Par l’imparfait du subjonctif | Reve

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♛  w/ @Eve Leroy
tw : alcool.

La soirée avait pris une tournure bizarre. Invité à rejoindre Milo, Haley et compagnie au cabaret, il n’avait pas prévu d’y croiser Eve, elle aussi de la partie. Il aurait dû s’en douter, mais l’esprit embrumé et les émotions à leur comble, il n’a rien calculé.  Le choc fut donc un peu grand, quand le bleu de ses yeux croise les siens. C’est pas qu’il ne s’entend plus avec elle. C’est pas qu’il ne veut plus la voir. Mais il ressent un peu trop de choses encore pour elle, pour être capable de faire le bon copain. Il l’évite un peu, faut le reconnaître. C’était court avec elle, mais ça avait été intense. Dans tous les sens du terme. Et bien malgré le fait qu’il ait rapidement trouvé du réconfort dans les bras d’Emma, il n’en reste pas moins perturbé par Eve. Surtout qu’elle a tendance à continuellement s’inquiéter de lui. Ça n’aide pas. Et puis comme s’il espérait qu’elle tourne plus facilement la page que lui, qu’elle continue son chemin, il lui faisait croire lui, que tout allait bien dans le meilleur des mondes. Alors même quand Emma a perdu face à Kane, il n’a pas craché le morceau. Sa détresse, il ne l’a confié qu’à Théo, Milo et Alis, et on ne cachera pas sa petite pointe de stresse tout le long de la soirée, à la simple idée que Milo ne parle un peu trop. Heureusement, sa peine de coeur ne fut jamais mise sur le tapie, et Rudy se contente de passer la soirée quelque peu tendue, le regard se perdant vers Eve de temps à autre, et fuyant brusquement son attention quand elle le remarque.  

A la fermeture du cabaret, ils restent tous ensemble encore, pour quelques verres de plus. La patronne semble plutôt sympa, elle leur laisse les boissons, la scène, et Eve en profite pour pousser la chansonnette. Ça le fait sourire Rudy, ça au moins. Eve a l’air réellement heureuse. Un sourire mélancolique malgré tout, parce qu’il se rend compte qu’elle est bien mieux sans lui, autant qu’Emma visiblement.  

Puis Milo annonce devoir repartir avec Haley, et qu’ils doivent fermer le cabaret. Il est très tard, peut-être qu’ils approchent déjà les trois heures du matin, quand ils posent les pieds sur le bitume enneigé de la rue. Transit de froid, le gamin Becker fait un rapide salut de la main aux deux silhouettes du petit couple qui s’éloigne, avant de plonger ses mains dans les poches de sa veste. Puis timidement, réalisant qu’il est maintenant seul avec Eve, il ramène son attention sur elle.  

_ “ Tu veux que je te raccompagne, ou ça va aller ? “

Qu’il demande hésitant, le cœur palpitant mais serré, ne sachant plus vraiment si les frissons sont vraiment dû au froid, ou finalement, au petit malaise qu’il ressent encore entre eux. Parce qu’avec l’alcool qu’ils ont ingurgité toute la soirée, à coup sûr, il devrait en être réchauffé. Ça tangue même légèrement, sa tête n’y réfléchit plus très bien, mais il reste conscient et réactif, même à retardement. Alors d’un léger sourire intimidé, il ajoute :

_ “ Je crois que je vais rentrer à pied. “

Et il échappe un petit rictus, soufflé dans une expiration. Il n’a pas trop l’habitude des soirées trop arrosées, évitant de déconner avec son boulot à l’hôpital. Mais là, ça faisait du bien de se vider le cerveau un peu.  

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♛  w/ @Eve Leroy @Rudy Becker
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Retrouver le cabaret, son décor et les performances qui se déroulaient sur sa scène avait eu le mérite de mettre un peu plus de magie dans le coeur d'Eve. Sa première semaine de 2024 était finalement un succès, entre son temps à Londres au côté de Valentino, son retour pour voir son cousin, les cadeaux échangés avec ses amis et les retrouvailles avec sa mère, la petite blonde avait la sensation d'avoir énormément avancé par rapport aux évènements des derniers mois. Bien sûr, rien n'était parfait, mais admettre qu'elle n'allait pas si bien et qu'elle avait besoin d'aide avait été salvateur. Bien entendu, Rudy lui manquait et les SMS de Lewis avaient rendu les derniers jours de l'année assez étranges, mais si on oubliait l'amour, sa vie était douce. Son entourage jouait beaucoup là dedans et Haley et Milo étaient des parties prenantes importantes dans cet équilibre. L'amitié qu'elle avait développé avec l'un et l'autre la ravissait et venir voir Milo joué ce soir avec Haley avant d'enchaîner sur quelques verres était un projet qu'elle ne pouvait pas refuser.

Petit bémol auquel la petite blonde n'avait pas pensé en arrivant au cabaret avec Haley c'est que Rudy, qu'elle n'avait pas vu depuis leur rupture, les rejoigne. Invité par Milo vraisemblablement, le jeune Becker semblait aussi surpris de la voir qu'elle et la jeune femme mis cela sur une invitation croisée qui avait plus ou moins bien - mal ?- tourné. Milo et Haley étaient conscient qu'elle n'avait pas réellement adressé la parole au brun depuis des semaines, mais Eve était sûr qu'il n'y avait aucune volonté de faire du mal derrière cette réunion impromptu. Aussi passa-t-elle la soirée en essayant au maximum de se comporter normalement. Chose au début un peu compliquée car elle avait la sensation qu'il n'était pas à l'aise en sa présence et elle détestait être l'objet de son malaise. Mais ne le forçant pas à lui adresser la parole, elle profita de sa soirée et d'Haley, adressant la parole à Rudy seulement par instant forcément chercher à lancer de vraies conversations. S'il n'était pas d'humeur, elle voulait qu'il passe un bon moment et n'irait pas l'embêter. Avant qu'elle ne s'en rende compte, la nuit avait bien avancé et la fermeture arrivait. Eve reconnut une des performeuses comme son acolyte de la chorale de Noël et allant discuter avec, elle se retrouva à parler de monter sur scène, chose qui fût validé par la patronne des lieux après un plaidoyer court de Milo car il semblait que la dame n'était pas contre la moindre personne prête à monter sur scène. Elle se fit changer et pomponner, riant en voyant son apparence changer devant le miroir avant d'aller sur scène pour pousser la chansonnette. Les fêtes lui avaient rappelé son amour de la musique et elle n'y resta pas très longtemps mais juste assez pour avoir des étoiles dans les yeux et danser sous les lumières de la scène normalement habitée par des professionnels. Quand elle retrouva son groupe d'amis c'est assez une joie mêlée d'excitation et d'une légère ivresse.

