jeunes disent. Ça a pas eu l'air de l'ébranler le moindrement. « C’dommage. On avait une telle complicité au lit... » qu'il réponds, avant qu'il complète en disant qu'il allait devoir la laisser tomber au retour du weekend. La blonde lève les yeux au ciel. « C’pas comme si c’est c’qu’on lui demandait, d’être une lumière. » Oh mais c'est des blagues, ou quoi? Y'a toujours bien des limites à traiter les femmes comme des objets. Et là, Max, elle pensait avoir tout entendu, mais non. Il continue, mentionnant qu'ils ne parlaient pas beaucoup, les deux amants. « Blanche dit que c’est mal, de parler la bouche pleine, t’sais... » Et la réaction de la photographe avait été quasi instantannée, incapable de se retenir.

- SEB! qu'elle l'engueulle, lui valsant une claque derrière la tête. T'es vraiment un trou du cul, bordel.

Elle grogne à nouveau, au fond de sa gorge, avant d'accélerer un peu le pas. Cette Blanche, elle en disait des choses, de toutes les sortes. Sa belle grand-maman, qui se plaisait à faire croire à toute la famille qu'elle commençait à en perdre. Mais elle le savait, et Sebastian aussi, il le savait; la vieille, elle avait encore toute sa tête et plus encore.

- Faut pas trop écouter Blanche, qu'elle dit simplement. C'est elle qui m'a conseillé la teinture brune après le lycée. J'lui ai toujours pas pardonné.

Mensonge. Elle lui pardonnerait le meurtre de son premier né, à Blanche, si c'était le cas. La blonde, elle finit par arriver sur le grand balcon de la villa, et elle s'accoude à la rambarde après avoir posé son appareil sur une des tables basses. « Et toi, alors? Il est où ton prétendant? » qu'il questionne, le brun, la sortant de ses pensées. C'était pas des questions qu'il posait, habituellement. Pas sur ce ton là, en tout cas. Parce que là, c'était réellement une question. Pas une insulte, ou une façon de la faire chier, comme par le passé. Elle allait répondre sincèrement, mais il ouvre la bouche à nouveau, le frisé. « Ou bien tu m’attend bien sagement ? » Nouvelle envie de lui arracher la tête. Elle donne un petit coup sur le bois sous elle avant de tourner la tête vers lui.

- Tu fais exprès de me faire chier ou quoi? qu'elle lui dit, exaspérée, en essayant de ne pas élever trop la voix. Tu la veux ou pas, ma réponse? Ou bien au fond ça t'intéresse pas réellement?

Chaque fois qu'il ouvrait la bouche, il arrivait à la faire sortir de ses gonds. Un talent particulier que peu de gens avaient. Mais lui, il le faisait sans même faire d'efforts. Fallait qu'elle se calme. Elle soupire, posant ses yeux sur l'horizon, sur les vagues au loin.

- J'ai appris y'a longtemps de ne pas emmener quelqu'un dans ce type de sorties familiales.

Mais la réalité, c'était qu'elle avait jamais eu quelqu'un à présenter. Pas réellement. Personne qui en valait la peine, en tout cas. Elle avait enchainé les petites relations. La dernière fois qu'elle avait présenté quelqu'un de sérieux à sa famille, elle avait 17 ans, et cette personne dormait un étage plus haut à l'instant même.

- Et puis, j'ai pas le temps pour les relations. J'ai jamais eu le temps, qu'elle dit avant de se racler la gorge, pas habituée à s'ouvrir à Sebastian. Ma carrière ça a toujours été ma priorité.

Elle ment facilement, rejetant l'offre du brun; parce que c'est plus facile de nier que d'admettre qu'elle a souvent envie de lui arracher ses vêtements. Même quand il la fait sortir de ses gonds. Surtout quand il la fait sortir de ses gonds. Et puis là, simplement de s'imaginer finir au lit avec lui, parce que c'était ce qu'il proposait, sans réellement le proposer, ça réveillait des trucs insensés en elle. « Tu préfère Iris ? Elle a rien contre les plans à trois... » qu'il avait complété, avec son sourire toujours aussi malicieux, à la limite du pervers. Juste avec ce sourire, elle savait qu'il était au courant de ses aventures passées avec des femmes. Pas qu'elle ne s'en cachait, loin de là, même, mais elle ne s'était pas affichée avec l'une d'elles réellement. Et elle n'en avait jamais ramené une à la maison pour rencontrer sa famille, non plus. S'il pensait l'atteindre avec cette phrase, cependant, c'était raté. Parce que Max, elle s'en foutait royalement de l'opinion que les gens pouvaient avoir sur son orientation sexuelle, aussi vague qu'elle soit.

