Coffee & company ft. Rebekah

L'automne, sans doute ma saison préférée. Je trouvais le paysage magnifique, les feuilles qui tombent et les décors orangés. En revanche, je détestais Halloween. Je ne trouvais pas cette tradition à mon goût mais respectais évidemment celles et ceux qui l'appréciait. Oh et cette fraîcheur, cette douce saison entre le chaud et le froid. Je ne suis pas une grande partisante de la chaleur de toute façon, alors autant vous dire que l'automne et l'hiver sont carrément faites pour moi.

C'était d'ailleurs aujourd'hui, le grand jour d'Halloween, ou soir tout dépend sous quel point de vu on se place. J'aimais faire en sorte de ne pas être chez moi. Je ne détestais pas les enfants, mais je n'aimais simplement pas cette fête. Cependant, j'étais la première à remplir un grand saladier de bonbon pour le déposer à ma porte. C'était la seule et unique que je faisais pour cette occasion.

De ce fait, j'allais prendre un café chez mon amie Ellen aujourd'hui. Madame le Maire s'il vous plait ! Nous nous sommes liés d'amitié il y a bien des années maintenant, tellement que je n'ose les compter afin de ne pas me sentir trop vieille. Nous nous étions rencontrés sur les bancs de l'école, non pas nos bancs à nous mais ceux de nos enfants. Lorsque j'emmenais Lila à l'école et elle ses jumeaux. Avec le temps, nous sommes devenues comme les deux doigts de la main.

Vêtue d'un simple jean, d'un petit pull léger, de bottine à petits talons allant avec mon trench couleur Camel. J'arrivais devant la demeure de Madame Becker. Je remarque tout de suite les citrouilles accueillantes de l'entrée. Rien d'effrayant alors cela me convenait parfaitement. C'était même joli me surprenais je à penser.

Je monte alors jusqu'à la porte d'entrée et sonne. Ellen m'attendait et l'attente ne fût pas longue pour qu'elle m'ouvre la porte.
- Hey, je vais bien et toi ? lui demandais je tout en lui offrant une accolade amicale. J'entre ensuite dans sa demeure et commence à retirer mon manteau. - Alors le Mexique ? posais je comme question ; je voulais savoir si son voyage c'était bien passé et si elle y avait trouvé le repos qu'elle attendait.

Un moment entre amies, ça ne pourrait que me faire du bien. Je passais peu de temps à la maison de toute façon, les enfants étaient grands, ils n'avaient plus besoin de moi, quand à Eric, cela fait bien longtemps qu'il ne me demande plus de compte.

- Oh merde, six semaines c'est énorme, qu'est-ce qu'il lui arrive ? demandais-je sur un ton étonné et surpris. Il devait forcément lui être arrivé quelque chose de grave pour qu'il soit autant arrêté. De nos jours, les médecins n'arrêtent plus si facilement.

Nous passions par la cuisine pour se prendre nos petites douceurs et finir par s'installer confortablement dans le salon pour y papoter pendant un long moment.

- Parfait le salon ! Tu as pensé à tout, ça a l'air délicieux ! j'étais toujours bien accueillie chez Ellen, c'était une petite perle dans la cuisine. J'adorais cuisiner mais elle en faisait bien plus que moi qui parfois n'avait pas la volonté.

Je m'installe sur le sofa après avoir posé les petits gâteaux sur la table basse du salon. Comme toujours, la maison était bien décorée. Parfois je me demandais où elle trouvait le temps de faire toutes ces petites choses qui peuvent paraître si simple alors qu'en réalité pas du tout.

Je ris aux éclats lorsqu'elle me confie avoir perdu son portefeuille alors qu'elle devait régler son séjour. - Mais non ! Comment tu as fais ? Ils ont du te prendre pour une dingue là-bas ! cela dit ça fait des anecdotes à raconter.

- Les enfants vont bien, du moins ils allaient bien lorsque je les ai croisé ce matin. Sinon la routine, tu me connais. Eric à son casino, moi à l'agence et notre couple toujours au même point. lui avouais je dépitée. Quand à mon couple ça n'allait pas changer de si tôt, je dirais même que ça va crescendo.