Ivresse qui se renforce petit à petit sur la fin de soirée alors que la nuit avance et qu'ils doivent quitter les lieux. Après avoir rendu les vêtements et aidé un peu à ranger parce qu'elle était reconnaissante, Eve avait pu prendre un dernier verre avec le trio avant que Milo et Haley n'annoncent devoir rentrer de leur côté. La réalisation qu'elle finissait seule avec Rudy devant l'établissement ne la frappe qu'une fois qu'il lui adresse la parole, chose qu'il n'avait pas vraiment fait de la soirée. Resserrant son manteau contre elle, la blonde observe celui qu'elle appelait sien il n'y a pas si longtemps et ça lui fait bizarre. Cette distance. Ce fossé presque. Par message elle avait déjà senti que quelque chose s'était brisé, elle n'est pas bête, ils se sont séparés de manière assez violente au final et il avait Emma à présent. Mais elle pourrait presque toucher le mur entre eux maintenant qu'elle était devant lui.

te force pas.. je vais m'en sortir. je suis une grande fille..

Son sourire la prend de court parce qu'il lui ai adresse d'une certaine manière et elle ne sait qu'en faire, comment réagir, comment l'interpréter. Son coeur réchauffé par l'alcool a envie qu'il ne soit plus tendu et distant, qu'il lui dise qu'il a envie de passer encore un moment avec elle, qu'elle n'est pas seule avec sa peine d'avoir vécu plus de mauvais que de bons moments dans cet amour qu'ils ont partagé.. amour qu'elle a toujours pour lui après tout.

j'habite sur eberlein aussi.. au pire... on fait un bout de route ensemble ? fait pas si froid

le petit nuage d'air froid qui passe ses lèvres quand elle dit ça la fait rire malgré elle. Peut être l'alcool ou simplement le fait qu'Eve était au fond encore aux prises avec l'excitation de ces quelques moments sur scène. Son coeur se gonfle un peu de cette hilarité et elle garde l'attitude rieuse en ajoutant quelques mots, espérant qu'il la suive dans cette instant de chaleur au milieu de la nuit hivernale. :

okay, un peu froid.  

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“ Te force pas... Je vais m'en sortir. Je suis une grande fille... “ Il prend ça pour un “non” assez sous-entendu, et ça lui serre pas mal le cœur. Il baisse les yeux, renifle parce que le froid lui donne la goutte au nez. Il se sent même particulièrement stupide d’avoir proposé ça, c’était sûr qu’elle lui mettrait un vent. Quand bien même elle essai de s’assurer qu’il va bien, il est plutôt logique que rester seule avec lui ne soit pas dans ses priorités. Alors il frissonne, relevant les épaules tout en fixant le sol. Il ne sait même plus quoi dire, tant il se sent gêné. Et attristé. “ J'habite sur eberlein aussi... Au pire... On fait un bout de route ensemble ? Fait pas si froid. “ Son visage se redresse subitement, et son regard croise le sien à nouveau. Il reste quelques secondes perplexe, avant de réaliser qu’elle venait finalement d’accepter. Son cœur s’emballe bizarrement. Un peu par le stress, comme s’il se rendait à un rencard. Après tout, c’était tout comme. Se retrouver seul avec elle, il ne l’avait plus été depuis des semaines. Et ça lui manquait certainement plus qu’il ne voulait le reconnaître. Mais c’était aussi particulièrement angoissant. Parce qu’eux deux, ils n’ont jamais vraiment remis de mot sur leur relation actuelle. Ami, pas ami... ? Tendu, mais rassuré et satisfait du retournement de situation, il étire légèrement ses lèvres en un petit sourire. Pas très assuré, trahissant clairement sa préoccupation, mais doux. Il hoche la tête de haut en bas par le même temps.

_ “ J’veux bien. “

Qu’il murmure, l’émotion dans le timbre de sa voix. Et il échappe encore un petit rictus face à la dernière remarque d’Eve. Cette fois, de droite à gauche qu’il hoche la tête, alors qu’il se tourne vers la ruelle qu’ils doivent emprunter.  

_ “ Ça dépend du degré d’alcool dans notre sang j’crois. “

Quelque peu crispé, autant par le froid que par la situation, mains dans le fond des poches de son manteau, il commence à avancer sur le trottoir enneigé. Eve à ses côtés. Il fait sombre, la neige recommence même à tomber doucement. Il marche, pas trop vite, parce qu’il aurait bien du mal à aligner un pied devant l’autre s’il accélérait. L’espace d’un instant muet, il pose de discrets regards vers Eve. Il ne sait pas trop quoi dire, ou plutôt, n’ose-t-il rien dire.  

_ “ Alors... Tu es mieux hein ? J’crois en tout cas... “

Qu’il finît par demander, ayant bien remarqué tout le long de la soirée qu’Eve était particulièrement souriante. Ce qui lui a fait du bien à lui. Toujours dans le malaise, il détourne quand même les yeux vers le chemin qu’il emprunte, remerciant le ciel du froid environnant. Au moins si la conversation devient gênante et qu’il rougit, il mettra ça sur le dos de la température. Il espère néanmoins qu’elle ne lui retourne pas la question, parce que lui c’était le chao. Même pire encore. Puis à une intersection, il se stop, manquant presque de glisser dans la neige. Il se rattrape au poteau lumineux juste à côté de lui, ses doigts se faisant aussitôt attaqués par le froid.  

_ “ Je vais par-là. “

Qu’il murmure les frissons dans la voix, désignant sa ruelle de son index, avec sa main libre. Son immeuble étant au bout de la rue. Il a comme l'envie stupide et inexpliquée de lui proposé un verre de plus, mais sa bouche s'ouvre sans qu'un son n'en sorte.   

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♛  w/ @Eve Leroy @Rudy Becker
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L'hiver à Klamath Falls était une petite surprise pour elle au début. Mais alors qu'ils se mettent à marcher l'un à côté de l'autre, essayant de trouver le rythme adéquat pour ne pas laisser l'autre en arrière et pouvoir dire qu'en effet ils font le chemin ensemble, Eve se rend réellement compte de combien elle aime cette météo. La neige qui couvre les trottoirs et quelques voitures lui donnent la sensation que Noël dure, que la magie est toujours là, et les quelques flocons qui tombent et rencontrent les cheveux ou la veste de Rudy pour y laisser des petites tâches blanches la font presque regretter de ne pas avoir vécu cette période avec lui. Elle aurait tellement aimé regarder tout un tas de films de Noël avec lui, aller au marché de Noël ensemble, boire des chocolats chauds sous un plaid, glisser sa main dans la sienne dans ses poches, embrasser sa joue rougie par le froid... sa rêverie ne dure pas parce qu'il s'exprime et la petite blonde réalise qu'ils sont à des années lumières de ce qu'ils avaient avant. Il avait accepté de marcher avec elle avec un timide “ J’veux bien. “ qui avait un petit peu serré le coeur de la jeune Anglaise parce qu'au fond elle était heureuse de faire ce bout de trajet avec lui mais la mine qu'il avait fait restait trop tendue, trop... lui d'un côté, elle de l'autre, et quelque chose de cassé entre. “ Ça dépend du degré d’alcool dans notre sang j’crois. “ qu'il avait dit et bien qu'il n'ai pas ri, avec son rictus elle s'était dit que peut être tout irait bien.. mais il marche et le voilà qu'il revient sur ce "tu es mieux" qu'il lui avait déjà demandé par sms et ça la frappe un peu Eve. Cette manière qu'il a de ne pas dire, j'espère que ça va ou tu vas bien mais... mieux. Le mot est le bon mais en même temps la blonde n'aime pas le lire ou l'entendre. Elle avait tant essayé de lui faire comprendre. Ce truc qui était si dur pour elle. Qu'il était la bonne personne au mauvais moment d'une certaine manière. Si elle l'avait rencontré un peu après, juste un peu, pendant les fêtes... il aurait eu droit à tout ce qu'elle aimait chez elle même. Pas la Eve rongée par la peine ou l'angoisse, qui ne sait pas de quoi demain sera fait et ne trouve pas moyen de s'en ficher parce qu'elle a déjà tant perdu. Presque tout. Et oui, elle va mieux, mais pas pour les raisons qu'il peut penser.