- Hmm, non, qu'elle conclut simplement, avec un petit sourire en coin, presque complice. Elle est pas mon genre.

Puis, ils continuent leur conversation sur Iris, ce qui réussit à nouveau à faire frustrer la photographe. Alors elle lui balance une claque derrière la tête, par réflexe. De toute façon, c'est pas comme si du haut de ses cinq pieds deux, elle allait lui faire du mal. Il réagit à peine, le frisé. Sauf verbalement, fidèle à ses habitudes. « La prochaine fois qu’t’as envie de me taper, j’préfèrerais que tu sois nue! » Nouvelle roulade oculaire pour la blondinette, elle lève les yeux au ciel; mais elle ne peut pas s'empêcher de sourire un peu, un gloussement bas s'échappant de sa gorge. Elle aurait envie de lui répliquer qu'il ne saurait même pas quoi faire d'elle si elle était nue devant lui, mais elle savait que c'était faux. Elle n'avait aucun doute sur le fait qu'il saurait exactement quoi faire.

- Tu peux toujours rêver Callahan, qu'elle lui dit simplement.

Rendu au balcon de bois, il l'interroge sur son état civil, non sans la piquer à nouveau. Alors elle s'emporte, évidemment. Elle ne pouvait faire autrement, c'était une réaction viscérale. « C’que t’es colérique! » Ouais bah c'est lui qui faisait sortir ça en elle. Il la faisait rager continuellement.

- C'est ta faute, qu'elle grommelle. C'est toujours toi qui me met en colère.

Elle lui dit qu'elle savait, elle, qu'il valait mieux de ramener personne dans leurs affaires de famille. C'était pas nécessairement une insulte quant à ses choix à lui, mais bien une simple constatation. Bon, ok, c'était peut-être un peu une attaque voilée, aussi. « Très subtile, le message subliminal! Sache que Granny aime faire leur connaissance... Mettre un visage sur leur prénom, tout ça. » Elle a un éclat de rire franc, la tête qui se penche vers l'arrière. Comme si c'était la plus grosse blague de la soirée.

- Bullshit Callahan! qu'elle lui dit avec un sourire. C'est à peine si tu te souviens de leur noms toi-même.

Elle finit par lui donner l'excuse classique, la trentenaire; pas le temps, le travail, bla bla bla. Elle l'avait tellement répété souvent qu'elle avait fini par y croire. Parce qu'elle y croyait, Max, que sa carrière avait toujours été une priorité. C'est un choix qu'elle avait fait, au détriment d'un futur amoureux avec plein de potentielles bonnes personnes. Mais Sebastian, il a l'air que d'y croire à moitié. « C’est vrai. Elle m’avait bien dit que t’avais personne ni dans ta vie, ni dans ton lit... » Elle soupire, la blonde. Celle "elle", c'était probablement Blanche. Ils étaient trop proches, ces deux là. C'est pour ça que dans les dernières années Max avait omis des informations à la vieille bonne femme. « J’comprend mieux ta frustration et tes sautes d’humeurs ! » Deuxième soupir, alors qu'elle se retourne vers lui, s'accoudant à la rambarde, son poing posé sur sa tempe, un sourire arrogant naissant au coin de ses lippes.

- C'est supposé m'offenser, cette réplique? qu'elle questionne, haussant un sourcil. Et puis, quand t'es pas là j'suis toujours heureuse alors tout me laisse croire que c'est toi le coupable de mes humeurs changeantes.

