(abel #2) midnight rain

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- 29 décembre 2023 -

La retrouver, la tenir contre lui, c’était revenir à une époque où ils avaient été tout l’un pour l’autre. Revenir au temps où ils formaient un tout ensemble et là, il sentait qu’il allait mieux. Malgré tout ce qu’il avait lu, pu dire, ils étaient là ensemble et il sent la force de se battre pour eux, pour qu’ils restent ainsi, unis. Murmurant des mots doux à son oreille, la rassurant, voulant lui faire comprendre qu’il était « all in » pour eux. Son cœur fond quand elle lui répond qu’elle est chez elle dans ses bras. Il ne pourrait l’aimer plus qu’en cet instant et avec ce baiser tendre, il veut effacer petit à petit tous ces autres mots qu’ils ont pu se dire lors des quinze dernières années, laisser derrière cette partie ombrageuse de leur histoire. Il flotte sur un nuage de douceur et de plénitude et il n’y a rien de pressant, ils ont du temps devant eux, il ne veut rien précipiter. Des papillons prenaient leur envol dans son estomac et il avait l’impression d’être de nouveau cet adolescent complètement amoureux de cette jeune fille. Complètement sous le charme de cette brunette solaire et pleine de vie. Elle était aussi magnifique, sinon plus qu’avant parce qu’elle avait appris sur elle-même, elle avait su trouver le bonheur par ses propres moyens, elle ne serait plus dépendante de lui, mais il avait la conviction que sa présence ne ferait que multiplier ce bonheur. Il la tenait toujours aussi serrée contre lui. Incapable de détacher ses mains d’elle. « Hum ? » Qu’il murmure toujours dans cette bulle hors du temps, dans cet univers qui ne leur appartenait qu’à eux deux. Un pli d’inquiétude barre son front à la mention de la futur confession de celle qui était sa femme quelques années plus tôt. Prêt à écouter tout de même ce qu’elle avait à lui dire, il voyait bien qu’elle cherchait ses mots et qu’elle ne savait comment aborder cette confession. Une peur de ce qu’elle pouvait dire s’empare de lui, craignant une douche froide après ce moment de tendresse. Il hoche la tête doucement, sentant que l’émotion n’est toujours pas retourner bien loin dans son corps. Puis il déglutit, curieux de où elle voulait en venir avec cette histoire de clé. Puis un sourire se dessine sur son visage et il secoue la tête. Jaynee était souvent chez lui, surtout après le divorce, elle avait même amené certains effets personnels pour rester la. Il se souvenait encore quand la chirurgienne blonde était débarquée chez lui et s’était imposée à lui. « Tu peux bien te morfondre et faire ce que tu veux Moore, tu peux te plaindre devenir le mec le plus désagréable de la terre. Je ne bouge pas d’ici, tant que tu n’as pas repris tes esprits. Hors de question que je te laisse dans ta tanière. » Elle la forcer à se bouger, la pousser dans la douche pour qu’il reprenne une allure humaine. Elle lui parlait tout le temps. Se couchait près de lui pour s’assurer qu’il dormait un peu de temps en temps. Ou au contraire pour qu’il se lève aussi et sorte de son nid. « Jaynee est venue vivre quelque temps à l’appartement. Je ne lui ai rien demandé et j’ai bien essayé de la chasser sans succès. Sauf que c’est mal la connaître, j’avais beau lui dire les pires horreurs du monde, elle ne faisait que hocher la tête et continuer à faire ce qu’elle faisait. Elle a simplement su me ramener un peu à la vie. Je ne sais pas exactement quand tu es revenu et quand tu as vu cette scène. Mais jamais elle n’a eu la place d’une amoureuse dans ma vie. Parfois, elle me serrait dans ses bras contre mon gré, parce qu’elle savait que je n’allais pas bien. C’était probablement le cas à ce moment là d’ailleurs, j’ai refusé de sortir pendant plusieurs jours et j’étais terrorisé à l’idée de retourner à l’hôpital, je te l’ai dit quelques temps après ton départ, j’ai perdu un petit qui n’aurait pas dû, en fait c’était dans les premiers jours suivant notre divorce. C’était trop. Elle voulait me faire comprendre que j’allais réussir et que je n’étais pas seul. »  il soupire et passe ses doigts sur la joue de Bonnie, caressant doucement sa peau douce. « Personne ne t’a remplacé, même pas Olivia. » Elle avait quand même dit qu’il lui manquait, qu’elle était revenue parce qu’elle n’était pas certaine d’avoir pris la bonne décision. « la jalousie, c’était ça la réelle explication ? Pas juste parce que tu voulais pas déstabiliser les filles pour ce premier noël ? » combien d’autres excuses comme ça elle lui avait donné ? Il avait été en colère, au point qu’il en avait fait un trou dans le mur. Ce Noël là, il s’est emmuré dans un silence avec beaucoup, beaucoup d’alcool et il lui avait écrit un tas de bêtises.

