Bienvenue sur wicked little town, forum city simple et sans prétentions qui se déroule dans la petite mais mouvementée ville de Klamath Falls (Oregon, USA). Lieu de détente où vous verrez s'affronter les différentes classes sociales, venez interpréter des personnages issus de tous horizons. Pour citer une célèbre marque : venez comme vous êtes ! Mais attention, Scandale n’est jamais bien loin pour dévoiler les secrets que vous cachez.
Je me le répétais sans cesse dans ma petite tête; c’est pour son bien.
Quand tu as tout essayé pour lui faire comprendre le bon sens. Qu’il ne peut pas continuer de jouer le bad boy comme il fait et croire qu’il pourra survivre avec cette maudite attitude.
Ça marche que dans les vidéoclips de hip hop ou R&B. La réalité dans les rues est tout autre. Petit et naïf comme il est, il va finir par recevoir plus qu’un coup de pied aux fesses et j’arriverais trop tard pour qu’il s’en sorte.
Quitte ou double. J’abandonnais le projet ou je suis donnais une sale raclée en lui montrant son futur en direct d’une cage. Une belle cage avec un autre homme qui sera très enchanté de le rencontrer.
Il ne pourra plus se fier sur moi. Je crois que c’est ça qui me fait plus chier; c’est qu’il s’attend toujours à s’en sortir. D’avoir de l’aide pour filer en douce. Ce gamin joue avec ma sensibilité et il parvient à me faire plier et c’est MOI qui se fout dans la merde.
Pour son bien et le mien, on était rendu là. Au pied du mur. Devant un ancien partenaire de cellule, légèrement plus vieux que Vinnie, mais assez proche pour le secouer un brin.
« Obéissant, le gamin…C'est parfait, ça...» disait-il en faisant un clin d’oeil à Vinnie.
Un couteau à double tranchant. Adam jouait bien son rôle de prisonnier effrayant, mais je n’oubliais pas pourquoi il était ici. Je le laissais agir, mais je le surveillais, espérant qu’il n’aura pas de saute d’humeur.
Celui-ci s’écrasa dans sa chaise. Le bruit des chaînes sur la table attirait l’attention des deux policiers dans la salle.
Adam perdait de son sourire un moment.
« La drogue…La foutue drogue, mon beau. J’en ai trop snifé et pas d’argent pour payer…J’avais les collecteurs au cul. J’ai mangé des coups solides par des gars que je croyais mes amis. Quand c’est une question d’argent, tu te retrouves tout seul. Ceux qui te donnes de la poudre se transforment en monstres pour venir chercher leur fric. J’étais pas le seul à avoir ce problème. Alors, on s’est dit qu’ensemble, on pourrait s’en prendre à une banque et réglé nos problèmes…Brillant comme ça, mais…quand tu es sur place a pointé ton arme sur une quelqu’un, c’est moins évident… »
Dans sa tête complètement, revoyant la scène probablement fixant le vide. Ensuite, un grand rire.
« (Rire) Ce con de gardien qui voulait jouer les héros…Ça tout foutu en l’air…J’ai tiré pour le faire taire, mais il y avait une putain de femme trop près de lui. Et oui, pas de chance…Elle est tombé d’un coup…J’avais du sang sur les mains, comme on dit. Parce que tu laisses des traces en tuant quelqu’un. On te rattrape que tu le veuilles ou non…Je peux me battre pour sortir plus tôt, mais j’ai pas de fric, pas personne pour m’aider à m’en sortir…Ouais, Wyatt est un des seuls qui vient me voir, mais même lui a du mal à en ramasser pour Ruby. C’est pas à lui que je peux demander ça. Ce serait mes proches qui pourrait le faire, mais ma famille veut rien savoir d’un criminel. Ça parait mal dans les dîner de Noël…Mais tu sais quoi, ils ont raison ! »
D’un geste brusque, il s’appuyait ces bras sur la table. J’ai eu le réflexe de tendre le bras devant Vinnie pour le protéger. Même les policiers ont fait quelques pas et hurler le nom d’Adam afin qu’il évite de faire une gaffe.
Non, il avait pas l’intention de s’en prendre physiquement à Vinnie. Il reste là, ne bougeant plus, à le fixer dans les yeux. Une expression de frayeur ayant réaliser la gaffe monumental qu'il avait fait. Partager son histoire pour éviter qu'un autre en fasse autant.
