(reve) comme le souvenir tendre

{ comme le souvenir tendre }
♪♫♪ @Eve Leroy @Rudy Becker
22 janvier

19h59 et Eve fixe sa porte d'entrée en se demandant pourquoi elle fait ça. pourquoi a-t-elle regardé leur conversation ? pourquoi avait-elle ressenti le besoin de le voir ? pourquoi avait-elle pensé à lui aussi tard au point de lui envoyer ce vocal gênant ? et pourquoi n'avait-elle pas coupé court à la conversation avant qu'il ne lui parle autant ? avant qu'elle ne lui demande ce qu'elle n'osait lui demander depuis des semaines. avant qu'elle n'ose s'admettre ce qu'elle ne voulait pas dire depuis des semaines. qu'il lui manquait. sincèrement. qu'elle ne se sentait pas bien quand il n'était pas là.. la pression dans son coeur depuis la rupture était aisée à ignorer tant qu'elle ne le voyait pas et puis il y avait eu le rythme des fêtes. mais depuis qu'ils s'étaient recroisés au cabaret et qu'Eve voyait ami après amie tomber amoureux, être heureux, vivre une idylle, ça l'a rongeait.

alors il avait fallu un message. un tu veux voir anastasia avec moi ? au milieu de la nuit. un moment de faiblesse et maintenant elle l'attend, 48h après les faits, en se disant qu'à tout moment son téléphone va vibrer et il lui dira qu'il ne peut pas finalement. que ce n'est pas raisonnable. qu'il ne veut plus la voir. et elle flippe Eve. la porte lui paraît gigantesque et les quelques lumières de l'appartement ne l'empêchent pas de redouter que les caresses de l'avant veille, les calins en silence, les messages qui ont suivi, l'apparent enthousiasme du jeune becker... tout ça n'était qu'un énième cauchemar. comme celui qui l'avait réveillé samedi en pleine nuit et l'avait fait craquer. elle flippe eve. sincèrement. mais elle a préparé à dîner, et ose croire.. juste un peu croire... qu'il sera là. qu'il viendra. qu'il lui sourira, de ce sourire gêné qui reflète le sien. et qu'au moins quelques heures de plus, tout ira bien à nouveau. qu'ils seront à nouveau juste un peu comme avant. quand ils étaient heureux et amoureux.  

puis on toque à la porte et elle ouvre en tremblant. hey... Rudy est là.
 

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La situation était tellement étrange. Eux qui ne s’étaient plus parlé pendant des semaines. Il avait suffi d’un vocal pour que le myocarde de Rudy s’affole, pensant qu’Eve avait un problème. Et sans trop savoir l’expliquer, quelques minutes plus tard, il était allongé dans le lit de la brunette, la tenant dans ses bras devant un film pour enfant. Ils s’étaient endormis ainsi, se câlinant et se serrant dans leurs bras si fort, qu’au petit matin, aucun des deux n’avaient réussis à se lever à l’heure pour le travail. Il avait fini par déposer un baiser sur le front d’Eve, pour disait-il, lui donner un peu de courage. Mais c’était lui qui en aurait eu le plus besoin. D’autant plus qu’avec autant de tendresse, et de simplicité, la journée avait été rudement bizarre. Tout était retourné dans sa tête, et clairement, il ne savait plus où il en était. Entre Emma et Eve... Il avait tellement peur de faire un faux pas. De revenir vers Eve par cœur meurtri et de ne pas être capable de lui offrir tout ce qu’elle mérite.

Puis y’avait eu ce vide toute la journée. Sans nouvelle d’Eve. Peut-être regrettait-elle ? Il l’a pensé, sous-entendu à Milo. Dépité, déçu aussi. Il sait pas trop comment interpréter ce qui se passe dans sa tête. Puis ce nouveau message, cette invitation à voir un autre film... Son cœur s’emballe. Sa conscience lui dicte de refuser, mais c’est trop tard, il a accepté.

