let's sit down for a second and talk about it w/ Nicky #1

29 septembre 2022
En règle générale, c’est au bowling que je me trouve le jeudi soir, en présence de ce groupe d'amis, pour ces heures de sourire, de plaisanterie, de rigolade et pour une certaine Eden, de mauvaise foi, face au strike que j’ai pu faire. C’est généralement avec eux que j’aborde le tout dernier soir avant le week-end, mais aujourd’hui, tout est différent, Véronicka n’est pas présente sur les planning du Hanscam's Bowling Center, Véronicka est ma partenaire du moment, c’est en sa compagnie que je me retrouve, dans cette maison que je connais pratiquement par coeur, tout du moins, on se trouve dans son logement, mais c’est dans la salle de bain que je me trouve, la faute aux deux bières que j’ai déjà tombé. Comme un instant de pause, dans cet instant entre cousin et cousine, je me retrouve à passer mes mains sous l’eau tiède, mes doigts se frottant entre eux, provoquant la mousse qui est bien rapidement visible, afin de me laver les mains. Mes iris sont en train de flirter avec la pièce dans laquelle je me trouve, à la recherche d’une serviette pour m’essuyer, alors que mes doigts sont en train de se secouer pour évacuer un maximum d’eau. En voilà une ! Un geste sans doute un peu brusque, une poignée de main qui me permet de retirer l’objet tant convoité de son emplacement, mais de faire tomber par la même occasion un ustensile de l’un de mes deux cousines. « Merde … » Un battement de coeur manqué à travers mon torse, avant que mon regard se pose sur le résultat de mon action, la chance est de mon côté, rien n’est cassé, l’espoir est présent de masquer les traces de cette maladresse, de quitter la salle de bain, comme si de rien était. Mes doigts sont en train d’entourer ce rouge à lèvre qui orne le sol, mes genoux sont pliés pour me permettre d’être accroupis, mes jambes sont prêtes à se contracter pour que je me redresse, mais mon regard vient se poser sur cette poubelle, transparente. « Mais non … » Un murmure qui parvient à franchir la barrière de mes lèvres, pour une surprise que je ne peux masquer à travers les traits de mon visage, la bouche ouverte, sans que je ne m’en rende compte, alors que l’objet de mon trouble se trouve entre mes doigts.

Je ne sais pas comment est-ce que je suis censé réagir face à ce que je viens de découvrir, jamais cette information aurait dû se retrouver entre mes mains de cette manière, je vais désormais devoir composer avec. Mes iris ont l’occasion de se poser sur ma cousine, sur cette chevelure blonde qui est la sienne, alors qu’elle se trouve toujours assise sur le canapé, qu’elle me tourne le dos pour le moment. Il y a tant de questions qui sont en train de me passer par la tête, mon coeur est indécis, il me le fait ressentir, en cognant plus que de raison contre mon torse. Je ne sais pas ce que je dois faire, agir comme si de rien était ? C’est un option recevable, puis après tout, qui me garantie que cela soit en lien avec celle que j’ai toujours vu comme une sœur ? « Je me reprend une bière, t’es sûr que tu n’en veux pas ? » Un pack de bière qui fait toujours acte de sa présence sur la table, un pack sur lequel je suis en train de poser ma main pour me permettre de me munir d’une première bière, à la recherche d’une réponse de ma cousine, d’une première preuve que je ne me trompe pas de personne. Véronicka n’a que rarement refusé de me suivre lors de ces soirées entre cousin et cousine, ce soir elle ne boit pas d’alcool, je n’ai que très peu de chance de me tromper, encore moins face à ce nouveau refus qu’elle vient m’apporter. « Tu sais que tu peux tout me dire Nicky … » Une première remarque que je suis en train de prononcer, alors que la capsule de ma bière est retirée avec l’aide de ma main, que mes pas sont en train de me diriger sur ce pouf qui se trouve en face de la table basse, mais également du canapé où se trouve ma cousine. « Je suis au courant, je viens de tomber dessus … » Une affirmation que je suis en train de lui donner, à l’instant où mes fesses me permettent d’être assis de nouveau, pour un regard qui monte en direction de ma cousine. Il y a quelque chose chez elle qui ne va pas ce soir, ce quelque chose qu’elle n’a pas souhaité en parler, une demande que j’ai accepté en arrivant, mais que je remets sur le tapis, cette fois-ci je sais.