Fallait qu'elle se l'avoue, il était absolument délectable sous l'éclairage de la lune, ce soir. Elle devait se retenir avec vigueur pour ne pas laisser ses yeux tomber sur ses abdominaux à découvert, mais elle plonge son regard dans le sien, presqu'avec défiance. Puis elle humecte ses lèvres, simplement par instinct, son sourire toujours au coin de ses lèvres.

- Et puis, c'est audacieux d'assumer que parce que j'ai personne dans ma vie, y'a personne dans mon lit. T'es bien placé pour le savoir, étant manwhore que t'es. La seule différence, c'est que toi tu leur donne de l'espoir en les ramenant ici, en leur donnant juste un peu plus de corde, jusqu'à ce qu'elles se pendent elle même au bout de leurs sentiments.

Après qu'ail ait proposé une aventure à trois, qu'elle s'est empressée de refuser, elle lui indique que son amante du moment n'était pas son style, à elle. De toute façon, est-ce qu'elle avait réellement un type, Max? « Ouais, toi, c’est les ténébreux qu’tu préfère... l’accent et le charme londonien. » Touché. L'accent et le charme londonien des Callahan plus précisément. Sebastian 1. Maxim 0. Mais ça, elle ne lui dirait pas. Non. C'était quelque chose qu'elle garderait pour elle. Surtout considérant qu'il y avait une bimbo qui l'attendait à l'étage.

Elle essaie de lui envoyer une claque, au brun, mais il attrape sa main. « Ça s’apparenterait pas plutôt aux tiens? À ces fantasmes inavoués? » Pression invisible au creux des reins, comme prise en flagrant délit. Aucune perturbation visible sur le visage de la blonde, mais elle soutiens son regard. Petit sourire narquois aux lèvres, presque défiante. Mais dans sa poitrine, c'est autre chose. « Tu sais, mes lèvres dans ton cou, tes mains qui déboutonnent ma chemise pour caresser mon corps, ma peau douce et chaude... » Elle doit retenir ses doigts, qui auraient envie de se glisser à cet instant même dans sa chemise ouverte. Elle essaie de ne pas penser à l'effet des lèvres de Seb dans son cou. Leurs yeux l'uns dans l'autre, comme si le temps s'était suspendu autour d'eux, il continue. « J’sais que t’espère juste que j’te soulève pour te faire l’amour à même cette plage, Max ! » Fuck. Par chance qu'il y a un peu d'air frais qui passe sous sa nuisette, parce qu'il faisait chaud, soudainement. Elle aurait envie de lui hurler de le faire, parce que la tension présente entre les deux cuisses de la blonde était presque insupportable. Elle fait un pas de plus vers lui, puis un autre, soutenant toujours son regard, puis détache doucement son poignet de l'emprise douce de Sebastian. Elle fait glisser le bout de son doigt contre son torse, en avançant son visage près de l'oreille du plus vieux. Lèvres presque contre son oreille, son souffle chaud faisant bouger une de ses bouclettes. Dans d'autres circonstances, il aurait pu faire d'elle ce qu'il voulait. Mais pas maintenant.

- Dommage pour toi que ce soit pas ce dont j'ailles envie, qu'elle murmures, un petit sourire arrogant au coin des lèvres.

Pas envie de lui? Ou bien pas envie qu'il soit doux avec elle? Elle ne précise pas, la blonde, ce qu'elle voulait dire avant de se détacher et de lui offrir un petit clin d'oeil. Elle n'avait pas vraiment réfléchi, seulement agi. Pour le thrill. Elle ne lui laisse pas le temps de répondre avant de se remettre en direction de la maison, pour finir sur le balcon à parler de leurs relations, se retrouvant à nouveau à se quereller pour un rien. « Mais, j’ai rien fait... sauf s’il y a plus qu’un fond de vérité? T’as envie d’moi, Max ? Iris ne retrouver la pas l’usage de ses jambes avant une bonne vingtaine de minutes... » Elle soupire, la photographe. Ça l'irritais réellement de savoir qu'Iris était là, juste en haut d'eux, à dormir le sommeil paisible qui vient après une bonne baise. Baisée par l'homme arrogant et au charme dévastateur qui se trouvait devant elle.

- T'es vraiment une plaie, qu'elle lui dit simplement.

