Bad Liar | Ilias #8

Feat @Ilias Danvers

22 Octobre 2022

Le coeur qui tambourine dans ma poitrine, c'est avec la gorge serrée que je m'approche du bureau d'Ilias, dans ce bowling encore désert vu l'heure bien matinale de ce samedi. Main tremblante, je peine à faire rentrer la clé dans la serrure, me focalisant uniquement sur cette boule au ventre qui s'intensifie à mesure que les secondes défilent.  Je pose alors ma main gauche contre la porte, au-dessus de ma tête et prends de profonde inspiration tout en fermant les yeux, pour essayer de calmer mes nerfs. "Allez Vicky, tu peux le faire, ce n'est rien, juste une petite conversation entre adultes intelligent…" Petite conversation certes, mais conversation qui va totalement changer ma vie et la sienne et qui va déterminer le déroulement de ces prochains mois, de ces prochaines années. En effet, après de longues journées d'attente, il est enfin l'heure de l'aveu. Enfin l'heure de dire à cet homme qui fût mon compagnon pendant six mois, cet homme pour qui mon coeur s'emballe encore que je suis enceinte et que le bébé est le sien.

Après de longues minutes à lutter contre moi même et contre cette serrure qui n'a fait qu'augmenter ma nervosité, je suis enfin dans l'antre de son bureau, faisant les cents pas en attendant son arrivé avec la même hâte qu'un enfant qui attends son rendez vous chez le dentiste. "Ilias, il faut que je t'avoue quelque chose …. Je suis enceinte." je m'arrête soudain, avant de souffler et de secouer vivement la tête. "Non, trop direct.." J'ai toujours eu la sale manie de parler seule, surtout lorsque le stress est à son comble comme aujourd'hui, mais là, je ne cesse d'imaginer les paroles que je pourrais bien lui dire à voix haute. Parole que je commente et que je critique avant de finalement changer de phrase et de sens de marche, cherchant à masquer le fait que mes jambes me soutiennent à peine.

Jambes qui finissent fatalement par flancher et qui me pousse à me rattraper sur ce bureau qui est le sien, faisant ainsi vaciller une pile de paperasse qui finit sa course au sol, éparpillant ainsi tout son contenu. "Sérieux Vicky, tu ne peux pas éviter d'être maladroite au moins une fois dans ta vie ?!" Les larmes menacent de couler sur mes joues, probablement dû au stress et aux hormones, alors que je me retrouve accroupie essayant de tout regrouper pour remettre un peu d'ordre dans le bureau du père de mon futur enfant. Soudainement, mon regard est attiré par un objet brillant. Un collier, munie d'un pendentif en cœur. Ma mâchoire se serre soudainement, et le coeur se crisque. Alors ça y est lui aussi est passé à autre chose… Une pensée qui affecte mon coeur plus que de raison. Après tout, si j'ai pu passer à autre chose avec Tobias, il est normal que lui aussi aille de l'avant. Bijou en main, mes sourcils se froncent alors que je maintiens la chaîne, faisant voleter le pendentif sous ma main pour mieux l'observer. C'est étrange l'impression familière qui émane de ce bijoux.

Je regarde alors le pendantif de plus près, me redressant, oubliant le bazar à peine regrouper au sol. Cœur doré gravé des deux côtés. Un côté ou les lettres "V et L" se retrouvent entrelacées dans une écriture très cursive et féminine alors que de l'autre côté ce sont les lettres "S et M" qui se retrouvent enlacées. Soudainement je sens ma vision se troubler et ma main se poser sur le bureau avec fracas pour éviter que je ne m'effondre au sol, comme si un coup dans le ventre m'avait coupé toute respiration. "Non …" Ma main, tenant toujours le bijou, se met à trembler de plus belle avec que des larmes ruissellent sur mes joues. "C'est impossible…" Je pose alors ma seconde main à côté de la première, touchant le bois de ma peau et laissant tomber ce bijou sur le bureau. Ce Bijou que nous avions offert à ma mère durant la fête des mères, l'année précédent sa mort. Ce Bijou que j'étais partie choisir avec papa, bijou dont j'avais dessiné la gravure le rendant unique, pour que maman nous ait toujours sur elle. Bijou qui avait totalement disparu avec elle et que je pensais enfouis dans les tréfonds du lac, jusqu'à ce qu'il refasse finalement surface aujourd'hui.

