you're here, but you don't know why ? You are original ! w/ Terrence #1

05 Novembre 2022
Nous y sommes, première pause depuis le grand prix d’Austin, il reste peut-être deux courses à courir pour officiellement terminé la saison, mais ce week-end, il est grand temps pour nous de célébrer l’obtention des deux titres, celui de pilote, mais également celui de constructeur, une saison incroyable, une saison s’approchant de la perfection. Le circuit de la ville de Klamath Falls est privatisé par mon équipe, pour un événement de célébration, dans une semaine, on se trouvera sur la piste du Brésil, à Sao Paulo, pour ce soir, l’heure est à la fête. Un sourire ne peut se détacher de mon visage, je suis un homme heureux, j’ai passé l’ensemble de ma vie, depuis ma plus tendre enfance, à me battre pour la formule un, pour atteindre cette objectif, pour remporter des victoires, pour gagner des titres, en ce mois de novembre, je suis en train de fêter mon second championnat. Je ne suis pas dans ce sport pour faire tomber les records, à chaque fois que je monte dans le baquet de ma voiture, c’est uniquement et simplement avec l’envie et la rage de vaincre. Je me retrouve avec un verre dans la main, celui-ci n’est pas mon premier de la soirée, si je ne suis pas dans un état d’ivresse intense, je peux déjà ressentir les premiers effets de la boisson, avec une vision se déplaçant à retardement. Je ne suis pas venu pour soigner mon image médiatique, parce que c’est quelque chose que je ne fais jamais, je suis ici pour célébrer, hors de question de me à carreau, de tourner à l’eau au cours des heures à venir, je ne l’ai pas fait l’année dernière pour mon premier titre, je ne vais pas le faire ce soir. Je ne me suis pas attendu à voir autant de monde dans cette salle du circuit de l’Oregon, il n’y a pas que les membres de Red Bull qui se trouvent ici, à n’en pas douter, nos partenaires sont de la partie, des invités exceptionnels pour un évènement exceptionnel. Seulement, je suis Deagan Spjiker et grand nombre de personnes se trouvant autour de moi, je ne sais absolument pas qui est-ce qu’ils sont. « Oh … » Un mot qui franchit dans un murmure la barrière de mes lèvres, dès l’instant de l’impact, je ne comprend pas réellement ce qui est en train de se produire, une chose est sûr, quelqu’un ou quelque chose vient d’entrer en contact avec moi. Ce tee-shirt que je porte sur moi est en train de subir les effets de cette collision, un haut à l'effigie du thème de notre soirée. « Je crois que j’vais devoir me resservir un verre. » Je n’ai pas la moindre colère dans le timbre de ma voix, bien au contraire, je suis ici pour m’amuser, pour apprécier, pour profiter et je ne peux m’empêcher de relever le vide qui se trouve dans mon verre en un claquement de doigt. « T’as pas de verre ? Tu peux pas venir ici et pas avoir de verre, viens avec moi ! » L’empathie n’est pas ce qui me résume le plus, ce n’est pas non plus quelque chose que j’ai au fond de moi, mon premier réflexe n’est pas celui de m’assurer que l’homme que je viens de percuter aille bien, ce n’est pas de me rendre compte qu’entre ses mains il tient un appareil photo, qui est peut-être passé entre les gouttes de l’alcool, en revanche, l’absence de verre entre ses doigts me saute au visage, toutes les personnes ici sont présentes pour fêter l’évènement, ce qui ne semble pas le cas de cet homme que je ne connais pas du tout.