«….J’ai fais à ma tête, Vinnie chéri…Je ne les écoutais pas quand il me disait de faire attention. Je me croyais plus fort, plus intelligent qu’eux. Qu’il m’arriverait jamais rien. Que je me suis toujours tiré d’affaire. Ça prend juste une connerie de trop pour te retrouver ici, avec moi. J’en ai pour 20 ans. Je vais sortir d’ici et je vais avoir 46 ans, mon vieux…Je vais sortir d’ici tout seul. Pas copine, plus d’amis, plus de famille. On est loin du gangster des films. On est une merde aux yeux de tous et même de toi-même. Ça sera pas évident de te regarder dans la glace avec fierté. Personne est fier de ce que j’ai fais. Je te jure, Vinnie, tu ne veux pas ça. Je ferais tout pour revenir en arrière. Voir ma mère, mon père et mes soeurs pour leur dire que je les aimes. Que je vais les écouter, parce qu’ils veulent mon bien, que je réussisse ma vie. Tu crois que c’est comme ça que j’ai réussis, dis-moi ?!»
Silence d’Adam. Il se contentait de regarder Vinnie. Les yeux menaçants;
Je savais qu'en poursuivant sur cette voie, je finirai par avoir de gros problèmes, mais j'avais besoin de Wyatt pour ne pas l'oublier. Je menais ma vie décadente sans trop me soucier des éventuelles conséquences, pourtant je savais que je n'étais pas à l'abri d'une tuile. Mais impossible pour moi de me concentrer sur les risques, j'étais incapable d'être prudent. J'agissais sur le moment, sans trop réfléchir, et me laissai embarquer dans de nombreux vices. Cette fois c'était les jeux d'argent, d'autres fois c'était la drogue, ou le vol. Et quand je commettais mes petits larcins avec Angel, ça devenait même un jeu. On s'amusait aux dépends des gens, et on se rendait compte qu'on avait merdé quand c'était trop tard, une fois qu'on s'était attiré des ennuis... Quand on était tous les deux, notre quotient stupidité grimpait en flèche, et on faisait n'importe quoi. Honnêtement, je ne faisais pas attention aussi parce que je savais que mon cher Wywy était toujours là pour me sortir de la merde. Je savais qu'il m'engueulerait inévitablement, à chaque fois que je faisais appel à lui, mais je savais aussi qu'il règlerait mes problèmes à ma place, alors je l'appelais souvent... Mais cette fois, il avait décidé de me secouer, une bonne fois, et ça marchait. J'étais mal à l'aise face à ce prisonnier, et je flippais un peu de me retrouver à sa place. Le détenu se moqua de moi et je fronçai les sourcils, mais je restai muet. Il commença à me raconter son histoire, mais ce que j'entendais surtout, c'était le bruit de ses chaînes. Je m'imaginais si c'était moi à sa place, et si tous mes proches me tournaient le dos, dont Wyatt. J'avais peur de finir par le perdre à force de l'emmerder avec mes conneries. Un jour il en aurait assez, et il m'en voudrait suffisamment pour couper les ponts avec moi. C'était un de mes meilleurs amis, et j'avais peur de le perdre pour de bon. Je déglutis nerveusement en entendant les détails de la descente aux enfers d'Adam. Une femme avait perdu la vie par sa faute, et il se retrouvait coincé ici pour un bon bout de temps. Quand il évoqua Ruby et les efforts que Wyatt faisait pour la récupérer, je compatis. J'avais tendance à oublier que mon ami avait ses propres problèmes à régler. Pourtant, je tenais sincèrement à lui. Mais je l'exprimais de façon bien maladroite. Puis soudain, Adam s'avança brusquement vers moi en s'appuyant contre la table. Je sursautai, et Wyatt mis son bras devant moi pour me protéger. Les gardiens, sur le qui-vive, furent pris du même réflexe mais n'intervinrent pas en remarquant que le détenu ne s'apprêtait pas à faire un geste agressif. Je grognai en repoussant le bras de Wyatt, agacé qu'Adam ait réussi à me foutre la trouille. Il poursuivit son histoire, et je soupirai. Le message était passé, je voulais m'en aller. Puis il me menaça d'un regard et me demanda si je voulais réussir ma vie. Le problème ce n'était pas que je le veuille ou non, mais plutôt le fait que j'étais persuadé d'en être incapable. J'aurais pu dire que c'était de la faute de mes parents, qu'à force de me désapprouver et de me faire des reproches, j'avais fini par me convaincre que j'étais un bon à rien. Mais ça aurait été un peu facile d'utiliser ça comme excuse. La vérité, c'est que pour réussir, il fallait être un minimum sérieux et responsable. Et je trouvais ça tellement plus fun de ne pas l'être ! J'étais resté un adolescent dans ma tête, je ne voulais pas grandir, je ne voulais pas vivre avec des responsabilités d'adulte. Je n'étais pas prêt pour ça... - C'est une vraie question, ça ? me moquai-je à mon tour, pris d'une pulsion insolente. Est-ce qu'il attendait vraiment que je lui réponde ? Je fronçai les sourcils en regardant Wyatt pour lui faire comprendre que j'en avais assez. Cette conversation commençait à m'énerver.
