Don’t be afraid… |Bonnie

Il est parti de Klamath Falls jeudi matin, le cœur un peu lourd parce qu’il a l’impression que Bonnie a peur de quelque chose qui ne se produira pas. Il ne part pas pour Seattle simplement pour des retrouvailles ou pour passer du bon temps, mais bien pour bosser. Un sentiment qu’il n’avait jamais eu auparavant, mais il faut dire que depuis leurs retrouvailles, ils ont encore des choses à travailler et ils doivent aussi s’adapter à la vie de l’autre qui a beaucoup changé en quinze ans, ils ont évolué et leur situation n’a plus rien à voir avec celles qu’ils avaient avant la fin de leur mariage. Une fois qu’il a mis le pied à l'hôpital de Seattle, il a tenté de faire taire cette petite voix dans sa tête. Il avait beaucoup à faire, déjà il s’est attelé au dossier du patient, il devait prendre connaissance de son état. Évaluer, voir si la technique qu’il a mis au point pouvait s’appliquer à ce cas là. Puis sans compter les tests, l’attente des résultats et tout ce qui vient avec. Il n’avait pas eu le temps vraiment de penser à autre chose que ça. Évidemment, il a passé beaucoup de temps avec Olivia pour voir ce qui serait le meilleur plan de match, prévoir ce qu’il faut ou ne pas faire et évaluer tous les scénarios possibles. C’est donc samedi matin qu’ils ont pu procéder à la chirurgie, ils en avait pour un bon cinq heures de travail pour accomplir ce qu’ils devaient faire.

Les heures s’écoulent lentement et Abel est concentré à opérer de manière méticuleuse, discutant avec Olivia et les autres présents dans la salle. Riant aux éclats par moment, il ne quitte pas vraiment des yeux son patient, sauf par moment quand il s’adresse à quelqu’un, il n’a donc pas conscience de tout ce qui se passe à l’extérieur de la bulle qu’il forme avec ses collègues et le patient. C’est quand il demande à une infirmière de faire quelque chose pour lui qu’il relève les yeux vers la galerie. Qu’il croit apercevoir Bonnie, il secoue la tête et termine son dernier point avant de remettre les outils sur le plateau. « Et c’est terminé pour aujourd’hui ! » Il fait tomber son masque et relève la tête de nouveau vers la galerie, croisant cette fois le regard de sa femme. « Merci tout le monde. Ne reste plus qu’à voir comment ça se passe pour la suite. » faisant un high five à tout le monde avant d’aller retirer son kit de chirurgie. Mais qu’est-ce que Bonnie peut bien faire ici ? Elle avait dit qu’elle ne viendrait pas…

@Bonnie Halstead

Bonnie n'avait pas réfléchi longtemps avant d'appeler l'hôpital où elle savait qu'Abel opérait. L'enchaînement d'évènements avait été beaucoup trop rapide pour qu'elle s'attarde mentalement sur les détails. L'imaginer avec cette fille -Olivia, il fallait qu'elle s'appelle Olivia en plus..- pendant des heures, à préparer l'opération, puis briefer leur équipe puis opérer et faire le moindre soin post-opératoire... l'ensemble lui paraissait ridicule et surtout insoutenable. Alors elle avait passé quelques coups de fils. Aucun ancien client, mais tout un tas de connaissances qu'elle avait développé par la force des choses en étant dans cet environnement. Abel pouvait dire ce qu'il voulait, la brune ne pouvait pas fermer la porte à un monde entier dont elle faisait partie, par amour. Et dans l'état où la nouvelle de leur collaboration la mettait, tout était bon pour justifier les 25 minutes qu'elle passa au téléphone avec le directeur en demandant à assister à une chirurgie bien particulière sans qu'une seule question ne soit posée. La conversation se conclue dans le sens de la cadette Halstead quand elle annonça le montant du chèque qu'elle déposerait le lendemain sur le bureau du directeur pour faire un don à l'hôpital. La méthode n'était pas des plus correctes mais elle savait qu'elle aurait pu demander pire. Elle n'empêcherait pas Abel de pratiquer et serait simplement assise dans la galerie au dessus de la salle le temps que l'opération se fasse. Si Abel était une personne de confiance à ses yeux, Bonnie ne manquait pas de douter de l'ex petite amie de son homme.
Et quand elle vit la femme célébrer la fin de l'opération avec un comportement trop tactile à son goût, Bonnie se leva pour se planter devant la vie en fusillant son chirurgien du regard. Les menaces proférés ses dernières 72h n'étaient pas du vent et ils le savaient tous les deux. La brune n'était pas connue pour sa rationalité quand son entourage était inclus. Les gens dans la galerie, à qui elle n'avait pas adressé la parole pendant les 5h d'intervention malgré leurs tentatives de savoir qui elle était, l'interrompirent dans sa concentration pour indiquer que l'opération étant fini, ils devaient sortir. Elle les remercia et descendit attendre la sortie d'Abel, bras croisés, habillée d'un tailleur neutre et le regard vide d'émotions. Ce n'était qu'une tape dans la main, ce n'était pas comme si l'ex petite amie d'Abel l'avait embrassé ou même serré dans ses bras, pourtant Bonnie brûlait à l'intérieur. L'idée même qu'une autre le touche lui donnait envie de rugir de colère et elle fut presque soulagée pour la coupable que ce soit Abel que Bonnie vit sortir en premier des deux « Félicitations pour l'opération. Où est-elle ? j'avais promis Ab. »

