Is this room 308 ? w/ Charlie #1

Is this room 308 ? w/ @Charlie Becker and Nathanael Weaver

« Attendez moi là, je reviens. » C’est à mes hommes que je suis venu m’adresser, alors que mes pas sont déjà en train de m’éloigner de l’entrée des urgences de l'hôpital de Klamath Falls. Il y a même pas vingt-quatre heures j’ai dit à travers un message, que si l’occasion se présente, je passerais la voir dans la chambre 308, c’est bien ce que je compte faire. Ce n’est pas réellement dans mes habitudes de prendre des nouvelles de victimes dont j’ai pu m’occuper lors d’intervention, mais ces deux-là, je n’ai pas pu m’empêcher de prendre de leurs nouvelles à chaque fois que mes pieds ont franchi les portes de l’hôpital. L’un comme l’autre, ils vont avoir besoin de temps pour se remettre de cette mésaventure, d’une patience en béton face à la convalescence qui les attend tous les deux, de manières complètement différentes. C’est avec l’uniforme des pompiers que je suis en train de m’approcher de la porte de la chambre qui va être mon point d’arrivée, ma main gauche tient fermement cette radio que je porte sur moi, alors que de la droite, je viens frapper contre l’encadrement d’une porte ouverte. « C’est bien la 308 ? » C’est avec un léger sourire amusé sur mon visage que je suis venu prononcer cette question, avant de faire quelques pas pour me permettre d’entrer dans la chambre où se trouve Charlie. « J’ai pas beaucoup de temps, mais je voulais savoir comment tu vas … » Je ne peux être plus honnête, alors que j’arrive au niveau du lit qui se trouve dans cette pièce, un peu trop froide à mon goût, pour ma main qui trouve contact avec le bord du matelas.

☽☽ Becoming fearless isn’t the point. That’s impossible. It’s learning how to control your fear, and how to be free from it, that’s the point

Is this room 308 ?

feat @Nathanael Weaver

Enfermée dans cette chambre d'hôpital depuis maintenant plusieurs jours, je profite d'une accalmie des picotements de mes jambes pour tenter de bouger mes orteils. Certes les progrès ne sont pas flagrants, mais rien que de voir mon gros orteil se mouvoir à ma guise est un soulagement pour moi, avant de penser au long chemin qu'il me reste à faire et surtout aux choses que je ne peut plus faire.

Je me perds alors dans mes pensées sombres, fixant mes jambes, sans remarquer la présence de cet homme dans l'encadrement de la porte. Un bruit de point contre du bois se fait entendre et me fait sursauter. « C’est bien la 308 ? »
Je le regarde, interrogative tandis que je fais un signe de tête en guise de oui. Grand, cheveux poivre et sel, des yeux azur et un uniforme de pompier, je détail le visage pourtant si familier de cet homme. « J’ai pas beaucoup de temps, mais je voulais savoir comment tu vas … » Et soudain je me souviens de ma vision angélique lors de l'accident, de ce visage auréolé de lumière que j'ai vue et de cette voix rassurante, je me souviens enfin de mon sauveur, l'homme qui me fait face actuellement. "Enfin je découvre ton visage à la lumière du jour" Un sourire étire mes lèvres malgré moi, tandis que je sens une vive douleur sur ma joue droite à cause de cette balafre qui me défigure. Joue que je m'empresse de camoufler en tournant légèrement la tête en direction de l'autre côté de la pièce. "Je suis surprise, je ne pensais pas que tu viendrais réellement." Un simple geste qui me met de bonne humeur et qui fait s'envoler toutes les pensées négatives que j'avais un peu plus tôt en tête.

