It's time to strike - Ilias & Vicky

« Et merde ! » Deux mots qui s’échappent de ma bouche, au même moment où je peux sentir le tournis que je tiens dans ma main ripper de son emplacement. Il y a quelques années, j’ai accepté de ne plus vivre dans ce monde qui ne me convenait plus, j’ai accepté de laisser derrière moi toutes les raisons qui m’ont convaincu de poursuivre mes études dans le monde du journalisme. Je ne suis pas resté un reporter de longue date au sein du Klamath Falls News, à peine le temps de prendre mes marques, de mettre suffisamment d’argent de côté pour accepter mon impulsivité et me lancer sur un coup de tête. Une décision que je ne regrette pas, puisque aujourd’hui je suis le propriétaire du bowling dans lequel je me trouve et je n’ai jamais été aussi heureux professionnellement parlant, j’ai trouvé ma voie et mes journées, mes soirées sont des moments de plaisir pour moi. Presque sept années que j’en suis à la tête et à force d’expérience, et de curiosité, j’ai appris à jouer de mes mains, de mes compétences pour m’occuper de la maintenance des pistes de bowling qui sont, il faut le reconnaître, un travail d’entretien sans fin. C’est la raison qui me pousse à être derrière la piste deux, actuellement éteinte pour m’occuper du déposer de quille qui depuis quelques jours a décidé de faire des siennes et aujourd’hui j’ai enfin reçu la pièce défaillante, celle-là même dont je suis en train de m’occuper avec ce tournevis présent dans ma main. Je ne sais pas si c’est le regard posé sur moi d’une demoiselle ou si c’est mon attention à l’arrivée possible de nouveaux clients, qui me fait relever mes yeux en direction du comptoir, mais mes iris n’ont pas de mal à croiser ceux de cette femme qui semble avoir fait un arrêt sur image. Tournevis posé, pour un échange avec une serviette qui me permet de m’essuyer les mains alors que je m’éloigne de cette piste coupable de mon poste de technicien, pour m’approcher de cette cliente. Maladroite sur les bords, c’est peu de le dire et je ne peux masquer ce sourire qui se présente sur mon visage en voyant son sac se renverser à l’instant précis où elle se décide de rompre le contact entre elle et la chaise haute. Je ne prends pas le temps de prononcer le moindre mot, que je m’accroupis afin d’aider cette inconnue à ramasser ses affaires qui ont trouvé la sortie du sac pour s’éparpiller sur le sol. Maladroite, mais réactive, je n’ai pas le temps de ramasser le moindre objet, qu’elle a déjà tout remis à l’intérieur, non sans aucune minutie. A tel point rapide, que je n’ai guère eu le temps d’apercevoir ses effets intimes et en un sens, ce n’est pas plus mal, elle semble déjà peu à l’aise, il est préférable de ne pas suivre son chemin en me trouvant aussi peu à mon aise. Je me permet de poser ma main sur son épaule, lorsqu’elle se redresse, manquant de perdre l’équilibre, je ne sais pas si sa maladresse est le fruit de son manque de confiance à l’instant présent ou si c’est un trait qui lui est propre et qui auquel cas lui apporte un certain charme, charme dont elle ne manque déjà pas.  « Hum … Merci … Grâce à vous je crois avoir gardé une once de dignité. » Une fois encore un sourire vint étirer mes lèvres face à ses propos, alors que je peux avoir une première réponse à une question que je me suis posé dans ma tête, elle semble maladroite de nature, qu’est-ce que ça doit être si en plus elle est mal à l’aise. « Tant que votre dignité est sauf, c’est tout ce qui compte. » Je ne peux m’empêcher de jouer la carte de l’humour, comme elle a pu le faire, alors que ma main rompt le contact avec son épaule, mais que mon regard reste bien en place dans sa direction. Elle n’est pas ici pour le plaisir de faire tomber son sac au sol, c’est quelque chose qu’elle peut permettre de faire partout ailleurs, une question que je me pose, mais que je n’ai pas le temps de verbaliser. « Je me présente, Véronicka Millstone, j’ai vu l’annonce sur la porte et j’aimerai postuler dans l’établissement, vers qui dois-je me tourner pour avoir un entretien s’il vous plaît ? » « Millstone ? » Je ne prend