We are not just art for Michelangelo to carve. || Théodore

We are not just art for Michelangelo to carve.@Theodore Lewis

“Panne de merde !” Grogna-t-elle. En effet, la panne de réseau dans la ville lui faisait une belle jambe à Idgy. Non seulement, elle ne pouvait pas contacter Théodore pour savoir comment il allait, mais en plus ses clients ne pouvaient pas annuler au besoin ce qui allait causer des désistements… Sans qu’elle ne le sache ! Derrière le bureau de la réception, elle tapait machinalement et dans un rythme parfait la pointe de son stylo bic - qui quelques minutes plus tôt - continuaient de faire les contours d’un visage qui obsédait ses rêves et ses pensées depuis qu’il était en ville. Idgy allait se brûler les doigts. L’Icare des temps modernes. Elle le savait. Elle allait souffrir, encore et finirait sa course chez Misha en retombant dans les vices. Pourtant, et pourtant, elle prenait de longues inspirations et continuait sur le chemin de cette relation qui mettait du baume sur son cœur. Bon sang, Alycia avait tout chamboulé dans sa vie et le pire ? L’artiste la laissait faire. Pourquoi résister ? Un autre point négatif à cette panne : comment savoir si elle allait bien ? De quoi la stresser un peu plus. C’est qu’elle avait pris l’habitude de ces conversations. Alors, elle baissa son nez et se remit la tête dans le dessin. Son premier rendez-vous devait être là à 09h et il était bientôt l’heure. Théodore commençait plus tard selon son planning, elle espérait qu’il n’ait pas de soucis.

En voyant son client rentré, elle sourit et rangea soigneusement le dessin dans son tiroir dédié et roula pour alla accueillir. Idgy laissa un message sur un post-it pour son ami et alla avec son client dans sa salle pour commencer à tatouer. Pas besoin de poster le calque : ils continuaient une grosse pièce. Elle allait en avoir pour la journée. Elle préférait au fond : comme ça elle pouvait juste se concentrer sur les traits et laisser son cerveau prendre le dessus. Faire de grosses sessions étaient beaucoup plus plaisant pour elle que de petits projets, même si elle ne disait jamais non à des motifs tant qu’ils rentraient dans son style et qu’elle ne trouvait pas niantniant. Les petites étoiles et les signes d'infinis : elle refusait purement et simplement. Si jamais elle en faisait, le client casquait un sacré montant. Le client qui s'installait sur la table était un des premiers qu’elle avait eu. Elle connaissait ses habitudes, il connaissait les siennes. Les formalités échangées, elle enfila ses gants après avoir mis son casque et sa musique.

“Let’s go !” Dit-elle avant de commencer. Les chansons passaient et en entendant la fameuse chanson d’Edith Piaf, Mon Dieu, elle ne put s’empêcher de chanter à haute voix les paroles. “Mon Dieu. Mon Dieu. Mon Dieu. Laissez-le-moi encore un peu mon amoureux ! Un jour, deux jours, huit jours. Laissez-le-moi encore un peu à moi.” Elle reprit sa respiration et continua : “Le temps de s'adorer, de se le dire. Le temps de s'fabriquer des souvenirs. Mon Dieu. Oh oui mon Dieu! Laissez-le-moi remplir un peu : ma vie.” Et en chantant, elle ne pouvait pas s’empêcher de penser à Alycia. C’était plus fort qu’elle. “Mon Dieu. Mon Dieu. Mon Dieu ! Laissez-le-moi encore un peu. Mon amoureux. Six mois. Trois mois. Deux mois. Laissez-le-moi pour seulement un mois” Idgy se souvenait avoir appris les origines de cette chanson et son cœur se serra alors qu’elle dirait le dernier couplet : “Le temps de commencer ou de finir. Le temps d'illuminer ou de souffrir. Mon Dieu. Mon Dieu. Mon Dieu. Même si j'ai tort, laissez-le-moi : un peu. Même si j'ai tort, laissez-le-moi.” Et c’est en la terminant qu’elle remarqua que son client la filmait. Ce qui la fit sourire. Elle enleva son casque : “T’inquiète pas Idgy, je la mettrais sur insta en te taguant dès que le réseau est revenu ! Si ça peut t’aider à vendre ton disque. Il est incroyable d’ailleurs : tu peux en être fière !” Elle l’était Idgy.