Une ébullition d'émotion me gagne. Colère, tristesse, abattement, incompréhension … Comment peut-il avoir se foutu collier en sa possession ? Une multitude de question se bouscule dans mon crâne, alors que mes mains se serrent a m'en blanchir les phalanges, que mes ongles pénètrent ma peau à m'en faire mal. Au point que je perde totalement notion de ce qui m'entoure et que je n'entends pas la porte du bowling s'ouvrir et se refermer. Que je ne perçois pas les pas d'Ilias s'approcher du bureau, que mon cœur ne rate aucun battement comme il le fait d'habitude lorsque je le vois. Non, rien du monde réel ne parvient à moi, sauf la brisure de mon être, ainsi que cette tristesse et cette haine causé par la perspective de m'être fait avoir par un homme qui est bien plus coupable qu'il ne le laisse penser depuis le début.

Feat @Ilias Danvers

« Ça a vraiment l’air important ce que tu as à me dire. » Une voix qui fait battre mon cœur en général, mais que je n'entends pas, bien trop absorbée par mes pensées et par ce choc que je viens de recevoir dans ma poitrine. Toujours de dos, mes yeux se ferment alors qu'une nouvelle larme s'échappe de mon œil. Comment ai-je pu en arriver là ? Pourquoi la vie me fait ça ?  Comme si annoncer ma grossesse surprise à Ilias ne suffisait pas, il fallait que je fasse tomber cette pile de feuilles, que je trouve le collier de ma mère et que mon cerveau se mette à imaginer mille et un scénarios. « La terre, ici la lune, vous me recevez ? » Finalement je parviens enfin à sortir de ma torpeur à mesure que j'entends les pas d'Ilias s'approcher de moi. Sans me tourner, je fais glisser ma main sur le côté sans quitter le contact du bois comme si j'avais peur de perdre l'équilibre. Bijou en vu des iris de mon patron je ne peux m'empêcher de prendre la parole d'une voix froide, dépourvu de toute émotion, de toutes intonations. "Tu peux m'expliquer ce que c'est ?" Mes yeux sont embués de larmes, alors que je sens mon regard se durcir, ne daignant toujours pas faire face à l'homme que j'ai aimé… et que j'aime encore malgré moi. "Tu peux m'expliquer ce que le collier de ma mère fait dans ton bureau ?" Ma voix se durcit encore un peu, insistant bien sûr le mot mère, pour être certaine qu'il percute l'information. Je suis bien loin de la fille stressée et apeurée que j'étais il y a encore plusieurs dizaines de minutes. Je suis loin de la fille fébrile qui devait lui annoncer sa paternité. Je suis loin de la Véronicka habituelle, de la fille que je connais, de la fille que je suis. Mon corps est certes tremblant, mais ma détermination est sans faille et ma soif de vérité est insatiable. Je ne connais pas la fille qui se trouve en face d'Ilias et pourtant c'est bien elle qui s'exprime, du moins c'est bien moi, le seul hic, c'est que je suis dans l'incapacité de prédire la suite des évènements et de mes réactions. "Et s'il te plaît, pour une fois dans ta vie, ne t'avise pas de me mentir …" Une parole que j'accompagne d'un volte face, me retrouvant enfin face à lui, s'approchant à pas lent alors que mon index menaçant fini sa course contre son torse. Je plaque alors ma main contre ce dernier, laissant ce collier toucher son vêtement et attendant qu'il vienne récupérer le bijou de ses mains, alors que je le fixe avec toute la noirceur dont je suis capable. Comme une mise en garde, alors que, soyons honnête, la petite blondinette que je suis ne fait pas le poids face à ce "Hulk", même si à l'heure actuelle je ne perçois pas ce détail et je m'en fiche. Je ne perçois pas ce possible danger qui me guette, ni ce pincement au cœur lié à ma proximité avec lui, lié à ma main présente contre son buste que j'ai déjà caressé à maintes reprises. Non, je suis bien trop obnubilée par le collier de ma mère et la raison de sa présence dans le bureau de mon ex petit-ami que je croyais sincèrement innocent dans toute cette histoire, alors que finalement, je m'aperçois que j'aurai mieux fait d'écouter ma petite sœur depuis le début.