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- 29 décembre 2023 -

Jalousie. Le mot la heurte plus qu'elle n'aurait pensé que c'était possible. Il a raison et en même temps c'est horrible de penser qu'il peut croire que cela s'arrêtait juste à ça. C'était tellement plus compliqué. En tout cas aux yeux de la brune. Elle avait été obligé de se faire ramener en voiture par un de ses contacts sur Portland ce jour là. Puis il lui avait fait envoyé la voiture qu'elle avait laissé sur place, incapable de conduire. Une chance terrible que l'homme soit de ses clients sensibles, ceux qui voyaient vraiment ses services pour leurs vertues et n'exploitaient pas le côté parfois pervers de ce métier singulier. Elle l'appelait Mr Taylor en sachant très bien que ce n'était pas son nom, et des années plus tard elle découvrirait sa voie en psychologie et sexologie grâce à lui. Il avait toujours été gentil avec lui. Ce jour là elle avait retenu ses larmes sur le trajet mais il avait tenu à lui tenir la main. l'ego n'a pas sa place en amour Bonnie. Ne laisse pas ta fierté tout gâcher elle avait répondu qu'il ne s'agissait pas de fierté. C'était simplement la première fois qu'elle détestait avoir raison. L'image d'Abel dans les bras d'une autre était violente parce qu'elle lui prouvait qu'il n'avait pas besoin d'elle comme elle avait besoin de lui. Mais Bonnie ne se perd pas dans ses pensées trop en entendant le sourire dans la voix d'Abel. Elle lève un regard embarrassé sur lui qui tourne à la moue boudeuse sourit pas comme ça... idiot. je... je détestais l'idée que tu sois heureux et entouré quand j'étais misérable et seule. J'avais besoin des filles autant que je voulais te punir . elle pince les lèvres et baisse les yeux coupable d'avoir agit avec autant d'impulsivité. Mais à l'époque c'était logique.. Pour elle. Et lui faire mal était une punition pour elle même aussi. Surtout en lisant les dizaines de messages qu'il avait envoyé , visiblement intoxiqué. Bonnie s'était trouvée toutes les manières du monde pour justifier de l'envoyer chier ou lui prendre sur son temps avec les filles. En partie parce qu'elle ne supportait qu'elles soient loin d'elle, la solitude était toujours bouleversante quand Haley et Cassie étaient chez leur père. Et parce qu'elle avait peur qu'elles ne reviennent jamais à elle. Qu'Abel décide de se venger et ne pas les laisser rentrer. Les premières vacances elle s'était enfermée chez elle en proie aux démons. Puis la solution avait été toute trouvé. Les vacances étaient devenues ses périodes de prédilection pour partir là où on la réclamait. Ce n'était même plus une question d'argent. Il fallait remplir le vide. Trop de fois elle s'était vue dans des états qu'elle ne souhaitait à personne... Sa maison, trop grande pour une seule personne, était une réminiscence de cette époque. Plus de pièces signifiait moins de risque de s'enfermer dans un seul espace. Plus besoin d'aller loin pour ne pas se sentir comme un lion en cage.   je suis désolée d'avoir fait tout ça. Et en même temps... elle le regarde et prend sa main en même temps, cherchant le confort de son corps et sa chaleur mais aussi à continuer de profiter de cet espace d'honnêteté qu'ils se sont créés.   je t'ai dit que j'aime t'énerver.. je crois que ça date de peu après ça. Tu réagissais. et avec chaque réaction j'avais l'impression de continuer d'exister dans ta vie... Et que peut être si tu continuais de répondre, je comptais toujours pour toi. Même si c'était négatif. elle embrasse la commissure de ses lèvres et son sourire est hésitant parce qu'elle sait qu'elle décrit là des comportements hautement toxiques. Mais après tout c'était là où avait fini leur relation.. dans un gouffre sombre où ils jetaient tour à tour le pire d'eux même. Comme pour voir jusqu'où ils pouvaient se haïr, jusqu'où ils pouvaient se pousser l'un l'autre, s'abîmer l'un l'autre.   j'espère que tu as remercié Jaynee de t'avoir sorti de ton trou.. je sais pas si j'aurai survécu si tu ne t'étais jamais relevé

