(abel #2) midnight rain

midnight rain
w/ @Abel Moore
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- 29 décembre 2023 -

Le livre qu'elle lisait avant de s'endormir sur le canapé était face au sol à côté de sa tasse de thé et Bonnie s'éveillait difficilement de la sieste de 4h qu'elle avait fait. Le chalet autour d'elle était quasiment dans le noir et quand elle jeta un oeil à sa montre elle comprit pourquoi. 19h24. Elle s'était posée dans le canapé pour lui dans l'après midi et son manque de sommeil depuis 3 semaines l'avait tout simplement rattrapé. En l'espace de quelques minutes après avoir posé sa tête sur les coussins et s'être cachée dans le plaid, elle avait sombré. A présent Bonnie se retrouvait à chercher son chemin dans le petit salon à la lumière de son téléphone, qui ne lui servait que d'alarmes depuis son arrivée vu qu'elle était en mode avion. 4 jours qu'elle était là et Bonnie commençait à connaître les lieux par coeur - le chalet faisant au mieux 1/5 de la taille de sa maison à Klamath Falls. Mais dans le noir, ses repères étaient vite perdus. Une fois la lumière du salon allumée, elle renfila le pull qu'elle avait retiré dans l'après midi, et s'attela à mettre du feu dans le poêle qui chauffait la pièce. Loin des maisons luxueuses ou des resorts où elle avait pu prendre ses vacances par le passé, le petit chalet caché dans la forêt à quelques heures de Klamath Falls, était cosy tout en nécessitant un peu plus de travaux manuels. Pas de service de chambre ou de chauffage automatique. Pas de cuisinier personnel ou même de livraison à domicile. Elle devait cuisiner pour elle même, surveiller le feu dans le poële et les lits n'étaient pas du grand luxe. Mais c'était confortable. Et au fond c'est ce qui comptait le plus pour elle ces jours ci. Bonnie avait craqué pour ce petit coin de repos parce qu'elle n'avait pas fait une vraie nuit complète depuis 3 semaines - à part le soir où elle avait pu dormir à nouveau avec Abel au retour de l'hôpital. Son coeur et son corps étaient lourds et comme elle n'avait aucun client, la thérapeute avait décidé de prendre un peu de distance et dormir.. mais les nuits restaient courtes et sans repos. Elle était rongée par les évènements récents et surtout par le silence d'Abel depuis 10 jours. La lettre qu'elle lui avait écrite, 9 pages de pures confessions, était entre ses mains depuis 10 jours et son silence était si pesant que Bonnie avait préféré quitté la ville qu'attendre en vain. Pas qu'elle attende son pardon. Elle avait abandonné l'idée. Elle était convaincue qu'il lirait ses mots, sa version de leur passé commun, et la détesterait pour chaque phrase. Mais elle devait lui dire... tout. Qu'il sache qui elle était, combien elle souffrait et ce qui se passait en elle chaque jour que dieu faisait. Une vie intérieure qu'elle ne lui avait jamais partagé et qui semblait aujourd'hui être le minimum. Une honnêteté nécessaire. j'aurai du garder une copie.. se dit-elle à elle même en essuyant une larme naissante au coin de ses yeux. Elle referme la porte du poële avant de sembler voir des lumières de phares de voiture dehors. Fronçant les sourcils, elle garde le tisonnier avec lequel elle alimentait les braises et attend de voir si quelqu'un vient à la porte. Peut être le propriétaire ? ou un local venu prévenir d'un problème ? il n'était pas si tard après tout et il neigeait un peu. Mais avant qu'elle ne continue la liste des cas possibles, elle entendit frapper fort et son nom être crié à la porte. Sursautant Bonnie se dirigea vers une fenêtre pour découvrir qu'il s'agissait d'une voiture qu'elle avait déjà vu. Et quand elle alla ouvrir enfin, la brune fut surprise de trouver Abel sur le pas de la porte. Ab.. Qu'est-ce... Elle le regardait, perdue et surprise, serrant ses bras contre elle, surprise par le froid extérieur alors que l'intérieur avait bien gardé la chaleur de la journée.

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- 29 décembre 2023 -

Depuis la lecture de la lettre que Bonnie lui a laissé, Abel s’était un peu renfermé sur lui. Il avait besoin de temps pour assimiler ce qu’il avait lu, lettre qu’il n’avait pas été capable de lire d’un bout à l’autre d’un trait, il avait eu besoin de quelques pauses. Les mots contenus dans cette lettre l’ont chamboulée et l’ont fait revenir vingt ans en arrière et ce non sans un pincement au cœur. Elle n’avait pas eu tort en disant que c’était lorsqu’il commençait son internat qu’il avait commencé à ne plus la comprendre. Pendant qu’il devait faire ses preuves, prouver à tout le monde qu’il avait ce qu’il fallait pour devenir chirurgien, ne pas être l’un des huit à qui lâchait pour une branche plus facile. Il se souvenait comme si c’était hier la première fois qu’il avait mis les pieds dans une salle d’opération en tant qu’interne. Il se souvenait des mots qui avait été dit, comme quoi ces sept  prochaines années seraient les pires ou les meilleures de sa vie. Il se souvenait du visage de chaque personne qui étaient avec lui à ce moment et il réalise vingt ans plus tard, que ces années ont effectivement été les pires et les meilleures de sa vie. La naissance de ses filles sont les jours les plus heureux de sa vie, incomparable avec ce qu’il a vécu par la suite. Il ne sait pas encore s’il aurait préféré qu’elle lui dise de vive voix tout ce qu’elle a pu lui écrire dans cette lettre, au moins par écrit, il peut assimiler à son rythme tout ce qu’elle a pu lui écrire. Plusieurs jours se sont écoulés depuis qu’il a lu ces mots. Plusieurs jours ou le sommeil la fuit, qu’il s’est investi un peu plus dans son travail, jusqu’à ce qu’il tombe et dorme presque une journée entière, se réveillant aussi épuisé que quand il s’est couché. Plusieurs jours se sont écoulés sans qu’il ne lui écrive, bien qu’ils se soient vu tous les quatre pour se donner leurs présents. L’ambiance n’était pas à la joie dans son cœur à lui, puis il était parti, Noël n’était pas exempt de boulot dans son cas, et puis tant qu’il était au travail, il ne réfléchissait pas à tout ça. Puis, quand il a eu le courage de lui écrire, ses messages sont restés sans réponse. Pas même en vu. C’est Cassie qui lui a dit ou sa mère était et il a pris la route, ayant besoin de savoir qu’elle était bien. Il était parti sans vraiment rien, ne sachant pas comment la rencontre se ferait entre eux. De toute façon, il avait toujours un sac avec un peu de rechange dans le coffre de son suv. Il fait sombre quand il arrive au chalet, il ne sait toujours pas comment il va aborder ses vingt dernières années avec elle, ni comment il sera reçu. Il n’a pas été capable de lui écrire un seul mot. Il sort de son véhicule et marche d’un pas décidé vers l’entrée du chalet et tape contre la porte en criant son nom. Il craint le pire, en espérant quand même qu’elle lui ouvre et quand elle le fait, le tambourinement de son cœur se calme légèrement, alors qu’il se serre à la fois en la voyant comme ça. « T’as pas le droit de m’écrire ce genre de truc et disparaître comme ça, t’as pas le droit de me faire peur comme ça ! » L’inquiétude pouvait se lire sur ses traits, son visage mal rasé, les yeux cernés. Il la regardait dans les yeux alors qu’elle serrait ses bras autour de son corps. Il venait de passer presque dix jours entiers à ne penser qu’à ces mots qu’elle lui avait laissés, la croisant seulement le jour de Noël pour après s’enfermé. Cassie avait été la seule qui savait qu’il n’allait pas en dehors de Bonnie, puisqu’elle vivait avec lui. Elle comprenait souvent plus que ce qu’on lui disait. Maintenant que son ex-femme était devant lui, le serrement de son cœur lui faisait encore plus mal. Son souffle créait de la petite fumée blanche à chaque fois qu’il ouvrait la bouche pour respirer. « Je suis prêt à parler, je peux entrer ? » Normalement, il serait entré sans même demander la permission, mais c’était différent maintenant qu’il avait lu ce qui les avaient séparé!