Le voilà devant cette porte d’appartement, qu’il a déjà poussé 48h plus tôt. Son cœur palpite, son esprit s’angoisse. Est-ce qu’il fait le bon choix ? Est-ce qu’il la rendra heureuse ? Est-ce que lui le sera ? Est-ce qu’il faudra encore qu’il marche sur des œufs ? Ou bien est-ce qu’il s’en va droit vers la catastrophe ? Les traits sérieux, il souffle, la main en l’air prête à toqué à la porte, pourtant il est immobile dans cette position. Il peut encore reculer, et se refuser cette chance qu’elle semble vouloir leur donner. Sa main frappe la porte. Son choix semble fait, sans qu’il ne soit réellement certain que ce soit le bon.

Des bruits de pas derrière, puis le visage d’Eve qui apparait. C’est machinal, son visage se détend, et son sourire apparait, alors que son regard croise celui de la blonde. Il respire difficilement, comme s’il avait monté les escaliers en courant. Ce n’est pourtant que le stresse de la soirée.

_ “ Hey... “

Qu’il souffle, rictus nerveux à la bouche. Le regard fuyant mais revenant bien trop souvent vers elle. Il baisse le nez, mais passe la porte, passant devant elle. Un petit sac plastique en main, contenant les bonbons. Beaucoup trop pour deux, mais il aime bien savoir qu’il y aura une réserve pour leurs futures soirées. Timidement, il lui tend le petit sac, pour se débarrasser les mains et pouvoir ôter sa veste. Il la laisse sur le porte manteau, et devant la porte, il abandonne ses baskets. Il rentre, s’avance vers le salon. Puis se frottant nerveusement les mains l’une contre l’autre, se retourne pour que son attention se porte sur Eve. La situation est tellement indécise, ne sachant plus vraiment ce qu’ils sont l’un pour l’autre, il n’ose pas vraiment l’embrasser ne serait-ce que sur le joue.

_ “ Ca sent vachement bon. “

Qu’il avoue tourné vers elle, alors que l’odeur du repas vient titiller ses narines. C’est vrai qu’il a faim. Pourtant sa gorge lui semble nouée, par toute cette situation. Ne sachant pas ce qu’ils sont l’un pour l’autre. Ou ils vont. L’envie d’aller plus loin est là, évidemment. Mais il continue à se poser tellement de questions, qu’il n sait pas vraiment s’il doit s’approcher, ou reculer. Alors il reste immobile, là, devant le salon, comme s'il espérait un guide ou une lumière à suivre.  

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22 janvier

67 jours. Elle avait compté Eve. Elle avait noté au coin d'une page chaque jour qui la distançait de ce soir où elle avait choisi de le quitter plutôt que de se battre. Elle avait écrit dans son jour chaque journal depuis qu'elle avait estimé être incapable de continuer dans cet état et continuer de le faire souffrir parce que rien n'allait en elle. Jour après jour, elle faisait le décompte des journées et des nuits qu'ils passaient séparés. Au début c'était simplement parce qu'elle avait peur de cette semaine qui allait s'avérer moins violente qu'elle ne le pensait - ce que la peur est capable de vous faire croire...- après, Eve avait juste choisi de continuer à répertorier les jours de séparation pour alimenter son regret et sa peine. Deux émotions qu'elle cachait derrière un jour, des sorties entre amies, du temps passé en famille, mais qui restaient tout de même bien là dans un coin de son coeur. Elle leur offrait chaque soir ce petit token de sa culpabilité, un chiffre après l'autre, pour dire je sais ce que j'ai fait, laissez moi le cacher. Puis elle reprenait sa vie. Jusqu'à ce qu'elle tombe sur Rudy au cabaret et la réalité lui tombe dessus avec une violence terrible. Le manque surtout. 47 jours sans le voir en face. 47 jours sans pouvoir le toucher ou le regarder dans les yeux. La sensation de manque avait été horrible parce qu'elle savait qu'elle ne pourrait pas l'épancher. Il était là et pourtant il était à des kilomètres d'elle.