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- 29 décembre 2023 -

Il souriait bien qu’il savait que la situation n’avait rien de comique, mais il comprenait maintenant l’une des raisons pour lesquelles il avait été privé de ses filles à certains moments. Elle lui en voulait, parce qu’elle pensait qu’il avait refait sa vie. Il n’avait pas refait sa vie, au contraire, il avait mis du temps avant d’accepter que quelqu'un d’autre puisse avoir de l’importance dans sa vie, que quelqu’un puisse le voir tel qu’il est. Autre que sa meilleure amie, il avait du mal à s’ouvrir et souvent, il se contentait de passer des commentaires désagréables aux autres. Le commentaire qu’elle lui passe en le traitant d’idiot lui donne encore un peu plus l’envie de sourire. Est-ce pour l’embêter un peu, probablement, probablement aussi pour détendre un peu l’atmosphère. « Je n’étais pas heureux, je n’étais pas bien. J’étais entouré simplement parce qu’à l’hôpital c’est un peu comme une famille, mais j’avais pas les personnes dont j’avais besoin. Mes filles et ma femme. » Il fait la moue après cette phrase, il avait un peu tout perdu dans ce divorce, pas matériellement parlant, mais les personnes qui comptait le plus pour lui. Elle avait les filles pour s’occuper et se changer les idées. Il détestait la version de lui après le divorce, il n’aimait pas avoir cette colère, cette rancune en lui. Il lui avait dit des choses sur le coup de la colère et elle le lui avait toujours bien rendu. Il y avait eu un moment où ils n’avaient pas eu le choix de s’entendre, c’était lors de l’accident de Cassie en danse alors qu’elle était adolescente, mais ce bref intermède n’avait pas duré bien longtemps. Quand il s’agissait des filles, c’était plus facile de s’entendre et un comme l’autre ne pouvait pas dire que l’autre était mauvais parent. Il n’aurait jamais pu avoir d’enfant avec une autre femme qu’elle et il en était convaincu. Il quitte ses souvenirs pour revenir à elle, à ce moment plus doux où les confessions sont faites, que les choses sont dites et leurs ressentis partagés. « J’ai bien essayé de te détester, je voulais être capable d’arrêter de t’aimer et moi aussi je cherchais à te faire réagir au final. » un sourire contrit sur ses lèvres. Ses yeux détaillent le visage qu’il aime tant, qu’il a tant aimé et qui a changé un peu avec le temps, laissant apercevoir le passage du temps, mais qui lui donne un autre charme. « Jaynee et moi, on a pas besoin de se remercier, on a toujours été là pour l’autre dans les moments difficiles. C’était normal, j’aurais fait la même chose pour elle. Ne dis pas des choses comme ça, tu t’en serais sortie, comme tu l’as toujours fait. » Il pose ses lèvres sur son nez, sur sa joue. Frotte ensuite sa joue mal rasée contre sa joue douce. Puis à son oreille il murmure doucement. « Maintenant, j’ai envie de t’aimer et de te retrouver. Ma Bonnie à moi, my love… pouvoir te garder contre moi cette nuit et pas te lâcher. » Il la serre un peu plus fort, pour lui montrer à quel point elle lui a manquer.