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- 29 décembre 2023 -

La lettre aurait aussi bien pu être une conversation. Mais quand elle avait parlé avec Haley, répondu aux questions de sa fille, inquiète et surtout en pleine incompréhension, Bonnie avait réalisé qu'elle était incapable de pratiquer l'exercice une fois de plus devant Abel. Car il avait des détails qu'elle n'avait pas révélé à Haley qu'elle se devait de partager à son ex-mari. Expliquer les pensées qu'elle avait pu avoir, dans le cas de leur conversation entre mère et fille aurait pu sembler culpabilisant. Dans le cas de l'homme qu'elle aimait c'était une manière de se mettre à nue. Elle ne voulait pas qu'il s'inquiète mais elle voulait être transparente. Sauf qu'elle n'avait pas mesurée la portée des mots qu'elle avait partagé. Le poids qu'ils avaient, auraient sur l'homme qu'elle se refusait de voir la détester. Alors le voir là, à la porte de son refuge, de cette parenthèse qu'elle s'est offerte, loin de la réalité, la surprend jusqu'à ce qu'il parle et qu'elle comprenne. Bien sûr ça ne l'avait pas effleuré. Elle était épuisée et triste, certes mais ce n'était pas le type de tristese qui l'aurait amené à faire un choix radical. Bonnie avait une conscience aiguisée de la différence entre son désespoir et ses peines quotidiennes. je suis désolée.. j'ai prévenu les filles je savais pas si.. désolée. elle bredouille, gênée et continuant de serrer ses bras autour d'elle avant de se rendre compte qu'il n'est pas entré. Qu'il n'a pas agit comme il le fait toujours. Et son visage.. le coeur de la brune se serrer et elle pourrait pleurer juste en voyant le résultat de ses choix présents et passés. Mais il demande à rentrer, à parler et soudain elle sent son regard le fixer, optimiste ou au moins plein d'espoir et elle hoche vivement la tête en décalant pour qu'il entre. Elle ferme la porte derrière lui et allume rapidement la lumière de l'entrée. je faisais du feu, va dans le canapé te réchauffer ! Je vais te chercher un plaid ! elle disparaît dans une pièce et revient avec un plaid mais elle s'arrête nette en se rendant véritablement compte qu'il est là. Qu'il a choisi de lui parler. Surtout de la retrouver. Pas qu'elle ait fui, elle voulait juste se reposer.. mais son coeur ne sait s'il doit fondre ou se serrer en l'observant. Abel lui semble si proche et si éloigné à la fois dans ce moment suspendu qu'elle n'ose dire quoique ce soir. Peur qu'il soit le fruit de son imagination. D'un manque de sommeil trop conséquent. Une illusion, hallucination très réaliste à qui elle veut demander s'il la déteste. Si elle a tout gaché, une fois encore.
Le plaid dans les bras bonnie le fixe et sent ses yeux s'embrumés de larmes silencieuses.

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- 29 décembre 2023 -

Abel a eu du mal pendant plusieurs jours, la veille, quand il a terminé sa garde il s’était effondré de sommeil, incapable de penser à quoi que ce soit, son cerveau en compote. Pourtant, il n’avait pas l’impression d’être vraiment reposé, pas tant que cette histoire ne serait pas réglé. Il est parti en pleine après-midi, arrêtant seulement à mi-chemin pour se prendre un café, il avait besoin d’une dose de caféine pour être capable de tenir la route. Il est venu d’une traite si on ne compte pas l’arrêt café, cherchant dans sa tête la façon dont il allait abordé lui sa version de l’histoire, ce qu’il allait lui dire, comment, il ne pensait pas avoir rien à lui pardonner, si ce n’est le fait de ne pas lui avoir parler, ils auraient pu éviter un divorce, il était presque certain de ça. Est-ce qu’il pouvait lui reprocher ce qu’elle avait fait ? Pas vraiment, il la croyait quand elle disait qu’elle ne l’avait pas trompé, il ne la croyait pas capable de lui faire ça ! Puis la, maintenant qu’il est face à elle, il a l’impression que les mots se coincent dans sa gorge, il a eu peur qu’elle ne fasse une bêtise, ses mots à la fin lui avaient fait craindre le pire. « Cassie m’a dit… ce matin. » qu’il murmure sans bouger du pas de la porte. Un moment de silence entre eux avant qu’il lui avoue être prêt à parler. Il hoche la tête et entre alors qu’elle referme derrière lui, ils ne restent pas longtemps dans le noir avant qu’elle n’éclaire l’entrée. Il se déchausse machinalement avant de s’avancer dans le salon. Le regard qui fait le tour de la pièce, l’endroit n’est pas très grand, mais chaleureux. Il ne sait pas si c’est la bonne chose. Si elle voulait qu’il vienne jusqu’ici pour la retrouver ou si elle aurait préféré être seule. Il est maintenant près du divan, mais ne s’est pas assis et son regard finit par revenir sur elle alors qu’elle tient le plaid contre elle, immobile. Il murmure alors, de manière à ce qu’elle le comprenne. « Lors de ma première journée comme interne. Tu m’as fait un petit déjeuner, tu m’as félicité et souhaiter bonne chance pour mon premier 48h. Ce matin-là, j’étais mort de trouille, j’avais peur d’échouer de ne pas pouvoir vraiment devenir chirurgien. D’avoir gâché toutes ces années dans des études coûteuses , que mes parents n’avaient pas pu me payer. Je ne te l’ai pas dit. Puis quand je suis arrivé là-bas, on a eu droit à un discours en entrant dans la salle d’opération. Comme quoi on devait bien observer les visages autour de nous, que la plupart ne resterait pas. Ce jour-là, je ne croyais pas qu’un jour se serait ton visage que je ne verrais plus, que les filles non plus je ne les verrais plus tous les jours. » Il baisse la tête et finit par s’asseoir sur le divan, son regard se portant sur le poêle à bois, il avait la gorge serrée par l’émotion. « À la fin, il n’y avait que moi Jaynee, tu dois sûrement te souvenir d’elle. Elle est la meilleure amie que j’ai pu avoir à l’hôpital. Elle m’a toujours poussé à donner le maximum de moi. C’est aussi elle qui m’a aidé quand tu es partie. Nous étions constamment en compétition, on devait se démarquer et faire nos preuves. Les internes qui ne le faisaient pas, qui partait avant les autres n’ont pas terminé ces sept ans. J’ai été le premier de ma promotion à pouvoir faire une chirurgie seul en tant que premier chirurgien. Je me disais que les efforts en valaient le coup. Je ne savais pas que tes études ne te plaisaient pas tant. J’aurais compris tu sais, vivant mon rêve, je ne souhaitais rien de moins pour toi. » Il soupire et ferme les yeux, les frottant un instant pour essayer de garder contenance. Il avait conscience qu’il n’avait pas de ligne directrice dans ses paroles, mentionnant ses souvenirs et mêlant des réponses à sa lettre en même temps. Puis il reporte son attention sur elle, puis tapote le coussin près de lui pour qu’elle vienne le rejoindre et ne reste pas debout. « Ta lettre a été difficile à lire, mais je ne suis pas en colère contre toi, sauf que tu dois entendre ce qu’était ma réalité à cette époque. » Il se cale un peu plus confortablement, sans être complètement à son aise.

