I need to talk about it, you can understand me w/ Vicky #1

TW : grossesse (accidentelle)

« Vicky cky ! Une voix que je reconnais et qui m'extirpe de ses pensées sombres que j'espérais chasser en venant à Hawaii. Un sourire factice que je lance à mon cousin visiblement bien alcoolisé comme en témoigne ses yeux brumeux. « Qu’est-ce tu fais seule ? » Une réponse que je ne peux décemment pas lui dire. Des pensées qui ne cessent de m’obseder depuis que j'ai ouvert le dossier photo de maman retrouvant ainsi toute ses photos de classe. Voir son visage m’a évidemment trouble, mais pas plus que de voir un blondinet à ses côtés que j'ai reconnu avec une bien trop grande facilité. Une fois de plus je me suis pris une claque dans la figure, comprenant je le père d'Ilias avait raison, qu’il connaissait bien ma mère. Une vérité que je masque alors que de manière nonchalante je lève mes épaules comme si de rien n'était, sourire innocent aux lèvres. "Oh pas grand chose, je rêvassais … loin de vos glousseries." Je lui lance un clin d'œil surjoué, sachant pertinemment que toute les nuances sur la fausseté de mes gestes ne lui parviennent pas au vu de son état. Je le suis du regard, contente dans un sens qu'il vienne interrompre mes pensées maussade alors qu'il finit par s'asseoir juste devant moi. « Comment t’as réagi quand t’as appris que t’étais enceinte ? » Je manque de m'étouffer avec cette gorgée que je viens à peine de prendre. Une question brutale qui arrive comme un cheveux sur la soupe alors que je tente tant bien que mal de calmer ma quinte de toux. “Par…Pardon ?” Je m'essuie le menton gauchement, ne réussissant qu'à articuler ce mot, persuadée d'avoir mal compris avec la musique ambiante et l'alcool légèrement présent dans mon organisme.
« J’veux dire, c’était pas prévu. Alors, comment est-ce que tu as vécu tout ça ? Comment … Enfin, comment tu as réussi à accepter cette situation ? » Mes yeux clignent en fixant les siens, la gorge nouée de voir ce sujet arriver aussi brusquement. “Wow … Donc j'avais bien compris." Je respire de manière exagérée essayant de calmer un palpitant tout aussi surpris que moi. Des souvenirs me viennent à nouveau tandis que je me racle la gorge avant d’enfiler mon verre cul sec, espérant y gagner en courage, même si le temps à déjà réussi à apaiser bon nombre de mes souffrances."En toute honnêteté, au début je l'ai très mal pris. Ilias et moi étions séparés, je sortais avec Tobias et la situation dans ma tête était horriblement compliqué alors j'ai tout fait pour ne pas y croire … Pour ignorer tous ces signes avant coureur." Mes doigts font tourner ce verre présent sur la table, regard flou fixant le bois tandis que j’essaie de n’omettre aucun détail voulant être la plus honnête possible dans ma réponse. "Pourtant quand le signe positif s'affiche sur le test, tu n'a plus vraiment d'autre choix que d'y croire …" Je me redresse soudainement dans l'optique de croiser le regard de la serveuse à qui je fais signe pour commander la même chose. Une approbation d’un signe de tête de sa part me signale qu’elle prend bien note de la commande, tout en se tordant le cou, plus intéressée par mon interlocuteur que par moi-même. Les aléas de passer des vacances avec un cousin horriblement célèbre. "J'ai dû passer les deux premiers jours à pleurer, en me demandant ce que j'allais faire, comment j'allais faire et surtout si j'étais prête." Mon visage se durcit de nouveau, me remémorant ces instants de questionnement, mais aussi ces longues discussions avec Cooper. Une présence qui m'a été d’une grande aide que ce soit au moment où je l’ai appris, mais aussi après cette fausse couche affreusement douloureuse. "Et puis, je me suis vite aperçu que j'avais envie de cet enfant … par des choses simples. Ma main qui se posait toujours sur mon ventre avec tendresse, le fait de m'attarder devant les boutiques de vêtements pour bébé, le sourire qui se dessinait sur mon visage quand je m'imaginais m'occuper de ce bébé … Et puis j'étais encore amoureuse et l'idée qu'un petit être puisse naître de notre histoire suffisait à me combler … " Je me redresse à la vue de la serveuse qui ne ramène pas un, mais deux verres, l'un à mon attention et l’autre à celui de Deagan qui n’a pas encore fini le sien. “Merci.” Un mot qui sonne peu joyeux vu l’endroit où nous sommes, mais ce terrain glissant sur lequel je vais. Cette conversation épineuse que nous avons ne m'aide pas à avoir la joie de vivre, malgré une volonté de couper court autant que possible. "Bref, la suite tu la connais…" Je déglutit péniblement, prenant une grande lampée de cocktail avant d’enfin retrouver le regard azur du blond. Je crois que c’est la première fois que nous avons ce genre de discussion, lui et moi. La première fois que je me livre autant, sans tabou, alors que mes sourcils se froncent soudainement. Alors qu’une question me taraude, un “pourquoi ce sujet” autant de temps après le drame. "Mais dis moi, je peux savoir pourquoi tu me poses soudainement cette question ?" Un questionnement que je formule enfin, posant mes coudes sur la table et me rapprochant de celui qui va devoir prendre la parole à son tour, malgré un taux d’alcoolémie bien trop fort.