ça va mieux oui. c'était dur mais j'ai.. rebondi ? tu.. tout va mieux  

elle a envie de lui demander, qu'il se confie, qu'il lui partage toutes ses humeurs, ses pensées, ces petites choses qui font son quotidien, comment il se sent, comment se passe le travail, a-t-il trouvé quelqu'un pour l'hotel, comment a-t-il fini avec Emma, l'aime-t-elle, l'aime-t-il, est-il heureux, vraiment heureux, va-t-il lui pardonner un jour..? tout un tas de questions qu'elle ne sait pas formuler Eve. Qu'elle n'arrive pas à partager même si elle adorerait. Juste pour entendre sa voix. Juste pour qu'ils n'aient pas de raison d'arrêter de marcher.

tu sais je suis contente que tu s... oh 

Elle est surprise quand il cherche soudain à s'arrêter et manque de tomber. Eve a tout juste le temps d'essayer de le retenir qu'il se tient à un poteau et elle se ravise, cachant ses mains dans ses poches en levant les yeux vers la direction qu'il indique. Son coeur se serre à nouveau en soi elle est tout près de chez elle mais aucune fibre de son corps ne veut rentrer. Ou du moins pas si cela signifie que cette opportunité d'enfin parler, passer du temps ensemble à nouveau, juste exister près de lui est avortée avant d'avoir pu être exploitée.

ah.. hm.. j'habite dans ce sens... dit-elle en indiquant la direction qu'ils suivaient originellement l'immeuble bleu là. 

Alors qu'elle montre l'immeuble, il lui apparaît alors qu'elle va devoir rentrer chez elle dans tous les cas. Il reste peut être 150m à marcher et elle réalise qu'il ne voit peut être pas de quel immeuble elle parle, après tout il n'était jamais venu là. Mais une part d'elle même ne sait pas trop quoi faire, cherchant des yeux l'expression de Rudy, à la recherche d'un indice, d'une indécision, d'un signe que lui non plus ne veut pas laisser cette conversation en suspens pour ne jamais la reprendre. Et c'est peut être l'alcool, ou le froid, ou l'année qui commence avec une douceur inattendue ou simplement l'exaltation de la soirée qui la fait parler. la blonde jette un oeil à ses pieds avant d'inspirer et proposer, d'une voix aussi assurée qu'elle peut, un tantinet fort mais ils sont seuls dans les rues, même si elle parlait à voir basse cela serait trop fort.

je veux que tu me raccompagnes en fait ! et... et.. t'as sûrement froid. Je peux te faire un thé et tu te réchaufferas avant de rentrer. on est tout près, ça serait dommage de pas en profiter et puis après tu pourras repartir plus en forme et réchauffé et ça aidera demain à décuver si tu t'hydrates et faut pas que tu sois malade et...

Les mots lui échappent alors qu'Eve serre les poings dans ses poches de manteau, les yeux braqués sur Rudy alors que sa voix se brise un peu sur ses derniers mots.

je veux pas te regarder t'éloigner. si... s'il te plaît.

Ses joues ont pris une teinte rouge à cause de l'effort et aussi de la gêne de laisser ses derniers mots lui passer les lèvres. Qui ne tente rien..

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♛  w/ @Eve Leroy
tw : alcool.

“ Ca va mieux oui. C'était dur mais j'ai... Rebondi ? Tu... Tout va mieux. “ Il sourit, doucement, doux, Rassuré pour elle. Mais dans le fond, il a mal Rudy. Tellement mal. Parce que si elle va mieux, c’est parce que lui n’est plus dans sa vie, n’est-ce pas ? Il a de plus en plus l’impression d’être clairement incapable de rendre quelqu’un heureux. Plus un boulet qu’un rayon de soleil. Peut-être qu’il devait se rendre à l’évidence, et rester seul ? Elle semble vouloir commencer une phrase, mais il manque de tomber, et la coupe dans son élan. Ayant la sensation qu’elle va encore s’annoncer heureuse qu’il aille bien, alors que ce n’était qu’une fausse facette qu’il jouait à priori bien, il ne cherche pas à savoir la fin de sa phrase et prévient être presque arrivé. Elle, elle va dans l’autre direction, dit-elle. Machinalement, il a le regard qui s’en va vers l’immeuble d’Eve, même sans trop savoir duquel il s’agit clairement. Il sent son cœur se serrer encore un peu plus, mais il ravale ses émotions, du moins en apparence. Il essai de garder le nord, de paraître insensible. Comme s’il avait tourné la page. Mais son regard fuyant et amer parle certainement pour lui. Il hoche un peu la tête dans le vide, n’osant dire mot, ou plutôt, s’empêchant de les dire, par peur de prendre un vent. Pourtant la situation entre eux lui déplait beaucoup. Mais il n’a pas le courage de foncer dans le mur. Et puis la voix d’Eve retentie. Un peu élevée, ça lui fait relever le nez brusquement. Un peu surpris même, il scrute autour eux avec inquiétude, comme s’il avait peur de déranger quelqu’un. Puis en revient à elle. Son cœur ventile, s’emballe. Ses joues heureusement, sont déjà rougies par le froid, mais elles se réchauffent. Il respire la bouche ouverte, l’air lui manquant quelque peu. Il reste perplexe quelques instants, tendu, ne sachant trop quoi répondre à ça. Inquiet, angoissé, paumé, mais pourtant réchauffé. Rassuré. Lui qui pensait qu’Eve ferait tout pour l’éviter. Il finit par décrisper quelque peu son corps, ça se voit à ses épaules qui redescendent, et il hausse la tête de haut en bas, un coup.

_ “ ... D’accord. “

Qu’il murmure simplement, avant de sourire embarrassé, mais touché. Nerveusement. Il se pince fort les lèvres l’une contre l’autre, puis s’engage donc finalement dans la rue d’Eve après avoir renfoncé ses mains dans les poches de sa veste. Il fait quelques pas, dans son mutisme, avant d’enfin briser le silence qui était retombé. Le visage se tournant vers elle.