Feat @Ilias Danvers

TW : injure, mensonge, mention de mort, fausse couche

Je ne suis que rage et incompréhension. Je sais que cela ne faisait finalement pas si longtemps qu’Ilias et moi étions ensemble, mais comment ai-je pu ne rien remarquer ? Comment ai-je pu me laisser berner aussi facilement par ses beaux yeux ? «De ta mère ?» Ma tête esquisse de léger mouvement de droite à gauche, a peine perceptible tandis que je continue ma tirade accusatrice, sous-entendant son art du mensonge. «Pardon ? A quel moment je t’ai menti ?»  Un rire froid sort de mes lèvres alors que ma mâchoire se crispe durant une seconde et que mes yeux se lèvent au ciel. “Oh … j’en sais rien, peut-être sur notre rupture par exemple ? Oui je n’ai pas encaissé l’excuse de ton père et le manque d’explication qui allait avec … Un peu léger comme motif de rupture tu ne crois pas ?” L’ambiance est déjà électrique entre nous, alors autant jouer carte sur table jusqu’au bout et parler de cette rupture que j’ai toujours en travers de la gorge. “Qu’est-ce que tu veux au juste ? Tu demandes à me parler, je viens et tu m’accuses de te mentir et en plus d’être un voleur ? C’est quoi le délire d’apporter le collier de ta mère avec toi et de me demander ce qu’il fait dans mon bureau ?» Mes yeux s'ouvrent anormalement. “Pardon ?” Un mot que je prononce, totalement outrée par ce qu’il est entrain de sous entendre, par cette situation qu’il cherche à retourner. “Non mais pour qui tu me prends ?? La dernière fois que j’ai vu ce collier c’était il y à 20 ans autour du cou de ma mère avant sa MORT bordel !!” Mort, un mot que je prononce presque en hurlant alors que ma voix se brise à m’en faire mal. "Collier qui tombe de ta putain de pile de papier et toi tu ose m’accuser de l’avoir amener ici ? Je ne suis pas venu pour ça à la base, mais je suis bien contente de découvrir ton vrai visage …” Une expression de dégoût s’empare de mon visage alors que mon cœur ne cesse de battre plus fort à mesure qu’il se brise. «Je sais même pas qui est ta mère, qu’est-ce que tu veux que j’ai son collier !» Parole qui s’accompagne du son du collier de ma mère heurtant le sol. Collier qui vient de voler à travers cette pièce, me montrant le peu de respect qu’Ilias à pour ma mère, pour mon histoire … pour moi. Mes yeux restent fixés dans les siens, avec une froideur digne du Iceberg ayant heurté le Titanic. “Ah ouai ? Tu ne sais tellement pas qui est ma mère que tu vas probablement nier le fait qu’elle t’ai versé de l’argent pendant des mois avant sa mort ? Oui j’ai vu ses relevé bancaire Ilias, j’ai vu ton nom apparaitre déçus alors arrête tes PUTAIN DE MENSONGE !!” Ma vue se brouille de larme de colère, de larme que je ne pensais pas laisser couler un jour. Je fais volte face, tournant le dos à un homme que je ne connais finalement pas, pour prendre appuie sur le dossier de la chaise qui me fait face. “Je t’ai défendu auprès de ma sœur, je me suis même disputer avec elle car je ne suis qu’une pauvre idiote folle amoureuse de toi et toi … Tu t’es foutu de ma gueule tout ce temps et maintenant tu as le culot de me traiter de menteuse manipulatrice ?” Une nouvelle fois je me retourne vers lui, brusquement essayant d'étouffer ce cris viscéral qui menace de surgir de ma gorge. Ne faisant pas attention au fait que j’ai parler de mes sentiments au présent. Quand je pense au sacrifice que j'étais prête à faire pour lui, quand je pense que j’ai failli briser ma famille pour lui. “Mais tu es qui au juste ?” Ma question est froide, cherchant à connaître une vérité qu’il ne semble pas prêt à m’avouer alors qu’un rictus de haine se pose sur mes lèvres. "Finalement il avait raison … ce n’est pas ton père le problème, c’est toi !” Je sais que j’aborde un point sensible, je sais que la situation pourrait tourner en ma défaveur en un instant et que je suis sur une pente glissante qui pourrait le faire sortir de ses gonds, mais je m’en fiche.

Soudainement, je sens une pointe des plus violentes dans mon ventre. Une légère grimace passe sur mon visage alors que je ne prête pas plus d’attention à la douleur, bien trop obnubilé par cette rage qui me gagne. Seule ma main se pose par réflexe sur mon ventre, essayant de calmer ce petit être qui grandit en moi, heureuse que l'ouïe de ce dernier ne soit pas encore développée et qu’il n'entend donc par cette altercation entre ses parents qui viennent d’atteindre un point de non retour.

Feat @Ilias Danvers

TW : injure, mensonge, mention de mort, fausse couche, sang

Je suis totalement en train de perdre le contrôle de cette conversation. Finalement le sujet initial de ma grossesse me semble bien moins important et bien moins stressant tout à coup. Comme si c'était totalement ridicule de stresser pour quelque chose d'aussi beau que donner la vie, alors que la tout de suite nous parlons de mort et de zone d'ombre dans ma propre histoire.   Mon vrai visage ? Non, c’est quoi ton problème ? J’ai jamais vu ton collier de merde, je sais pas ce que tu cherches, mais tu es pas au bon endroit ! » "Mon problème ? T'es vraiment gonflé …" Un tintement se fait entendre, choc de ce collier qui vient de percuter le sol, après avoir fait un vol plané dans cette pièce alors que je ne m'en préoccupe même plus, alors que tout ce que je cherche maintenant n'est que la vérité sur une affaire qui semble me dépasse totalement.