« Eh ! » Je suis bien loin d’un état que l’on peut appeler ébriété, je ne suis pas ivre au point de ne plus savoir ce que je suis en train de faire, suffisamment alcoolisé pour ne plus avoir le moindre filtre. Ma main se trouve sur l’épaule de cet homme que je ne connais absolument pas, entraînant avec moi celui qui est en train de protéger, autant que possible, son appareil photo, qui a déjà failli subir les frais de mon inattention, de la boisson déjà présente dans mon sang. Un chemin est en train de se frayer, pour nous permettre de rejoindre le bar, exceptionnellement monté pour l’évènement, en même temps, impossible de fêter correctement deux titres de champion du monde, sans la présence d’alcool. Autour de moi, se trouve de bien nombreuses personnes travaillant pour la même écurie que la mienne, il y a bien des visages qui me sont familier, puis il y a les parfaits inconnus, présent grâce au partenariat entre de grandes marques du monde entier et l’équipe pour laquelle je pilote, cet homme, sur qui ma main se trouve sur son épaule, est l’un de ces parfaits inconnus. « Je suppose que je vais devoir t'accompagner alors, pour au moins rendre honneur à ma chemise trempée... » Un rire est en train de s’échapper de mes lèvres, alors que c’est l’alcool qui est l’auteur des mes réactions, de mon amusement, de mes pas qui nous permettent d’arriver au bar de la soirée. « Ils t’ont pas fourni de tee-shirt ? On devrait pouvoir t’en trouver un ! » Ce même haut que je porte sur mes épaules, ce haut qui, à l’image de la chemise de ce photographe, est un dommage collatéral de notre collision. Je ne suis pas l’homme le plus réputé pour être capable de faire preuve d’empathie, il ne faut pas s’attendre à ce que je puisse réellement comprendre cette histoire de chemise, à y faire un lien avec un quelconque prix, beaucoup trop alcoolisé pour cela, beaucoup trop dans l’esprit de la fête pour y réfléchir. « Ah tiens ! Gouttes ce champagne, c’est un régal pour les babines ! » Je ne suis plus en état de réellement faire attention à mes gestes, à mes propos, alors que le contact de ma main avec son épaule est rompu, alors que je suis en train de lui tendre un verre, une coupe d’une boisson où les bulles ne manquent pas. « J’t’ai jamais vu dans les garages, t’es un nouveau ? » Six années que je suis au sein de la famille Red Bull, tout autant de temps que je travaille avec ses hommes et ses femmes, je connais chacun d’entre eux, sauf lui. A l’instant présent, l’option qu’il soit du côté des sponsors ne m'effleure pas l’esprit, sans doute dans quelques secondes, une fois qu’il aura répondu à ma question, alors que je suis en train de le conclure, en m’accorder une longue gorgée, vidant de moitié mon verre.

« J'en ai déjà pris une flûte mais il est tellement bon que j'en veux bien une seconde, allez ! » Il m’est impossible de garder ce rire, qui est en train de franchir la barrière de mes lèvres, pour moi, la faute aux nombreuses bulles que j’ai déjà eu l’occasion d'ingurgiter. « C’est ça que je veux entendre ! On est là pour apprécier les bonnes choses ! » C’est d’un timbre de voix enjoué que je suis en train de lui répondre, alors que nous sommes devant le bar, présent pour l'événement de cette soirée. Cet homme est un parfait inconnu, quand bien même mes agissements puissent laisser penser le contraire, à tel point que je ne suis pas capable de savoir de quel partenaire il provient ou s’il est un petit nouveau fraîchement arrivé au sein de l’usine, pour la saison prochaine. « Nouveau, non, je crois que je suis déjà allé à une ou deux soirées ici. Je fais partie de FINNLuxury, plus ou moins. » Le nom de cette entreprise n’est pas nouveau pour moi, ce n’est pas la première fois que j’ai l’occasion de l’entendre, un homme d’entreprise aux multiples hobbies, qui est venu investir dans le monde du sport automobile par passion, qui est présent sur la liste des sponsors de mon équipe. « Plus ou moins ? Tu bosses pour Finnegan ou pas ? » J’ai bien du mal à comprendre le réel lien entre cet homme et l’entreprise de bijouterie de luxe, une question qui vient de franchir la barrière de mes lèvres, mais que j’oublie bien rapidement, par la présence d’une coupe de champagne contre mes lèvres, pour une nouvelle gorgée dans cette soirée. « Je m'appelle Terrence Finnegan. Et toi ? Je suppose que tu fais partie de ceux qui ont quelque chose à fêter, vu ton état d'euphorie ? » Sans doute devrais-je porter mon attention sur son identité, qui est en train de répondre à ma précédente question, mais ma pensée est bloquée sur sa demande, qui suis-je ? Sa question ne peut pas être sérieuse, au point qu’un rire franc est en train de franchir la barrière de mes lèvres, rythmé par l’alcool présent dans mon organisme. « Deagan Spijker, le seul et l’unique ! L’un des titres de l’équipe est le mien ! T’as rien à voir avec la passion d’ton père toi, nah ? » Je n’ai pas la moindre preuve du lien entre les deux, une intuition que je ne contrôle pas, alors qu’il ne semble absolument rien y connaître au milieu du sport automobile. « Ca mérite peut-être d'ailleurs qu'on trinque, non ? » « Voilà ! Tu m’connais pas, mais tu sais comment m’parler ! » Un peu trop d’euphorie est en train de s’échapper de mes lèvres, alors que mon verre est en train de tinter contre le sien, que cette coupe salvatrice est en train de sceller une rencontre entre nous. « Comment ça s’fait qu’tu sois là à la place d’ton père ? » Non pas que je sois en demande de la présence du créateur de FinnLuxury, je n’en suis pas son plus grand fan, mais il est surprenant de ne pas le voir montrer le bout de son nez, surtout pour une telle occasion.