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- 29 décembre 2023 -

Les larmes ne coulent pas, elles lui bordent juste les yeux de Bonnie qui gardent les yeux fixés sur Abel. Mi-effrayée, mi-désespérée, la quarantenaire le regarde en se demandant ce qu'il va se passer, ce qu'il va dire, ce qu'il va faire. Le simple fait de le voir là, dans ce salon qu'elle avait appris à faire sien pour la semaine, petit, cosy et si différent de sa vie habituelle, la perturbe et la stresse. Et en même temps, Bonnie n'a qu'une envie c'est le toucher, lui prendre la main, savoir qu'il est réel et ne va pas l'abandonner. Mais soudain il se met à parler et elle reste bloqué devant lui, serrant le plaid contre son corps. Il parle et la brune a l'impression d'avoir la vingtaine à nouveau. Le souvenir est limpide, clair comme si elle lui avait servi le dit petit déjeuner le matin même. Il avait l'air excité, heureux d'enfin toucher à son but. Il avait les traces d'une nuit potentiellement courte sur le visage mais elle l'avait trouvé comme d'habitude. Son petit déjeuner préféré, rien de fou, juste de quoi s'assurer qu'il tiendrait jusqu'à son prochain repas. Des pancakes, un café, des oeufs et quelques tomates vertes frites qu'elle aimait fait quand l'occasion s'y prêtait. Avec ça elle lui avait mis un muffin préparé la veille et l'avait embrassé. Tu es le meilleur, je suis extrêmement fière de toi... mon beau chirurgien les mots étaient dit avec tout l'amour du monde. Elle avait tout l'amour du monde pour lui. Les images lui reviennent, du rire de Haley en serrant la jambe de son père avant qu'il s'en aille, au bain qu'elle avait donné à Cassiopée juste après son départ. Aux larmes qu'elle avait laissé échappé devant la baignoire en se rendant compte que c'était le début d'une période d'absence intense d'Abel et qu'elle passerait les prochaines années à le voir partir constamment. Mais jamais elle n'avait supposé que ces jours difficiles pour elle, l'étaient pour lui. Sa passion, son objectif, son rêve.. il vivait son rêve. Bonnie pensait qu'alors tout ne pouvait qu'aller bien. Quand il s’assoit et évoque d'autres éléments de ses années, le coeur de la brune se serre encore plus parce qu'elle apprend alors combien il a souffert. Pas juste du divorce. Du reste. De tout ce qu'elle ne savait pas. Comme s'il l'avait protégé de sa douleur pendant qu'elle le protégeait de la sienne. Ne voulant pas abîmer le bonheur qu'ils avaient en la présence de l'autre. Bloqué sur place, elle ressasse ses souvenirs, à la recherche de signes, de traces, d'indices qu'elle n'aurait pas vu, pas su interpréter, qui lui auraient échappés à l'époque.
Le tapotement sur le canapé la sort de ses pensées et elle hoche la tête en s'approchant, biche frêle et effrayée, comme prise dans les phares d'une voiture, elle ne sait pas ce qui va lui arriver. Son cœur est triste, son âme ébranlée et son esprit en plein rush à la recherche du moindre souvenir de ce qu'il raconte. S'asseoir à côté de lui la fait sentir petite et fragile, mais elle prend tout de même le temps de poser le plaid sur lui, ne voulant pas qu'il ait froid. Puis elle se recroqueville, jambes contre sa poitrine, à l'autre extrémité du canapé, un plaid sur les jambes et les yeux sur le poêle. Elle ne peut plus le regarder, mais elle veut l'écouter. Je... ne savais pas.. q.. que c'était si dur pour toi. Je.. les mots sont hésitant puis Bonnie resserre ses jambes contre elle et acquiesce je t'écoute. Tu m'as lu, tu m..mérites que je t'écoute. même si elle est convaincue qu'elle saura supporter ce qu'il a à lui raconter, elle se doit de lui offrir ça. Sinon, pourquoi lui partager tous ses secrets, si elle n'est pas prête à entendre les siens ?