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« Enfin je découvre ton visage à la lumière du jour. » C’est un léger sourire qui est doucement en train de se présenter à mon visage, alors que je peux apercevoir ce mouvement de sa tête, cette envie qu’elle a de masquer une partie de son visage, sans pour autant m’attarder dessus. J’étais présent sur les lieux de l’accident, je l’ai dans un premier temps rencontré inconsciente avant qu’elle ne sache qui je suis, j’ai pu me rendre contre de cette blessure à la joue, une blessure à laquelle je ne tiens pas cas. « C’est exactement le même la nuit. » Des mots que je suis en train de prononcer, alors que mes mains restent au contact du lit qui est celui de l’habitante temporaire des lieux. « Je suis surprise, je ne pensais pas que tu viendrais réellement. » Je ne peux que comprendre ce qu’elle est en train de me dire, après tout, en plus de vingt ans de carrière, le suivi poste intervention que j’ai pu faire peut se compter sur les doigts d’une seule main, pourtant aujourd’hui je suis dans cette chambre d’hôpital. « On est passé par les urgences, j’en ai profité pour faire un petit crochet. » Au point de laisser les trois hommes de mon équipe m’attendre quelques couloirs plus loin, la veille je lui ai annoncé passer lui rendre visite si l’occasion d’être à l’hôpital se présentait, c’est chose faite. Je ne peux m’empêcher de tourner mon regard autour de moi, dans cette chambre où elle se trouve. « Ça va, ils s’occupent bien de toi ici ? Parce que pour la chambre, je suis pas sûr que tu la conseillerais à qui cherche un logement pour les vacances. » C’est avec un sourire présent sur mon visage, que je pose à nouveau mon regard sur la demoiselle sortie de la voiture accidentée quelques jours plus tôt. Je préfère me concentrer sur une touche d’humour, suffisamment de personnes doivent lui parler de ce qu’elle vient de vivre, pas la peine de suivre le même chemin. Puis, partir dans cette dérision, c’est ne pas penser, que ma sœur aurait pu se retrouver dans cette chambre, si elle n’avait pas perdu la vie dans cet accident de voiture. C’est ne pas penser au décès de ma soeur aîné des suite d’une maladie contre laquelle elle s’est battu, ou presque, pour laisser derrière elle des surprises de taille à sa famille.

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feat @Nathanael Weaver

Je ne m'attendais vraiment pas à la visite de Nathanaël, mais cette dernière me fait sincèrement plaisir. « C’est exactement le même la nuit. » un léger rire s'échappe de mes lèvres, au vu de sa proximité j'ai tout le loisir d'observer ce visage bienveillant, tournant de nouveau ma tête vers lui oubliant un instant cette immonde trace sur ma joue. "Je suis rassurée de savoir que tu ne te transformes pas en Gremlins une fois minuit passé." Petit sourire en coin, je le fixe avec un regard malicieux. C'est étrange, mais je ne me sens nullement jugé sous son regard, au contraire je me sens comprise, sentiment que j'ai quelque peu perdu depuis ses dernières heures.

« On est passé par les urgences, j’en ai profité pour faire un petit crochet. » Mon sourire se veut un peu plus timide tandis que … C'est quoi cette blague? Mes joues sont réellement entrain de rougir ? "Merci …" Le seul mot qui accepte alors de sortir de mes lèvres, je me racle un peu la gorge avant de reprendre, faisant mine d'ignorer ma gêne soudaine "Et tu viens souvent rendre visite aux gens que tu sauves ?" Une question somme toute anodine, mais dont la réponse m'intéresse grandement, je ne peux le nier. Je le vois ensuite regarder cette chambre qui est la mienne pour le moment. « Ça va, ils s’occupent bien de toi ici ? Parce que pour la chambre, je suis pas sûr que tu la conseillerais à qui cherche un logement pour les vacances. » Je le vois sourire et son sourire devient contagieux, il a un certain charme je ne peux le nier. "Sauf si la personne en question cherche une chambre très … neutre et aseptisé." Mon sourire ne désemplit pas, autant continuer à dédramatiser cette situation plutôt qu'à y voir du négatif partout "Le personnel est au petit soin avec nous, ils sont vraiment tous très gentils c'est agréable ça permet par moment d’oublier … tout ça." Il est compliqué d’oublier tout ce que nous venons de vivre Rory et moi, mais les petites attentions du personnel ou nos moments en famille permettent quand même d'atténuer un peu toute cette douleur, avant que la noirceur de cet événement ne revienne à la surface.

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« Merci … » Je ne peux passer à côté de ce faible instant de gêne qui s’installe chez Charlie, sans réellement en comprendre l’origine, alors qu’elle a besoin d’un raclement de la gorge pour reprendre de la contenance. « Et tu viens souvent rendre visite aux gens que tu sauves ? » Je ne peux masquer ce sourire qui est présent sur mon visage, je ne peux contenir ce léger rire qui est en train de s’échapper de mes lèvres, alors que mon regard reste en direction de cette jeune femme, que je ne prend pas le temps de faire attention à cette cicatrice, que j’ai eu l’occasion de voir en bien mauvaise état. « C’est pas vraiment ce qu’on nous conseille à l’académie des pompiers, c’est même totalement l’inverse. » Le principe des pompiers de l’Oregon, comme de partout ailleurs est simple, on intervient sur le lieu d’un accident ou d’un incendie, on fait notre travail et dès l’instant où la victime est entre les mains des médecins, on passe à autre chose. Un moyen de se protéger émotionnellement, plus de vingt ans de carrière m’ont donné l’occasion de voir des soldats du feu céder sous le poids des différents drames que l’on peut avoir. Je préfère changer de conversation, à m’assurer que tout se passe bien pour elle dans cette chambre d’hôpital, qui va être la sienne pendant encore quelque temps. « Sauf si la personne en question cherche une chambre très … neutre et aseptisé. » Je ne peux masquer ce sourire qui étire mes lèvres depuis quelques secondes, un sourire qui a eu raison de celui de Charlie, qui a fini par le laisser apparaître sur son visage, qu’elle ne semble plus chercher à détourner de mon regard. « Le personnel est au petit soin avec nous, ils sont vraiment tous très gentils c'est agréable ça permet par moment d’oublier … tout ça. » « Ca rattrape le côté neutre de la chambre … » Je suis content de voir que le personnel médical aide à la fois Charlie et Rory, son frère, face à la nouvelle lourde étape qui les attend tous les deux, pour les préparer au combat qui se présente dans leurs vies. « Si t’as besoin de quoi que ce soit, demande l’infirmière Meredith et tu lui dis que tu me connais, tu auras tout ce que tu veux ! » C’est de ma nièce dont je suis en train de parler, je ne doute pas qu’elle ait eu l’occasion de mettre les pieds dans cette chambre depuis qu’ils ont été amenés ici, elle a déjà dû s’occuper du frère et de la soeur à plusieurs reprises au cours de ses gardes.

