And then I met you - Ilias #3

Je me retrouve à poser mes yeux sur le bowling dont j’en suis le propriétaire, alors que je vois les lumières des néons extérieurs rompu de toute lumière, signalant la fermeture des lieux, alors que le closed lumineux est bien présent sur la porte d’entrée. Je ne peux m’empêcher de laisser un léger sourire se présenter sur mon visage, en laissant Véronicka s’occuper seule de la fermeture, je ne me suis pas fait le moindre souci, lui faisant une confiance que je ne suis pas capable d’expliquer. Elle est un mystère qui est venue se présenter dans ma vie, un peu comme par magie et qui depuis ne cesse de semer un nombre de questions que je ne suis pas capable de contrôler, ni même d’en avoir pleinement conscience. C’est un peu étrange, mais il y a quelque chose chez cette femme qui est attirant, parce qu’elle m’attire, mais il y a cette part d’ombre qui devrait me faire peur, mais que je ne suis pas capable de voir réellement. Secouant mon visage pour revenir à l’instant présent, arrêtant de me perdre dans mes pensées, je ferme la portière de ma voiture, pour me rendre vers l’entrée de ce bâtiment, en même temps que je suis à la recherche de la bonne clé pour y ouvrir la porte. De l’extérieur j’ai eu l’occasion d’entendre la musique mise à un volume assez élevé et en y passant les portes, c’est une constatation qui ne fait que se confirmer, m’assurant qu’il est impossible à la demoiselle me tournant le dos d’avoir pu entendre mon arrivée. Les mains sagement plongées dans les poches de ma veste, je ne peux détourner mon regard de cette magnifique blonde capable d’attirer mes pensées avec une facilité déconcertante, comme elle sait faire naître un sourire sur mon visage de la même manière. Mes lèvres sont en train de s’étirer à leurs maximums, amusé par la méthode utilisée pour s’occuper des tâches ménagères, qui sont loin d’être les plus agréables de ce métier. Tournée en direction des pistes de bowling, elle est en train de se la jouer Katy Perry en plein concert, accompagnée de son fidèle micro qui pour ce soir sera le manche de la serpillère qu’elle tient dans sa main. Comment réussir à rester sérieux face à une telle scène ? Je n’en suis pas capable et même si la musique masque mes rires, ils sont bien présents, alors que je me rapproche doucement, non sans tourner mon regard vers les pistes, un peu comme si je suis à la recherche des potentielles personnes à qui elle est en train de s’adresser, de dédier cette chanson. « Last Friday night, yeah, we danced on tabletops, and we took too many shots, think we kissed, but I forgot… » Je suis partagé entre l’envie de couper cette musique et permettre à Véronicka de se rendre compte de ma présence ou de la laisser profiter de son moment, elle semble tant détendu face au nettoyage qui l’attend, que je cesse de marcher, posant mon regard à nouveau sur elle, incapable d’effacer ce sourire qui reste bien accroché à mon visage, mes yeux surement tout aussi rireur que la situation est cocasse. A la fin de cette chance, je romps la présence de mes mains dans les poches de ma veste, pour venir applaudire la performance que je viens d’avoir sous les yeux, alors qu’il est temps pour Véronicka de réaliser que contrairement à ce qu’elle pensait, elle n’est pas seule. « C’était plutôt pas mal, bravo … » Au premier claquement de mes mains, j’ai pu voir le sursaut qu’elle a fait, alors qu’elle s’est crue seule dans ce bowling, je n’ose même pas imaginer son coeur qui a dû connaître une accélération de folie pour frapper contre sa poitrine et qui va probablement avoir besoin de plusieurs minutes pour retrouver un battement normal. « J’voulais pas te faire peur, pardon. » Ça n'a jamais été mon intention, mais ce n’est pas pour autant que j’efface toute trace d’une sourire sur mon visage, alors que je m’approche du comptoir. « J’ai laissé des papiers près de la caisse et je vais en avoir besoin demain. » Je ne suis absolument pas revenu pour surveiller Véronicka, pour m’assurer que cette fermeture se passe correctement pour elle, mais j’ai un rendez-vous qui m’attend le lendemain matin auprès de la banque du bowling, exactement le genre de rendez-vous qui n’a rien de merveilleux, mais qui reste obligatoire pour tout patron d’entreprise.