Une valve que j'ouvre dans mon cerveau. Une valve qui déverse toutes ces informations et ces vérités accumulées au cours de ces mois pour les lui balancer en pleine tête. Pensant que cela va enfin le faire avouer, enfin le faire réfléchir et qu'il daigne tout me raconter une bonne fois pour toute, pour apaiser cette enfants que je suis face à l'histoire de la mort de ma mère. « Mais qu’est-ce que t’es en train de faire en ce moment avec moi ? Tu viens dans mon bureau, pour porter des accusations complètement fausses, à te mettre dans un tel état pour des idées que t’es venu te foutre dans la tête, sans que rien de tout ça soit vrai ! » Je plisse les paupières de mes yeux clos avec force alors que ma main passe de mon visage à mes cheveux, excédée par ses mensonges et ses non dits. "Alors si rien de tout cela n'est vrai, explique moi ? Explique moi la présence de ce bijou ici, explique moi pourquoi ma mère te donnait de l'argent ?? Explique-moi pourquoi ton père à dit que tu connaissais une Mayers ?" Ma voix déraille sous l'émotion alors que nos visages n'expriment plus que de la colère. Une colère et une haine respective envers l'autre, alors que mon cœur se déchire peu à peu, que mon âme se fend de toute part face à l'idée que cet homme qui sait si bien faire battre mon cœur, ne soit pas en réalité celui que je pense.  Je ne peux m'empêcher d'exprimer mes questionnements à voix haute, me demandant finalement si Jonathan n'avait pas raison sur son fils … une pensée qui va bien trop loin j'en ai conscience, mais il est trop tard. Mon esprit fuse à toute allure et l'absence de réponse claire mélangée à cette rage qui ne me ressemble pas me font penser à toute éventualité. Sauf que la mention de son père est signe d'un retour en arrière impossible, d'un saut dans le vide sans parachute pour une conversation qui ne cesse de s'échauffer de plus en plus alors que mon ventre m'offre une douloureuse pointe que j'ai du mal à cacher, malgré une grimage que je tente de dissimuler au vu de la tension qu'il règne ici et au vu de cette quête que je souhaite enfin mener a bien.  « Tu te fous de ma gueule ? » Main sur le ventre, j'essaie de prendre une profonde inspiration, alors que ma mâchoire se crispe. « T’es d’accord avec lui, c’est ça ? Tu sais quoi, si c’est le cas, t’as qu’à prendre tes affaires et aller le retrouver, il se fera un malin plaisir à se foutre de ta gueule, mais une fois qu’il t’aura plongé au fond du trou, compte sur moi pour ne pas être là pour t’aider ! » "Alors prouve moi que j'ai tort et parles moi !" Une nouvelle respiration un peu plus bruyante alors que mes sourcils restent crispés de douleur. Je profite d'une accalmie pour essayer de reprendre mes esprits et pour tenter de calmer mes nerfs. "Depuis le début tu dépeint ton père comme un monstre et je t'ai cru car contrairement à ce que tu pense j'ai toujours été de ton côté, mais en attendant, c'est toi qui te mure dans le silence, c'est toi qui me cache des choses, c'est toi qui me ment !" À mesure que je parle, ma colère remonte et mes larmes apparaissent dans mes yeux. J'ai toujours cru en lui et voulu le croire, mais maintenant tout est trouble dans mon esprit, tout n'est que contradiction et j'ai clairement l'impression de devenir folle.

« Puis qu’est-ce que ça peut te foutre tout ça ? Qu’est-ce que tu fais là, hein ? Pourquoi t’es encore là à me tourner autour ? Pour ton histoire de collier ? Je te crois pas ! Tu me traites de menteur, mais qui est en train de mentir de nous deux ? Tu me dis que tu es amoureuse de moi, alors que t’es avec un coton tige ! »
"PARCE QUE J'ESSAIE DE T'OUBLIER !" Une phrase que j'ai prononcée beaucoup trop vite, outrée par ce qu'il ose sous-entendre. Une phrase prononcée avec beaucoup trop d'intensité, à m'en faire mal aux cordes vocales, mais surtout une phrase dévoilant une infâme vérité que j'essaie de me cacher depuis le début. Soudainement une douleur atroce me cisaille le ventre, me forçant à prendre appuie sur le bureau, alors que mon souffle devient court. "Au moins lui, ne m'a pas lâché à la première difficulté … alors je t'interdis …. de le traiter de coton tige…"  j'ai envie d'en dires plus, j'ai envie de défendre Tobias, tout comme j'ai envie de dire à Ilias que oui je l'aime encore, que je n'arrive pas à le sortir de ma tête et que s'il ne m'avait pas lâchement quitté, rien de tout cela ne serait entrain de se produire… sauf que la douleur s'intensifie.