La fin de l’après-midi approchait, elle n’avait pas réalisé l’heure et ils avaient bien tapé ! Une pause-déjeuner rapide avait servi de break, mais sinon ils n’avaient pas pris le temps de se reposer. Elle ne savait même pas si les réseaux marchaient à nouveau. Elle avait entendu Théodore parler de l’autre côté de la porte, mais elle ne savait pas s’il était encore là. Idgy espérait, cela faisait longtemps qu’ils ne s’étaient pas posés tranquillement après une dure journée de travail, car il enchaînait bien les heures. Constamment. Elle filma le dos de son client pour qu’il puisse se rhabiller sans avoir peur de mettre de l’encre sur sa chemise. Au moins il n’avait pas fait l’erreur de débutant et n’a pas mit un pull à col roulé ! “C’est tout bon maintenant, repasse dans un 1 mois pour les retouches, mais ta peau prends bien : je pense pas devoir en faire beaucoup. - Super ! Merci Idgy.” Elle le raccompagna et ferma derrière lui. Théo était sur le canapé. Elle s’approcha et se laissa tomber à côté de lui : “Longue journée ?” Elle s’étira : “Je suis claquée ! Mais je vais dormir comme un bébé ce soir, c’est moi qui te le dis !” Idgy le regarda : “Tu as eu beaucoup de clients ? Je suis restée bloquée sur la grosse pièce de Paul, mais au moins, c’est terminé.”

Divine décadence. Life is a cabaret.