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- 29 décembre 2023 -

Raconter ses souvenirs comme ça n’était pas un exercice qu’il faisait souvent. En fait, ce sont des images qui lui sont revenues en tête avec force après la lecture de la lettre. Dés événements qu’il avait pu oublier, d’autres qui étaient encore tellement clairs dans son esprit. Dès moments d’amour, de peur de crainte…. La première fois qu’il a tenu un scalpel entre ses mains, quand  il a ouvert son premier patient. Des images qui ne pourront jamais disparaître de sa mémoire et d’autres qui se volatilisent mais reviennent avec force et précision. Il invite Bonnie à venir le rejoindre sur le canapé, il y a une certaine distance entre eux, celle que la lettre a imposé en quelque sorte. Elle dépose le plaid sur lui et il se replace, de manière plus confortable, le cœur se débattant encore un peu dans sa poitrine. Elle s'assoit plus loin et il suit son regard en direction du poêle. C’est plus facile de ne pas se regarder. Il hoche la tête doucement en regardant la danse des flammes devant ses yeux. « ça a été les pires années et les meilleures de ma vie à la fois. Les meilleures parce que j’ai pu apprendre et me démarquer, que j’ai pu pratiquer des chirurgies et assister à des chirurgiens incroyables. Les pires parce que l’erreur est fatale par moment. On nous demande de prendre des décisions, de faire des choix alors qu’on a dormi deux heures en deux jours… le cerveau ne suit pas toujours. On est épuisé, à cran et on doit performer. Quand j’arrivais à la maison, j’essayais de m’occuper des filles pour te donner une pause à toi aussi qui avait tout fait pendant que je n’étais pas là. Je voulais passer du temps avec elles aussi, parce qu’elle me manquait. Tu me manquais aussi. Parfois je revenais à la maison avec l’intention de m’occuper de toi, de te faire l’amour toute la nuit. Mais en posant ma tête sur l’oreiller le manque de sommeil me rattrapait. » Il secoue la tête, cherchant ses mots , il se sentait mal qu’elle ce soit senti aussi seule, qu’elle n’ai pas osé lui parler. Il ne voyait pas grand-chose à cette époque, elle le lui avait dit l’autre soir, il était aveuglé par tout, par son métier, par ce qui se produisait dans sa vie. Quand il a eu sa résidence, il pensait qu’il aurait plus de temps, qu’il ne serait plus l’interne de service. C’était une autre pression qui venait s’ajouter. Il devait être l’exemple pour les internes. « J’étais utile quand j’étais à l’hôpital, parfois j’avais l’impression que tu n’avais pas besoin de moi vu comment la maison était toujours rangée, tout allait bien avec les filles… j’étais un des seuls avec une famille à côté et je disais à tout le monde la chance que j’avais de t’avoir. À quel point ma femme était magnifique dans tous les sens du terme. Alors quand le mot divorce est venu sur le tapis, c’est mon monde tout entier qui s’est écroulé autour de moi. J’avais déjà ce sentiment de culpabilité de ne pouvoir m’occuper de toi et des filles comme je voulais et j’ai eu l’impression d’avoir échoué, d’avoir été un mauvais mari, un mauvais père…. » Il renifle, en essayant de contenir l’émotion dans sa voix. N’aimant pas se montrer aussi vulnérable aux yeux des autres. Il replie une jambe sous lui. « .J’ai voulu te retenir, je n’avais pas la force de le faire, je me suis littéralement écroulé, je ne suis pas sorti de l’appart pendant une semaine après ton départ. J’ai bu à en confondre le jour et la nuit. Sauf que Jaynee est venu me raisonner, me sortir de ma torpeur et je me suis ensuite encore plus plongé dans le travail pour être capable de rester debout. C’est seulement le boulot qui me permettait de me sentir vivant et un an après que tu sois partie j’étais chirurgien, ma résidence était terminée. Je n’étais pas heureux… Parce que j’avais perdu ce qui a toujours compté plus que tout à mes yeux. J’ai perdu mon cœur dans le processus. » Ce n’est pas facile de dire tout haut tout ça, de lui raconter cette partie de son histoire. Bonnie avait été son univers entier, depuis le moment où il avait posé les yeux sur elle. La jeune adolescente de douze ans avec ses grands yeux brillants et son sourire si charmant. Son absence avait laissé un vide béant dans sa vie. « Les nouveaux internes ont longtemps eu peur de moi. On disait que j’enseignais bien, mais qu’il était compliqué de me parler. J’étais intransigeant… » il soupire. Il a l’impression de parler pour combler le silence.

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- 29 décembre 2023 -

Elle a envie de se jeter sur lui, de l'enfermer dans ses bras, de l'embrasser et le consoler, lui dire que c'est terminé, qu'il n'y aura plus jamais de peine dans leurs futurs et qu'il est aujourd'hui en sécurité et ne sera plus jamais malheureux. Mais non seulement Bonnie sait qu'elle ne peut pas lui promettre tout cela mais elle ne veut pas le couper dans son instant de vulnérabilité. Tout comme elle n'aurait pas été capable de finir d'écrire sa lettre si quelqu'un était venu la toucher ou lui parler pendant qu'elle pleurait en écrivant, l'émotion dépassant les souvenirs. Chaque mention du vide qu'elle avait vécu pendant ces années, du désespoir qui l'avait parfois obligé à laisser les filles dans le salon devant un dessin animé pour pouvoir aller pleurer, les heures de la nuit où elle l'avait laissé dormir pour s'asseoir dans un coin de l'appart assez éloigné pour que personne ne l'entende sangloter. Parfois elle s'en veut de n'avoir rien dit, à personne, puis la brune se rappelle qu'à l'époque elle vivait sa peine comme un échec. Elle avait tout pour être heureuse, et chaque fois qu'elle pleurait, Bonnie se sentait misérable parce qu'elle n'arrivait pas à en profiter. La seule raison pour laquelle elle avait repoussé l'idée d'un post-partum des années après, en plein cours de psychologie clinique, c'est parce qu'elle savait que son état était bien plus profond que ça. Le post-partum avait au pire exacerbé quelque chose de déjà présent en elle. Et à New York, elle avait bien vu les réminiscences de cette époque douloureuse.
Mais ce soir, assise à côté d'Abel, alors qu'elle finit par être obligée de le regarder, incapable de se détourner de sa peine, elle se rend compte qu'ils souffraient tous les deux et ses barrières tombent. Elle pose sa tête sur ses genoux et l'écoute, sans un mot, hésitant à tendre une main, n'importe quoi, qu'il sache qu'il n'est plus là bas, que c'est fini. Mais elle doit le laisser continuer. Ce serait injuste de l'empêcher de se vider le coeur à son tour.