Mes poings se serrent à m'en blanchir les phalanges alors que j'étouffe un cri de douleur qui se fait tout de même entendre sous forme d'un râle alors que mes jambes menacent de lâcher. Je ferme les yeux et serre ma mâchoire, cherchant à faire fuir toute trace de douleur. Une douleur que je ne comprends pas, ne voyant pas les deux gouttes de sang tombant au sol entre mes jambes. Un léger chatouillis au niveau de mes cuisses se fait sentir et une soudaine sueur froide s'empare de moi. Une pensée ou plutôt un cauchemar s'immisce dans mon esprit, une raison à cette douleur, mais une raison que je ne veux pas croire.  Tremblante, je n'écoute plus le moindre mot que prononce l'homme en face de moi, j'oublie cet histoire de collier qui me semble dorénavant dérisoire et je guide ma main sous ma robe, caressant ma cuisse alors que des larmes coulent quand je sens mes doigts entrer en contact avec un liquide chaud. Je me sens défaillir quand, une fois devant mes yeux, du rouge teinte ma peau. "Non … non pas ça … pitié pas ça." sanglot mélangé à un nouveau cri de douleur que je ne parviens pas à étouffer, comprenant enfin ce qu'il se passe, et l'urgence d'aller à l'hôpital le plus rapidement possible si je ne veux pas perdre ce bébé qui est le mien, qui est le nôtre.

Feat @Ilias Danvers

TW : fausse couche, sang, hôpital

« Je t’ai lâché ? Tu devrais plutôt réfléchir, tu as vu l’état dans lequel il a réussi à me mettre, tu sais qu’entre lui et moi c’est compliqué et tout ce que tu as réussi à faire, c’est accepter de lui répondre et de lui parler, lequel des deux à abandonné l’autre ? »  En temps normal, j'aurai répondu à ses paroles, lui disant que parler à son père ne veut pas dire l'abandonner,  que je ne voulais que comprendre une situation qui semblait me dépasser, lui dire qu'il se trompe sur toute la ligne en disant cela, mais la douleur cisaille mon ventre au point de me mettre dans un état second. Un état qui me fait perdre conscience de toute réalité, ne me faisant pas entendre son discours, ni ce surnom plus affectueux qu'il prononce d'un coup à mon égard, la voix remplie d'inquiétude. Non tout ce qui fait mon univers en cet instant c'est cette douleur que je ressens et ce sang que j'ai au bout des doigts et qui provient de l'intérieur de mes cuisses. Ma tête esquisse des mouvements de gauche à droite imperceptibles alors que ma vision se brouille et que je comprends que ces douleurs sont en réalité de vives contractions anormales à mon stade de grossesse et que ce sang ruisselant sur ma peau n'augure rien de bon. Des larmes coulent sur mes joues alors que la voix d'Ilias rompt le silence, me demandant ce qu'il se passe. J'ouvre ainsi la bouche, comme pour lui répondre, mais une nouvelle salve de douleur me coupe le souffle alors que ma main droite se dirige sur mon ventre. Je ne l'entends pas tenter d'appeler les secours, je n'entends pas son injure face à son échec, j'entends juste le mot hôpital, avant de finalement sentie ses bras passer autour de moi pour me porter sans une once de difficulté et sans une once de résistance de ma part. Habituellement ce contact m'aurait électrisée, faisant ainsi s'emballer un coeur encore amoureux, mais cette fois je suis juste vidée de toute force, ma main se portant à son t-shirt que j'agrippe un peu plus fort à chaque salve de douleur qui se rapproche serrant les dents pour ne pas faire entendre le son de ma voix. Finalement, ma tête se retrouve contre le cou de cet homme, me laissant ainsi guider par lui, lui qui ne sait absolument rien de ce qu'il se passe et qui n'a pour le moment aucune idée du danger qu'est en train d'encourir ce petit être dont il ignore encore l'existence.
Crispées par la luminosité, mes yeux s'ouvrent sur un environnement immaculé sentant la javel et les médicaments. Un environnement où seul le bruit d'un bip régulier se fait entendre, son en provenance d'une machine imposante reliée à l'un de mes doigts, m'indiquant avec facilité le lieu dans lequel je me trouve. Allongée sur ce lit, un instant de trouble me force à me demander les raisons de ma présence ici. Trouble qui se dissipe vite au profit de souvenir. De ce rendez-vous avec Ilias, de ce médaillon trouvé par mégarde, de cette dispute violente, mais surtout de ce sang coulant de ma cuisse. Un pincement au cœur se ressent dans ma poitrine alors que j'entends le bip s'accélérer quelque peu et que, faiblement, l'une de mes mains se dirige vers mon ventre avec un mélange d'espoir et de tristesse. J'entends la porte s'ouvrir avec douceur et avec un espoir que je ne dissimule pas, souhaitant voir un médecin qui m'en dira plus sur mon état, mais surtout sur celui de mon bébé. Notre bébé. Une tête blonde que je ne connais que trop bien franchit le seuil de ma chambre, s'avançant à pas de loup pour venir s'installer sur le siège vacant présent à côté de mon lit d'hôpital. Nos regards se croisent et la même lueur s'y lit, celle de l'inquiétude, mais envers deux personnes différentes. « Comment tu te sens Vicky ? … » Je peine à hausser les épaules, pinçant les lèvres, ne sachant pas trop quoi répondre car ma santé n'importe peu à mes yeux en ce moment, néanmoins je ne peux masquer ce battement de coeur plus fort à l'idée qu'il soit resté, à l'idée que cette fois-ci il ne m'ai pas abandonné.  "Merci … d'être resté…" Souffle court je baisse les yeux vers son t-shirt maculé de quelques tâches rouge, souvenir de ce qu'il s'est produit quelques heures plus tôt. Lèvres tremblantes, mes yeux remontent sur les siens alors que ma bouche s'ouvre fébrilement, ayant pour but d'articuler quelques mots.  "Les médecins … ils t'ont dit quelque chose ?" Je connais bien évidemment la réponse, il n'est pas de ma famille, nous ne sommes ni marié, ni fiancé ni même ensemble alors forcément la réponse sera non, mais j'espère. J'espère vainement qu'il me dira "oui, tout va bien, le bébé va bien."