« Il est bloqué en Afrique du Sud pour le week-end, alors il m'envoie couvrir l'événement... Je suis photographe. » Ce n’est pas la surprise qui est en train de prendre place à travers les traits de mon visage, toute forme de filtre n’existant plus avec une telle présence d’alcool dans mon organisme, entre le père Finnegan et moi, ça n’a jamais été le grand amour, une collaboration devant les médias, tout au plus. Cependant, son fils se trouve à côté de moi, son fils est en train de trinquer au champagne les titres que l’équipe est venue obtenir cette saison et c’est une toute autre impression qu’il parvient à dégager ou alors est-ce l’effet merveilleux de l’alcool qui est en train de me donner ce ressenti. « Il se dit sûrement que ça peut aider ma carrière... Moi je me contente de prendre ça comme une manière de m'entraîner à couvrir autre chose que des mariages ! » Je suis en train de rompre le contact de la coupe avec mes lèvres, alors que je viens tout juste d’avaler une longue gorgée de ce merveilleux champagne que je n’ai pas fini de déguster. « Que des mariages ? Il y a tellement plus intéressant à faire, il était grand temps qu’il t’offre une occasion pareil ! C’est pas ton monde, mais si tu tiens un peu du père Finngan, tu devrais te régaler avec ton appareil photo en bord de piste, négocie avec lui. » Je ne suis pas qu’un pilote de formule un, je n’ai pas eu l’occasion de piloter simplement des monoplaces, j’ai déjà eu la chance de gouter le bitume dans d’autre domaine automobile, pour mon plus grand plaisir et au vu des photos que j’ai vu passer, il apprendrait bien des choses. « Ca doit être un boulot fabuleux que tu fais, non ? » Un rire est en train de franchir la barrière de mes lèvres, un rire que je ne peux contrôler face à la question qui vient de parvenir à mes oreilles. « Le meilleur boulot au monde ! » Sans doute l’un des plus gros clichés au monde, mais que je pense de manière toute aussi grosse. « Et ces gars sont les meilleurs dans leurs domaines ! Sans eux, je n’aurais jamais eu la voiture parfaite entre les mains pour remporter ces courses. » Contrairement à certaine écurie du plateau, j’ai la chance d’être dans celle qui fait le moins d'erreurs possibles, principalement sur le plan stratégique. « J’ai consacré toute ma vie pour en arriver ici, ils font pareil toute l’année pour moi. » Il y a une part de prétention dans mes propos, je n’en ai pas conscience et en réalité, je m’en contre fou, c’est une part de réalité sur laquelle je suis en train de mettre des mots, sans la moindre honte.

« C'est une idée. » Sans doute est-ce le fait que cet univers soit le mien depuis pratiquement la totalité de ma vie, sans doute est-ce l’amour que je porte à ce sport pour lequel je suis prêt à faire n’importe quel sacrifice, mais je trouve dommage que Terrence se contente de photographier des mariages alors qu’il peut jouir de l’entreprise de son père pour étoffer sa gamme. Après tout, le père Finnegan a sa réputation dans les paddocks, mais sa passion pour le sport automobile est réelle, qu’on l’apprécie ou non, il n’aurait pas la moindre difficulté à trouver une place à son fils pour se faire un nom. « J'ai même pas à négocier avec lui, j'ai juste un coup de fil à passer si je veux faire partie des photographes sur le circuit. » A l’image de son père, ce n’est pas la confiance qu’il manque du côté de Terrence Finnegan, une marque de fabrique que j’apprécie beaucoup, celle qui est présente au fond de moi, celle qui fait la magie et la légende de Deagan Spijker. « Je sais pas encore ce qui est prévu ici à Klamath, mais peut-être que pour un événement sur piste ce sera toi le photographe, ça serait cool ! Mais va falloir être à la hauteur et suivre le rythme, je ne freinerais pas pour toi. » L’amuse est de mise sur mon visage, à travers le timbre de ma voix alcoolisée, comme de ce sourire qui est en train d’étirer mes lèvres. Je ne suis pas réputé pour être un pilote tendre, faire des cadeaux à mes concurrents ce n’est pas dans mes habitudes, ce n’est pas de cette manière que mon père est venu forger le champion que je suis aujourd’hui. « Il doit en falloir du talent pour arriver là où tu en es… Quand est la prochaine course, alors ? Que je puisse m'organiser afin de pouvoir la couvrir. » Je ne connais pas énormément cet homme, mais son audace et sa détermination est bien plus appréciable que celle de son paternel, finalement, c’est peut-être une famille qui n’est pas complètement condamnée. « Le talent à lui seul ne suffit pas, c’est du travail encore et encore. Ça fait vingt ans que ma vie tourne autour du sport automobile, ça l’acharnement j’en serais pas là aujourd’hui. » Un esprit combatif qui me vient de mon père, cet homme que l’on peut voir comme étant dur de l’extérieur, mais qui me pousse en permanence vers un meilleur pilote, dans une meilleure version de moi-même, pas toujours de la bonne manière, mais je lui dois tellement. « Dans quelques jours on part tous au Brésil, pour le week-end prochain, cette piste est cool. » Un circuit agréable pour le pilotage, qui malgré un circuit étroit, ne manque pas de spectacle, années après années, souvent avec une pluie qui ne manque pas de s’y inviter, l’un de mes plus grands coups d’éclat il y a quelques années. « Si tu viens, tu feras une visite dans le garage du team, tu verras les coulisses de l’intérieur. » Une demande qui est en train de franchir la barrière de mes lèvres, une proposition que l’on ne m’entendra jamais faire au père Finnegan, peu importe le temps qu’il restera sur les grilles de départ en tant que sponsor.