pas le temps de réfléchir en prononçant le nom de famille de Véronicka, je ne peux m’empêcher de froncer les sourcils alors que c’est un nom que j’ai déjà eu l’occasion d’entendre à quelques reprises, sans pour autant réussir à remettre la personne ou encore le contexte. « Le patron est occupé pour le moment, je peux vous servir quelque chose en attendant ? » Une question que je pose en quittant mon emplacement afin de faire le tour du comptoir pour passer derrière. « J’vous l’offre, croyez moi ça va vous faire le plus grand bien avant l’entretien, Danvers est pas du genre très ... » Volontairement je me permet de marquer une pause, pas longue, juste quelques petites secondes, le temps de faire semblant de chercher mes mots. « Sociable. » Je suis réellement en train de me faire passer pour un employé, parlant de son patron à une potentielle futur recrue, tout n’est pas totalement faux dans ce petit contexte, à la seule et unique chose que je suis le fameux Danvers dont je suis en train de parler. Un verre dans la main, prêt à préparer la boisson commandée par Véronicka, j’apporte une nouvelle fois mon regard sur elle, entre deux de mes mouvements, non sans reprendre la parole. « Qu’est-ce qui vous donne envie de postuler à ce poste ? » J’ai bien l’intention de ne pas avouer tout de suite que je me trouve être son interlocuteur pour l’entretien qu’elle demande, après tout, je n’ai pas envie qu’elle me dise ce que j’ai envie d’entendre, mais la vérité dans sa recherche d’emploi.

 « Tout compte fait, je crois que je vais avoir besoin de me rafraîchir les idées avant l'entretien ... une limonade s’il vous plaît » Je ne peux masquer le sourire qui se présente à mon visage à l’instant même où Véronicka cède face à cette boisson que je lui propose, je ne sais pas ce qu’elle craint à se retrouver en face d’Ilias Danvers, mais je n’ai pas l’envie de la rassurer, bien au contraire. Elle ignore qui je suis, elle n’a pas la moindre idée que je suis l’homme qu’elle souhaite voir, que je suis celui que je qualifie moi-même de peu sociable. Je ne lui apporte pas de réponse verbale, simplement un hochement de tête alors que je tourne mon attention sur mes mains qui viennent attraper un verre que je pose sur le comptoir, préparant la limonade qu’elle vient de me commander. « Que sous entendez vous au juste par “pas du genre très sociable” ? » J’ai comme l’impression qu’il n’y a pas que son entretien pour obtenir le poste vacant dans ce bowling qui semble intéresser Véronicka, elle me semble partir à la recherches aux informations à mon sujet, sans même savoir que l’homme dont elle est en train de parler est celui qui lui fait face, non sans un comptoir pour nous séparer. Est-ce si étrange que cela ? Puisqu’après tout, ce n’est pas elle qui a pris la décision de lui faire croire qu’Ilias Danvers, ce n’est pas moi. Je ne prends pas le temps de m’attarder sur ces questions qui me traversent l’esprit, je ne peux masquer un rictus qui vient se présenter sur mon visage en même temps que je suis en train de remplir le verre de la demoiselle maladroite. « Je sous entend, qu’une porte de prison a côté de lui est accueillante et chaleureuse. » Je n’ai pas la moindre idée d’où me vient cette métaphore, mais c’est celle qui me vient en tête à l’instant même où je prononce ces mots, gardant mon sérieux, alors que je n’ai qu’une envie, c’est de dire face aux réactions de la jeune femme qui semble croire à tout ce que je suis en train de lui dire. Limonade servit, j’approche le verre face à Véronicka en le faisant glisser sur le comptoir avec ma main, en même temps que son entretien commence, sans même qu’elle n’en est l’impression. La maladresse est clairement une part d’elle qui est bien présente, je peux encore l’entendre me parler de son don justement à ce sujet, qu’est-ce que donnerait un entretien avec cette pression supplémentaire ? Je ne préfère pas prendre de risque. « Mmhh plusieurs choses » Une part infime de moi ne peut s’empêcher de se demander ce qu’aurait pu donner l’entretien si elle savait être en présence du patron de ce bowling, mais