On entendait ce rire à des kilomètres à la ronde. Adam profitait de cette visite pour régner la peur dans la grande salle. Je vous dirais que c’est autrement de l’autre côté des barreaux. Habituellement, il suivait derrière fermant sa gueule ne voulant rien brusquer.
Alors, dès qu’il en a l’occasion, il prend ses aises n’ayant pas les plus grands pour le mettre à sa place. Je n’étais pas contre cette attitude; si cela pouvait ébranler un peu Vinnie. Juste quelques secondes pour qu’une lumière s’active dans sa tête. Que son jugement se réveille enfin pour qu’il évite de faire d’autres conneries.
Car, il n’a plus l’âge du pardon ou de la 2e chance. Il est considéré adulte et il y a aucune pitié. Pas de marche arrière comme dans les jeux vidéos. C’est fait, c’est fait. Ta conséquence t’attends.
Il était effrayant Adam, mais je voyais aussi le jeune gamin derrière qui souhaitait aussi faire réfléchir Vinnie. Qu’il évite le pire et se retrouver avec lui, en prison.
« Tu crois que j’ai l’air de rigoler là ?! Que j’ai le temps de dire des conneries pour tes beaux yeux ?! Merde, Wyatt, c’est quoi cet enfant là ? »
« C’est justement ça, le problème, Adam. Dans sa tête, c’est encore un enfant invincible…et qu’il se croit incapable d’avancer, alors qu'il a tout le talent pour le faire. » disais-je en regardant Vinnie, fièrement en frottant sa nuque de ma main.
« Et bien, mon beau Vinnie, sors du bac à sable, parce que ta vie d’adulte à déjà commencé et tu es en train de la foutre en l’air comme ça. La seule personne que tu dois chier dessus pour ce qui t’arrives, c’est toi-même. C’est toi qui décides si tu veux avancer ou pas. Tu te fous toi-même des barrières en croyant que tu peux juste…voler, boire et faire la fête. Étant un ami de Wyatt, je sais, tout de suite, que tu dois avoir quelque chose de particulier et qui mérite de s’en soucier. Tu dois être écoeuré de te faire dire quoi faire, mais c’est justement parce que tu n’écoutes pas ces gens qui t’aiment que tu as encore la même chanson dans les oreilles. Pourquoi tu n’essaies pas de les écouter et voir ce que cela peut donner…Je suis sûr que tu ne tomberas pas ici si tu les écoutes. Faut pas que tu te retrouves ici. Je ne souhaite pas ça à personne Vinnie…Tu m’entends ? »
C’est drôle, mais son discours venait de me prendre aux tripes. Parce que je voyais bien qu’Adam a mis de côté son masque de sale garçon pour parler franchement à Vinnie. Il est redevenu le gamin nerveux et inquiet comme ces premiers jours en prison. Jamais il n’avait osé s’ouvrir de cette façon; comme s’il espérait sauver une âme. Une tête de linotte qui s’apprête à frapper un mur. Que si son discours, son honnêteté pouvait redonner confiance à quelqu’un, ça en a value la peine. J’étais très fier d’Adam de voir en Vinnie une personne qui en vaut la peine. Qui mérite qu’on y prête attention. L’expression de mon visage en disait long.
Au point de ne pas voir le policier s’approcher de la tête nous donnant le signale que la rencontre allait se terminer.
« T’as compris, Vinnie ? » disais Adam ne voulant qu’entendre une bonne réponse. Qu’il n’a pas baisser sa garde pour rien.