Comme si le personnel médical lisait mes pensées, un homme en blouse blanche vient toquer sur l'encadrement de la porte restée ouverte. Mon regard croise celui de cet homme au visage à la fois rassurant, mais dont la lueur triste ne me met nullement en confiance. "Bonjour Mlle Millstone, comment vous sentez-vous ?" Pourquoi est ce que tout le monde me pose cette fichu question ?  Un soupire s'échappe de mes lèvres, trahissant l'agacement qui règne en moi, mais comment leur en vouloir alors que mon visage est aussi blanc que le linge présent sous ma tête et que les seules nuances de couleurs résident en un mélange de bleu et de rouge présent aux niveaux de mes yeux.   "On ne peut mieux …" Un cynisme flagrant se cache derrière ma réponse, un cynisme presque inaudible en revanche au vu de mes forces inexistantes. "Vos constantes sont bonnes, vous avez juste besoin de repos et de reprendre des forces. Normalement vous devriez pouvoir sor…." "Et le bébé ? … Comment va le bébé ?" Une phrase que je sors bien malgré moi, me moquant totalement des explications du médecin, mais surtout oubliant qu'Ilias n'est toujours pas au courant de ma grossesse. Mes yeux commencent à s'humidifier sous l'attente de cette réponse inespérée, alors qu'une larme perle sur ma joue lorsque je vois le regard du médecin se baisser une seconde et prendre une teinte bien plus sombre, bien plus attristée.  "Je suis désolé … nous n'avons rien pu faire, il était déjà trop tard lorsque vous êtes arrivés ici  …"  Des mots qui résonnent dans ma tête alors que j'ai l'impression que mon cœur est en train de se faire réduire en miette et qu'un vide immense s'empare de tout mon être. Ma main, toujours présente sur mon ventre, se serre intensément, à m'en planter les ongles dans ma chair alors que des larmes coulent à flots sur mon visage, mais qu'aucune émotion ne s'y dégage.
Je l'entends à peine nous dire de l'appeler au besoin, je l'entends à peine faire demi tour et j'entends à peine cette porte se fermer derrière lui. Seul un bourdonnement intense se fait entendre dans mes oreilles alors que ma bouche s'ouvre laissant une voix froide, absente de toute émotion surgir tandis que mes yeux fixe le plafond essayant d'encaisser cette nouvelle tant bien que mal. Un éclair de lucidité me traverse alors que mon esprit se tourne enfin sur Ilias, réalisant sa présence ici, mais surtout réalisant la nouvelle qu'il vient d'apprendre de la plus horrible des manières. "Tu ne devais pas l'apprendre comme ça…  Tu… Je … C'est pour ça que je voulais te voir ce matin, pour t'annoncer que je suis enceinte … étais…. Que j'étais enceinte … mais … Ça ne devait pas se passer comme ça…." Une fin de phrase qui reste coincé dans ma gorge alors que mes larmes ne cessent de couler et que je sens les émotions enfin me submerger alors que ma main continue de se serrer, enfonçant un peu plus ces ongles dans ma chair au point que l'un d'eux ne transperce ma peau, laissant ainsi perler une goutte de sang sur le draps blanc.