_ “ J’étais pas sûr que t’ai envie qu’on se revoie vraiment... “

Qu’il marmonne incertain. Il n’aime pas ce genre de discussion, ça le met mal à l’aise, lui qui fuit toujours les conflits. Sa respiration en est quelque peu saccadée. Et il devine qu’ils sont arrivés à l’immeuble d’Eve, quand elle s’arrête devant un bâtiment. Les yeux se levant vers celui-ci, il attend sagement qu’elle ouvre la porte. Il n’a jamais vu son intérieur à elle, l’ayant toujours visité chez sa mère. C’était un peu bizarre de se retrouver ici... Mais quand le bleu de ses yeux retombe sur le visage de la blonde, il en sourit discrètement. Bizarre, mais bénéfique.

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♛  w/ @Eve Leroy @Rudy Becker
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Elle parle trop fort et trop vite, et son souffle laisse échapper cette petite buée étrange que le froid crée quand on s'époumone et reste là, sur un trottoir à révéler un bout de soi même en espérant ne pas être rejetée. Parce qu'elle flippe un peu Eve. L'alcool lui monte à la tête mais ne lui réchauffe pas les veines, et son palpitant ne va pas tenir longtemps à ce rythme, voilà ce qu'elle ressent physiquement. Mais ses émotions ? un beau bazar aussi. Peur, stress, un bout de peine aussi et même derrière l'exaltation de la soirée, le plaisir d'avoir revu Rudy et d'avoir passé du temps avec Haley & Milo, la petite blonde ne peut s'empêcher d'être anxieuse. A l'idée qu'il s'en aille, à l'idée qu'il dise non, à l'idée de le voir tourner le dos, à l'idée que ce soit sa dernière chance d'avoir au moins une conversation.. l'anxiété n'a rien d'un sentiment agréable, elle le gère mal, il le sait bien, Rudy en était la première victime après tout. Eve s'en veut de ça, du mal qu'elle lui a fait parce qu'elle n'arrivait pas à poser ses émotions, à gérer la tristesse qui la rongeait, ce sentiment d'inadéquation qui la faisait sentir tout sauf à l'aise dans la nouvelle vie qui se déroulait devant elle. Pendant ces quelques semaines qu'ils avaient partagé, elle n'avait pas su lui expliquer et maintenant, tout ce qu'elle pouvait faire c'était réclamer juste un moment de plus. Quelques minutes, à 3h du matin passées, pour parler, exister dans le même endroit, sans arrière pensée, et juste profiter de ce qu'ils avaient avant. Quand ils n'étaient que deux enfants d'entremetteuses, qui s'émerveillaient d'être si similaires.

M..merci.

Son sourire la fait rougir un peu plus, heureuse et embarrassée mais surtout rassurée. Il a accepté, c'est tout ce qui compte. Elle se mord la lèvre et se met à marcher avec lui, les yeux sur le sol même si elle lui jette des regards, toujours gênée. Puis la surprise. Eve le fixe et ne peut retenir un petit rire, mélange d'étonnement et de désillusion. Puis sa voix se fait tendre mais peinée malgré son léger sourire.

Tu avais plus de raison de ne plus avoir envie de me voir que le contraire Rudy..

Au fond, Eve voulait le revoir rapidement après tout cela. Mais entre son père et le déménagement, elle avait choisi de ne pas refaire subir à Rudy tout ce qui la perturbait par peur de ne pas savoir comment se comporter. Puis happé par les fêtes, elle avait décidé de passer à autre chose. Ne pas parler de lui avec personne, ne plus entendre parler de lui non plus, avait largement aidé. Elle pouvait penser à autre chose, sans forcément l'oublier... puis son anniversaire était arrivé et ces quelques messages échangés avaient ranimé un truc en elle qu'Eve ne voulait pas gérer. Elle était bien seule, c'était ce qu'elle disait à ses amis. Jusqu'à ce qu'elle pose les yeux sur le brun ce soir et se rappelle pourquoi le soir parfois, elle écrivait de longues notes avec toutes les raisons pour lesquelles elle ne devait pas l'appeler.

Tu verras c'est pas comme à la maison mais.. c'est moi.. enfin.. chez moi.

Dit-elle doucement en s'arrêtant devant l'immeuble. Elle se tourne vers Rudy et le regarde avec toute la tendresse du monde, si heureuse et en même temps gênée. Comme si elle avait peur que ce soit la dernière fois ou qu'il change d'avis. Mais le sourire qu'il offre la rassure un peu et elle se met à chercher ses clefs dans son sac en rougissant. Il est toujours aussi beau de près et son coeur ne sait pas gérer.

En.. entrons ! tu.. tu vas attraper froid.

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♛  w/ @Eve Leroy
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Eve lui parait aussi intimidée que lors de leur première rencontre, au bord du lac. Pour le pique-nique. C’était bizarre, il avait du mal à comprendre, à analyser. Elle bégaye presque, et il est fort probable que sans alcool et fraicheur des températures, il puisse remarquer ses joues rougir autant que les siennes. Peut-être que ce n’était que la situation qui la mettait mal à l’aise. Après tout, l’un comme l’autre, ils sautent un peu dans le vide. Sans un seul mot adéquat pour signifier leur relation. “ Tu avais plus de raison de ne plus avoir envie de me voir que le contraire Rudy... “ Certes. Mais ce n’était pas spécialement ce qu’il voulait. Il avait eu juste bien mal. Trop mal, pour être capable de revenir comme une fleur. Ces derniers temps, sa moindre histoire de cœur lui a provoqué tellement de douleur, qu’il est en train de songer à tout arrêter. Tout simplement. Plus d’engagement. Faut qu’il arrête de passer son temps à recoller son petit cœur, à force, il en sera bien trop usé. Sans compter que cette fois, entre le bouche à oreille et Scandale, il aura rapidement l’image du petit gars stupide que sa copine a trompé beaucoup trop facilement. Petit naïf, mauvais coup, tout ça, il y aurait droit, il le sait. Ce n’était qu’une question de temps. Il avait déjà reçu des messages de menaces sur son téléphone, et le numéro étant masqué, il se doutait bien que c’était fort probablement la blogueuse à potins. Il hausse ainsi les épaules, s’arrêtant devant l’immeuble d’Eve.

_ “ C’est pas vraiment vrai... Tu avais de bonnes raisons aussi. “

Qu’il répond le regard fuyant, fixant même ses pieds alors qu’il entend les clés d’Eve se sortir de leur cachette. Elle avait son mal être. Elle avait son manque de confiance. Manque de confiance qui aurait pu être convaincu par la suite des évènements d’ailleurs. Après tout, à peine séparé d’elle, il a trouvé le réconfort dans les bras d’Emma, comme l’avait prédit Scandale. Il n’avait rien fait de mal non, mais ça pouvait être blessant. Il le sait mieux que personne maintenant.

Il échappe un petit rire alors qu’elle réenchérit, qu’il pourrait attraper froid. Il n’était pas moins couvert qu’elle, alors reportant ses prunelles azurées sur elle, il hoche la tête de droite à gauche, venant pincer ses lèvres de ses dents pour contrôler son petit rire.

_ “ Je crois que je suis plus solide que toi. “

Qu’il rétorque d’un petit ton taquin, bien malgré ses airs mal à l’aise. Et il le pensait en plus, autant physiquement que mentalement. Parce qu’il endure tellement ces derniers temps, qu’il aurait de quoi sombrer au fond du trou. Et pourtant il est là, à essayer de faire comme si de rien n’était. Comme s’il allait rouler sur les histoires et les piétiner le doigt en l’air.