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- 29 décembre 2023 -

Leur conversation lui paraît lunaire avec un peu de recul. Elle ne peut s'empêcher de se dire que s'ils s'étaient dit tout ça il y a des années... peut être qu'ils n'en seraient pas là. Il n'aurait pas souffert dans son coin, n'aurait pas eu besoin que Jaynee le force à remonter la pente et elle n'aurait pas eu à recourir à des plaisirs artificiels et matérialistes pour survivre à sa tristesse. Ils auraient pu s'aimer et prendre soin l'un de l'autre tout ce temps, se soutenir et se tenir la main, s'assurer que l'autre sache qu'il était aimé. Mais Bonnie sent la pression des bras d'Abel autour d'elle et se force à ne pas se laisser emporter par une autre vague de culpabilité. Elle connaît cette route, qui mène directement à la tristesse. Et à partir de là, rien de bon ne pourra ressortir, c'est une certitude. New York avait été d'une profonde violence pour son coeur pour cette raison. L'appartement qui aurait dû être une découverte agréable, un lieu de repos et potentiellement de célébration, était vite devenu un nid où elle se cachait le soir en larmes comme si elle n'avait que ça à faire. Une ville aussi vivante que Big Apple s'étalait sous ses yeux et tout ce qu'elle arrivait à faire c'était pleurer. Une éternité de larmes. Abel, Naya et Ellen, même Cassie au final malgré son état à elle, avaient été comme des radeaux auxquels Bonnie s'était accrochée pour ne pas se laisser sombrer. Mais chaque soir, elle s'endormait seule et chaque matin elle se réveillait plus triste que la veille. Les souvenirs de Portland, de la dépression qu'elle était d'avoir vécu maintenant - à l'époque elle se pensait juste ingrate et incapable d'être heureuse de la vie qu'elle avait -, tout lui revenait avec la violence d'une gifle. Tant de douleurs, tant de peine, tant de pens... Bonnie cligne des yeux un peu fort et se force à revenir dans le moment présent et avec celui qu'elle aime et la cajole, la réconforte et ne demande qu'à profiter de ce qu'ils sont entrain de retrouver. Se retrouver.  que cette nuit ? dit-elle en tentant d'avoir un ton amusé, léger, comme elle sait si bien le faire quand il n'y a pas le poids de l'existence sur ses épaules. Elle rit doucement avec la sensation de sa joue mal rasée et recule un peu la tête avec un sourire avant de le repousser et se lever juste assez pour changer de position et pouvoir s'asseoir à califourchon sur lui. je veux toutes tes nuits moi. Elle prend son visage entre ses mains et caresse ses pommettes en le regardant. Bonnie aura beau avoir eu un nombre conséquents d'amants et d'amantes, rien n'a jamais été à la hauteur des étreintes d'Abel. En partie parce qu'elle n'a jamais été amoureuse de personne d'autre, mais aussi parce qu'il y avait quelque chose de purement physique ou économique avec tous les autres. Comme manger pour se rassasier. Répondre à un besoin et c'est tout. Alors qu'avec lui, elle avait la sensation de profiter de tout, des caresses, des mots, des sourires, des rires et cette impression de ne faire qu'un, d'être à sa place. Il y avait quelque chose de parfait et revitalisant dans ses baisers, dans son amour. Ce truc qu'on ne peut avoir qu'après 34 ans à aimer la même personne. Il était sa personne à elle. Elle embrasse son nez, sa joue, sa tempe, le coin de ses lèvres, son front, son sourcil, son menton, puis ses lèvres et recommence, le réapprenant, lentement, avec soin, comme s'ils avaient toute la vie devant eux. Toute cette nuit et bien d'autres. mon à moi... je veux tout effacer, t'aimer au propre, tout neuf, parfaitement... la brune retrouve ses lèvres et l'embrasse chastement, puis plus amoureusement, ses bras allant se glisser autour de sa nuque alors qu'elle se colle à lui, toujours assise sur lui. à moi.

