Trouble on my tongue ft. Jake

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{  "No thank you" is what I should've said, I should be in bed
But temptations of trouble on my tongue, troubles yet to come }
crédit/ tumblr ♛  w/ @Jake Owens  

Certains jours, il arrive à la princesse de refaire le monde. De s'imaginer mieux que ce qu'elle est, d'où elle vient, de ce qu'elle est parvenue à réaliser. Les "et si" refont sa journée, refont son existence quelque peu tumultueuse depuis des années. Elle se demande bien pourquoi tant de complications sont venues à la rencontrer, mais elle ne détient que rarement la réponse. Loin d'être faible ou se plaignant sur ce qui peut bien lui arriver, elle n'est pas en reste d'une douleur et d'une défaite cuisante quand les sentiments s'en mêlent et quand tout décide de glisser sur cette pente déjà gelée. Alors voilà ce qu'il se passe récemment. Les problèmes avec son cher patient, oui nous parlons évidemment de Misha, ne font que s'accentuer. Non seulement est elle venue à obtenir la visite de cette chère Darcy mais en plus, Scandale décide de lui mener la vie encore plus dure en racontant des âneries à son sujet. Du moins..Si elle devait passer au détecteur de mensonge, autant dire qu'il lui serait bien difficile de nier l'évidence. Oui, il s'était passé quelque chose avec Misha. Oui, ils s'étaient embrassés au détour d'une soirée. Mais elle n'avait pas prévu cette alternative. Elle ne l'avait même pas supposé. Tout ceci n'était qu'une grossière erreur qu'elle aurait pu éviter si elle n'avait pas trop joué avec le feu. Feu ardent qui résidait dans le creux de son palpitant désormais. Parce que oui, la ténébreuse a dû mal à oublier ce qu'il s'est passé. Elle a dû mal à penser à un autre homme alors que Kane est probablement le pire qui puisse se balader sur cette terre, dans cette ville. Qu'elle a déjà vécu ce genre de situation, qu'elle s'est promise de ne plus retomber dans un piège semblable à celui ci. En plus, l'aîné va bientôt devenir père. Si ce n'est pas une magnifique ironie du sort, alors qu'est ce que ça peut bien être? La jeune fille a envie d'hurler. Ses nuits sont courtes au vu des solutions qu'elle tente de trouver, au vu du faible amont de nourriture qu'elle s'autorise à avaler et surtout, du travail dans lequel elle se plonge encore plus qu'à l'accoutumée. Non, elle n'a pas le choix. Si elle veut survivre à toute cette folie, elle doit s'éloigner. Bon, elle l'a déjà fait. Avec Jonas, mais il s'agit là de son meilleur ami, de celui qui l'a vu sous toutes ses coutures. Autant dire que leurs familles seront aux anges une fois qu'ils leur annonceront la douloureuse et stupide nouvelle sur laquelle ils se seront lancés. Génial. Mais qu'est ce qu'il te prend, princesse? Où se cache ce fameux courage que tu as tant gardé depuis ton enfance? Aurait il pris la fuite? Non, elle refuse d'y croire. C'est notamment pour cela qu'elle se force à penser à autre chose. Qu'elle passe ses journées, enfouie entre ses dossiers. Son efficacité n'aura jamais été aussi haute et professionnelle que ces derniers temps. Après tout, quand on essaie de fuir quelque chose, le travail est toujours la solution adéquate.

Mais son rôle de psychiatre n'est cependant pas aussi tranquille qu'il en a l'air. Pas le moins du monde même. Oh, si elle pouvait décrire ce en quoi son métier consistait, ce serait simple ; s'occuper en partie de patients totalement téméraires et parfois fous dans le meilleur des cas. Soyons honnête, il n'y a pas que Misha qui tente de l'avoir dans son lit ou comme trophée au dessus de sa cheminée. Il y a aussi un autre patient. Détective cette fois, et peut être un peu plus respectueux. Du moins, aux dernières nouvelles, il n'est ni marié et n'attend pas d'enfant. Donc peut être que la princesse peut s'autoriser un peu moins de méfiance avec lui. Non, hors de question. Elle connait bien ces types dans son genre, toujours prêts à sauter sur la moindre demoiselle et l'emmener dîner avant de la faire tomber dans leurs draps. Tout ça pour ne plus la rappeler après. La question qui résonne dans son esprit est un jeu d'enfant ; que fait elle encore ici? A aider la police alors qu'au final, les habitants de cette ville sont tous cinglés? Au mieux, ils finiront par la faire interner. Magnifique. Elle n'a pas signé pour ça, quand elle a décidé d'entreprendre ce diplôme. M'enfin, elle n'a plus vraiment le choix. Concentrée sur l'écran de son ordinateur, l'interphone de son combiné se met à retentir. "Docteur Ashford, il semblerait qu'un de vos patients soit en avance." froncement de sourcils, la ténébreuse n'a pas de rendez vous prévu pour la suite de son après midi. Soit, il s'agit d'un patient en besoin urgent ou bien..Oh, elle sent les problèmes arriver. Sans la moindre hésitation. Soupire, elle se redresse et appuie délicatement sur le bouton. Bien décidée à savoir de qui il s'agit. "Et qui est ce patient?" demande t-elle avec une pointe d'interrogation dans la voix, ce qui fait comprendre à sa secrétaire que la psychiatre va devoir se débrouiller avec un énième patient un peu trop courageux. "Monsieur Owens, Docteur." et elle n'a pas vraiment le choix, de le laisser enter. Elle le connait, lui aussi. Il oserait démonter sa porte dans le simple but de l'amuser. Secouement de tête, la princesse abdique. "Faites le entrer." la secrétaire répond par l'affirmative et la cadette range quelques affaires tout en persistant à se concentrer sur son écran d'ordinateur. Du moins, pour les dernières secondes à venir. Parce qu'elle sait bien, à l'instant même où Jake va passer cette porte, qu'elle n'aura plus d'autres choix que de s'intéresser à son cas. Néanmoins, un fin sourire vient se peindre sur la faciès du petit démon qu'elle incarne. Là aussi, elle mentirait si elle disait qu'elle n'était pas un tantinet heureuse de le revoir. Après tout, il est charmant. A de l'humour et détient un tout autre caractère que Misha. Oui, ils sont différents. Mais les complications persistent, toujours. Cependant, la princesse est prête à assumer tous les problèmes qui se dirigent vers elle à cet instant précis. Et voilà que pour se donner du courage, elle ose se préparer une énième tasse de caféine qu'elle vient récupérer devant sa machine, fièrement perchée sur ses talons aiguilles et sa belle tenue qui fait tourner bien des têtes dans le monde professionnel.

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{ Trouble on my tongue. }
♛  w/ @Hazel Ashford  

Il y a des jours où il ne vaudrait mieux pas se lever, où un seul pas, un seul geste peut tout changer. C’était un mercredi, ou un vendredi, Jake a la mémoire défaillante -la vieillesse, certainement. Comme à l’accoutumée il se prélassait sur son canapé en fixant l’écran de sa télévision, une bière à la main. À l’opposé de la pièce, son bureau était rempli d’une montagne de dossier à compléter. S’il ne s’attelait pas à la tâche c’était pour une raison bien précise : un manque évident d’intérêt pour son travail dont les affaires commençaient à dangereusement le barber. Pourtant Jake est un bosseur, ses années à l’armée l’ont forgé pour être l’homme qu’il est aujourd’hui : une loque humaine certes, mais une loque humaine assidue et ponctuelle. Ce jour-là dérogeait simplement à la règle, la veille il avait passé la nuit à errer dans les rues de Klamath falls sans but précis. Il avait ses habitudes, l’alcoolique, et se retrouver soixante-quinze pourcents de son temps dehors en faisait partie. La raison de ce comportement est simple : Jake déteste rester enfermé. Comme un lion en cage il fait les cent pas, se retrouver seul réveille ses démons les plus sombres. Il n’a certes pas un mode de vie sain mais emprisonné, il peut s’avérer dangereux, non pour les autres mais pour lui-même. Trop de souvenirs montent à la surface lorsqu’il n’est pas entouré d’étrangers, sa femme, ses hommes blessés et morts au combat par sa faute, son alcoolisme, sa drogue, son addiction au sexe. Toutes ses pensées s’entremêlent et forment un trop plein qu’il évacue comme il le peut. Parfois il frappe dans les murs jusqu’à ce que ses phalanges soient tâchées de sang, d’autre fois il s’amuse à poser une arme contre sa tempe. Il n’appuie jamais sur la détente, il fait simplement danser la bouche du pistolet sur sa peau et s’imagine ce qu’il se passerait s’il tirait. Le quarantenaire pourrait tout aussi bien jouer à la roulette russe histoire d’épargner sa présence au monde entier mais il n’en a pas le droit. Que penserait Lauren si elle le voyait comme ça, allongé sur son canapé une bouteille d’une main, un pistolet de l’autre ? Il préférait ne pas y penser. De toutes manières il n’en avait pas le temps, la petite sonnette de son cabinet avait chassée ses rêveries, l’avantage d’habiter sur son lieu de travail.  

Ses pas nonchalants l’avaient amené à la porte d’entrée. Derrière cette dernière un homme en uniforme. Lui, il le connaissait bien, ils se voyaient tellement qu’il ne serait pas étonnant que Jake devienne le parrain de ses progénitures. Le gendarme était venu le prévenir d’une énième plainte à son encontre, un homme qu’il aurait frappé dans un bar sans raison. Les bras croisés, l’homme fixait Jake d’un regard las, exprimant sa fatigue de devoir constamment raisonner le détective.  

— Attention Jake, un jour le juge te tombera dessus, c’est même étonnant que ça ne soit pas déjà le cas.  

— Qu’il vienne, je lui proposerais un diner romantique à base de pâtes à la bolognaise en boîte saupoudré de gruyère râpé, le tout accompagné d'eau minérale, un délice !  

Étrangement, son indifférence face à la situation avait exaspéré le gendarme, pourtant il avait fait preuve de civisme cette fois-ci. Ce qui visiblement ne lui avait rien apporté puisque le seul remerciement qu’il avait eu était une lettre de convocation au tribunal. S’il voulait continuer à exercer son métier il devrait voir un psychiatre, charmante attention qu’il ne pouvait refuser.  

On en lui avait alors assigné un, ou plutôt une, ce qui, avouons-le, était un profond soulagement pour Jake qui s’était mis en tête de séduire cette femme afin d’obtenir l’autorisation de reprendre son occupation. De toutes manières Jake continuerait à travailler puisque les bouteilles ne s’achètent pas toutes seules, ce serait juste un petit plus de le faire en toute légalité.  

Puis il l’avait rencontrée. Dès la seconde où il l’avait vue, le quarantenaire savait qu’aller aux séances ne serait pas aussi contraignant que ce qu’il pensait, bien au contraire. Car oui, cette Hazel Ashford était plus que charmante, un regard profond, un corps à se damner, tout en elle transpirait l’attraction, si bien qu’il écoutait tout ce qu’elle disait. Se confier n’était pas dans ses projets, aussi belle qu’elle soit, il a ses limites, mais lui rendre visite régulièrement...pourquoi pas ?  

***

Revenons-en au présent. Quinze heures, plus au moins. Jake est dans sa vieille Ford Escort à surveiller un vieil homme accusé d’adultère par sa femme. Lorsqu’il sort d’un hôtel aux bras d’une femme de bien cinquante ans sa cadette, le détective manque de rendre son déjeuner. Autant il n’a rien contre la différence d’âge, autant là, rien que de les imaginer s’accoupler lui donne la nausée. Après quelques photos, le détective prend la fuite, il ressent comme un besoin de se divertir, d’enlever ces images de la tête. L’une de ses distractions du moment -sans doute l’une de ses préférées est de rendre visite à cette fameuse psychiatre, d’ordinaire il s’y rend aux heures de rendez-vous mais il est persuadé qu’une petite visite imprévue lui fera plaisir.  

Pressé d’y être, Jake fait tout de même un arrêt chez lui pour prendre sa besace en cuir marron, une bouteille de whisky de qualité et des chopes de bières -les autres verres contenant trop peu de liquide. Il se place dans son habitacle, prend la route et se gare. Amusé il met son sac en bandoulière et se présente à l’accueil. La secrétaire, visiblement incertaine, contacte la psychiatre. Lorsqu’elle lui indique la porte du cabinet, un grand sourire se dessine sur son visage. D’un grand mouvement il ouvre la porte, s’avance vers la belle demoiselle et lui fait la bise.  

— Salutation à la française. Commence-t-il avant de sortir le contenu de sa besace sur le bureau de la jeune femme. Je m’ennuyais, du coup j’me suis dit qu’il était grand temps de vous rendre visite.

Jake lui adresse un sourire puis rempli les chopes de whisky avant de s'asseoir en face de la brune.  

— Alors, comment va ma psychiatre préférée ? La questionne-t-il, la chope à la main. 

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crédit/ tumblr ♛  w/ @Jake Owens  

Impossible de savoir pourquoi et comment les patients de la princesse se mettent à tous pencher vers la folie à un moment ou un autre. Pas qu'elle n'avait jamais vu ce genre de comportement mais il fallait avouer qu'il était rare de rencontrer tant de personnes prêtes à l'agacer à ce point. Tout en commençant par Misha qui fut le premier à lui retourner l'esprit. Aussi bien professionnellement que sentimentalement. Mais elle n'allait pas tomber pour ses beaux yeux orageux, pas le moins du monde. Elle n'allait pas être comme toutes ces filles qui terminaient à ses pieds, totalement obnubilées par la simple envie d'obtenir son numéro ou de le voir les rappeler. Non, hors de question. En plus, son comportement était inacceptable. Marié, il trompait encore sa femme qui était même venue la voir pour la simple et bonne raison qu'elle devait rester loin de lui. Pour cause, un article de Scandale qui avait supposé des relations adultérines de la part du ténébreux. Et bien sûr, c'était toujours vers la femme qu'on se penchait pour obtenir des aveux ou des excuses. Mais Hazel ne fonctionnait pas comme ça. Pas alors qu'elle était innocente malgré ses torts. Oui, elle savait qu'elle avait franchi une ligne ce soir là. Mais elle n'était qu'humaine et les sentiments qu'elle détenait à l'égard de cet imbécile n'avaient fait que croitre au fil des semaines. Tout ça pour qu'au final, tout se casse la figure avec son comportement d'enfant capricieux. Autant dire que leurs séances n'allaient pas être de tout repos, les prochains jours. Les prochains mois, même. Qu'importe, elle avait vécu pire. Et saurait gérer la chose. D'ailleurs, en parlant de gérer la chose, elle se devait désormais de gérer un autre patient tout aussi attrayant et volatile que le démon qu'était Kane. A croire qu'elle les attirait, il n'y avait que cette alternative possible. Ça, ou bien un mauvais coup des dieux. Concentrée sur son écran, la ténébreuse avait bien compris qu'il ne servirait à rien de refuser l'accès à l'aîné. Déjà parce qu'il ferait comme il le voudrait et surtout, parce qu'il allait défoncer sa porte sous prétexte qu'il avait besoin d'elle. Fausse excuse, comme d'habitude. La ténébreuse se doutait déjà que la visite de Jake était tout sauf pour dans un but professionnel et désormais, elle allait devoir écouter ses râleries ou ses déboires concernant un whisky pas assez froid au bar ou bien d'une femme qui avait voulu plus qu'une simple nuit. Bon, elle était psychiatre alors elle ne pouvait qu'écouter les paroles du blond, n'est ce pas? La porte s'ouvre presque trop brutalement à son goût et avant même qu'elle ne puisse répliquer qu'un peu d'attention et de respect au mobilier ne ferait pas de mal, la plus jeune se fige sur place en sentant les baisers sur ses joues de la part du détective. Pas parce que le contact la dérange mais parce qu'elle est plus que surprise de le voir agir ainsi. Bon, soyons honnête, à un certain point plus rien ne finira par la surprendre.

"Je vois que vous appréciez les traditions françaises, hm. Ravie de vous voir aussi, Jake. Merci de ne pas détruire ma porte, s'il vous plait." qu'elle lance dans un sourire en coins avant de passer à ses côtés et de venir fermer la porte en bois verni. La secrétaire, qui connait bien les patients un peu..Extravagant de la psychiatre ne peut s'empêcher de lever ses pouces pour lui montrer qu'elle se trouve de son côté et qu'elle a bien du courage. Amusée, la ténébreuse la remercie silencieusement puis se retourne vers Jake qui semble déjà prendre ses aises. Bon sang, mais son bureau n'est pas un moulin qui laisse entrer tout le monde et n'importe qui ! Dernièrement, c'est bien le cas mais ça va changer. Elle s'en fait la promesse. "Vous vous ennuyiez? Donc quand vous ne savez pas quoi faire, vous décidez de me rendre visite? J'aimerais prendre ça comme un compliment plus que flatteur mais je suis votre psychiatre, pas votre barmaid attitrée." secouement de tête, Hazel ne comprendra jamais ces hommes qui se pensent aussi libres que l'air. Mais Jake est loin d'être le mauvais type. Certes, il détient ses démons, ses complications et ses fantômes du passé. Mais qui n'en n'a pas? Elle aussi. Bien plus qu'elle ne voudrait le montrer. Bientôt, assise en face de lui pour l'observer de tout son long, la plus jeune fronce légèrement les sourcils en le voyant servir deux verres de ce qu'elle semble reconnaitre comme du whisky. Surprise? Non, pas vraiment. Elle le fixe, croise ses mains l'une contre l'autre puis ne peut s'empêcher de relâcher un petit rire. "Vous savez, on vient avec du whisky à un dîner. Ou à un anniversaire, pas quand on décide de rendre visite à son médecin. Vous faites ça avec tout le monde?" elle ne peut que se montrer curieuse, parce qu'elle veut en savoir plus sur Jake. Comme elle veut en savoir plus sur tous ses patients. Attention, pas de la curiosité mal placée mais surtout pour les aider. Parce que, mine de rien, Hazel est loin d'être le genre de médecin à se montrer intéressée par le malheur des autres. "Je vais bien. Une tonne de dossiers dont je dois m'occuper mais sinon, rien de bien nouveau sous le soleil." elle réfléchit un instant puis hausse les épaules en ajoutant. "Juste une réception chez mes parents, ce week end. Mais je pense que je vais décliner et passer du temps à dîner dehors et à prendre un bon verre de martini ou de gin." s'amusant comme ils ont tous les deux l'habitude de le faire entre eux, la ténébreuse vient récupérer son café pour en boire une gorgée. Hors de question de boire du whisky en plein milieu de sa journée et surtout, sur son lieu de travail. Mais bon, ce n'est pas ça qui semble arrêter Jake, hm. "Et donc, vous n'aviez personne d'autre à aller voir mon cher Jake? Pas que je veuille vous mettre à la porte, évidemment mais vous ne m'en voudrez pas d'être curieuse."