Excédé par cette conversation que je ne voulais pas avoir, je provoquai Adam. Mon inconfort palpable me poussait à me refermer comme une huître. Je ne voulais plus de sermons, plus de leçons de morale, j'avais compris. Du moins, pour le moment. Les deux hommes s'adressèrent l'un à l'autre, comme si je n'étais pas là, se montrant ouvertement condescendants à mon égard. Je fronçai les sourcils, agacé, et leur coupai la parole. - J'suis pas un enfant, putain... pestai-je en levant les yeux au ciel et en croisant les bras sur ma poitrine. Peut-être que c'était moi que j'essayais de convaincre, parce que rien que mon attitude me discréditait. Au fond, je n'avais pas grandi, et je refusais de me confronter à la vie d'adulte que j'aurais déjà dû mener. Parce que ça me foutait la trouille, parce que j'avais peur de m'ennuyer, et de m'enfermer dans une routine dont je ne pourrais plus sortir. Et puis, j'avais peur de l'échec. Entreprendre des choses, des projets, c'était prendre le risque de perdre. Et je n'étais pas assez solide pour encaisser ce genre de choses. Il m'était plus facile de ne rien faire du tout, plutôt que d'essayer et de me vautrer... Je ne réagis pas quand Wyatt frotta ma nuque affectueusement, encore plein d'espoir de me voir un jour exploiter ce talent dont il me croyait doté. J'en étais moins sûr que lui... Le problème était peut-être là, ma conviction de n'être qu'un bon à rien. Adam reprit son discours moralisateur, m'expliquant à nouveau que j'étais le seul responsable de mes erreurs et des conséquences qu'elles entrainaient. Ça aussi j'avais du mal à l'entendre, c'était tellement plus facile de crier à qui voulait l'entendre que rien n'était de ma faute. Et d'ensuite appeler Wyatt à l'aide pour qu'il répare mes conneries à ma place. Mais il avait raison au moins sur un point, on me resservait sans arrêt les mêmes sermons parce que je persistais à tracer la mauvaise voie. Et parce que j'avais autour de moi des gens qui m'aimaient et qui s'acharnaient à me faire entendre raison. Adam attendait une réaction de ma part, alors je hochai la tête d'un air entendu avant de baisser les yeux. Je n'avais rien de valable à dire pour contrer ses arguments, je n'étais pas assez idiot pour ne pas me rendre compte qu'il avait raison. Je jetai un coup d’œil furtif à Wyatt et pus percevoir dans ses yeux tout l'espoir qu'il misait sur moi. J'avais envie de le rendre fier, pas de le décevoir comme ça m'arrivait trop souvent... Je ne remarquai même pas le gardien qui nous faisait signe qu'il était temps de nous en aller. Adam s'adressa encore à moi pour m'assurer que j'avais bien entendu. Je hochai à nouveau la tête, l'air contrarié. - Oui, j'ai compris... soufflai-je à contrecœur. Je reposai les yeux sur Wyatt et l'observai d'un air désolé. Je lui étais reconnaissant de ne jamais m'avoir laissé tomber, et de continuer à croire en moi, suffisamment pour ne pas me tourner le dos et continuer à me tendre la main à chaque fois que j'en avais besoin.
« Alors, n’agit pas comme tel, coco ! Te moquer du danger et des conséquences de tes conneries comme si le monde t'appartient. Parce que tu peux te retrouver ici, crois-moi ! Seigneur, je t’aime tellement, Vinnie, et je tiens à être toujours là pour toi, mais, il se peut qu’un jour je n’arrive pas à te sauver les fesses. Qu'on s'en prenne à toi, voir même à tes amis, ta famille ou moi pour tes conneries. Tu as pensé à ça ?! » disais-je aussitôt qu’il avait osé couper la parole.
Je me couchais presque le torse sur la table pour m’approcher de son visage le regardais durement dans les yeux. Malgré la situation tout autour de nous, j’en avais assez de son attitude de rebelle à deux balles.
J’avais ce mauvais sentiment; qu’il s’en fichait royalement de tout cela, comme si j’avais organisé une mise en scène. Qu’Adam et les flics étaient des acteurs que j’avais engagé. Que rien de tout cela était sérieux. Qu’il pouvait passer comme ces publicités avant des vidéos. Il attendait juste le moment de pouvoir l’ignorer pour passer à autre chose.
Même ce oui ne semblait pas sincère. Je ne faisais que hocher de la tête, découragé de cet orgueil mal placé.
Qu’est-ce que je pouvais faire de plus, maintenant ? Rien…C’était ma dernière carte. Le point de non retour. Ma meilleure source que j’avais. J’ai été capable de franchir la hantise de cet endroit parce que j’aime un gamin qui était en train de foutre sa vie en l’air.