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@Idgy Rizzo+@Theodore Lewis

tw: //
Fatiguée, Wendy endormie sur le canapé au fond du studio le laisse pensif mais Théo ne se laisse pas trop l'espace de réfléchir à pourquoi il la regarde et se demande s'il ne devrait pas la réveiller. Parler encore un peu. Être en sa présence. Présence qui semble lui devenir nécessaire, peu à peu, comme un être qu'il ne peut pas repousser, pas effacer... quelque chose en elle l'appelle et il sait qu'il ne devrait pas entretenir ce genre d'idées, mais le brun ne peut pas vraiment s'en empêcher. De la manière la plus insidieuse possible et sûrement sans aucune volonté de nuire - si on peut appeler ça une nuisance - la blonde a pris une place conséquente dans son subconscient et aujourd'hui il est coincé. Face au mur. Il la regarde et il aimerait goûter un peu plus d'elle, un peu plus que juste le son de sa voix ou l'odeur de son parfum. Un peu plus que son rire à son oreille ou l'intensité de sa conversation. La réflexion le fait froncer des sourcils et il jette un plaid sur elle en décidant de laisser ça derrière lui, dans une boite, oubliée dans un coin de sa tête. Il galère avec ses béquilles mais s'éloigner de l'endormie et cherche où peut se cacher sa collègue et patronne dans le tattooshop. Ils ne s'étaient pas croisés de la journée et avec le réseau en rad, elle aurait pu être là où pas qu'il n'en aurait rien su. Il était resté une partie de l'après midi avec une Wendy frigorifiée en salle de pause puis avait fait du dessin en sa compagnie. Ses rendez vous de l'après midi bloqués par la neige lui avaient mis des plans mais il n'était ni gêné ni surpris par la chose. Après tout, la tempête qui s'était abattu sur Klamath Falls était une raison suffisante pour justifier que personne ne veuille sortir de chez lui. Théo sait bien que ce n'est pas simple de se balader dans la ville quand la météo fait des siennes ainsi. Idgy ? il dit doucement en traversant le studio à sa recherche. Il semble entendre une conversation dans la pièce où elle tatoue habituellement et fatigué, le jeune homme va s'affaler sur le canapé de l'accueil en soupirant. Entre la pièce qu'il avait fait ce matin qui avait duré 3h et l'après midi à dessiner, il aurait pu ne pas être complètement KO. Mais quelque chose dans l'air depuis des semaines lui rongeait l'âme et il avait l'impression d'être constamment fatigué, à côté de ses pompes même. Comme une sensation de retard face à l'existence. Il courait après un train qui l'avait abandonné sur le quai et même s'il courait vite l'engin continué d'accélérer. Son accident de moto. Les examens médicaux. Les troubles avec Cassia. Les embrouilles avec Alba. Wendy... il lui semblait qu'il perdait la notion de ce que la vie était vraiment mais surtout de comment il pouvait tenir sa barque. Alors qu'il s'apprête à somnoler, tête jetée en arrière sur le canapé, Idgy lui passe devant avec un client à qui Théo fait un signe de la main sans trop se poser de questions. Dehors il ne neige plus au moins mais la ville est blanche dans la lumière de fin de journée hey ! ça allait. J'ai Deb, tu sais celle avec le phénix dans le dos, qu'est passée ce matin pour une pièce de sa manchette.. sinon tout le monde aux abonnés absents. T'as raté la tempête dehors il étend un bras et attire sa patronne vers lui pour poser un baiser sur son front. Une marque d'affection qu'il n'a que pour les membres de sa famille et d'une certaine manière, Idgy était sa famille. Elle l'avait trouvé, accueilli et aidé quand il ne savait pas où il allait. Il ne lui disait pas souvent mais sa reconnaissance envers la tatoueuse et chanteuse était réelle. j'ai juste une pote qu'était dehors avec la neige et tout, j'l'ai fait entré. Elle dort à l'arrière. J'lui ai filé une paire de chaussons et puis un jogging à moi.. que tu sois pas surpris si tu croises quelqu'un dans le shop au milieu de la nuit.. il sourit légèrement puis reprend son expression neutre en se passant une main sur son visage demain j'm'absente pour la journée tu te rappelles hein ? j'enlève mon plâtre et tout. Et ce soir j'pense vais pioncer sur le canap', trop de neige pour prendre la route c'est l'enfer dehors.. t'as de la chance d'habiter au dessus I. l'appartement de l'étage était une bonne et une mauvaise chose à son sens mais Théo n'allait pas critiquer la vie de sa boss. Elle avait un rythme plutôt okay au final et si un jour il voyait qu'elle ne sortait pas assez la tête du boulot, il ferait une remarque pour jusque là, il pouvait laisser couler t'as mangé quand même ?

(man of his word) les options sont sans limite mais pas la vie. il faut donc faire un choix pour l'existence qu'on veut mener. l'honnêteté voudrait que je choisisse le chemin qui vous va. mais suis-je honnête ?

Spoiler:

We are not just art for Michelangelo to carve.@Theodore Lewis

Gardant rarement un œil sur la météo, Idgy ne s’attendait pas à la panne de réseau. Appréciant les températures froides, la neige ne la dérangeait pas. Malgré son sang méditerranéen. La tempête de neige ne semblait pas se calmer. Ils étaient mieux à l'intérieur à tatouer ou bien à être tatoués plutôt que dans le froid et le blizzard. Idgy aimait ce genre de journées. Tant que ses clients pouvaient venir et repartir sans prendre de risque. Lorsque cela était le cas, cela était du pur bonheur. Sans nouvelles de Theo, elle n'avait aucune idée si son collègue avait pu venir, s'il avait pu tatouer également. Elle pensait évidemment à lui, mais à chaque fois que son esprit se reconnectait à la réalité : il repartait de plus belles dans le tatouage sans laisser le temps à son organisme de faire une pause. Idgy avait été chanceuse d’avoir seulement une grosse pièce : sa journée étant tout de suite plus simple. Pas besoin de faire mille et un décalco. Pas besoin de repositionner cinquante mille fois le dessin. Elle pouvait avoir un peu de paix au moins et se perdre dans ses pensées : pouvant faire une rétrospective des derniers événements qui avaient marqué sa vie.

