tw drogue, alcool, mention d'incendie criminel - une soirée mouvementée, c'est tout ce que c'était. peut-être que c'est devenu ton quotidien, ce genre de choses. la seule différence, c'est son absence. la dispute qui tente de te hanter mais que tu dégages à grands coups de pilules dans la gorge. t'as arrêté de les compter. elles ou les fois où t'as dû attendre que ton coeur se calme tout seul, trop con, trop têtu pour prendre ton traitement. le manque fait mal et tu le soignes de la pire des manières. sorties, bouteilles, poudre sur le bord de la narine. oublier, c'est le maître mot. tu lâches des vus si elle tente de revenir. tu sais pas si c'est la colère ou la peur qui t'empêche de répondre. tu sais pas ce qu'il se passe et tu veux pas savoir. alors tu oublies en parlant avec eve un temps en imaginant un monde fictif. tu oublies en parlant avec hera dans le seul but de faire de la merde. t'as vu la moto de ton ex brûler, ça t'a satisfait quelques minutes. pour le prix, ça en valait la peine. puis y a eu le message à bonnie. tentative désespérée de compagnie. parce que tu lui proposais la tienne, mais c'est toi qui avait le plus besoin de la présence de quelqu'un, là. parce que tu fais tout pour oublier, oublier, toujours oublier. effacer les souvenirs, vider la corbeille de ton cerveau. mais les fichiers reviennent toujours et tu sais pas pourquoi ni comment t'en débarrasser. t'avais leo pour ça. mais le simple fait de penser aux trois lettres de son nom te donnent des douleurs à la poitrine insupportables. alors tu reprends une dose.
l'air frais qui entoure ta bulle de chaleur. tu bouges d'un coin à l'autre de la ville, acheter ce que tu dois à hera pour ses loyaux services, et un peu plus, au cas où. puis tu pars en direction de la maison de bonnie. même si, honnêtement, c'est méchant pour les autres maisons, d'appeler ce palace ainsi. tu connais pas tout de bonnie. mais tu te doutes qu'elle doit être pleine aux as, contrairement à toi. obligé de bosser, de jouer dans des bars, d'essayer de te faire un nom sur les réseaux, juste pour t'acheter de quoi remplir les mauvais placards. t'as récupéré ce qu'elle t'a demandé sur le chemin. t'envoies un message du bout des doigts, tenant difficilement le téléphone. les poches pleines, les mains pleines, tu t'approches de la porte de la baraque et te tourne un peu pour taper sur la porte du coude. assez fort pour que ce soit entendu. mais tu sais pas si ce sera suffisant. "c'est le livreur de pizza, c'est pour vous, la quatre fromages ?" que tu dis bien fort, comme dans le début d'un mauvais film de cul. t'es jamais très sûr, avec bonnie. tu sais pas vraiment comment tu la vois, tout ce que tu sais c'est qu'encore aujourd'hui, t'as ce doute qui plane au dessus de ta tête comme une enclume prête à te tomber dessus, sur si vous avez couché ensembles, pendant cette première soirée. si c'est vraiment arrivé, t'es juste dégoûté de pas t'en rappeler...

tw drogue, alcool, sexe - les papiers étalés devant elle font soupirer la cadette des Halstead qui se lève avec un froncement de nez, verre de vin vide à la main. La journée avait été longue et cette soirée l'était d'autant plus. Depuis quelques semaines Bonnie travaillait sur la préparation d'une proposition de série de livres sur la psychologie de la sexualité et il n'y avait rien de plus agaçant pour la sexologue que de savoir que ce projet qui lui tenait à coeur, l'empêchait de vivre sa vie tranquille habituelle. Bien entendue, elle avait toujours l'occasion de voir un amant par ci ou par là et ses solliciteurs étaient toujours aussi proactifs, lui permettant presque de réfléchir à ne pas lancer ce projet tant l'argent lui arrivait sans effort ces derniers temps. Mais il fallait connaître Bonnie pour comprendre pourquoi elle s'infligeait cela sans y être obligé : Elle avait envie d'écrire cette série. Et rien, pas même sa libido frustrée ou la descente aux enfers de sa cave à vin à force de soutenir ses soirées d'écrire alimenté par l'alcool et la détermination, ne l'en empêcheraient. Têtue ? bûtée carrément. Et la brune n'avait aucune envie de changer. Ce travail en valait la peine. Quelques jours et elle présenterait sa proposition à l'éditeur que lui avait trouvé un de ses bienfaiteurs. Quelques semaines et elle aurait un premier jet propre à envoyer à l'université de Seattle où elle avait un contact au département de Psychologie de l'enfance, qui allait bosser avec elle sur un de ses premiers essais au sujet de la découverte de la sexualité dans la jeunesse. Des livres qu'elle aurait aimé avoir quand elle était jeune. Vulgarisé, illustré, bien expliqué... Que les professionnels puissent proposer des livres lisibles à leurs patients. Pas des saloperies pleines de mots compliqués qu'elle ne voudrait pas donner à son pire ennemi. Après ça, elle pourrait parler de genre, d'hyper et d'hyposexualité, d'orientation sexuelle et de pression sociale, de traumatisme et de construction psychologique... de découverte des corps et de psychologie du coït aussi. Un sujet bien sérieux, un projet un peu mégalo... mais elle savait qu'elle y arriverait. Tout ce que tu touches se transforme en or était inscrit au dessus de la porte de la cuisine où la brune alla chercher une bouteille de Viognier de Napa Valley. Il ne valait pas celui qu'elle appréciait en France en descendant les côtes du Rhône mais il avait le mérite de lui tenir l'esprit alerte pendant qu'elle écrivait. Alors qu'elle tentait d'ouvrir la bouteille son téléphone vibra avec la notification d'un message de Mikey. Le jeune homme rencontré après l'une de ses soirées, étalé sur son canapé dans un état qu'elle ne connaissait que trop bien pour être celui de ceux qui n'ont pas l'alcool aussi souple qu'elle. Bonnie était sensible aux stupéfiants mais l'ambre et l'eau de vie étaient des compagnons qui ne lui faisaient plus tant d'effet que ça avec les années. Elle les buvait comme il fallait, avait appris l'art de ne pas perdre totalement le contrôle, appréciant juste ce moment où l'esprit se libère assez pour se sentir presque immortel sans devenir irrationnel. Un sourire tendre passe ses lèvres à l'idée d'avoir un peu de divertissement ce soir. L'ensemble de documents scientifiques sur la table du solarium la déprimerait presque si l'alcool n'était pas là pour la faire sourire. Quelques sms échangés et une bonne motivation est en cours de livraison. Quand il arrivera, Mikey la trouvera dans un jean et une chemise de coton perlé qu'elle porte pour traîner chez elle quand elle n'a pas d'inviter. La tenue n'a l'air de rien mais elle sait qu'elle pourrait payer plusieurs livraisons comme celle qu'elle sait qu'il a avec lui avec juste son jean d'une grande maison parisienne. Tu es le sauveur de ma soirée dit-elle avec un grand sourire à la porte d'entrée. Attrapant la pizza, la brune laisse la porte ouverte pour qu'il entre dans sa demeure et dit à voix haute en se dirigeant vers le solarium Entre entre. Les chaussures dans l'entrée, il y a des chaussons sur le côté et tout droit vers la lumière. Je serai là. marchant dans le couloir face à la grande porte elle fait volteface pour lui offrir un sourire malicieux rebienvenu chez moi mon petit Mikey son ton est charmeur, Reine de Sabbah accueillant Salomon dans l'entre de son palais. Puis elle disparaît dans un halo des lumières du Solarium, seule pièce illuminée ce soir là.