« Punaise Ilias !! T’abuse tu m’a foutu la trouille. » Je ne peux masquer ce sourire qui est présent sur mon visage, toujours amusé par la situation d’avoir pu apercevoir Véronicka se lancer dans un show privé, qu’elle pensait s’offrir à elle seule, malgré un public imaginaire présent du côté des pistes de bowling. Comment ne pas rire à une telle situation ? C’est impossible, tout du moins pour moi et j’en conscience que cet air rieur est aussi visible à travers mes yeux et cette lueur qui s’en dégage. « Ilias ?? mais … » Instant de frayeur après ma prise de parole, il aura fallu à Véronicka quelques longues seconde pour lui permettre de remettre le déroulement de cette soirée dans l’ordre, comme l’élément le plus important à prendre en compte : je n’ai pas travaillé ce soir, donc ma présence ici est surprenante. « Bon … au vu de tes applaudissements je suppose que tu es arrivé avant la fin du … show ? » Je ne peux garder pour moi ce rire qui provient du fond du coeur, en entendant les propos de mon employée à mes oreilles, me rappelant ces images d’elle en train de reproduire une chorégraphie dans un spectacle musical que j’ai eu la chance d’avoir sous les yeux, je ne regrette pas d’avoir oublié le dossier financier du bowling, sans cet oublie, je n’aurais pas eu à venir ici après la fermeture. « Ca veut donc dire que … tu m'as vu ? Danser … et chanter ? Depuis longtemps ? » Est-ce que le sourire présent sur mon visage est en train de répondre à la question qu’elle vient de me poser ? Je n’en ai pas la moindre idée, je ne prends pas la peine de prendre la parole, lui permettant de voir un mouvement de mon visage, lui accordant un hochement affirmatif. « Bon dans ce cas là, tu me dois cinq dollars. » Je n’ai toujours pas repris la parole, depuis mon intervention pour lui permettre de réaliser ma présence dans ce bowling, apportant des réponses à ses interrogations à chacune de mes réaction, alors que je m’avance pas après pas dans sa direction. Sa remarque a pour cause de réussir à masquer l’amusement de la situation, pour de l’incompréhension, alors qu’elle est en train de me demander de … la payer ? Je vais avoir besoin d’un peu plus de raison à une telle demande. « Ben quoi tu ne croyais quand même pas que mon concert était gratuit quand-même ? » Voici une remarque qui réussi à arracher un sourire qui ne peut être plus sincère, alors que j’aurais pu voir venir une telle remarque, mais ça n’a pas été le cas. « Seulement cinq dollars, alors que je suis le seul spectateur de ton concert ? … Je suis pas sur que ce soit rentable … » Peut-être si à ce prix là, elle peut compter sur la présence complète, que la capacité de cet établissement puisse offrir. « Mais au moins maintenant, je sais de ne pas te laisser t’occuper des finances du bowling. » Je ne peux m’empêcher de garder cette touche d’humour dans le son de ma voix, alors que je ne parle que d’une situation totalement hypothétique, depuis le rachat de ce bowling, je suis le seul à avoir mis le nez dans les finances de cette entreprise.