Puis la porte s’ouvre, poussée par Eve. Il pose sa main à plat dessus pour la tenir ouverte au-dessus de l’épaule d’Eve, pour qu’elle rentre plus facilement. Un petit sourire échangé, intimidé, puis elle passe devant. Il lui emboite le pas, et la suite jusqu’à son étage, et son appartement. Il y pénètre derrière elle, doucement, découvrant les lieux. L’emménagement n’est probablement pas totalement fini, mais c’est déjà douillet. A son image, en fait. La porte se fermant derrière lui, il ôte sa veste, puis ses chaussures. Il commence à s’avancer dans le salon, ses chaussettes se réchauffant contre le sol. Gardant sa veste dans ses mains, contre lui, ne sachant trop quoi en fait. Puis après avoir détaillé l’endroit, il ramène son regard sur Eve, d’un tendre petit sourire qu’il ne calcule pas vraiment.

_ “ C’est mignon. Chez toi j’veux dire. “

Et il détourne les yeux, réalisant qu’il peut souvent faire des sous-entendus débiles quand il est quelque peu ivre.

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♛  w/ @Eve Leroy @Rudy Becker
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Il y a quelque chose de surréel dans cette scène, Eve doit l'admettre. L'enchaînement est parfaitement naturel et en même temps comme une pièce de théâtre où les acteurs ne connaissent pas encore bien leur partenaire ou même leur script. Ils sont gênés, embarrassés, à la recherche de la bonne chose à faire ou à dire. Mais d'un autre côté, il y a une sorte d'aisance dans le comportement et les actions. La porte tenue, le sourire entendu, les politesses et les façons de faire. Elle le regarde là, entrant dans son salon, sa veste sur le bras, alors qu'elle commence à allumer petite lumière après petite lumière et ça la perturbe tout en lui réchauffant l'âme. Son esprit reprend les quelques instants avant ce moment suspendu et rien ne fait sens. “ C’est pas vraiment vrai... Tu avais de bonnes raisons aussi. “ elle n'était qu'à moitié d'accord. avoir de bonnes raisons de quitter une relation ne voulaient pas dire avoir de bonnes raisons de briser un coeur. Et d'un autre côté, avait-il eu vraiment le coeur brisé ? ne l'avait-elle pas abîmé doucement à chaque prise de tête après qu'ils aient commencé à se fréquenter ? elle ne voulait pas s'attarder sur le sujet mais au fond, elle était convaincue qu'il aurait été légitime de ne plus la voir. jamais. “ Je crois que je suis plus solide que toi. “ elle avait reconnu de l'amusement dans sa voix ou sur son visage quand ses yeux avaient croisé les siens et cela vient encore plus l'embrouiller parce qu'il est au final encore lui même... avec un truc en moins. Eve refuse de supposer mais est-il juste mal à l'aise ou y-a-t-il autre chose ? c'est dur de demander.. alors elle était rentrée chez elle, avec lui. Elle l'avait accueilli entre ses quatre murs qui sont à elle maintenant. Un petit cocon qu'elle avait obtenu même pas trois jours après leur séparation. Il n'avait jamais vu ce qu'elle en avait fait au final. Et là, avec sa valise d'Angleterre à peine vidée, les affaires qui nécessitent encore d'être rangées et quelques cartons de livres qu'elle se laisse le temps de gérer, elle se dit qu'il est témoin de ce qu'est sa vie depuis qu'ils ne se voient plus. Un peu bordélique mais chaleureuse au final. Mignon. Le terme l'étonne puis la fait sourire alors qu'elle s'approche pour lui prendre sa veste du bout des doigts, ne voulant pas le déranger, pas le surprendre, pas le gêner.

Merci.. tiens donne moi ça.

ce n'est pas le premier qui décrit son intérieur ainsi et pourtant, elle rosit à la remarque puis elle pose la veste sur une des chaises du salon. Elle n'a pas encore débarrassé les tas de snacks anglais qu'elle a ramené et sur un coin traîne un manuscrit sur lequel elle travaille. Le reste de la pièce est du même genre, les couleurs tendres et chaleureuses mais un peu de bazar s'accumule. Un vrai retour de vacances.

Un thé ça te va ? tu peux t'asseoir, je vais nous faire deux tasses.

La blonde qui s'était défaite de sa veste et de ses bottes à l'entrée, attrape un gilet pour l'enfiler quand même, plus par confort que froid réel et va à la cuisine ouverte pour essayer de préparer les tasses sans s'attarder sur le fait que Rudy soit là, chez elle, à deux pas..

je.. je suis désolée d'avoir hm.. crier dans la rue pour que tu viennes. finit-elle par dire à voix égale quand elle lui tourne le dos.

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{ Par l'imparfait du subjonctif. }
♛  w/ @Eve Leroy
tw : alcool.

Alors qu’elle revient vers lui, il l’observe d’un fin sourire. Elle tend les mains, prend sa veste du bout des doigts, alors il la lâche pour la laisser en prendre possession. “ Merci... Tiens donne-moi ça. “ Il recule ses mains délicatement, comme si la veste était fragile ou précieuse. Ce ne sont en réalité que ses gestes qu’il précautionne, comme s’il craignait de faire celui de trop. Il la suit donc des yeux, sa veste atterrie sur le dossier d’une chaise. Ses yeux continuent d’observer. Un peu de bazar, visiblement des choses posées à la va vite, signe qu’elle a manqué de temps depuis un retour de vacances. Dans le silence, il finit par dériver son attention vers elle, alors qu’elle s’éloigne vers la cuisine tout en l’invitant à prendre place. Elle propose un thé. Machinalement, il pose sa main sur son front pour mesurer son degré d’alcool et de chaleur corporelle. Sûrement pas si grave que ça, mais effectivement, le thé est plus recommandé.

_ “ Oui, parfait... Merci. “

Qu’il répond un peu tendu, mais tout bas, comme s’il craignait de réveiller quelqu’un. Puis il cherche ou s’assoir, chaise, table, canapé ? Ne sachant pas trop, il se dirige vers le canapé, y posant ses fesses et enfonçant son dos dans le dossier. Encore une fois, il détaille les lieux, tout ce qu’il y a devant lui. Mais ses prunelles ne tardent jamais à en revenir à la blondinette, qui plus loin dans la cuisine, manipule tasse et bouilloire. “ Je... Je suis désolée d'avoir hm... Crier dans la rue pour que tu viennes. “ Qu’elle murmure lui tournant le dos. Nerveusement, il frotte son jeans sur ses cuisses, avant de ramener le bleu de ses prunelles sur la télévision en face de lui.

_ “ Pourquoi tu t’excuse pour ça ? “

Et à nouveau il pose son regard sur elle, bien malgré qu’il n’y voir que sa chevelure dorée.