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feat @Nathanael Weaver

La visite du secouriste me fait extrêmement plaisir, mais elle m'interpelle également, alors je ne peux m'empêcher de le questionner sur ces habitudes et forcément, sa réponse m'étonne d'autant plus. « C’est pas vraiment ce qu’on nous conseille à l’académie des pompiers, c’est même totalement l’inverse. » Mon visage se tourne vers le sien et un léger sourire traverse mes lèvres alors que mon regard se veut un peu plus taquin. "Wow je suis touchée … et que me vaut ce traitement de faveur ?" Une phrase que je prononce tout en me redressant sur mon lit alors qu'un rire me traverse. Une phrase prononcée sous l'apparence d'une blague, mais dont la réponse m'intéresse réellement. Discuter avec Nathanaël me met du baume au cœur et sans même que je m'en rende compte, je fini par oublier ma cicatrice et retrouve mon sourire grâce au sien. Ça fait du bien d'être perçu normalement et de parler librement de futilité comme le design de cette chambre beaucoup trop terne à mon goût.

« Si t’as besoin de quoi que ce soit, demande l’infirmière Meredith et tu lui dis que tu me connais, tu auras tout ce que tu veux ! » Cette fois-ci, mon regard se veut interrogateur et je ne serais pas Charlie Becker si je gardais ces interrogations pour moi. "Meredith ? Il s'agit de …" Je ne sais même pas réellement comment terminer ma phrase, alors je fais la supposition qui me semble la plus logique, la supposition qui me plaît le moins. "Ta femme ?" Consciemment il s'agit de ma curiosité qui parle, de cette envie d'en découvrir davantage sur celui qui restera mon sauveur. Inconsciemment en revanche, je redoute sa réponse et surtout la véracité de mes propos. Je ne sais pas vraiment pourquoi, mais l'idée que mon sauveur soit célibataire et donc disponible me plaît plutôt bien, je dirais même qu'elle me plaît plus que de raison.

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« Wow je suis touchée … et que me vaut ce traitement de faveur ? » Un sourire reste présent sur le visage de Charlie, un rire est en train de s’échapper de mes lèvres, alors que mon regard marque un instant de pose en naviguant autour de moi, avant de porter à nouveau mon attention sur elle. « Il existe toujours des exceptions … » Je ne peux pas réellement expliquer pourquoi est-ce qu’avec l’actrice et son grand frère les choses sont différentes, pourquoi est-ce que j’ai continué à prendre de leurs nouvelles ? C’est une réponse que je n’ai pas, sans doute par la violence de l’accident ou encore parce que j’ai été touché par le drame vécu, à leur si jeune âge. « Meredith ? Il s'agit de … » Un froncement de sourcil est en train de se présenter à mon visage, dans l’attente de la fin de sa phrase. « Ta femme ? » « Non … » Un rire est en train une nouvelle fois de franchir la barrière de mes lèvres, amusé par ce que je viens d’entendre. « C’est ma nièce … » Je ne vais pas au bout de mes pensées, coupé par l’apparition du bruit de ma radio. « Secours un à centrale, on a besoin de vous à l’entrée Nord de Klamath Falls. » « Secours 1, on y va. » Une main sur ma radio le temps de m’exprimer, je tourne mon regard en direction de l’actrice, toujours présente dans ce lit d’hôpital. « Je suis désolé, je dois y aller … » Une main au contact de la jambe de Charlie, masqué par le drap qu’elle porte juste dessus, avant de sortir de la chambre, de rejoindre les couloirs de l’hôpital dans le but d’aller rejoindre mon équipe qui m’attend dans l’entrée des urgences.

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