C’est avec un dossier entre les mains que je suis en train de m’avancer dans le commissariat de Klamath Falls, ce n’est pas la premier fois que je me trouve en train de les fouler dans le cadre d’un lien professionnel entre les pompiers et la police. A peine quelques heures qu’un incendie s’est déclaré dans un bâtiment tout juste à l’extérieur de la ville, des flammes contre lesquelles l’unité des secours est venue se battre et en venir à bout, avec à la clé de nombreuses surprises et pas des plus positives. Un bar aux apparences parfaites peut cacher quelques choses sombres derrière son rideau métallique et c’est bien ce qu’il se passe, c’est bien ce que je viens de découvrir. « Sur votre droite, le bureau du lieutenant sera celui qui se trouve juste en face de vous. » C’est un tout nouveau lieutenant qui est venu prendre place à la brigade des mœurs, un lieutenant que je vais découvrir, avec qui je vais travailler pour la toute première fois. Un dossier sagement tenu entre mes doigts, c’est avec ma main de libre que je viens apporter deux coups contre la porte, avant de venir l’ouvrir. Assez rapidement, j’ai l’occasion de pouvoir poser mes iris sur une demoiselle brune, les traits de son visage sont sombres, la lueur à travers ses yeux est éteinte, mais ce n’est pas pour cela que je me trouve dans son bureau. « Bonjour. » Je n’ai pas la moindre idée de savoir si elle a été informée de ma venue ou si le personnel du commissariat s’est décidé à lui laisser la surprise d’une toute nouvelle affaire. « Nathanael Weaver, lieutenant de la brigade des secours. » Je n’en oublie pas qu’aujourd’hui est notre toute première rencontre, si j’ai déjà eu l’occasion de travailler avec son prédécesseur, ce n’est pas encore le cas de ce tout nouveau lieutenant, qui a le droit de savoir qui se trouve en face d’elle. « On vous à prévenu de ma venue ? » Une question que je suis en train d’accompagner d’un mouvement de mon bras, pour me permettre de fermer la porte du bureau derrière moi, me laissant seul dans cette pièce avec cette inconnue, qui dans le fond ne l’est pas réellement sans que j’en ai conscience.

tyle="text-align:justify"> « Enchantée Lieutenant Weaver, Madison Tremblay, Lieutenant de la brigade des mœurs. » Je ne peux empêcher un léger froncement de sourcil, avec la drôle d’impression d’avoir déjà entendu ce prénom, associé à l’univers de la police, principalement de la brigade des moeurs il n’y a pas longtemps, sans pour autant réussir à remettre le doigt dessus. Une sensation étrange que je préfère mettre de côté, après tout, ma présence dans le bureau du lieutenant n’est pas sans raison, c’est professionnellement que je me trouve dans ce bureau et c’est sur cette ligne que je vais me maintenir. « Oui, ma secrétaire m'en a informée ce matin. Il paraît que vous avez des informations importantes à me communiquer, c'est bien cela ? » Un hochement de tête vient apporter une toute première réponse au lieutenant qui se trouve en face de moi, alors que je suis en train de faire un pas dans ce bureau, gardant précieusement ce dossiers entre mes doigts, alors que je libère ma seconde main en rompant le contact avec la radio que je porte à mon épaule. « C’est ça, un incendie à la sortie sud de la ville … » « Je vous en prie Lieutenant, venez vous asseoir. » Nous ne sommes pas ici pour perdre du temps, le pompier que je suis vient s’associer à la police pour le bien d’une enquête, c’est la raison qui me pousse à fermer la porte derrière moi, avant de venir prendre place sur ce siège qui fait face à ce bureau, qui fait face à Madison, venue s'asseoir à son tour, prête à en découdre. « Rentrons dans le vif du sujet, qu'avez vous qui pourrait m'intéresser ? » Dossier posé sur le bureau, je suis en train de le faire tourner sur lui-même pour le mettre à l’endroit pour l’enquêtrice, avant de venir l’ouvrir, accompagnant ce mouvement d’une prise de parole. « On a été appelé pour un incendie d’un bar à la sortie de Klamath Falls, un bar en apparence complètement clean, mais en faisant une reconnaissance pour sortir les victimes des lieux, on est tombé sur trois femmes, tout juste majeur qui n’étaient pas là pour passer le temps … » Sur la première partie, les différentes photos des lieux, prises après avoir mis fin à l’incendie, sont présentes dans le dossier, alors que je viens continuer mon mouvement de les passer, pour retrouver des informations de tailles. « Ca n’a pas été facile, mais mes hommes ont réussi à avoir les identités de ces femmes, deux mexicaine et une colombienne, qui ne sont pas en possession de leurs papiers depuis qu’elles sont sur le territoire américain. » Sans doute n’ai-je pas besoin de préciser les raisons de ce manque de papier en leurs possessions, pour un schéma malheureusement beaucoup trop fréquent au sein de notre pays.