Après ça, la blonde avait été dans une bataille avec elle même. Entre la nouvelle de la tromperie d'Emma, Valentino qui s'était mis en couple, Lewis qui avait re-disparu dans la nature -le numéro était bloqué à présent, elle n'avait plus de place en elle pour lui-, ses amies amoureuses et heureuses.. Eve se retrouvait face à sa solitude et la seule personne qui lui donnait envie d'être moins seule était le garçon à qui elle avait brisé le coeur et qu'elle ne se donnait pas le droit d'approcher à nouveau. Le voir sur Tinder avait été la gifle finale, comme si l'univers lui disait qu'il fallait qu'elle voit les choses en face, il avait eu Emma et maintenant il passait à autre chose. Il ne reviendrait pas en arrière. Pour personne. Surtout pas elle. L'application avait été aussitôt supprimé. Mais ses regrets et sa peine étaient bien plus difficiles à supprimer. Et quand elle avait fait cet audio, erreur de manip' nocturne pendant qu'elle faisait une crise d'angoisse, la petite blonde se laissait ronger par sa tristesse. Qui s'était évaporée dès qu'il avait passé le pas de sa porte et était venu s'endormir avec elle.

Le reste de la journée, elle n'avait pas osé lui parler de peur de briser le sort, de peur d'avoir des espoirs, de peur d'être rejetée. De peur qu'il lui dise n'avoir fait ça que parce qu'au fond ils étaient amis et plus jamais rien de plus. Mais si elle avait appris une chose de son erreur de décembre, c'est que sa peur ne l'aidait pas à garder ce qui la rend heureuse et elle méritait de l'être. Alors Eve avait envoyé une bouteille à la mer et la réponse avait été comme une lueur au milieu de la nuit noire. Petit signal d'espoir qui lui donna le sourire pour les 24h suivantes jusqu'à se retrouver face à Rudy dans l'entrée de son appartement et réaliser le stress profond qu'elle ressentait. Et si tout cela n'était qu'un rêve ? pire ... une erreur ? Il pouvait encore changer d'avis. Rebrousser chemin. Ne jamais la revoir. Et elle n'aurait que ses yeux pour pleurer.

j'ai rien fait de spécial pourtant.. mais tu m'as dit que tu avais faim alors il y a assez à manger pour 4.

Sa voix est faible, timide, gênée bien qu'elle essaye d'avoir l'air joyeuse. De l'embarras dans le ton ? difficile à dire. Mais le sourire, même fin, est sincère. Elle a envie de lui dire qu'elle est heureuse qu'il soit là, qu'elle avait peur qu'il ne vienne pas, qu'elle a passé la journée à penser à lui -à l'instar des dernières semaines- qu'il lui a manqué et qu'elle n'a pas faim, elle veut ses bras, ses lèvres, son étreinte... le temps qu'il avance dans l'entrée, Eve secoue légèrement la tête puis avance pour l'inviter à entrer dans le salon. Son esprit se remplit d'idées, d'envie, de souvenirs que la blonde ne veut pas entretenir. Pas tant qu'elle n'est pas sûr... sûr qu'il ne va pas la laisser comme elle a eu le malheur de le laisser. Elle pose les bonbons qu'il lui a amené dans la cuisine, avec un petit sourire amusé par la quantité et revient vers le salon en lui montrant la petite table où elle a failli mettre des bougies puis s'est ravisé. Ce n'est pas un rendez vous.. pas qu'elle sache en tout cas. Mais c'est quoi alors ? un moment dans le temps ? une pause et la vie reprendra demain ?

La salle de bain est là bas pour te laver les mains et heu...

Elle finit par le regarder, vraiment le regarder et son coeur se serre parce qu'il lui est impossible d'éviter la réalité maintenant : Rudy lui avait manqué, pour de vrai. Et elle l'aime sûrement encore, en tout cas assez pour avoir envie de sauter le repas et se retrouver à nouveau dans ses bras.

merci d'être là Rudy.
 