_ “ De toute façon, je crois qu’on a trop bu. Même moi j’aurais pu crier sans m’en rendre compte. “

Et il pose ses deux mains sur ses joues, chaudes malgré la température de dehors. Elles bouillonnent même, sûrement dû à la différence de température entre ici et l’extérieur. Et à la situation évidemment. Surtout la situation. Il laisse ses doigts retomber sur son pantalon, et il inspire discrètement. Remarquant que son souffle est quelque peu tremblant.

_ “ Ca fait plus sincère j’imagine... “

Qu’il marmonne un peu plus bas, descendant son attention vers ses doigts qu’il commence à frotter les uns contre les autres, nerveusement, entre ses deux jambes.

_ “ Je suis désolé si je me suis imposé ce soir... Je savais pas que tu serais là. Je voulais pas rendre tout ça gênant. “

Qu’il avoue les yeux dans le vide, gêné, de nouveau quelque peu tendu.

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tw : alcool.

L'appartement n'est pas grand mais elle n'a jamais eu la sensation d'avoir cette présence, ce sorte de monstre dans un coin qui attire constamment votre attention et veut que vous ne regardiez que lui... Eve n'a aussi jamais eu cette sensation de mourir de chaud entre ses quatre murs. Pourtant ce soir, et c'est sa faute au fond, elle peine à garder les yeux détourner du géant dans la pièce. Rudy n'est pas un être effrayant ou oppressant, mais la tension entre eux si. Elle pèse sur elle comme un mauvais rêve qui vous suit après le réveil. Mettre ces sensations sur le dos de l'alcool serait sûrement justifié mais Eve sait qu'il ne s'agit pas que de ça. Le malaise et la peine non traité qu'elle ressentait en la présence de Rudy étaient différents de ce qu'elle avait ressenti par le passé. Des émotions impossibles à éviter. Elle l'aimait au fond, même si ce n'était peut être plus l'émotion violente et enivrante du début, quand tout était intense et rapide, et qu'elle se demandait quand allait avoir lieu la chute. Alors même en lui tournant le dos, elle ne peut que s'inquiéter de ce qu'il pense, ce qu'il ressent, ce qu'il va dire. Elle ne peut ignorer qu'à tout moment il verrait quelque chose qui lui déplairait ou elle dirait une bêtise et il partirait. Cette forme d'anxiété, ce stress... Définitivement l'alcool.
Elle se concentre sur sa préparation en parlant doucement, consciente qu'il l'entendra peut-être mais sans certitude. Et sa réponse l'étonne mais pas tant que ça. Doux Rudy. Tendre Rudy. Affectueux Rudy. Pendant une seconde elle se demande comment elle a pu croire qu'il lui en voulait. Est-il capable de la moindre rancœur ? Je ne sais pas.. la blonde se passe nerveusement la main dans les cheveux et lance la bouilloire avant de garder le dos à lui, les yeux sur ses deux tasses. Le monde ne tangue pas pourtant elle sait qu'il a raison, ils ont trop bu. Ils auraient dû être raisonnable et pourtant.. mais pas besoin de regretter. Elle force un triste sourire quand il parle de sincérité car elle n'entend pas toute la phrase et Eve ne peut s'empêcher de se demander s'il l'a un jour trouver autre chose que sincère. Même dans sa peine et sa peur elle a toujours essayé de l'être avec lui. Même quand elle savait qu'il se protégeait et ne faisait pas les choses pour la blesser, elle a tenté d'être honnête et sincère dans ses réactions... et puis sa phrase suivante la surprend et elle se retourne pour le fixer étrangement.

Rudy, ce sont tes amis aussi... Tu t'es pas imposé et... tu m'as manqué et je pensais que tu voulais pas me voir... C'est ça qui est gênant. P.. pas... pas ta présence ou.. ou.. j'en sais rien.

Elle pince les lèvres et baisse la tête embarrassée. Les vapeurs d'alcool ont fini de la plomber et l'heure de l'euphorie a succombé à une tristesse qu'elle pensait avoir surpassé. Mais Eve tente quand même, quelques mots bredouillant supplémentaires, tête basse et l'expression peinée, tout en triturant la manche de son gilet.

Tu es toi. Et... j'étais contente de te voir ce soir. Pas contente parce que t'as pas l'air dans ton assiette et je peux pas t'aider et je déteste ça.. mais contente parce que tu es là et... pour ce que ça vaut je suis heureuse que tu aies été là. Que tu sois là.

La bouilloire siffle et lui tourne à nouveau le dos pour s'en occuper.

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tw : alcool.

“ Rudy, ce sont tes amis aussi... Tu t'es pas imposé et... Tu m'as manqué et je pensais que tu voulais pas me voir... C'est ça qui est gênant. P.. Pas... Pas ta présence ou.. Ou.. J'en sais rien. “ Elle le fixe le simple temps de ses mots, et rabaisse la tête aussitôt. Lui, perplexe et quelque peu amer, en fait de même. Le bleu de ses yeux s’arrête sur ses mains, posées sur ses cuisses. Ses doigts qu’ils frottent les uns contre les autres nerveusement. Lui aussi il avait cette sensation. Bien que, les derniers sms d’Eve avaient quand même semé le doute. Mais se montrer attentionnée et attentive, ne voulait pas forcément dire qu’elle avait envie de le revoir. Après tout, c’était elle qui avait mis fin à leur histoire. Et il en comprenait totalement les raisons. Ne tarderait pas en plus, à en faire encore les frais avec Scandale. Elle a raison de vouloir se préserver, et lui, étant le fils de la mairesse, il était bien trop exposé. Au moins, il n’avait aucun regret à n’être jamais devenu une super star. Il n’aurait jamais géré autant de potins et d’exposition. “ Tu es toi. Et... J'étais contente de te voir ce soir. Pas contente parce que t'as pas l'air dans ton assiette et je peux pas t'aider et je déteste ça.. Mais contente parce que tu es là et... Pour ce que ça vaut je suis heureuse que tu aies été là. Que tu sois là. “

_ “ Je crois pas que je ne voulais plus te voir... “

Qu’il murmure, concentré, cherchant ses mots, le regard perdu sur ses mains sans que pour autant, il ne les fixe réellement. Il a le cœur qui se serre aussi, parce que ses maux, il en a marre de les raconter. De répéter. Puis il se sentait tellement stupide dans cette histoire. La bonne poire. Bien qu’il ne parvienne pas à en vouloir tant que ça à Emma. Pas rancunier pour un sous peut-être. C’est contre Misha qu’il en a.

_ “ Au début, j’me disais que c’était plus simple pour qu’on tourne la page. “

Et il relève les yeux, mais elle, elle lui tourne à nouveau le dos, penchée sur les tasses qu’elle remplit avec la bouilloire. Il est tendu, crispé. Il n’aime pas s’engager dans ce genre de discussion qui demande d’ouvrir son cœur. Il ne sait pas le faire. Il ne sait pas trouver les mots pour décrire ce qu’il ressent. Et il a toujours peur de sortir du débat avec la sensation de ne pas être très bien compris. Ou de s’être mal exprimé.

