wait a minute… i've seen you before w/ charlie #1

wait a minute… i've seen you beforew/ @Charlie Becker and Tobias Matthews

« Je n’ai pas revu ma mère depuis ce jour-là et j’ignore toujours pourquoi elle refuse de me voir … » Une prise de parole qui est en train de parvenir à mes oreilles, avant que mon attention ne soit dirigée en direction d’une toute nouvelle tête qui est en train de faire son apparition. Voici plusieurs années que je me rends dans cette salle, que je prends place très souvent sur la même chaise et que je prends le temps d’écouter chacune des personnes présentes, que je laisse mon coeur se livrer et faire tomber les barrières, que cet instant hors du temps, nous permet à tous de garder la tête hors de l’eau. Il y a des journées qui sont plus difficiles que d’autres, il y a ces moments où je ne peux pas me permettre de vivre ma journée comme si de rien n'était, je ressens le plus grand besoin de me rendre ici, de soulager ma peine, de parler, d’être écouté. Aujourd’hui, une toute nouvelle arrivante est venue nous rejoindre, une toute nouvelle personne que j’ai l’impression d’avoir déjà eu l’occasion de croiser par le passé, sans réussir à mettre la main sur qui est-elle, avant cette lueur d’espoir. Charlie Becker, cette actrice que j’ai pu voir à de nombreuses reprises sur l’écran de mon ordinateur ? Cette demoiselle, je la suis depuis plusieurs années sur les réseaux sociaux, sans qu’elle ne connaisse mon existence, n’est-ce pas là le principe du métier d’actrice ? Avoir des gens qui t'adulent, sans jamais les connaître. « Le plus dur pour moi, c’est de ne pas savoir, je ne peux pas m’empêcher de croire que je suis responsable de toute cette situation … » Certaines phrases sont en mesures de parvenir à mes oreilles, sans que je ne sois capable d’y prêter pleinement mon attention, mes sourcils sont en train de se froncer, sans même que je m’en rende compte, ma tête est en train de se tourner sur le côté, sans la moindre discrétion, alors que mon coeur ne peut résister à la tentation de venir cogner plus fort contre mon torse. « Euh … » Une seconde de relâchement qui n’est pas en train de passer inaperçu, mes iris sont en train de passer de personne en personne, pour une attention qui est portée sur moi de toute part, alors qu’un raclement de gorge est en train de se faire entendre, que je suis en train de me redresser sur cette chaise, bien mal à l’aise de la situation, pour un sourire qui ne masque pas mon malaise. « Pardon. » Un nouveau mot est en train de franchir la barrière de mes lèvres, alors que cinq de mes doigts sont en train de se glisser dans mes cheveux, ne sachant plus réellement comment est-ce que je suis censé agir, alors qu’une actrice se trouve dans la même pièce que moi, pour un groupe anonyme, c’est un peu mal parti, surtout pour le nerd que je suis.

☽☽ Un : les démonstrations se plantent toujours. Et deux : La probabilité qu’elles se plantent augmente de façon exponentielle avec le nombre de personnes qui les regardent

Wait a minute, I've seen you before

feat @Tobias Matthews

Je prends une profonde inspiration alors que mes pas, hésitants, me guident vers cette salle ou déjà plusieurs personnes se trouvent. Personnes que je n'ose pas affronter du regard essayant déjà de focaliser tout mon courage sur une seule quête, ne pas prendre la fuite.

À ma sortie de l'hôpital je me suis jurée de tout faire pour me soigner, pour reprendre ma vie en main et pour faire honneur à ma mère perdue trop tôt. Un regret qui sera à jamais persistant dans mon âme de n'avoir pas su être là pour elle, mais que je veux rectifier en étant là pour moi et ma famille. Un obstacle constant que celui de vaincre une, voire plusieurs, dépendance, mais un obstacle qui ne mènera à rien si j'essaie de le franchir seule et sans enfin parler de la cause de tout ça et des cauchemars que je continue à faire tant de mois après ce fichu accident. Alors me voilà assise sur une chaise disposée en cercle, entourée de personne ayant également vécu des drames, le regard baissé et le palpitant totalement déchaîné par ce stress qui me gagne et qui fait briller mes yeux. Mes pensées vont bon train alors que d'une oreilles légèrement distraite j'entends cette femme parler, raconter son malheur et surtout l'après. L'après la chose la plus dure à gérer et qui veut vous gâcher une vie en un rien de temps.