Mon amie me confiait qu'elle était assez débordée avec l'arrêt de son secrétaire. C'est vrai que six semaines c'était long !

- Outch ! lançais-je en grimaçant. Je suis contente pour lui qu'il se rétablisse, mais ce genre d'accident laisse toujours des séquelles, si pas physique, au moins psychologique. avouais je en toute sincérité et d'un rire amusé j'ajoutai Tu vas devoir être sympas avec lui à son retour !je fis un petit clin d'œil en attrapant un petit biscuit qu'elle avait gentiment fait pour l'occasion.

C'était agréable de passer un moment entre fille, Ellen était une bonne amie depuis bien des années maintenant. C'est à l'école de nos enfants que nous nous étions rencontrées des années plus tôt. Le courant était tout de suite passé et nous sommes devenues très vite les meilleures amies du monde. Un privilège pour Rebekah qui avait pour amie madame La Mairesse de Klamath Falls.

Ellen lui raconta ses mésaventures au Mexique. En effet, pas de tout repos ces vacances finalement, mais bon il valait mieux en rire, il y avait toujours plus grave dans la vie, de plus ça avait l'air de s'être plutôt bien arrangé.

- Oui ça aurait pu mal finir, mais tout est bien qui finit bien comme tu dis ! je bu une gorgée de mon café et ajouta - heureusement qu'ils sont là nos enfants quand même, que ferait on sans eux ?

La conversation filait et le sujet de mon couple arrive sur la table autour du café et des petits gâteaux, j'allais devoir m'étaler sur le sujet.

- Et bien oui, Eric ne jure que par son casino, et bien que nous sommes un couple parfait en apparence, je manque cruellement d'amour... avouais je avec tristesse. J'aimais mon mari, mais la perte de notre bébé nous avais cruellement éloigné, et au fil des années, nous nous sommes pas retrouvé, cela s'est même empiré.

Ellen et moi échangions sur ce qui était arrivé à son assistant. A priori, un accident assez important mais pour lequel il s'en sortait bien. Il ne semblait pas être le parfait assistant, mais évidement je comprenais ce qui voulait dire ma meilleure amie. - Il va falloir que tu sois un peu indulgente ma belle, il n'est peut être pas parfait mais pour le moment il faut que tu fasses avec Cependant, il est vrai que d'avoir quelqu'un de compétent était difficile à trouver, alors en attendant, il fallait que la mairesse s'en contente.

Ils peuvent être agaçants à l'adolescence, mais sinon c'est que du bonheur ! lui dis je alors que son fils venait de lui sauver son retour du Mexique.

J'étais contente de voir Ellen, ça faisait un petit moment que nous nous sommes pas vu. Et j'adorais papoter avec elle, bien qu'il y a des choses que je ne dis pas. Je n'osais pas lui dire que je discutais avec un homme sur internet depuis des semaines, et que j'avais enfin fini par le rencontrer. Mais la discussion autour de mes problèmes de couple se positionnait. En effet, avec Eric ce n'est pas la joie. Depuis la mort de notre petite dernière, un gouffre s'est formé entre lui et moi.e Nous avions déjà essayé d'en discuter, mais rien y changeait. Nous étions devenus deux parfaits étrangers. Il n'y a que devant nos enfants que nous faisions plus attention, bien qu'ils étaient grands maintenant et loin d'être bêtes.

- J'ai déjà tenté oui, mais je crois que nous avons atteint le point de non retour. Au début nous voyons un psychiatre oui après le drame, mais ça nous a pas trop rapproché, je crois même que ça a fait tout le contraire. je soupire - pas vraiment car c'est un sujet un peu tabou. Nous nous contentons de vivre côte à côte maintenant.

Entre amies, les conseils étaient toujours bons à prendre. Ellen semblait prendre le mien au pied de la lettre, ce qui était une bonne chose pour son assistant. Elle aura tout essayé ainsi et s'il ne change pas, effectivement là elle pourra prendre la décision de le renvoyer.