« Plus sérieusement, qu’est ce que tu fais là ? Tu ne peux plus te passer de ton employée préférée ? » Il est temps de revenir à un peu plus de sérieux, j’aurais aimé être venu jusqu’ici pour simplement assister au spectacle que Véronicka m’a généreusement offert, bien malgré elle, mais ma présence ne correspond pas à cette raison. « Tiens les voilà. » « Merci. » Proche du comptoir, je tiens maintenant entre les mains le dossier avec lequel j’aurais dû quitter les lieux quelques heures plus tôt au cours de cette journée. Je ne prends pas le temps de réaliser l’ironie de la situation, de revenir quelques semaines en arrière et de voir ce soir les rôles inversés entre nous deux, sans doute déjà tourné vers le rendez-vous qui m’attend demain matin. « Tu veux quelque chose à boire avant de partir ? » Je ne peux m’empêcher de froncer les sourcils face à la proposition de Véronicka, je suis tenté par l’idée de boire un verre avec elle, de rester quelques minutes de plus en sa présence, mais en même temps, n’est-ce pas une bien meilleure idée que de rentrer chez moi ? « Oui, je veux bien. » Bonne ou mauvaise réponse, je n’en sais rien, mais ce qui est sûr c’est que je viens d’accepter et que je pose sur le comptoir le dossier responsable de ma présence ici, avant de prendre le temps de retirer la veste que j’ai sur le dos. « Tu sais quoi ? Ça marche pour tes cinq dollars ! » Je ne suis pas capable d’être raisonnable et penser au lendemain, je me contente de me laisser guider par l’envie que j’ai de passer du temps avec la demoiselle blonde qui se trouve derrière le comptoir. « Seulement, je te propose un quitte ou double au billard, qu’est-ce que t’en penses ? » C’est une idée folle que je viens de lui proposer, alors que je longe le comptoir, pour me permettre d’avoir accès au matériel nécessaire pour que l’on puisse se lancer dans une partie de billard. « Sois pas timide ! Je vois que t’as envie d’accepter ! » Je ne peux masquer ce sourire qui reste bien présent sur mon visage, alors que je me retrouve désormais du même côté que Véronicka, simplement séparé par quelques pas, alors que j’espère bien l’entendre accepter ma proposition.

A peine avait-elle accepté ma proposition de prolonger cette soirée autour d’une table de billard, que je me retrouvais avec le matériel à la main, mes pieds déjà présents à l’étage. Un rendez-vous m’attend le lendemain matin, à la première heure et au lieu de penser à rentrer chez moi et m’offrir quelques heures de sommeil non négligeable, je ne peux me résigner à quitter Véronicka. Je ne peux expliquer ce besoin que je peux ressentir au fond de moi dès l’instant où je suis en sa présence, ce qui ressemble à un grand mystère est provoqué par cette complicité qu’il y a entre nous. Aussi maladroite puisse-t-elle être, cette fille me fascine sans que je n’arrive réellement à mettre la main sur la raison. « Tu sais Ilias, je dois t’avouer quelque chose… » « Oui ? » La mise en préparation de la partie, je l’ai commencé en prenant soin de rassembler chaque boule à l’intérieur du triangle placé sur le tapis vert. Seulement sa prise de parole réussit à attirer mon attention, à mettre fin à chaque mouvement de mes mains, pour porter mon regard sur elle, prêt à écouter cet aveu qu’elle doit me faire. « Quand je te disais tout à l’heure que tu ne sais pas dans quoi tu t’embarque … j’étais sérieuse. » Je ne peux m’empêcher de froncer mes sourcils face à la tendance volontaire de Véronicka à venir jouer de ma patience, qu’elle a bien réussi à attiser pour pouvoir attendre de la sorte. « Je suis totalement nulle au billard. » Je ne peux retenir ce rire, qui est en train de résonner en parfaite harmonie avec le sien, alors que je baisse mon visage, amusé