Après tout cela, s’il s’en moque…c’est qu’il faut que je passe à autre chose. Que même mon amour ne parvient pas à briser ce putain de comportement de gars au-dessus de tout. Ce qui reste, c’est qu’il tombe et se brise. Juste d’y penser me fendait le coeur, mais je ne pouvais plus m’acharner. Ma psy, elle-même ne cesse de me dire que j’en faisais trop pour les autres, pas assez pour moi. Elle avait, peut-être raison…
Mais quand ta vie est le bien des autres…comment faire autrement ?
J’ai eu le temps de remercier Adam. D’avoir été capable de s’ouvrir et parler franchement à Vinnie. La plupart ici, ont ce désir de vouloir raconter pour que quiconque évite cet endroit et perdre une bonne partie de sa vie.
Silence total tout le long du chemin du retour….
Du couloir au comptoir de service pour reprendre mes effets. Je signais les papiers de départ, mettant mon portefeuille et mes clés dans mes poches.
Un flic nous invitait à passer la porte et mettre un terme à cette visite.
Agacé par la condescendance - bien que justifiée - dont faisaient preuve Adam et Wyatt à mon égard, je leur avais coupé la parole, pour leur rappeler que je n'étais pas un enfant. Certes, j'agissais comme tel, mais j'assumais mal mon manque de maturité. J'étais irresponsable et je ne pensais pas aux conséquences de mes actes. Et ça mettait Wyatt hors de lui, parce qu'il savait très bien comment ça se terminerait pour moi si je persistais sur cette voie. Il était bien placé pour le savoir, étant lui-même passé par la case prison. Mon ami se mit à m'engueuler et je cherchai à fuir son regard. Mais il se pencha sur la table et me fixa dans les yeux de son air agacé. Je détestais quand il faisait ça, quand je sentais que je le poussais à bout et qu'il n'en pouvait plus de moi. C'est vrai que j'en avais assez d'être là, et de me prendre des remontrances à n'en plus finir. Ma capacité de concentration était limitée et, si j'étais venu ici à contrecœur mais plein de bonne volonté pour écouter ce qu'on avait à me dire, désormais je m'impatientais. Je voulais juste sortir d'ici. Mais je ne voulais pas que Wyatt pense que je n'avais pas entendu ce qu'il m'avait dit. Et je voulais sincèrement faire des efforts pour rester loin des emmerdes et ainsi, pour moins l'impliquer dans mes histoires. Je tentai de prouver ma bonne foi à Wyatt et à Adam, en répondant que j'avais compris. Mais mon ami ne semblait pas me croire, et j'en étais vexé. Alors que c'était de ma faute s'il n'avait pas confiance en moi. Enfin, la fin du supplice. Wyatt remercia Adam et, pour ma part, je lui adressai simplement un hochement de tête et un sourire timide. Je suivis Wyatt pour sortir, les mains dans les poches, mais j'étais angoissé parce qu'il ne me dit pas un mot. On récupéra nos affaires déposées avant la visite et un gardien nous ouvrit la porte pour nous laisser sortir. Wyatt marchait d'un pas agacé jusqu'à son véhicule, et je le suivais, moi aussi muet. J'aurais voulu lui dire que j'étais désolé, encore une fois, et que j'avais bien compris le message, mais j'étais sûr qu'il ne me croirait pas. Et je n'osais pas briser ce silence inconfortable. Il grimpa côté conducteur, et moi côté passager. Sa nervosité était palpable, il était à bout de nerfs, et je m'en voulais. - J'te jure que j'vais faire gaffe, Wywy. T'as pas à t'inquiéter, tentai-je de le rassurer, l'air peiné. Je le regardais, mais lui non. J'avais l'impression que j'étais sur le point de perdre un de mes meilleurs amis, mon plus vieil ami, et pour de bon. - Je t'embarquerai plus dans mes histoires, c'est promis. Je sais que t'as pas besoin de ça et qu'il faut que tu te concentres sur Ruby. Toujours le silence, j'étais gêné et stressé de ne plus l'entendre. Je me demandais même s'il n'allait pas jeter hors de sa camionnette tellement il était en colère. L'ambiance pesante me mettait mal à l'aise, alors le temps que Wyatt se calme les nerfs, je jetai un coup d’œil sur les sièges arrière. - Il est où mon téléphone ? Celui que Wyatt avait jeté tout à l'heure. J'essayais de changer de sujet, l'air de rien, espérant que ça apaiserait un peu le ressentiment de mon ami envers moi.
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