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- 29 décembre 2023 -

Abel est content d’avoir fait la route pour venir rejoindre Bonnie. Dans ce lieu hors du temps, hors du monde. La neige qui tombe en gros flocons sur le paysage, rend le tout un peu plus féerique, ce moment un peu plus unique. Des retrouvailles qu’il ne s’était jamais permis d’espérer, parce qu’il pensait que le divorce avait mis un terme définitif à leur histoire. Il ne s’était pas attendu à toutes ces révélations, ni à la douleur qu’elle avait pu ressentir pendant toutes ces années, ni comment il avait pu être aussi aveugle à tout ça. Sa douleur après, sa chute vers les enfers. Il pouvait tenter de passer à autre chose, de partir sur de nouvelle base avec elle. Si seulement il pouvait effacer les derniers chapitres, oublier tout ça. Il l’a serre contre lui pour se convaincre qu’elle est réelle, il frotte sa joue contre la sienne pour la faire réagir un peu. Il laisse échapper un petit rire entre ses lèvres à sa question. Évidemment que ce n’était pas simplement pour cette nuit, il a envie de reprendre sa place auprès d’elle pour toutes les nuits qui lui seront offertes. Même s’il lui arrive de partir certaines nuits, il veut pouvoir revenir à la maison et reprendre sa place et sentir son corps contre le sien, ou humer son parfum sur son oreiller alors qu’elle doit à son tour quitter pour le boulot. Il desserre son étreinte pour la laisser changer de position et il cale son dos contre le dossier du divan. Son visage se relève pour fixer le sien, il se sent plus léger que ce qu’il a été depuis longtemps. « Ce programme me plaît bien ! » dit-il en sentant les caresses contre ses pommettes, il profite de cette douceur et de cette vague d’amour qu’il ressent de manière encore plus puissante que lors de leurs dernières étreintes. Les dernières fois, c’était un besoin plus animal, un besoin de chaleur et de changer parfois la rage en autre chose. Là c’était, l'amour, la douceur. Retrouver ce qu’il avait perdu au cours des années. Même à la fin de leur mariage il n’y avait pas eu tant de douceur, c’était un peu comme une rédemption. Il répond à son baiser, tendrement, ses mains glissant dans le dos de Bonnie. La tenant contre lui, il est hors de question qu’il la laisse partir maintenant. « on recommence notre histoire ce soir mon amour, que toi et moi… à moi. » il embrasse son cou doucement et passa sa main sous ses fesses pour la soulever légèrement. Puis se lève du divan. « tu as le choix, de me diriger vers la chambre pour qu’on s’étende un peu, ou dans la cuisine pour qu’on mange un peu, j’ai un creux… mais autant de toi que de nourriture. » elle est encore aussi légère qu’avant dans ses bras.

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- 29 décembre 2023 -

En l'espace de quelques semaines, depuis le retour d'Abel à vrai dire, Bonnie avait vu sa vie changer de manière drastique sans qu'elle n'ait de contrôle total sur ce qui lui arrivait, intérieurement surtout. Elle ne lui en voulait pas d'avoir chamboulé sa vie, surtout que la brune était assez lucide pour savoir qu'il n'avait pas fait exprès. Il ne savait pas après tout. Que le seul fait de poser les yeux sur lui avait retourné son monde. Qu'en l'espace d'un regard elle s'était revue adolescente, amoureuse, prête à tout pour que le garçon devant elle obtienne tout ce qu'il veut. Elle n'avait pas beaucoup changé, prête à tout, à l'extrême, pour offrir un chemin sans embûche à ceux qu'elle aime. Chaque fois que quelque chose arrivait à ses filles, Bonnie se sentait si mal que le déni était le plus simple mécanisme de protection parce qu'elle ne supportait pas d'avoir été incapable de leur assurer le bonheur le plus parfait. Entendre Abel expliquer qu'il avait tant souffert quand elle était convaincue qu'il serait mieux sans elle, était extrêmement douloureux. Mais dans ses bras, ce soir, au milieu de nulle part, à quelques jours de la fin de l'année, elle voulait se promettre d'apprendre à se dire qu'il était possible de réparer les choses cassées. Elle le disait régulièrement à ses clients, comment ne pouvait-elle pas y croire pour elle même ? tu m'as manqué. Horriblement manqué. elle l'embrasse plusieurs fois, se pressant contre lui, trop heureuse de le retrouver, désireuse de réduire un maximum l'espace entre eux. Impossible de le lâcher. Pas si peu de temps après l'avoir retrouvé. Le sentiment de complétude est trop important pour le laisser s'échapper. Hm...? Oh ! Bonnie laisse échapper un rire quand il l'a soulève et elle passe instinctivement ses jambes autour de sa taille avec un grand sourire avant de l'embrasser doucement et répondre laisse moi te nourrir d'abord.. tu as toute la nuit pour m'avoir moi elle caresse ses cheveux et lui indique la direction de la cuisine sans se séparer de lui, le sourire aux lèvres. Son cerveau continue de lui offrir souvenirs désagréables sur souvenirs désagréables, comme s'il cherchait à la faire culpabiliser ou l'empêcher de profiter de ce moment. Mais son coeur est trop plein de tendresse et avide d'amour, de douceur, d'un bonheur complet après trop de temps sans. tu devrais me porter comme ça plus souvent, j'aime bien. elle enfouie son visage dans son cou et y dépose de petits baisers avec un grand sourire, caressant ses cheveux de son autre main. merci d'être venu jusqu'ici