« Vingt ans ? » Cette surprise n’est pas nouvelle pour moi, seuls ceux qui se trouvent dans le monde du sport professionnel savent à quel point cela démarre depuis le plus jeune âge, pour les autres cela semble impossible, impensable. « Mais t’as même pas l’air d’avoir dépassé la trentaine encore ! C’est ce qu’on appelle la passion au sens le plus pur du terme… » Bien aidé par l’alcool présent dans mon organisme, je ne peux contrôler ce rire qui est en train de se faire entendre par toute personne nous entourant. « Parce que j’les ai pas ! J’suis né pour piloter, j’l’ai toujours su ! C’est ma vie ! » C’est avec beaucoup d’ivresse, mais tout autant de fierté que je suis en train de répondre à Terrence, que je commence tout doucement à voir en double en face de moi, l’effet recherché d’une soirée festive pour un sacre bien mérité par toute une équipe.

« Venir ? Au Brésil ? » Aucune réponse n’est en train de franchir la barrière de mes lèvres, en réalité je suis bien trop occupé à boire d’une traite ma coupe de champagne pour avoir le temps de prendre la parole. « Je ne serais pas contre visiter, mais ça fait loin pour visiter des coulisses ! On pourra peut-être plutôt commencer par celui de Klamath, au prochain événement. » Impossible pour moi de contenir ce nouveau rire, cet amusement que je suis en train d’exprimer, alors que ma main est en train de se poser sur l’épaule du fils Finnegan. « Pas d’problème ! Va y’en avoir beaucoup c’t’hiver ! » La transition d’une saison à une autre, celle de la trêve hivernale qui permet aux pilotes d’avoir du temps pour eux, d’apprécier les fêtes, de se remettre en forme pour une toute nouvelle saison. « En tout cas, je te remercie pour ta gentillesse. Je ne pensais pas qu’un sportif d’un tel niveau puisse être aussi accessible ! » Haussement de sourcil que je ne peux contrôler, peu habitué à entendre ce genre de propos à mon égard, ce n’est pas réellement ainsi que l’on me qualifie en temps normal. « Le cris pas trop fort. Tout l’monde n’est pas d’accord avec ça. Oh ! … » Mon attention est prise ailleurs, par ce serveur circulant autour de nous, pour faire l’échange de mon verre vide, pour une nouvelle remplie de champagne. « Ta jamais entendu ton père s’emporter contre un pilote ? » Rien de nouveau sous le soleil de la formule un, entre le père Finnegan et moi, le contact ne passe pas et je sais que cela est valable des deux côtés.

« Beaucoup d'événements sont prévus cet hiver, alors ? » Une conversation qui est en train de tourner autour du sport automobile, afin de permettre à Terrence de s’offrir une session sur un circuit, non pas au volant d’une voiture, mais aux commandes de son appareil photo pour des images capturées dans le temps. « Je pense qu’en dehors de Noel et le jour de l’an, tous les week-end vont être remplis. J’ai plusieurs séances de roulage avec des GT. » Voiture de tourisme que je prends toujours du plaisir à conduire entre deux saisons, un partenariat entre une marque et mon nom, un duo qui fait des étincelles, un duo qui fonctionne, pour combler le pilote que je suis, qui aime porter une combinaison, un casque et appuyer sur la pédale de frein le plus tard possible.