Soudainement, un léger se fait entendre, un son dont je n'arrive pas a trouver l'origine, bien trop occupé à fixer mes bottines. Une voix qui vient apporter un silence étrange dans la pièce. Ma tête finit par se lever, intriguée, alors que mes yeux se posent sur le jeune homme face à moi dont le rouge au joue me prouve qu'il est l'initiateur de ce son. Mes iris se posent sur les siennes qui changent instantanément de direction, provoquant un léger mouvement de mes sourcils alors que sa voix se fait de nouveau entendre pour un mot d'excuse. Mes yeux ne le quittent pas, alors qu'une nouvelle voix se fait entendre, nous ramenant à une ambiance plus solennelle. "Merci Catherine pour ton intervention, sache que tu n'es responsable de rien et que la vie nous réserve parfois de sombres desseins pour des raisons obscures … en tout cas nous sommes là pour toi." Mon cœur bat de plus en plus fort alors que mes yeux se lèvent au ciel et que mon esprit me demande encore ce que je fais là. "Nous avons une nouvelle venue parmis nous aujourd'hui…" Non … non, non, non, pas maintenant… Mes yeux s'écarquillent un peu plus et mon dos se relève, essayant de me montrer présentable alors que ma jambe se met à bouger beaucoup trop fort de nervosité et que je me racle la gorge en voyant le regard de l'homme se tourner vers moi, sourire pourtant réconfortant, mais que je trouve sadique de vouloir ainsi me faire parler des ma premières réunion. Je sens ma vision se troubler alors que j'ouvre enfin la bouche et qu'une voix tremblante en sort. "Bonjour je … je m'appelle Charlie…" Un "Bonjour Charlie" général se fait entendre, alors que mes lèvres reste entrouvertes essayant de faire sortir un son qui reste coincé au fond de ma gorge, alors que mon regard passe d'une personne à l'autre essayant de trouver quoi dire sur leur visage, essayant de trouver une force invisible qui me permettrais de parler, mais essayant surtout de trouver de l'aide, de trouver une porte de sortie pour échapper à tout ça.

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« Nous avons une nouvelle venue parmi nous aujourd'hui… » Mes iris sont en direction de celle qui est vue pour aujourd’hui comme étant la nouvelle venue dans ce groupe de parole, alors que cette voix masculine est en train de parvenir à mes oreilles. Je sais qui est la femme qui se trouve en face de moi, je sais que Charlie Becker, cette actrice que j’ai temps pu découvrir à travers mon écran, se trouve actuellement à quelques mètres à peine de moi. A l’image de l’une de ces groupies qui sont tant critiquées à travers les réseaux sociaux, c’est très exactement ce que je suis à l'instant présent, alors que je ne peux contrôler ce mouvement nerveux de ma jambe bougeant sur place. Un froncement de sourcil est en train de marquer les traits de mon visage, alors que mon regard n’est plus en mesure de quitter celui de cette actrice qui est en face de moi, qui semble dirigé par une dose d’angoisse crevant le plafond. « Bonjour je … je m'appelle Charlie… » Une chose est sûre, désormais, je n’ai plus le moindre doute, je ne me suis pas trompé sur mon investigation. « Bonjour Charlie. » Un rituel dont elle va devoir s’y faire, capable de décontenancer lors de nos premières séances, lors de notre première prise de parole, mais à laquelle on se fait assez rapidement, avec le temps, avec l’habitude. Huit années se sont écoulées depuis la toute première fois où je suis venu franchir les portes de cet endroit et pourtant je me souviens encore de ma toute première séance, de ce malaise qui est venu se répandre en moi, avec la crainte de devoir parler de moi, de devoir m’exprimer devant tant d’inconnu. Elle est dans cette situation là. « Excusez moi … Hum … Je peux ? » Une question que je suis en train de prononcer à Charlie, en sachant la réponse à l’avance, elle n’a même pas besoin de me parler, un regard est suffisant pour me le faire comprendre. « Bonjour je m'appelle Tobias. » Quelques secondes de flottement, celle qui me permettent de réaliser que d’ici peu, je vais parler de mon histoire à une actrice dont je suis fan, cela malgré le fait que le groupe se veut tout de même anonyme, ne panique pas Tobias. « Ca fait un peu plus de huit ans que ma mère est morte et … Et j’arrive pas à me retirer cette culpabilité qui me pèse à chaque jour qui passe depuis … » Une histoire qui est la mienne, cette partie sombre qui fait partie de la vie de ce nerd que je représente, la tristesse derrière l’amusement que je suis capable de provoquer avec ma maladresse, mon point faible.

« Je suis désolé de t’avoir coupé la parole tout à l’heure, j’ai eu l’impression que c’était ce qu’il fallait faire … » Cette session est venue prendre fin et je n’ai pas pu résister à la tentation que celle de venir aborder Charlie Becker, non sans un coeur manquant de s’échapper de mon torse tellement il est en train de battre, à s’en demander comment est-ce que mes jambes soient encore capable de me permettre de tenir debout. Cette séance est terminée et mes bras sont en train de passer dans les manches de ma veste, alors que les derniers sont en train de ranger leurs chaises au fond de la salle, certains discutent entre eux, exactement de la même manière que je suis en train de le faire ou de tenter de le faire avec cette blonde que j’ai l’impression de connaître depuis toujours, mais qui n’a pas la moindre idée de qui je suis, mais qui connaît mon histoire.

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TW : Mention d'accident, de coma et de drogue

Frisson d'angoisse qui me traverse à cause de ce bonjour général supposé me réconforter, mais qui, en réalité, me terrifie totalement. Mon regard passe de personne en personne, cherchant du réconfort tout en essayant de calmer ce palpitant devant leurs airs bienveillants, mais la peur d’exprimer mes craintes à haute voix, d’exprimer ces failles qui font dorénavant partie de moi à des inconnus est bien plus forte. Bien trop angoissante pour moi alors que je ne peux empêcher ma gorge de se serrer et ma main de trembler. Ma bouche s’ouvre alors devant cette sentence qui m’attends, lèvres tremblantes qui se résignent malgré elles à parler alors qu’une voix masculine vient à ma rescousse et se fait finalement entendre dans le calme de la pièce. « Excusez moi … Hum … Je peux ? » Mes iris se tournent immédiatement vers le jeune homme qui me fait face, pour un regard qui croise le sien alors que mes épaules s'affaissent d’un soulagement plus que palpable et qu’une vague de reconnaissance me gagne, comprenant soudainement ce qu’il cherche à faire. « Bonjour je m'appelle Tobias. » Mes yeux ont bien du mal à quitter les siens, alors qu’un mince sourire en coin se dépose sur mes lèvres, comme un merci silencieux que je lui adresse alors qu’il se pare d'un courage que je n'ai pas, pour raconter sa propre histoire, pour m’éviter de devoir raconter la mienne.