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- 29 décembre 2023 -

Il n’aurait pas cru possible de pouvoir pardonner aussi facilement. Normalement, la racine et la colère auraient habité son corps et son esprit pendant longtemps. Il avait mal quand il mettait des images de la solitude de Bonnie, essayant de mettre des images sur ces hommes qui avaient eu besoin de recourir à elle pour combler leur solitude. La vie a changé, Bonnie lui a paru tellement lointaine pendant tellement de temps qu’il pensait que ses sentiments pour elle allait finir par s’éteindre, mais ce n’est pas le cas, il l’aime encore et il l’aimera toujours. Les retrouvailles comme aujourd’hui ne font que lui prouver qu’elle sera toujours sa Bonnie, la femme qu’il aime. Leurs baisers n’ont rien d’animal ou de pressant, ils sont remplis de douceurs de tendresse et d’amour et il se demande même si ce n’est pas un rêve. S’il ferme les yeux, peut-être que tout disparaîtra et qu’il se retrouvera encore seul et loin d’elle… « Ca fait mal à quel point tu m’as manqué ! » il veut la garder pour lui seul encore un moment, s’enfermer dans une bulle où personne ne pourra les déranger. Il finit tout de même par se lever, sans la lâcher, en la tenant fermement contre lui. Une main sous ses fesses et l’autre autour de sa taille, il sent qu’elle s’accroche à lui et son éclat de rire comme une cascade emplie la pièce. Il répond au baiser avant de prendre la direction de la cuisine, la portant comme il l’a fait de nombreuses fois quand il était plus jeune. « Me nourrir de toi m’aurait satisfait autant ! » qu’il répond avec un petit air lubrique, il marche jusqu’à la cuisine et la pose sur le comptoir. Se collant contre le rebord pour être encore près d’elle, ses lèvres se posant dans son cou. Humant l’odeur de sa peau, embrassant sa peau sensible. « Comme quand je t’ai porté dans notre appartement après notre mariage ? » Souriant au souvenir, elle était enceinte et tellement attirante, tellement désirable et cette robe blanche il le lui aurait arraché d’un coup s’il s’était écouter.  « Tu ne me répondais pas et j’avais besoin de te parler… » Ses doigts glissent sous son pull délicatement pour aller caresser sa peau douce et chaude. Elle était vraiment là, il reconnaissait le grain de sa peau, son odeur. Il relève la tête pour plonger son regard dans le sien. « Je t’aime Bonnie Halstead et je ne cesserai jamais de t’aimer, ne doute plus de toi, de moi ou de nous. Je t’aime plus qu’il n’est raisonnable de le faire. » Passant sa main sous la chevelure brune de Bonnie il caresse doucement sa nuque avant d’attirer son visage vers le sien et de capturer ses lèvres encore une fois.

