(abel) papa bear, meet mama bear

papa bear, meet mama bear
w/ @Abel Moore
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Une semaine. Et 48h. Les deux notions de temps les plus importantes et stressantes dans la vie de Bonnie ce jeudi. Une semaine avant son premier Thanksgiving avec l'ensemble de sa petite famille à table. Quarante-huit heures depuis qu'elle avait appris le retour de son ex-mari Abel à Klamath Falls. Et les deux informations l'affectaient de manière totalement différentes et en même temps très similaire. Un torrent d'émotions qu'elle avait rejeté sur lui dès les premiers mots échangés après avoir appris qu'il était de retour. Pas qu'il revenait, non. Qu'il était déjà là ! Une gifle, une surprise amer et un retournement qu'elle encaissait.. mal ? difficile à dire. Surtout vu la teneur de leur conversation. Insupportable idiot bien trop adorable et captivant. Le nombre d'adjectifs qu'elle avait en tête à son sujet était bien trop grave pour être tous cités et en même temps, Bonnie savait que la moitié n'allait pas avec les autres. Ses sentiments étaient aussi clairs que paradoxal au sujet du chirurgien qu'elle avait épousé plus de 27 ans auparavant avant d'avoir à le quitter pour son bien et celui de leurs filles. Le revoir, l'avoir à sa table, être... en famille, avec lui.. certes l'occasion était parfaite. THANKSgiving... une célébration où l'on se tient la main, on se pardonne, on s'écoute et on s'accepte. Rien de mieux pour eux. Mais même. Bonnie était une boule de nerfs à l'idée que tout se passe mal.
Aussi, dans une tentative désespérée d'éviter les disputes le jour j - et aussi minimiser son stress de le revoir vraiment pour la première fois plus de 15 minutes autour d'un café, en 15 ans-, la brune avait invité Abel à dîner. S'ils avaient des choses à se dire, ils pourraient le faire là. Ce soir. Pas dans une semaine devant les filles. Haley & Cassiopée méritaient une fête sans engueulades... ou juste pas trop de prise de tête. Donc Bonnie avait préparé 3 menus possibles pour le Jour J, une présentation des décorations qu'elle aimerait mettre et puis une liste de sujets tabous. Une insomnie l'avait rongé quelques semaines auparavant quand Abel avait déjà dit réfléchir à venir pour le dîner. Maintenant qu'elle savait qu'il était là pour rester, la liste était d'autant plus importante.
En sortant de son dernier rendez vous de la journée, la brune fit quelques messages à son assistant Lance pour qu'il la retrouve le lendemain. Avec un peu de chance, la soirée se passerait cordialement. Mais elle savait qu'elle serait sûrement une boule de nerf et user des services du jeune homme pour la relaxer avant son weekend à Vegas ne serait pas de trop. Puis ils devaient fixer les détails du voyage à New York deux semaines après de toute façon. Elle confirma par sms avec Abel qu'ils se retrouvaient à 19h chez elle et rentra avec sa nouvelle Porsche Rose jusqu'au 104, Pelican City où sa villa - au style très manoir moderne - tronait au milieu des maisons plus sobres. Sans les décorations d'Halloween la pelouse était parfaite malgré l'automne qui avait terni le vert luxuriant qu'elle chérissait tant. Dès qu'elle fût rentrée, elle se changea pour une tenue plus confortable pour l'intérieur et se mit à cuisiner. D'un côté, le dîner pour Abel, de l'autre des brownies pour le vol avec Haley et Milo le lendemain. Cette double activité était sa façon de ne pas trop réfléchir à ce qui l'attendait ce soir. Serait-il le Abel qui lui reproche d'être partie ? serait-il celui qui l'appelle My Love et est fier d'elle ? Serait-il celui qui la taquine parce qu'il sait qu'elle ne le prend jamais totalement mal ? Serait-il celui qu'elle a l'impression d'exaspérer en respirant ? Serait-il l'homme qu'elle a aimé dès qu'elle a posé les yeux sur lui ? peut être tous en un.. elle sortait les brownies du four avec cette pensée en tête quand la sonnette retentit. Posant le gâteau encore fumant sur le comptoir de la cuisine, Bonnie jeta un oeil à l'horloge et se mordit la lèvre en se rendant compte qu'elle n'était ni changée ni prête... et il était l'heure. Il n'aurait qu'à faire avec elle normale... Une version qu'il avait connu il y a des années après tout. Pas le temps d'aller s'apprêter.
Ouvrant la porte, la brune affiche un sourire - sûre d'elle à 58% - je déteste que tu sois si ponctuel..!

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Prendre la décision de quitter Portland n’avait pas été chose facile, Abel s’était créer une vie là-bas, il avait un bon emploi, une maison et un cercle de connaissance. Il avait depuis longtemps fait sa petite vie et avait ses habitudes et son cercle de connaissances. Par contre, il y avait quelque chose qui n’était plus là à Portland, sa famille. Ses filles et son ex-femme étaient parties de cette ville depuis déjà quinze ans, quinze ans durant lesquelles il s’était enfermé dans son travail, passant le plus clair de son temps à l’hôpital, travaillant d’arrache pied pour faire avancer sa carrière, pour devenir l’un des meilleurs chirurgien de l’hôpital, on connaissait son nom et il était fier d’être à ce niveau. Il avait été heureux aussi d’accueillir sa fille pendant deux ans avec lui, deux ans où il avait pu apprendre à connaître la femme qu’elle était devenue, recevant du même coup, une claque en pleine face, se rendant compte de tout ce qu’il avait pu manquer dans la vie de ses enfants, cette claque lui a fait mal. Le déstabilisant et lui faisant réfléchir à ce qu’il désirait faire de son avenir. En fait, peu de temps avant la visite de Bonnie, il avait reçu une offre d’emploi pour l’hôpital de Klamath Falls, sa réputation s’était rendue jusqu’à là,  mieux payer aussi que son poste à Portland. Il y réfléchissait déjà, en ayant une forte envie d’accepter quand celle qu’il avait tant aimé était venue le voir pour lui demander s’il voulait venir pour le repas de Thanksgiving. C’était probablement un signe que la providence lui offrait, il s'est donc empressé par la suite d’accepter et d’organiser son retour dans sa ville natale. Trouvé une maison, les déménageurs et préparer son transfert s’était fait lors de ses visites en ville entre ses gardes. Puisqu’il était déjà en poste depuis plusieurs jours lorsque le dernier de ses effets était parvenue à bon port dans sa nouvelle habitation.

Il n’avait ensuite pas perdu de temps pour prévenir ses filles de son retour, leur donnant sa nouvelle adresse. Il se doutait que l’information parviendrait bien rapidement aux oreilles de celle qui était la mère de ses deux précieuses filles. En moins de temps qu’il ne le faut pour le dire, les vieilles habitudes étaient revenues au galop, leur prouvant une nouvelle fois qu’ils avaient bien du mal à communiquer entre eux. En fait, quand ils parlent des filles, ils arrivent à communiquer avec un naturel déconcertant, leur prouvant qu’ils veulent la même choses pour leurs enfants, leurs filles sont leurs liens le plus puissant, mais dès qu’il s’agit de parler de choses plus personnelles ou concernant leur relations, c’était de nouveau les engueulades et ils savaient tellement comment faire sortir l’autre de ses gonds. Abel a tout de même accepté d’aller rencontrer Bonnie avant le repas de Thanksgiving, il sait qu’ils ont besoin de discuter avant de se retrouver assis à la même table.