Au moins, il est capable de rire un peu de lui même. « J’suis jamais bien loin de leur véritable prénoms... À quelques lettres près... » Une phrase presque légère, comparé au reste de leur conversation. Puis, il la pique sur ses sautes d'humeur en blâmant le manque de sexe. « Non, c’était pas pour t’offenser. Plutôt pour t’en excuser... » Mais elle s'impatiente, la blonde. Elle finit par lui lancer des insultes, parce que c'est facile d'essayer de lui faire mal pour éviter de penser à ce qui pèse lourd autour d'eux. « Tout ça parce que j’refuse de coucher avec toi ? T’sais... Si t’insiste... » Putain qu'elle avait envie d'insister. D'insister à ce qu'il la ravage directement là contre la rambarde, les mains sous sa nuisette un peu trop courte pour être en public. Mais elle avait aussi envie de le frapper de toutes ses forces, de le giffler. Une contradiction tendue en elle, comme un élastique, prêt à lâcher. Il continue, le brun, il en ajoute. « Et puis, t’es vulgaire! J’ai rien d’un manwhore. J’suis un serial lover... J’y peux rien si j’aime beaucoup et souvent... Et de façon éphémère! » Elle souffle un juron, la blonde, parce qu'elle n'en peut plus. Plus il parle, et plus elle est énervée.

- Serial lover mon cul, ouais, qu'elle grogne, plissant les yeux un peu. T'es vraiment un cas plus lourd que j'pensais si tu crois réellement ce que tu viens de dire. C'est juste un jeu pour toi, toutes ces filles.

Putain qu'elle est énervée. Ses yeux tombent aux lèvres du brun, juste un instant avant de remonter à ses yeux. Elle pince sa lèvre entre ses dents, avant de la relâcher. Elle est presque apeurée par son envie de lui faire fermer la gueule en s'en occupant elle même avec la sienne. Elle secoue la tête, revenant à la réalité.

- Non mais j'en peux plus de toi, qu'elle finit par souffler, roulant à nouveau des yeux. Laisses-moi tranquille.

Ce qu'elle aurait du dire, honnêtement, c'est "j'en peux plus de moi" parce que pendant un instant, elle avait bien cru qu'elle aurait pu perdre toute retenue. Alors elle lève les bras au ciel, abdiquant, avant de s'éloigner, ses pas lourds de frustration résonnant contre le bois du balcon. Est-ce que sa frustration venait de leur échange, ou du manque de contact physique. Parce que c'était ça, l'impression que ça lui faisait au creux des reins. Ça avait presque l'effet de préliminaires sur elle, tout ça.

Elle passe la porte patio et se dirige vers la cuisine, qui n'est éclairée que par une petite lumière d'appoint au dessus du four. La blonde ouvre le frigo pour y prendre une bouteille d'eau froide; peut-être que ça aiderait à faire passer cette sensation qui se trouvait en elle. Elle était encore un peu pompette de leur soirée bien arrosée, alors, elle pourrait facilement blâmer l'alcool pour cette surge d'émotion inexpliquée qu'elle vivait. Elle s'adosse contre l'ilôt, sa veste de laine tombant de ses épaules et se logeant au creu de ses coudes. Elle entends la porte patio se refermer, puis des pas étouffés se rapprocher, avant qu'elle voit une forme dans la pénombre du couloir.

- J't'ai dit de me laisser tranquile, Seb, qu'elle lui souffle, fixant tout sauf l'homme qu'elle voyait dans son angle mort.

Il l'avait suivi à l'intérieur, le brun. Elle aurait du s'en douter, impossible pour lui de la laisser tranquille. Adossée à l'ilôt, elle avait sa bouteille en main, ouverte mais pas bue. Il s'arrête devant elle, mais prend quelques secondes avant de lui prendre la bouteille des mains. Et il se met à boire. Rapidement. L'eau glacée coulant dans son cou, éclairées par la faible lumière de la cuisine alors qu'elle glissait contre son torse. Elle se mords à nouveau la lèvre, Maxim, essayant de contenir les émotions libidinales qui venaient à elle. Contiens-toi, Max, qu'elle doit se dire, alors que ses yeux parlaient clairement pour elle. Si elle avait pu, elle aurait étanché sa soif en léchant l'eau directement surle corps de Sebastian, s'abreuvant de chacune des goutelettes unes à une. Il pose la bouteille et elle revient à elle alors qu'il se pose contre le comptoir, à ses côtés.