« Ces jeunes femmes ont été admises à l'hôpital ? Comment vont elles ? » Je me retrouve dans ce bureau, qui est celui de Madison Tremblay, assis sur cette chaise qui vient faire face à la policière, le dossier présent entre nous, raison de ma venue au commissariat, résultat d’une intervention de la brigade des secours, qui c’est soldé par une enquête ouverte pour les forces de l’ordre. Mon regard n’est plus en direction des éléments que j’ai amené avec moi, qu’elle tient désormais entre ses mains, qu’elle est en train d’examiner avec une grande attention, mes iris sont posés sur Madison, cette femme que je rencontre pour la toute première fois, mais qui me laisse avec une impression étrange, de déjà avoir eu affaire à elle, sans réussir à mettre le doigt sur la réalité. « Deux d’entres elles sont sous le choc de ce qu’il vient de se passer, mais elles vont s’en sortir, la troisième a été victime des flammes et son corps souffre de nombreuses brûlures, les médecins ne peuvent pas se prononcer pour son cas, pour le moment. » Ma main est en train de monter sur mon visage, mes doigts sont en train de passer dans mes cheveux, alors que je viens poser mon dos contre le dossier de la chaise, pour une attention captée par cette radio que je porte à mon épaule. « Qui d'autre est au courant Lieutenant ? » Une question qui parvient jusqu’à mes oreilles, alors que je suis en train de réduire le son de ma radio, en tournant le bouton avec mes doigts, la centrale étant au courant de mon arrêt au poste de police, pas de risque que la brigade des secours soit appelées sur une nouvelle intervention. « Les deux officiers qui sont venus sur place et mes hommes. » Une équipe qui est en train de m’attendre dans le camion stationné devant la poste de police, à l’heure qu’il est. « Il n’y a jamais eu le moindre doute sur cet établissement ? » Une question qui n’attend pas réellement de réponse, si tel avait été le cas, la police aurait réagi bien plus rapidement et de bien des manières différentes en apprenant l’incendie ou les coupables seraient déjà derrière les barreaux, si les preuves suffisantes avaient été déjà réunies.

« D’accord, je compte sur votre discrétion Lieutenant ainsi que sur celle de vos hommes. Au plus l’affaire restera sous silence, au plus nous pourrons amasser des preuves sans éveiller les soupçons. » Une demande du lieutenant de la brigade des moeurs que je ne peux qu’accepter, je ne suis pas un policier, je ne fais pas partie des forces de l’ordre, mon rôle est d’être qualifié comme étant un soldat du feu, tout ce qu’elle peut me demander au sujet de l’affaire de cet établissement, sera accepté. Ce n’est pas à travers les mots que je suis ne train de lui apporter une réponse, mais à travers un simple mouvement de la tête, un acquiescement que je suis en train de lui adresser, elle souhaite le silence au sujet de l’enquête sur ce bar, mes hommes seront les plus silencieux au monde, tout comme moi. « Pas à ma connaissance non ... » Je ne peux masquer ce léger rictus qui est en train de marquer les traits de mon visage, absolument rien jusqu’à aujourd’hui à pu laisser présager les agissements de cet endroit, tant de temps que de pauvres femmes sont utilisées, sans personne pour les défendre. « En tout cas je tiens à vous remercier pour ce dossier et ces informations, croyez bien que tout cela va aider la police et je vous garantie que nous allons les mettre derrière les barreaux. » Un hochement de la tête, un mouvement allant de haut en bas, face aux propos qui sont en train de parvenir à mes oreilles. « Je compte sur vous. » Une confiance que je fais aux forces de l’ordre, deux métiers différents, mais qui sont reliés l’un à l’autre. S’il peut y avoir des pompiers pyromanes, comme des policiers ripoux, je préfère accorder en premier lieu ma confiance au lieutenant qui est en face de moi, avec l’espoir de ne pas me tromper dans mon jugement. « Si vous avez besoin, vous me trouverez à la caserne 132. » Une indication que je ne peux m’empêcher de lui donner, parce que dans le fond, s’il y a quoi que ce soit que je puisse faire pour venir en aide à la police et à l’équipe de Madison Tremblay, j’accepterais sans hésiter.

« Au fait Lieutenant, j’ai une dernière question pour vous. » Une main est présente sur la radio que je porte sur moi, alors que je suis en train de me redresser sur cette chaise, avec l’idée de me relever, de quitter les lieux, aucune raison ne pousse à rester plus longtemps ici. Je ne peux masquer le froncement de sourcil qui est en train de marquer mon visage, pour un regard qui se pose à nouveau sur le lieutenant qui est présent en face de moi, dans l’attente de cette dite question qui m’attend. « Vous avez réussi à retrouver votre ami l’autre soir ou vous avez écumé tous les bars de la ville sans succès ? » Mon dos n’est plus au contact du dossier de la chaise, ma main est toujours au contact de cette radio présente sur mon épaule, j’ai bien du mal à comprendre où est-ce qu’elle souhaite réellement en venir, de quoi elle est en train de parler. « Mon ami ? » J’ai bien du mal à comprendre ce qui est en train de se passer dans ce bureau, alors qu’un air amusé est bien présent sur le visage du lieutenant, un amusement qui est traduit par cette lueur qui est en train de briller à travers ses iris. « Une minute … Madison, de la brigade des mœurs, c’est vous ? » Il y a quelques temps en arrière, en voulant envoyer un message à un ami, que je devais rejoindre le soir même dans un bar, c’est avec une parfaite inconnue que j’ai discuté, une inconnue que j’ai visiblement aujourd’hui en face de moi et qui parvient à arracher un sourire qui étire mes lèvres. « Non, je ne l’ai pas trouvé, je ne vous ai pas vu non plus, lieutenant. » Je ne peux m’empêcher de faire référence à cette proposition que je suis venu lui faire, sachant que ma recherche serait vaine, l’occasion de ne pas me retrouver seul, un verre à la main dans un bar, de passer du temps avec une parfaite inconnue, même si cela ressemble beaucoup plus à de la drague qu’autre chose.