Feat @Ilias Danvers

TW : fausse couche, sang, hôpital

La pièce se mure dans un silence significatif. Un silence montrant le deuil que je ressens et qui imprègne toute cette pièce au mur bien trop froid et aseptisé. La silhouette d'Ilias trône devant moi, debout, me tournant le dos alors que mes larmes ne cessent de couler en silence et que mes yeux fixent ce plafond fort peu intéressant. Je fini par rompre le silence avec une voix quelque peu éraillée, ne sachant que dire hormis le confondre en excuse car jamais un tel drame n'aurait dû se produire, jamais il n'aurait dû apprendre ma grossesse de cette manière, d'une manière aussi brutale que dévastatrices « Arrête Vicky … » J'étends ses pas qui se rapprochent alors que mes yeux restent rivés en l'air et que je sens enfin sa présence à mes côtés. Sa voix se veut triste, mais je n'y sens aucun jugement, aucun reproche, juste une douleur flagrante qui s'apparente très probablement à ce que je ressens actuellement. Ses doigts glissent sous le drap recouvrant ma main crispée afin d'enlacer mes doigts, de m'obliger à stopper cette mutilation que je m'inflige malgré moi. Le contact de sa peau contre la mienne décrispe mes muscles, alors que mes doigts se laissent glisser dans les siens, resserrant ainsi cette étreinte cachée aux yeux du monde. « Arrête de penser à moi, à la façon dont tu aurais dû me le dire, ça n’a pas d’importance … Pas maintenant. » Un soupir ressemblant à un mauvais rire s'échappe de ma bouche. "Au contraire ça à toute son importance … " Le silence reprend peu à peu ses quartiers entre nous, raisonnant comme un bourdonnement à mes oreilles. Bourdonnement interrompue par un bruit de raclement de gorge qui attire mon attention, alors que mes yeux rougient de larme se posent enfin sur les iris azur de mon ex compagnon. « Tu veux … Tu veux que je prévienne euh … Topias ? » Mes sourcils se froncent une fraction de seconde devant cette phrase au sens si surréaliste. "Non …" Ma tête esquisse un mouvement de droite à gauche, ne prêtant même pas attention à ce prénom écorché qu'il prononce.  "Je ne veux pas … qu'il me voit comme ça … pas ici … pas maintenant." Je résiste, tentant de ravaler ces émotions que je ressens cherchant à les garder à l'intérieur de moi, même si mes yeux ne sont que des miroirs de la souffrance que je ressens.

Je vois alors le blond esquisser un mouvement d'approche, un mouvement qui pourrait emballer mon coeur, si ce dernier n'était pas éteint. Je sens alors ses lèvres venir au contact de mes cheveux et par réflexe mes yeux se ferment, se plissent avec puissance alors que s'en est trop pour moi. Ce contact si doux, si tendre, si réconfortant ouvre les vannes de mes sentiments. Un contact qui ouvre la faille que je tente de masquer depuis de nombreuses minutes laissant ainsi surgir une douleur et une tristesse bien trop intense. Mon visage se crispe alors que ma main serre plus intensément celle d'Ilias tandis que l'autre vient se diriger vers mon visage cherchant à le cacher alors que ce dernier se tourne en direction du torse de l'homme que j'aime encore. "Dis moi que c'est un cauchemar… dis moi qu'on va se réveiller … que rien de tout cela n'est réel…. Dis moi que notre enfant est toujours là, bien vivant …" Ma voix est hachurée de larmes, de sanglots alors que je sens la douleur grandir dans ma poitrine, une douleur à m'en couper le souffle, cherchant du réconfort au travers de nos mains, de ce contact simple et doux entre deux êtres faisant face à la perte.

Ses lèvres s'éloignent de ma tête au moment où je sens une larme ne m'appartenant pas atterrir sur mon front. Un signal qui me montre soudain mon égoïsme face à cette situation, un égoïsme me poussant à ne penser qu'à ma douleur sans prendre un instant en compte la sienne. Instinctivement, mon regard se lève vers lui, et ma main se dirige avec bienveillance sur sa joue, pour sécher cette goutte d'eau brillante sur sa peau. Ma main prolonge le contact avec son visage, caressant du bout du pouce sa pommette, bien trop meurtrie de le voir ainsi dévasté. "Je suis vraiment désolée Ilias … désolée de ne pas avoir été capable de le protéger …"  Comme je n'ai pas été capable de nous protéger… de nous sauver. Une remarque qui ne reste que dans ma tête alors qu'une culpabilité sans borne s'empare de moi, alors que je sens mes lèvres trembler de nouveau face à une nouvelle vague de douleur que je tente d'étouffer, alors que j'ai envie de la crier, de la voir disparaître à tout jamais, souhaitant presque que mon coeur ne devienne réellement pierre pour me sauver de tous ce tourbillon de sentiment.