à l’instant présent, je ne regrette pas me retrouver face à une demoiselle presque en confiance qui ne m’apporte pas les réponses que j’ai envie d’entendre en tant que patron, mais ce qu’elle pense réellement. « Dans un premier temps, le renouveau, j’ai été secrétaire comptable pendant plusieurs années alors certes, j’ai acquis bon nombre de cordes à mon arc  et je ne regrette rien, mais j’aimerai un travail plus … dynamique et diversifié ou le sourire n’est pas qu’une façade de politesse mais un mode de vie » Je ne peux m’empêcher de relever mon regard vers elle, en apprenant son emploi de base, qui est bien loin d’être en lien avec le poste pour lequel elle se trouve ici, en versant à l’aveugle un orangina dans un verre que je suis en train de me servir. « C’est une sacrée reconversion ! » Ce sont les premiers mots qui franchissent la barrière de mes lèvres, alors que je suis plutôt bien placé sur le sujet de la reconversion, vu celle que j’ai eu il y a quelques années. « Mais aussi et surtout la nostalgie. En toute honnêteté, ce lieu à un lien tout particulier avec ma famille et mon enfance, c’est ce qui m’a poussé à franchir ses portes, à postuler ici et croyez-moi, je compte bien avoir la place » Il y a beaucoup de similitude entre Véronicka et moi, je ne parle pas uniquement de son besoin de changer de carrière professionnel, mais également de ce bowling qui semble avoir une part importante à ses yeux. En entendant le son de sa voix parvenir à mes oreilles, je ne peux m’empêcher de détourner le regard autour de moi, de poser mes iris sur les pistes alors que des clients sont en train de s’adonner à l’apprentissage du strike. « Vous êtes de Klamath Falls ? » C’est une question un peu idiote à laquelle j’ai déjà la réponse dans les propos tenues par la demoiselle juste avant ma prise de parole, alors que mon regard revient dans sa direction. « C’est courageux de se lancer dans un tel changement, mais vous avez conscience que contrairement à votre poste de secrétaire comptable, vous allez travailler quand les autres s’amusent ? » Parce qu’un poste dans ce bowling que je dirige depuis plusieurs années, ce n’est pas avoir des horaires de bureau avec des soirées et des week-end disponibles, mais bien tout le contraire et j’ai l’envie que Véronicka est conscience de ce détail qui peut devenir plus important si ce n’est pas dans ses intentions de vivre au rythme du plaisir des gens. « Et vous ? Qu’est ce qui vous à amenez à travailler ici ? » Mon verre à mes lèvres, je me laisse aller à une première gorgée d’orangina alors qu’à nouveau sa voix parvient jusqu’à mes oreilles, pour une question qu’elle n’a pas de mal à me renvoyer. Connait-elle l’histoire d’Ilias Danvers ? Auquel cas je ne peux répondre avec une grande sincérité, mais en même temps, si elle avait fait des recherches au sujet du propriétaire de ce bowling, elle serait au courant que c’est l’homme qui se trouve en face d’elle, ce qui n’est pas le cas. « Un peu comme vous à dire vrai ... » Et c’est peu de le dire. « J’étais journaliste pendant plusieurs années, puis un jour j’ai réalisé que ce n’était pas ce que je voulais, que c’était simplement un métier sûr. Alors j’ai tout plaqué pour venir ici et si c’était à refaire, je ne changerais absolument rien à mes choix. » Je n’ai jamais réellement été épanoui dans le monde du journalisme, une envie de m’y lancer durant mes jeunes années, mais bien rapidement j’ai réalisé me faire de fausses idées sur ce métier qui a été le mien durant un temps. « Vous allez vous plaire ici. » On est loin d’un entretien d’embauche classique, on se trouve même dans la plus grande originalité, mais je dois reconnaître être convaincu par les propos de Véronicka, sur la façon dont elle a su s’exprimer au sujet du bowling, de son enfance et de l’annonce qui l’a poussé à se présenter au comptoir aujourd’hui. C’est vrai que c’est un entretien peu conventionnel, mais en même temps, je suis le seul à être au courant qu’elle se trouve dans une telle position, puisqu’elle ne semble pas avoir encore réalisé se trouver avec le dit Ilias Danvers.

