Help me if you can, I'm feeling down - Nathanael

Help me if you can, I'm feeling down

TW : hôpital, crise d'angoisse, mention d'accident de la route et de blessure

Enfin ! Enfin je sors de cet enfer, enfin je sors de cet hôpital, enfin je retrouve ma liberté. Une semaine après cet infâme accident, je revois enfin la lumière du jour. Assise sur un banc à l'entrée de l'hôpital avec mon sac sous le bras et des cadeau ramenés par ma famille et mes amis, j'attends sagement le VTC. Oui je ne suis pas totalement remise, il faut être honnête. Mes jambes se dérobe encore parfois sous mon poids, mes hématomes sont encore douloureux et mes plaies sont bien visible, surtout cette immondice sur ma joue, mais je suis enfin dehors et même si je vais devoir revenir ici trois fois par semaine pour ma rééducation, je me sens vraiment chanceuse de respirer de l’air qui ne sens pas la javel. Je vois le chauffeur arriver et sortir du VTC qui doit me ramener en lieu sûr, alors je me lève et m’en approche doucement pour ne pas trop forcer. Je rentre enfin dans cette voiture, non sans mal, mais au moins j’ai réussi à y rentrer seule, première victoire. Dans le rétroviseur, je vois le regard du chauffeur qui attend patiemment que je lui dise l’adresse de mon retour. “Au 33 Chestnut district s’il vous plaît." Contre toute attente je ne rentre pas chez moi, j’ai trop peur d’inquiéter Maman et je suis sûre qu’elle passera son temps à me traiter comme une petite chose fragile, chose dont j’ai horreur. Hors de question que j’aille chez mon frère également, je serais obligée de croiser Galéos, chose que j'ai réussi à éviter par miracle durant mon hospitalisation, alors autant continuer ainsi car je n’ai aucune envie qu’il me voit dans cet état. Non, mon choix s’est plutôt arrêté chez un ami de longue date, Deagan Spijker, qui, lors de sa visite surprise à l'hôpital, m’a proposé de m’héberger dans son loft, juste après s'être pris un oreiller dans la figure pour être venu et après m’avoir offert un horrible bonnet, mais qui à le mérite de cacher la plaie présente sur ma joue.

La voiture démarre, tandis que je ferme les yeux savourant cette liberté retrouvée. Soudainement, je sens mon cœur se serrer et battre de plus en plus vite, des flash de l’accident me reviennent en mémoire et j’ouvre les yeux pour les chasser de mes pensées. Je fixe ma main droite qui commence à trembler sur ma jambe alors que mon souffle se veut court et de plus en plus rapide. Encore ces flash malgré mes yeux bien ouvert, des phares
éblouissant, mon frère blessé appuyé contre le volant. Je me redresse et mets ma tête entre mes mains, mes coudes sur mes genoux. J’essaie de respirer le plus calmement du monde, mais c'est l’inverse qui se produit tandis que mon cœur bat à un rythme anormalement élevé et que des larmes viennent prendre place dans mes yeux. “Mademoiselle vous allez bien ?” La voix du chauffeur me ramène un peu à moi tandis que les flash tournent en boucle dans ma tête, les phares, mon frère … “Mademoiselle ?” J’essaie d’ouvrir la bouche mais aucun son ne sort, juste une respiration saccadé et trop bruyante alors que je sens mon corps entier se mettre à trembler et les larmes couler sans retenu sur mes joues. “Je vous rammène à l'hôpital, vous ne pouvez pas rentrer comme ça.”, je me relève soudainement, les yeux embrumés. “NON ! … Pas l'hôpital…” Je ferme les yeux de toutes mes forces et les images me reviennent encore et encore. Les phares, mon frère inconscient, le visage de Nathanaël. J’ouvre les yeux subitement, comme si j'avais eu un eclair de génie. Mes mains s'aggripe sur les deux sièges avant pour m'aider à me redresser et me rapprocher du chauffeur. “La caserne …” Ma voix n’a rien voulu savoir et c’est un murmure qui est sorti de mes lèvres, je vois le chauffeur me regarder d’un air interrogatif, tandis que j'essaie de reprendre contenance sans regarder la route présente devant moi car cette vision ne fait qu'aggraver ce qui semble être une crise de panique. Je prends alors une profonde inspiration, enfonçant encore plus mes ongles dans ces sièges pour masquer les tremblements. “Amenez … moi” j’ai de plus en plus de mal à respirer, mais je me force à me contrôler ce qui ne fonctionne pas réellement “La caserne …. Amenez moi à la caserne … s'il vous plaît.” Le timbre de ma voix est suppliant, je ne sais pas vraiment ce que j’espère en allant la bas, peut être que je me dis que Nathanaël va m’aider une fois de plus, enfin s’il est présent sur les lieux…

