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Une nouvelle journée de travail qui se clôture, alors que, contrairement à d'habitude, je m'empresse de récupérer mes affaires, rejoignant ainsi ma voiture avec hâte. Une hâte qui n'est pas sans raison, puisque ce soir je m'en vais retrouver une vieille amie que le hasard à de nouveau mis sur ma route. Une amie rencontrée grâce à Craig durant l'époque où je vivais encore chez moi, au Canada. Il s'agit là d'un seul souvenir agréable qu'il m'ait laissé d'ailleurs, un peu cadeau que je considère comme une exception devant cette page que j'ai tournée et que je n'ai pas envie d'ouvrir de nouveau. Stevie, la seule personne en ce monde qui arrive encore à me faire sourire comme avant, un sourire franc pour une confiance aveugle que je lui porte. Il est assez cocasse de nous voir ensemble, elle si joviale, si particulière à jouer les sorcières bien aimée avec ses croyances que je n'ai pas alors que pour ma part je me considère plutôt comme morne et bien trop terre à terre. Des différences qui nous ont rapprochés et qui font que l'on se complète et que sa présence m'apaise.

Une soirée qui s'annonce parfaite avec calme, bière, mais surtout pizzas que je m'empresse d'aller chercher, le vendre grognant déjà sous l'odeur qui arrive jusqu'à mes narines. Un trajet bien compliqué qui me donne envie de tout dévorer alors que je me retiens, en écoutant la radio le regard fixé sur cette route de campagne et cette forêt qui prend de plus en plus de place sous mes yeux. Arrivée à destination, je m'étire quelque peu avant de m'extraire du véhicule, voyant déjà l'hôte des lieux venir jusqu'à moi. “Pas trop de bouchons sur la route ?” Une question à laquelle je n'ai pas le temps de répondre, sentant ses bras faire le tour de mon corps pour une étreinte que je lui rends. Quand je disais que Stevie était unique et qu'elle bénéficiait d'un traitement de faveur, je ne blaguais pas. "Non rassure toi, il n'y a avait pas un chat sur la route, bon peut être juste deux ou trois écureuils…" Un clin d'oeil que je lui glisse alors que je met fin à notre étrange, faisant le tour de mon bolide et sortant les pizza, laissant leur odeur s'extirper du véhicule. "Le repas est servi chère madame !" Sourire aux lèvres, je monte les quelques marches qui me séparent du porte déposant notre repas sur la première surface plane que je croise.  “On va devoir garder un œil sur Hilary ce soir : je pense qu’elle ne va pas tarder à vêler. Si ça se trouve, tu assisteras à la naissance !” Une attention que je reporte alors sur la secouriste des animaux, les commissures s'étirant un peu plus à l'idée de voir un petit être pointer le bout de son museaux. "Par chance je ne me suis pas mise sur mon 31 ! Si tu as besoin d'un coup de mains tu sais que tu peux compter sur moi." Certes, je suis plutôt une citadine dans l'âme, peu habituée aux travaux de la ferme, mais une chose est sûre, c'est que je n'ai pas peur de mettre les mains dans le cambouis si besoin. “J’ai mis la caméra comme ça je n’ai pas à faire des allers et retours, mais j’irai quand même la voir de temps en temps pour pas qu’elle soit seule.”  Regard attendrie qui me gagne et que je dirige vers mon amie qui se retrouve être une véritable maman avec ces petites bêtes à quatre pattes. "Prévoyante à ce que je vois." Je lui glisse un clin d'œil alors que je me tourne, contemplant cette zone de quiétude qui est la sienne. Un endroit de sérénité qu'elle à su trouver et qui ne m'émerveille à chaque fois. “Comment tu vas ? Ta journée s’est bien passée ?” Un retour à la réalité qui se fait, me remémorant une journée anormalement calme au sein du poste de police. "Oh, la routine … de vieux dossiers, quelques coups de fil sans importance et de la paperasse à n'en plus finir…" Les joies des responsabilités, car non contente d'aller sur le terrain, je suis surtout derrière mon bureau à lire et remplir des rapports à foison. "Bon et toi ? Tu as réussi à trouver un compromis avec ton voisin au final ?" Sourire taquin, je me remémore notre conversation SMS, tandis que je sens une présence à mes chevilles, un chat qui se frotte, ronronnant, tout contre mon jean alors que je m'accroupis et prends quelque minutes pour le caresser, sentant la tension de mes épaules s'éclipser presque aussitôt.