TW : grossesse (accidentelle)

« Dana est enceinte. » Trois petits mots qui provoquent pourtant un choc dans mon être. Mes yeux s’écarquillent sans pour autant lâcher le pilote du regard, comprenant maintenant l’origine de ces questions qui sonnaient pourtant faux.  « C’était absolument pas prévu et j’sais pas comment j’dois réagir. » Comme s’il percevait mon trouble, je vois Deagan se justifier, mais surtout me faire part de ces doutes alors que mon cerveau semble fonctionner à mille à l’heure, expulsant toute trace d’alcool pour essayer de percevoir au mieux la situation. Une situation similaire en un sens, sauf que cette fois Dana à la chance de pouvoir compter sur mon cousin, sauf que leur jeunesse et la jeunesse de leur couple, pourrait bien leur jouer des tours.  « J’suis pas vraiment sûr d’être rassuré à l’idée qu’elle soit seule à la maison en train de pleurer, j’aurais pas dû l’écouter et v’nir ici. Puis, franchement, avec la vie que j’mène, avoir un enfant c’est super compliqué, la moitié de l’année j’suis pas là, c’pas juste qu’elle s’en occupe seule. Et comment j’fais pour savoir vraiment c’qu’elle veut ? » Mes mains lâchent mon verre tandis que je ferme les yeux un instant, doigts se détachant de la table pour lui signifier de ralentir son débit de parole. “Attends, ne va pas trop vite. Elle est enceinte de combien ?” Une question qui à toute son importance pour la suite de la conversation. Ma volonté n’est pas de dire quoi faire à mon cousin, mais juste de comprendre ce qu’il se passe. Un enfant, même imprévu, implique beaucoup de responsabilité et de discussion et il est très important d’en avoir conscience.  “Tu sais, ce n’est pas parce que moi j’ai pleuré, qu’il en est de même pour elle …” Une remarque que je lui lance, visant à le rassurer, mais aussi à faire taire la culpabilité grandissante en lui. “Quant à savoir ce qu’elle veut, je pense qu’il n’y à qu’elle qui est en mesure de le savoir et puis … à tout moment elle ne le sait pas encore.” A son stade mes idées étaient floues. Je pensais tantôt à avorter, tantôt à le garder, mais j’ai mis du temps à réellement savoir ce que je voulais faire et cela ne me surprendrait pas qu’il en soit de même pour elle. Ma main traverse la table, cherchant celle du pilote que je viens prendre dans un mouvement bienveillant, lui signifiant que je suis là, sans l’ombre d’un jugement. “Tout ce que je peux te dire, c’est qu’il te faudra lui parler, mais à coeur ouvert et elle devra en faire de même… Il y aura une décision à prendre, une décision que vous seul pouvez prendre et le dialogue vous aidera à y voir plus clair… Quant à toi, soit là pour elle, pas forcément physiquement, mais soutient là.” Un conseil que je lui donne, qui sonne comme une généralité, mais qui pourtant est plus que bénéfique dans ce genre de cas. Si son désir est de la soutenir, sa présence sera primordiale peu importe l'issue. “En dehors de ton travail qui est assez contraignant, comment tu accueil la nouvelle ? Je veux dire, tu as déjà songé devenir père un jour ou … ce n’est pas une éventualité ?” Un besoin de sonder l’esprit de mon cousin, car même si son envie d’être la pour Dana est louable, il reste ma famille et je ne veux pas qu’il s’enlise dans une situation qu’il ne désire pas vraiment, même si c’est une situation qu’il choisit par amour.