La voiture s'arrête enfin devant les grandes portes de la caserne. Je m’empresse d’ouvrir la portière en essayant de respirer fort pour récupérer l’oxygène qu’il me manque, en essayant d’avancer et de pénétrer les lieux. Une fois à l'intérieur, mes jambes finissent par se dérober et je me retrouve à genoux, prenant appuie sur mes mains, le regard fixant le sol et ignorant les tête qui se retourne vers moi tandis que plusieurs personnes s’approchent pour me venir en aide. Dans un dernier effort je lève la tête et tente d’appeler celui que je qualifierais toujours de sauveur. "Nathanaël .." Je le cherche du regard, mais je le vois pas alors désespérée, je l'appelle une dernière fois, la voix pleine de détresse. "Ou est … Nathanaël ?"

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Tout s'accélère et en même temps tout ce ralenti. Je suis à genoux dans cette caserne entouré de visage totalement inquiet et inconnu qui essaie de me venir en aide, mais je ne lève pas la tête je fixe ce sol, tentant de contrôler cette respiration totalement aléatoire  et de faire baisser mon rythme cardiaque. Les flash reviennent de plus en plus nombreux et je revis cette scène encore et encore, comme si j'étais coincée dans un mauvais film ou dans un cauchemar, un cauchemar que j'ai pourtant bien vécu. Le brouhaha extérieur m'étourdit totalement, alors que mes yeux laissent couler des larmes incontrôlable. Je n'entends pas Nathanael approcher et ne vois qu'une ombre sur le sol, ombre sur laquelle je ne m'attarde pas. «Charlie, je suis là, c’est moi Nathanael, ça va aller. » les bruits autour sont totalement étouffé par cet acouphène qui raisonne dans ma boîte crânienne. Je sens soudain des bras faire le tour de mon corps et je vois la terre s'éloigner peu à peu. Je me laisse ainsi faire tout en essayant de reprendre appuie sur mes jambes sans succès avant de me laisser aller et de sentir un dossier contre mon dos. Une chaise. J'ouvre et je ferme mes yeux cherchant un moyen de faire disparaître ces flashs et de faire ralentir mon palpitant. « Regarde moi, essaye de respirer doucement. » Je sens une pression sur ma cuisse, pression qui me donne un sursaut et qui fait lever mon visage vers le propriétaire de cette main. Nathanaël, encore et toujours Nathanaël mon sauveur. Mon regard plonge dans ses yeux azur, mais aucun mot ne sort de mes lèvres. « Ça va aller, on va se concentrer sur la respiration d’accord ? On oublie tout le reste, il n’y a que toi et moi … On va inspirer lentement … » Je réalise un léger hochement de tête, signe d'approbation et place ma main tremblante sur la sienne que je serre comme pour me raccrocher à la réalité et non à ce cauchemar. Je tente de prendre une profonde inspiration, mais cette dernière se retrouve saccadée de plusieurs sanglots.
« Et on souffle doucement, par la bouche … » Mon regard se pose sur ses lèvres, voyant avec quelle facilité l'air sort de sa bouche, j'essaie d'en faire de même mais un soubresaut me fait tousser, ce qui accroît mes larmes. Par réflexe, je regarde les visages inquiets présents autour de moi, le stress revient, alors je bifurque rapidement la tête vers lui, vers ce secouriste qui me vient en aide pour la deuxième fois en dix jours.