—

Une première réunion riche en émotion ou je n’ai pas su placer un mot. Ou tout mon être a refusé de prendre la parole sur ce que j’ai vécu, sur ce qui me hante et ce qui me fait tant souffrir depuis des mois. Encore sous le choc des émotions de tout à l’heure, je peine à me lever de ma chaise, passant ma veste autour de moi pour essayer d’atténuer les frissons toujours présents sur ma peau, présent à cause de ses pensées qui tournent en boucle dans ma tête et de mon manque de courage évident. « Je suis désolé de t’avoir coupé la parole tout à l’heure, j’ai eu l’impression que c’était ce qu’il fallait faire … » Un sursaut s'empare de moi, suivit de ma tête qui se tourne rapidement vers l’origine de cette voix, vers ce brun que je n’ai pas entendu arriver, bien trop absorbée par mes propres pensées. "Oh hum …pardon, je ne t’ai pas entendu arrivé.” Un léger rire passe mes lèvres alors que je remets une mèche de cheveux derrière mon oreille, totalement prise au dépourvu par sa venue à ma rencontre et rougissant légèrement. “Tu n'as pas à t'excuser au contraire … Ce serait plutôt à moi de te remercier, tu m'a littéralement sauvé la mise tout à l’heure… Merci." Un sourire timide, mais franc se pose sur mes lèvres alors que passe la lanière de mon sac sur mon épaule droite et que je tends une main bienveillante en direction de ce jeune homme. “Tobias c’est bien ça ? Je m'appelle Charlie, demoiselle en détresse professionnelle apparemment.” Une tentative d’humour qui accompagne nos mains qui se touche et se serre pour la première fois, pour une présentation plus réelle, plus humaine, mais qui se fait pourtant après que le jeune homme nous ai livré à tous une partie intime et on ne peut plus douloureuse de sa vie. Une histoire qu’il n’aurait peut-être pas livré si j’avais eu le courage de parler, mais une histoire qui m’a touchée et qui a fait quelque peu écho à ce que j’ai pu ressentir les jours suivants mon accident. Des jours cauchemardesque ou mon frère s’est retrouvé dans le coma par ma faute entre la vie et la mort, mais l’histoire de Tobias à remis bien des choses en perspective car malheureusement le brun à eu bien moins de chance que moi et je ne peux que comprendre cette douleur perpétuelle que l’on ressent, ce poid qui ne nous quitte pas, alors que pourtant mon histoire à moi à connu une issu un peu moins dramatique.

Soudainement, une idée quelque peu saugrenue surgit dans mon esprit alors que ma langue passe sur mes lèvres et que mes sourcils se froncent de malice au moment où ma voix se fait entendre. "Hum, je ne sais pas si tu es disponible mais … ça te dit d'aller boire un verre ? Je crois que j'ai bien besoin de décompresser avec ma crise de panique de tout à l'heure…. et puis ce serait une occasion pour moi de te remercier d'être venue à mon secours …" Un léger silence s’installe entre nous, un silence qui me fait douter de la proposition que je viens de faire, n’ayant pas pris le temps de réfléchir avant d’agir. "Euh … Tu as le droit de refuser tu sais ? Promis je ne le prendrais pas mal … Au contraire je comprendrais totalement " Je suis plutôt de nature extraverti, à ne pas avoir peur de parler aux inconnus, mais cette fois les choses semblent différentes. Ma nature parle pour moi et pourtant, je me sens fébrile d’avoir fait une telle proposition à un garçon que je ne connais même pas, comme si l’armure que je portait en général avait disparu, me laissant nu dévoilant ainsi mes faiblesses et la vrai Charlie qui ne s’est pas montré depuis bien longtemps. Mon palpitant continue de battre toujours hanté par les histoire que j’ai entendues, les souvenirs qui tournent en boucle dans mon esprit, mais aussi par un manque de substance qui se fait de plus en plus sentir en moi. Le manque d’une drogue qui m’aurait autrefois aider à faire face à tout ça, à faire disparaître la douleur et la peur, mais à laquel j’ai renoncé il y à plusieurs mois de cela, préférant plutôt essayer de m’occuper l’esprit d’une manière ou d’une autre, et espérant secrètement que mon sauveur va accepter cette proposition que je lui ai faite, pour occuper ce cerveau empreint de noirceur que je cherche à mettre de côté.