Arrêtant de tatouer pour la journée, elle mit une tonne de baume sur la peau de son tatoué qu’elle avait rubéfié pendant de longues heures. Le tatouage caligineux allait avoir besoin de temps pour guérir après tout. Cela n’empêcherait probablement pas son client de revenir avec le sourire jusqu’aux oreilles. Le genre qu'Idgy ne connaissait que trop bien pour l’avoir elle-même eut. Elle fut heureuse de voir que Theo était également là. De quoi la rassurer alors qu’elle se laissa tomber sur leur canapé pour souffler longuement tout l’air dans ses poumons. C’est en s’installant confortablement qu’elle se rendit compte ô combien elle avait encore poussé au-delà de ce que son corps pouvait endurer. Peut-être qu’Alycia devait réellement lui faire un programme sur mesure ! Idgy n’hésiterait pas à mettre son corps en souffrance si cela voulait dire passer plus de temps avec elle.

“Je ne sais pas si raté est le mot. On va être encore servi, je suis sûre.” Il n’y avait qu’à voir la neige qui continuait de tomber lentement, mais à gros flocons. “Vois le bon côté, je crois que tu avais un client qui a toujours de l’acrimonie dans ses propos non ?” Idgy se laissa volontiers attirer contre son ami pour recevoir un baiser sur le front : étirant un immense sourire sur son visage. Elle fut surprise de la suite : “Elle a assez de couvertures ? Elle va manger quoi ? Je vais lui laisser quelque chose de chaud ok ?” L’Italienne en elle se réveillait immédiatement. “J’espère que les routes seront praticables ! Il est temps que tu sois libéré de ce fléau hein ?!” En parlant de ça : “Tu veux dormir sur mon canapé ? Tu seras mieux installé que dans la salle de repos. Je t’aiderai à t’installer.” Théo avait le double de ses clés d’appartement, il pouvait aller et partir comme bon lui semblait. Elle rigola en entendant son ami lui demander si elle avait mangé. “Est-ce que la frondaison arrive aux printemps ?” Pour ne pas répondre non. “Y’a deux trois trucs dans mon frigo, je dois juste avoir la force de monter. Tu veux venir aussi ? Ou tu veux rester avec ton amie ? Elle peut venir également d'ailleurs.”