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- 29 décembre 2023 -

Bonnie n'était pas du genre à oublier facilement les choses qu'on lui avait fait mais elle était encore plus mauvaise à oublier ce qu'elle avait fait aux autres. Derrière un masque d'insouciance et d'espièglerie, elle cachait une longue liste de regrets qu'elle avait pu faire à son entourage proche. Bien qu'elle ne s'intéressait pas à l'avis d'inconnu, sa famille était sacrée, cela avait toujours été le cas. Et le jour où elle avait posé les yeux sur Abel Moore, il était devenu une des personnes de cette courte liste de gens importants pour elle. De personnes à qui elle voulait tellement de bien, de bonheur, de tendresse et de calme, qu'elle choisirait toujours de leur cacher les parties les moins belles d'elle, les plus abîmées, les plus tristes, les plus tristes, que de venir risquer leur bien être. Elle avait appris très tôt que si elle pleurait les autres ressentiraient des choses négatives. Agacement, énervement, peine, tristesse, inconfort, la liste était longue et elle voulait éviter à tout prix que son entourage ne passe par là par sa faute. Aussi gardait elle sa peine pour elle. Montrer le joli, garder le laid. Quitte à passer pour une enfant qui n'a pas conscience que passer 45 ans on ne se comporte plus comme ça. Toujours le sourire, toujours là à rire, toujours un plaisir à rencontrer et surtout jamais plomber l'ambiance. Seule fille de la fratrie, elle s'était donnée ce rôle assez vite enfant et l'avait gardé en tête en grandissant. La plupart du temps c'était facile car tout allait, le boulot, les enfants, l'argent et les opportunités de s'amuser... mais Abel était revenu et soudain elle avait dû réaliser Bonnie. Elle avait dû faire face. Et maintenant dans ses bras, que les secrets ont été partagé, elle se rend compte qu'il est possible d'être heureux sans tout enfermer dans une boîte de pandore. Que parfois, les secrets font plus mal sur la durée qu'une larme aussi vite versée qu'essuyée. on peut faire les deux.. elle sourit contre ses lèvres alors qu'elle se laisse porter jusqu'à la cuisine et l'embrasse à plusieurs reprises. l'appartement était pas beaucoup plus grand qu'ici en plus.. Bonnie glisse ses doigts dans les cheveux de l'homme qui l'aime après tout ce temps, toute cette distance, toute cette souffrance, et un sourire tendre se trace sur son visage alors qu'il lui répète la raison de sa présence et elle l'embrasse encore je ne voulais pas t'inquiéter. Haley était là hier, elle aurait pu te dire que ça allait bien... j'avais juste besoin de repos. les fesses posées sur le comptoir elle laisse ses jambes aller des deux côtés du corps de celui qui fait battre son coeur depuis le collège et elle manque de pleurer en l'entendant plus qu'il n'est raisonnable de faire... ça me va bien. J'aime cette idée. Je t'aime aussi Abel Moore. Au point de me demander si c'est rationnel. il l'embrasse et Bonnie font contre lui en souriant. Il y a quelque chose d'enivrant dans les baisers d'une personne avec laquelle on a grandi. Personne n'aura jamais été capable de lui faire ressentir ce qu'il lui fait actuellement, lui a toujours fait tu peux aussi te nourrir de moi ici.. puis je te ferai à manger.. puis on ira se coucher pour plus soupire-t-elle contre ses lèvres, bras autour de son cou, et un sourire plein de malice sur les lèvres. D'une atmosphère tendre et amoureuse, Bonnie tire aussi cette envie de lui, ce besoin de lui qu'elle ressent chaque fois qu'il est près d'elle depuis quelques semaines. Cette manière dont elle sait qu'il connaît par cœur les gestes qui la ravissent, ce sourire qu'il a quand ils sont au maximum ensemble et ces regards qu'ils échangent quand le monde disparaît autour d'eux. Rien n'avait vraiment changé depuis qu'ils s'étaient quittés, et Bonnie avait beau avoir eu plus d'un amant, elle savait que l'amour qu'ils avaient l'un pour l'autre était la raison pour laquelle cela restait ses étreintes préférés. Elle l'embrasse puis passe les mains sous son haut en souriant espiègle enfin si tu veux... comme dans notre premier appartement..