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{ Trouble on my tongue. }
♛  w/ @Hazel Ashford  

La folie est un concept fascinant. Comment un homme tout à fait sain d’esprit peut un jour se retrouver dans un hôpital psychiatrique ? Pourquoi y a-t-il tant de maladies inconnues que l’on ne prend jamais au sérieux ? Comment Jake a-t-il pu tomber aussi bas et pour quelle raison ? Certains diront qu’un choc émotionnel déclenche la descente aux enfers, Jake lui, ne considère pas ses malheurs comme tels. Pour lui c’est un coup du seigneur, du karma, du destin, toutes ces conneries que l’on vous met au travers de votre route pour savoir si oui ou non vous êtes capable de les surmonter. Le détective a trop péché pour considérer l’épreuve de Dieu comme accomplie. Il n’est peut-être pas enfermé entre quatre murs blancs ni même diagnostiqué dépressif mais le monde le voit tel qu’il est, lui-même en est conscient et refuse l’aide qu’on souhaite lui apporter. Certains ont bien essayé, ils se sont trouvés face à un mur, le genre en béton armé, impossible à détruire pour le commun des mortels. Alors quoi ? Quelques séances chez une psychiatre et tous ses problèmes seront résolus ? Qui a dit qu’il était plus facile de parler à un inconnu ? Pourquoi devrait-il se confier à quelqu’un dont il ne connait que le nom ? Sa seule confidente est décédée, elle était la première et sera la dernière, quoi qu’en pense les autorités ou le personnel médical. Le docteur Ashford a l’air d’être une femme merveilleuse, mais elle perd son temps avec un type comme lui. Pour être tout à fait honnête, il aimerait seulement la toucher, la déshabiller, lui faire crier son nom, lui procurer un plaisir si immense qu’elle s’en souviendra toute sa vie. Jake ne pense qu’à ça, si un mot pouvait le décrire ce serait égoïste. Lui qui ne pense qu’à boire, qu’à coucher à droite à gauche, lui qui a abandonné son propre enfant, comment pourrait-elle réparer un cœur brisé en d’infinis morceaux ? Tout le monde a ses démons oui, mais qu’en est-il de ceux qui souhaitent en avoir davantage dans le seul but de se punir d’un ou de plusieurs crimes ? Ou bien de ceux qui y prennent réellement du plaisir ? Jake est un mélange des deux, c’est pourquoi il est si complexe.  

"Je vois que vous appréciez les traditions françaises, hm. Ravie de vous voir aussi, Jake. Merci de ne pas détruire ma porte, s'il vous plait." Il se retourne et distingue la porte de haut en bas. Elle n’a pas l’air aussi fragile que l’est celle de son studio, inutile d’en faire tout un drame. En tout cas ça ne l’a pas empêchée d’admettre son bonheur de le voir, ce n’est qu’une question de temps avant qu’elle ne succombe, elles succombent toutes un jour ou l’autre.  

— Je trouve ce pays fascinant. Les pains au chocolat, les bérets, les french kiss...Il la frôle délibérément mais s’écarte pour caresser la porte. Pas d’inquiétude, elle devrait survivre, je ne détruis que les cœurs, moi.  

Ce n’était peut-être pas intelligent de dire ça mais s’il y a bien une qualité que possède Jake, c’est bien l’honnêteté. Maladroite certes mais au moins elle a le mérite d’exister, elle devrait l’en féliciter, c’est rare chez un homme. "Vous vous ennuyiez? Donc quand vous ne savez pas quoi faire, vous décidez de me rendre visite? J'aimerais prendre ça comme un compliment plus que flatteur mais je suis votre psychiatre, pas votre barmaid attitrée." Installé sur le fauteuil du patient, le détective émet un rire avant de prendre une autre gorgée de son breuvage. Elle est plutôt marrante pour quelqu’un qui passe son temps à écouter les problèmes des gens, il y a pourtant de quoi devenir complètement cinglé, les cordonniers sont toujours les plus mal chaussés comme on dit.  

— Ma visite vous est si désagréable que ça ? Il pose sa main droite contre sa poitrine et arbore un air blessé. Docteur, vous me faites de la peine. Le menton contre le poing, il contemple le corps de son interlocutrice. Détendez-vous, si vous étiez vraiment ma barmaid attitrée vous seriez sous le bureau en ce moment. À moins que ce ne soit un désir refoulé ? Sachez que je suis prêt à me sacrifier si tel est le cas.  

"Vous savez, on vient avec du whisky à un dîner. Ou à un anniversaire, pas quand on décide de rendre visite à son médecin. Vous faites ça avec tout le monde ?" Tiens, il est rare de l’entendre rire, ça ne doit pas lui arriver très souvent avec ses patients, Jake se sentirait presque honoré s’il n’avait pas un autre but en tête. De sa main gauche il tâtonne sa veste à la recherche de son paquet de cigarettes. Lorsqu’il le trouve il en attrape une puis l’allume.  

— Vous êtes tellement mignonne lorsque vous riez. Commence-t-il. Non, mon alcool je ne le partage qu’avec des privilégiés, vous en faites partie, évidemment.  

"Je vais bien. Une tonne de dossiers dont je dois m'occuper mais sinon, rien de bien nouveau sous le soleil. Juste une réception chez mes parents, ce week end. Mais je pense que je vais décliner et passer du temps à dîner dehors et à prendre un bon verre de martini ou de gin." Jusqu’ici affalé sur la chaise, Jake bondit de cette dernière et pose sa chope d’un bruit lourd sur le bureau.  

— Quoi ?! Invitez-moi, je serais sage ! S’exclame-t-il.  

"Et donc, vous n'aviez personne d'autre à aller voir mon cher Jake ? Pas que je veuille vous mettre à la porte, évidemment mais vous ne m'en voudrez pas d'être curieuse." Le quarantenaire se lève, prend sa clope entre ses doigts puis s’approche de la brune. Il touche l’une de ses mèches qu’il entortille autour de son index avant de lui adresser un clin d’œil coquin.  

— Non, je vous suis fidèle, Hazel. Il lui sourit. Vous m’intriguer docteur. D’habitude les femmes s’offrent à moi sans même que je n’ai à le leur demander mais vous, vous rester professionnelle, c’est fou. Il fronce les sourcils. Ne me dites rien, je suis trop vieux pour vous, c’est ça ?  

Le fait qu’elle n’ait tout simplement pas envie de le côtoyer plus que cela ne lui vient même pas à l’esprit, quelques femmes ont bien refusé ses avances quelques fois mais elles n’avaient à l’époque pas passé assez de temps avec lui pour deviner ses charmes, la psychiatre devrait en connaître quelques-uns maintenant.  

— Si je fais ça, vous ne ressentez rien ?  

D’un pas lent il s’approche d’elle, pose sa main sur sa joue et la caresse de son index. Son regard s’assombrit et une mine sérieuse se dessine sur son visage.  

— Je suis prêt à faire tomber la chemise si vous mouiller le maillot. Il empoigne sa chope pour en boire le contenu puis reprends. Vous avez saisi l’allusion, docteur ?  

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crédit/ tumblr ♛  w/ @Jake Owens  

Les patients comme Jake, Hazel peut s'en charger. Elle est habituée aux flirts, aux envies d'aller plus loin. Et si elle a osé franchir le cap avec l'un d'entre eux, par pure faiblesse dira t-on car elle ne s'y serait jamais autorisée sinon, elle ne retombera plus dans ce piège des plus puériles. Elle a été formée pour faire face à toutes sortes de personnalité, alors en quoi Misha est il est différent? Etait. Non, tout ça c'est terminé. Elle ne penchera plus du mauvais côté de la balance. Et si par malheur, elle ose le faire, elle fera en sorte d'être discrète. Par tous les moyens du monde. Cependant, elle n'est pas surprise du comportement de Jake. Depuis quelques semaines déjà, elle tente de le sonder. Par principe de son métier et on par curiosité. Certains psychiatres ou psychologues préfèrent s'intéresser aux problèmes de leurs patients sans chercher à les aider. Une sorte de fatalité. Tu es dans cet état et on ne peut pas te sauver, voilà tout. Seulement, la ténébreuse a toujours vu plus grand. A toujours tenté de voir l'intégralité du tableau. De ne pas s'attarder à de simples complications. Ce n'est évidemment pas l'autoroute du soleil, jamais. Mais avec de l'entrainement, du courage et de la détermination, ne parvient-on pas à soulever des montagnes? Et de la détermination, il faut en avoir. Jake fait partie de ces personnes qui ne veulent décidément rien dire, rien confier. En soi, elle peut le comprendre. Si elle avait été dans le cas contraire, autant dire qu'elle ne ferait pas assez confiance au corps médical pour parler de ses démons. Mais elle n'est pas comme les autres, la princesse. Et ça se voit dans ses yeux. Caractère de feu et langue qui crache des flammes, il est aisé de comprendre que la brune est loin de se laisser faire. Jake pense peut être qu'il l'aura dans sa poche en un clin d'oeil mais il se trompe. Elle s'est déjà trop perdue pour se jeter dans la gueule du loup une énième fois. Elle l'écoute parler de la France, pays magnifique qu'elle a déjà eu l'occasion de visiter avec ses parents, autrefois. Effleurement qui se veut volontaire, elle soupire en levant les yeux au ciel. Elle sait ce qu'ils manigancent car ils sont tous les mêmes. "Ce n'est qu'une petite partie de ce que la France peut offrir. Vous êtes vous déjà intéressé à son art? A sa culture et son architecture? Vous devriez, vous serez impressionné." après tout, elle même a été subjuguée par la beauté de Versailles, par la beauté des châteaux et des bâtiments. Des ruelles ou encore de la gastronomie. Un pays à la culture passée et où les couleurs, les origines s'emmêlent constamment. Peut être devrait elle y retourner, tiens.. "Et c'est bien ça qui m'inquiète. Briser des coeurs n'est pas de tout repos." parce qu'il y a celui qui brise et celui qui est brisé. A trop souffert à son goût pour retenter l'aventure. Il surenchérit, le détective et le regard de la ténébreuse se veut un poil agacé. Discret mais bien présent, Jake la connait assez pour savoir qu'il ne vaut mieux pas la mettre en colère par des provocations. "Qui vous dit que je serais sous le bureau, hm? Qui ne vous dit pas que c'est vous, qui tomberiez à mes pieds? M'enfin, comme je l'ai dit je ne suis pas votre barmaid et encore heureux." petite pique pour l'offenser dans un amusement qu'ils connaissent bien tous les deux. Depuis le temps qu'elle exerce son métier, elle sait comment tirer sur la corde à présent. "Un désir refoulé, mais bien sûr. Si c'est ce que vous dis votre..Entrejambe." bah oui, Jake ne pense que par là, n'est ce pas?

Surprise qui se lit sur son visage à ce compliment. Surtout venant de sa part, bien évidemment c'est dans un seul et unique but. Et elle ne craquera pas. Bon, la princesse ne peut le nier même si elle le garde pour elle, mais Jake est un bel homme. Un peu ténébreux sur les bords, un peu malmené par la vie, totalement perdu dans ses envies sensuelles, dans son amour pour les femmes. Un vrai chasseur des corps, prêt à briser maintes et maintes personnes pour y parvenir. Oui, il est son style. Mais le destin veut trop souvent qu'elle se trompe de chemin, à ses risques et périls. Elle se demande bien, la plus jeune, à quel point elle va perdre la tête si elle laisse ses émotions prendre le dessus. Si elle décide de lâcher prise, de laisser un chaos sans nom se déchaîner. Car il est rare de la voir se ranger aux côtés d'Hadès, d'Arès dans une furie totalement incontrôlable. Personne ne connait sa véritable nature, cette partie si sombre qu'elle cache à l'univers entier. Peut être que Jonas le sait, peut être qu'il l'a déjà vu. Mais là encore, il est différent des autres au vu de leur relation d'enfance. "Merci pour ce compliment. S'il est sincère, bien sûr. Et je ne vois pas en quoi je serais privilégiée. Ce sont vos amis qui devraient l'être, vous ne croyez pas?" parce que bon, il est rare de voir un patient avouer que son médecin est privilégié. De toute façon, la princesse n'aura jamais l'occasion de rencontrer des patients à peu près "normaux" dira t-on. Loin d'être un mot péjoratif venant de sa part, par moment elle souhaiterait pouvoir discuter de simples angoisses et pas de problèmes tout à fait récurrents. Haussant un sourcil face au soudain réveil de l'aîné, Hazel se met à secouer vigoureusement la tête face à sa question. Non, pas possible. Jamais de la vie. "Hors de question, Jake. Ce sera ennuyeux, mes parents et ma famille seront là. Probablement des personnes de leur cercle, quelque chose de tout à fait aristocratique dont je ne veux pas me mêler." et c'est vrai, la princesse a beau avoir un empire qu'elle est censée reprendre, il faut dire qu'elle n'a pas très envie de se mêler à la foule environnante. Faux sourires, couteaux dans le dos et arrogance sans nom, elle a vécu ça depuis trop d'années maintenant. Pour une fois qu'elle pourrait souffler. Mais ce sera compter sur son père qui tentera de la faire venir à tout prix. Se perdant dans ses pensées, ses iris se posent sur sa caféine qu'elle repose sur le bureau derrière elle avant de les relever rapidement à la présence de l'homme en face d'elle. Bon sang mais il faut se méfier de tous les côtés apparemment ! Doigt qui s'enroule autour de ses cheveux, elle ne se laisse pas avoir pour autant. Oh, elle connait ce stratagème. Ces voix mielleuses qui résonne dans ses tympans pour mieux la faire sombrer. Bordel, si Jake n'était pas aussi séduisant, sa tâche serait beaucoup plus simple. A nouveau, un rire amusé. Il ne comprend pas que certaines femmes ne souhaitent pas s'aventurer sur un chemin sinueux avec lui? "Jake, pas toutes les femmes sont sensibles à votre charme. Et puis, je n'ai pas peur de la différence d'âge. J'ai toujours trouvé les hommes de mon entourage, de mon âge un peu immatures. Mais je vois que la folie ne s'arrête pas à la trentaine." elle s'amuse tout aussi bien, la princesse. Pas l'envie de l'offenser, et ce n'est pas le but ici. Non, c'est juste pour lui rendre les provocations ou les sottises qu'il peut lui lancer. Enfin, il ose poser sa main sur sa joue et, sans réagir, la ténébreuse se laisse faire. Elle mentirait en disant que Jake ne l'attire pas, qu'il ne lui plait pas. Mais elle tient trop à son état mental stable, à se protéger pour se lancer dans une aventure dont elle est certaine qu'elle ne reviendra pas. Pas si c'est avec Jake comme guide. Pour toute réponse, la plus jeune se rapproche soudainement. Un peu plus brusquement pour que sa poitrine se cogne contre le torse de son interlocuteur. Pourquoi est ce que c'est toujours la même chose? Ses orbites se plantent dans les siennes, et dans un murmure, elle répond. "Ne vous méprenez pas, Jake. J'ai beau vous rendre vos provocations, je ne tomberais pas comme vos adorables petites groupies que vous laissez sur le bas côté. Ce que je ressens..C'est l'envie inébranlable de vous jeter votre whisky à la figure." sa paume se glissant sur son torse, la ténébreuse repousse le plus âgé en s'éloignant lentement pour revenir s'asseoir sur le bord de son bureau. Le plus loin possible, sera le mieux. "Vous m'avez dit que toutes les femmes tombent à vos pieds, bien. Pourquoi ne pas vous lancer avec l'une d'entre elles et stopper tout flirt avec moi, votre médecin. De plus, je ne suis pas comme toutes ces femmes alors ne me mettez pas dans le même sac. J'ai horreur de n'être vue qu'à travers un physique et une envie sexuelle." plissement de yeux pour elle, elle revient à la charge pour voler dans son paquet de cigarette. En ressort un bâtonnet de nicotine qu'elle coince entre ses lippes colorées puis part à la recherche de son propre briquet. "Alors, comment vont vos affaires? Tout se passe bien?" et oh que la princesse a le don de les rendre fous. Surtout quand son visage d'ange vient à fixer celui de son patient, un air légèrement diablotin collé à sa peau.

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{ Trouble on my tongue. }
♛  w/ @Hazel Ashford  

Son amour pour les femmes Jake doit le tenir de son paternel. Il avait à peine six ans lorsque c'est arrivé. Sa mère avait trouvé son mari dans le lit d'une autre, la pire trahison que l'on puisse faire à une femme. Le détective s'y connaissait plutôt bien, il en voyait passer toutes les semaines, c'était d'ailleurs quatre-vingt pourcents de son gagne-pain. Ce n'est qu'à l'adolescence, voir l'âge adulte qu'il s'était rendu compte du côté négatif de la chose, jusque-là il n'avait jamais compris pourquoi ça avait mis sa mère dans un tel état, parce qu'elle ne lui avait rien expliqué, tout simplement. Alors oui il avait reproduit le même schéma que son père, à peu de chose près. Il avait déjà trompé une femme, de surcroît la mère de son enfant. Mais lui aussi s'était senti trahi, parce qu'il ne voulait pas de ce bébé, il le lui avait dit et elle l'avait rassuré : elle non plus n'en voulait pas. Autant vous dire qu'il était tombé de haut en découvrant qu'elle ne prenait pas la pilule comme elle le lui avait promis. La question n'est pas là mais si en prendre la gênait tant que ça, lui ne voyait aucun inconvénient à se protéger, il n'était pas comme les autres hommes, si tant est que l'on soit considéré homme à dix-sept ans. Oui, il n'avait même pas passé l'âge adulte qu'on lui imposait déjà une responsabilité trop lourde pour ses épaules. Jake était fort c'est un fait, mais les muscles ne vous expliquent pas comment s'occuper d'un petit être. Ils l'ont cependant aidé à s'engager dans l'armée, il préférait encore risquer sa vie plutôt que d'en engendrer une autre. Oui, c'était ça sa philosophie de vie : fuir, encore et toujours. "Ce n'est qu'une petite partie de ce que la France peut offrir. Vous êtes-vous déjà intéressé à son art ? A sa culture et son architecture ? Vous devriez, vous serez impressionné." Peut-être. Il n'y connaissait rien lui, non pas ça ne l'intéressait pas, il avait juste connu d’autres pays, eux aussi racontent leurs histoires, elles sont juste beaucoup moins idylliques. L’art est inexistant, la culture n’est pas respectée et l’architecture se résume à tout un tas de ruines, traces de batailles ancestrales et pourtant toujours d’actualité.  

— Non, j'm'en suis jamais intéressé. J’ai pas visité ces pays-là, moi.

Il ne s’en plaignait pas, non, c’était son taf. Il était payé pour protéger la patrie et contre toutes attentes, il avait appris à aimer ça. "Et c'est bien ça qui m'inquiète. Briser des cœurs n'est pas de tout repos." Mais Jake a de l’endurance, le repos, ça se mérite. Puis en quoi était-ce réellement de sa faute au juste ? Il sait ce qu’il veut, il est honnête avec ses principes, les autres ne peuvent que s’adapter.  

— Mais c’est tout ce que j’sais faire m’dame.  

À quelques exceptions prêtes évidemment, il y a tout de même des personnes censées dans ce monde qui ne cherchent pas à changer le quarantenaire, ils se contentent simplement de prendre ce qu’il a à offrir, c’est d’ailleurs tout ce qu’il demande, est-ce si compliqué que ça ? "Qui vous dit que je serais sous le bureau, hm ? Qui ne vous dit pas que c'est vous, qui tomberiez à mes pieds ? M'enfin, comme je l'ai dit je ne suis pas votre barmaid et encore heureux." Jake hausse un sourcil. Elle l’amuse plus qu’elle ne le vexe. Il voit ce qu’il ne contrôle pas comme un défi, et les défis, il adore ça.  

— Et qui vous dit que ça me gênerait ? J’aime ça donner du plaisir aux femmes, combler leurs fantasmes en fait partie. Il la fixe, amusé. Le vôtre me plait pas mal, vous n’avez qu’à demander, je suis votre humble serviteur.