« Je … je ne vois pas de quoi tu parles… Au courant de quoi au juste ? » Je ne peux détourner mon regard de ma cousine, qui se trouve en face moi, avec effet immédiat je peux entendre une voix fébrile parvenir à mes oreilles, une possibilité sur deux, pour que je sois en train de me tromper de soeur Millstone, mais beaucoup trop d’éléments me poussent à croire que ce test de grossesse est bel et bien celui de la cousine qui est en train de me faire face. Sa mâchoire qui est en train de se crisper ne fait que renforcer l’amère impression que l’annonce de cette grossesse n’est pas quelque chose qu’elle a souhaité, quelque chose qu’elle a voulu, ni même quelque chose soit de prêt ou de loin, le signe d’une bonne nouvelle. « Nicky … » Un léger mouvement de la tête pour venir accentuer ce surnom que je suis venu prononcer sans en dire plus, sans doute est-il possible de lire le fond de ma pensée à travers ses iris qui sont pointés en direction de ma cousine. « Je suis enceinte Jay, et je ne sais absolument pas quoi faire … » Cette bière est au contact de mes lèvres, un simple geste de la main serait suffisant pour me permettre d’apprécier la douce saveur gazeuse de cet alcool, mais au lieu de cela, la bière trouve contact avec la table basse, libérant mes deux mains, pour me permettre de me relever et venir prendre place aux côtés de ma cousine. « Wow … » Je ne sais pas exactement ce que je suis censé dire à Véronicka, ni même comment est-ce que je suis censé réagir face à une telle nouvelle. Un enfant est à venir dans la famille Millstone, le premier d’une toute nouvelle génération et à en voir les réactions de ma cousine, ces larmes qui deviennent de plus en plus présentes dans ses yeux, ce n’est pas la nouvelle qu’elle a souhaité découvrir. « Est-ce que … » J’ai l’envie d’être présent pour elle, hors de question de la lâcher maintenant qu’elle a besoin de moi, mais je ne sais pas comment m’y prendre. « Tu … Le prends pas mal surtout, mais … Tu sais qui est le père ? » Véronicka n’est pas le genre de femme à s’offrir des petits plaisirs d’une nuit, à passer d’homme en homme, sans se poser la moindre question, mais il y a quelques semaines en arrière, sa vie était encore associée à celle du patron du bowling de la ville, aujourd’hui, à celle d’un nerd en puissance qui semble apaiser les souffrances d’un amour impossible. C’est à une question délicate que je suis en train de me frotter, une question sans doute beaucoup trop dangereuse, mais c’est un risque que je suis en train de prendre, c’est un peu décontenancé que je suis en train de parler, être là pour ma cousine, c’est une certitude, mais je ne suis pas le plus apte en terme de grossesse.

« Je n'ai pas encore de certitude, mais tout laisse à penser que c'est Ilias le père … » C’est une réponse, qui n’est pas celle que j’ai envie d’entendre, on ne va pas se mentir, j’ai conscience que Véronicka est réellement tombée amoureuse de son patron, mais je ne peux pas oublier toute la souffrance qu’il lui a causé, que j’ai l’envie que le père de cet enfant, soit Tobias, ce mec un peu à côté de la plaque, qui ne vit que pour un monde virtuel, mais qui se plie en quatre pour le bonheur de ma cousine. « Mais, je serai fixée mardi, j'ai rendez-vous chez la gynécologue. » Un espoir est donc encore possible, même si au fond de moi, je n’ai pas envie de me faire de faux espoirs, que je vais devoir accepter le rôle du propriétaire du bowling à dans cette histoire qui est en train de chambouler la vie de Véronicka. « T’as ton rendez-vous à quelle heure ? Je viendrais avec toi. » Ce n’est pas une proposition que je suis en train de faire à ma cousine, hors de question qu’elle puisse se rendre seule chez le gyneco, hors de question qu’elle traverse une telle épreuve, sans quelqu’un pour la soutenir, que cela soit Ilias ou Tobias, l’auteur de cet enfant qu’elle attend.