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“ j'ai rien fait de spécial pourtant.. mais tu m'as dit que tu avais faim alors il y a assez à manger pour 4. “ Lui il prévoit assez de bonbons pour quatre. C’était assez amusant à constater, et ça lui arrache un plus franc sourire. Tandis que ses yeux bleus continuent de détailler le visage de la blonde. Son cœur n’a de cesse de se serrer, et il détourne finalement l’attention en suivant les bras d’Eve qui lui désigne la table basse. “ La salle de bain est là-bas pour te laver les mains et heu... “ Oh il sait où elle est la salle de bain, pour avoir déjà dormit ici. Ça le fait sourire timidement ça aussi, et très légèrement, il acquiesce d’un signe de la tête. “ merci d'être là Rudy. “ La respiration lourde, il semble plus intimidé. Ses joues rougissent probablement, son regard est de nouveau plus fuyant. C’était pas à elle de le remercier, alors que finalement, lui aussi se sentait plus confortable avec elle dans les parages, non ? Il hésite Rudy, un long moment. Immobile, le cœur qui lui fait presque mal tant il se serre. Puis finalement, les lèvres serrées l’une contre l’autre, il s’avance vers Eve, le visage baissé mais les yeux levés. Il s’arrête devant elle, alors que son sourire gagne en tendresse.

_ ” Pourquoi tu me remercie ? C’est toi qui m’as invité, et qui a fait un dîner. “

Qu’il murmure, avant de briser la distance qui reste entre eux. Sans trop prévenir, c’est mécanique. Il passe ses bras autour de la silhouette d’Eve, vient l’étreindre, la serre contre lui. Il pose son menton sur l’épaule de la jeune femme, puis se serrant à elle, il vient doucement monter et descendre l’une de ses mains contre son petit haut, dans son dos. Il ferme un instant ses paupières, profitant de l’étreinte qui le fait nerveusement sourire. Son cœur s’affole, tout comme il sent la chaleur monter en lui. Mais ça fait du bien. Il en avait marre de ce fossé entre eux.

_ “ Tu m’as manqué. “

Qu’il chuchote tout doucement, avant de desserrer son câlin, se reculant légèrement, mais gardant ses mains posées sur les bras d’Eve. Bras qu’il caresse légèrement, alors que ses yeux se reposent sur son joli minois. Il lui offre un sourire des plus franc, touché, attendrissant ou plutôt attendrie. Puis il relève une main, vient la poser contre la nuque d’Eve pour la rapprocher de lui. Et il dépose un baiser sur son front. Son parfum lui rappelle de bons souvenirs. Pourtant pas si loin. C’est rassurant. Comme une petite bulle coupée du monde.

_ “ J’vais me laver les mains m’dame... “

Qu’il murmure amusé, se détachant à contre cœur. Ses mains descendent le long des bras d’Eve, pour finir contre les siennes. Il effleure ses doigts jusqu’à les quitter, puis s’en va vers la salle de bain. Il s’y lave les mains, vérifie son apparence dans le miroir. Les mains humides, il replace ses cheveux, semble chercher un peu de confiance en lui. Puis il revient dans le salon, terminant d’effacer l’humidité de ses doigts contre son jean. Il rejoint la blondinette dans la cuisine, posant ses mains sur le plan de travers près d’elle.

_ “ En quoi je peux t’aider ? “

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22 janvier

Prise de cours, effrayée, stressée... la quantité d'émotions qui occupent son coeur et son esprit est indécent mais Eve ne veut pas se laisser ronger sinon comment passer la soirée ? comment profiter de cette présence qui lui a manqué, sincèrement manqué ? Impossible à dire, à savoir. Elle n'a pas parlé de Rudy à qui que ce soit ces dernières semaines si elle pouvait éviter Eve et c'est pour une bonne raison. C'était pour éviter la façon dont son corps réagit l'instant.. mélange de noeud et d'urgence qu'elle ne sait pas comment gérer. Jusqu'à ce qu'il mette fin à ce bazar intérieur et vient la prendre dans ses bras. Un petit sursaut la traverse et elle laisse les yeux sur lui en rosissant avant de passer ses bras autour de lui et inspirant doucement.

je.. je sais pas, je panique ?

un petit rire nerveux passe ses lèvres et il lui faut une seconde pour se détendre contre lui. L'étreinte est à la fois un soulagement et en même temps, une chaleur diffuse la traverse et Eve relève le nez juste assez pour sentir le parfum de Rudy et poser sa joue un instant contre la sienne. C'est si étrange de le retrouver ainsi mais la petite blonde se sent complète et heureuse, chose qui lui était difficile à ressentir depuis quelques jours sauf en présence de ses amies. Elle aimerait que cette sensation ne cesse jamais..