midnight rain
w/ @Bonnie Halstead

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- 29 décembre 2023 -

Son regard analyse encore les mouvements des flammes dans le foyer. Hypnotisé par leurs mouvements, laissant ses souvenirs revenir à la surface, cherchant simplement un ordre pour être raconter. Ses souvenirs douloureux, lui comprimant la poitrine, il déglutit difficilement, retenant autant que possible des larmes qui se sont invitées aussi à ses yeux, Abel n’est pas un homme qui pleure facilement, il préfère cacher ce qu’il ressent, garder tout ça pour lui, puis à un moment il éclate et ce n’est pas toujours joli à voir. Bonnie l’a déjà vu sous tous ses angles quand il était plus jeune, elle l’a connu quand il était plus con, plus insouciant aussi. Elle l’a vu pleurer de joie quand il a tenu dans ses bras ses filles pour la première fois, elle l’a vu pleurer le jour de leur mariage quand il l’a vu au bout de l’allée, quand elle lui a dit oui. Les larmes de tristesse, il les lui a rarement montrées, ses angoisses… c’est quelque chose qu’il a toujours eu du mal à partager, il aurait peut-être dû, qui sait, elle aurait peut-être compris un peu plus et finit par lui partager ses craintes qu’elle avait. Il détourne le regard en sentant qu’elle le regardait. Elle pose sa tête sur ses genoux et il comprend qu’il peut continuer, qu’elle lui laisse la place de parler. « J’ai eu cette impression par la suite, d’être quelqu’un avec un cœur de pierre, je ne voulais plus que rien ne m’atteigne. Alors toute mon énergie je l’ai consacrée à mon métier. Je me contentais d’histoire sans lendemain que ce soit avec les internes ou les infirmières. J’étais un peu comme un intouchable, alors qu’en vrai j’avais besoin de ça pour me sentir vivant par moment. Après avoir sauvé la vie de quelqu’un. Savoir qu’il s’en sortirait et qu’il pourrait retourner à sa petite vie normale, alors qu’au fond de moi… y’avait toujours ce vide. » Il secoue la tête, ces années là ont été compliquées, il vivait pour son boulot ou pour quand les filles venait le voir, c’était les moments qui comptaient le plus, le reste du temps il se sentait incomplet. Vide. Il aidait Jaynee, il lui arrivait de débarquer chez elle et d’aller dans son lit pour lui balancer tout ce qui lui passait par la tête. Elle faisait de même avec lui. Combien de fois elle est venue lui parler alors qu’il était sous la douche ? La gêne n’avait pas lieu d’être entre eux, jamais il ne s’est rien passé pourtant. « Au lieu de penser à moi, je me suis mis à être là pour les autres. Je me foutais de ce qui pouvait arriver dans ma vie. Pendant des années comme ça jusqu’à ce que Olivia arrive en interne. Elle était insupportable. Chaque fois qu’elle était sous mon service, on passait notre temps à s’engueuler. À se faire des commentaires désagréables, elle avait le don de me faire sortir de mes gonds. » Il laisse échapper un petit rire sans joie, il lui avait déjà parler d’Olivia par message, mais jamais il n’avait mentionner son nom à haute voix devant elle. Jamais il ne lui avait expliqué comment il en était venu à se fréquenter.  « Elle était dans une relation qui n’allait plus, avec un mec qui la prenait pour acquis et moi… j’évitais toujours les sentiments. Ça nous a pris deux ans avant d’être capable de se parler sans monter dans les rideaux. Jusqu’au jour où je l’ai vu pleurer, bien qu’on ne s’entendait pas très bien, j’ai été lui parler. Puis elle est devenue une amie. Elle a réussi à me faire sentir à nouveau un peu comme un homme et non juste ce bourreau de travail. J’ai commencé à devenir plus accessible, à ne plus faire peur aux internes. Puis, un peu avant que Haley n’arrive chez moi, on a commencé à sortir ensemble. Ça été long avant qu’il ne se passe quoi que ce soit entre nous, mais elle m’a fait du bien. » Il sourit brièvement au souvenir avant de poursuivre. « Je l’ai laissé partir pour son rêve, je n’avais rien à lui offrir, je ne pouvais pas lui demander de rester alors que je n’avais rien à lui offrir. Je l’aimais assez pour la libérer, pas assez pour la retenir comme j’aurais dû te retenir. Même après plus de dix ans tu vivais encore dans ma tête. Elle m’avait fait du bien, mais le bout de chemin qu’on avait à faire ensemble était fait…. On s’est laissé sans rancœur, sans remords. Puis j'avais Haley à la maison qui avait besoin de moi, je n’étais pas inutile. Quand elle est partie pour revenir ici, j’ai compris que j’avais raté trop de moments avec les deux filles… que ces années ne reviendraient jamais et que je devais revenir ici. Te revoir m’a fait réaliser que je n’ai jamais renoncé complètement à toi, que tu es toujours celle que j’aime. Ta lettre m’a fait comprendre que… j’aurais dû essayer de te retenir, mais à l’époque je pensais que tu ne m’aimais plus, que je ne pouvais plus te rendre heureuse. Je suis désolé que tu te sois sentie aussi seule, je déteste un peu plus Clyde maintenant que j’ai lu ta lettre aussi, même si elle t’a fait du bien à une époque. J’ai jamais voulu que tu t’oublie pour moi… » Cette fois, il ne les retient plus ses larmes.
Il les laisse glisser sur ses joues.

midnight rain
w/ @Abel Moore
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- 29 décembre 2023 -
Cette fois elle je peux pas rester de son côté du canapé et vient s'agenouiller à côté de lui pour passer un bras autour de lui puis essayer ses larmes. Abandonnant son plaid derrière elle, Bonnie baisse son visage à la hauteur du sien et lui parle doucement, la voix un peu brisée par l'émotion malgré elle. je sais.. j'ai toujours su que tu ne voulais pas que ça tourne comme ça. elle l'a entendu, elle l'a écouté et maintenant qu'elle le regarde, il lui semble si fragile et si fort en même temps. comme si apprendre qu'il avait souffert lui avait donné une nouvelle dimension, comme si elle le découvrait sous un nouvel angle. Et qu'elle retombait amoureuse de lui en se rendant compte de toute la peine qu'ils avaient subi en silence juste parce qu'ils ne voulaient pas peser sur l'autre. Elle pose son front contre le sien et parle doucement, tremblant un peu, ayant toujours peur qu'il la repousse. même après l'avoir écouté s'ouvrir à elle et avoir fait tout ce chemin, elle ne peut s'empêcher d'être effrayé je regrette de t'avoir quitté sans te dire ce qui n'allait pas.. je ne voulais pas que ton rêve soit abîmé par mes... émotions. j'avais peur de tout gâcher pour toi. je suis désolée Ab... en parlant elle caresse sa joue, tentant d'effacer ces larmes qu'elle n'aurait jamais voulu voir couler. son cher mari, si fort, si bon, si généreux et si serieux, soudain si fragile. il y a de quoi lui briser lui briser le cœur mais Bonnie refuse de craquer tout de suite. je n'aime pas l'idée que tu aies eu qui que ce soit d'autre dans ta vie mais dieu seul sait combien je suis reconnaissante.. que tu aies eu quelqu'un. j'avais les filles et tu ne méritais pas d'être seul.. sa respiration est basse, profonde, comme si elle cherchait à calmer ses tremblements ou le battement erratique de son cœur mes études n'étaient pas horribles tu sais... c'était simplement dur et tres différent de mon imaginaire. la moitié des étudiants trainaient ensemble en dehors des cours et s'entraidaient. j'avais les filles... je suivais le rythme avec difficulté. et même si je suis sociable je n'étais pas très extravertie à l'époque. plus à suivre qu'à leader. et ça faisait que si je manquais 2 sorties d'affilé, on m'oubliait. mais comme tu étais là elle le regarde et sourit tristement, caressant sa joue en sentant ses larmes montées je pouvais faire avec la solitude. je suis partie aussi pour ca... j'étais dépendante de toi et j'avais peur que ... que cette douleur dét..déteigne sur toi. que tu me laisses pour ne pas souffrir avec moi.. finalement j'étais aveugle face à ta peine... mais plus jamais. les yeux de la brune se perdent dans ceux de celui qu'elle aime même si elle a peur qu'il s'échappe et refuse sa presence. qu'il décide que cette conversation était une mauvaise idée ou qu'il ne peut pas passer au dessus d'années de douleur. Bonnie sait qu'elle ne lui en voudrait même pas. elle serait brisée mais comprendrait.