Il a fini sa garde le matin même et a eu la chance d’avoir la visite de Leonella avant d’essayer de dormir, histoire de tenir un minimum lors du repas du soir. Il y a bien eu quelques échanges de messages entre Bonnie et lui qui l’avait perturbé dans son sommeil, le mettant un peu de mauvaise humeur, il l’avoue. Les messages doux de la veille ne semblent plus vouloir dire grand chose maintenant. Se levant vers 18h de ces quelques heures de sommeil grappillé ici et là, il prit le temps de se doucher et de s’habiller de manière décontractée avant de se rendre à l’adresse que Bonnie lui a envoyée. Curieux quand même de voir quel masque elle a enfilé pour le recevoir. Il sonna, parce que c’est la première fois qu’il se rendait dans cette demeure…. Bon cette exagérément trop grande demeure pour une femme seule. Normalement, il n’aurait même pas pris la peine de sonner et il serait entré comme s’il était chez lui, après tout, il se sent toujours chez lui quand il s’agit de Bonnie. À peine ouvre-t-elle la porte, qu’un reproche sort de sa bouche. Abel soupire fortement et entre dans la maison sans y avoir été convié. “Normalement la ponctualité est considérée comme une qualité. “ Il se déchausse dans l’entrée à l’aide de ses pieds. Son regard se pose sur la belle brune, avant de descendre et prendre le temps de l’apprécier un moment avant que des reproches ne sortent de nouveau de la bouche de cette dernière. Puis un sourire en coin, il sort son epipen de la poche de son jeans, prend la main de son ex-femme et la dépose dedans. “ Tiens, au cas où tu décide d’essayer de me tuer avec des allergènes et que tu change d’idées entre temps. “ Puis il avance dans la maison, sans attendre après elle.

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mais.. hé ! mes yeux sont là ! 12 secondes chrono. Il avait fallu exactement 12 secondes pour qu'elle ouvre la porte, lui fasse une remarque et qu'il lui offre la pareille avant de la regarder comme si... aucun mot ne lui venait mais Bonnie savait qu'elle ne voulait pas de ce regard dans ces circonstances. Son agacement ne devait pas se mélanger à de la fierté ou la moindre émotion tendancieuse en la présence de son ex-mari. Qui était son ex pour une raison après tout ! en tout cas c'est ce qu'elle se répétait depuis 15 ans. 15 ans d'un narratif qui pourrait sûrement s'effriter avec une conversation avec un de ces thérapeutes du couple qu'Ellen lui avait dit de consulter. Mais elle ne voulait pas la brune. Non. Régler leur différent ? faire table rase du passé pour mieux avancer ? s'expliquer sur son départ ? non. Hors de questions. Alors elle restait fixée sur l'histoire qu'elle aimait se raconter à elle même, elle l'aimait plus, il travaillait trop, elle était triste, il était désintéressé... il fallait qu'elle fasse ce qui était bon pour ses filles et elle. Et maintenant ? et bien elle se demandait pourquoi elle n'avait pas mis quelque chose pour couvrir ses jambes. Le pull allait largement jusqu'à la moitié de ses cuisses, mais entre ça et ses cheveux détachés de son chignon habituel, elle devait avoir l'air en pyjama et elle ne voulait pas qu'il la regarde comme ça, comme ça. Et puis surtout chez elle. Chez elle... l'information la frappe et elle claque la porte derrière eux en se rendant compte qu'il est rentré sans qu'elle n'est le temps de l'inviter. Mais l'image n'est pas .. choquante ? il pourrait faire partie du décor. Certes ils sont loin de leur appartement de Portland mais sa demeure reste cosy, très chaleureuse et à son image. Et le voir là, lui donne une seconde hors du temps. Une seconde pendant laquelle il a enlevé ses chaussures et quand elle cligne des yeux, un epipen est dans sa main et regarde Abel effarée espèce d'enfoiré ! elle s'apprête à lui balancer l'epipen à la tête alors qu'il lui tourne le dos et une pointe remord en se rappelant et le prix et l'utilité de ces petits machins la fait changer d'avis. Elle plaque l'outil médical sur la table de l'entrée et rattrape le brun à grand pas en vociférant où tu te crois à entrer et te balader chez les gens comme ça.  d'une main elle attrape son bras en espérant lui faire faire volteface avant qu'il ne se dirige hors du hall d'entrée. Mais à peine a-t-elle attrapé son bras qu'elle se rappelle ne pas avoir baissé le feu avant d'ouvrir la porte. mince ma soupe ! je.. toi.. tu restes là ! elle s'enfuit par le salon vers la cuisine, le laissant derrière elle en espérant - sans trop d'espoir- qu'il n'aura pas vu la colère perturbée sur son visage, l'embarras dans son regard quand elle l'a touché pour la première fois depuis des années et puis ne bouge véritablement pas. Si la grande majorité des pièces du rez de chaussée sont éteintes, le salon lui est illuminé et donne sur la cuisine où elle s'affaire. Des papiers liés à ses livres jonchent le sol du salon et une odeur de chocolat et de citrouille s'échappe de la grande cuisine où elle a disparu.

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“Trop tard, j’ai vu tes belles cuisses.” Comme si elle allait vraiment être choquée parce qu’il avait osé la regarder. Depuis quand elle jouait les vierge effarouchée en sa présence ? Ce n’est pas comme s’il ne l’avait jamais vu, ou comme si elle n’avait pas porté ses deux filles. Ils ont eu beaucoup de pratique ensemble, alors qu’elle ne fasse pas comme si son regard la dérangeait. Il pénètre dans la grande demeure, agissant comme si c’était sa maison, lui remet en même temps l’epipen entre les mains vu leurs conversations sms, bon, l’epipen ne pourrait rien si elle avait trouvé de l’arsenic, mais il connaît assez bien son ex-femme pour savoir qu’elle serait jamais capable de le tuer volontairement. Il est le père de ses filles et il sait qu’elle ne voudrait jamais les rendre malheureuses. En fait, s’il fait comme chez lui et qu’il commence à avancer dans la maison, c’est parce qu’il ne sait pas ce qu’il pourrait faire s’il reste trop longtemps trop proche d’elle. Ils ont beau ne plus être ensemble depuis 15 ans maintenant, Bonnie restera toujours sa Bonnie à ses yeux, la seule qu’il ait jamais appeler my love, parce qu’elle est son premier amour, un amour qu’ils ont partagé de nombreuses années, mais cet amour, il en est convaincu, n’est jamais vraiment mort entre eux. La preuve, il l’a eu la veille dans leurs échanges par messages. Un sourire se dessine définitivement sur ses lèvres quand elle le traite d’enfoiré, il n’en prend pas vraiment ombrage, parce que ce n’est pas la première fois que ce genre de paroles tombent entre eux, il sait qu’au fond, elle ne le pense pas vraiment. Il est content d’être dos à elle, qu’elle ne voit pas le plaisir que ça lui a fait de la faire réagir aussi facilement, un vrai petit plaisir pour lui. Après quelques pas à peine, il sent la main de son ex-femme se poser sur son bras pour l’arrêter dans son mouvement. La question tombe et il se retourne à demi, prêt à répondre quand elle fuit vers la cuisine en lui demandant de ne pas bouger. Il lève les yeux au ciel et la suit à la cuisine, n’écoutant aucune directive de cette dernière et il prend appui sur le comptoir alors qu’il l’observe près du feu ou une délicieuse odeur embaume la pièce. Il a toujours le sourire satisfait d’imprimer sur ses lèvres. “Tu veux que je fasse la décoration dans ton entrée c’est quoi ?” Elle va probablement lui rappeler à quel point elle le trouve désagréable, entre eux, c’est toujours comme ça, elle le lui a rappelé encore une fois à de nombreuses reprises dans les dernières 48h. Il s’approche pour venir se placer dans son dos et il fait glisser une mèche de ses cheveux qui balaie son visage derrière son oreille. Puis il dit tout bas. “Ce n’est quand même pas une manière de traiter ses invités, my love.” Puis, il se recule pour éviter qu’elle ne se retourne et le claque. On ne sait jamais avec elle, elle peut être très imprévisible et lui il s’amuse à la faire réagir, mais c’est qu’en vrai, elle est foutrement sexy quand elle s’énerve. Il s’appui le bas du dos contre le comptoir et croise les bras contre son torse, le regard brillant de malice.