Toi aussi.. toi aussi Rudy.

Ses doigts caressent le dos du brun et une main vient caresser sa joue avant qu'il ne détache d'elle. La chaleur qui la berçait, la traversait, s'évapore doucement mais Eve ne se sent pas mal, au contraire. Avec une étreinte, il lui a donné la sensation que ça ira. Au moins pour ce soir. Alors elle sourit et hoche la tête. Son absence n'est pas longue mais quand elle repose les yeux sur lui, un petit sourire continue de courber ses lèvres et elle prend un plat de gnocchis au pesto en lui temps avec un torchon sur les poignets.

tiens, si tu peux mettre ça sur la table.. j'espère que ça te plaira.

Un petit rire passe ses lèvres avant qu'elle ne s'attèle à récupérer des verres et une carafe de limonade maison qu'elle avait fait. Son stress était telle en fin de journée qu'elle n'arrivait pas à s'arrêter dans ses préparatifs et avait même fait des muffins. Mais maintenant qu'il était là, la blonde se rendait compte qu'elle ne devrait pas paniquer. Qu'elle devrait juste profiter de ce qu'il veut bien partager avec elle, vivre à nouveau à ces côtés.. même si ce n'est qu'un soir. Un rire nerveux devant la table et face à Rudy et elle pose

Voilà.. je.. à table ? bienvenu, assis toi.. c'est pour toi ?
 

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♛  w/ @Eve Leroy
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Le temps semble arrêté alors qu’il serre la petite silhouette blonde contre lui. Elle qui bégaye, qui dit paniquer. Ça le fait sourire, il en échappe même un petit rictus nerveux. Ils sont deux à ne plus rien contrôler alors. Ses mains, posées contre le dos de la jeune femme, montent et descendent, de manière réconfortante. Du moins il espère que ce soit le cas.

_ “ On ne devrait pas... “

Non, parce qu’ils sont en train de se réconcilier, de sauver leur amitié, au moins. Peut-être même plus, il ne sait plus trop Rudy. Ni où il va, ni ce qu’il veut vraiment. Il s’est bien promis de ne plus s’amouracher trop vite, et de prendre du temps pour lui. Et puis, s’encastrer dans un mur encore une fois avec Eve, ce serait la perdre définitivement non ? Il n’avait pas envie de ça. Elle lui a manqué. Il a besoin d’Eve auprès de lui. Quitte à rester le bon copain dans l’ombre. Sa joue surchauffe certainement un peu, alors qu’elle pose la sienne contre elle. Il sent bien que son cœur s’emballe, que partout c’est euphorique dans sa tête. Mais il garde le nord, en apparence. Si elle, elle le perd, faut bien que l’un des deux garde les yeux ouverts et supporte l’autre.

Il revient de la salle de bain peu après, réclame à l’aider. Il prend le plat qu’elle lui tend, le pose sur la table. Tout sent tellement bon, qu’il en a doublement faim. Elle bégaye encore, ça le fait sourire de plus belle. Alors assis sur le canapé, il passe ses yeux sur Eve, puis sur le repas devant lui. Il hoche la tête, pour la remercier de tout ça.

_ “ T’aurais pas dû te donner autant de mal. “

Qu’il murmure un peu gêner de n’avoir ramener que des bonbons, alors qu’elle a préparé un dîner tout entier.

_ “ J’vais servir, assieds toi ! “

Qu’il assure en empoignant la cuillère du plat, puis commençant à remplir les deux assiettes avec. Il en pose une à côté de lui, pour Eve, puis une autre devant lui. Il laisse la cuillère dans le plat, et se permet ensuite de remplir les deux verres de limonade. Et enfin, il empoigne ses couverts, détournant l’azure de ses yeux vers Eve. Il joint ses deux mains devant lui, la fourchette entre elles.