midnight rain
w/ @Bonnie Halstead

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- 29 décembre 2023 -

Malgré le plaid, il a une sensation de froid dans son être, de vide. Il n’avait pas parlé autant depuis longtemps, il n’avait jamais non plus raconté à qui que ce soit vraiment ce qui se tramait dans sa tête suite au divorce. Jaynee l’avait vécu avec lui et Olivia avait réussi à recoller certaines parties de son cœur, mais il ne lui avait jamais révélé en détail à quel point la souffrance avait été profonde. Maintenant, il venait de le dire avec des mots à la seule personne à qui ça importait. Cette personne qui lui avait brisé le cœur, mais avant cette lettre, il n’avait jamais su à quel point elle avait pu souffrir et se sentir seule elle aussi. Puis il sent se rapprocher, ses doigts si fins sur son visage. Il ouvre les yeux pour plonger dans ses yeux sombres. Il hoche la tête doucement, incapable de dire quoi que ce soit pour le moment. C’est à son tour de l’écouter, de la laisser réagir à ce qu’il a dit. Il sent son front contre le sien et il referme les yeux, pour mieux se concentrer sur ses paroles. « Je m’en veux de t’avoir fait sentir aussi seule. On aurait pu s’en sortir… » Qu’il murmure sachant qu’ils ne peuvent pas réécrire l’histoire, que le mal est fait entre eux malgré tout. Il tente de reprendre sur lui, que ses larmes cessent de couler et se concentrer seulement sur la voix de Bonnie. Son cœur se serre légèrement quand elle parle d’Olivia et la place que celle-ci a pu occuper dans sa vie. Il regarde Bonnie et un de ses bras vient se caler autour d'elle et son autre main se pose contre sa joue, pour chasser les larmes qui semblent menacer de s’échapper à leur tour sur son beau visage. « Tu as fais ce que tu pensais le mieux pour toi et les filles, chacun de notre côté on pensait faire pour le mieux sans même demander à l’autre comment il allait vraiment. Je ne veux plus être aveugle à tes souffrances, je veux que tu sois heureuse… Tu me manques et je t’aime encore Bonnie. Ne pars plus sans moi ou loin de moi…. » Ses doigts se serrent sur sa taille, s’agrippant à elle pour l’empêcher de s’éloigner d’elle. Il ne veut plus la perdre ou faire l’erreur de la laisser partir encore une fois. Ses yeux toujours dans les siens, son pouce caresse sa joue. « J’avais besoin d’assimiler l’information de ta lettre, mais je ne t’en veux pas de ce que tu as fait, imaginer te perdre à nouveau me fait encore plus mal que ce que j’ai pu lire. Je t’aime Bonnie Halstead pour ce que tu es dans ton entièreté ! »

midnight rain
w/ @Abel Moore
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- 29 décembre 2023 -

s'il y avait un souvenir qui était ancré dans la mémoire de Bonnie c'était la vision des papiers du divorce signé et sur la table de la cuisine un soir où elle était revenue de Klamath falls pour récupérer les dernières affaires des filles. Cassie avait oublié son doudou préféré, Haley voulait un de ses moules en forme de fleur pour découper les cookies que sa grand mère avait promis de préparer avec elle. en partant elle n'avait pris que les affaires des filles et ses vêtements à elle. du haut de ses 29 ans, elle avait fait toutes leurs affaires en une nuit, pendant qu'il était de garde pour ne pas le confronter et ne pas laisser les filles la voir. le lendemain elles avaient pris la route. il n'avait pas encore officiellement signé son côté mais elle n'allait pas hors de l'état et pour elle c'était un mouvement en avant - ou en arrière selon la perspective - qui était nécessaire. elle devait s'éloigner à tout prix. quitte à devoir vivre chez ses parents quelques temps et accepter des jobs loin de ses rêves passés. mais ce retour à Portland avait été dur. le silence de l'appartement, elle etait partie 4 jours avant et soudain ce lieu qui avait longtemps etait chaleureux, semblait mort à l'intérieur. elle avait mis ça sur le compte des absences d'Abel et avait pris sa copie des papiers du divorce avant de partir avec les dernières affaires dont elle besoin.
le souvenir la frappe alors que Bonnie garde le visage au plus proche du sien, les lèvres pincées et le sourire effacé. Où se sont-ils perdus ? D'amoureux transis à inconnus au coeur douloureux mais silencieux, ils avaient vécu si longtemps ensemble sans se parler. une conversation aurait suffi... ces mots la rongent de l'intérieur et elle sait qu'elle a participé au silence. Elle se tient un peu plus proche de lui en le laissant faire ce qu'il veut d'elle tant qu'il ne le chasse pas. Et quand il lui confesse l'amour qu'il lui dit avoir encore pour elle, son cœur se serre pour de meilleures raisons. Un soupir, soulagé, lui échappe et les larmes commençent à couler malgré elle. promis... je t'aime tu sais. depuis mes 12 ans jusqu'à aujourd'hui. même.. même quand j'avais l'impression de mal le faire ou de pas être ce qu'il te faut.. elle laisse les larmes couler et ses mains viennent agripper son haut alors qu'elle veut juste rester au plus près de lui. ses larmes sont salées et coulent sans un arrêt sur son visage, mélange de peine, de fatigue et de stress qui s'échappe d'elle. son soulagement est presque trop intense car elle repose son front contre le sien en pleurant je suis désolée...v.. vraiment .. tu.. je .. on aurait.. on aurait pu.. elle ne sait pas quoi dire qui fera sens. elle a juste mal. Bonnie aura beau dire, elle a juste l'impression que toute la peine et les émotions des deux dernières décennies lui reviennent en pleine figure et elle ne sait comment gérer le trio d'émotions.