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- 29 décembre 2023 -

La peur et l’angoisse qu’il a pu ressentir avant d’arriver au chalet a maintenant complètement disparu. Il se sent mieux maintenant qu’il a pu partager tout ça avec Bonnie, qu’ils ont pu se parler et se dire les vraies choses sans que l’autre ne prenne rien pour lui. Ils ont pu exorciser leurs démons, bien qu’il sache que ce ne sera pas toujours facile, qu’il risque encore d'avoir des malentendus, des engueulades, mais il est prêt à se battre pour elle, prêt à être là et reprendre une place qu’il n’aurait jamais dû abandonner. C’est une deuxième chance qu’il s’offre, l’amour étant plus fort que tout et ça ils n’en manquent pas ni un, ni l’autre. Ils ont une chance inouïe d’avoir trouver leur âme sœur tôt dans leur vie. Maintenant, il suffit de se retrouver, d’oublier les fantômes du passé et d’aller devant, ensemble, main dans la main. Abel l’entraîne vers la cuisine, alors qu’elle est dans ses bras et il la pose sur le comptoir, face à lui. « Notre premier appartement était minuscule. Mais c’était chez nous et ça c’était tout ce qui comptait… toi, moi et notre matelas posé par terre. » Il se sent bien avec elle, il est chez lui, il n’a pas besoin de plus pour être heureux. Il l’embrasse alors que ses doigts sont sous le pull de la belle brune. « Haley ne me parle plus autant, c’est Cassie qui m'a dit que tu étais ici. Sinon, je ne l’aurais pas su et j’aurais cru que tu me faisais la gueule. D’ailleurs… lit pas mes derniers messages. » qu’il murmure entre deux baisers.  Il sourit en levant les yeux vers elle. « on s’en fout que ce soit rationnel ou non. C’est nous tout simplement et il faut qu’on revienne à la base ! » Une lueur gourmande au fond de ses yeux, il caresse la peau de celle qu’il aime, alors que leurs lèvres n’en finissent plus de se retrouver. L’offre qu’elle lui fait est bien plus alléchante que n’importe quel plat fumant prêt à être dégusté. Il sourit et grogne contre la peau de son cou avant de soulever un peu plus son pull. L’envie de la satisfaire, de la goûter est présente plus que jamais.

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- 29 décembre 2023 -

Pendant des années, Bonnie avait gardé pour un nombre incalculable de difficultés et de troubles personnels sans laisser personne voir ce qui se cachait derrière ses sourires. Bien que mauvaise menteuse, elle avait une capacité impressionnante à garder les secrets Bonnie. La brune pouvait vous sourire tout en sachant les pires choses sur vous, votre vie, vos proches ou ce que son cœur ressentait à votre égard. Bien ou mal, ce talent était parfait dans son métier mais avait tendance à devenir une tare il fallait parler de ce que son cœur pensait véritablement. L'inquiétude de son ex-mari en était la preuve qu'elle devrait se laisser lire un peu plus, admettre les failles qu'elle cache derrière des couches de sourire, de rire, de couleurs et d'extravagance. Montrer qu'elle est fragile parfois, pas juste une tornade inarrêtable. Mais pour l'instant, Bonnie est surtout amoureuse et vibrant d'un désir ardent pour l'homme qui remplit son coeur depuis l'adolescence. parfait.. j'allais pas te laisser refuser..

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- 29 décembre 2023 -

Retrouver sa femme, retrouver la femme avec qui il s’est toujours imaginé finir sa vie lui faisait un bien fou. Il avait l’impression de se sentir chez lui à nouveau, complet et malgré les paroles et les émotions vécues juste avant, il était plus heureux qu’il ne l’avait été au cours des dernières années. Une deuxième jeunesse, il avait l’impression de revenir plus de vingt ans en arrière, au temps où ils ont emménagé ensemble dans leur premier appartement, le temps où elle et lui faisaient tourner des têtes, ou les gens étaient jaloux de leur bonheur. Bonnie et Abel étaient indissociables l’un de l’autre. Il traverse le chalet pour l’entraîner vers la cuisine, il se laisse distraire tout le long par contre par la magnifique brune qu’il tient dans ses bras. Il la pose sur le comptoir et souris, avec bonheur, avec malice et surtout avec envie.

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- 29 décembre 2023 -