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Comme une adolescente.. elle avait le visage en feu comme une putain d'adolescente. Mélange de rage, d'embarras et d'excitation - chose qu'elle ne commenterait pas même mentalement -, Bonnie avait le visage brûlant et sentir Abel la suivre ne l'aida pas à redescendre en pression alors qu'elle réduisit la température du feu sous sa casserole de soupe. Les restes de ses pelures de citrouille et autres légumes trônaient sur le plan de travail et elle fronça le nez en voyant Abel venir se poser dans la cuisine.. près, trop près. tss.. fait comme chez toi, j'vais rien dire peste-t-elle dans une tentative d'éviter de se dire qu'il est beaucoup trop parfait pour le décor. Comme si il avait sa place là, pendant qu'elle cuisinait. Comme si la cuisine était soudain parfaite parce que tous les éléments étaient à leur place. Parce qu'il était à sa place. La pensée la fait se détourner et jeter ses ordures avant d'aller ouvrir le frigo à la recherche des ingrédients pour le plat de résistance. Rien d'incroyable, elle avait prévu des légumes de saison au four et du poisson à l'étouffer. Le four n'avait plus qu'à être allumé et le poisson sorti. Sauf qu'en s'afférant aux finitions de son repas, chose qu'elle ferait normalement sans réfléchir et avec un verre de vin -où était son verre de vin ?- elle doit faire avec la présence d'Adel qui fait combattre trop de parties d'elle même d'un coup. Jusqu'à ce qu'il parle et que son corps entier se mette d'accord pour lâcher un t'es désagréable sérieux ! ronchonne-t-elle en sachant très bien qu'elle ne peut pas le jeter dehors. Le repas de thanksgiving dépend de cette interaction. Aussi chaotique soit-elle. Mais toutes leurs interactions ne l'ont pas toujours été depuis le divorce ? les dernières 48h l'ont prouvé d'elle même... Un moment il est infernal, un idiot qu'elle aimerait gifler, et la seconde d'après, Bonnie pourrait l'embrasser tant il lui rappelle qu'il est l'homme qu'elle aime - a aimé - depuis qu'elle a 12 ans. Depuis qu'il lui a sourit au dessus d'un livre et qu'elle a compris qu'il n'y avait que lui qui pourrait la faire sourire comme ça. Parfois il y arrivait encore, surtout en l'appelant.. le temps que Bonnie enregistre les mots soufflés à son oreille, la caresse de sa main, le sobriquet affectueux qu'elle adore lire mais encore plus entendre... elle se retrouve prise entre l'évier où elle rinçait le poisson et le corps d'Abel et le temps s'arrête. Pas de mot ne peut passer ses lèvres et son état est tel que la brune se demande si elle doit se retourner pour le frapper ou l'embrasser. Pour l'insulter ou le cajoler. Pour le repousser ou l'attirer. Mais le temps qu'elle lâche un Abel arrête ! mélange d'agacement et de voix étranglée par la sensation qui monte elle, sa chaleur la quitte et elle fait volteface pour fixer l'homme à quelques pas d'elle espèce de p'tit con ! Continue comme ça et tu es désinvité ! me touche plus. Bonnie se retourne à sa cuisine en sachant que cette fois la chaleur dans son visage est purement et simplement de l'embarrassement. Embarrassée d'avoir cru même une seconde qu'il pourrait garder ce nom, son nom, à elle, elle seule, pour les moments d'amour, pas ceux où il souriait comme s'il voulait qu'elle s'énerve. ta tête là.. je te déteste que tu souris comme ça. elle le pointe du doigt puis éteint la soupe et lance le poisson et le four en dessous rends toi utile au lieu de me faire chier et met la table. peste-t-elle vérifiant les températures de tout.

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w/ @Bonnie Halstead
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Il avait Bonnie dans sa vie, depuis si longtemps, qu’il avait passé plus de temps avec elle que sans elle. Parce que même depuis le divorce elle est restée dans sa vie et le sera jusqu’à la fin de ses jours puisqu’elle est la mère de ses enfants. Puis il ne l’avouera jamais a voix haute, même si c’est une évidence pour tous, elle reste la femme de sa vie, celle qu’il a aimé - aime encore - plus que tout. Il se souvient de la première fois qu’il l’a vu, il l’a trouvait si belle, encore aujourd’hui et ses cuisses avaient de quoi lui donner chaud. C’est un peu comme avant, comment chaque fois qu’ils se voient, se parlent ou se côtoient. Ils sont incapable d’agir de manière complètement civilisée parce que la gêne n’existe plus entre eux depuis longtemps. Il la suit à la cuisine alors qu’elle peste parce que, encore une fois, il ne l’écoute pas. Il n’en fait qu’à sa tête le chirurgien et vient la déranger à la cuisine. « Tu devrais changer de disque de temps en temps. » lâche-t-il le plus naturellement du monde avant de venir près d’elle et d’agir comme il le faisait plus jeune. Il se souvient encore comme il était incapable de la lâcher quand elle portait Haley ou même Cassie, toujours après elle, les mains sur elle et dans son sillage. Il devait même aller étudier à l’extérieur tellement il avait du mal à se concentrer quand elle était dans son sillage. Il s’approche d’elle et pendant un moment, il a la sensation que toutes ces années de divorce n’ont jamais existé, il retrouve Bonnie, sa Bonnie a lui, qu’il a envie de prendre dans ses bras et de serrer contre lui. Laisser des baisers à la base de son cou et même retourner dans leur premier appartement, pas de meuble, que des cartons et un matelas au sol… il sourit en repensant à ces doux moments. Je me recule après avoir lâché quelques mots à son oreille pour éviter de recevoir une claque. Il ne peut s’empêcher de rire, incapable de retenir son rire quand elle réagit de la sorte. Il lève les mains dans les airs et fait son innocent. La regardant toujours avec un sourire sur les lèvres. Il finit par hausser les épaules avant de redescendre les bras. Il se met ensuite à ouvrir des portes d’armoire pour pouvoir mettre la table. Comme s’il était chez lui et sans se gêner, elle venait de lui donner la permission non ? Il sort des assiettes et des bols pour la soupe. Puis passe derrière elle, sa main se posant sur les hanches de Bonnie alors qu’il s’assure de ne pas ouvrir le tiroir qui doit être celui des couverts sur elle. « Tu devrais relaxer un peu my love, tu as l’air bien tendue ! » accentuant un peu la pression de sa main sur sa taille et il part vers la table pour placer les couverts. Il ne sait pas pourquoi, mais chaque fois qu’il la voit elle lui fait encore ce petit effet. Il n’est jamais parvenu à la détester franchement. « Combien de choix de menus on doit regarder ensemble ? Je suis certain que tu t’en fais trop encore pour rien pour un repas ou on sera juste nous quatre.  »