par les propos qu’elle vient de me tenir, par cette révélation, ô combien importante. « Autant de suspens pour ça ? » Je ne peux déloger ce sourire qui illumine mon visage, alors que je reprend l’installation de la partie à venir. « T’en fais pas, je vais t’apprendre. » Je ne suis pas le joueur le plus qualifié dans cette catégorie, je suis tout ce qu’il y a de plus amateur en terme de billard, appréciant ce jeu qui a cette douce manière de réussir à me changer les idées, à m’évader des tracas du quotidiens. C’est le moment de lancer la partie et je me tourne vers mon employée, lui présentant la canne qui va être la sienne pour les minutes à venir, lui offrant la possibilité d’ouvrir le bal, malgré sa révélation. « Oh non, à toi l’honneur mon cher, laisse moi prendre exemple sur un pro ! » Un hochement de tête pour accepter de débuter cette partie, en prenant place, canne en main, penché au-dessus de cette table, ma concentration sur le jeu qui se déroule en face de moi. J’ai conscience de la présence de la jolie blonde pas loin de moi, mais je ne réalise pas que son regard est posé sur moi, sur mon corps et non pas sur mon action. « La prochaine, ça sera pour toi. » Une prise de parole que je conclus en venant casser la parfaite disposition des boules pour les voir s’éparpiller sur le tapis, sans qu’une seule ne prenne le chemin de l’un des six trous de la table. « Aller viens, c’est à toi. » Une remarque que j’accompagne de ma main dirigée vers elle, alors que j’ai l’intention de venir l’aider dans sa démarche. Dans un premier temps, je me retrouve à quelques pas de Véronicka, mes iris posés sur elle à observer ce qu’elle est en train de faire. Je ne prends pas conscience que porter mon attention sur elle, comme je suis en train de le faire puisse être déstabilisante, tout ce que je vois, me permet de reprendre la parole, rompant cette position dans laquelle je me trouve depuis une poignée de secondes. « Tu ne la tiens pas correctement, attends … » Je ne prend pas le temps de réfléchir avant d’agir, sans doute aurais-je dû, alors que je suis à ses côtés et que mes bras viennent l’entourer, prenant soin de poser mes mains sur les siennes, pour venir placer ses mains correctement sur la canne. « Voilà, comme ça. Sois souple, laisse toi aller … » Des propos que je tiens alors que je tourne mon regard dans sa direction, permettant de capter le sien, alors que nos visages sont proches l’un de l’autre, je peux sentir mon cœur manquer un battement, mais je n’y prête pas attention. Je suis en train de mener Véronicka dans la position idéale pour pouvoir jouer, en accompagnant son corps avec le mien pour qu’elle se penche un peu en avant. « T’as plus qu’à viser et à jouer … » Je ne devrais pas me l’admettre, mais cette proximité avec elle, ne me laisse pas indifférente, sentant mon coeur ayant monté d’un cran dans ses battements, alors que mes yeux viennent se poser sur elle, prenant le temps de la regarder, d’apprécier sa beauté.

Ce n’est plus une canne qui se trouve dans ma main, mais ce verre de wishky que Véronicka m’a servi un peu plus tôt, je peux sentir la douceur de cet alcool se répandre dans ma bouche, en prenant une gorgée. Après cette proximité que nous venons de vivre, après avoir sentit son corps collé contre le mien, mes doigts posés sur les siens, je peux encore sentir mon coeur être troublé par ce moment. Cette longue gorgée me fait le plus grand bien, elle me permet de reprendre un peu mes esprits, de retrouver de la contenance, alors que mes iris ne se détachent pas d’elle. « J’ai réussi !! » Je ne peux masquer ce sourire qui se présente immédiatement à mon visage, en voyant sa réaction après avoir rentré l’une des boule du jeu, amusé par la