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« Oh hum …pardon, je ne t’ai pas entendu arrivé. » « Pardon … Je … Je voulais pas … » Qu’est-ce que tu es nul Tobias ! « te faire peur … » Une phrase que je suis en train de conclure dans un profond murmure, alors que le rire de l’actrice est en train de parvenir à mes oreilles, sans doute me trouve-t-elle pas aussi con, que je peux en avoir l’air actuellement. « Tu n'as pas à t'excuser au contraire … Ce serait plutôt à moi de te remercier, tu m'a littéralement sauvé la mise tout à l’heure… Merci. » Elle est en train de me prendre de court, une réponse à laquelle je ne me suis pas préparé en m’approchant d’elle, mais en même temps, je n’ai pas eu le temps de réfléchir pour venir l’aborder, sinon je ne serais pas aux côtés de Charlie Becker à l’heure qu’il est. Une surprise de taille, alors que mes iris sont au contact de cette blonde, ma bouche est bée sans même que je ne m’en rende compte, pris par la surprise de sa réponse, sans savoir comment est-ce que je suis censé lui répondre, j’aurais mieux fait de ne pas l’aborder. « Tobias c’est bien ça ? Je m'appelle Charlie, demoiselle en détresse professionnelle apparemment. » Mon cœur est en train de cogner contre mon torse, ayant du mal à réaliser que cette actrice que je suis depuis plusieurs années soit en train de prononcer mon prénom, le mien, celui du geek que je suis. « Tobias ? … Euh … Oui … Oui … C’est bien ça ! » Je suis en train de me sentir comme l’homme le plus con de ce monde, alors que je perds toute forme de prestance devant cette personnalité, il va réellement falloir que j’apprenne à gérer mes émotions de toute urgence. « Tout le monde est stressé lors des premières réunions, je suis passé par là aussi au début. » A une différence près, celle que personne n’est venu me sauver la mise, me laissant seul face à de nombreux inconnus à raconter mon histoire dans une profonde douleur, des groupes de paroles dont je ne peux plus me passer aujourd’hui.

« Hum, je ne sais pas si tu es disponible mais … ça te dit d'aller boire un verre ? Je crois que j'ai bien besoin de décompresser avec ma crise de panique de tout à l'heure…. et puis ce serait une occasion pour moi de te remercier d'être venue à mon secours … » Un haussement de l’un de mes sourcils est en train de se présenter sur mon visage, alors que mon coeur est en train d’accentuer ses battements à une vitesse que je ne lui connaissais pas, alors que je ne peux m’empêcher de regarder derrière moi, m’assurant que personne ne s’y trouve. « Moi ? » Plus les secondes passent et plus j’ai l’amère impression d’être de plus en plus con, une chance avec Charlie Becker de pouvoir parler avec elle et j’enchaine les maladresses, super Tobias. « Euh … Tu as le droit de refuser tu sais ? Promis je ne le prendrais pas mal … Au contraire je comprendrais totalement. » « Oui ! Oui, bien sûr avec plaisir ! » Un premier mot qui est sortit bien plus fort que je ne l’aurais imaginé dans ma tête, réalisant l'enthousiasme que je suis venu lui apporter, alors que je dois entrer actuellement dans la catégorie des fans qui font peur, de qui ont doit s’éloigner immédiatement. « Pardon, j’ai pas vraiment l’habitude de tout ça, c’est pas quelque chose qui m’arrive tous les jours, je sais pas trop comment est-ce que je dois réagir et déjà que je sais pas très adroit en temps normal … » Une main est en train de passer dans mes cheveux, sans doute pour les remettre en place ou les décoiffer encore un peu plus, peu importe, alors que je suis envahit par un malaise au fond de moi, de parler à coeur ouvert, alors qu’elle connaît pourtant cette lourde valise que je porte avec moi depuis de longues années et que je vais traîner pour le restant de ma vie.

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Une proposition qui reste en suspens alors que je m'attend à recevoir une réponse négative du jeune homme, voyant le trouble dans son regard et comprenant que mon invitation était sans doute déplacée, du moins avant d'entendre sa voix se manifester avec enthousiasme. « Oui ! Oui, bien sûr avec plaisir ! » Une réponse tonitruante qui me fait autant sourire qu'elle me surprend. Mes commissures s'étirent alors que je remplace la lanière de mon sac sur mon épaule. « Pardon, j’ai pas vraiment l’habitude de tout ça, c’est pas quelque chose qui m’arrive tous les jours, je sais pas trop comment est-ce que je dois réagir et déjà que je suis pas très adroit en temps normal … » Mon sourire s'agrandit davantage alors qu'une lueur malicieuse traverse mes iris. “Pas l’habitude d’aller boire un verre avec une fille que tu viens tout juste de sauver d’un gros stress ? Oui je comprends, à dire vrai, je n’ai pas vraiment l’habitude de ça non plus, mais je suis contente que tu ai finalement dit oui.” Je lui glisse un léger clin d'œil accompagné d'un petit rire alors que je sens mes épaules se détendre enfin. Une volonté de le taquiner, de détendre une atmosphère encore bien trop chargée de drame et de tristesse, alors que nous nous mettons en route pour sortir de ce lieu. “Le Dutch Bros Coffee ça te convient ? Il font des macchiato absolument excellents …”