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Abel était adorable à l'époque. C'était la première chose qui l'avait marqué en le voyant. Elle avait 12 ans, le coeur encore naïf et aucune idée que le garçon au sourire tendre, la tête dans ses livres et l'air sérieux, serait un jour son mari, le père de ses filles et son invité insupportable du jour. Aujourd'hui il restait un bel homme, mais la brune n'était plus aussi candide et ne regardait plus son ex-mari de la même façon qu'elle avait pu le faire quand elle était jeune. Quand Abel avait apparu à sa porte, quand elle l'avait attrapé par le bras ou même quand il s'était installé dans la cuisine, si proche d'elle et si éloigné en même temps, ce n'était pas adorable qui lui venait en tête. Mais un terme bien moins poétique. Mais il suffisait qu'il ouvre la bouche pour qu'elle soupire exaspérée et sente la tension montée en elle. Bonnie pouvait supporter beaucoup de choses généralement, mais pas facilement le comportement d'Abel. C'était ainsi depuis leur mariage, à l'origine simple banter entre taquineries et piques attachantes, et depuis le divorce, la quantité et l'intensité de leur prise de tête avait explosé. Au point qu'elle avait envie de le gifler et de l'embrasser en même temps. Un paradoxe d'émotions inattendu et pas forcément agréable pour la quarantenaire qui savait qu'elle aimait encore énormément cet homme. Même quand elle devait lui tirer la langue et le traiter de tu m'emmerde Moore. Je changerai de disque quand tu changeras d'attitude.  pendant qu'elle finissait de préparer le poisson pour leur dîner. Elle avait tout enchaîné sur une requête relativement simple mais que Bonnie n'aurait jamais fait à quelqu'un d'autre que lui. Son ton était exaspéré mais le fait était tendre. Comme une façon de dire qu'il était chez lui et trouverait aisément ce qu'il lui fallait. Et rapidement, elle remarqua qu'il se débrouillait très bien. Certes cette cuisine était loin de leur appartement de Portland. La cuisine seule comptait pour au moins la taille de leur ancien salon mais les emplacements de tout restait de la même logique. Et quand Bonnie sentit la main du chirurgien sur sa hanche, elle frémit mais se décala juste assez pour qu'il prenne des couverts alors qu'elle nettoyait ses ustensiles. La brune ne s'éloigna pas assez pour rompre le contact, incapable d'admettre qu'elle appréciait sa chaleur mais se permit de ronchonner encore, les yeux sur sa vaisselle tu me tends Amore... le mot lui roula sur la langue et pendant une seconde, elle se rappelait Portland, les soirs où les enfants étaient couchés et ils étaient seuls enfin, avec juste la nuit pour eux et de l'amour à se donner en sachant que toutes les minutes étaient comptés jusqu'à la prochaine garde. Des instants volés qu'elle chérissait tant à l'époque. Mais avant que la nostalgie ne la frappe de trop, Abel s'était éloigné et Bonnie laissa échapper une expiration profonde. Où était son verre ? sérieusement... souvenirs à la con. Juste deux. Je commande des choses chez le traiteur comme je n'ai pas le temps de tout faire. Je veux juste bien faire les choses... même si tu t'en fiches. elle s'essuya les mains en allant prendre un verre de vin pour le remplir avec un reste de Chardonnay dans le frigo. Sûrement la bouteille de l'avant veille où elle avait dîné avec Daryl. Où elle avait aussi appris que Abel était de retour... sacré mélange d'ambiance entre les deux hommes qui occupaient son lit ou son coeur selon qui était évoqué. blanc, rouge ou bière ? c'est tout dans la cave là. tu te sers. dit-elle en indiquant la cave à vin accolé à son frigo qui gardait ses bouteilles à température correcte. La brune n'avait aucune envie de le servir et s'occupa plutôt de découper le brownie qui avait un peu refroidi en gardant un oeil sur le poisson qui cuisait doucement.