(daddy's lessons) He held in his arms and he taught me to be strong. He told me when he's gone "Here's what you do, when trouble comes in town and men like me come around" Oh, my daddy said shoot

i have two loves... u & them:

Revoir Olivia après tout ce temps lui avait fait un drôle d’effet. Il ne pouvait nier qu’il la trouvait toujours aussi belle et que l’intelligence de celle-ci la rendait encore plus intéressante à ses yeux. Il avait toujours eu un attrait pour les filles qui avaient une tête sur les épaules, après tout la femme qu’il avait épousé était elle aussi d’une intelligence remarquable. Cependant, il n’était pas ici pour draguer Olivia ou même passer du temps avec elle autrement que professionnellement parlant. Il était ici pour le boulot et bien qu’ils aient passé beaucoup de temps à discuter de la meilleure stratégie pour l’opération, leur discussion n’avait pas été plus loin. Il lui avait bien sûr fait part du fait qu’il était de nouveau dans une relation avec son ex-femme, bien qu’il soit intelligent, il n’avait su decripter le regard de son ancienne résidente. Puis, le temps pressant, ils se sont retrouvés dans la salle d’opération pour son patient. La chirurgie se passant au mieux, quelques conversations par-ci par là pendant qu’ils opéraient, il ne voyait rien de mal dans cette dernière. Le chirurgien n’avait pas pris conscience qu’il y avait un public dans la galerie avant la fin de l’opération et son regard croisa celui de Bonnie alors qu’il achevait le dernier point sur son patient. Tape dans la main pour se féliciter du travail effectué et il était temps de retourner le patient en salle de réveil et que les chirurgiens retournent à leur postes. Il fut le premier sortit de salle de préparation et tomba nez à nez avec la femme qu’il aimait. Il s’approcha d’elle, surprit de voir qu’elle avait finalement fait la route jusqu’ici. « Merci… » Il se tourne la tête au même moment où Olivia sort de la salle. « Il ne s’est rien passé Bonnie, fait pas de connerie… » Olivia bien qu’elle voit Bonnie, se rapproche d’eux, un grand sourire sur les lèvres. « Comme d’habitude Abel tu as géré ! Bonjour, vous êtes Bonnie c’est ça ? Abel m’a tellement parlé de vous que je suis contente de vous rencontrer ! » toujours aussi pimpante qu’à l’habitude. Abel lui lance un regard en coin avant de se rapprocher de Bonnie et lui enserrer la taille.

Sa rationalité était passée par la fenêtre quand Bonnie avait compris qu'Abel travaillerait avec son ex petite amie. En l'espace de quelques minutes, elle était passée d'une compagne compréhensive à une sorte de monstre pour elle même qui souhaitait tellement de mal à l'ex en question, que ses propres pensées lui avaient fait peur un instant... Jusqu'à se rappeler qu'elle avait raison de ressentir ce qu'elle ressentait. Elle connaissait les femmes, en voyaient passer un grand nombre dans son cabinet. Une grande partie se comporterait très bien, pouvait être dans la même pièce qu'un ex petit ami, surtout à leurs âges, sans que cela ne se transforme en risque de rechûte. Et Bonnie avait confiance en Abel. Mais elle savait aussi que dans les cas de relations qui s'étaient bien finies, les femmes avaient tendance à garder des sentiments. Sentiments facile à raviver avec la bonne personne... et la bonne personne, pour elle, était Abel. Il lui était donc facile de laisser son esprit courir et se dire qu'il était la bonne personne pour cette Olivia.
Le problème lui était tourné dans la tête pendant tout le trajet jusqu'à Seattle. Pendant tout son rendez vous avec le directeur, la signature du chèque puis pendant l'opération. L'idée lui tourne en tête et la brune aurait pu retourner chez elle. Laisser les choses faire. Arrêter de se ronger les sangs en observant chaque geste et interaction entre les deux médecins... mais rien n'y fait. Elle les regarde et Bonnie voit une complicité qu'elle sait qu'elle n'aura jamais avec Abel. Un passé qu'ils partagent tous les deux dont elle ne fera jamais partie. Et quand elle croise le regard d'Abel depuis la galerie, c'est avec une peine profonde à l'idée qu'il y a une partie entière de lui qui ne lui appartiendra jamais et la colère qu'elle affiche est seulement une manifestation de sa tristesse. Bonnie sort de la salle pour attendre son compagnon et quand il l'approche, elle préférerait l'accueillir avec un sourire mais rien n'y fait. La colère qui gronde dans son estomac est trop grande Je fais ce que je veux. elle pince les lèvres alors qu'il l'approche et ses yeux se posent sur la femme face à eux. Son regard se durcit alors qu'elle décrit la chirurgienne de bas en haut, froide Magnifique, moi je n'ai jamais rien entendu qui me donnait envie de vous rencontrer. Bonnie frémit un peu quand Abel passe son bras autour d'elle mais garde les yeux sur la femme face à elle du peu que j'ai découvert par contre vous auriez pu vous débrouiller sans lui. Tout ça pour finir dans la même pièce après tant d'années ? vous êtes une femme brillante, pourquoi vous rabaisser à ça ?

(daddy's lessons) He held in his arms and he taught me to be strong. He told me when he's gone "Here's what you do, when trouble comes in town and men like me come around" Oh, my daddy said shoot

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