Il ouvre ses bras, signe d’offrande. Quand il voit son léger regard irrité, il les referme aussitôt, tant pis, ça peut attendre encore quelques minutes, quelques heures, quelques jours, peut-être même quelques semaines, il n’est pas pressé. "Merci pour ce compliment. S'il est sincère, bien sûr. Et je ne vois pas en quoi je serais privilégiée. Ce sont vos amis qui devraient l'être, vous ne croyez pas ?" Le détective pouffe de rire. Des amis ? Quelle idée ! Les seuls amis qu’il a eu sont loin, blessés ou morts, dans les deux cas c’est lui qui a causé leur perte. Le seul à qui il fait réellement confiance c’est Misha. Certes il n’est pas un modèle à suivre -tout comme Jake, mais c’est la seule personne qui lui ressemble autant, à peu de chose près, il pourrait presque être son jumeau, lui aussi...enfin son triplé.  

— Évidemment qu’il est sincère. J’ai pleins de défauts mais pas celui de mentir. Il lève son regard vers son interlocutrice. Puis des amis, ha. Il rit à nouveau. Encore faudrait-il que j'en ai.

Quel mal y a-t-il à privilégier un médecin d’ailleurs ? Ils font partis de ces personnes honnêtes qui plaisent tant à Jake. Quelques-uns font exception à la règle mais pas sa psychiatre, non, elle, il voit bien qu’elle n’est pas mauvaise, c’est ce qui fait qu’il se méfie tant d’elle. Elle lui rappelle trop ses bonnes années, celles où il était heureux et où il a tout perdu en l’espace d’une seconde. Il ne veut pas se bruler les ailes, pas à nouveau. "Jake, pas toutes les femmes sont sensibles à votre charme. Et puis, je n'ai pas peur de la différence d'âge. J'ai toujours trouvé les hommes de mon entourage, de mon âge un peu immature. Mais je vois que la folie ne s'arrête pas à la trentaine." Il ne s’offense pas, il en rit même. Elle n’a pas tort, elles ne sont pas toutes sensibles à son charme, certaines ont mauvais goût. C’est cette folie même qui les rebute, mais pourquoi s’enticher d’un homme “normal” ? Jake est très observateur, les gars gentils finissent toujours par se faire jeter, il en a consolé certain dans son cabinet, car oui, ils sont plus nombreux qu’on ne le pense.  

— La folie n’a pas d’âge ma belle. Tout comme la naïveté, les femmes ont un idéal plus ou moins précis, les hommes intelligents tentent de s’en approcher mais soit ils n’y parviennent pas, soit c’est insuffisant...dans les deux cas on se brule les ailes, alors pourquoi s’emmerder ? La vie est trop courte pour s’enticher de gentils gars, docteur. Enfin, moi c'que j'en dis...

Le choix est pourtant simple...mais les humains ont la sale manie de faire la sourde oreille concernant leurs désirs inavouables, le charme opère, ils ressentent de l’attraction mais ne succombent pas car « on ne sait jamais », quelle perte de temps. "Ne vous méprenez pas, Jake. J'ai beau vous rendre vos provocations, je ne tomberais pas comme vos adorables petites groupies que vous laissez sur le bas-côté. Ce que je ressens..C'est l'envie inébranlable de vous jeter votre whisky à la figure." Il aimerait rire mais plus ça va, plus la situation actuelle lui est familière. Mais il doit sauver les apparences, elle est amusante mais elle reste une psy, elle cherchera toujours à lui tirer les vers du nez d’une manière ou d’un autre et ça, il en est hors de question.  

— Je suis honnête avec mes « adorables groupies » comme vous dites. C’est pas ma faute si elles tombent, elles étaient prévenues que la chute serait douloureuse si elles s'approchaient un peu trop du ravin. Il attrape la chope de whisky étant destinée à la demoiselle puis empoigne un peu plus la sienne. On vous a jamais que c’était pas bien de gâcher ? Vilaine !  

Lui qui s’était pourtant tant investi pour lui faire plaisir. "Vous m'avez dit que toutes les femmes tombent à vos pieds, bien. Pourquoi ne pas vous lancer avec l'une d'entre elles et stopper tout flirt avec moi, votre médecin. De plus, je ne suis pas comme toutes ces femmes alors ne me mettez pas dans le même sac. J'ai horreur de n'être vue qu'à travers un physique et une envie sexuelle." Là ça commençait à devenir dangereux. S’il était heureux en arrivant ici, il l’était beaucoup moins à mesure qu’elle parlait, et pourtant elle ne cherchait pas à le réparer cette fois-ci.  

D’un pas incertain, il se recule d’elle. Son regard emprisonne le sien, il fronce les sourcils, il n’aime pas ce qu’elle lui rappelle, il déteste ce sentiment, celui qui l’a blessé, qui l’a meurtri. Pourquoi ne succombe-t-elle pas tout de suite ? C’est urgent, vital même.  

— Vous lui ressemblez. Il hoche la tête, voilà, première bavure, hors de question que la situation lui échappe, il doit se ressaisir. Vous avez raison docteur. Il s’approche de la fenêtre du bureau, l’ouvre et jette ses cendres à travers cette dernière. Je vous vois comme un objet de désir, votre corps m’excite, c’est à peu près tout ce que je ressens quand je suis avec vous. Vous pouvez vous débarrasser de moi sinon, je reprends mon whisky, vous reprenez votre dignité.  

Son ton se veut drôle et sa gestuelle loufoque. Fini la dépression, il doit se divertir, et vite ! "Alors, comment vont vos affaires ? Tout se passe bien ? " Demande-t-elle, clope au bec. Amusé, le plus âgé pose ses fesses sur le rebord de la fenêtre.

— Tout se passe à merveille chérie. Commence-t-il. J’ai dû suivre un vieux croulant tout à l’heure, la femme qui était avec lui était une vraie bombe sexuelle, j’en aurais bien fait mon quatre-heure si elle ne venait pas de se faire Donald Trump. Il marque une pause. Et vous alors ? Pas de patients cet après-midi ? Je peux rester avec vous jusqu’au prochain rendez-vous, à défaut de vous prendre contre le mur, je vous tiendrais compagnie.   

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{  "No thank you" is what I should've said, I should be in bed
But temptations of trouble on my tongue, troubles yet to come }
crédit/ tumblr ♛  w/ @Jake Owens  

La princesse a un problème. Un problème des plus complexes, tiens. Depuis son enfance, depuis qu'elle est née, existe en ses prunelles une sensibilité. Une esprit démoniaque qui l'empêche de se diriger vers le bon chemin. Impossible à expliquer, impossible à retenir, elle est ce petit diable qui vous tiendra éveillé. Qui ne vous laissera pas dormir car elle n'apprécie les choses normales, les choses simples. Elle aime quand tout s'enflamme, quand tout tourne à la tempête. Peut être est ce aussi pour cela qu'elle est aussi à l'aise dans les tourments des autres. Pour cela qu'elle ne vit pas aussi mal, l'article de Scandale. Oh, elle sait bien qu'il y a une petite teigne qui doit l'avoir vu aux côtés de Misha. Mais elle est prête à prendre les armes, à secouer tout le prunier. Il ne lui en faudra pas beaucoup pour mettre la ville à feu et à sang pour obtenir ce qu'elle désire réellement. Parce qu'elle n'est pas comme les autres, qu'elle ne veut pas ce que les autres veulent. Parce qu'il y a toujours eu une spécialité en elle, parce qu'il y a toujours eu ces choses terribles résidant dans son âme. Âme corrompue depuis tant d'années, depuis sa naissance probablement. Elle apprécie sûrement Jake car elle se voit en lui. Un écho terrifiant et létal parce qu'elle ne peut y résister. Une complication de plus dans son existence déjà si terrible. Proie de plus sur un tableau de chasse, elle sait comment jouer aux échecs néanmoins et il ne lui en faudra pas beaucoup pour éliminer celui qui se prétend roi. "Vous devriez visiter des pays, je connais pas mal d'adresses qui pourraient vous plaire. Qui sait, vous pourrez peut être trouver l'amour de votre vie dans l'un de ces pays?" léger rire ironique, parce qu'elle aussi à cru en l'amour un jour. Et qu'aujourd'hui, il ne reste plus rien. Que des ruines, que des décombres. Promesses brisées, aveux sidérés. Plus rien pour la tenir en équilibre sur ce fil penché au dessus du vide. Ne s'en plaint néanmoins pas, après tout, ce ne sont que les faibles qui stagnent sur une partie de leur existence. Alors oui, Jake ne fera que briser des coeurs à l'avenir. Qu'il sera tenté par la décadence, par ce qui fait le mal et non le bien. Mais elle a envie de l'aider. A aller mieux, sûrement. Parce qu'il n'est pas si mauvais au fond, qu'il mérite un monde plus doux. Un avenir plus délicieux que les flammes de l'enfer. Certaines mortels ne se marient pas bien avec Hadès. Autant tout faire pour les faire remonter à la surface, pas vrai? Il ajoute encore, au fur et à mesure que c'est peut être elle qui détient un désir simulé. Qu'elle n'attend que ça, qu'il décide de la renverser. De lui retourner l'esprit comme elle en a si bien l'habitude au sein des patients plus complexes que les autres. Oui. Non. Elle ne saurait donner une réponse correcte, une réponse sincère. Par peur de ne pas se comprendre. Car c'est d'un labyrinthe sans sortie qui s'impose dans son esprit. "Je pense bien que vous appréciez donner du plaisir aux femmes et probablement qu'elles aussi, aiment en profiter. Mais ce n'est rien de plus qu'un plaisir éphémère. A moins que vous ne voyez une même femme, rien que pour ça. C'est la mode, de nos jours. Pas d'attaches, pas de sentiments." elle grimace. Les sentiments, hein. C'est pour ceux qui ne comprennent pas comment la vie fonctionne. On ne tombe jamais réellement amoureux, ou plutôt dans de rares cas. Dans les cas les plus incroyables, pour les personnes qui souhaitent vivre des contes de fées. Ils détiennent une chance que la princesse n'a pas. Qu'elle n'aura jamais, tiens. Elle ne fait pas partie de cette élite chanceuse, de cette élite à la cape blanche et pleine de héros. Penche la tête en arrière, la ténébreuse. L'observe pour lui montrer qu'elle est à moitié intéressée mais seulement car elle veut connaitre la suite, qu'elle est curieuse dans un sens. Pas de la mauvaise manière, évidemment. "Croyez moi, rares sont les amis qui sont vraiment sincères. Qui vous disent réellement les choses avant de vous planter un couteau dans le dos." grognerait presque la fauve en fronçant d'avantage les sourcils. Parce qu'Alexie a beau être sa meilleure amie, elle est partie avec Misha à l'enterrement de sa mère, sans la prévenir. Qu'elle a passé la nuit avec lui alors qu'elle lui a bien fait part de ses quelques sentiments. Comment a t-elle pu être aussi stupide? Aussi faible, bon sang. Ça ne lui ressemble pas.

Redevient plus douce, légèrement. Elle ne peut pas laisser ses problèmes atteindre sa vie professionnelle. Trop d'âmes souhaiteraient la voir succomber à la douleur de son existence déjà débraillée. N'a jamais connu la direction de son enchantement. Plutôt malédiction si on tente d'y voir plus clair. Née de la sorcellerie de Salem, la voilà prête à improviser les plus belles et fabuleuses incantations pour obtenir ce qu'elle désire. Une sorte de magie qu'on ne peut qu'apprécier, qu'on ne peut que sentir sur ses lèvres, une odeur délicate aux creux des forêts. Et la folie bouillonne dans ses veines, comme Jake le prétend si bien. Elle est de ces femmes qui ne se contentent pas de la simplicité. D'une vie en marge de l'erreur, d'une vie où le mot oui est tout aussi habituel qu'un déjeuner à midi. Qu'un croissant, à l'heure du réveil. "Vous seriez surpris si je vous disais que je ne suis jamais tombée pour le gentil gars, comme vous le dites si bien. Ce sont les gentils gars, qui finissent par tomber et je ne souhaite pas vraiment partager une partie de leur vie. J'ai déjà essayé, je m'en suis vite lassée. Autant ne pas s'accrocher alors." et elle dit la vérité, la princesse. Elle ne se voit pas avec un homme qui acceptera à tout va, qui pliera le genoux dès qu'elle haussera la voix. Pas pour elle. Et quand on voit l'empire dans lequel elle a grandit, on ne peut que la comprendre. A dû se montrer des plus féroces pour avoir ce qu'elle voulait. Attention, pas capricieuse. Non, combattante. Et c'est dans cette force de vie qu'elle a succombé au charme de celui qui hante encore ses pensées aujourd'hui. Palpitant des plus terrifiés et désormais terrifiant. Elle le reverrait presque dans les iris de ce beau Jake devant elle. Inspiration presque douloureuse quand elle repense à tout ce qu'elle a perdu, tout ce qu'elle ne retrouvera jamais. Et elle sent le changement d'atmosphère, le changement de direction entre les deux entités qu'ils sont. Ça lui plait. Parce qu'elle aime le chaos et c'est pour ça qu'elle l'attire. Qu'il est si séduisant devant elle, qu'elle se mord la langue au point de souffrir. Il est tout ce qu'elle rêverait d'avoir dans une relation des plus magnétiques et passionnantes. "C'est incroyable à quel point certaines ne comprennent pas, hm? Ce n'est jamais de votre faute. Je peux le concevoir, je ferais la même chose. Je leur ferais croire à monts et merveilles avant de les briser." elle joue. Car Jake répond au sien et que ça lui plait bien. C'est différent d'un flirt de d'habitude. C'est différent de ce qu'elle a l'habitude d'avoir avec Misha. Misha..Est pareil. Depuis le début. Et il faut qu'elle accepte cette fatalité. Si elle se penche vers eux, c'est parce qu'elle est pareille qu'eux. Parce qu'elle est du côté des démons, qu'elle danse avec eux depuis le début. N'est ce pas formidable de se dire qu'on trouve enfin sa voie à travers les déboires qu'elle rencontre aux côtés des hommes qui tentent de la faire tomber. Mais c'est encore plus dangereux, désormais. Qui pourrait la stopper? Jake se recule d'elle, elle comprend qu'elle a dû toucher une corde sensible. Faciès qui reste totalement impassible, qui ne bouge pas d'un mouvement. Facilité déconcertante à ne pas réagir. Elle sait ce qu'elle fait, elle sait quelles réactions avoir lorsqu'un patient vient à lui confier des choses. Seulement là, c'est autre chose. Elle a appuyé sur un bouton, elle ne sait pas lequel mais elle veut le savoir. Et quand Jake lui avoue ressembler à quelqu'un, la ténébreuse relève délicatement le menton. Se fait plus délicate, plus tendre. Car une partie de son caractère reprend le dessus. Elle non plus, n'est pas mauvaise. Sournoise, peut être. Mais elle ne peut s'empêcher de vouloir aider l'aîné. "Je ressemble à qui, Jake?" demande t-elle d'abord tout en se rapprochant très discrètement. Et elle a envie de savoir, elle a envie de connaitre la suite. "Je n'y crois pas, Jake. Je pense que vous attire, oui. Que vous auriez envie de partager une nuit avec moi mais qu'il y a quelque chose d'autre. Et je ne vous demande pas de tout m'avouer, je sais que vous ne le ferait pas. Moi, tout ce que je demande c'est vous aider. Puis, j'ai l'habitude de voir mes patients flirter avec moi, vous n'êtes malheureusement pas le premier." petit amusement plus léger pour le faire sourire d'une certaine manière. Rictus qui vient se percher sur ses lippes colorées tandis qu'elle coince le bâtonnet de nicotine entre ces dernières. Inspiration longue et profonde, son visage se tourne de l'autre côté pour éviter de lui souffler la bouffée dans la figure. Puis, il lui parle de ses clients. Quelque chose d'amusant, au final. "C'est réellement écoeurant, vous le savez ça? Personnellement, je n'aurais pas la foi de suivre ou de photographier toutes ces personnes. Surtout en voyant leurs actes, au final. J'aurais plus envie de sortir de la voiture et de les remettre à leur place." qu'elle lance en haussant les épaules tout en glissant ses mèches derrière son oreille. Prête à répondre à sa question, son interphone sonne et la voix de la secrétaire se fait entendre. "Docteur, votre père tente de vous appeler depuis tout à l'heure. Il souhaite vous parler." "Ça ne peut pas attendre?" question au ton exaspéré tandis qu'elle attend une réponse. "Non..Malgré le fait que je lui ai dit qu'il devait rappeler plus tard." "Entendu..Jake, ne bougez pas d'ici, d'accord? Et pas touche. A quoi que ce soit. Si je reviens et que quelque chose a bougé, vous aurez à faire à moi." menace sincère, elle le point du doigt puis disparait en faisant claquer ses talons dans le couloir. Rejoint sa secrétaire et répond au téléphone pendant quelques minutes. Enfin, lorsque le temps a changé, revient sur ses pas pour rejoindre Jake tout en soufflant discrètement. Secouement de tête, elle arbore cet air toujours aussi arrogant, surtout quand elle est agacée. Mais tout disparait quand elle se rapproche, comme si de rien ne s'était passé avant de reprendre. "Je bois un verre de votre whisky, seulement si vous gardez ça pour vous. Et surtout parce que j'en ai besoin." qu'elle avoue tout regardant ailleurs un instant. Paternel qui a encore la main mise sur son existence, il lui faudra le courage pour tout remettre en ordre d'ici ce soir.

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{ Trouble on my tongue. }
♛  w/ @Hazel Ashford  

Y a-t-il vraiment un droit chemin ? On nous impose une manière de voir les choses, une façon de vivre soi-disant politiquement correct et quoi ? Ceux qui décident de la loi sont en général ceux qui la respecte le moins. Ils peuvent bien les critiquer, les fous, en attendant la seule différence entre les deux c’est que certains sont diagnostiqués, d’autres non. Quand on nous dit de ne pas aimer une personne, parce qu’elle a commis des péchés, qu’elle vit en marge de la société ou que des rumeurs courent sur elle, n’est-ce pas là aussi un crime contre l’humanité ? Rejeter l’autre pour sa différence ne s’arrête pas à son origine, à sa couleur de peau. Non, c’est bien plus nuancé que ça. Un policier peut aimer un criminel tout comme un médecin peut aimer son patient, l’exact opposé attire, parce qu’on retrouve en lui quelques similitudes et ce depuis la nuit des temps. "Vous devriez visiter des pays, je connais pas mal d'adresses qui pourraient vous plaire. Qui sait, vous pourrez peut-être trouver l'amour de votre vie dans l'un de ces pays ?" Il ricane. L’amour de sa vie ? On ne le trouve qu’une fois, il n’y a pas de seconde chance. Puis entre nous, il ne le cherche déjà pas dans son propre pays alors à l’autre bout du monde, vous pensez.  

— L’amour de ma vie c’est ma bouteille, personne d’autre.  