- T'es dégoutant, qu'elle lui dit avec une répulsion feinte du mieux qu'elle le pouvait.

Parce qu'elle mentait, Max. Elle le trouvait tout sauf dégoutant. Son esprit est ailleurs, parce qu'elle ne peut s'empêcher de s'imaginer toutes sortes de sénarios. Il avait raison, le salopard. Elle le voulait. Et vu la façon dont le regard du brun s'était posé sur la poitrine de Max, c'était réciproque. « Ma chambre est aussi ici, j’te signale... » Retour à la réalité. Ça, elle le savait bien la blonde; elle savait aussi qu'il y avait Iris, dans cette chambre, à quelques portes de la sienne. Alors elle se détache du comptoir, comme si elle essayait de s'éloigner de lui, pour aller se poser sur le comptoir face à lui. En s'adossant, sa bretelle tombe doucement de son épaule, et elle voit les yeux deSeb s'y poser. Ce qu'elle voit dans ses yeux, ça lui donne un frisson dans le corps en entier. Elle qui voulait calmer ses esprits en s'éloignant physiquement de lui, ça avait finalement pas l'effet escompté.

Ça criait. Ça hurlait dans sa tête. Les signaux d'alarmes, les alertes de danger, ça résonnait de ses oreilles à ses pieds pour la prévenir de cesser maintenant. Mais y'avais aussi cette chaleur entre ses cuisses, et ce tambourinement dans sa poitrine. Une cacophonie débilitante. Dissonnance euphrique. Mais elle ne flancherait pas. Elle ne lui donnerait pas ce qu'il cherchait. À moins que ce soit lui qui flanche en premier?

- T'as bu mon eau, Sebastian, qu'elle dit, comme une évidence.

Elle finit par poser ses yeux dans les siens. Est-ce qu'il entends à quel point son coeur tambourine fort dans sa poitrine?

- J'ai encore soif, qu'elle complète, ne laissant aucun doute sur le fait qu'elle ne parlait pas de l'eau.

Il avait soutenu son regard, l'anglais. Un défi silencieux. Lequel des deux allait flancher en premier? Elle avait finir par lui lancer le message qu'elle en voulait plus. De lui, de cette situation dans laquelle ils s'étaient mis. Et il avait souri, le brun. Putain qu'il était beau quand il souriait comme ça. C'était enrageant. Elle aurait pu le gifler, irritée par son physique délectable. Il souriait, comme s'il avait gagné la partie. Mais non, c'était loin d'être gagné.

Il allait devoir arrêter de la regarder comme ça, parce qu'elle... ses pensées s'embrouillaient. Par chance pour elle, les yeux de Sebastian se détachent de la blonde. Il se lève du comptoir, et se dirige vers le réfrigérateur pour y prendre une nouvelle bouteille d'eau froide. Elle le suivait du regard, presque hypnotisée par chacun de ses mouvements. Fluides, et à la fois très masculins. Il revient à sa position initiale, adossé de façon las contre le vetrazzo de l'îlot, et il étire son bras dans la direction de la blonde, lui tendant la bouteille. « T’en veux, alors? » Le double sens, à nouveau. Sa question était simple, au brun, pourtant. La réponse à la question, cependant, plus complexe.

Ses yeux se posent à nouveau dans ceux de Sebastian, et elle attends quelques longues secondes avant de se détacher du comptoir et de faire un petit pas vers lui, puis un autre. Elle étire le bras à son tour, pour prendre la bouteille de ses mains. Leur doigts se frôlent. Nouveau pas vers lui, sans jamais quitter ses yeux. Elle finit par ramener la bouteille vers elle, et l'ouvrir. Lentement, elle porte la bouteille à ses lèvres. Elle en boit doucement quelques gorgées, jouant avec le bouchon dans son autre main, avant de détacher la bouteille de ses lèvres rosées. Elle fait un nouveau pas vers lui, maintenant si près que le prochain pas initierait un contact. Mais elle s'arrête là, la blonde, et elle lui offre un petit sourire; celui qu'elle utilisait pour flirter, mais avec une petite pointe d'arrogance, parce que c'était quand même l'anglais qui se trouvait devant elle.