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tw: décès
La neige s'accumule dehors et la fatigue ronge Théodore mais quand Idgy débarque, il lève tout de même la tête pour lui offrir un demi sourire avec une certaine tendresse. Elle était une amie qu'il regardait avec toujours beaucoup d'affection. 4 années avec elle et Théo savait qu'il avait envie que cela continue ainsi. Le temps passant, il savait qu'ils étaient tous les deux un safe space l'un pour l'autre. Ils ne parlaient pas des choses qui fachent mais ils étaient toujours là pour se tenir la main si besoin et il ne pouvait pas nier la valeur d'une telle amitié. Idgy lui avait offert un lieu où se réfugier et grandir après la perte de sa mère et il devait l'admettre : il lui était extrêmement reconnaissant. disons que la neige qui tombe c'est joli de l'intérieur quoi.. mais oui rater n'est pas le terme le plus adéquat. il hausse une épaule puis jette un oeil à l'accumulation de poudreuse dans les rues de KF. Oui, il devait passer pour une retouche en fin de journée. Mais ça fait que décaler le problème à plus tard... un chose qu'il trouvait parfois désagréable c'était l'obligation de réserver ses créneaux avec ses clients par email. Avec ça il arrivait qu'il se retrouve avec des gens désagréables sur la table. Bien que rare, le cas se présentait tout de même de temps en temps et Théo avait parfois hâte de pouvoir être un peu plus sélectif. Un jour il savait qu'il serait un peu plus connu et aurait le pouvoir de dire non à ceux qu'il ne voulait pas tatouer. Oui t'inquiète t'inquiète. Elle est partie pour très bien dormir. Arrête Idgy un petit rire lui échappe, prenant le dessus sur l'humeur passable qu'il aurait pu développer à la mention du client absent et qui lui donnait des envies d'arrêter de sociabiliser plus qu'autre chose. En toutes circonstances, Théo avait appris à apprécié qu'Idgy était capable de le faire sourire. Il trouvait chez la jeune femme quelque chose s'approchant d'une mère ou grande soeur de substitution. J'vais pas la laisser en bas et franchement t'inquiète pas.. j'veux bien manger un bout avec toi mais après j'redescendrai. Pas envie de la réveiller, elle a manqué de sommeil ces derniers temps, j'préfère qu'elle se repose. Tu veux j't'aide à faire un truc à dîner ? j'peux faire commis de cuisine. il sourit à la blonde et s'enfonce un peu dans le canapé ne donnant pas vraiment l'impression qu'il va se lever mais qu'importe. Le brun savait qu'avec sa jambe encore plâtrée jusqu'au lendemain, il n'allait pas être très mobile dans la cuisine mais il avait envie de l'aider, passer un peu de temps ensemble et puis après j'redescendrai pour surveiller la blonde.

(man of his word) les options sont sans limite mais pas la vie. il faut donc faire un choix pour l'existence qu'on veut mener. l'honnêteté voudrait que je choisisse le chemin qui vous va. mais suis-je honnête ?

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“Rester à l’intérieur, avec une bonne boisson chaude, sous une épaisse couverture… Le rêve absolu !” Dit-elle en fermant les yeux pour imaginer la sensation de paix qui venait avec ce genre d’instant. Mettre en pause sa vie pour savourer l’instant présent. Idgy ne le faisait jamais et savait qu’un jour, elle le regretterait. Elle préférait vivre à cent à l’heure et ne pas prendre le temps de divaguer ou extrapoler. Cela était néfaste pour son bien-être de trop réfléchir. Elle n’avait pas besoin de faire le point sur sa vie qui était aujourd’hui pleine de promesse. L’artiste devait juste accepter de laisser le temps lui glisser entre les doigts sans avoir à tout contrôler. “C’est pas faux. Je ne pense pas que ça va s’arrêter. Tu devrais l’appeler et lui dire que tu annules. Pour sa sécurité et puis parce que tu ne peux pas poireauter des lustres pour lui.” Idgy était intransigeante sur les rendez-vous. Être en retard avec elle, c’était prendre le risque de voir le tatouage repoussé à une date ultérieure et elle n’était généralement pas tendre. Cela s’appelait la bienséance et ses clients avaient rapidement compris qu’on ne rigolait pas avec ça dans ce salon. Théodore aussi, même si elle était bien plus flexible et cordiale avec son employé quand l’heure tournait, mais qu’il n’était pas là. Elle l’apprécierait trop pour lui faire des remontrances.

En apprenant que quelqu’un dormait dans la salle de Théo, ce fut à peine si elle ne sautait pas sur ses jambes pour s’afférer a qu’elle se sente bienvenue et surtout qu’elle soit confortable. Ce qui fit sourire son ami. Pourtant, Idgy était très sérieuse sur le sujet. On ne plaisantait pas avec ça. “Rigole autant que tu veux, personne ne dort sous mon toit sans être bien installé.” Elle se le refusait. “Comme tu veux. Je vais descendre des couvertures pour que tu sois bien installé aussi.” Voilà. Lui aussi subirait la tornade italienne et l’hospitalité d’Idgy. “Tu peux faire mon commis, mais tu devras me dire qui est cette demoiselle pour toi.” Elle se leva et tendit ses mains pour que Théo les attrape. “Je vais te coller sur une chaise à éplucher les légumes de la ratatouille.” Il allait être bien au bout de la table à travailler. La jambe en l’air. “Et la blonde…? Elle a un nom ?” Parce que maintenant, Idgy était curieuse. “Si tu la laisses dormir dans ta salle, c’est qu’elle n’est pas une inconnue hein ?”