Un léger silence s'installe entre nous, alors que nous marchons côte à côte en direction de ce lieu. Je sens mes jambes un peu trop fébrile alors que je cale mon rythme à celui du brun pour ne rien laisser paraître, bien trop absorbée par mes pensées. “Je suis désolée pour ce qui est arrivé à ta mère … “ Une phrase qui me hante depuis tout à l'heure et qui finit par m'échapper. Maladresse ou manque de tact je l'ignore, mais je fini par remettre nos expériences sur le tapis, comme si une petite lumière à l'intérieur de moi voulait s'éclairer, voulait lui parler. “Excuse moi, je ne voulais pas paraître trop indiscrète c’est juste que … C’était très courageux de ta part de prendre la parole tout à l’heure et … Ton témoignage m’a particulièrement touché …” Une raisonnable envers mon propre vécu, mon propre accident, même si ce dernier à eu une fin plutôt heureuse. Mais surtout une raisonnable envers cette culpabilité que je ressens, ce poid présent sur mes épaules a chaque jour qui passe. Un poid qui regrette d'avoir entraîné mon frère dans cette soirée où il ne voulait pas aller, qui se sent coupable de l'avoir blessé. Alors certes, à l'heure actuelle on peut dire que mon frère va bien, mais de mon point de vue, ce sang qu'il à perdu, ce coma qu'il à subi et ces séquelles qu'il à eu sont à cause de moi … tout est à cause de moi et je n'arrive pas à m'enlever ça du crâne. “Ça fait longtemps que tu fréquentes le groupe de parole ?” Ma voix est un peu plus fébrile alors que j'apporte mes mains à mes bras, cherchant à le réchauffer d'un frisson lié à ses souvenirs, tandis que je vois enfin la devanture du café apparaître devant mes yeux.

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« Pas l’habitude d’aller boire un verre avec une fille que tu viens tout juste de sauver d’un gros stress ? Oui je comprends, à dire vrai, je n’ai pas vraiment l’habitude de ça non plus, mais je suis contente que tu ai finalement dit oui. » « Non, non, non, non, non, non, non, non, non … Ça fait beaucoup de non, non ? … » Par pitié Tobias, prends quelques secondes pour prendre le temps de contrôler ta respiration et reprendre le contrôle de la situation. Charlie Becker est en train de me parler, à moi, le nerd par excellence, qui en temps normal se fond plutôt dans la masse, plutôt que d’attirer l’attention sur lui, un rôle que j’ai bien du mal à maîtriser face à cette fille que je suis depuis le début de sa carrière d’actrice. « Enfin … Oui … Je suis pas vraiment celui qu’on invite habituellement … » Nouvelle que je suis en train de confirmer, alors que ma main est en train de passer nerveusement dans mes cheveux, contact que je suis en train de sentir sous mes doigts, alors que je ne sais pas comment est-ce que je suis censé me comporter face à celle que je connais depuis dès années, mais qui découvre mon existence qu’aujourd’hui. « Le Dutch Bros Coffee ça te convient ? Il font des macchiato absolument excellents … » « Ils font les meilleurs cafés de l’Oregon, je dirais bien du monde, mais je ne suis jamais allé au-delà de l’Etat alors … Il y a de grande chance que ça soit un … Mensonge … » L’envie est grande, de laisser tomber mes épaules, ainsi que mon visage, pousser une grande expiration, avant de me taper à plusieurs reprise la tête contre le mur qui se trouve à ma gauche, je ne peux pas paraitre plus stupide qu’à cet instant précis.

« Je suis désolée pour ce qui est arrivé à ta mère … » Il m’est impossible de masquer cet effet de surprise qui est en train de se répandre en moi, avec cette prise de parole de Charlie, qui vient de parvenir à mes oreilles, alors que nous sommes en train de marcher l’un à côté de l’autre. Une histoire que je n’ai pas l’habitude d’évoquer en dehors de cette salle de parole et la réaction est immédiate, mon cœur est en train de cogner contre mon torse et il m’est impossible de ne pas le sentir. « Excuse moi, je ne voulais pas paraître trop indiscrète c’est juste que … C’était très courageux de ta part de prendre la parole tout à l’heure et … Ton témoignage m’a particulièrement touché … » Ma main est en train d’entrer en contact avec mon bras opposé, mes doigts frottant contre ce vêtement qui couvre ma peau, alors que mes iris sont posés sur mes pieds toujours en mouvement, avançant en direction du bar à café de Klamath Falls. « Ouai … En réalité ce n’est pas vraiment du courage, mais plutôt la seule solution que j’ai trouvé pour … Tu sais, accepter cet accident et réussir à vivre avec toute cette culpabilité. C’est bête parce qu’au final, on ne fait que parler sans jamais recevoir la moindre réponse en retour, mais parfois il n’existe aucun conseil et … Personne ne peut vraiment nous comprendre … » Plus de huit ans que mon entourage ne cesse de me répéter que je ne suis pas responsable de cet accident, de la mort de ma mère, mais il n’y a pas de mot suffisamment puissant pour réussir à contrer ce syndrôme du survivant avec lequel je passe chacune de mes journée depuis cette sombre journée. « Ça fait longtemps que tu fréquentes le groupe de parole ? » C’est l’instant que j’ai choisi pour porter à nouveau mon attention sur cette femme présente à mes côtés, avant de retirer cette veste de mon corps, pour la glisser sur les épaules de Charlie, ayant bien du mal à réaliser que moi, Tobias Matthews, je suis en train de prêter ma veste à Charlie Becker, cette actrice qui a rythmé mon adolescence. « Tiens … » Si seulement Dana était là pour voir ce qui est en train de se produire, sans doute serait-elle aussi surprise que moi, de ne pas me voir encore ramassé, les quatre fers en l’air, sans que personne ne puisse expliquer comment est-ce que j’ai réussi mon compte. « Ca ne fait pas tout à fait sept ans que j’y vais, c’est pour ça que ce n’est plus du courage pour moi de prendre la parole, mais quelque chose qui me fait du bien … » Phrase que je suis en train de prononcer, alors que ma main entre en contact avec la porte du café que je suis en train d’ouvrir, pour permettre à mon accompagnatrice du jour de pouvoir entrer, de rompre le contact de l’hiver de l’Oregon, avant de la suivre. « Si j’ai bien compris, tu vas prendre un macchiato ? » Une question que je suis en train de prononcer, laissant mes iris flirter avec tous les cafés réalisés par la maison, sans réellement savoir ce que je vais choisir, un peu de changement dans ma vie ou le grand classique à la Tobias ? Une décision que je vais devoir prendre.