Elle au moins ne meurt jamais. Quand elle est vide on la remplace et même si elle a plusieurs variétés, elle garde le même goût, la même saveur. On ne perd pas ses repères quand on est alcoolique, on est juste emprisonné dans un cocon, un cocon tout confort qu’on ne souhaite jamais quitter. "Croyez-moi, rares sont les amis qui sont vraiment sincères. Qui vous dise réellement les choses avant de vous planter un couteau dans le dos." Elle n’a pas tort, c’est peut-être pour ça que Jake se méfie autant, parce qu’il ne veut pas tomber sur quelqu’un comme lui qui causerait la perte de ses êtres chers. Alors oui il a toujours été sincère -sans doute un peu trop mais les blessures ne se forment pas toujours par la malhonnêteté. Ceci dit le ton de la jeune femme laisse entendre qu’elle est expérimentée dans ce domaine. Jake a toujours eu des difficultés à comprendre ce besoin de mentir à ses proches, qu’on mente sur ses qualifications passe encore, mais dire une chose et en faire une autre dans le seul but de blesser un être cher, ça le dépasse. On peut compter sur les doigts d’une main le nombre de fois où le quarantenaire a menti dans sa vie, ça paraît peut-être difficile à croire mais c’est la vérité : il ne ment jamais, sauf si nécessaire. À votre avis pour quelles raisons s’attire-t-il autant de problèmes ? Toutes les plaintes qui ont été portées contre lui –et Dieu seul sait à quel point il y en a, Jake ne les a jamais démenties. C’est vrai, il est coupable de crimes divers qu’il ne regrette pas. Tout ce qu’il a fait dans sa vie, il l’a fait avec plaisir. Que ce soit donner de la drogue à un adolescent ou se procurer illégalement des numéros de prostituées. Donc oui, pour ceux qui en douterait encore, le détective est un homme abject, comparable à une rue emplie d’immondices que personne n’ose toucher...sauf les plus braves, comme la belle brune qu’il a en face de lui. Elle est fascinante, c’est une chose d’être passionnée par son métier, s’en est une autre d’espérer quelque chose d’un déchet ambulant.  

—  J’ai comme l’impression que vous parlez en connaissance de cause docteur.  

Il pose son menton sur la paume de sa main droite, prêt à écouter les malheurs de la psychiatre. Pourquoi devrait-il être le seul à se confier ? –bien qu’il ne le fasse pas. Ils ne sont pas en pleine séance après tout, et pas sûr qu’elle ait, elle aussi, quelqu’un à l’écoute de ses problèmes. Du moins c’est ce que suppose Jake, elle n’aurait pas si petite mine si c’était le cas. "Vous seriez surpris si je vous disais que je ne suis jamais tombée pour le gentil gars, comme vous le dites si bien. Ce sont les gentils gars, qui finissent par tomber et je ne souhaite pas vraiment partager une partie de leur vie. J'ai déjà essayé, je m'en suis vite lassée. Autant ne pas s'accrocher alors." Surpris certes, mais qu’à moitié. Il l’avait pressenti dès le début qu’une partie d’elle aimait la difficulté, et ce même concernant la gent masculine. C’est aussi pour cette raison qu’il n’abandonne pas l’idée de la charmer, parce que s’il y a bien quelqu’un à l’opposé du gentil gars, c’est bien lui.  

— Hm, pas tant que ça en fait. Il lui sourit. Vous aimez la difficulté, ça se voit. Il plante un regard séducteur sur elle. Sachez que c’est aussi mon cas. J'aime les femmes qui se font désirer, celles qui nous font croire à nous, méchants gars, qu’on ne les intéresse pas alors que le contraire est évident.  

Et ce n’est pas s’accrocher aux espérances que de soulever ce point. Évidemment certaines ne sont pas intéressées, elles sont rares le concernant mais elles existent. Quand c’est le cas il n’insiste pas. Cependant Jake sait reconnaître une femme curieuse quand il en voit une, et là, avouons-le, il y a une tension sexuelle évidente dans cette pièce. "C'est incroyable à quel point certaines ne comprennent pas, hm ? Ce n'est jamais de votre faute. Je peux le concevoir, je ferais la même chose. Je leur ferais croire à monts et merveilles avant de les briser." Voilà, une autre preuve de son intérêt : elle aime jouer avec lui. Ce n’est pas très cohérent pour quelqu’un qui a « l’envie inébranlable de lui jeter votre whisky à la figure ». Ce petit jeu du chat et de la souris commence à sérieusement lui plaire, ils se cherchent mutuellement, ses piques ne le touche pas, bien au contraire, il veut en entendre plus, voir à quel point elle peut s’éloigner de son rôle de psychiatre. Le quarantenaire serait bien curieux de savoir dans quel univers elle a grandi, quand on le voit lui, c’est plutôt évident, un alcoolique qui porte sur lui les marques de sa vie de militaire, un rustre exaspérant que la société a du mal à canaliser. Quel homme élevé dans l’amour et la douceur deviendrait comme ça ? Peu, n’est-ce pas ? Mais elle, il a comme l’impression que c’est plus complexe, tantôt joueuse, tantôt sérieuse, une psychiatre qui, étonnement, ne cache pas si bien ses émotions devant ses patients –du moins devant lui. Comme une énigme qu’il aimerait résoudre, il la fixe d’un regard curieux. C’est étrange venant d’un homme qui ne veut que des relations sans prise de tête, lui-même peine à comprendre ce désir. Mais comme à chaque fois qu’il veut quelque chose, Jake fait tout pour l’obtenir, Dame Ashford ne fait pas exception à la règle.  

— C’est incroyable à quel point certaines font la sourde oreille. Réplique-t-il. Elles ne comprennent pas que les hommes ne leur ont jamais rien promis, qu’ils ne prennent pas autant de plaisir à les rejeter qu’elles ne le croient. Elles brisent des relations qu’elles se sont elles-mêmes imaginées, c’est d’une tristesse...

C’est même exaspérant. Il en a vu passer des femmes malheureuses qui se sont entichées de lui. Un jour on parle de fantasmes charnels, l’autre on parle de maison, de bébé et de chien. Jake n’a fait aucune promesse de ce genre. Pourquoi voudrait-il construire une vie pareille dans l’état où il est ? Pourquoi le veulent-elles, d’ailleurs ? Un bébé avec un alcoolique, drogué de surcroît, non mais quelle idée ! Il a abandonné une famille, en a perdu une autre dans un accident, qui serait assez con pour vouloir reproduire le même schéma ? Il reste logique malgré sa folie. "Je ressemble à qui, Jake ? " Le regard froid, Jake prend ses distances et fuit le regard de la psychiatre. Elle se montre plus douce, très attentive. Mais il ne compte pas en dire plus, il veut contenir sa douleur, la cacher pour mieux l’oublier. N’importe qui dira que c’est la pire façon de faire son deuil mais il est comme ça Jake, on ne le changera pas. Pourtant cinq années sont passées depuis, mais le souvenir le hante la nuit malgré son envie de passer à autre chose. Il ne parvient pas non plus à jeter ce selfie d’elle, encadrée mais baissé sur son petit bar au studio. Il ne la soulève jamais, il sait simplement qu’elle est là et qu’il pourra envisager tous les moyens de s’en débarrasser, il n’y arrivera jamais. Parfois il prend son pistolet, il vise le cadre, l’index sur la détente. Il mime un tir puis jette l’arme sur la table basse. Comme il aimerait l’oublier, l’effacer de sa tête une bonne fois pour toutes. Mais chaque jour un petit quelque chose la lui rappelle. Ce bouquet de Dahlia, sa variété préférée, qui trône sur un étalage à la devanture d’un fleuriste, cette marque de téléphone qu’elle aimait tellement et que tout le monde possède malgré son prix exorbitant, cet arrêt de bus où ils ont dû s’abriter de la pluie un soir d’hiver. Un rien peut devenir une obsession, c’est son quotidien, au détective. Et après on s’étonne qu’il soit devenu complètement cinglé ?  

— À personne, oubliez ça. Ordonne-t-il.  

"Je n'y crois pas, Jake. Je pense que vous attire, oui. Que vous auriez envie de partager une nuit avec moi mais qu'il y a quelque chose d'autre. Et je ne vous demande pas de tout m'avouer, je sais que vous ne le ferait pas. Moi, tout ce que je demande c'est vous aider. Puis, j'ai l'habitude de voir mes patients flirter avec moi, vous n'êtes malheureusement pas le premier." Pas étonnant. Elle est belle, intelligente, son corps hypnotiserait n’importe quel homme. Même si en premier lieu Jake voulait la charmer dans le seul but de récupérer sa licence, très vite l’envie de la savourer dans son entièreté a pris le dessus. Chaque séance est un supplice, ce corps, il le veut, ces courbes, il veut les caresser, ces lèvres, il veut les embrasser. Là aussi, c’est peut-être une obsession, tout aussi malsaine, car dangereuse. Mais elle est irrépressible, c’est un besoin qu’il ne contrôle pas.  

— Vous êtes belle, vraiment très attirante. C’est pas étonnant qu’on flirte avec vous. Pour ma part, ça pourrait même m’aider à guérir, qui sait ?  

Il prend un air innocent, s’il avait les yeux du chat potté il en utiliserait le pouvoir dans la seconde. "C'est réellement écœurant, vous le savez ça ? Personnellement, je n'aurais pas la foi de suivre ou de photographier toutes ces personnes. Surtout en voyant leurs actes, au final. J'aurais plus envie de sortir de la voiture et de les remettre à leur place." C’est vrai que parfois ça le démange, dans ce cas il voudrait surtout leur lancer une remarque cinglante, comme Lucifer il aimerait leur demander ce qu’ils désirent vraiment, il aurait adoré voir la jeune fille de tout à l’heure avouer son amour pour l’argent du vieil homme et le dégoût qu’elle ressent quand elle doit tout faire pour l’obtenir.  

— Ouais, j’vous suis. Mais c’est qu’une partie de mon métier. Je trouve aussi un parent qui a perdu un enfant et inversement. C’est un côté un peu plus sympa, même si les demandes sont plus rares.  

Toujours assis au bord de la fenêtre, il assiste à un échange entre la secrétaire et la psychiatre. Cette dernière doit prendre un appel qui l’oblige à quitter le cabinet. "Entendu..Jake, ne bougez pas d'ici, d'accord ? Et pas touche. A quoi que ce soit. Si je reviens et que quelque chose a bougé, vous aurez à faire à moi." Elle le menace du doigt tandis qu’il lève les yeux au ciel.  

— C’est une manie chez vous tous de penser que seul, j’peux pas être sage ?! S’exaspère-t-il.  

Lorsqu’elle quitte la pièce, un sourire malicieux se dessine sur le visage du détective. La jolie Hazel a bien raison de se méfier. Son téléphone traîne sur son bureau et tout de suite une envie le démange. Comme toujours Jake écoute ses pulsions plus que sa raison. D’un geste rapide il attrape le smartphone -qui visiblement n’a pas besoin d’un visage ou d’un code pour être débloqué, puis fait défiler la liste de ses contacts jusqu’à tomber sur « moi » rapide comme une fusée il note le numéro et replace l’objet où il l’a pris. Soucieux, il fronce les sourcils et de son index, le pousse légèrement pour qu’il reprenne sa position exacte. C’est à cet instant que la brune décide de revenir. "Je bois un verre de votre whisky, seulement si vous gardez ça pour vous. Et surtout parce que j'en ai besoin." Tient, l’appel n’a pas dû être très agréable. Jake comprend tout à fait son envie de whisky et prend un malin plaisir à attirer le verre plein vers la belle.  

— À la bonne heure ! S’exclame-t-il. Enfin j’dis pas ça pour...enfin vous voyez quoi. Il soupire puis termine sa cigarette avant de jeter le mégot par la fenêtre. Un problème avec Ashford senior ?   

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{  "No thank you" is what I should've said, I should be in bed
But temptations of trouble on my tongue, troubles yet to come }
crédit/ tumblr ♛  w/ @Jake Owens  

Il faut dire que Jake est de loin un des patients faisant partie de la catégorie compliquée au sein de son métier. Arrogant, tête brûlée, allures de bad boy et surtout, un démon en personne, il est difficile pour la psychiatre de découvrir le moindre de ses secrets. Mais elle n'est pas comme tous ces médecins qui ne s'investissent qu'à moitié, qui cherchent à connaitre les moindres défauts juste pour mieux remuer le couteau dans la plaie. Ou encore, de ceux qui ne prennent pas le temps d'écouter attentivement leurs patients. Son rôle n'est pas seulement d'écouter, d'attendre d'obtenir des aveux ou des réponses à ses questions. Elle se doit de chercher, de comprendre, de réaliser ce qu'il peut bien se passer dans l'existence de ses patients. Alors oui, ce n'est pas évident et ça ne le sera jamais. Elle sait bien ce que certains pensent. Elle peut bien l'imaginer. Elle sait que beaucoup de mortels ne font pas confiance au corps médical, pas assez pour parler. Par peur, par honte, par crainte, par doute. Toutes les excuses sont bonnes pour ne pas révéler le plus important. Mais elle est patiente, elle sait jouer avec certains, répondre à d'autres. Elle s'est déjà brûlée les ailes avec beaucoup de patients, avec ses amours d'antan. Quitte à plonger dans les ténèbres, autant s'y lancer à corps entier. Elle sait tout aussi bien que si elle se laisse trainer dans les aventures de Jake, autant dire qu'elle n'en ressortira pas vivante. Pas autant qu'elle le souhaiterait. A déjà vécu la même chose aux côtés de Misha et désormais, elle se doit de faire attention où elle marche. Chemin sinueux qui ne lui plait pas, ou peut être trop à tel point qu'elle n'ose l'avouer. "L'alcool finira par vous trahir en touchant votre foie. J'espère que vous le savez." petite pique, rien de bien méchant. Après tout, c'est vrai. L'alcool à forte utilisation, à forte beuverie commet plus de dégâts qu'on ne peut le penser. Certes, la princesse apprécie les bons vins et les bons cocktails mais elle n'en boit pas à outrance. Un comble pour une psychiatre que de tomber dans l'alcoolisme. Pourtant, elle aurait des raisons pour boire un verre. Beaucoup plus qu'à l'époque. Pour commencer, ses problèmes familiaux. Pas de quoi s'arracher le coeur mais les cheveux, oui. Héritière d'un empire conséquent, elle aurait dû devenir médecin, grande avocate. Bon, elle est parvenue à faire quelque chose étant donné qu'elle est devenue psychiatre mais ce n'est toujours pas assez pour les autres membres. Pour son paternel qui n'a de cesse de lui rappeler à quel point leur nom est connu, qu'il est important et qu'elle ne doit pas faiblir. Outre cela, il y a ses problèmes avec Alexie. Elle ne lui en pas encore parlé mais..Elle lui en veut. Ne serait ce qu'un peu. Une sensation de trahison, une sensation de couteau dans le dos. Pire, une lame de samouraï. Encore et encore. Parce qu'il lui a bien confié à quel point Misha l'intriguait, qu'elle l'appréciait et qu'elle commençait à sombrer mais sa meilleure amie ne semble pas l'avoir compris. Pas dans son intégralité et voilà que désormais, non seulement a t-elle passé la nuit avec lui -voire plusieurs si on s'intéresse à leur cas-, mais en plus elle a fini par l'emmener à l'enterrement de sa mère. Par pur hasard qu'elle aura entendu la chose. Comment ne pas se sentir trahie? Comment ne pas se sentir blessée par cette vérité si douloureuse? Elle peine à y croire. Mais peut être que c'est un mal pour un bien. Peut être qu'il fallait qu'elle se rende compte que Misha est un homme loin d'être adapté. D'être stable. Abandonnerait-elle la mission? Elle n'en sait rien. Pas encore. "Peut être, oui. Mais je m'attendais pas à une trahison de la sorte et pas d'une personne aussi proche. Comme quoi, il faut se méfier de tout le monde." soupire t-elle en sentant son coeur se serrer. C'est si compliqué pour elle de faire confiance, de ne pas douter de ceux qui l'entourent. Trop dangereux que de s'aventurer dans des mots et pas des actes. Mais Jake devient un peu plus téméraire, encore une fois en lançant le sujet du désir caché de la brune. Sourire en coins, elle croise les bras un instant. Le fixe puis lève les yeux au ciel. Il a raison, il l'attire aussi mais ça, il ne le saura pas. Et elle ne lui dira pas. "Mais bien sûr, Jake. Ne montez pas sur vos grands chevaux, pas toutes les femmes prétendent ce que vous insinuez." ce n'est pas le cas pour elle, évidemment. Complications nées d'une relation patient/psychiatre ne font jamais bon ménage.

La princesse a conscience du genre d'homme qu'est Jake. Pas vraiment de respect pour son entourage, pas vraiment d'empathie. Beaucoup de violence, beaucoup de folie et surtout d'excès. Une sorte d'autodestruction qui ne fait qu'écho à ce qu'il a traversé. Car on ne survit pas de déceptions, de malheurs, de souffrances en restant le même. Impossible. Sa propre âme a changé, à l'époque. Elle n'est plus celle qu'elle était autrefois. Ne veut pas le redevenir. Naïve, incapable de se rendre compte que les sentiments n'étaient qu'une faiblesse de plus, qu'une idiotie de plus dans sa vie quotidienne. Et regardez le résultat. Alors oui, elle ressemble un peu à Jake sur ce point là. Tête brûlée, bornée qui ne se laisse rien dire, elle prétend offrir le grand amour alors qu'il ne s'agit là que de petites nuits. Courtes et la voilà invisible à l'aurore. Là où Helios aura posé ses prunelles sur elle, la surveillera de tout son long. Il n'y a que la nuit pour l'aimer dans son intégralité. "Vous dites les femmes, mais les hommes aussi. Ceux qui s'imaginent qu'ils peuvent balayer la liberté de la femme avec qui ils ont passé la nuit d'un coup de main. Alors qu'au final, ce qu'ils ne savent pas, c'est que la femme en question est une veuve noire qui a déjà planté ses crocs dans leurs veines. Et puis, soudainement, elles disparaissent. Par vengeance, par envie de changer. Parce qu'elles en ont assez. Parce qu'elles veulent voir plus, ressentir plus. Souvent, ce sont les femmes qui détiennent le contrôle, Jake. Ne l'oubliez pas." haussement d'épaule, la princesse sait ce qu'elle dit malgré tout. Beaucoup d'hommes pensent que les femmes ne savent pas ce qu'elles font, qu'elles réagissent au moindre de leurs désirs, de leurs envies sans se poser trop de questions. Et pourtant, certaines, en toute connaissance de cause, se jouent des hommes à leur tour. Juste pour leur montrer ce que cela peut faire de se sentir utiliser. Et elle est loin de trouver cette réaction idiote, au contraire, elle ne peut qu'apprécie un bon jeu du chat et de la souris jusqu'à faire tomber celui qui se prétend roi. C'est toujours jouissif de voir le visage décontenancé de sa victime. Néanmoins, la ténébreuse peut remarquer la tristesse et la déception dans le regard de l'aîné. Quelque chose s'est passé, quelque chose se passe encore. Il est douloureux de se souvenir, de s'imaginer un avenir sans la raison d'être qui nous faisait avancer. On tente de mettre en place des murs, des barrières, des protections pour ne pas souffrir d'avantage mais le temps a tendance à se jouer de nous. Les dieux ne sont que rarement de notre côté et quand c'est le cas, ce n'est que pour mieux s'amuser avec les âmes des mortels. Pas par bonté mais par destruction. Elle le fixe, encore une fois. Sans s'en lasser, il l'intrigue. Il invoque en elle des choses dont elle ne se doute pas encore. L'envie de plus, de régir ce royaume, de créer une tornade. Un empire qu'ils pourraient diriger à eux deux, qu'ils pourraient gérer. Car leur folie les entrainerait dans bien des complexités tout en parvenant à les faire sortir. Et elle est affamée, la conquérante. Affamée de pouvoir, dans le plus grand des secrets. Dans le grand besoin de tout connaitre. Il ne veut rien lui dire, elle ne forcera pas la chose. Pas encore. Mais quand l'heure sonnera, elle se débrouillera pour obtenir le plus de vérité possible. N'est ce pas là son travail principal? Nouveau soupire, elle rejette quelques mèches en arrière pour montrer qu'elle n'est pas complexée à l'idée de ne pas recevoir ce qu'elle désire en cette journée. Ce ne serait pas la première fois, de toute manière. Pas avec lui. "Entendu. Mais ce n'est pas en vous braquant sur le sujet que vous irez mieux. Pas tout le monde vous souhaite du mal, Owens." qu'elle contre en fronçant les sourcils. Car il faut souvent les réveiller, ces gens là. Elle a envie de lui dire, la princesse. Qu'il peut lui faire confiance, qu'il peut discuter avec elle sans craindre qu'elle vienne le raconter aux autres. Au monde entier. Assez incroyable à dire, la ténébreuse ne veut que le bien de cet homme quand bien même l'agacement se voit souvent sur son visage. Peut être tentera t-elle de le sauver de ses propres décisions, un jour. Une mise en garde que sa conscience commence à lui faire comprendre, car les erreurs commises seront fatales. Que se passera t-il le jour où Scandale découvrira leurs méfaits? Elle se doit d'être prête, à n'importe quelle heure. Enfin, il la complimente. Elle en rougirait presque si elle n'avait pas l'habitude d'entendre ça de la part de son autre ténébreux. C'est stupide, totalement incongru. Elle ne veut pas le savoir, parce qu'elle n'a pas envie de tomber dans ses bras. "Un flirt avec moi pourrait vous guérir? Ça m'étonnerait, sinon vous auriez déjà dit quelque chose. Vous m'auriez déjà raconté un peu plus que ce que je vous demande. Non?" iris qui percent presque celles de son interlocuteur, elle hausse un sourcil. Il ne lui dit rien, du moins pas vraiment. Et c'est assez agaçant de voir que la moitié de ses patients préfèrent ne rien dire plutôt que de commencer à aller mieux. Elle sourit finement, malgré tout. Parce qu'il a une tendance adorable lorsqu'il se montre de la sorte. Sous cet angle. Il pourrait, en effet, presque paraitre innocent. Dans tous les cas, le voir être d'accord avec elle sur un point parvient à la ravir. C'est en effet une sensation agréable d'apporter son aide à des parents ayant perdu leur enfant. Car le vide qui prend place dans le coeur d'une maternelle n'a pas de mots pour être décrit. Oui, Jake n'est pas le mauvais type. Le mauvais gars, au fond, qu'il tente de prétendre. Mais ça, elle ne lui dira pas non plus au risque d'un braquage réel. Puis, elle s'en va en gesticulant sa main dans le vide comme réponse à sa question. Il n'est pas sage. Ne le sera jamais et elle peut bien s'imaginer que Jake va faire quelque chose dans son dos et qu'elle ne s'en rendra compte que plus tard. Elle se demande quoi, mais elle ne va pas tarder à le savoir. Pire que l'entrée par effraction de Misha, il ne peut pas faire pire mais elle ne parierait pas dessus. Elle revient enfin, l'air trouble et sévère. La question de Jake tombe et elle rejette la tête en arrière pour montrer son exaspération. Tend le bras vers le verre plein et en boit une gorgée jusqu'à se brûler la gorge. Sans problème, comme une fauve ayant terriblement envie de se jeter à la gorge de sa proie. "Je préfère ne pas m'attarder sur cette situation car Ashford senior tente d'obtenir ce qu'il veut depuis toujours. Donc je vais devoir faire acte de présence lors de cette fichue réception bien que je préfèrerais passer ma soirée au bureau plutôt que d'y aller." hausse les épaules un instant, la ténébreuse soupire longuement puis boit une nouvelle fois en s'adossant contre son bureau. "Malheureusement, et je vous préviens tout de suite, je tiens très bien l'alcool alors ce n'est pas à moi que vous ferais peur." assure t-elle d'un air malicieux et surtout joueur. Bon sang, que les divinités se régalent de cet enchantement entre les deux êtres mêlés par Aphrodite.