situation, je ne peux retenir un rire, beaucoup trop amusé. Un rire qui n’a pas le temps de se prolonger, alors que je peux la sentir contre moi, instinctivement, mes bras sont venus l’entourer, à peine ont-il eu le temps de l’avoir pleinement contre moi, qu’elle retire cette étreinte. « Hum … t’es pas si mal que ça en prof ! » Je ne peux masquer ce léger froncement de sourcil qui se marque sur mon visage. « Merci pour le pas si mal. » Je ne peux m’empêcher de prendre cette remarque avec ironie, alors que mon verre est sur la table, que ma main trouve à nouveau cette canne, alors que je m’approche de la table de billard, mon attention est concentrée sur le jeu. « Attends ! » Elle s’est décidée d’être surprenante jusqu’au bout de cette soirée et je suis déjà intriguée par la suite de cette attente qu’elle a sciemment mise en place. « C’est à mon tour de te faire une proposition. » A-t-elle compris comment attiser ma curiosité ? Puisqu’elle est en train d’y parvenir à merveille, alors que mon regard ne se détourne pas d’elle, que mon visage ne peut masquer cet effet de surprise qu’elle a réussi à provoquer en moi. « Je sais pertinemment que je vais finir par le regretter, mais que dis tu de pimenter un peu le jeu ? » Ai-je bien entendu ce qu’elle vient de dire ? « Et si … le perdant avait un gage ? » Mes lèvres sont doucement en train de s’étirer sur mon visage, alors que sa voix parvient à mes oreilles et sa proposition avec. Ce soir, elle n’est pas mon employée et je ne suis pas son patron, nous sommes deux adultes, appréciant cette soirée autour d’un billard. « Un gage, hein ? » J’ai l’envie d’être joueur, j’ai l’envie d’accepter cette manière qu’elle a de pimenter la partie que nous venons de lancer, je n’ai pas la moindre raison de refuser et c’est pour cela que je suis en train d’hocher de la tête. « Va pour le gage ! Mais tu viendras pas te plaindre quand tu devras le réaliser ! » Une voix marquée par l’amusement, alors que je joue d’une fausse arrogance, remplie de l’immense trouble en moi, entre l’envie de jouer réellement le jeu et l’envie de la laisser gagner, de voir ce qu’elle est capable de me réserver comme gage. Je n’en ajoute pas plus, pour venir me mettre à cette table, alors que je viens de trancher sur le choix que je viens de faire, la preuve par cette boule disparaissant du tapis. Et de une ! Je n’ai pas l’intention de m’arrêter en si bon chemin, une confiance beaucoup trop importante pour un seul homme, alors qu’après une courte lecture du jeu, je viens entrer une seconde boule, cette partie devient de plus en plus intéressante. Une confiance qui ne cesse de grandir en moi et qui n’est pas forcément la meilleure chose à faire, lorsqu’un tel défi est en route, mais je n’en ai que faire. Troisième fois de suite que je suis en train de jouer, mais le dicton que l’on connaît jamais deux sans trois, n’est pas valable, du moins pas maintenant, puisque mon coup ne mène à rien. « Qu’est-ce que t’en penses ? Je commence déjà à te préparer un gage ? » Une question qui est provoquée par l’amusement, mais qui trouve une part de sincérité au fond de moi, laissant mon inconscient déjà en train de chercher ce que je peux bien lui demander de faire. Voici bien longtemps que je ne me suis pas laissé aller de cette façon, en règle générale, c’est en présence d’Eliot ou encore d’Archie que j’ai l’habitude de me lâcher, une exception. « A toi de faire mieux. » Je suis réellement en train de la provoquer, en train d’essayer de lui mettre un peu de pression, de m’assurer le coup à venir qui va être manqué, pour me permettre de gagner cette partie, parce que c’est bien l’intention que j’ai au fond de moi, remporter cette manche et avoir l’occasion de réaliser ce défi.