- Merci, qu'elle lui dit, presque murmuré. Maintenant que j'suis hydratée, j'vais pouvoir aller dormir, et toi tu vas pouvoir retourner à ta bimbo.

Mais elle ne bouge pas. Au lieu de se retourner pour aller dormir, comme elle le devrait, elle reste en place, ses doigts jouant lassement avec le bouchon de la bouteille d'eau devenue humide à cause de la condensation.

- J'suis certaine qu'elle va se réveiller pour un autre round dans quelques minutes, qu'elle continue alors que son sourire deviens un peu plus malin.  
Surtout si tu la balances aux poubelles en revenant à Klamath, faudrait pas la priver d'une dernière fois.

Il l'avait regardé s'abreuver directement à la bouteille, et elle le voyait clair comme d'eau qui glissait dans sa gorge qu'il n'était pas indifférent à ce qui se trouvait sous ses yeux. Très loin, même. L'air autour d'eux, qui était précédemment électrique, donnait maintenant l'impression d'une tempête tropicale. Chaude et humide. Électrifiante. Mais surtout, dangereuse. Il n'y avait rien d'innocent dans ce jeu qu'ils jouaient, elle et lui.

Elle lance une nouvelle attaque, faussement voilée sous un peu d'humour. Mais il voit clair à travers son jeu, à la blonde. L'anglais pose sa main sur la bouteille, ses doigts contre ceux de Max. L'autre main se pose sur sa hanche, la guidant pour se rapprocher encre un peu; trop près. Elle est forcée d'ouvrir ses jambes, pour se glisser contre lui, les passant de chaque côté des siennes. Merde, qu'elle se répète mentalement. Double merde, quand elle réalise qu'ils sont beaucoup trop près l'un de l'autre, dans une position un peu trop audacieuse, presque obscène pour quelqu'un qui ne porte pas de culotte. Triple merde, quand elle sent le souffle de Sebastian contre ses lèvres. « Serais-tu jalouse, Maxim ? » Cette façon qu'il avait de prononcer son nom, avec son délicieux accent; nouvelle pression au creux de ses reins, et un encore plus grand regret de ne pas avoir mis de culotte. Max, jalouse? De Iris? Très. Elle inspire difficilement, la blonde, soutenant le regard inquisiteur du brun. Un défi, encore. De lui dire qu'elle était jalouse. Qu'elle voudrait que ce soit elle qui crie son nom sous les draps au lieu d'Iris et toutes les autres qui s'étaient enchaînées dans les deux dernières décennies.

- Jalouse d'Iris? qu'elle murmure. Jamais.

La main libre de Max se faufile vers le ventre de Sebastian, ou elle se pose ses doigts contre ses muscles définis, sur sa peau humide. Lentement, elle rapproche son visage encore juste un peu plus, lèvres maintenant près de frôler les siennes.

- C'est plutôt toi, qu'elle continue dans un murmure sur un ton toujours aussi défiant, qui rêverait de m'avoir moi au lieu d'elle dans ton lit. Avoues le, Seb... toutes ces femmes, c'est pour compenser le faire que t'a jamais pu mettre tes sales pattes sur moi...

Ses yeux se referment un peu, complètement prise dans ses propres mots. Elle ne savait pas d'où elle sortait tout ça, mais, putain que ça l'excitais. Elle glisse ses doigts, sa main douce, lentement contre ses abdos, descendant vers le bord de son jeans, qui ne tenait pas sur grand chose sans sa ceinture.

- ...parce que t'a jamais pu glisser tes mains sur mon cul, sur mes seins, qu'elle continue de façon presque innocente. Parce que t'a jamais pu me goûter, parce que tu m'a jamais entendu crier ton nom...

Elle ouvre ses yeux pour les poser à nouveau dans ceux de Sebastian, ses doigts s'agrippant au bord de son jean, ses lèvres frôlant indécemment les siennes.

- Toutes ce femmes, parce que t'a jamais pu m'avoir moi.