Le contact de sa main m'apaise peu à peu et sans que je ne puisse réellement savoir pourquoi. Mes flashs disparaissent au profit de la vision de ses yeux couleur océan. J'essaie de calquer ma respiration à la sienne, mais je peine beaucoup. Néanmoins je sens les battements de mon cœur se réduire peu à peu, tout doucement. Ma cage thoracique se libère de ce poids à mesure que mes poumons se gonflent et se dégonflent au rythme des siens. Un petit sourire commence à naître sur mes lèvres, heureuse de sentir cette crise s'éloigner. "Ça fonct.." mauvaise idée, une toux me reprend et je baisse la tête par réflexe sentant ma main se remettre à trembler, suffoquant de nouveau. Je sens son autre main sous mon menton, me forçant à lui faire face, tandis qu'il poursuit l'exercice avec des mots bienveillants, encourageants. Ma respiration se fait doucement plus profonde, plus longue, plus calme. Je ne me risque pas à parler, mais les commissures s'étirent légèrement et je hoche la tête pour lui montrer que ses indications commencent à faire effet. Mes iris alternent entre ses yeux et ses lèvres, cherchant des repères pour m'apaiser, chose qui fonctionne à mesure que j'oublie notre environnement et que je me concentre sur lui uniquement, que je fais de lui ma réalité du moment, réalité qui me permet d'oublier mon traumatisme un instant et d'accélérer mon rythme cardiaque, mais pour une toute autre raison.

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j'ai l'impression de vivre un enfer qui ne s'arrêtera jamais. J'écoute la voix de l'homme en face de moi, de cet homme qui représente la sécurité à mes yeux et essaie d'oublier l'agitation autour alors que mon palpitant se remet à battre bien trop rapidement. « C’est très bien ce que tu fais, on va continuer d’inspirer et d’expirer lentement tous les deux … » Ma respiration se fait de plus en plus calme et profonde alors que ma main reste toujours dans la sienne, contact qui me rassure et que je ne veux pas interrompre, cherchant à maintenir cet ancrage à la réalité le plus longtemps possible. Au plus ma respiration s'apaise au plus mon sourire s'agrandit et en guise de réponse, l'une des commissures de Nathanaël se relève dans un sourire en coin. Tout s'efface autour de moi, ne subsiste que le bleu de ses yeux et le son de sa voix. « C’est parfait … » Mes poumons se gonflent et se dégonflent au même rythme que les siens. Mes sens s'aiguisent et des picotements se font sentir dans ma main qui tient la sienne. Je me concentre sur le son de sa voix qui parvient à mes oreilles et sur les mouvements de sa main sur ma cuisse. Je prends enfin une profonde inspiration et dans un soupir je reviens sur terre, dans cette caserne avec un rythme cardiaque beaucoup plus doux.  « Comment tu te sens ? » Mon sourire s'élargit alors que je me racle la gorge, pour être sûre que ma voix se fasse entendre "Bien mieux." Mes yeux ne quittent pas ceux du secouriste tandis qu'inconsciemment mon pouce se met à bouger sur sa main tout en douceur. Mon regard finit par faire le tour des visages inconnus et je sens mes joues virer au rouge et d'un mouvement imperceptible je secoue la tête pour que mes cheveux se placent sur cette joue marquée. D'une parole de sa part, chacun retourne à son poste tandis que mes iris se portent de nouveau sur le secouriste. "Désolé pour tout ça, mais je ne savais pas vraiment où aller alors …. " Je lui lance un sourire un peu pincé, c'est vrai que ma réaction n'a aucun sens, pourquoi venir demander de l'aide à un homme que je ne connais pas plutôt que de retourner à l'hôpital ? Néanmoins, au vu de mon état je ne regrette rien alors dans une sorte de chuchotement je reprends la parole soudainement timide. "Merci de m'avoir aidé… encore une fois." Soudainement gênée, je lâche enfin sa main et tente de me relever, mais c'est un échec car je sens l'environnement autour de moi se mettre à tourner. J'agrippe soudainement le bras de Nathanaël, avant de m'asseoir de nouveau sur cette chaise. Je pousse un profond sourire blasé. "Je suppose que tu ne vas pas me laisser partir tout de suite n'est ce pas ?" Je ne peux m'empêcher de prononcer cette phrase en souriant. De toute évidence, ce n'est pas tout de suite que je vais pouvoir rentrer chez Deag'.