Feat @Ilias Danvers

TW : fausse couche, sang, hôpital

Une supplication, un souhait de voir tout cela n'être qu'un cauchemar sans nom que je formule à voix haute à cet homme qui aurait également dû voir sa vie changée par l'arrivée d'un petit bout, mais qui au final subit tout autant  de perte et de peine que moi. « J’aimerais Vicky … Tu peux pas savoir comme j’aimerais pouvoir te le dire … » Une douleur qui est partagée, mais égoïstement je ne pense qu'à moi depuis le debut, déblatérant tout ce qui passe dans ma tête, ayant besoin d'être rassurée, mais sans penser que lui aussi, à probablement besoin de l'être et à très probablement le coeur brisé. Lui qui dans la même journée à perdu un bébé l'instant avant d'apprendre qu'il allait être père. Ni l'un ni l'autre n'a le cœur de rompre ce contact rassurant de nos mains que se serrent. Un contact qui veut dire beaucoup et qui va bien plus loin que deux futurs parents en deuil. Un contact dont j'ai besoin, peu importe ce que ma raison en dit, à l'instant précis je n'ai besoin que de lui pour éponger cette peine qui ne cesse de déborder et de me faire mal dans le creux de mon ventre. Et de toute façon, je ne veux que lui auprès de moi. Je le sens s'éloigner et enfin je la vois. Cette douleur dans son regard, se lâcher prise qu'il à bien malgré lui et qu'il accepte de partager avec moi, tandis que ma main se dirige tout contre sa joue, souhaitant chasser ses larmes, même si la tâche semble bien ardue pour être menée à bien. « Tu as fait tout ce qu’il fallait, tu n’es absolument pas responsable de tout ça … » Je vois ses yeux s'humidifier, la douleur envahir son regard océan alors que pourtant, il s'efforce de se montrer fort, pour moi, comme en témoigne ce sourire. Sourire voulant probablement me rassurer, m'enlever toute trace de culpabilité, alors que je sens ce troue béant se former dans ma poitrine, mais que je tente peu à peu de camoufler, comprenant que ma souffrance est plus que partagée par le blond qui me fait face. « Tu as fait tout ce qu’il fallait pour cet enfant, je … J’ai … » Ma main toujours sur son visage, mon pouce caresse sa joue avec douceur, sentant une décharge électrique à chaque mouvement de mon doigt, alors que je n'ose l'interrompre. « C’est pas ce que je voulais … » Pour la première fois depuis de longues minutes ses iris quittent les miennes, alors que je continue d'effleurer sa joue avec probablement beaucoup trop de douceur et de tendresse. D'un léger mouvement de main, je force Ilias à croiser mon regard de nouveau. Approchant un peu plus son visage du mien avec toute la bienveillance qu'il m'est possible d'avoir en ce moment, comprenant qu'il se sent coupable de tout ça alors qu'il n'en est rien et qu'il s'agit seulement d'un mauvais tour de la vie. "Je t'interdis de culpabiliser Ilias …" Ma voix se veut à la fois ferme et douce alors que je ne quitte pas ses yeux bleus du regard, voulant lui faire comprendre que rien n'est de sa faute "Tu n'y es pour rien d'accord ? Tu ne pouvais pas savoir la direction qu'allait prendre les choses suite à…." Notre rupture. Une pensée qui me fait difficilement déglutir alors que pendant une fraction de seconde mon regard dévie sur ses lèvres, que mes pensées me mènent dans un monde parallèle ou notre rupture n'a jamais eu lieu ne pouvant m'empêcher de me demander à quoi ressemblerait notre vie, notre couple, notre enfant et où mon coeur s'emballe bien trop vite, avant de finalement se serrer de douleur. Je me racle la gorge, cherchant à reprendre mes esprits avant de finalement reprendre mon laïus tentant de rassurer l'homme qui fut autrefois le mien. "Alors je t'interdis de t'accuser de quoi que ce soit, je t'interdis de t'en vouloir … Je sais que tu n'as jamais pensé à mal, que tu voulais juste me protéger… " Le volume de ma voix se baisse un peu plus à chacune de mes prises de paroles alors que ma main refuse de quitter sa joue et que mon coeur ne cesse de tembourinner un peu plus fort à chaque seconde qui passe, mélange de douleur, mais aussi résultat de sa présence auprès de moi.