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w/ @Bonnie Halstead
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Abel aurait aimé comprendre à partir de quel moment leur relation avait commencé à s’effriter, à quel instant il avait pu perdre le contrôle. Bonnie est la première et probablement la femme qu’il aura aimé le plus dans sa vie à part ses filles. Elle a pris une place importante et ce depuis son plus jeune âge, alors qu’ils découvraient ensemble la vie. Ils ont vécu toutes leurs premières fois ensemble, jusqu’à ce qu’ils unissent leur destin ensemble avant d’accueillir la vie, le fruit de leur amour. Il est conscient que c’est en grande partie à cause de lui, de son ambition de carrière et surtout le manque de temps qui ont fait en sorte que leur relation s’est mise à voler en éclat, maintenant, ils ont du mal à se parler, la communication ne se fait plus aussi bien, loin est le temps où ils passaient la nuit à s’imaginer leur vie, à se faire des scénarios et à s’aimer. Abel, il savait qu’il était en tort et pourtant, il n’avait rien fait pour retenir sa femme et leurs enfants, il n’avait rien fait parce qu’il ne pouvait pas tout abandonner derrière lui, il ne pouvait laisser en plan cette carrière qu’il atteignait presque, cette carrière pour laquelle il venait d’y sacrifier sa vie de famille. Maintenant, c’était des reproches, des insultes et il n’arrivait à se parler calmement que lorsqu’il s’agissait des filles. Pourtant, il y a une chose que le chirurgien sentait au plus profond de lui, jamais il ne cesserait d’aimer cette femme, même si elle lui faisait la vie dure. Même si par moment il la détestait de simplement exister et de vivre comme si lui n’était plus rien pour elle. “Tu me laisse en plan dans le portique alors que tu veux qu’on parle pour Thanksgiving et c’est mon attitude le problème ?” Abel n’aimait pas ne pas avoir le dernier mot, ils ont toujours eu un caractère assez fort tous les deux et c’est probablement l’une des nombreuses raisons pour lesquelles ils ont du mal à bien s’entendre aujourd’hui. 15 ans, n’ont pas changé ça, au contraire, les vieilles amertumes sont ancrés dans les souvenirs qu’ils ont chacun gardé et empirent au fil des années. Pour le faire taire, elle lui ordonne presque, le demande d’un ton plus autoritaire va t’on dire, de mettre la table et il se met à circuler autour d’elle fouillant sans poser plus de questions pour trouver ce dont ils auront besoin pour le repas. Il connaît sa manière d’organiser une cuisine bien que celle-ci n’ait rien à voir avec celles qu’ils ont pu partager lors de leur plus jeunes années. Sa main retrouve aussi bien facilement le corps de la belle brune, il s’attendait à ce qu’elle s’éloigne plus, qu’elle fasse en sorte qu’il la lâche, mais elle n’en fait rien, se poussant légèrement sur le côté. Quand elle laissa tomber le surnom qu’elle lui avait toujours donné, il sentit son souffle se couper légèrement. Il se souvenait de toutes les manières qu’elle avait pu le lui dire, en soupirant durant des moments de plaisirs, les murmures contre son oreille… Il coupa le contact et retourna vers la table pour placer les couverts, restant ensuite planté devant la table dos à elle. Le chirurgien était légèrement confus dans cette ambiance où l’on pouvait sentir la distance de quinze ans entre eux et aussi la proximité qu’ils ont pu partagé pendant près de trente années. « Je trouve que c’est surtout se donner beaucoup de mal pour une journée qui reste une journée normale non ? » Abel, lui ne portait pas vraiment attention aux fêtes de ce genre, sauf peut-être noël, mais c’est souvent des jours où le boulot est plus intense dans les hôpitaux, tellement propices à toute sorte d’accident ! Il s'avance de nouveau dans la cuisine pour se prendre une bière qu’il décapsule et il en prend une bonne gorgée avant de déposer la bouteille sur le comptoir. « Tu veux me montrer ça pendant qu’on attend ou tu préfères après manger ? Parce que comme ça tu pourras me foutre à la porte plus vite après ! » Il la regardait couper les brownies qui embaument encore la pièce. Il se promet d’en manger au dessert.

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Leur alchimie l'agace, mais aussi leur incapacité à être dans une pièce ensemble sans avoir envie de chercher des poux à l'autre. Partie inhérente de qui ils étaient en tant que duo maintenant - le terme couple n'était plus vraiment adéquat à ce niveau là, 15 ans de séparation ne se corrige pas en une conversation par sms et quelques mots doux - mais il était bien difficile de dire depuis quand cela se passait comme ça. Et surtout pourquoi ils ne se parlaient jamais que comme ça.. Comme s'ils s'en voulaient et voulaient que l'autre dise le truc en trop, la connerie de trop, qui foutrait tout en l'air définitivement. Pas de rationalité, pas de pseudo conversation d'adulte, pas de moment de lucidité. Que de l'animosité jusqu'à ce qu'on se déteste parce qu'on a plus envie de s'aimer. Surtout pour pas être ensemble. Avec cette pensée en tête elle lui demande - ordonne - de mettre la table et s'affaire à compléter leur dîner du soir. Bien que Bonnie pouvait se permettre d'avoir quelqu'un pour cuisiner pour elle depuis déjà un moment, elle n'avait jamais cessé de faire le dîner elle même. L'éventuel commande à emporter ou pizza livrée était réservée aux soirs où elle était sous l'eau. Le reste du temps c'était restaurant ou cuisine maison. Ce moment était particulier pour elle, dans la cuisine elle était enfin seule. Bonnie s'y forçait à ne pas penser à ses messages, ses mails, ses bienfaiteurs ou ses amis, elle n'était qu'avec elle même. Et avoir Abel avec elle dans ce lieu qui normalement lui appartenait à elle seule... était une expérience terriblement étrange. Beaucoup trop agréable. Beaucoup trop pour son bien. Bonnie ne savait pas quoi faire de ces émotions et essayait de se concentrer sur sa cuisine, tout en répondant sans être trop sur la défensive. Chose bien plus facile à dire qu'à faire. j'allais te faire rentrer ! toi qui prends trop tes aises! bougonne-t-elle en avançant dans sa préparation avant d'ajouter tu ne sais pas de quoi tu parles. Thanksgiving est important. elle prend une autre gorgée de vin, appréciant l'effluve d'alcool qui occupe sa bouche un instant avant de vérifier le four et les légumes entrain de cuire. L'ambiance est un mélange de tension et de bonne entente avec laquelle, elle ne sait pas trop quoi faire. D'un côté, rien ne les empêcherait d'aovir une conversation civilisée s'ils voulaient, mais d'un autre côté, ils n'étaient juste pas ce genre de personnes. En tout cas ensemble. Bonnie pouvait parler avec n'importe qui sans souci, sans le moindre conflit, même ceux qui jugeaient son comportement inadéquats... mais avec Abel ? Chaque fois qu'elle l'écoutait, elle attendait la gifle verbale, la remarque, le mot un peu trop vif qui la piquerait là où il fallait pour qu'elle parte au quart de tour. Et peut être que leurs années ensemble expliquaient qu'elle était étrangement capable de la même violence avec lui. Elle savait dire ce qu'il faut pour que l'ambiance tourne directement au vinaigre, qu'il se fâche, lui dise qu'elle était tout le temps comme ça. Insupportable. Il était désagréable, elle était insupportable. Un duo en or.
les menus sont sur le frigo, un par feuille A4. Tu manges toujours de la viande ? Bonnie s'était mise à couper le brownie et le transférer dans une assiette pour le laisser refroidir. L'espèce de marijuana que lui avait ramené Mikey quelques semaines avant ne lui avait pas servi finalement parce qu'il lui avait apporté une autre variété entre temps. Aussi Bonnie s'était-elle mise en tête de préparer quelques uns de ces gâteaux favoris pour son vol à Vegas le lendemain. Haley était friande de petites pâtisseries et si cela permettait de détendre l'atmosphère avec Milo, la brune comptait bien en faire assez pour 3. L'avantage des vols privés. Le seul problème c'est qu'elle n'était pas sûr de combien cette herbe là fonctionnerait avec le mélange. Ces pâtisseries infusées à l'herbe était purement récréative et Bonnie en faisait ponctuellement, mais pour le coup elle n'était pas sûr que l'orange bud amené par son jeune fournisseur serait efficace. Elle avait ajouté des zestes d'orange dans la pâte et espérait que cela serait bon. Une fois l'assiette posée de côté elle alla amener la soupe à la table à manger La grosse différence entre les menus c'est les sides. Je fais de la dinde dans tous les cas, mais avec quoi. Un dessert aux fruits ou chocolat, plutôt plein de légumes ou des haricots.. bref il faut que ça soit un dîner agréable. Conviviale. elle sert son assiette puis se sert avant de retourner dans la cuisine pour chercher son verre de vin et une bouteille pour le dîner.