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« Ouai … En réalité ce n’est pas vraiment du courage, mais plutôt la seule solution que j’ai trouvé pour … Tu sais, accepter cet accident et réussir à vivre avec toute cette culpabilité. C’est bête parce qu’au final, on ne fait que parler sans jamais recevoir la moindre réponse en retour, mais parfois il n’existe aucun conseil et … Personne ne peut vraiment nous comprendre … » Tête quelque peu baissez sur l'asphalte, j'écoute le laïus du brun avec grande attention alors qu'un frisson fini par me parcourir, mélange de froid et de tristesse qui me fait grelotter. Ma curiosité continue à se manifester trouvant là l'occasion de parler avec quelqu'un ayant connu également une forte peine, mais également une perte. Me sentant comprise, mais surtout ne me sentant plus seule dans mon tourment. Soudainement, une chaleur se pose sur mon corps, une veste, sa veste. « Tiens … » Totalement surprise, mon regard se tourne vers le sien, sourire attendrie aux lèvres devant cet acte ô combien galant pour un homme que je ne connais à peine. Un acte pourtant anodin, mais qui se perd de nos jours et qui me tourne tout particulièrement. "Merci … c'est adorable …" De mes mains, je referme un peu les pans de sa veste, cherchant à chasser ses frissons qui me traversent alors que je retrouve la rue du regard, voyant notre destination s'approcher de nous à mesure que nos pas avance et que mes questions continuent de pleuvoir. « Ca ne fait pas tout à fait sept ans que j’y vais, c’est pour ça que ce n’est plus du courage pour moi de prendre la parole, mais quelque chose qui me fait du bien … » Encore une marque de galanterie lorsque je le vois ouvrir cette porte et le faire signe de rentrer dans le café, sourire bienveillant aux lèvres. Mes yeux se plantent alors dans les siens, sourire à la fois timide et joueur que le visage. "Quel gentleman, je pourrais presque croire que tu cherche à me charmer…" Un léger rire s'extirpe de ma bouche, voulant détendre une atmosphère quelque peu pesante avec cette pointe d'humour que j'accepte d'un clin d'oeil à son égard. "Merci Tobias." Présent devant le comptoir, la réflexion du brun concernant mon choix de boisson me fait sourire. Un rappel de mon invitation qu'il semble avoir bien gardé en mémoire. "Absolument, je ne peux pas y résister … Et toi qu'est ce que tu vas prendre ? D'ailleurs, je te préviens, mais c'est moi qui invite alors pas d'histoire de galanterie cette fois-ci !" Sourire franc accompagné d'un clin d'œil appuyé, nous passons finalement commande.

Boisson enfin en main, nous nous dirigeons vers une table proche de la fenêtre, nous laissant le loisir de voir l'agitation de la rue, tout en étant dans un cocon de tranquillité plus adéquat pour dialoguer. Je goûte une gorgée de boisson qui réchauffe instantanément mon corps frigorifié malgré la veste de Tobias toujours sur mes épaules. "J'espère en arriver là un jour … à réussir à parler et même à en éprouver une sorte de bien être…" Yeux dans le vide et cerveau qui fuse à mille à l'heure, je parle d'une voix quelque peu monocorde alors que je repose ce macchiato sur la table reprenant le fil des mes pensées à voix haute. "J'ai l'impression que c'est insurmontable de mettre des mots sur nos … maux. Mais je suppose que c'est normal n'est ce pas ?" Un besoin d'être réconforté par ce jeune homme que je ne connais pourtant pas, mais dont son aura dispose d'une grande bienveillance, d'un sentiment de sérénité que je ne saurai décrire, mais qui me met en confiance et me pousse à me livrer, du moins … à livrer certains de mes doutes concernant le fait de livrer mes peurs et de revivre ce drame par le biais de la parole…

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« Quel gentleman, je pourrais presque croire que tu cherche à me charmer… » « … » Jamais une fois dans ma vie j’aurais imaginé pouvoir rencontrer Charlie Becker, encore moins pouvoir passer du temps avec elle, rien que tous les deux alors qu’elle puisse envisager, même une seconde, que je cherche à la séduire, c’est quelque chose d’impensable, une idée qui n’est même pas venu me traverser l’esprit. Alors qu’aucun mot n’est en mesure de pouvoir franchir la barrière de mes lèvres, je parviens à sentir le contact de mon épaule contre cette porte que je suis moi-même venu ouvrir, je ne peux pas mieux passer pour un con, bravo Tobias. « Merci Tobias. » Deux mots qui sont en train de parvenir à mes oreilles, alors que je me trouve dans ce café, que je suis en train d’essayer d’agir comme si de rien n'était, comme si cette porte n’était pas entrée en contact avec mon épaule, comme si ce faible picotement n’existait pas, pour ne pas me souvenir de ces secondes où une fois de plus je suis passé pour une imbécile. « Absolument, je ne peux pas y résister … Et toi qu'est ce que tu vas prendre ? D'ailleurs, je te préviens, mais c'est moi qui invite alors pas d'histoire de galanterie cette fois-ci ! » « Un Cortado … » Réponse que je suis en train d’apporter, alors qu’une main est déjà venue se glisser dans la poche de ce jean que je porte sur moi, posant mes doigts sur mon porte monnaie, avant de laisser mes sourcils se froncer légèrement et d’apporter mes iris sur celle qui va m’accompagner pour ce café. « Tu … T’es sûr ? » Question complètement inutile au vu de la détermination qu’elle est venue mettre dans le timbre de sa voix, je ne vais pas avoir d’autre choix que d’accepter de la laisser payer ce café et en même temps, combien de fois est-ce que cela peut arriver dans une vie ? Je dois apprécier ce moment.