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{ Trouble on my tongue. }
♛  w/ @Hazel Ashford  

Cela fait bien longtemps maintenant que Jake se méfie du corps médical. À une époque il leur faisait entièrement confiance, les médecins de l’armée sont formés pour être efficaces à toute épreuve et s’il s’était blessé un nombre incalculable de fois, il s’en était toujours tiré. Sa femme était infirmière lors d’une mission qu’ils partageaient à l’étranger, à l’époque il avait pris une balle et c’était Lauren qui lui avait prodigué les premiers soins. Le coup de foudre comme on les voit dans les films : un homme rustre, incapable d’aimer, qui tombe en pâmoison au premier regard. C’est beau, bien qu’ironique quand on connaît le parcours de Jake. C’est seulement quelques années plus tard que la déception, que dis-je, la haine des soigneurs l’avait gagné, lorsqu’il avait pris la route pour emmener sa belle à l’hôpital. Prise de contractions affreuses, elle ne cessait de crier sa douleur. Le détective la partageait tellement qu’il en avait perdu sa concentration et le contrôle de son véhicule. Vieux pick-up contre camion, ils n’avaient que très peu de chances de s’en sortir indemnes. Transportés à la clinique locale, Jake fût le seul survivant de l’accident et ne l’avait appris que le lendemain de leur hospitalisation. Il se souvient qu’à l’époque il avait traité le personnel d’incapables, de charlatans. Pourtant au fond de lui il savait bien que rien ni personne n’aurait pu la sauver mais le déni est une chose impitoyable qui ne l’a jamais quitté depuis. Alors oui, les psychiatres, il les mettait un peu dans le même bateau. Sans vouloir remettre en question les compétences de la brune, elle l’a, cette capacité à apaiser les gens. Encore faudrait-il vouloir être apaisé et ce n’était pas le cas de l’alcoolique. "L'alcool finira par vous trahir en touchant votre foie. J'espère que vous le savez." Certes, l’abus d’alcool est dangereux pour la santé, autant physique que mentale mais quoi ? Les risques sont les mêmes lorsque l’on consomme trop de sucre, trop de gras, trop de sel. Il n’y avait qu’à voir l’obésité morbide aux Etats-Unis, seul pays qui propose des caddies-scooters électriques à l’entrée des magasins. Alors certes pour beaucoup il s’agit de la maladie, mais voyons les choses en face : si des milliers de personnes en meurent tous les jours, ce n’est pas qu’à cause du diabète ou d’autres pathologies touchant la surcharge pondérale. Aujourd’hui un rien peut causer un décès, c’est facile de mettre toute la faute sur l’alcool et la drogue, en attendant les autres addictions, on les tait.  

— Oui. Je sais aussi que si je mange trop gras trop sucré, trop salé je crève à petit feu. On a autant d’exemples de décès d’obèses que d’alcooliques dans ce pays.  

La voilà cette mine déçue, celle qui pousse Jake à ne pas vouloir s’attacher. La psychiatre l’arbore si bien qu’il y a peu de chance qu’elle s’en rende compte. Elle semble s’être perdue dans ses pensées et autant dire que plus longue est la réflexion, plus douloureuse est la situation. Il l'aurait bien consolée mais il ignore comment faire. Le quarantenaire n’est pas très doué dans le domaine, du moins il a une manière bien à lui de le faire mais pas sûr que ça plaise à la jeune femme. Soit, mieux vaut se taire que de dire des âneries. "Peut être, oui. Mais je m'attendais pas à une trahison de la sorte et pas d'une personne aussi proche. Comme quoi, il faut se méfier de tout le monde." C’est exactement ce qu’il pense, on ne peut jamais faire confiance à quelqu’un à cent pour cent, quand bien même il s’agirait d’un proche de longue date ou d’un membre de sa famille...il en était la preuve vivante. Mais il faut passer par là pour s’en rendre compte et dame Ashford n’en sort que plus forte, et surtout moins naïve.  

— C’est d’eux dont on doit se méfier le plus, c’est plus douloureux de se faire trahir par une personne très proche que d’un inconnu. Il hausse les épaules. Enfin, j’imagine.  

Dans son cas c’est lui ce fameux proche. Sauf qu’il ne blesse que les proches qui méritent de l’être. Son beau-père, qui n’avait pas eu l’occasion de plus souffrir entre ses mains était sa victime numéro une. Lui qui avait poussé sa mère à boire, à se droguer alors qu’elle détestait cela, lui qui l’avait battue pendant des années et qui la rabaissait plus bas que terre. Jake lui avait rendu tous les coups que l’homme lui avait flanqué, à lui comme à sa mère. Toutes ces heures d’entraînement pour avoir un corps parfaitement sculpté avaient payé et il en avait bien profité. Ce fût ensuite le tour de son enfant, qu’il avait abandonné pour s’inscrire à l’armée, puis le reste, vous le connaissez. "Mais bien sûr, Jake. Ne montez pas sur vos grands chevaux, pas toutes les femmes prétendent ce que vous insinuez." Pas toutes mais elle, oui. Il faudrait être aveugle pour ne pas le voir.  

— Et c’est moi qu’est dans le déni...

Il ricane et lève les yeux au ciel. C’est plutôt mignon quand on y pense. Frustrant à certains moments mais la voir refouler son attirance a quelque chose d’adorable. Il voudrait le lui dire mais la vraie séduction se fait à petit pas, même s’il a tendance à vouloir aller plus vite que la musique. "Vous dites les femmes, mais les hommes aussi. Ceux qui s'imaginent qu'ils peuvent balayer la liberté de la femme avec qui ils ont passé la nuit d'un coup de main. Alors qu'au final, ce qu'ils ne savent pas, c'est que la femme en question est une veuve noire qui a déjà planté ses crocs dans leurs veines. Et puis, soudainement, elles disparaissent. Par vengeance, par envie de changer. Parce qu'elles en ont assez. Parce qu'elles veulent voir plus, ressentir plus. Souvent, ce sont les femmes qui détiennent le contrôle, Jake. Ne l'oubliez pas." Oh il en était bien conscient, mais ce n’était pas une généralité non plus, la société veut qu’il y ait un sexe fort, c’est complètement absurde mais pourtant réel. Jake lui estime que l’un comme l’autre on autant de torts que de raisons. Les discours dans ce genre il les a déjà entendus, la femme est plus forte que l’homme, c’est elle qui détient le pouvoir, on vous tient par les bijoux de famille, c’est vrai quelques fois, mais supposer que le cas est régulier, ça non, il n’était pas d’accord.  

— On parle de nous là, ou on fait une généralité ? Parce que lorsque ça part d’un commun accord, y a pas vraiment de sexe fort. Y en a jamais eu d’ailleurs, et j’ai jamais prétendu le contraire.  

Enfin, si ça lui plait de penser que Jake n’est qu’un mâle en chaleur macho qui prend les femmes comme des objets, soit. Ce ne serait pas la première à l’envisager. Au fond il s’en fiche bien, mieux, ça l’amuse. C’est tout aussi drôle de penser qu’un homme est assez idiot pour ne pas repérer une veuve noire lorsqu’il en voit une, comme une femme repère un pervers lorsqu’elle en voit un. Les deux partis sont les mêmes, tout n’est que chamaillerie et enfantillage...mais encore une fois, chacun son point de vue. "Entendu. Mais ce n'est pas en vous braquant sur le sujet que vous irez mieux. Pas tout le monde vous souhaite du mal, Owens." Non, le monde s’en fiche, c’est autre chose. Il n’y a qu’elle pour s’intéresser au sujet, elle est psychiatre, c’est son job. Mais le barman, la caissière, la juge, le policier, ils ne lui veulent pas de mal, il s’en fiche juste royalement. Ce qu’il comprend, à leur place il serait pareil. S’inquiéter du sort d’un homme qui n’a pas envie d’être aidé est une perte de temps et d’énergie, seul un chèque pourrait les motiver.  

— Qui vous dit que j’ai envie d’aller mieux ? C’est pas moi qu’ai demandé à venir ici hein. Il pose sa tête contre la vitre et lui adresse un clin d’œil. J’ai juste eu de la chance que ce soit tombé sur vous.  

"Un flirt avec moi pourrait vous guérir? Ça m'étonnerait, sinon vous auriez déjà dit quelque chose. Vous m'auriez déjà raconté un peu plus que ce que je vous demande. Non?" Il hausse les sourcils et un rire franc lui échappe. Parce qu’elle considère tout ça comme un flirt ? Elle ne refuserait pas un peu toutes ses avances depuis le début ? Elle n’a pas accepté un seul des rendez-vous qu’il lui a proposé, elle reste de marbre tout en se sachant séduite, ça n’a rien d’un flirt ça, c’est juste l’histoire d’un gars à la patience incroyable qui attend le jour où sa psychiatre verra les choses en face.  

— Parce que vous appelez ça du flirt, vous ? Vous êtes trop mignonne ! Se moque-t-il. Accepter un rendez-vous ou faites-moi au moins un poutou, là je pourrais peut-être vous dire deux-trois trucs.  

À voir maintenant ce qu’il pourrait lui dévoiler. L’abandon de son père ? Pourquoi pas, étrangement ça ne l’a jamais vraiment touché. Celui de sa fille ? C’est plus complexe, ça empirerait certainement l’image que la jolie brune a de lui mais soit, c’est une éventualité. Il y a aussi les corps de ses hommes, des ennemis empilés les uns sur les autres, éparpillés un peu partout sur le front, il ne voudrait pas la traumatiser mais après tout, c’est son travail, non ? Concernant sa femme, là, il ne lui en touchera pas un mot mais après ça elle en saura bien plus que la plupart des gens qu’il connaît. "Je préfère ne pas m'attarder sur cette situation car Ashford senior tente d'obtenir ce qu'il veut depuis toujours. Donc je vais devoir faire acte de présence lors de cette fichue réception bien que je préfèrerais passer ma soirée au bureau plutôt que d'y aller." Comme une illumination, Jake se lève d’un bond et indique son corps de manière exagérée.  

— J’peux vous accompagner, moi ! Il abandonnera peut-être lorsqu’il verra que vous vous êtes entichée d’un alcoolique ? Il s’approche d’elle et pose un bras sur ses épaules. Qu’est-ce que vous en dites ?  

Autant il déteste l’idée de se rendre à une réception de balais dans l’anus, autant voir un riche se décomposer à la vue de sa petite fille chérie aux bras d’un alcoolique de plus de dix ans son aîné, ça a quelque chose de grisant. Et puis bien sûr, s’il peut boire quelques cocktails au passage, ce sera toujours un petit plus non négligeable. "Malheureusement, et je vous préviens tout de suite, je tiens très bien l'alcool alors ce n'est pas à moi que vous ferais peur." Il s’écarte, la distingue puis lui rend son regard malicieux.  

— Serait-ce un défi, jeune fille ? S’amuse-t-il. Quand vous voulez je ramène des packs, vous serez pas très fraiche pour votre réception de friqués mais, hey, qui s’en fout ? Il lève la main et lui sourit, comme c’est bon de la voir se décoincer un peu.   

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But temptations of trouble on my tongue, troubles yet to come }
crédit/ tumblr ♛  w/ @Jake Owens  

Quand la princesse fixe l'ancien soldat, elle souhaiterait pouvoir entrer, toucher son âme de sa pleine paume. La réparer, l'apaiser. Car elle peut bien sentir la virulence, la violence et le désespoir qui s'est répandu dans les veines du damné. Elle peut bien voir que la vie n'a pas été tendre avec lui, que le futur n'a pas été doux. Et elle comprend. Elle comprend mieux que quiconque. Pas forcément les mêmes problèmes que certains ont dû surmonter dans leur vie. Non, mais elle peut comprendre leur douleur. Degré d'empathie assez élevé depuis sa plus tendre enfance, cela lui a toujours causé du tort dans certaines situations. Parce qu'elle tentait toujours de trouver un terrain d'entente, même face à des brutes. C'est comme si, en côtoyant des personnes au passé douloureux, la princesse parvient à les lire. A rencontrer leur ancien eux, leur ancienne âme. Leur souffrance qu'elle effleure du bout de ses doigts. Etrange, mais l'envie de les aider, de les faire remonter la pente n'en n'est que plus intense. Et si elle tente déjà d'obtenir réparation auprès de Misha, Jake ne sera pas épargné. Non, elle se battra pour qu'il n'ait plus à ressentir ce dégoût en fixant le miroir lors d'une douce matinée. Car elle aussi sait, à quel point on peut se décevoir, se penser loin d'être suffisant. Avec une enfance pressurisée, éloignée des contes de fées des empires si riches et dorés, la ténébreuse a dû se battre. A dû apprendre à se battre, à ne pas trop ouvrir la bouche sur ses ressentis à elle. Non, ce serait bien trop. Une guerrière ne souffre pas, ne se plaint pas. Menton levé, tête haute, quitte à se briser. A s'écorcher les genoux pour ne pas subir les critiques du paternel.  Entend encore ses échos de voix, se revoit soupirer devant tant d'acharnement. Et si elle ose faire remarquer à Jake qu'il n'est pas bon de se jeter dans l'alcool, ce n'est que par précaution. Parce que bien qu'une psychiatre ne devrait pas ressentir autant de choses, ne devrait pas être aussi proche de ses patients, certains vous touchent plus que d'autres. Certains parviennent à se faufiler entre les failles déjà crées. "Je me fiche des autres. Si je vous dis de faire attention, c'est parce que j'attends de vous que vous reveniez me voir. A nos séances ou pas." et son regard se plante dans le sien, un instant. Le garde ferme puis iris qui s'éloignent pour ne pas se laisser assaillir. Un silencieux, faites attention sinon que ferais je sans entendre vos flirts idiots? Et elle a presque envie de croire qu'il comprendra. Qu'il lira entre les lignes. Car la princesse a beau râler sur Jake, sur Misha, elle n'est pas douée non plus à avouer ne serait ce qu'un quart de ce qui peut se passer dans ses céphalées aux tendances nocives. Mais comment peut elle aimer, rire, s'amuser aussi grandement, aussi largement après tant de douleur? Après tant de déceptions? Peut être est ce simplement car l'envie de danger est plus grand que ce qu'elle aura vécu. Ou, justement, est ce ces raisons qui la poussent à marcher sur le bord d'un toit, à ne pas faire attention sur la route, à rouler toujours et encore plus vite. Emotions vives, relations toxiques, intensité qui ne prend pas de vacances. Psychiatre loin d'être prudent, elle conseille les autres sur ses propres erreurs. Pour les prévenir de ce qu'ils risquent. "La trahison change une personne. Impossible de revenir en arrière. Et souvent, le pardon n'est pas envisageable. Et je suis certaine que vous êtes loin de me faire confiance et ceci-" elle pose le bout de son doigt contre le torse de l'aîné pour appuyer ses mots "Ceci mon cher Jake, est votre première erreur. De toute manière, tous mes collègues sont perchés. Je ne peux pas vraiment vous en vouloir." amusement sur son visage d'ange, elle se montre néanmoins malicieuse en parlant des autres médecins. Car elle en a vu plus d'un déjà, en a rencontré d'autres et honnêtement, il est rare de rencontrer une exception. Mais c'est juste ce qui est parvenu à la motiver à apprécier son travail, à être si différente. Elle veut changer le monde, apporter un peu d'aide et d'apaisement aux gens dans le besoin. Pas tout le monde ne vient à le mériter mais les personnes comme Jake, si. Et elle continuera à l'affirmer. Puis revient le sujet du flirt et de son possible déni. Alors oui, c'est le cas. Jake lui plait, mais elle se doit de se montrer professionnel et avouer ce qui lui brûle la langue n'est pas possible. Encore des complications inutiles. Et pourtant, sentir ses lèvres sur son épiderme la fait frissonner sous son chemisier. Personne ne le saura jamais. Un démon dans la pièce et c'est elle qui l'incarne. Pas innocente pour un sou tiens. "Je ne suis pas dans le déni, vous vous faites des idées. Et je ne fais pas de généralités, il existe des femmes déterminées ou encore cruelles. Je dis simplement que le sexe fort n'existe pas non plus. Chacun a sa force à sa manière. On traverse tous des choses plus ou moins aggravantes. La façon dont on se relève est notre seul choix." et si Jake s'est relevé, il garde encore des plaies ouvertes, des traces ensanglantées. C'est comme si elle pouvait le voir, le ressentir. Et ça fait frémir son palpitant. Qu'elle aurait envie de glisser ses paumes sur son visage, sur l'intégralité de ses cicatrices pour le rassurer. Lui souffler qu'il n'a pas à s'en vouloir, que les erreurs font d'eux ce qu'ils sont et qu'elles sont nécessaires à leur évolution. Mais son sourire s'efface et elle reprend pieds avec la réalité quand il ose avouer les mots suivants. Bon sang mais c'est du grand n'importe quoi !