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Abel a beau être un chirurgien plutôt doué, jouer avec la vie et la mort chaque jour de sa vie. Venir en aide à des gens qu’il ne connaît ni d’Ève, ni d’Adam, il ne se sent pas tellement équipé pour venir affronter son ex-femme, parce qu’il sait que Bonnie aura toujours cette aura autour d’elle, cette attraction qu’elle exerce sur lui, malgré les années de séparation, malgré le fait qu’un jour, elle était son centre du monde. Il sait, qu’il aimera toujours cette femme, et le fait qu’il sait tout ça, ça ne le rend pas plus fort, au contraire, il a l’impression d’être faible face à elle, donc il se cache derrière ce masque de sarcasme et il fait exprès de la faire fâché, parce que c’est plus facile pour lui de ne pas avoir envie de la serrer dans ses bras et de l’aimer encore une fois. Elle a choisi de partir il y a quinze ans, pour des raisons qui lui sont propres, sachant qu’il n’avait pas de temps, qu’il travaillait comme un dingue pour subvenir le mieux possible aux besoins de sa famille. Sauf qu’en même temps, il ne savait pas jouer a l’invité parfait quand il allait chez son ex-femme, ils ont beaucoup trop partagé pour qu’il joue les p’its gars intimidé et qu’il ne fasse pas comme s’il était chez lui, après tout, ils se connaissent depuis beaucoup trop longtemps pour ça, la preuve, il savait où regarder pour trouver ce dont il avait besoin pour dresser la table. Il lève les yeux au ciel quand elle se met à bougonner, il sait exactement le genre de mot qui sortirait de la bouche de la sexologue avant même qu’elle ne les prononce. C’était toujours elle qui s’occupait des préparatifs des fêtes, toujours elle qui mettait un point d’honneur à ce que tout le monde se réunisse pour fêter en famille. “Bah, cette fête ne m’a pas tant manqué les années que je ne l’ai pas fêter.” Dit-il en ronchonnant alors qu’il va se chercher une bière qu’elle n’a même pas daigné lui sortir. Puis il regarde sur le frigo pour voir les suggestions de menus qu’elle avait préparé à son attention, il ne savait même pas pourquoi elle lui demandait son avis, elle allait sûrement faire à sa tête encore une fois et choisir tout elle-même sous prétexte que les haricots n’allait pas bien avec le gâteau aux fruits… Enfin, il ne ferait pas tout une esclandre pour un simple menu non ? Il l'étudia tranquillement alors que son ventre se mettait à gargouiller, il ne fêtait peut-être pas thanksgiving, mais le repas qui accompagnait cette fête était toujours délicieux, même si après ils mangeaient de la dinde pendant une semaine entière. “Je prends rarement le temps de regarder ce qu’il y a dans mon assiette, si c’est de la viande ou non, alors je suppose que oui. ” Il continue de regarder alors qu’elle s’active encore derrière lui, puis quand elle amène la soupe à la table, il se dirige vers celle-ci à son tour et prend place. “En vrai, pourquoi on y va pas de manière traditionnelle pour les accompagnements ? La purée de pommes de terres, les haricots et ne faut pas oublier les rolls ! ” Probablement la partie préférée de Abel, avec la purée et la sauce qui recouvre le tout. Il attendait qu’elle vienne le rejoindre à la table et qu’elle arrête de faire la girouette un peu partout. “ Est-ce que tu te mets dans cet état à cause que je suis avec vous cette année ? J’ai l’impression que tu as peur que je gâche tout, pourquoi tu m’invite si c’est pour avoir peur de ma manière d’agir ?”

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Cuisiner avait quelque chose de relaxant pour Bonnie, en dehors du verre de vin qu'elle avait l'habitude de toujours avoir à portée de main dans sa main, c'était son activité favorite. Il y avait quelque chose de simple, de calmant et qui lui permettait de se recentrer. Elle n'avait pas forcément des grands talents cuisinier, mais Bonnie aimait s'atteler à la tâche quand il s'agissait de nourrir les gens dans sa vie. Et malgré tous les griefs qu'elle pouvait avoir avec Abel, elle tenait à ce qu'il reparte de là nourri et au moins content du repas. Aussi, malgré sa proximité et ses piques, la brune restait concentrée sur ce qu'elle faisait. C'était aussi sa façon de ne pas s'emporter plus que de mesure face au comportement belligérant de son ex mari. Dans la même minute, Abel se montrait désagréable puis redevenait l'homme qu'elle avait épousé plus de 27 ans auparavant. Le paradoxe était perturbant et la sexologue n'avait pas envie de se laisser embarquer dans une crise à son encontre ce soir. Pas chez elle, pas quand elle essayait de faire plaisir à ses filles avec ce dîner. Bonnie aurait donné tout ce qu'elle voulait à ses deux filles et si il fallait qu'elle s'entende avec Abel pour 2h à Thanksgiving, elle ferait son maximum... quitte à en souffrir. Et à ronger son frein. S'il la laissait faire. Pour un médecin c'est mal de ne pas suivre ce que tu mets dans ton estomac, Amore. le petit nom passe ses lèvres sans qu'elle ne fasse attention et attrapant son verre de vin, Bonnie noie la nostalgie dans un peu d'alcool et retourne à ses plats. La soupe étant prête, elle la sert dans les assiettes sans vraiment jeter de regard à l'homme qui lui donne l'impression d'être à la fois plus à la maison que jamais mais en même temps la tendait tant. Il était ce qu'elle avait de plus précieux dans ce monde et était aussi la seule chose qui la stressait au quotidien. Son retour à Klamath Falls lui avait donné plus de tension en quelques jours que beaucoup d'autres situations n'avaient pu le faire avant ça.On peut avoir des éléments traditionnels bien sûr. elle le laisse s'asseoir et va chercher une des deux feuilles de menu avant de récupérer un stylo sur la table basse. Posant le tout sur la table à manger, elle le regarde, souffle et s'assied enfin. Sa légère hyperactivité était presque totalement la faute de la présence de l'homme qui lui faisait face, elle le savait. Mais le voir s'égayer à l'idée de manger certains plats la fait sourire malgré elle en s'asseyant et elle boit un peu de vin avant de noter ses préférences au bas de la feuille de papier. Aucun autre commentaire sur le menu ? tu mangeras tout ce que je cuisine je suppose.. et non. Enfin.. Bonnie pose les yeux sur son assiette et pince les lèvres avant de lever les yeux sur lui en essayant de rester composer, le visage un peu fermé. Les filles méritent un Thanksgiving en famille, avec leur père. Et un minimum d'harmonie. J'ai envie d'essayer pour elle. Et j'ai pas peur qu... c'est pas toi le problème. Enfin si. Mais pas totalement. reposant les yeux sur son assiette, Bonnie se met à remuer la soupe sans trop de conviction. L'agacement qu'il lui faisait ressentir, la tension qui traversait son corps en sa présence, la nostalgie et le désir, le calme et la tempête, tout l'épuisait et la rendait aussi bien triste qu'irritable. Et elle savait que c'était ça, plus que tout qui mettait le repas en danger. Qu'il éveille la bête qui rampait sous sa peau, attendant une remarque pour qu'elle lui saute au cou, alors qu'au fond la brune n'en avait pas vraiment envie. Elle aurait adoré passer une soirée sans vouloir l'envoyer chier. Juste une soirée à retrouver l'homme dont elle était tombée amoureuse sans la peur de quand l'engueulade arriverait. Une heure de paix entre eux. Tu me tends. Et donc la moindre phrase sortant de ta bouche me fait peur. Et je m'emporte. Donc autant ta faute que la mienne je suppose. dit-elle avant de commencer à manger, les yeux rivés sur son assiette.