Oublier ce dossier me permet pour ce soir de me retrouver dans ce bowling qui est le mien, je ne regrette pas ce détour que j’ai dû faire avant de rentrer chez moi, puisque je me trouve en compagnie de Véronicka. Je ne peux pas expliquer réellement les raisons qui me poussent à me sentir bien à ses côtés, un peu comme un mystère que je ne peux pas percer, même avec le temps. Jamais je ne me suis imaginé prolonger une soirée en compagnie de l’une de mes employée, autour d’une partie de billard avec un gage en jeu pour le perdant, parce que soyons honnête, ce qui est en train de se passer n’a rien d’un lien entre un patron et une employée, il y a du plus que je ne peux contrôler, que je ne peux expliquer et que je ne peux m’avouer. « Ne crie pas victoire trop vite, un miracle peut toujours arriver ! » Je ne peux masquer ce sourire que j’ai sur mon visage, alors que je viens d’enchainer un bon jeu, que j’ai confiance en cette partie et à l’issue à venir, ayant dans mon jeu le manque d’expérience de ma rivale de cette partie. « A toi de trouver le miracle. » C’est amusé que je suis en train de lui répondre, en même temps que je me retrouve avec mon verre entre mes doigts, je m’approche de la table de billard présente à côté de la notre, pour me permettre de m’asseoir dessus. Mes iris sont posés dans un premier temps sur le jeu, j’apprécie la saveur du whisky que je suis en train de boire, que je suis en train de goûter alors que je peux apercevoir Véronicka rentrer une première boule. Dans un second temps, mon attention se pose sur la demoiselle, je me laisse perdre dans mes pensées en la voyant se positionner, en remarquant sa lèvre se coincer entre ses dents. Je suis en train de l’observer et de me perdre face à ses courbes, je suis en train d’apprécier la beauté de cette femme sortie de nul part pour le poste à pourvoir au sein du bowling où l’on se trouve. « C’est une blague … » C’est en voyant une seconde boule entrer, que je reprends le contrôle de mes pensées, que je reviens les pieds sur terre, je dois rester concentré sur la partie que l’on est en train de jouer, ne pas oublier que la femme sur laquelle mon regard a réussi à s’y perdre est mon employée et que rien de bon ne peut en sortir. Elle est contente, elle est joueuse et elle n’a pas peur de me le montrer, à commencer par ce sourire qu’elle aborde sur son visage, cette satisfaction qu’elle est en train de ressentir en même temps qu’elle se trouve désormais à mes côtés. « Alors, toujours aussi sûre de toi, peut être que c'est à moi de commencer à préparer ton gage après tout ? » Un sourire est toujours présent sur mon visage, alors que je laisse mon regard se baisser vers le sol, Véronicka n’a pas peur de venir jouer avec moi, de venir me piquer volontairement, bien au contraire, elle est fière d’elle. « Tu sais la différence entre toi et moi ? » Elle a cherché à venir me piquer et c’est avec mon égo que je suis en train de lui répondre, non sans m’accorder une petite pause, pour prendre une nouvelle gorgée de ce whisky dont je vais avoir le plus grand besoin avant de jouer à nouveau. « Je n’ai pas de peut-être, je sais que je vais te donner un gage. » Je ne suis pas réputé pour être un homme en manque de fierté, c’est même très probablement une partie de mon caractère qui doit se voir directement sur chacun des traits de mon visage. Pieds à nouveau posés au sol, j’échange mon verre de whisky pour reprendre la canne entre les mains et me concentrer sur le jeu, pour essayer de trouver la solution idéale pour revenir dans la partie et reprendre l’avantage. Jeu de merde, c’est une pensée qui est en train de me passer par la tête, alors que je n’ai pas la moindre idée de ce que je vais réellement faire. C’est à l’instinct que je suis en train de jouer, mais c’est un échec, puisqu’au lieu de rentrer l’une de mes boules ou de faire un jeu blanc, c’est l’une de celle de Véronicka que je viens de retirer de l’équation. « Je suis tellement sûr que je t’aide un petit peu. » C’est un moyen de garder la main face à ce que je viens de faire, en même temps que je sais devoir laisser la main dans cette partie où la demoiselle ne semble pas être aussi novice qu’elle semble le dire ou elle se retrouve avec la chance du débutant. « Il faut bien que tu penses quelques secondes pouvoir gagner, sinon ça ne serait pas drôle. » C’est une prise de parole qui est accompagnée de ma main partie à la recherche de mon verre, que je viens prendre entre mes doigts. « Tu te sens prêtes à garder ton avantage ou tu vas te mettre la pression ? » C’est une question que je suis en train de lui poser, alors que mon regard n’a pas de mal à trouver le sien, que mes iris sont en train de se plonger dans les siens, que je laisse un léger sourire se présenter sur mon visage, cherchant à la déstabiliser.