J’ai conscience que je suis en train de jouer de la demoiselle qui se pense en présence d’un employé avec qui elle peut parler du patron qu’elle souhaite voir pour un entretien d’embauche. Il y a cette petite conscience au fond de moi qui n’arrête pas de me dire que je devrais mettre fin à ce petit jeu dans lequel elle ne sait même pas qu’elle se trouve, mais c’est quelque chose que je ne mets pas en pratique, bien au contraire. Je ne sais pas ce que Véronicka a pu apprendre à mon sujet, pour avoir une image aussi peu positive de moi, puisque c’est bien de moi que nous sommes en train de parler ou alors elle ne s’est pas renseigné à mon sujet, je ne sais pas trop quoi en penser, ce qui est sûr c’est qu’être en sa présence est agréable. « Je dois avouer que je l’imagine aisément rester derrière son ordinateur à guetter ses comptes sans vraiment être au contact de sa clientèle, mais au vu de l’ambiance familiale du bowling j’ai tout de même de mal à vous croire. » Je ne peux masquer ce léger sourire qui vient se montrer au coin de mes lèvres, au final mon nom et mon statut au sein du bowling dans lequel on se trouve, ne me donne pas uniquement l’image d’un banquier accros à son argent et manquant d’humanité, je ne suis pas une âme perdue au fin de compte. « Il lui arrive par moment, c’est vrai, de ne pas avoir peur de mettre les mains sur le mécanisme des pistes quand on a besoin. » Après tout ce n’est pas un mensonge ce que je suis en train de lui dire, puisque c’est bien ce que je faisais à l’instant précis où elle a décidé d’entrer dans le bowling, après est-ce qu’elle fera le rapprochement, c’est une toute autre histoire. « Avouez, vous cherchez à me faire peur n’est-ce pas ? » Ou simplement à te mettre à l’aise ! Parce que ta maladresse aurait sans doute pris du grade si en apprenant être face au dirigeant des lieux. « Peut-être un p’tit peu … Je ne sais pas trop. » Je ne peux masquer ce rictus qui se présente sur mon visage, marquant mon hésitation dans le choix de ma réponse, jouant une fois encore de la demoiselle, cherchant un petit peu à la plonger dans l’inconnu au sujet d’Ilias Danvers.

Je ne sais pas depuis combien de temps exactement on discute, mais je suis près à parier que nous n’en sommes pas à cinq petites minutes à tout casser. J’ai même fini par prendre mes aises, en posant mes fesses, sur la partie interne du comptoir, alors que mon regard est en direction de celle qui semble devenir la nouvelle employée de ce bowling. Je n’ai pas besoin d’avoir son C.V. sous les yeux pour en savoir plus à son sujet, du genre bavarde, une question me permet d’avoir plus de réponses que je ne le souhaitais. « Oui j’ai grandi ici jusqu’à mes treize ans et après vingt longues années d’absence me revoilà ici ! vous êtes originaires de la ville vous aussi ? » Après autant d’années d’absences, il y a prescription, c’est la raison pour laquelle je ne cherche même pas à me souvenir de la demoiselle, hors de question de remonter aussi loin dans des souvenirs que je n’ai pas envie de revivre, laissons le passé dans le passé. « Affirmatif ! » Cette petite ville, je l'ai parcouru tellement de fois en trente-six années, que je la connais comme ma poche, quand bien même ma poche est beaucoup plus petite que la ville. « J’ai jamais eu le courage de quitter Klamath, il faut croire que se détacher de ses démons n’est pas aussi simple. » Sans doute n’ai-je pas le courage de quitter une ville où ma mère est enterrée, j’ai conscience que la vie lui a été prise il y a de très longues années, mais partir d’ici c’est un peu comme l’abandonner, cette idée m’est impossible. « Justement, je veux faire partie de ca ! participer à leurs moment en famille ou entre amis, contribuer à ce qu’ils aient le sourire et à leurs faire oublier pendant quelques instants les tracas quotidiens de la vie » Je ne peux m’empêcher de laisser un sourire amusé