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 « Pas besoin d’être désolé, tu as très bien fait de venir ici. » Une phrase accompagnée d’un verre d’eau que l’on apporte à Nathanaël, un verre d’eau qui m’est destiné et que je bois d’une seule traite, comme si je n’avais pas bu depuis des jours "Merci." Une parole timide que je prononce tout en gardant ce verre vide entre mes mains. Mon regard se porte de nouveau sur le secouriste en face de moi et je lui lance un léger sourire rempli de gratitude. Bien évidemment je ne suis pas dupe et je sais pertinemment ce que va me dire Nathanael lorsque je sous entends le fait que je ne vais pas être autorisée à partir tout de suite. « Exactement, tu vas rester un petit peu avec nous. » Mes lèvres s'étirent, alors que mon regard ne peut s'empêcher de flâner dans cette caserne qui a retrouvé son bourdonnement que je suppose être habituel.  « Il y a quelqu’un qui peut venir te chercher ? Tu devais aller où ? » Je me souviens subitement que Deagan n'est pas au courant de mon arrêt à la caserne et un élan de culpabilité s'empare soudainement de moi. "Je devais rejoindre un ami chez lui, à Chestnut Street. Il a accepté de m'héberger durant ma … convalescence." Je cherche soudainement mon téléphone dans mon sac. "D'ailleurs, je te prie de m'excuser, mais je crois qu'il serait temps que je lui dise que je vais avoir un peu de retard." Sourire gêné, je porte mon regard sur ce petit rectangle noir qui me sert de téléphone et pianote un message à l'attention de Deagan,  je sais qu'il n'est pas du style à s'inquiéter facilement, mais il a déjà la gentillesse de m'héberger, alors autant être totalement réglo avec lui dès le départ.

De longue minutes se sont écoulées depuis la fin de ma crise d'angoisse et je vois Nathanael revenir vers moi. Cette vision ne peut empêcher un trouble de me gagner et mon coeur de rater un battement face à ce sauveur qui m'a aidé à deux reprises en si peu de temps. Ainsi, il me propose de me ramener, me disant que de toute façon il doit passer chez lui coûte que coûte. Une certaine nausée s'empare de mon estomac à l'idée de remonter dans une voiture et cela doit se voir sur mon visage, car il n'en faut pas plus pour ce secouriste chevronné pour me tendre une pillule blanche et bleu et un verre d'eau, pour mes nerfs paraît-il. Le coeur battant bien trop fort, je prends ce cachet et essaie de calmer ma respiration. Bien vite je sens mon palpitant s'apaiser et le secouriste me conduit au camion qui me ramènera chez Deagan. Sur la route, nous faisons bien une halte improvisée chez celui que j'aime appeller mon sauveur, je l'attends sagement, telle une petite fille modèle, que je ne suis pas. Arrivée à destination, non sans une douleur dans la poitrine, je me retourne vers Nathanael une nouvelle fois. "Merci encore … pour tout " Ma main aggripe la poignée pour partir, alors que je ferme soudainement les yeux avant de m'adresser de nouveau à lui, prise d'un élan de spontanéité qui manque cruellement de réflexion "Accepterais tu de prendre un verre avec moi demain soir ? J'aimerai réellement te remercie, pour tout ce que tu as fais pour mon frère et moi depuis …. Depuis l'accident." Mon coeur tambourinne contre ma poitrine, j'attends sa réponse avec un peu trop d'impatience pour que cela ne soit normal. Réponse qui me donne le sourire, un sourire bien trop grand, alors que je me décide enfin à descendre du camion. "Alors je te dis à demain … 19h ?" Je ferme enfin la portière avant de me diriger vers le loft de Deagan dans une humeur bien différente de celle que je me trouvais il y a encores quelques heures, dans une humeur bien plus joviale, avec une seule hâte, celle d'être à demain soir.

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