« J'espère en arriver là un jour … à réussir à parler et même à en éprouver une sorte de bien être… » Une conversation qui est en train de revenir sur le thème de notre rencontre, ce groupe de parole, celui dans lequel elle est venue y mettre les pieds aujourd’hui sans parvenir à se confier, à raconter son histoire. « Ca va venir, mais ne te dis pas que ça va te faire du bien en quelques séances seulement. C’est quelque chose qui prend du temps. Malheureusement. » Une phrase terminée par un profond murmure, alors que ce seul mot est criant d’une vérité que je souhaiterais différente, à choisir, après sept années à m’y rendre, j’aurais aimé ne plus en avoir besoin avec le temps, mais la réalité est que, ce groupe de parole est une bouffée d’air frais dans une vie où la culpabilité domine. « J'ai l'impression que c'est insurmontable de mettre des mots sur nos … maux. Mais je suppose que c'est normal n'est ce pas ? » Une question provoquant un léger rictus au coin de mes lèvres, non pas un sourire, mais une compassion bien rapidement masquée par ce café que je suis en train de boire à travers une gorgée. « Ca l’est toujours au début. » Sans doute mes propos ne sont pas ceux qu’elle a envie d’entendre à l’instant précis, mais je n’ai pas l’intention de lui mentir, de la faire espérer quelque chose qui n’a pas été le cas pour moi. « Je sais pas si c’est normal, certains parviennent à s’exprimer dès la première séance et je comprends toujours pas comment est-ce qu’ils y arrivent. » Une touche d’humour que je ne peux m'empêcher d’apporter à mes propos, alors que je suis en train de poser à nouveau ce café contre la table qui me sépare de Charlie, ne retirant pas mes doigts de cette tasse que je tiens toujours fermement, laissant même mon pouce se frotter dessus, comme pour retirer une étiquette qui n’existe pas. « Après je suis pas forcément la personne la mieux placée pour parler de ça, après tout, je suis capable d’en parler qu’avec les groupes de parole. » Une vérité que je suis en train d’avouer, alors que mon regard vient se poser une nouvelle fois sur celle que j’ai tant regardée à travers un écran de télévision ou d'ordinateur. « Mais avec ma famille, surtout mes amis, c’est différent. » Avouer cette vérité à Véronicka ne fut pas une chose aisée pour moi, sans doute un cas à part dans ma vie de nerd, alors que c’est un sujet que je n’aborde jamais avec mes frères et soeurs, avec cette famille Matthews que je suis persuadé d’avoir détruit avec mes idées de geek invétéré.

☽☽ Un : les démonstrations se plantent toujours. Et deux : La probabilité qu’elles se plantent augmente de façon exponentielle avec le nombre de personnes qui les regardent