« Pourquoi est-ce qu'il faut que ça m'arrive à moi ? Peu importe qui est le père, ça craint… Ilias m'a larguée comme on jette un fruit pourri sans aucune explication et Tobias … » Voir ma cousine dans un tel état me brise le coeur, répand en moi l’envie de rejoindre le bowling, de serrer les poings et de m’en prendre à son ex, de lui faire comprendre tout le mal qu’il parvient à causer autour de lui, pendant qu’il peut continuer de vivre sa vie, sans payer l’addition. Une colère que je sens monter en moi, que je sens naviguer dans mes veines et que je tente de noyer par cette bière qui est à mes lèvres, par cette longue gorgée que je suis en train d’avaler, avec l’espoir d’étouffer toute ma rancoeur et mon envie de vengeance. « Ça ne fait même pas un mois que nous sommes ensemble …. Je ne sais pas quoi faire Jay… » Je peux sentir le visage de ma cousine prendre place sur mon épaule, je ne peux résister à passer mon bras dans son dos pour la maintenir contre moi, pour lui apporter le soutien dont elle a besoin dans une telle situation, situation qui m’échappe, je ne peux le nier. « Tu vas prendre une profonde inspiration pour commencer et boire un peu de ta limonade … » Une boisson que je suis en train de prendre entre mes doigts, que je suis en train d’approcher de ma cousine, pour lui permettre de s’en munir, dès qu’elle en ressentira le besoin. « Je sais pas vraiment ce que tu dois faire, mais une chose est sûr, quoi qu’il se passe, il va falloir que tu en parles à Tobias, vous êtes ensembles et tu peux pas le lui cacher, de toute façon il finira forcément par s’en rendre compte. » Ce n’est pas sans raison que je concentre la conversation sur l’homme qui partage désormais la vie de ma cousine, un geek en puissance dont elle semble être attachée, qui semble vouloir tout faire pour son bonheur, de ce qu’elle a pu me raconter, un homme qui mérite nettement plus notre temps d’attention, que son connard d’ex petit ami. « Puis regarde, il a accepté de te laisser du temps, il se plie en quatre le mec pour toi, tu vas voir, que même s’il n’est pas le père, il va te soutenir. » Parce que oui, je ne peux m’empêcher de garder cet espoir qu’il soit le père de cet enfant, premièrement parce qu’Ilias n’aura pas son mot à dire dans toute cette histoire et il va voir son ex continuer sa vie, la construire avec quelqu’un d’autre que lui et réaliser qu’elle n’a pas besoin de lui.

« Je sais que je ne peux pas le cacher mais … » La situation dans laquelle se trouve ma cousine n’est pas la plus simple au monde, enceinte de son ex petit ami, avec le cruel dilemme de savoir si elle doit en parler ou non, à son nouveau copain, une chose est sûr, je n’aimerais pas être à sa place, pourtant, cela ne m’empêche pas de rester à ses côtés, de lui apporter mon soutien, comme elle l’a toujours fait avec moi. « On parle d’un bébé Jay, on ne parle pas d’un date qui tarde un peu ou de sexto qui n’aboutissent finalement à rien. » Mes iris sont en train de se poser sur Véronicka, face à l’évocation des sextos qu’elle pu ou non, échanger par le passé avec Tobias. « Oh euh … Oublie ça … c’est juste que … Il à beau être le garçon le plus patient du monde, je ne suis pas sûre qu’il réagisse très bien à mon annonce de grossesse … » A travers le timbre de sa voix, je peux toujours entendre cette profonde tristesse et cette détresse qu’elle est en train de ressentir, mais je ne peux passer à côté de ce léger malaise qu’elle ressent, pour un sourire qui est en train d’étirer mes lèvres, quelque peu amusé par la situation. « J’ai une question pour toi, tu penses vraiment que ce Tobias n'attend que des sexto et du cul avec toi ? » Une question que je ne peux garder pour moi, alors que l’image de son copain nerd qu’elle ne cesse de me décrire, ne ressemble en rien au genre d’homme capable de fuir devant l’annonce d’une grossesse imprévue ou d’homme qui ne réfléchisse qu’avec l’attirail présent entre les jambes, souvent à mon image, cela dit. « En même temps ce serait mieux pour lui qu’il me fuit … depuis que je suis rentrée dans sa vie je ne cesse de ramener les problèmes avec moi. Franchement il ferait mieux de se trouver une fille normale et de vivre heureux loin de l’ouragan Millstone. » Ma cousine est toujours contre moi, mon bras ne rompt pas le contact avec elle, alors que je ne peux passer à côté de cet état de panique dans lequel elle se trouve. « Attends, tu appelles ça des problèmes ? » Une question que je ne peux m’empêcher de prononcer, sans prendre le temps de réfléchir. « On sait tous les deux ce que c’est réellement des problèmes et on sait aussi qu’échanger des sextos avec lui ou le faire attendre n’a rien d’un problème. » Sans doute un air de famille du côté des Mayers, qui est capable de faire naître en nous une once d’exagération que l’on n’est pas en mesure de contrôler, du moins, pas tout le temps. « C’est vrai, que tu sois enceinte c’est un vrai problème, mais vu tout ce qu’il est prêt à faire pour toi, c’est pas cet enfant qui va le freiner. Le mec a attendu je sais pas combien de moi pour toi, Nicky ! » Un surnom qui est en train de franchir la barrière de mes lèvres, alors qu’une légère pression de mes doigts contre son bras est en train de se faire ressentir.