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@Idgy Rizzo+@Theodore Lewis

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A une période de sa vie où Théo pensait que plus rien n'aurait jamais de sens Idgy était arrivée avec des bras ouverts, un coeur tendre et des idées rafraîchissantes. L'artiste s'était montrée si chaleureuse avec lui, que malgré son caractère habituellement renfermé et relativement introverti, Théo n'avait pas réussi à se fermer à elle. Des instants comme celui là, posés tous les deux dans le canapé de l'accueil du salon de tatouage à discuter de neige, de clients, de la vie et du besoin de se reposer, auraient été inimaginable pour lui 4 ans plus tôt. La perte de sa mère avait été une gifle si difficile à gérer pour le brun, qu'il ne croyait pas qu'un futur existe. Puis Idgy lui avait offert une alternative et il était enfin plus ou moins heureux aujourd'hui. Certes il avait des tensions avec Cassia, une jambe dans le plâtre et une potentielle tumeur sur le cerveau, mais dans l'ensemble son désespoir n'était plus aussi abyssal qu'à l'époque. Il était vivant et voulait le rester. Et son amie tatoueuse était en grande partie la raison pour laquelle il avait réussi à changer de mindset comme ça. Tu mériterai ce genre de journées en vrai. il lui sourit quand elle évoque le genre de dimanche qu'il appréciait de vivre. Avec un livre et la tranquilité.. Il ne savait pas trop pourquoi mais l'idée de faire ça avec Wendy lui traverse un instant l'esprit le faisant froncer imperceptiblement le nez avant qu'il hoche la tête en écoutant sa patronne et amie y a plus du tout de réseau, t'as pas remarqué ? impossible de lui écrire.. pour ça aussi que j'espère qu'il est resté chez lui. le tatoué pince les lèvres. La coupure avait eu lieu dans l'après midi et il avait un message vers le dit client qui ne s'envoyait toujours pas.. Il ne savait pas trop combien de temps ça durerait mais en attendant, il préférait ne pas s'inquiéter inutilement. Personne ne serait assez bête pour sortir avec ce temps.

Théo tente de dissuader Idgy d'aller bouger Wendy et lui jette un regard amusé quand elle commence à s'emporter dans son habituel effusion d'hôtesse idéale. Un petit côté grand mère gâteau qu'il a toujours aimé. Cette manière de vouloir s'assurer que les gens vont bien, sont à l'aise, heureux et peuvent se trouver dans les meilleures conditions possibles sous son toit. Il était particulièrement fasciné par le fait qu'elle était capable d'être comme ça même quand elle même n'allait pas tout à fait bien. Un don d'elle même qu'il trouvait beau et dont il était particulièrement reconnaissant ne t'inquiète pas pour elle. pour les couvertures okay mais sinon laisse la dormir. il rit doucement en se laissant aider à se lever, son plâtre le rendant difficilement mobile. Mais il l'enlevait le lendemain donc tout irait bien. pas de souci pour rester assis à éplucher, je sais faire il s'étire une fois à côté d'elle et se met à boîter vers l'escalier menant à l'appartement de la blonde pour qu'ils cuisinent. Le tatoué s'arrête juste pour jeter un oeil à sa boss avec un léger sourire et un haussement d'épaules c'est une amie, la petite soeur d'un ami d'enfance en vrai. et parce qu'il sait que ce genre d'explication ne suffirait pas à sa patronne et amie il ajoute elle était en cours ce matin et s'est fait chopé par la tempête donc elle s'est arrêtée ici plutôt qu'aller jusqu'à chez elle. J'lui ai filé des fringues que j'avais en stock et des chaussons et elle s'est endormie. il n'y avait qu'avec Idgy et peut être Milo que Théo était apte -et surtout acceptait- de parler autant. Il n'aimait pas s'étaler, s'expliquer ou donner des détails qu'il trouvait finalement un peu inutile. Mais il savait qu'avec ces deux là et Wendy.. il pouvait s'exprimer. Que la personne en face n'irait pas faire d'interprétation bizarre et lui laisserait le temps de trouver les bons mots et ça s'arrête là, fait pas cette tête il la regarde, elle et sa mine curieuse avant de reprendre sa marche vers l'escalier pour rejoindre l'étage. Il était assez lent mais ne galère pas trop, surtout une fois qu'il a la rambarde pour s'aider. et puis je serai à l'aise sur une chaise. Je pourrais dormir demain vu qu'on m'enlève le plâtre et j'resterai un peu chez moi. ça va l'faire. Tu t'inquiètes pour rien Idgy, on est bien ici je t'assure