« Ah bon ? » La surprise est de mise dans la voix de Terrence, une surprise que je ne suis plus en mesure de remarquer, bien trop marquée par les effets secondaires d’un alcool présent dans mes veines. « Jamais, non... Je ne vois pas beaucoup mon père, et moins j'en sais sur lui, mieux je me porte, je crois ! » « Tu peux pas prendre meilleure décision. Il peut pas me voir et je lui rends bien. » Une situation qui à l’heure actuelle est en train de m’amuser, de faire naître un sourire sur mon visage, accompagné d’un rire. Un franc parler que j’ai dans ma vie de tous les jours, mais qui se décuple encore plus lorsque je me trouve alcoolisée, comme ce soir. « Je vais aller fumer, si tu veux m'accompagner pour prendre l'air et être un peu plus au calme. » « Aller, on y va ! » Ma main trouve contact sur l’épaule de mon acolyte du moment, alors que je suis en train de me frayer un chemin avec lui, en direction de l’extérieur, pour un froid automnale que je ne suis même plus capable de ressentir. « Alors Terrence, tu as quelqu’un dans ta vie ? » En soit, c’est bien une information qui en temps normale ne m’intéresse pas, mais l’occasion est de mise de faire connaissance avec le fils Finnegan, sans avoir de certitude de me souvenir de tout le lendemain.

« Je vais sûrement passer pour un con mais... Qu'est-ce que sont les "GT" ? » Une question qui est en train de parvenir à mes oreilles, qui avec l’alcool présent dans mon sang arrive à me décrocher un rire que je ne peux contenir. Amusé par cette situation dans une soirée festive, cette conversation que j’aurais pu avoir avec n’importe quelle personne présente ici, mais que je suis en train d’avoir avec celui qui semble le plus éloigné du monde automobile. « Les voitures de tourisme, des courses d'endurance. C’sont les plus grandes sportives des constructeurs. On a monté une équipe pour les jeunes talents et quand ils roulent à Kalfath j’me fais des tours d’piste. » Explication la plus rapide que je suis en mesure de trouver, alors que mon cerveau est embrouillé, que mes veines contiennent bien plus d’alcool que de sang et que les mots ne sortent pas avec la meilleure prononciation.

« Serais-tu mon frère caché ? » Le père Finnegan ne manque pas d’assurance, de jouer de son image, de sa prestance, mais force est de constater que derrière les apparences, se cache une famille conflictuelle. « Ca nous fait un sacré point commun ! » « C’est gentil, mais jamais j’le veux c’mme père. » Le mien n’est pas celui de l’année, tout n’est pas toujours tout rose entre nous, mais pour rien au monde je changerais Franj Spijker à Finnegan. « J’comprends mieux pourquoi on l’voit jamais av’c sa famille. » Tant de mystère autour de cet homme qui sont en train de s'éclaircir ce soir, avec de très forte chance que le lendemain au réveil, je sois venu les oublier, la faute à une très forte dose d’alcool dans mon organisme.

« Hum... Je ne sais pas trop. Y'a quelqu'un, mais c'est compliqué. » Une information qui est en train de parvenir à mes oreilles, alors que j’ai besoin de longues secondes pour réaliser cette proposition silencieuse qu’il est en train de me faire. Ce paquet de cigarette en ma direction, que je suis en train de refuser par un geste de la main qui de l’extérieur doit probablement ressembler à rien. « Compliqué ? » Un mot qui est en train de franchir la barrière de mes lèvres, alors que mon dos entre au contact du mur qui se trouve tout juste derrière moi, une aide non négligeable pour rester debout avec plus de facilité. « C’quoi compliqué ? » C’est la curiosité qui est en train de prendre le dessus sur cette conversation, alors que mes iris sont en train de se tourner en direction de mon acolyte du moment, avec un décalage pour l’image qui arrive avec quelques secondes de retard. « Et toi, alors ? » Emporté et mené par l’alcool présent dans mon sang, les traits de mon visage sont en train de se masquer, ayant besoin de ce temps précieux pour me souvenir du sujet présent entre nous, pour assembler correctement la question qui vient de m’être posée. « Personne. J’vis la vie que j’veux. Puis j’suis rarement au même endroit, j’peux rendre d’compte à personne. » La vie d’un pilote est particulière, souvent aux quatre coins du monde, j’ai déjà essayé une relation, mais cela ne peut pas marcher, pas avec mes objectifs, pas avec une personne présente dans mon entourage, dans mon équipe.