midnight rain
w/ @Bonnie Halstead

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- 29 décembre 2023 -

Bonnie et Abel ont longtemps été une équipe, ils ont grandi ensemble, vivant leur première fois l’un avec l’autre. C’était même difficile de les séparer, il se souvient des personnes qui tentaient de les décourager, de dire que le premier amour ne survivait jamais bien longtemps. Ils ont longtemps fait mentir tout le monde qui leur disait que ça ne durerait pas, puis il y a eu l’amour à distance alors qu’il commençait ses études de médecine. Encore une fois, il avait entendu tellement de monde essayer de lui faire croire que ça ne pouvait pas fonctionner. Abel n’a jamais voulu les entendre, parce qu’à ses yeux, il ne pouvait y avoir personne d’autre que Bonnie, personne qu’il pouvait aimer autant. Il a cru en eux aussi longtemps qu’il lui a été possible de le faire, puis un jour, elle lui est devenue inconnue, comme si tout ce qu’ils avaient n’existait plus. Sa douleur était devenue hargne et après il était incapable de lui parler, de la comprendre, il ne voulait plus la comprendre parce qu’il avait trop souffert de la perte de ce qu’il avait cru son seul et unique amour. De son histoire d’amour sans faille. Elle venait de briser la promesse qu’ils s’étaient faite de s’aimer pour le meilleur et pour le pire. Il était revenu à l’appartement vide de vie, sans femme, enfants, juste ces foutus papier de divorce sur la table… « la douleur nous empêche de réfléchir… shhhh my love. » il est soulagé quand elle avoue qu’elle l’aime encore, qu’elle n’a jamais cessé de l’aimer et il dépose un baiser contre sa joue humide et il l’attire pour qu’elle soit assise sur lui. L'enserrant plus fermement dans ses bras, ayant besoin de la tenir contre lui. De sentir qu’elle est là, vraiment avec lui en ce moment. « On aurait pu, ça aura pris plus de temps, mais c’est ce qu’on fait maintenant…. » puis, il n’est pas certain qu’il aurait pu supporter à l’époque qu’elle laisse des hommes la payer pour passer du temps avec elle, encore aujourd’hui c’est quelque chose qui le chicote, mais il est prêt à faire ce qu’il faut pour qu’ils puissent passer par-dessus ça, qu’elle n’ai plus le sentiment d’être seule, de ne plus avoir besoin de leurs mots pour se sentir bien. Il veut être là pour elle, autant qu’il le peut. Même si son temps est toujours limité, il est prêt à faire des efforts. « Ce qui compte c’est maintenant, ce qu’on compte faire… » il ramène le plaid autour d’elle et se replace de manière à pouvoir la garder bien caler contre lui. Sa présence lui manquait tant. Il se blottit confortablement avec elle. « Je peux rester avec toi pour le temps qu’il te reste ici ? J’ai besoin de te retrouver sans rien d’autre autour de nous. » de passer du temps sans les filles, sans téléphone… sans rien d’autre que juste elle et lui.

midnight rain
w/ @Abel Moore
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- 29 décembre 2023 -

Sa tristesse est un écho d'une douleur plus profonde qu'elle n'a partagé avec personne jusqu'à aujourd'hui. mélange de fierté et de besoin de rester cette personne souriante et belle que tout le monde aime avoir autour. les larmes n'ont pas leur place dans l'univers de Bonnie, et ça n'a rien à voir avec le fait qu'elle soit incapable d'accepter ses émotions, on ne lui a juste jamais appris à les exposer. parler à ses frères ou ses parents de ce qui la peinait n'était simplement pas une habitude, elle était l'enfant joyeuse des Halstead, le sourire et les rires, ses caractéristiques principales... et Bonnie ne les avait jamais simulé, chaque éclat de rire, chaque risette, chaque gloussement et émerveillement était sincère. mais quand elle s'était réveillée avec cette tristesse en elle, cette peine profonde, ce vide infini et cette incapacité à trouver de la lumière dans l'obscurité que jetait sa mélancolie sur sa vie, elle avait été tétanisé. comment admettre que derrière ses rires se cachait un chagrin indomptable ? comme une bête tapis dans son âme, attendant que les couleurs que la joie apportait s'effacent pour qu'il puisse sortir de l'ombre et l'engloutir. elle n'était pas armée pour ça. alors elle dépendait d'Abel et des filles pour la rendre heureuse, pour mettre de la lumière dans ses journées, des couleurs dans sa vie. mais Abel travaillait. les filles grandissaient. et elle plongeait.
quand il la prend sur ses genoux, la brune enfouit son visage dans le cou de l'homme qui a toujours été sa bouée de sauvetage même quand elle est devenue incapable de lui dire correctement. même quand elle préférait se prendre la tête avec lui que lui admettre sa douleur. même quand elle choisissant d'être de mauvaise fois ou désagréable pour qu'il la repousse et la blâme, parce que c'était plus simple. qu'être la victime de sa colère était plus facile qu'admettre que des années après, elle avait toujours envie qu'il la console. et la mascarade avait duré parce qu'elle lui en voulait de ne pas voir derrière le mensonge. son seul mensonge, la seule fabulation qu'elle ai jamais su tenir. c'est ma faute.. amore. I'm so sorry.. plus elle y pense plus ça la ronge, la manière dont elle l'a traité mais aussi son incapacité à être honnête. Les chausseurs sont les plus mal chaussés dit-on ? Pour une personne qui exhorte les autres de communiquer et vivre leurs émotions et vérités le plus honnetement possible, la voilà incapable depuis trop longtemps d'opérer le même procédé... au risque de faire souffrir aon entourage. Entre deux pensées difficiles, elle hoche la tête et se serre un peu plus contre lui. j.. j'allais p.. pas.. elle renifle et relève un peu la tête sentant la crise de larmes passer. j'allais pas te laisser partir.. Bonnie le regarde, la mine penaude et le coeur à la recherche de la bonne émotion à ressentir. il a envie de battre pour l'homme qui la rassure et veut toujours d'elle quand elle se demande comment il peut la regarder en face. je t'aime tu sais.. vraiment. c'est juste.. j'y arrivais plus. les filles... j'avais peur que si je me laissais dévorer ap.. après elles seraient seules aussi. elle se mord la lèvre et sait qu'il risque de penser qu'il les aurait laissé seules elles aussi mais elle n'a jamais vu tout ça comme une volonté de la part d'Abel et ose espère qu'il le sait maintenant. qu'elle ne l'a jamais vraiment vu comme coupable d'autre chose que de passion et amour de son métier. c'était elles ou moi.