L'agacement se lit encore une fois mais plus violemment. Comme si un bouton venait d'être actionné en elle. Comme s'il était parvenu à appuyer là où il ne fallait pas. Son ton se veut soudainement ferme, sévère. Impossible à contredire. "Et bien vous êtes là maintenant. Et tout le monde a besoin d'aide, alors je compte bien réussir à vous apporter la mienne même si vous continuez à être borné. Je ne vous laisserais pas filer, Jake. Je peux vous le garantir que vous n'avez, au contraire, pas de chance d'être tombé sur moi au vu de ce que je risque de vous faire subir." et elle est sincère la princesse. Elle ne laissera pas Jake lui filer entre les doigts. Elle n'est pas là pour obtenir quelques simples réponses à des questions stupides. Non, elle veut fouiner, creuser là où se trouve le vrai problème. Elle veut être son miroir, celle à qui il vient se confier quand le monde risque de s'ébouler autour de lui. Elle est probablement celle qui gardera tous ses secrets, précieusement enfermés dans une boîte où la clé sera jetée dans leurs rivières pourpres. "Mais si mon visage vous est agréable, c'est un plus. Je me dois de l'avouer." peau qui frémit une nouvelle fois en l'entendant rire, l'envie de lui confier qu'il est adorable en riant lui fait envie. Alors, sans réellement s'en rendre compte, elle lui fait passer entre deux confidences. "Vous devriez rire plus souvent, surtout quand c'est sincère." puis il lui fait du chantage et elle ne parvient pas à y croire. Ces hommes sont tout bonnement impossible. Incapables de changer, elle fait un geste de main dans le vent pour montrer son désaccord et son air interloqué. On ne marchande pas avec sa psychiatre voyons. Mais d'autres solutions peuvent être imaginables. Elle pense un instant, prend son menton entre ses fins doigts puis lance. "Hors de question. Mais, en échange d'informations sur vous, je peux vous en donner sur moi. Un petit jeu mais vous devrez vous y tenir. Parce que je sais quand vous mentez Owens, je le vois." qu'elle ajoute en montrant ses yeux à elle puis ceux de l'aîné en s'approchant de lui d'un pas. Oh non, il n'a aucune idée du genre de fauve qu'elle incarne. Elle ne laissera pas tomber, quitte à s'effondrer avec lui. "De toute manière, vous ne tiendrez pas la route en flirtant avec moi. Je pourrais vous battre à plate couture." évidemment, la princesse a vécu dans un royaume où les frontières se trouvaient constamment attaquées et il lui fallait bien réagir n'est ce pas? La malice, le jeu et le côté diablotin ont pu faire leur apparition sans se poser de questions. Jake pense probablement jouer avec une femme obnubilée par son travail, professionnelle jusqu'au bout des doigts mais lorsque la porte se ferme, le monde tremble sous le jeu de la plus jeune. En a t-il au moins conscience? Peut il s'imaginer à quel point la ténébreuse n'est pas aussi calme qu'elle souhaite le prétendre? Elle ne le sait pas, elle en doute évidemment. Mais la réception reprend place au sein de leur proximité et la gorgée qu'elle attrape une énième fois fait comprendre son non plaisir à s'y rendre. Investisseurs, conversations richissimes, idées arrêtées, tout pour l'agacer. Manquant de s'étouffer, l'air surprise, elle ne peut que secouer la tête. Hors de question, encore une fois. Seulement..Seulement en le fixant de haut en bas, la princesse voit sa couronne scintiller. Oh, son paternel sera plus que choqué de la voir arriver avec Jake. Bon sang, de quoi lui fermer le clapet pour un moment. Elle entendra bien sûr les remarques, les mots déplaisants, comme quoi elle mérite mieux mais le mettre en rogne, lui prouver qu'elle a le contrôle ultime sur son existence est trop tentant pour qu'elle ne vienne pas à sauter sur l'occasion. "Vous? Avec moi? A une réception, là où mes parents seront ainsi que tous leurs amis aussi stupides les uns que les autres? Avez vous au moins conscience du pétrin dans lequel vous souhaitez vous lancer en sombrant dans la famille Ashford? C'est un calvaire, je peux vous l'assurer." et pour cause, elle a trop vécu avec eux pour prétendre à une famille fonctionnelle, aimante et affectueuse. Toujours plus grand, toujours plus loin, toujours plus de richesses. Voilà ce qu'il faut être. Un soldat prêt à tout conquérir et c'est là que les enfants sont de vraies bombes à retardement. Ses iris se plantent dans les siennes alors qu'il recule et la toise presque curieusement. Main qui vient se poser sur sa propre hanche, elle hausse un sourcil clairement amusée. Est il en train de douter de ses capacités? "Vous seriez surpris de la quantité que je suis capable d'ingurgiter. Alors je vous attends, vieil homme. J'accepte le défi, vous irez pleurer dans un coin avant même d'être à votre dixième shot." sourire à son tour malicieux, les alcools forts ont été sa came à l'époque. Un frère autodestructeur auquel elle tient plus que tout et voilà qu'on s'habitue à la vodka comme un médicament. Férocité dans ses orbites et dans son caractère, elle ne laisse entrevoir sa vraie identité que lorsque le feu brûle dans le creux de son palpitant. Et rien que pour le prouver, pour montrer que sa fièvre est dangereuse, la ténébreuse s'avance d'une façon presque indescriptible. Bientôt, postée devant lui, elle termine son cristal. Puis, ses doigts remontent jusqu'au poignet de l'aîné, glissent lentement sur son épiderme d'avant en arrière jusqu'à appuyer sur le haut de sa main. Alcool qui se verse une seconde fois dans son verre à elle, son regard ne le quitte pas. "Vous ne savez pas avec qui vous jouez Jake. Méfiez vous de l'eau qui dort, elle est souvent létale. Mais je suis prête à vous enseigner si vous continuez à chercher les ennuis." haussement de sourcils rapide, son faciès se montre sous la forme d'un séduisant démon qui se rapproche encore un peu. Verre enfin rempli, sa main s'est faufilée en quelques secondes jusqu'à l'intérieur de sa veste pour obtenir un bâtonnet de nicotine tout en se penchant légèrement en avant pour murmurer. "Vous n'avez vraiment pas de chance d'être tombée sur moi.." qu'elle confie avant de coincer sa cigarette entre ses lippes colorées dans un sourire malicieux. Puis, elle stagne là. A le fixer comme si le temps se suspendait. Comme si plus rien n'avait d'importance mais elle termine par ajouter. "Je dois vous fouiller ou vous allez m'allumer cette cigarette, Jake? Et puis, rangez moi ces boucles qui vous tombent dans les yeux." elle continue en passant deux doigts rapides entre les mèches de l'aîné pour faire basculer quelques unes de ses boucles en arrière. Et elle avait oublié, la princesse, à quel point c'est délicieux de pouvoir jouer avec un même adversaire.

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{ Trouble on my tongue. }
♛  w/ @Hazel Ashford  

C’est une chose étrange que de s’acharner pour sauver un condamné. Qui mettrait toute son énergie à essayer de comprendre un hors-la-loi ? Parce que clairement, Jake n’est pas un saint. Le diable sans doute, un mec pas trop méchant à qui l’on a arraché les ailes et qui est tombé dans les flammes de l’Enfer. Si on connaît son parcours les métaphores collent à la perfection. D’autant plus qu’il est fiché, les plaintes contre lui fusent tandis que ses chances de monter un jour au Paradis s’amenuisent petit à petit. Hazel est adorable, elle l’est même un peu trop. C’est beau de se consacrer autant à son métier, d’en être passionnée à ce point, mais il faut voir les choses en face : c’est une perte de temps. Tout ce dont il a besoin c’est de retourner à sa petite vie paisible, celle d’un débauché qui de temps en temps, aide la société en capturant des infidèles, ça n’a rien d’héroïque mais ça reste un bon geste de jeter des détritus à la poubelle. Lui au moins n’a pas ce problème, quand on ne cueille pas la pomme il n’y a pas de répercussions, c’est aussi simple que cela. Etonnant que les autres hommes ne s’en soient pas déjà rendu compte, ça aurait fait moins de blessées sur terre. Quoique, ça ruinerait son empire et les victimes ne viendraient pas se consoler dans ses bras...non, continuez à être de parfaits salauds, les gars. "Je me fiche des autres. Si je vous dis de faire attention, c'est parce que j'attends de vous que vous reveniez me voir. A nos séances ou pas." En voilà une réplique intéressante ! Donc s’il a bien compris, elle serait prête à le voir dans un cadre personnel ? Elle ignore ce qui l’attend si elle continue à être aussi entreprenante, Jake a la mauvaise manie de s’imaginer tout un tas de scénarios, et le seul qui lui vient en tête maintenant c’est le désir qu’éprouve la psychiatre pour son corps de militaire. Tatoué, musclé, il y a de quoi saliver, c’est compréhensible. Pas très orthodoxe mais au point où on en est, une faute professionnelle de plus ou de moins, on est plus à ça près.  

— Vous seriez prête à me voir en dehors de cette pièce ? Attention docteur, je suis dangereux.  

Oui, il pourrait bien l’inciter à boire plus qu’elle n’en est capable, à découvrir le sexe d’une toute autre manière, à fumer autre chose qu’un bâtonnet de nicotine. Jake ignore le passif de la princesse mais quel qu’il soit, pas sûr qu’elle tienne le même rythme que lui. La journée typique de l’alcoolique est intense : Un petit-déjeuner contenant pour seule boisson sa flasque de whisky, un café dans ses bons jours -mais ça reste exceptionnel, le côté nourrissant est souvent mis de côté, s’il a faim, il mange le soir et se contente de protéines en barre pendant ses heures de travail. S’il a le plaisir de résoudre une affaire, souvent d’adultère, sa cliente en soif de vengeance, le prend comme cobaye, ce qui est loin de lui déplaire. L’après-midi se termine ainsi, avec un Jake allongé sur le canapé, nu comme un ver avec une bière à la main. Généralement il renouvelle sa flasque toutes les demi-heures, Quand il est en extérieur, il se contente de prendre une bouteille, avec sa dégaine il se fait facilement passer pour un sans domicile fixe –sans vouloir les juger, ça aide pas mal à coincer les vilains. Son repas, un simple plat préparé, une pizza surgelée quand il en a la force. Il ne sait pas cuisiner et préfère de toutes manières garder son argent pour un usage plus nécessaire : remplir sa cave –qui doit bien faire le quart du studio. Puis le reste est évident : deux-trois péripatéticiennes, une tournée au bar...ou bien cinq, seul son compte en banque connait le nombre. Hazel peut bien essayer, c’est avec joie qu’il l’emmènerait dans son monde. Monde qu’elle doit connaître en partie, il ne doit pas être le seul timbré à avoir la même vie dans cette ville ! Si ? En tout cas si c’est le cas, qu’elle lui donne ses coordonnées tout de suite ! Rare sont les gens qui savent vraiment s’amuser ! Pour l’instant le seul cinglé qui pourrait éventuellement le défier en la matière reste Misha...leurs traits de caractère sont semblables, ce doit être de famille, certainement. "La trahison change une personne. Impossible de revenir en arrière. Et souvent, le pardon n'est pas envisageable. Et je suis certaine que vous êtes loin de me faire confiance et ceci- Ceci mon cher Jake, est votre première erreur. De toute manière, tous mes collègues sont perchés. Je ne peux pas vraiment vous en vouloir." Donc elle a la prétention de prétexter être la seule saine d’esprit dans le cabinet ? Ils ne sont pas si différents que ça elle et lui, finalement ! Elle est de plus en plus intéressante cette psychiatre ! Assez pour qu’il veuille en savoir plus sur elle en tout cas.  

— Vous êtes bien présomptueuse Dame Ashford. Il hausse un sourcil. J’adore ça.  

Les défauts, les péchés, on peut bien les critiquer, c’est tout ce qui intéresse les gens. Il n’y a qu’à voir ces stupides téléréalités, toutes sont méprisées mais le taux d’audience reste élevé, pas besoin d’un doctorat pour savoir qu’ils sont accros à la violence, surtout s’ils accumulent avec une émission de meurtres en tout genre, là, sans même s’en rendre compte, ils deviennent morbides. Le quarantenaire ne comprend pas trop cette passion d’ailleurs, lui qui a été aux premières loges, lui qui a vu tant de cadavres, des corps froids, criblés de balles, pour certains ceux de ses amis...autant vous dire qu’il n’y a rien de drôle à se trouver sur une scène de crime, d’autant plus quand les dégâts sont conséquents. C’est une vision qui vous change à tout jamais, des images qui hantent vos nuits et qui vous empêchent de dormir. Comment peuvent-ils s’y intéresser ? C’est vicieux, malsain, presque masochiste. Le macabre est tellement apprécié qu’aujourd’hui les suicides se font en ligne...mais dans quel monde vit-on, au juste ? "Je ne suis pas dans le déni, vous vous faites des idées. Et je ne fais pas de généralités, il existe des femmes déterminées ou encore cruelles. Je dis simplement que le sexe fort n'existe pas non plus. Chacun a sa force à sa manière. On traverse tous des choses plus ou moins aggravantes. La façon dont on se relève est notre seul choix." Sans vouloir, elle commence à le perdre. C’est sans doute pour ça qu’on dit que l’homme ne comprendra jamais la femme, leurs propos sont incohérents, contradictoires.

— J’sais pas si c’est parce que je suis bourré H24 mais j’vous trouve pas logique...ça doit être votre côté psy ça, un langage de médecin, vous vous comprenez qu’entre vous, on dirait une sous-espèce d’humain, ça m’échappe.  

Et les Pharmaciens sont les seuls à déchiffrer les messages codés. Ils doivent faire partie de la secte, eux aussi. Ce n’est pas pour rien que tout le monde craint les blouses blanches, la plupart d’entre eux n’ont rien de rassurant, mis à part pour les enfants, là ils font un effort. C’est sans une once d’humanité qu’ils lui ont annoncé le décès de sa bien-aimée il y a cinq ans, comme quoi ça prouve qu’ils sont bien loin de nous, pauvres humains que nous sommes. "Et bien vous êtes là maintenant. Et tout le monde a besoin d'aide, alors je compte bien réussir à vous apporter la mienne même si vous continuez à être borné. Je ne vous laisserais pas filer, Jake. Je peux vous le garantir que vous n'avez, au contraire, pas de chance d'être tombé sur moi au vu de ce que je risque de vous faire subir." Borné est son deuxième prénom. Si bien qu’à défaut d’avoir peur de la psychiatre, il est bien décidé à la rendre folle, un comble pour sa profession mais c’est ce qui fait l’hilarité de la situation. Il est par contre bien curieux de ce qui l’attend s’il continue à être aussi buté. Plusieurs punitions lui traversent l’esprit, tout aussi loufoques les unes que les autres et pourtant jouissives.  

— Qu’est-ce vous allez faire Hazel ? Me fouetter ? M’attacher ? Faire de moi votre esclave ? Dites-moi tout, je suis curieux.  

Heureusement que la secrétaire n’assiste pas à la conversation, que penserait-elle ? Qui est le plus fou des deux ? Celui qui est alcoolique depuis des années ou celle qui est censé être totalement clean ? Il y a de quoi se poser des questions, Jake aurait presque envie d’ouvrir la porte pour dévoiler le vrai visage de la psychiatre. "Mais si mon visage vous est agréable, c'est un plus. Je me dois de l'avouer." Il est plus qu’agréable, il l’enchante. Comme une drogue, elle est envoutante, à l’image d’une muse qui séduirait un artiste, d’une sirène au chant dévastateur. Il perd vite pied en l’imaginant en tenue d’Eve, ses cheveux foncés délicatement éparpillés sur son dos nu, il y a vraiment de quoi enivrer Adam.  

— Il est plus qu’agréable. Avoue-t-il. Mais je vais me taire, vous prendriez la grosse tête si je continue.  

Parce que des compliments, il en a à la pelle. Tous sincères ceci dit. Il n’a pas besoin de mentir pour avoir une femme dans son lit alors il ne le fait jamais. S’il trouve une femme attirante, il le lui dira, qu’il ait une arrière-pensée ou non importe peu, si elles sont conquises tant mieux, si elles sont maquées, tant pis ! "Vous devriez rire plus souvent, surtout quand c'est sincère." Il fronce les sourcils. Pourquoi évoque-t-elle son rire ? Il n’a rien d’exceptionnel, il ne voit d’ailleurs pas sa différence lorsqu’il est sincère ou non.  

— J’y penserais docteur.  

Il se contente d’approuver, il faut savoir faire des efforts pour arriver à ses fins, et si pour cela il lui suffit juste de rire alors, qu’à cela ne tienne ! "Hors de question. Mais, en échange d'informations sur vous, je peux vous en donner sur moi. Un petit jeu mais vous devrez vous y tenir. Parce que je sais quand vous mentez Owens, je le vois." Il imite le geste de la belle en prenant son menton de ses doigts, bien loin d’être aussi fins que ceux de son interlocutrice. Lorsque cette dernière s’approche de lui d’un pas, la curiosité le gagne, il ne bouge pas d’un pouce, comme une statue de cire que l’on admire. "De toute manière, vous ne tiendrez pas la route en flirtant avec moi. Je pourrais vous battre à plate couture." Là il s’autorise à faire un pas, puis deux, jusqu’à arriver au buste de la jeune femme. Il dépose sa main droite sur sa hanche tandis que l’autre dessine un chemin sur le bras de la belle, pour finalement atterrir sur son cou. Doucement, sa bouche vient l’effleurer mais il dévie vers son oreille.  

— Je tiens le pari avec grand plaisir. Lui susurre-t-il.  

Cela faisait bien longtemps qu’il n’avait pas fait le jeu de la séduction, tout est très facile, une femme lui plaît, il couche avec, point. C’est d’un ennui monstre. Avec Hazel c’est différent, un pas en avant, l’autre en arrière, une approche sensible, un murmure suave, c’est bien plus excitant que la plupart des parties de jambes en l’air qu’il s’offre. Mais toute bonne chose à une fin –du moins un entracte. Alors il s’écarte d’elle et lui adresse un petit clin d’œil. Elle peut bien jouer la tigresse, au-dessus ou en-dessous, peu importe, le plaisir est le même, surtout lorsqu’il est long à avoir. "Vous ? Avec moi ? À une réception, là où mes parents seront ainsi que tous leurs amis aussi stupides les uns que les autres ? Avez-vous au moins conscience du pétrin dans lequel vous souhaitez vous lancer en sombrant dans la famille Ashford ? C'est un calvaire, je peux vous l'assurer." À côté de son parcours, il y a pire calvaire. Et puis le pétrin ? Il est déjà au fond du trou, il ne peut pas creuser plus. Elle peut sortir tous les avertissements du monde, l’idée d’aller à cette réception s’est ancrée en Jake et il en faut plus pour le décourager, c’est d’ailleurs même le contraire qui se produit, quand on le met en garde, quand on lui interdit quelque chose, le quarantenaire a encore plus envie de le faire. Décidé, il pose son fessier sur la chaise et croise ses jambes sur le bureau de la psychiatre.  