sur mon visage apparaître, sans couper la parole à Veronicka. « Donc oui ! J’en ai conscience et puis travailler en s’amusant n’est pas impossible je vous signale ! La preuve, vous êtes en train de travailler tout en parlant à une charmante demoiselle fort curieuse et vous ne semblez pas vous plaindre si l'on croit votre petit sourire en coin ! » Je suis surpris par la remarque qu’elle a mise dans sa manche pour me la sortir au moment le plus opportun, qui arrive à me faire rire, non sans baisser le regard vers le bas une toute petite seconde, avant de reposer mon attention sur la demoiselle avec qui je discute depuis une heure, peut-être un peu plus. « Abjection ! » Je ne peux m’empêcher de marquer une légère pause avant de reprendre la parole. « Vous pouvez simplement dire charmante demoiselle, pas la peine d’en ajouter plus. » Est-ce de la drague ? Je ne suis pas sûr que ce soit la meilleure idée au monde, je ne dois pas oublier qu’elle est présente ici non pas en temps que cliente, mais en temps que futur employée du bowling, dont je suis le patron, il est temps que je revienne à ma place. « Vous parliez de ma reconversion, mais vous êtes plutôt pas mal dans votre genre ! » Il y a ces points communs que l’on partage qui semble venir se mélanger parfaitement à ceux qui nous différencient énormément. « Et qu’est ce qui vous plaît le plus dans le fait de travailler ici ? » C’est une question qui me revient, que jamais on est venu me la poser, ni même jamais que je ne me suis jamais posé. « C’est familial, alors c’est vrai que je ne connais pas tous les clients de ce bowling, mais on a nos habitués et venir travailler en ayant le sourire en passant les portes, c’est agréable. » Il y a encore de nombreuses raisons qui font que j’aime l’emploie que j’ai aujourd’hui, à commencer par le fait que je suis le gérant du bowling dans lequel on se trouve, mais c’est une information qu’elle n’a pas encore. « Encore faut-il que j’ai le poste ...enfin, encore faut-il que j’ai un entretien à vrai dire … » Je ne peux m’empêcher de sourire à nouveau face au désarroi de Véronicka qui semble toujours en attente de l’arrivée d’Ilias Danvers. Je me décide à mettre fin à ce petit jeu, c’est bien ce que je compte faire en ouvrant la bouche pour reprendre la parole, mais coupé par l'arrivée d’un client déjà présent en piste cinq. « Excusez moi, ça serait possible de relancer une seconde partie ? » Mon regard quitte le client en face de moi, pour se tourner vers le petit écran à mes côtés, confirmant la fin de leur partie. « Oui bien sûr, je vous lance ça tout de suite ! » Une réponse qui me pousse à agir avec l’écran tactile, pour relancer une toute nouvelle session sur la piste cinq, avant de poser mes yeux sur Véronicka à nouveau. « Plus sérieusement, vous êtes disponible dès demain je dirais ... » C’est une pause qui me permet d’apporter une fausse période de réflexion, qui se traduit sur mon visage. « Quinze heures ? Comme ça, ça me laisse le temps de tout mettre en place et d’ouvrir, après on passe le reste de la journée ensemble pour vous apprendre ? » Je me suis décidé à reprendre ce rôle qui est le mien, quant bien même, je n’ai qu’une envie, continuer de discuter avec cette demoiselle, je ne nie pas passer un bon moment en sa compagnie. « Votre entretien est terminé. » Difficile de ne pas apercevoir l’incompréhension sur le visage de Véronicka. « L’oncle Picsou entouré de son or à n’en plus finir, c’est moi. » Je ne suis pas dans le reproche, bien au contraire, je suis amusé par les propos que je viens de tenir et ma voix le fait clairement ressentir. « Ilias Danvers, enchanté Véronicka ! » Des mots que je prononce en relevant mon bras, pour venir apporter ma main en direction de cette toute nouvelle employée, afin de lui permettre d’apporter un accord sur le poste qu’elle convoite depuis qu’elle a mit les pieds dans ce bowling.