Wait a minute, I've seen you before

feat @Tobias Matthews

TW : Possible mention d'accident, de coma et de drogue

Las d'une situation dont j'ai l'impression de ne pas pouvoir sortir, je ne peux m'empêcher d'exprimer mes doutes et mes peurs à ce garçon que je viens à peine de rencontrer. Je pourrais passer pour une diva pourri gâtée, pour une fille qui au final se plaint, mais qui ne devrait pas … Mais auprès de lui une sorte de sécurité me gagne, me donnant l'opportunité de parler librement pour la première fois. « Ca va venir, mais ne te dis pas que ça va te faire du bien en quelques séances seulement. C’est quelque chose qui prend du temps. Malheureusement. » Un soupir s'échappe de mes lèvres. Des propos qui peuvent sembler durs, mais qui sont véridiques, m'évitant ainsi les faux espoirs d'une guérison bien trop rapide et Dieu sait que je n'aime pas les faux espoirs. Forcément je parle de la facilité de dialogue ou plutôt de cette non facilité que je rencontre comparé à d'autres. « Je sais pas si c’est normal, certains parviennent à s’exprimer dès la première séance et je comprends toujours pas comment est-ce qu’ils y arrivent. » Un léger rire sort de mes lèvres, avant de diriger la porcelaine tiède vers mes lèvres, afin de réchauffer mon cœur meurtri par tous ces événements passés. "Crois moi, ce n'est clairement pas habituel pour moi de ne pas réussir à m'exprimer … je suis plutôt du genre moulin à parole d'habitude, mais là… j'étais tétanisée…ça ne m'est jamais arrivé auparavant et je déteste sincèrement cette sensation." Mon regard se retrouve attiré par ses mains et cette manière qu'il à de les mouvoirs contre la tasse. Un geste probablement dû à une sorte de stress, mais qui hypnotise mon attention alors que ses paroles trouvent écho à mes oreilles. « Après je suis pas forcément la personne la mieux placée pour parler de ça, après tout, je suis capable d’en parler qu’avec les groupes de parole. » Mes yeux retrouvent les siens, alors qu'une nouvelle fois je reprends une gorgée de ce macchiato ô combien réconfortant. « Mais avec ma famille, surtout mes amis, c’est différent. » Une phrase qui résonne en moi, me renvoyant à mon propre mutisme durant ces nombreux mois. Des conversations que j'ai souvent fuis ayant bien du mal à mettre des mots sur ces sentiments, sur cette culpabilité qui m'habite encore à chaque instant. "Je comprends …" Une phrase glissé alors que ma bouche est encore cachée derrière cette tasse blanche qui finit par toucher de nouveau le bois de la table, mais qui reste l'objet de mon attention. "J'ai peur de parler de notre accident, comme si ça allait changer l'issue qui est pourtant loin d'être malheureuse quand on y pense … Mais … Je ne sais pas. Tout ça, nos séquelles, son coma, ma descente aux enfers … J'ai l'impression que c'est devenu tabou dans ma tête … Que jamais personne ne pourra comprendre ce que je peux vivre sauf peut être mon frère, mais il à assez souffert je ne veux pas lui rajouter mes états d'âme sur le dos … Alors je me dis que parler est peut être inutile et pourtant tout le monde me répète que ça me ferait du bien…" Un monologue qui est sortie naturellement de mes lèvres, oubliant ou nous sommes, oubliant que je m'adresse à un homme qui ne sait rien de moi, alors que mon regard retrouve le sien et qu'un sourire timide se glisse sur mes lèvres, accompagné d'une certaines chaleurs au, niveaux des joues. "En fait, tu es la première personne avec qui j'ose vraiment aborder le sujet, même si ça reste encore très flou …Et que j'en parle à demi-mots… Je vais finir par croire qu'en plus d'être mon sauveur, tu es également un magicien !" Une tentative d'humour visant à casser ce trop plein de sérieux et à attirer l'attention sur autre chose que sur cet instant où je me suis mise à parler le cœur ouvert, ne comprenant pas comment ce Tobias à réussi un tel exploit.

acidbrain

Darkness cannot drive out darkness

Only light can do that

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« Je comprends … » Plusieurs années que je suis l’évolution de la carrière de Charlie Becker à travers un écran, qu’il soit au cinéma ou dans mon salon, mais jamais je n’ai pu imaginer la rencontre, partager un café avec elle, encore moins qu’elle puisse comprendre la situation dans laquelle je me trouve au sujet de l’accident de ma mère. C’est quelque chose que nous partageons tous les deux, un point en commun qui est à prendre en compte, parce qu’elle a besoin de ces groupes de paroles, parce qu’elle a besoin de pouvoir en parler librement, quand elle s’en sentira capable. « J'ai peur de parler de notre accident, comme si ça allait changer l'issue qui est pourtant loin d'être malheureuse quand on y pense … Mais … Je ne sais pas. Tout ça, nos séquelles, son coma, ma descente aux enfers … J'ai l'impression que c'est devenu tabou dans ma tête … Que jamais personne ne pourra comprendre ce que je peux vivre sauf peut être mon frère, mais il à assez souffert je ne veux pas lui rajouter mes états d'âme sur le dos … Alors je me dis que parler est peut être inutile et pourtant tout le monde me répète que ça me ferait du bien… » Un accident qui a fait le tour de la presse people et des réseaux sociaux, qui est passé sous mes yeux il y a quelques mois, sentant un soulagement d’apprendre que l’actrice avait survécu, cela malgré les séquelles qui ont bien rapidement fuité à travers des photos prises à son insu. « En fait, tu es la première personne avec qui j'ose vraiment aborder le sujet, même si ça reste encore très flou …Et que j'en parle à demi-mots… Je vais finir par croire qu'en plus d'être mon sauveur, tu es également un magicien ! » Il m’est impossible de masquer ce sourire, celui au coin des lèvres, qui est en train de se présenter, alors que ce mouvement nerveux de mes doigts est en train de prendre fin, mes iris remontant jusqu’aux siens. « Je n’ai rien d’un magicien ou alors le pire magicien au monde. » Plus proche de la maladresse et de la catastrophe, que l’art de manier les apparences, de jouer des autres pour un tour de magie que je ne suis pas capable de comprendre. Ressentant à la fois l’émerveillement d’un enfant lorsque je suis face à un numéro de magie, mais également de l’énervement, de ne pas comprendre à quel moment j’ai été pris pour un con. « Une personne, c’est déjà un bon début, c’est comme ça que ça commence tu sais. » Je ne peux m’empêcher de penser que je comprends Charlie, les conclusions de nos accidents sont différentes, mais les faits restent les mêmes, tous deux avons vu nos vies être complètement chamboulées sur la route, sans que l’on puisse changer les choses. « Puis si tu as besoin de parler, tu sais où me trouver, enfin … C’est vrai que j’y suis pas tout le temps, mais, ça reste un bon endroit pour me chercher. » Par pitié Tobias, arrêtes de parler, cette pensée que je suis en train de me crier à l’intérieur, alors que je me laisse aller à une gorgée de ce cortado, m’assurant le silence pendant que je suis en train de boire.

☽☽ Un : les démonstrations se plantent toujours. Et deux : La probabilité qu’elles se plantent augmente de façon exponentielle avec le nombre de personnes qui les regardent