— Un calvaire ? Vous rigolez ? Pour moi c’est un terrain de jeu. Un sourire mesquin se dessine sur son visage. Emmenez-moi, je vous assure que vous ne vous ennuierez pas avec moi.  

"Vous seriez surpris de la quantité que je suis capable d'ingurgiter. Alors je vous attends, vieil homme. J'accepte le défi, vous irez pleurer dans un coin avant même d'être à votre dixième shot." Bon, le “vieil homme” elle aurait pu s’en passer mais soit, ça donne encore plus de piment au défi. "Vous ne savez pas avec qui vous jouez Jake. Méfiez-vous de l'eau qui dort, elle est souvent létale. Mais je suis prête à vous enseigner si vous continuez à chercher les ennuis. Vous n'avez vraiment pas de chance d'être tombée sur moi. " L’alcoolique plonge son regard dans le sien puis repose ses jambes à terre pour poser ses coudes sur le bureau et y déposer son visage. D’un sourire enfantin mais pas moins joueur, il réplique.  

— JE vous ferais pleurer dans un coin, par la défaite ou non, d’ailleurs. Il tourne le regard, perdu dans ses pensées. Ces shots, prenons-les à votre réception. Avec tout ce fric je suis sûr qu’ils seront de bonne qualité...à moins que vous n’en soyez pas capable...

Comme il a hâte de la voir ivre, elle a de belles promesses, encore faudrait-il qu’elles soient vraies. Pour le coup les gestes sont réellement plus importants que les mots. "Je dois vous fouiller ou vous allez m'allumer cette cigarette, Jake ? Et puis, rangez moi ces boucles qui vous tombent dans les yeux." Ses yeux s’écarquillent et un grand sourire s’affiche sur son visage. Il se lève d’un bond et s’approche une énième fois de la belle. Il la fixe de longues secondes pour finalement écarter ses bras.  

— Fouillez-moi. Commence-t-il. N’oubliez aucune zone, surtout. D’un petit geste il regarde sa montre et fait à nouveau face à la psychiatre. C’est quand votre réception ? Histoire de savoir combien de temps il nous reste. Il sourit. Non parce que ces choses-là se font lentement, il faut savoir savourer avant de dévorer.

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{  "No thank you" is what I should've said, I should be in bed
But temptations of trouble on my tongue, troubles yet to come }
crédit/ tumblr ♛  w/ @Jake Owens  

La dangerosité, la princesse n'en n'a pas peur. Aussi surprenant que cela puisse paraitre, aussi idiot que cela peut la faire passer. Quand on parvient à survivre au stress, aux commentaires et remarques acerbes d'une famille qui est loin d'être la plus aimable, on se forge un caractère d'acier. On ne craint plus rien, au final. Car on a jamais rien eu. Pas qu'elle ait perdu quelque chose, c'est différent cette fois. Comparé à Jake, la ténébreuse n'a pas vu sa vie éclater en milles morceaux après le décès de sa femme. Non, sa vie à elle, a toujours été d'une folie et d'un puzzle où les pièces ne s'enclenchaient pas comme il le fallait. Empire conséquent, richesse de par des décennies, ce n'est pas cela qui est parvenu à la maintenir hors de l'eau. Et pour être honnête, elle s'est déjà noyée de nombreuses fois. Trop de fois pour l'avouer entièrement. A perdu la tête aux côtés de son frère, a trempé dans des choses pas nettes. Mais ça, elle ne le dira pas. Secret coincé dans le creux de son palpitant, entre les murs du manoir qui l'aura vu grandir. Dans les yeux d'un monde qui n'a jamais été totalement fait pour elle. Ou peut être que si mais avec d'autres personnes. Avec celles qui en valaient la peine. Parce que même entourée, la brune a toujours été seule. Amis d'intérêts, de passage, de même pour ses amants. Rien de bien sincère. A tel point qu'elle n'y croit plus, aujourd'hui. "Mais je vous vois en dehors de nos sessions. Si je tombe sur vous en allant en ville, en récupérant un café. Les gens normaux fonctionnent d'une telle façon." elle plisse un oeil, regarde ailleurs un instant puis ajoute comme si elle avait oublié. "Evidemment, pas dans notre cas. Car nous ne sommes pas normaux, n'est ce pas? Mais encore une fois, où est la normalité?" elle le taquine, car ici ce sont des questions purement philosophiques et qu'on lui aura adressé à l'époque. A l'époque, hein..Palpitant qui se brise l'espace d'une seconde, toujours cette sensation de lame tranchante qui se plante. Parce qu'il n'est plus là, qu'il ne l'a jamais réellement été. Comme toujours. Tu n'as jamais été assez, Hazel. Qu'est ce que tu ne comprends pas? Oh et que les doutes sont vicieux quand ils viennent frapper à votre porte. Et c'est probablement pour cette raison que le faciès de la princesse est si impassible. Souffrance silencieuse, elle ne montre rien. Au risque de se trahir. "Lorsqu'une femme a confiance en soi, elle est présomptueuse. Et quand il s'agit d'un homme, il est déterminé. N'est ce pas là l'affreuse vérité? Mais vous savez quoi? Moi aussi, j'adore ça." petit rire amusé, combien d'hommes aura t-elle poussé aux limites. Qu'importe lesquelles. Prête à attaquer, prête à séduire, prête à détruire. C'est une manie chez elle d'obtenir ce qu'elle désire, et elle a beau ne pas vouloir de cohérence avec son paternel, ce trait de caractère les lie pour l'éternité. Les propos qu'elle lui lance l'amuse tout aussi bien, ce n'est pas méchant. Loin de là, évidemment. Mais elle peut comme voir les neurones de l'aîné chauffer et se demander de quoi elle parle à cet instant. Une chose dont elle est certaine est que la plupart des médecins de son type sont tous timbrés. Et qu'une parole de travers pourrait vous envoyer en asile. Alors non, la brune ne leur fera pas confiance. Mais elle, elle est différente. "Ne réfléchissez pas trop, Jake. Le corps médical est bien trop fou pour qu'on s'y attarde." elle se met dans le lot, bien sûr. Elle ne vaut pas la peine qu'on s'attarde sur elle, car elle est complètement paradoxale. Les punitions qu'il évoque la font hausser les épaules. Elle ne pense pas à ça mais plutôt à sonder son esprit d'une telle façon où il perdra la tête rien qu'en la regardant, qu'il oubliera presque son prénom. Qu'elle le manipulera d'une façon si délicieuse qu'il en redemandera. "Pas besoin." qu'elle souffle pour simple réponse. Il le découvrira bien assez tôt. Parce que c'est un peu le but, n'est ce pas? Ils se reverront, qu'ils le veuillent ou non. Il y a cette tension, cette étincelle qu'aucun autre monde pourrait faire naitre. Etrange. Pourtant, son nom dans sa bouche est si délicat que ses vertèbres en frémissent discrètement. Petite rougeur à peine discernable sur ses pommettes quand il avoue trouver son visage plus qu'agréable, elle ne réagit pas et relève juste le menton. Comme pour le remercier, silencieusement. Il n'a pas besoin de tout savoir, hein ! Il reste un homme. Mais le ton change quand ils continuent de se lancer sur ce terrain terriblement miné. Oh, ils n'ont pas idée dans quoi ils trempent actuellement et c'est sûrement ça qui les empêche de s'arrêter. Il lui avoue qu'il prend le plaisir, qu'il est décidé à s'amuser autant qu'elle. Elle en est ravie, elle ne mentira pas. Parce que cela fait bien trop longtemps qu'elle n'a pas eu l'occasion d'être aussi folle que ça. "Très bien. Je vois que vous allez aimer vous amuser." se tourne ensuite vers lui pour faire disparaitre la délicate sensation dans le creux de ses reins quand il est venu à la toucher. L'observe de ses prunelles comme pour le disséquer puis elle soupire. Bon, elle n'aura pas le choix. Peut être que son père finira par la lâcher pour un petit moment grâce à leur plan machiavélique. "Oh, mais je pense bien. Le problème c'est que la sécurité va finir par vouloir vous sortir de là et je serais obligée de répondre à toutes les interrogations possibles." elle peut déjà sentir le regard désapprobateur de son paternel sur elle. Elle aura au moins un semblant de soutien avec l'aîné mais quand elle le regarde, elle ne peut s'empêcher de grimacer. "Vous n'allez pas aimer ce que vous allez voir, Jake. Je suis sérieuse, ce monde c'est..Ecoeurant à bien des niveaux." affirme t-elle avant de le voir s'approcher soudainement. Oui, elle a bien un faible pour ses cheveux, mais qui ne ne serait pas dans son cas, hm? Haussant un sourcil, un rictus se pose sur son visage d'ange et voilà qu'elle pose ses mains sur les bras de son patient. Qu'elle touche le palpe comme le ferait un homme de la douane. Passe par son torse, ses côtes, et dans le creux de ses reins en ne quittant pas son regard. Trouvant enfin ce qu'elle cherche malgré tout, le feu allume son bâtonnet de nicotine rapidement et, d'une simplicité terrible, elle avoue. "Ce soir. Alors vous avez intérêt à déguerpir pour vous préparer, à me chercher chez moi à l'heure exacte et ensuite, on se jette dans la gueule du loup."

Après que les consignes aient été données, comme l'heure et l'adresse et encore d'autres choses nécessaires à une réception préparée par les Ashford, la princesse a renvoyé l'aîné chez lui en lui demandant de ne pas faire des siennes et de l'écouter pour une fois. Suite à cela, la ténébreuse est à son tour retournée chez elle pour se préparer. Bon sang, elle n'aurait jamais dû accepter. D'une cruauté sans faille, comment peut elle entrainer l'ancien militaire dans sa famille totalement dépassée par le monde réel? Comment peut elle l'amener dans un univers qui est terriblement malsain? Pas qu'elle imagine Jake incapable de répliquer mais ce genre de soirée ne sont jamais agréables. Pas même pour elle. Princesse de l'empire qu'on attend tous impatiemment car elle serait la prunelle des yeux du géniteur, mais l'amour a toujours été absent. A toujours été bien caché pour ne pas le montrer. Ah, qu'est ce qu'elle pourrait retourner l'ensemble du manoir dans lequel elle a grandit. Mais le moment est mal choisi, car l'heure tourne et qu'il lui faut être parfaite. Aucune erreur n'aura sa place. Robe rouge attrapée du dressing, talons hauts de la même couleur, c'est en sortant de la douche que son fer à boucle commence à chauffer. Doigts qui se brûlent par moment, maquillage prend place sur son visage de poupée. Traits d'eye liner et bijoux précieux. Elle souffle en voyant son reflet dans le miroir. Voilà qu'elle est revenue, la princesse Hazel. La rebelle qui ne mâche pas ses mots, qui s'est déjà levée d'une table bondée pour faire la fête sous les néons. Qui a déjà oublié quelques jours sous l'excès de toxines dont elle ne se souvient même plus. Ça va bien se passer. Tout ira bien. Oh, le mensonge est gros évidemment. Parce qu'on ne s'en sort jamais indemne de la famille Ashford. Une fois ses chaussures enfilées, elle se rend dans la cuisine et pose un simple shot sur le plan de travail. Le rempli et le descend d'une traire en ne grimaçant même pas. L'alcool l'aidera à passer ces heures plus rapidement. Ça va être beau, tiens. Inspiration conséquente, elle entend la voiture de Jake et c'est le moment d'y aller. Jette un coup d'oeil à l'horloge et sort tranquillement de la maison en vérifiant les messages de son frère. Elle doute qu'il sera absent mais elle tente de le faire venir tout de même, au cas où. On n'est jamais trop prudent. Ne perd pas de temps la princesse et s'impose dans le véhicule du plus âgé en rejetant ses mèches en arrière. Ses prunelles se posent sur lui, elle hausse les sourcils et lance sans pression. "Quoi? Vous pensiez que j'allais venir en jogging et sweat?" qu'elle demande, forçant un fin sourire. Pression à son apogée, elle lui donne la route pour se rendre au manoir déjà bien éclairé de sa famille. Palpitant qui s'affole mais de la mauvaise façon désormais, elle ne montrera rien. Pas un seul battement de cils affolé. Elle attend, regarde par la fenêtre et quand la voiture se gare, elle avoue doucement. "Jake, si vous..Enfin si vous avez envie de disparaitre à n'importe quel moment de la soirée, je ne vous en voudrez pas. Faites le. Je comprendrais." assure t-elle en lui offrant néanmoins un adorable sourire. Parce qu'elle ne verrait pas de mal à voir Jake s'en aller, s'enfuir même. Elle sait bien que son monde n'a rien à envier. A part la richesse, les privilèges, il n'y a rien de beau. De fameux. Tous aussi faux les uns que les autres, c'est un calvaire de les rencontrer. N'attend pas sa réponse et la ténébreuse est déjà descendue du véhicule en remettant son sac sur son épaule. Seconde inspiration de la soirée, elle attend que l'ancien militaire l'accompagne. Un peu plus de courage à ses côtés que seule, ce sont les domestiques de la maison qui leur ouvrent la porte en saluant la princesse. Le décor est majestueux, les lumières élégantes, l'odeur de parfum mêlée à un de bons repas. Au champagne qui se glisse sur les plateaux en argent. Elle regarde autour d'elle, et dit. "Bienvenue dans mon monde." simple peut être mais efficace. Car tout ceci est à elle. Car toutes les frivolités présentes lui appartiennent, car son enfance a été dorée, argentée, perfectionnée. Un comble qu'elle soit aussi..Près du peuple, dira t-on. "Bon, alors..On fait acte de présence, on salue la moitié des gens puis on déguerpit et-.." la princesse entend un écho de voix qu'elle ne connait que trop bien, tourne la tête au bon moment et aperçoit son paternel qui serre les paumes de ses investisseurs, de ses fameux invités. "Bon sang, le voilà." un serveur passe par là et la cadette ne perd pas de temps, attrape une coupe de champagne qu'elle vide d'une seule traite pour ensuite la reposer sur le plateau et se poster vers l'ancien militaire. Le fixe de ses douces prunelles et ne sait même pas quoi dire pour lui expliquer la situation. Et bientôt, la voix du diable se fait entendre plus près. "Hazel ! Ma chérie, tu es enfin là. Je croyais que tu allais me faire faux bond, comme d'habitude." ah, premier pique, la princesse s'est retournée et a déposé un faux sourire sur son visage d'ange. Le prend dans ses bras pour le saluer et répondre. "J'avais du travail mais je vois que ça ne t'empêche pas me contacter." réponse à sa première remarque, son géniteur dispose de la même taille que Jake à ses côtés. Prestance, élégance, qui aurait quelque chose à reprocher au grand Charles Ashford? "Je vois que tu es venue accompagnée." "Oui en effet. Papa, je te présente, Jake. C'est-" mais on peut voir l'ironie dans les iris du paternel, fauve depuis toujours. Il n'attendra pas. Personne n'est jamais assez bien pour sa fille. Et sa fille ne fait que des mauvais choix. "Un ami, je suppose? Je ne pense pas que ma fille soit intéressée par une autre relation que celle ci, mon cher Jake. Malheureusement. Ravi de vous rencontrer, cependant." "Papa, ne commence pas s'il te plait. Ma vie personnelle ne te regarde pas le moins du monde. Et Jake est un homme très bien." "Oui, je présume. Pour des femmes dévergondées, probablement." "Où est maman?" "En train de discuter avec Declan. Et ton frère? As tu eu des nouvelles? Je ne parviens pas à le joindre." "Je doute qu'il fasse acte de présence ce soir." qu'elle souffle en relevant le menton, et le feu crépite dans le regard de la seule princesse, en constant désaccord avec son géniteur. Une bataille silencieuse, à qui saura le mieux diriger sa vie. "Il doit encore trainer avec ses attardés d'amis, ou à profiter de son argent pour renifler des saloperies." "Si tu n'as pas eu de nouvelles de lui, c'est surtout pour éviter d'entendre ce genre de remarques. Ne sois pas étonné. Il n'apprécie guère les coincés de ton monde." "Il a toujours été un électron libre, de toute manière. Excuse moi, je dois aller voir quelqu'un. Je reviens vers toi tout à l'heure. Jake." hochement de tête et la ténébreuse relâche une expiration qu'elle n'a pas pensé avoir retenu. Bon, ça aurait pu être pire. Inconsciemment, ses doigts attrapent le poignet du militaire pour le tirer à sa suite dans une simple phrase. "J'ai besoin d'un verre." et elle l'entraine près du bar où le barman la salue affectueusement à son tour. "Un shot. De n'importe quoi. Et un double whisky s'il te plait." le barman s'y attèle et, une fois le shot préparé et sous les yeux, la rebelle lance un regard autour d'elle. S'assurant que personne n'a les yeux rivés sur elle, elle fait couler rapidement l'alcool au fond de sa trachée. Repose le verre et prend son whisky en se redressant fièrement sur ses talons. Pas un seul tremblement, au contraire, l'envie de tout détruire reprend le dessus. Et tandis qu'elle se tourne pour voir le visage de l'aîné, la jeune fille soupire et secoue la tête. "Je suis désolée, Jake. Mon père n'est pas le plus..Enfin je suppose qu'on s'est compris. Vous pouvez encore vous en aller si vous en avez envie, je vous assure." et au fond, la princesse ne cherche qu'à le protéger, son militaire. De son univers aussi flamboyant qu'irritant.

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{ Trouble on my tongue. }
♛  w/ @Hazel Ashford  

La richesse n’a jamais été l’intérêt premier de Jake. Qui a besoin de milliers de dollars sur le front ? Un billet ne contre pas une balle ou un obus. Pour autant il en a besoin, pour ses bouteilles. S’il n’y avait pas l’alcool il se ficherait bien de l’argent, qu’il soit sous un toit ou sous un pont au fond quelle importance ? Il a déjà vécu bien pire situation, plus grand chose ne lui fait peur désormais. On pourrait croire que la vie mondaine le rebute mais c’est au contraire un réel terrain de jeu pour le quarantenaire. Lui qui aime tant choquer le monde, alors devant milliardaires, aristocrates et autres coincés de l’anus, imaginez le tableau ! Certains de ses clients font partie de la jetset, et ceux-là, il les adore ! Ils chouinent parce qu’on leur a volé un bijou sur les dizaines de centaines d’autres qu’ils possèdent, c’est presque comparable au jeune Dudley qui crie au scandale pour trente-six cadeaux au lieu de trente-sept. Pas étonnant qu’Harry se soit amusé à enfermer son cousin dans un enclos, tout le peuple d’en bas serait joie rien que de voir l’expression effarouché des plus aisés. Eux qui se prennent pour le centre du monde, n’oublions pas que le reste est avantagé en nombre et en surface. Ils sont pour beaucoup très dépendants, pour en avoir été témoin à mainte reprise, certain ne savent même pas cuisiner ou passer le balai. Jake a toujours nourri le rêve de les regrouper pour les inscrire à une émission de survie avec Bear Grylls comme animateur. Le taux d’audience atteindrait le sommet, pour sûr ! "Mais je vous vois en dehors de nos sessions. Si je tombe sur vous en allant en ville, en récupérant un café. Les gens normaux fonctionnent d'une telle façon." Mais qu’est-ce que la normalité ? C’est propre à chacun, pour les riches avoir servantes et majordome est normal...pour les autres, beaucoup moins. Jake fonctionne à sa façon, pourquoi suivre le troupeau quand on peut être libre de faire ce qu’on veut ? Et puis la croiser en ville ? Il ne vaudrait mieux pas, les seules fois où il sort c’est pour traquer quelqu’un, acheter de l’alcool ou se saouler au bar, rien de très glorieux, rien de très “normal” en soit.