_ “ Merci, ça a vraiment l’air trop bon. “

Et souriant de plus belle, il enfourne une bouchée. Ça se sent aux traits de son visage, qu’il apprécie le gout des mets. Faut dire qu’il n’a pas trop l’habitude de manger du fais maison chez lui, à part quand il partage un repas chez sa mère. Lui il est plutôt adepte des plats au micro-onde. Non seulement parce qu’il n’aime pas cuisiner plus que ça, mais aussi par manque de temps. Son travail le fait courir un peu trop.

_ “ Trop bon ! “

Qu’il marmonne la bouche pleine, relevant le visage pour caler sa main tenant la fourchette, devant sa bouche. C’est chaud, mais c’est appréciable.

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22 janvier

"On ne devrait pas..." quelques mots qui lèvent comme un poids dans son âme même si la blonde reste stressée par la situation. Jusqu'à ce qu'il fasse comme chez lui, l'aide à installer la table et faire ce qu'il faut pour qu'ils dînent en paix, allant jusqu'à servir les plats... alors seulement, Eve se rend compte que tout ceci peut être naturel et agréable. Qu'elle n'a pas besoin de se ronger les sangs et se demander comment la suite va se passer. Que peut être tout ira bien et que si elle prend les choses comme elle viennent, elle pourra ralentir son coeur mais surtout apprécier ce qu'ils sont entrain de reconstruire.. où que cela aille. Dans ce moment suspendu, Eve essaie d'imaginer une réalité où ils ne se sont pas fait de mal, où elle ne lui a pas brisé le coeur, où ça n'a pas marché entre eux mais au moins aucun n'a été blessé dans la séparation. Elle s'approprie ces émotions et se calme un peu en s'asseyant avant de prendre l'assiette tendue. Ses yeux se reposent sur le brun avec un petit sourire et elle rit un peu.
ma mère m'a toujours appris à nourrir mes invités..
Quand il mange sa première bouchée et semble vraiment apprécié le plat, elle offre un grand sourire et se met à manger lentement mais avec appréciation. Il n'y avait rien de particulier dans la préparation, mais la blonde avait toujours aimé cuisiner et si elle pouvait rendre eheureux avec juste ça, c'était parfait. Elle presse par instant sa main sur sa bouche en mangeant et sourit.
je te donnerai la recette si tu veux essayer à l'occasion. ou je t'en referai.
la proposition tacite de plus de moments comme celui ci n'est pas totalement discrète mais elle préfère lui laisser une échappatoire, qu'il puisse reculer s'il ne veut pas s'engager sur cette route. Alors qu'elle mange lentement la blonde doit admettre qu'elle n'a pas besoin de beaucoup plus en réalité. Etre en sa présence suffit à calmer les tumultes de son coeur depuis 2 mois qu'ils s'étaient séparés. Là, dans cet espace pas très grand qu'est son appartement, Eve se rend compte de combien il lui a manqué et qu'elle trouvait sa présence agréable avant qu'elle ne le sois plus.
 

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“ Ma mère m'a toujours appris à nourrir mes invités... “ Il échappe un petit rire, à peine soufflé, à peine visible. Pas certain que ce soit vraiment bien dit comme ça, mais c’était un bon point. De toute façon lui aussi à a tendance à faire toujours trop, et se retrouver avec bien des restes sur les trois jours suivants. Il n’aime pas qu’on reste sur sa faim, en passant un moment chez lui. Il ne pouvait que comprendre.

_ “ Elle a plutôt réussis je crois. “

Pas comme s’il ne le savait pas déjà... C’était pas leur premier dîner en tête à tête. Et il l’espérait dans le fond, pas le dernier. Aussi bizarre que ce soit, c’était réconfortant et agréable, un peu comme être assis au coin du feu, devant la cheminer. Alors il ne peut s’empêcher de lever sur Eve, de petits regards discrets, tandis qu’il commence à manger. “ Je te donnerai la recette si tu veux essayer à l'occasion. Ou je t'en referai. “ Loin d’être bon cuisinier, ou du moins de prendre le temps de cuisiner, il hoche la tête de haut en bas, la bouche pleine. Sa main qui tient la fourchette se redresse devant sa bouche, alors qu’il avale sa bouchée.