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Il y avait longtemps que Abel n’avait pas été dans une cuisine en compagnie de Bonnie, il y avait longtemps aussi qu’il n’était pas rester seul dans la même pièce que son ex-femme. Il avait une impression de revenir en arrière, avant quand ils n’étaient que tout les deux, avant même que les filles n’arrivent. Il repense au bonheur qu’il partageait et il se dit finalement, qu’il aimerait parfois pouvoir revenir en arrière, il lui est si simple d’avoir son coeur qui palpite à cause de cette femme, facile de l’aimer encore malgré la rancoeur des dernières années, malgré le mal qu’il a ressenti lors de leur divorce. Ce qui était compliqué maintenant, c’était de savoir comment agir quand elle était dans les parages, parfois il avait l’impression d’avoir la Bonnie dont il était tombé amoureux, d’autres fois c’était cette femme dont il ignorait tout et ce soir, il lui semblait que c’était un mélange des deux, comme si elle voulait le pousser à bout et a la fois le retrouver. “L’important c’est surtout de manger pour tenir, je n’ai pas le temps de cuisiner vraiment.” Puis, cuisiner pour lui seul, il a toujours trouvé ça déprimant. Il faisait des efforts quand ils étaient ensemble, mais il faut dire que maintenant, il a toujours quelques plats congelés sous la main et des trucs qui se mangent rapidement sans trop de préparation. Il n’est pas trop difficile, mais il est toujours content de manger autre chose, ou un vrai repas maison. Il ne relève pas le petit nom qu’elle lui donne, parce que ça toujours été naturel entre eux, malgré le divorce de se donner des noms. Bon, ils n’ont pas toujours été très gentils, mais ça fait partie du jeu. Après avoir jeté un oeil au menu, il va à la table avec sa bière et il en prend une gorgée alors qu’elle vient servir la soupe. Il la regarde se mouvoir dans cette cuisine avec aisance et se dit qu’elle ressemble encore beaucoup à cette jeune femme qu’il aimait, celle qui le faisait sentir à la maison par sa simple présence. Elle s’installe et il hoche la tête à la mention des accompagnements plus traditionnels. Il porte la première cuillère de soupe à sa bouche, essayant surtout de ne pas se brûler avec le bouillon. “Non, tu as déjà pensé à tout, je ne vois pas ce que je pourrais ajouter de plus en vrai et depuis quand je ne mange pas ce que j’ai dans mon assiette ? ” Il hausse un sourcil, continuant de manger la soupe qui est devant lui, il ne s’était pas rendu compte à quel point il avait faim avant d’arriver ici. Il essaye de comprendre ce qu’elle veut dire, par ce n’est pas lui le problème mais si…. Il n’ajoute rien, il ne va pas lui faciliter la tâche non plus, elle va encore lui sortir qu’il est désagréable et ça, il en a soupé de ce reproche. Il lui jette un oeil de temps en temps, se concentrant sur le plat devant lui. Il sait que s’il ne dit rien ce ne sera pas mieux que s’il dit quoi que ce soit. Leur communication est quelque peu défaillante depuis le divorce et il ne fait rien pour aider la cause. Il soupire, pose la cuillère avant de placer ses coudes sur la table et de poser son menton sur l’une de ses paumes ouvertes. “Donc, ce que je comprends, c’est que tu veux que je sois là pour les filles, même si toi tu n’as pas vraiment envie de me voir, parce que tu anticipes chaque paroles que je dis. En gros, tu voudrais que je sois là pour elle, mais que je ne fasse que répondre sans ajouter rien de plus… C’est pas tellement facile à comprendre non en effet. ” Il soupire, il n’y a pas de formule magique et leur entente qui était si facile avant est maintenant reléguée aux oubliettes. “C’est vrai en 15 ans je suis devenu un vrai homme des cavernes qui n’a aucune façon.” Il lève les yeux au ciel avant de retourner à sa soupe, ce commentaire n'était pas obligatoire, mais elle le piquait encore en disant qu’il la tendait dès qu’il ouvrait la bouche.

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Leur dynamique est comme celle d'un couple mais cassé. Il y a tant de choses qui lui rappellent leur début, tant de détails qui lui rappellent leurs belles années et tout ces petits extras qui sont la preuve qu'ils ont bien divorcé et avec ça perdus l'inertie initiale de leur relation. Un pet dans la mécanique de leur couple, dans ce truc qui était si évident avant et maintenant ressemble à un champ de bataille avec pour seule zone de confort est la parentalité. Les filles comme lieu de répit dans les problèmes qu'ils rencontrent, seul espace de répit où tous les deux arrivent à s'entendre. Leur amour est malade et gangréné par des rancœurs difficiles à identifier, mais leur amour pour leurs filles est encore intact, intouchable et jamais abîmé par les peines qu'ils se sont causés. Et quand Bonnie finit par s'asseoir face à Abel pour dîner, c'est avec cette pensée en tête, cette dure vérité lui contraignant les tripes. L'idée qu'ils sont devenus ça, deux êtres chacun de leur côté de la table, à se regarder sans se voir, à tenter de jeter des perches, des petits surnoms affectueux et des remarques qui se veulent agréables mais sans savoir comment faire. Comme s'ils ne parlaient plus la même langue et avait perdu leur traducteur automatique. Des inconnus qui se sont un jour connu si intimement et qui ne savaient plus communiquer à présent je veux juste être sûr que ça te va. tu n'es pas un invité dans notre famille Abel.. à thanksgiving on est.. une famille. le mot lui paraît étrange mais elle se doit de le dire, qu'il ne pense pas qu'elle l'inclue dans ce dîner comme un étranger, comme un intrus, un visiteur qui s'en ira définitivement après. Il s'agit du père de ses enfants, de son ex mari, de son premier et seul grand amour, Bonnie ne peut le traiter comme un intrus à un repas dit de famille. Alors elle laisse les mots en suspension entre eux et boit un peu avant de se mettre à manger, des mots moins agréables à dire et à entendre passant ses lèvres. La réaction d'Abel l'arrête dans son mouvement alors qu'elle menait sa cuillère de soupe à sa bouche. c'est pas... Bonnie repose sa cuillère et descend tout son verre de vin avant de se lever j'ai l'impression que je ne dis jamais ce qu'il faut quand je suis autour de toi. comme là tout de suite. chaque fois que tu me réponds je me demande où j'ai merdé okay ? donc oui, je veux que tu viennes pour elles mais qu'on ne se parle pas parce que je veux leur offrir un soir en famille où on ne s'embrouille pas. elle lui tourne le dos et va chercher la bouteille de vin qu'elle voulait ouvrir. Au passage elle en profite pour laisser échapper un râle agacé, sentant qu'elle ne fera pas un dîner entier dans ces conditions mais doit se forcer. Même quand il en rajoute et lui fait faire volte-face, le fixant avant une amertume qu'elle a du mal à dissimuler alors qu'il s'est remis à manger. Elle serre les dents Bonnie, elle pince les lèvres Bonnie, elle retient le venin Bonnie et surtout elle fait le deuil des quelques caresses et douceurs qu'elle ressentait quelques minutes auparavant en sa présence. Comme avant. Elle a envie de chialer Bonnie. Mais elle ne laisse pas son corps décidé pour son coeur et se retourne en lâchant un c'est à se demander. avant d'attraper sa bouteille de blanc préféré. Importé de France, il devrait rester pour les occasions. Mais il lui faut ça pour un joint et avec Monsieur le Docteur si sérieux sous son toit, la brune préfère éviter. Même vapoter n'est pas une option. Elle aurait besoin d'aller dans la salle d'hiver, là où elle se pose pour éviter de répandre ces odeurs partout dans la maison et leur résidus aussi... Donc elle choisit l'alcool. Autre vice qui la fait tenir quand ses nerfs lâchent. Elle prend son temps pour ouvrir la bouteille en se parlant à elle même, tentant de se calmer tout ce que je veux c'est deux heures à dîner qui rendent mes filles heureuses.. juste deux heures..