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Idgy ne saurait pas si elle pourrait trop souvent faire ce genre de journée à ne rien faire. Elle aimait être active et son cerveau était toujours en ébullition pour composer et écrire des nouvelles chansons alors le repos ne faisait pas réellement partie de son vocabulaire. Et puis, ne rien faire lui faisait trop penser et cogiter. Elle préférait largement être occupée et avoir mille choses à faire ! “Je ne sais pas si le mot mérite rentre dans cette addition… Je pense qu’une fois serait plus qu’assez.” Mais elle comprenait l’attrait que certains pouvaient avoir d’en faire une habitude. Ce n’était pas ce qu’elle appréciait le plus, mais c’était un mal nécessaire de temps en temps. Elle souffla longuement : “Mon cerveau est rattrapé par la fatigue, évidemment qu’il n’y a plus de réseaux !” Idgy avait probablement été trop longtemps penché sur son tatoué pour le réaliser. “C’est fou quand même comment une coupure de courant nous rends terriblement isolé et incapable de faire quoi que ce soit hein ?” Ils étaient tous trop dépendant certainement de la technologie. “Peut-être qu’on devrait repasser au papier et aux lettres, mais même ça nous servira pas à cet instant.”

Italienne d’origine, il était temps de pousser à nouveau l’hospitalité à son maximum et être au petit soin pour la demoiselle dans la salle de son employé. Elle ne la connaissait pas d’Eve, ou bien d’Adam, mais cela n’était pas important pour Idgy. Prendre soin des autres était une seconde nature pour elle. “Promis. Je serais aussi silencieuse qu’une souris !” La propriétaire connaissait son salon, elle savait passer inaperçu au besoin. “Je lui apporterais ça.” Elle se leva et aida Theodore à faire de même, il devait avoir si hâte d’être débarrassé de ce plâtre. En chemin vers sa cuisine, elle ne put empêcher longtemps sa curiosité de prendre le pas. “Donc tu dois la connaître depuis longtemps. C’est toujours un plus.” De savoir une personne pendant quelque temps. L’histoire lui fait hocher la tête de haut en bas. “Hm hm hm…” Elle sourit en coin, mais ne rajouta rien. “Eh bien s’il lui faut plus de vêtements, tu me le dis hein ?” Elle serait ravie d’en prêté.

Elle aida Theo à s’installer et sortit les légumes du frigo pour la ratatouille. “Il y a des petits oreillers pour rendre la chaise plus confortable.” Puisqu’il semblait décider. Elle tira la chaise pour qu’il s’installe et apporta le reste pour qu’il se mette au travail. “La demoiselle en bas à des allergies ? Que je ne cuisine pas un truc qui ne lui convient pas.” Idgy s’en voudrait de rendre malade quelqu’un qui mangeait sous son toit.

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