_ “ Je suis pas sûr de prendre le temps de la faire, mais si toi t’as envie d’en refaire un de ces soirs, faut m’inviter. “

Il ricane légèrement, les yeux levés vers elle, puis finalement, il se repenche sur son assiette, qu’il ne met pas de temps à vider. Entre la faim qui le travaillait, et le repas plus que délicieux, ça ne donne pas une espérance de vie très longue au fond de son assiette. Se sentant bien mieux l’estomac plein, il se laisse retomber dans le fond du canapé, posant ses mains sur son ventre qu’il a l’impression d’avoir un peu trop gonflé. L’adage qui dit que le cœur d’un homme passe par son estomac n’a jamais été aussi vrai. Heureusement, pour une fois, avant de parler, il tourne sa langue dans sa bouche comme on dit. Et il évite de la sortir, alors que leur soirée est déjà assez bizarre comme ça. Il se rend bien compte qu’ils ne sont pas “juste des amis” et pourtant, c’est ce que cette soirée leur demande d’être dans le fond. Lui d’autant plus parce qu’aussi forte soit l’envie de se rapprocher d’elle, il a peur que ce soit la chance de trop. Que s’ils se gâchent une nouvelle fois, ils ne puissent plus du tout se retrouver après. Et ça, là il se rend bien compte qu’il aurait du mal à le supporter. C’est comme une bataille, une guerre en plein dans son être. Une rixe entre son cœur et sa conscience.

_ “ Enfin si t’as envie... “

Scellant ses lèvres l’une contre l’autre, il se redresse puis se penche vers la table, un peu gêné de sa réflexion. Ne sachant pas trop si elle, elle aurait envie de le réinviter. Il passe ses doigts autour de son verre de limonade, puis le monte jusqu’à ses lèvres pour se cacher derrière, et avaler quelques gorgées. 

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22 janvier

Comme avant.. c'est ainsi que le repas se déroule. Avec la simplicité de ceux qu'ils ont pu avoir par le passé et en même temps il y a ce truc, dans l'air, comme une tension mais différente de celle entre deux êtres qui se découvrent, c'est un sentiment saisissant et effrayant pour d'autres raisons. Elle a la poitrine qui se serre et se desserre alternativement selon les mots qu'il prononce et les expressions qu'il affiche et il y a quelque chose de douloureux dans le fait qu'aujourd'hui, Eve se sent ainsi en présence de celui qui a été son petit ami à un moment. Elle qui faisait des plans sur la comète, histoire d'amour passionnelle qu'elle pourrait raconter avec amusement à leurs enfants.. à présent, elle a peur de rêver, peur de se faire des idées, peur de le reperdre, de lui faire mal. Alors elle profite juste de ce qu'elle a Eve. Un moment suspendu avec lui.

Avec grande plaisir, quand tu veux.

Les mots passent ses lèvres avec une voix tendre et les yeux qu'elle pose sur lui, iris bleus trahissant l'amour candide qu'elle a encore pour lui malgré tout, sont aussi doux. Il n'y a en elle pas un bout d'amertume et quand elle baisse les yeux sur son assiette c'est simplement pour manger doucement. Le plat a bon goût, elle s'en rend tout juste compte, son esprit encore un peu perdu dans les quelques mots échangés. Elle ne relève le nez qu'après une bouchée et le regarde avec toujours une douceur qu'elle refuse voir abîmée par son stress.

Tu peux venir un soir par moment après le boulot comme là.. je te ferai à dîner. J'aime qu'on puisse faire ça. En bonne compagnie.

Pas qu'elle en manquait, elle n'était pas vraiment seule ou happée par la solitude la blonde. Mais la présence du brun est un peu différente de celle de ses amis. Peut être est-ce l'intimité qu'ils ont partagé un jour qui change la donne. Tout ce qu'elle sait c'est que ce soir, elle veut le garder à elle, comme un secret. Un secret qui lui réchauffe le coeur même quand on a peur de le voir s'ébruiter et nous échapper.