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S'il y avait quelque chose dont Abel était sur, c'est qu'il n'aurait fait d'enfants avec une autre femme que Bonnie. Elle était la seule avec qui il s'était vu vivre une vie de famille, même si depuis quinze ans, sa famille n'existait plus réellement. Ils avaient perdu cette flamme qui les connectait, cette flamme qu'ils avaient entretenue ensemble pendant près de vingt ans. Maintenant, quand ils se voyaient, il n'y avait plus cette alchimie, cette sensation de bien-être. Il se sentait tendu, sur la défensive, parce qu'il ne savait plus comment approcher cette femme qu'il aimait encore autant. Il y aura toujours quelque chose pour elle, et ca lui faisait mal parfois de voir à quel point ils étaient incapable de retrouver cette facilité de communiquer ensemble, comme lors de leur nuits d'amour quand ils ont aménager ensemble la premiere fois. Maintenant, ça ne ressemblait plus à rien, il n'y avait que reproches et petites phrases pour faire sortir l'autre de ses gonds. Pourtant, il y avait encore de l'affection par moment, il ne savait pas toujours comment s'y prendre avec son ex-femme au final. Son regard dériva vers la brune, le mot famille était venu l'atteindre en plein coeur. Une famille… Alors qu'il vivait loins d'elles trois, alors qu'elle était partie, le laissant seul la-bas avec ses études et sa résidence, alors qu'elle avait pris ses deux raisons de vivre. Ils n'étaient plus une famille depuis tellement longtemps, il n'était qu'une pièce détachée."Une famille ? On était une famille, on ne l'est plus vraiment depuis trop longtemps déjà." Il lui en a voulu, il a eu mal pendant tellement longtemps, il n'aurait rien pu faire de plus pour la retenir alors qu'il devait se concentrer sur sa résidence, finir ce pourquoi il avait sacrifié sa relation, s'il n'avait pas terminé tout ça, rien n'aurait eu du sens. Il sait que son attitude ne l'aide pas en ce moment, qu'il n'aide pas Bonnie non plus à garder son calme. Elle se lève et va chercher une bouteille de vin, son râle indique qu'il a réussi à la faire réagir. "Quel beau portrait de famille, deux personnes qui s'ignorent complètement et qui ne leur adressent la parole qu'à elle. Puis comme si c'était toujours moi qui foutait la merde a cause de mes réponses. C'est facile de mettre le tort à celui qui n'était pas là." Il était loin de croire que c'était une bonne idée de faire ce repas, mais il avait accepté pour les filles, c'était elle qui était venu lui demander de le faire, mais elle n'avait pas vraiment envie de le voir Bonnie, elle ne voulait pas vraiment qu'il soit là en ville. Il se lève, le chirurgien a du mal à garder son calme, elle a encore une fois réussi à le faire réagir. "Je suis peut-être trop imbécile pour être capable de me taire pendant deux heures si tu penses que je suis pas mieux qu'un homme des cavernes qui n'a aucune manière." Il se dirige vers la porte, il a besoin de prendre de l'air, il enfile ses chaussures rapidement, il ne partira pas. Sauf que là, c'est trop pour lui. Elle est ou cette légèreté qu'il ressentait au début de la soirée, le trouble qu'il avait senti chez elle à son contact ? Quand est-ce qu'ils allaient pouvoir se parler sans se sauter à la gorge ?

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Les mots la piquent. Encore pire, ils la blessent. Dans cet espace entre ses cotes, qui va jusqu'à son coeur, où les nerfs sont tendres mais aussi particulièrement sensibles. Où se cache ses peines, sa peur et tout ce qui fait qu'elle est incapable de tenir une conversation avec lui sans vouloir lui bloquer le passage vers ses émotions. Il n'a plus la clé de son coeur, c'est ce qu'elle essaie de se dire, se répéter. Mais quand elle l'entend, puis que sa voix s'éloigne après un bruit de chaise, Bonnie repose son verre et se dépêche vers la salle à manger. Elle n'a pas tout écouté, elle avait mal par le seul ton et son déni total de l'existence de leur famille encore. qu... qu'est-ce.. elle marche vers l'entrée, espérant ne pas être trop tard. Mais il a déjà commencé à remettre ses chaussures et semble près à partir et le coeur de la brune se serre dans sa poitrine. Douloureuse et perdue elle ouvre la bouche puis la referme puis réussit à dire  je suis désolée Abel. S'il.. te plaît. Pars pas. sa voix se brise sur ses dernières syllabes et une part d'elle à envie de s'emporter, s'énerver, comment ose-t-il choisir la fuite quand tout ce qu'elle essaie de lui faire comprendre c'est qu'ils ne doivent plus fuir ? mais d'un autre côté elle le comprend. Bonnie a beau dire qu'elle veut un Thanksgiving tranquille, en famille, où les filles passeront un bon moment, elle ne donne aucune raison à Abel d'y croire. Aucune raison de penser que les choses se passeront bien ou qu'elle lui fait confiance. Parce qu'elle ne lui fait pas totalement confiance, qu'une grosse partie d'elle même le pense vraiment coupable et de ses humeurs et des choses qu'ils n'arrivent plus à se dire sans s'énerver. Comme si elle était dans une attente constante de la prochaine chose qu'il fera mal. je veux vraiment que le dîner se passe bien... je sais pas pourquoi.. je veux juste.. sa voix faiblit et elle ne sait pas si c'est de la peine, de la peur ou simplement de la colère déguisée qui naît au fond de son estomac. Il est le seul chaînon manquant pour faire plaisir à ses filles et l'idée de ne pas arriver à leur offrir la rend désespérée et complètement inadéquate. De tout ce qu'elle a choisi de faire pour ses filles, voilà le petit truc qu'elle n'arrive pas à réussir pour leur bien.  pardon Abel. on peut réessayer ?