_ “ Et pour pas avoir mal... C’est pas vraiment facile de passer à autre chose quand on se voit encore. “

Autant pour lui que pour elle. Peut-être même plus pour lui, parce qu’il se voyait mal de tisser une “amitié” alors qu’il pleurait encore leur histoire. Même si finalement, avec du recul, il se rend bien compte qu’Eve est bien plus heureuse sans lui. Peut-être qu’ils s’aiment, que ça, personne ne peut en douter. Mais qu’ils s’aiment mal. Et qu’au lieu de se faire du bien, ils se font du mal. L’amour, c’est toujours tellement compliqué.

_ “ Il fallait juste un peu de temps... “

Et il baisse le nez encore une fois, évitant de relever le sous-entendu d’Eve sur son état à lui, qui est tout sauf aussi enjoué qu’elle. Il pensait avoir touché le bonheur, pouvoir remonter la pente avec Emma, mais finalement, c’était encore pire maintenant. Deux brises-coeur en quelques semaines, c’était difficile à encaisser.

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tw : //

La buée chaude qui s'élève des tasses de thé lui effleure le visage et Eve sent son visage chauffer un peu plus qu'avant comme une légère fièvre. Elle s'en veut d'avoir laissé ses pensées passer ses lèvres aussi facilement. Il semble accueillir ses mots avec une sorte de scepticisme ou embarras qu'elle ne sait pas trop percevoir dans ses mots prononcés à mi-voix et quand elle finit par se retourner vers lui pour amener les tasses, la tête baissée du brun lui serre le coeur et Eve s'approche en se demandant si elle n'aurait pas du se taire. Le laisser sur le trottoir et reprendre sa route, rentrer chez elle, ne jamais lui dire qu'elle était heureuse de le voir, ne jamais lui offrir un bout de ses pensées, ne jamais les mettre dans cette situation. Elle avance vers lui en réconciliant l'image de Rudy au milieu de son appartement et la personne qu'elle a aimé. Elle a apprit à l'aimer. C'était fort, rapide, fulgurant. Comme une surprise, inattendue, puis la suite avait été à l'image de comment ils s'étaient rencontrés, surprenant. Eve s'était surprise à en vouloir à Rudy pour des choses stupides dans leur relation et avec le recul, savait que ce n'était pas tant lui... qu'elle même le souci. Elle espérait trouver en lui quelqu'un qui dirait exactement ce qu'elle avait besoin d'entendre et correctement, quand ils se connaissaient depuis quelques semaines. Et il ne pouvait pas.

Elle pose les deux tasses sur la table basse et s'assied à côté de lui, en tailleurs sur le canapé, son gilet serré contre elle. Tournée vers lui, la blonde décrit peu à peu les traits de l'homme qu'elle avait envie d'entendre et voir tous les jours il y a encore quelques semaines. Leur séparation n'avait pas été simple pour elle. Loin de là. Mais peut être parce qu'elle avait beau l'aimer, Eve s'était rapidement dit qu'elle ne pouvait pas l'aimer comme il lui fallait. Qu'elle ne le rendrait jamais heureux. Et s'était fait violence en y mettant un stop.. comme là.

Et maintenant ?

Elle a envie de tendre la main, de caresser sa joue, de remettre une mèche de ses cheveux à sa place, de le prendre dans ses bras, d'effacer cette expression qui tord son visage, de lui dire que tout ira bien, de l'enfermer dans une étreinte rassurante, de s'excuser milles fois, de lui montrer que son cœur est à la bonne place et l'aimer à nouveau mais correctement, réapprendre ses traits, l'embrasser et le faire sentir aimé... mais elle ne peut pas alors la blonde garde les yeux posés sur lui avec les joues rosies et la sensation que s'il se tourne vers elle et la regarde, elle ne saura pas quoi faire d'elle et en même temps, elle déteste ce vide entre eux.

t'es pas obligé de rester si.. si tu veux pas. Je comprendrai que tu sois pas à l'aise et..

Elle a envie de dire qu'Emma l'attendrait sûrement ou qu'elle n'aimerait pas qu'il soit là. Mais les mots ne veulent sortir aussi facilement que le reste. Parce qu'elle avait vu la photo et son expression, et qu'Eve n'était finalement pas passée à autre chose jusqu'à ce qu'elle sache que lui oui. Et même avec ça, l'idée même qu'il ait choisi une autre, aussi vite, lui donnait l'impression que tout ça n'avait pas été réel. Qu'il voulait être amoureux et être aimé. Pas par elle particulièrement, juste aimé et être aimé. Et au fond, elle pouvait comprendre et s'en voulait de lui avoir volé ça. Ne pas avoir su lui offrir ça... Alors Eve se laissait le droit de profiter de la joie des fêtes, de se laisser porter par encore un peu d'euphorie en ce début d'année, avant d'affronter la réalité de sa solitude -heureusement qu'elle avait ses copines et Valentino pour éviter que cela lui pèse trop. De se réveiller dans quelques mois, en se rendant compte de comment elle s'était voilée la face sur son manque de lui.. Au moins elle aurait vécu avec des lunettes teintées de rose qui lui évitaient d'être triste jusque là. Elle attend qu'il s'en aille, la laisse en attendant. Elle le regarde en triturant son gilet et sait que son visage est embarrassé et triste mais elle ne peut pas rebaisser les yeux parce qu'elle a peur de le regarder pour la dernière fois. 

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♛  w/ @Eve Leroy
tw : alcool.

Elle quitte la cuisine, les tasses en mains. La sentant se rapprocher, il inspire discrètement, relevant juste les yeux, pas le visage. Il la suit du regard, pas très à l’aise. Leurs regards se croisent alors qu’elle s’assoie, et seulement là, il détourne ses prunelles azurées vers la télévision. Puis vers les tasses chaudes su la table. “ Et maintenant ? “ Doucement, il en revient à elle. Toise ses yeux. Le silence est tel dans l’appartement et l’immeuble, qu’il n’entend que sa propre respiration, et les battements de son cœur qui tambourinent dans ses oreilles. Et maintenant quoi ? Il ne le sait même pas lui-même. La douleur est encore là, évidemment. La crainte aussi, de se rapprocher à nouveau, pour qu’elle se défile encore et qu’elle lui piétine le cœur une seconde fois. Il se connait Rudy. Il tombe trop facilement. Tout le monde lui dit. Et il sait bien qu’il suffit que ses yeux croisent ceux de la blondinette, pour qu’il ait envie de tout envoyer balader, et de tout reprendre là où ils en étaient. Mais il entend aussi les petites voix de ses amis, de sa mère, de sa sœur. Qu’il devrait juste prendre du temps pour lui, et arrêter de foncer dans les murs.

_ “ Maintenant ? “

Qu’il répète un peu dans le vide, la voix enraillée et la gorge sèche. Comme s’il cherchait juste à gagner du temps, juste assez pour rassembler ses esprits. Ses mots. Mais s’exprimer, c’est tellement un domaine qu’il ne maîtrise pas le petit Rudy.  