« Il ne m’en reste plus que deux. » C’est une constatation qui est en train de m’amuser intérieurement, puisqu’on ne va pas se mentir, c’est volontairement que je ne laisse pas la moindre émotion se présenter sur mon visage. Cette partie de billard imprévue me fait complètement oublier ce rendez-vous qui m’attend d’ici quelques heures, à la fois poussée par la l’envie de gagner, mais principalement par la curiosité du gage qui peut m’attendre. C’est le hasard qui est en train de décider pour moi vers quel chemin je souhaite me rendre et apporte à Véronicka qui est bien souvent traduite comme la chance du débutant. « Il serait temps que tu rattrapes ton retard … Champion. » Il m’est impossible de rompre le contact de mes iris sur mon employée, avec qui je suis en train de passer cette soirée, je suis en train de lutter pour ne pas retranscrire cet amusement que je ressens par un sourire sur mon visage. Ce n’est pas le moindre trait de mon visage qui est en train de bouger, que j’apporte mon verre à mes lèvres, me contentant d’écouter ce qu’elle a à me dire, parce qu’elle a quelque chose en plus à ajouter. « Mmhhh voyons voir … Corvée de fermeture ? De ménage ? Mettre un post sur instagram disant que je suis la reine du billard ? Que de gage alléchant pour toi. » L’expression qui est en train de se présenter à son visage, cette manière qu’elle a d’amplifier ces gestes, cette manière de faussement réfléchir, à raison de moi et fait apparaître un sourire amusé à mes lèvres qui sont en train de s’étirer. C’est en déposant mon verre sur la table qui est à côté de moi, que je me permets de reprendre la parole pour apporter une réponse à Véronicka. « Tu peux me donner n’importe quel gage et tu penses à me donner la corvée de fermeture ou de ménage ? » C’est une question que je suis en train de me poser à moi-même, à la recherche d’une réponse qui puisse avoir un réel sens, puisqu’après tout, ce bowling est le mien depuis plusieurs années, des fermetures, j’en ai tellement fait que je ne pourrais dire combien exactement, pour le ménage c’est la même chose.

Je me retrouve à côté de la table de billard, mes main débarrassées de toute trace de canne, les bras croisés contre ma poitrine, mon regard est attentif sur le jeu qui est en train de se dérouler devant moi, depuis que la chance à décidé de m’abandonner et de rejoindre les rangs de la demoiselle face à qui je joue. Encore trois boules rayées présentes sur la tapis, tandis qu’elle est en train de jouer la noir pour la gagne de la partie, pour un tout premier essai. C’est avec attention que mes iris sont en train de suivre ce qui est en train de se passer, alors que je me contente de garder un silence presque parfait, en la voyant frapper la blanche avec sa canne, c’est l’instant de vérité désormais. « Mais c’est pas vrai ! » C’est une remarque qui est en train de franchir la barrière de mes lèvres, alors que je suis en train de baisser mon visage, que mon regard est en train de flirter avec le sol et qu’un léger sourire est en train de se présenter. « Du premier coup, j’y crois pas … » Une pensée que je ne peux contenir pour moi, alors que je suis en train de décroiser mes bras, pour permettre à mes iris de trouver à nouveau le contact avec la magnifique blonde présente à mes côtés. « Très bien … Un marché est un marché, il me semble que tu me dois un gage, tu penses me le donner avant ou après avoir pris le temps de frimer devant moi, parce que tu as gagné ? » Une question que je suis en train de prononcer alors que je me retrouve à faire face à Véronicka, pour mon regard que je suis en train de plonger dans le sien. « Vas-y, c’est ton moment, fait toi plaisir ! » Je ne peux passer à côté de cette envie qui est visible à travers les yeux de mon employée, de cet immense sourire qui est en train de se présenter sur son visage.