midnight rain
w/ @Bonnie Halstead

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- 29 décembre 2023 -

Malgré les apparences, Abel est quelqu’un qui croit à l’amour, il a toujours été en couple. Toujours avec la même femme, celle dont il était tombé amoureux à l’âge de quatorze ans, si on lui demandait si c’était possible d’aimer la même personne toute sa vie, il répondrait oui. Il s’était senti perdu pendant de nombreuses années après son départ, pas habitué à la solitude ou des nuits solitaires. Il avait toujours eu quelqu’un avec qui partager ses nuits, la chaleur d’un corps près du sien. Il avait eu du mal à retrouver un rythme de vie, un rythme avec lequel son cœur pouvait battre à l’unisson. Maintenant qu’elle était là, blotti dans ses bras, il a l’impression de pouvoir respirer plus aisément, plus librement. Il tente de l’apaiser doucement en la gardant près de lui, ses doigts glissant délicatement dans ses cheveux. Bonnie, généralement souriante et pimpante, lui faisait de la peine en cet instant. La voir aussi triste, mais il ne l'en aimait que plus. Qu’elle se sente assez en confiance pour se montrer aussi fragile. « J'aurais dû voir que ça n’allait pas… je suis aussi coupable que toi my love. » Les larmes ont cessé de rouler sur ses joues depuis un moment déjà. Il se veut rassurant, qu’elle se sente bien et l’étau autour de son palpitant se relâche quand elle lui confirme qu’elle ne l’aurait pas laissé partir. Il tente de la rassurer du mieux qu’il peut par son étreinte qu’il veut protectrice autour d’elle et il pose son menton sur le sommet de sa tête. « Je t’aime aussi, je sais, maintenant je sais ce qui t’as poussé, j’ai mis du temps à comprendre. Tu sais, je ne les aurais jamais laissé seule, j’aurais tout fait pour elles… » Il murmure, comme si le son de sa voix serait trop forte pour l’instant qu’ils partageaient ensemble en ce moment. Il embrasse sa joue doucement, la berçant légèrement d’un mouvement presque imperceptible. « On va réapprendre à être ensemble et à s’aimer de la bonne façon… je crois en nous mon amour. » il voulait tellement y croire, il veut reprendre le cour de son histoire. Il n’a jamais cru à ces trucs du destin, mais il sait que c’est elle la femme de sa vie. « Tu es mon étoile polaire, celle qui m’a toujours guidée. Sans toi je ne serais jamais la moitié de l’homme que je suis aujourd’hui. Au fond tu m’as appris à vivre seul, à me débrouiller par mes propres moyens, mais je n’ai pas envie d’être seul, je n’ai plus envie d’être éloigné de toi. » puis il penche son visage et l’embrasse tendrement.

midnight rain
w/ @Abel Moore
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- 29 décembre 2023 -

Complète. Vivante. c'était les deux mots qu'elle pouvait aisément appliquer aux sensations qu'elle avait actuellement, dans les bras d'Abel. aussi simplement que ça, c'était comme si elle avait retrouvé sa consistance, son équilibre et sa stabilité. tout reprenait sa place dans cette étreinte et plus rien ne comptait tant qu'elle sentait ses mains sur elle et entendait sa voix, si proche, si tendre. son timbre n'était pas doux mais pour elle il avait toujours été immanquablement bon. au fond elle savait qu'elle avait souffert des années de séparation aussi parce qu'elles étaient les années où cette voix qui l'avait guidé et réconforté, était devenue mauvaise et acerbe. les mots, si durs, si tranchants, avaient été dur à entendre dans sa bouche parce qu'il avait un jour aussi dit les plus grandes tendresses avec la même voix. le retrouver, comme elle l'avait toujours connu est comme un retour à la maison, dans un refuge, protégée, aimée. elle le regarde la mine pâle et en proie à autant de tristesse que de culpabilité. mais chaque mot qu'il lui susurre calme son coeur et adoucit son humeur. tu es ma seule maison... le seul endroit où je veux vivre et exister. ses levres contre les siennes finissent d'éloigner la peine de son esprit. pour quelques instants elle retrouve sa composition et est capable de poser sa main sur sa joue, se laissant fondre contre lui pour répondre à son baiser. Le baiser n'a rien de passionnel, loin de leurs étreintes récentes où ils s'agissaient seulement de sexe et d'un amour dépassé par le désir. là, elle l'embrasse comme elle le faisait quand le monde ne comptait plus et que Bonnie était juste certaine d'être amoureuse et que rien ne comptait tant qu'elle avait ça. amoureuse elle se sentait invincible. après tout, c'était la seule chose que tout le monde disait impossible à garder. aimé et être aimé, dans la durée. voué à l'échec c'était ce qu'elle avait trop souvent entendu. amoureuse.. c'est mignon. ça ne durera pas que lui avait dit Arthur une fois. pas tant une moquerie qu'une certitude profonde. il ne croyait pas en l'amour et pourtant elle savait qu'elle l'avait fait se sentir aimé. parce qu'Abel existait, elle savait ce qu'était l'amour. pas celui des films, qui rend idiot et irrationnel. celui qui repose et donne la sensation quon est en sécurité. que rien ne peut arriver dans cet espace créé par l'amour. Elle l'embrasse et rien ne peut l'atteindre réellement. Abel..? elle sait qu'elle devrait se taire, prendre le répit qu'il lui offre mais elle a besoin qu'il l'entende. comme si ces années de silence, devait soudain être compensées. qu'elle avait peur qu'il ne soit prêt à l'entendre que pour un court instant et que sa fenêtre de paix se refermerait trop vite après. que le dialogue serait de nouveau impossible. même si elle savait qu'il ne la laisserait plus jamais taire ses angoisses et ses peines ainsi. Elle l'aimait pour ça, son incapacité à voir de la détresse et ne pas y répondre. j'ai une dernière confession... elle baisse les yeux, enfantine, gênée, à la recherche des bons mots ou du bon ton. à nouveau 30 ans et fragile, à nouveau 30 ans et effrayée, à nouveau 25 ans et angoissée, elle lève un regard embarrassé sur lui, la lèvre tremblante c'est ridicule, rien à la hauteur du reste mais.. je suis revenue après le divorce. son regard est hésitant et elle sait que son visage doit etre encore ligné par les larmes, ajoutant à son apparence déjà négligé quelque chose d'autant plus fragilisé. je ne t'avais pas rendu les clefs de l'appartement et tu me manquais terriblement... elle bredouille en rosissant je.. je voulais juste passer. essayer de t'apercevoir, m'assurer que j'avais pris la bonne décision. et puis je t'ai vu avec Jaynee. tu sortais de l'immeuble avec elle et elle t'a pris dans ses bras.. je pensais que tu m'avais déjà remplacé.. c'est pour ça que j'ai refusé de te laisser les filles ce premier Noël. elle baisse les yeux, n'admettant la faute que parce qu'elle refuse de garder ça en elle. ni ça ni le reste des peines qu'elle lui a infligé par la suite. petites attaques répétées nées d'un besoin de vouloir le garder à distance. plus il lui en voulait au fil des années plus elle pouvait justifier son choix. surtout une fois que les filles aient passés l'âge adulte. ses joues prennent une teinte rouge, plus honteuse que triste.