_  “ Je sais pas trop... Je crois que ça va mieux ? “

Il détaille le regard d’Eve, cherchant comme des réponses près d’elle. De toute façon, la gêne n’est finalement causée que par leurs pensées qu’ils ne parviennent pas à mettre à plat. S’ils savaient se dire que l’un comme l’autre, ils ne s’en veulent pas, et que tout est posé, les tensions s’en iraient.  

_ “ Je sais pas... C’est juste un peu bizarre en fait. “

Ce qui était étrange, parce que pourtant, il ne lui est pas difficile habituellement, de rester ami avec ses ex. Bien qu’avec Rose, ça ait pris un peu de temps. Alors nerveusement, il rabaisse le regard, profondément perdu. Incapable de se positionner. De penser correctement. Le rouge aux joues, il tire sur la manche sur de gilet, puis serre ses poings posés sur son jean. Tendu alors qu’il n’y a pas de raison. Il ne sait simplement pas comment crever l’abcès. “ t'es pas obligé de rester si.. si tu veux pas. Je comprendrai que tu sois pas à l'aise et.. “ Ne comprenant pas très bien, il ramène son attention sur elle, les sourcils légèrement froncés. L’incompréhension inquiète dans les traits. Pensait-elle vraiment qu’il serait capable de lui tourner le dos comme ça ? Il reste quelques secondes muet ainsi, à l'observer.

_ “ Et quoi ? “

Qu’il murmure tout bas, la gorge si sèche, que sa voix est cassée.  

_ “ C’est pas parce que je me sens nerveux ou quoi, que j’ai pas envie de rester... “

Qu’il avoue finalement, plus tendu encore, et fuyant le regard d’Eve. Il se penche finalement sur la table basse, ramène les deux tasses vers eux, puis en garde une en main pour la rapprocher de son visage et souffler sur celle-ci. Un peu comme espérant se noyer dans le fond de son verre, et cacher le rouge de ses joues à l’intérieur. Sauf que pour l’instant, le contenue est trop chaud.

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♛  w/ @Eve Leroy @Rudy Becker
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Il est taiseux et Eve est frustrée mais surtout triste. L'alcool a passé son effet euphorique et à présent, son coeur navigue vers des eaux plus troubles. Elle le sent trop fort, il est si proche et si loin, la petite blonde a mal à l'âme. Le regret est instantané quand il regarde et qu'elle ne peut soutenir son regard. Sur le trottoir, sous la neige, c'était facile de parler comme si c'était seulement un retour à une sorte de normalité. Comme s'ils ne se recroiseraient pas et qu'ils n'avaient pas besoin de s'inquiéter de demain. Mais elle le regarde un peu, hésitante, perdue, peinée et rien dans ses mots ni son attitude ne la rassérène. Eve a la sensation d'être une idiote... pourquoi l'avoir invité là si c'était pour qu'il se sente si mal. Alors elle lui offre une porte de sortie, car même s'il dit que ça va mieux, elle ne le sent pas vraiment à l'air et se déteste de le faire sentir ainsi.

et que tu veuilles.. partir. et que tu veuilles plus entendre parler de moi.

Elle baisse les yeux et pince les lèvres en l'écoutant. Son corps est douloureux ou inconfortable, la blonde ne saurait faire la différence dans ce moment de passage de l'hilarité à la tristesse, quand une humeur glisse d'un extrême à l'autre. Pour tout ce qu'elle lui a fait subir, mais aussi tout ce qu'elle n'a pas su lui dire correctement, qu'il sache qu'elle ne le blamait pas, qu'elle ne savait juste pas exister dans son corps, dans sa tête à l'époque. Et qu'à présent, la blonde aimerait juste s'excuser et avancer.

je suis désolée pour ce que je t'ai fait Rudy.. jamais voulu qu.. que tu sois mal en ma présence.

Elle l'imite en prenant une tasse à son tour mais la tient simplement à deux mains sans vraiment montrer la moindre intention de boire. Sa tête tente de retourner à la joie de quelques heures avant mais son coeur a pris un coup et son corps est tendu mais surtout, son coeur contient trop de tristesse pour que la suite puisse faire autre chose que la peiner plus. Si seulement elle pouvait lui communiquer ses regrets et sa volonté réelle à son égard.
 

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♛  w/ @Eve Leroy
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“ Et que tu veuilles.. partir. et que tu veuilles plus entendre parler de moi. “ Il fronce les sourcils alors que son regard se braque sur elle. Comment aurait-il pu penser ne serait-ce qu’une seconde des choses pareilles ? Il avait eu besoin de prendre ses distances oui, mais clairement pas de la sortir de sa vie. Il aimait bien entendre de ses nouvelles via les autres amis qu’ils se partagent. S’assurer qu’elle va bien. En aucun cas il n’aurait cherché à l’effacer de l’histoire. “ je suis désolée pour ce que je t'ai fait Rudy.. jamais voulu qu.. que tu sois mal en ma présence. “ Il était pas mal... Il ne savait juste pas ou se positionner. Alors devant la détresse d’Eve, qui dépasse la sienne à ses yeux, il repose sa tasse sur la table. Il glisse son fessier sur le canapé, pour se rapprocher de la blondinette, puis de ses deux mains, il attrape la tasse qu’elle tient. Et que de toute façon, elle ne touche pas. Il la dépose aux côtés de la sienne, puis ramène son attention sur son ex-petite-amie.

_ “ J’pourrais jamais faire un truc pareil. “

Qu’il murmure, visiblement attristé. Non pas mal dans sa peau, mais mal à l’aise à l’idée de trouver les bons mots, et de devoir bien s’exprimer. Lui qui ne sait finalement pas le faire. Alors faute de savoir le décrire, il se penche un peu plus vers Eve, puis passe ses bras autour d’elle pour venir l’enlacer. Une étreinte. Il la serre contre lui, reposant son menton sur l’épaule de la jeune femme.

_ “ J’suis pas mal en ta présence, j’suis juste un peu gêné, mais ça passera... “

Qu’il murmure encore, tout bas, alors que l’une de ses mains remonte le long du dos d’Eve. Il la caresse doucement ici, remontant et redescendant sa main. Le regard se perdant dans le vide, repensant simplement à eux. A leurs bons moments, souvent rythmés de prise de tête d’ailleurs. Le parfum d’Eve l’y faisant revenir bien rapidement, lui qui réagit souvent à la nostalgie des odeurs, ou des sons.

_ “ Tu sais on ne s’est pas quitté sur des désaccords... Alors j’sais plus trop ou me positionner c’est tout. “

Qu’il continue du même ton, chuchotant presque. Fermant finalement ses paupières un court instant, qui deviennent lourdes de surcroit. Il remonte finalement ses deux mains dans le haut du dos d’Eve, pour se reculer un peu, et pouvoir détailler son visage à nouveau. L’une de ses mimines quittant l’arrière de la jeune femme pour venir reculer du bout des doigts, une mèche de ses cheveux. Effleurant sa peau au passage. Son pouce s'arrêtant contre sa joue.

_ “ C’est moi qui suis désolé... J’ai pas su te sortir de là, ni même te faire sourire, alors que c’était sûrement mon rôle. “

Sa voix se serre, s’écaille, alors que le bleu de ses prunelles détaille ce petit visage de poupée.