« A dire vrai je n'ai jamais été très douée pour trouver des gages » Je n’en reviens pas, après une partie pourtant bien commencée, la chance a décidé de déserter pour passer dans l’autre camp, pour soutenir Véronicka. C’est donc de cette façon qu’après une partie avec pour enjeu un gage à la clé, que je viens d’assister à la victoire de mon adversaire du soir, sans pouvoir rien y faire. Elle est toute souriante, elle est fière d’elle, elle est surtout en train d’en ajouter un peu plus après une victoire qu’elle même à du mal à croire possible. Je ne peux empêcher un sourire de se présenter à mon visage, je ne sais pas comment elle parvient à mettre à mal le Ilias Danvers, très souvent connu pour avoir du mal à montrer ses émotions. C’est donc, contre la table de billard que je me trouve dans l’attente du gage qui m’attend, à savoir ce que je vais devoir réaliser, avec la certitude de devoir m’occuper des fermetures dans les semaines à venir, après tout c’est bien l’une des idées qu’elle a mentionné un peu plus tôt. « Que je me fasse plaisir ? » Nous sommes proches tous les deux, sans doute beaucoup trop pour le lien qui est censé nous unir, mais aucun de nous deux ne semble décidé à rompre ce moment. Je ne peux décrocher mon regard de cette magnifique blonde, je ne peux effacer ce sourire qui est en train d’étirer mes lèvres, je ne peux passer à côté de l’attention qu’elle porte à celles-ci. « Autant ajouter du plaisir à ce gage … » C’est une remarque que je suis en train de faire, alors que j’apporte ma main à son visage, que je viens passer ses cheveux derrière son oreille avec l’aide de mes doigts, alors que ce geste est venu nous rapprocher encore un peu plus. « Tu ne penses pas ? » C’est une question qui est en train de franchir la barrière de mes lèvres, se mourant dans un murmure, alors que je suis en train de rompre cette distance déjà bien courte entre nous. Au vu du lien que nous avons dans un cadre professionnel, je ne devrais pas agir de cette façon, mais c’est quelque chose que je ne contrôle pas, comme attiré comme un aimant à celle que je ne connaissais pas il y a encore quelques mois. Je ne sais pas à quel moment j’ai pu me dire que ce que je suis en train de faire est une bonne idée, mais à l’instant où mes lèvres sont entrées en contact avec les siennes, toutes pensées raisonnables ont disparu. Nous sommes tous les deux en train de lâcher prise, nous sommes tous les deux en train d’oublier tout élément extérieur, plus rien ne compte actuellement que ce que nous sommes en train de partager. Ce baiser est loin d’être chaste, à l’image de nos lèvres qui se rencontrent pour la toute première fois, nos langues sont en train de faire connaissance, de se plonger dans une danse chorégraphiée que nous n’avons pas besoin de répéter à l’avance. A l’instant présent, elle n’est plus mon employée, elle est une femme qui me plait, qui m’attire et que je suis en train d’embrasser sans la moindre chasteté. Mes mains trouvent place sur ses hanches, mes doigts me permettent de la sentir proche de moi, de la sentir contre moi, alors que son bras est en train de passer derrière ma nuque. Je ne sais pas exactement ce qui nous attend ce soir, je n’ai pas la moindre idée de ce qu’il va réellement se passer ce soir dans ce bowling, mais je me laisse guider par cette tension que nous avons entretenue depuis que mon regard s’est posé sur elle pour la première fois. Je ne fais pas attention à ce qui est en train de se passer autour de nous, je ne fais pas attention à cette sonnerie qui est en train de résonner, je ne prête pas attention au portable de Véronicka. C’est pour cette raison que le contact que j’entretiens avec le billard depuis tout à l’heure est rompu, pour échanger les rôles, pour qu’elle se retrouve assise sur cette table, qui a pourtant réussi à me guider vers la défaite. Je ne sais pas exactement ce qui est en train de se passer entre nous, il y a fort à parier que tout ne sera pas aussi simple dans les jours et les semaines à venir, mais je ne prend pas le temps de réfléchir, tout ce que je suis capable de voir, c’est l’instant présent, c’est ce baiser que nous sommes en train de partager, de mes mains trouvant le contact avec son corps que je suis en train de découvrir.