- Je pense que c'est plus sage. Et si vraiment ça ne change rien, là tu pourras le renvoyer si tu le souhaites toujours, mais au moins tu auras tout tenté ! lui rétorquai je le sourire aux lèvres. Je pris ensuite une gorgée de ma boisson chose et picore un petit biscuit qu'Ellen avait gentiment préparé pour ma venue. Ils étaient délicieux. - tu es vraiment un perle en cuisine, c'est délicieux ces petits biscuits ! je me régalai.

La discussion autour de mon mariage venait d'éclater. Je n'avais pas encore parlé à Ellen de W_666. Il avait été une vraie bouffée d'oxygène cet homme pour moi et je crois que c'est grâce à mes échanges avec cet inconnu que j'ai pu ouvrir les yeux sur mon mariage. La main d'Ellen sur la mienne me consolait. C'était agréable de se sentir aimer et soutenue. - Merci, je sais bien que tu es là, mais ce n'est pas un sujet que l'on aborde facilement. D'aussi loin que je me souvienne, ma vie était rythmée avec Eric et je vois bien qu'aujourd'hui nous sommes à des kilomètres lui et moi, nous ne sommes plus en phase... avouai je attristée. Je n'étais pas heureuse de cette situation, mais un jour il faudrait prendre la décision que Ellen me proposa quelques minutes plus tard.

Je baisse la tête, et me pince les lèvres. Je tournai mon alliance comme si elle allait me donner une réponse. [b]- je sais que tôt ou tard ce moment devra se poser, mais c'est tout de même dur de dire adieu à plus de 30 ans de vie à deux. Les enfants sont grands, je ne m'inquiète pas vraiment pour eux…

Je ne savais pas si je devais lui parler de ma nouvelle hobbie, et du fait que j'avais décidé de rencontrer le mystérieux inconnu avec qui j'échangeais depuis des semaines via écrans interposés. Je n'en avais parlé à personne, si peut être à Naya uniquement.

Profitant du bon goût de ses gâteaux, je discutai avec ma meilleure amie de ce qui se passait dans nos vies en ce moment. Ellen avait eu une mésaventures en voyage et avec son assistant, quand à moi c'était le foutoir dans ma vie. Depuis que j'échangeais avec cette homme via mon ordinateur, je n'avais jamais été aussi mieux dans ma peau qu'aujourd'hui depuis la disparition de Siobhan et pourtant, c'était sans doute ce qui allait également causer ma perte.

Je complimente alors Ellen pour ces petites merveilles. Elle était une perle en cuisine. Je souris amusée par sa remarque. - Même si tu me donnais la recette, je ne suis pas sûre de faire aussi bien, mais surtout aussi bon. Manger les tiens reste la meilleure solution ! je rigole bêtement de mes bêtises. Non pas que j'étais mauvaise cuisinière, non, mais la pâtisserie n'était pas mon fort. Je préférais cuisiner du salé, allez savoir pourquoi !

Le sujet de mon mariage vint alors sur le tapis. Je constatais avec tristesse que c'était un échec et que les choses ne s'arrangeaient pas. Dois-je parler de w_666 à mon amie, me comprendrait elle ? Je l'ignore et je n'arrivais pas à sauter le pas. J'acquiesce ce qu'elle me dit, elle n'avait pas tord, c'était dire au revoir à une partie de moi-même ; Qui étais je sans mon époux ? Je n'ai connu que lui...

C'est difficile, je n'ai connu que lui ou presque. La mort de Siobhan nous a fait beaucoup de mal et je pense que rien ne pourra réparer le fossé qui s'est creusé entre lui et moi. Et…. et je crois qu'il n'y a rien à faire, si ce n'est se laisser vivre ainsi. Au fond je ne savais pas ce que lui faisait de son côté. Est-ce qu'il me trompait ?

Ellen tente alors de changer de sujet, je voyais là comme une porte de sortie pour changer de sujet et ne pas lui parler de mes échanges nocturnes sur le net, mais en même temps, elle était ma meilleure amie, je devrais peut être lui dire, peut être qu'elle me comprendrait ?

Je respire alors un bon coup et me lance... En réalité, j'échange avec un homme depuis des mois par internet, on s'écrit jour et nuit et je ne me suis jamais sentie aussi bien depuis le drame... c'était dit, je me mordillait les ongles, mal à l'aise. Je ne sais pas comment notre mairesse va réagir à mon annonce.