— C’est chiant la normalité. Commence-t-il. Si on doit se voir en dehors de ce cabinet venez dans le mien, c’est ainsi que fonctionne les connaissances, les amis...les amants.  

Il lui adresse un clin d’œil. Oui, Jake est lourd. Un peu trop tenace pour la gent féminine sans doute mais il ne tombe jamais dans l’excès. Quand il a envie de quelque chose, de quelqu’un, il fait tout pour l’obtenir...en sachant tout de même qu’une femme ne nous appartient pas, cela va de soi. Il se contente seulement de rappeler à la jeune femme qu’il est intéressé et que bien qu’elle ne veuille pas l’admettre, elle aussi. "Lorsqu'une femme a confiance en soi, elle est présomptueuse. Et quand il s'agit d'un homme, il est déterminé. N'est-ce pas là l'affreuse vérité ? Mais vous savez quoi ? Moi aussi, j'adore ça." À l’image d’une partie de tennis, Jake et Hazel se renvoient la balle avec ténacité et humour. Elle garde toujours ce petit côté féministe qui lui plaît tant, lui n’a rien contre le fait d’être présomptueux, il en est la définition même ! Il ne serait pas aussi fou s’il n’avait pas une confiance excessive et démesurée en lui. C’est même plutôt indispensable quand on est comme il est, ça permet souvent d’écarter le danger, montrer ses biceps pour mieux régner. Voir l’ennemi faire demi-tour avant même d’avoir sorti un poing, c’est assez grisant, bien que très ennuyant.  

— Qui se ressemble s’assemble, docteur.  

Un air coquin se dessine sur son visage. Ils sont à la fois opposés et similaires, à l’instar d’un damier, ils sont différents mais se complètent. Sans que ce ne soit romantique ou tout autre connerie dans le genre, ils manifestent un intérêt commun évident, peu importe la nature de leur relation, qu'elle soit professionnelle ou non, au fond quelle importance ? Ils s’amusent à se charrier, c’est amplement suffisant aux yeux de Jake qui au fond de lui, se sent très seul. Car oui, il peut bien avoir un adorable cousin, une multitude de conquêtes et un nombre impressionnant de soulards à défier, rien ni personne ne pourra combler le vide dans son cœur. Alors à défaut de pouvoir le guérir, autant l’endurcir comme on peut, qu’il soit fait de pierre ou d’or, il n’en a plus l’utilité. "Ne réfléchissez pas trop, Jake. Le corps médical est bien trop fou pour qu'on s'y attarde." Là il ne pouvait qu’être d’accord. À quoi bon guérir un cancer quand on ne sait pas prendre soin de soi ? Soigner un diabète mais boire du Coca-cola tous les jours, Inciter les patients à pratiquer un sport mais passer ses journées de repos à pioncer...ils n’ont rien de logique. Un diététicien à grosse bedaine, un dentiste appareillé, un kinésithérapeute au dos endommagé, ils finiront plus souffrants que tous leurs malades réunis.  

— Ouais, c’est à se demander s’ils sont pas pires que moi ! Lâche-t-il. Faut y aller pourtant.  

Jusqu’ici l’ex-militaire n’a rencontré personne d’aussi fou que lui. Lui qui s’amuse à mettre un pied dans le vide, à pointer une arme contre sa tempe, à tirer sur sa télévision si un programme ne lui plaît pas pour ensuite en voler une toute neuve chez ses clients friqués. Tout ça n’est qu’une infime partie de sa personnalité loufoque, lui-même ne sait pas ce dont il est réellement capable, le monde est un jeu à plusieurs niveaux, leur difficulté est aléatoire et on ne possède pas plusieurs vies mais c’est plus distrayant que n’importe quel GTA ou SIMS. "Très bien. Je vois que vous allez aimer vous amuser." Aucun doute là-dessus, espérons qu’elle ne tienne pas à sa dignité ou à son héritage parce qu’il risque fort de lui faire du tort de ce côté-là. "Oh, mais je pense bien. Le problème c'est que la sécurité va finir par vouloir vous sortir de là et je serais obligée de répondre à toutes les interrogations possibles." La sécurité ? Il a certainement plus d’expérience que tous ces jeunots inexpérimentés. Pour sûr qu’aucun d’eux n’a déjà pris une dizaine de balles ou des coups à vous mettre dans le coma le plus féroce des hommes. À moins d’être The Rock, aucun d’entre eux ne le fera trembler.  

— Qu’ils essayent, quand je leur demanderais une fouille corporelle ils vont très vite me relâcher. S’amuse-t-il. Puis c’est ça la vie : prendre des risques !  

Il hausse les épaules. Lui ne fait que ça en tout cas, sans cesse il joue avec sa vie. Bien sûr il n’attend pas de la psychiatre qu’elle en fasse de même, elle est bien trop belle pour mourir, seulement elle n’a pas l’air d’avoir une vie trépidante, depuis combien de temps ne s’est pas-t-elle amusée ?  Pas comme une sortie au cinéma entre amis, non, plus comme un saut en parachute, le genre de truc qu’on fait rarement, qui nous fait peur mais qu’on a hâte de découvrir. Le genre de chose qui nous provoque une forte adrénaline qui nous pousse à éclater de rire, à vouloir reproduire le processus sans même prendre conscience de ce que cela implique. "Vous n'allez pas aimer ce que vous allez voir, Jake. Je suis sérieuse, ce monde c'est..Ecœurant à bien des niveaux." Bien au contraire. Il va adorer. Non par amour du luxe, voir madame machin vanter son sac Prada à madame truc qui fait semblant d’aimer pour se faire bien voir, non merci. Lui tout ce qu’il veut c’est les voir affolés, écœurés face à un alcoolique sans carte gold. Ça peut paraître étrange mais il a même hâte d’y être !  

— Alors là je vous coupe, je vais m’amuser comme un petit fou. Des gens friqués j’en ai vu plus d’un croyez-moi...mais tous réunis dans une même pièce ? Le paradis !  

Ce qui suit, une palpation bien particulière, aussi excitante que frustrante, fait sourire le plus âgé qui entrevoit une sorte de petite flamme dans les yeux de son interlocutrice. Il l’imagine nue, aussi belle qu’une peinture de Monet, aussi précieuse. Il s’en mord la lèvre à l’idée. Quand elle parvient à attraper son briquet, Jake souffle. Mince, il aurait dû mieux le camoufler ! Son caleçon aurait fait une excellente cachette. "Ce soir. Alors vous avez intérêt à déguerpir pour vous préparer, à me chercher chez moi à l'heure exacte et ensuite, on se jette dans la gueule du loup."

— Compris cheffe !  

Il fait le salut militaire puis après un baiser bluetooth, s’en retourne chez lui pour se préparer. Bon, elle attend peut-être de lui qu’il se pointe en costume mais hors de question de se fondre dans la masse, ça non ! À défaut d’un smoking il fera l’effort de mettre son plus beau jean noir et sa plus belle veste en daim. L’une comme l’autre sont les pièces les plus chères de sa garde-robe très peu fournie. Évidemment rien ne dépasse le billet de cent mais au moins ces deux-là ne proviennent pas d’une brocante. Un dernier regard sur le miroir confirme qu’il se sent prêt. Ses boucles lui tombent toujours devant le visage, sa moustache est parfaitement peignée et quelques-uns de ses tatouages bien en vue. Détail important, ça fait son charme et ça choque les plus âgés, parfait combo ! Ses clés en main, il pose son fessier sur le siège avant de son pick-up et se gare à l’adresse que lui a indiquée la psychiatre. Loin de lui l’idée de l’emmerder jours et nuits mais maintenant qu’il sait où elle habite, quelques visites hebdomadaires s’imposent. En attendant la belle, il tapote sur le volant de son automobile lorsqu’un mouvement de porte attire son regard. Hazel est là, resplendissante dans une robe rouge qui moule parfaitement ses courbes. Prunelles brillantes, bave presque apparente, Jake ne dit pas un mot, trop émerveillé par la beauté de la psychiatre. Elle est à couper le souffle, il est contrariant de savoir que d’autres paires d’yeux se poseront sur elle ce soir. "Quoi ? Vous pensiez que j'allais venir en jogging et sweat ?" Il secoue le visage et pour se donner contenance, pose ses avant-bras sur le volant avant de lui sourire.  

— Nan c’est juste...Il pose un regard ténébreux sur la jeune femme. Vous êtes sublime...c’est tout.  

Il détourne le visage pour démarrer et se concentrer sur la route. Sur le chemin il ne peut s’empêcher de lui jeter quelques coups d’œil. Il pense apercevoir du rouge sur les joues de la belle, il n’en est pas tout à fait certain car il fait déjà sombre mais une chose est sûre : il trouve ça adorable. Bon, il va lui falloir pas mal de self-control ce soir, il n’avait pas prévu ça. Une fois arrivé à bon port, le quarantenaire se gare et admire le lieu. Ouais, y a du flouze, c’est évident. "Jake, si vous..Enfin si vous avez envie de disparaitre à n'importe quel moment de la soirée, je ne vous en voudrai pas. Faites-le. Je comprendrais." Il lui rend son sourire et de sa paume droite, vient lui caresser la joue. Elle est mignonne à s’inquiéter mais il ne peut que la rassurer : il a choisi d’être là et rien ne l’en dissuadera.  

— Hey, il est hors de question que j’vous abandonne. Il lui susurre à l’oreille alors qu'elle est déjà à l’extérieur de l’habitacle. Ce serait me priver de votre beauté toute la soirée...

Le sérieux de son regard peut paraître étrange mais il est sincère le détective...ce qui est plutôt rare, j’en conviens. Enfin, tout ça est bien beau mais place à l’action ! Tous deux passent le seuil de la maison et tout de suite l’éclat de la pièce vient aveugler l’alcoolique. Comme une impression de déjà-vu. Un décor aussi beau que cher, il en a déjà vu mais celui-là reste quand même plus surprenant. Un vase attire son regard. Il doit coûter quoi, un salaire de toute une vie ? Le voir brisé en mille morceaux est tentant mais il serait dommage de commencer la soirée aussi fort, autant y aller en douceur, histoire de savourer. "Bienvenue dans mon monde." Il acquiesce tandis qu’un petit bruit intrigué s’échappe d’entre ses lèvres.  

— Hm...très guindé ce monde. Il lui donne un léger coup de coude. Mais y a de la bonne bouffe et de l’alcool, c’est déjà ça !  

Et là il n’essaye même pas de détendre l’atmosphère. Son naturel fera peut-être effet sur Hazel. C’est à espérer en tout cas, vu l’enthousiasme dont elle fait preuve, impossible de dire comment se déroulera la soirée si le stress continue de l’oppresser. "Bon, alors..On fait acte de présence, on salue la moitié des gens puis on déguerpit et-... Bon sang, le voilà." Elle attrape une coupe de champagne et la vide d’une traite, impressionné, Jake l’applaudit silencieusement et empoigne une coupe à son tour. Il en fait valser le contenu en tournoyant le verre et regarde Ashford senior s’approcher d’eux. Il en impose, c’est sûr. Un seul regard suffit pour voir qu’il a plus d’une pièce dans le portefeuille. Mais l’argent ne fait pas tout, il n’aide en tout cas pas dans le relationnel parent-enfant. Jake assiste à l’échange avec un certain mépris pour le vieux, tout homme blessant une femme de quelque nature que ce soit le répugne, et il ne fait pas exception. Pour autant l’ex-militaire ne montre pas son aversion, il veut s’amuser un peu avant. "Un ami, je suppose ? Je ne pense pas que ma fille soit intéressée par une autre relation que celle-ci, mon cher Jake. Malheureusement. Ravi de vous rencontrer, cependant." Son ton dédaigneux peut en agacer plus d’un mais il amuse beaucoup Jake. S’il savait que quelques heures plus tôt sa fille lui palpait le biceps il n’aurait sans doute pas le même discours. D’autant plus que mademoiselle défend l’honneur de l’alcoolique ! Alors non il n’est pas “un homme très bien” mais ça reste agréable à entendre. "Oui, je présume. Pour des femmes dévergondées, probablement." Un sourire en coin se dessine sur le visage du quarantenaire tandis qu’il analyse le plus vieux.  

— Ashford senior je présume, je suis enchanté de rencontrer le père de ma petite-amie. Il claque doucement le fessier de la psychiatre. Qui vous dit qu’elle n’est pas dévergondée ? Elle est meilleure au lit que toutes les femmes que je me suis tapé jusqu’ici.  

La suite de la conversation ne le concerne pas, des affaires de famille. Très prise de tête, voilà pourquoi il vaut mieux être seul. Bien sûr ça n’empêche pas le détective de soutenir sa prétendue copine, lorsqu’il la sent tendue il n’hésite pas et lui caresse tendrement le dos. "Il a toujours été un électron libre, de toute manière. Excuse-moi, je dois aller voir quelqu'un. Je reviens vers toi tout à l'heure. Jake." Le détective lui sourit puis lève la main en guise de salut. Un clin d’œil vient agrémenter le tout.  

— Avec plaisir beau-père ! S’exclame-t-il.

Il ne prend pas le temps de regarder sa réaction, la mine tendue d’Hazel le préoccupe et il la suit volontiers lorsqu’elle l’entraîne vers le bar. Elle commande un shot et un double whisky, ça prouve son désarroi.  

— La même pour moi mais en double. Il fixe le whisky. Enfin, en quadruple.  

Il commence son breuvage et croise le regard de la princesse lorsqu’elle lui adresse la parole. "Je suis désolée, Jake. Mon père n'est pas le plus..Enfin je suppose qu'on s'est compris. Vous pouvez encore vous en aller si vous en avez envie, je vous assure." D’un geste doux, aussi tendre qu’une barbe à papa, Jake pose sa main sur la chevelure sombre de la plus jeune et attire le visage de cette dernière contre son torse. Il embrasse le sommet de sa tête avant de passer quelques doigts dans ses mèches. Elle a besoin de tendresse la belle, et ça, il en a pas mal en stock.  

— Soyez pas désolée Hazel. Je ne vous abandonnerai pas, je vous l’ai déjà dit. Il lui caresse la joue. En plus votre père m’amuse plus qu’autre chose, il en faut plus pour me vexer. Il s’écarte et la fixe d’un air enjoué. Restez-là, je vous apporte de quoi manger.  

Après analyse, il distingue un élégant buffet dans un coin de la pièce. Il y trône quelques canapés, verrines et autres mets classieux. On est bien loin de ses box de pâtes micro-ondables. À ses côtés une vieille femme semble prendre son temps pour choisir, il fronce les sourcils. Elle est bien gentille mamie mais Jake a une demoiselle à consoler ! Ni une, ni deux, il empoigne non sans difficulté un canapé au saumon qu’il fait “malencontreusement” tomber sur la chaussure de l’ancêtre. L’alcoolique prend un air faussement choqué puis se confond en excuses.

— Oh mais quel maladroit, veuillez m’excuser très chère ! Il pose sa main sur sa bouche et reprends. Attendez, je vais régler ça. Sans aucune honte, il crache sur le soulier et essuie ce dernier à l’aide de sa manche. Voiiiilààà, toute neuve !

La femme semblant trop choquée pour émettre le moindre son, elle laisse sa place au quarantenaire qui ne tarde pas pour prendre un plateau vide des mains d’un serveur. Il le remplit de nourriture et retourne vers la psychiatre. Devant elle il dépose les mets et lui sourit.  

— Voilà, madame est servie. Il empoigne un verre puis un canapé avant de tourner la tête vers Hazel d’un geste vif. Au fait ! Elle est où ma belle-mère ?

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{  "No thank you" is what I should've said, I should be in bed
But temptations of trouble on my tongue, troubles yet to come }
crédit/ tumblr ♛  w/ @Jake Owens  

C'est un peu paradoxal de se dire que la princesse a vécu les meilleurs et pires moments de son enfance au sein de ce manoir encore plus grand que le labyrinthe de Pan. Les meilleurs moments en compagnie de son frère, avec les domestiques qui travaillent encore et toujours pour eux. Une sorte de deuxième famille car soyons honnête, ses géniteurs n'ont jamais réellement montré le moindre vrai sentiment d'affection. D'amour. Pas qu'elle pense qu'ils n'aiment pas leurs enfants mais au fond, c'est un peu secondaire comparé aux investisseurs, à la richesse, aux airs flamboyants de leur monde. Des personnes y vivant. Bien évidemment, la ténébreuse aime les beaux vêtements. Aime les privilèges qu'elle a pu obtenir grâce à leur fameux nom. Mais ça s'arrête là. Elle n'est pas comme eux, ne le sera jamais. Probablement est ce pour cela qu'elle s'est dirigée vers le côté psychiatrie plutôt que chirurgien. Elle apprécie aider les gens, leur tendre la main. Tenter de leur faire remonter la pente. Mais souvent, elle se laisse trop tomber dans son travail. Mélange beaucoup de choses au sein de sa vie personnelle et voilà qu'elle est assise dans la voiture de Jake sans comprendre comment elle a pu oser lui proposer cela. Magnifique, vraiment ! Son compliment lui va droit au coeur. Car l'aîné ne cherche pas à l'attirer dans ses filets, du moins pas de la même façon que tous ces riches hommes. Non, lui il est sincère dans son idiot de flirt. Et elle ne peut que se montrer touchée. Elle lui offre un sourire, jetant un dernier regard à sa tenue avant de répliquer un simple. "Merci. C'est très gentil.." oui, peut être qu'elle n'a pas vraiment l'habitude de recevoir des compliments qui viennent droit du coeur. Mais ça, c'est encore autre chose. C'est encore un autre problème. Ce qui la surprend d'autant plus est la capacité de Jake à tenter de la rassurer. Il y parvient, hein. Il se montre si adorable avec elle, elle n'aurait jamais cru cela possible. C'est néanmoins bien en train d'arriver et la façon qu'il a de poser sa main sur sa joue la ferait presque frémir si elle n'avait pas un self-control énorme depuis des années. Il dit ne pas vouloir l'abandonner mais au final..Tout le monde finit par le faire. C'est indéniable. Une fois à l'intérieur du manoir, la jeune fille ne peut s'empêcher de relâcher un petit rire amusé. C'est vrai, la nourriture est toujours bonne tout comme l'alcool. Au moins une bonne chose dans tout ce bordel quotidien. "Il est vrai que les repas sont toujours délicieux. du petit déjeuner jusqu'au dîner. Je vous montrerais un jour." oui, peut être qu'elle lui montrera ce que c'est d'être l'héritière première d'un endroit aussi conséquent. D'un empire qui lui revient de droit, que ses parents espèrent qu'elle reprendre un jour. Qu'elle posera les pieds sur terre et qu'elle stoppera cette stupide psychiatrie. Bon, au moins Jake n'a pas l'air trop effrayé de voir cette autre facette d'elle. Un faux conte de fées qui n'est pas si agréable que ça. Néanmoins, comme elle l'a déjà dit au blond, sa descente est beaucoup plus spectaculaire qu'on peut l'imaginer et la voilà en train d'avaler sa première coupe sans se poser de questions. Evidemment, la conversation avec son père est houleuse, et le serait encore plus s'il savait qu'Owens était son patient. Mais ça, qui peut bien le savoir ici hm? Un mélange de surprise et de rougeurs se lit sur le visage de la poupée face aux paroles de Jake. Et surtout de sa claque sur son derrière. Bon sang, ils n'avaient pas prévu ça ! Autant dire que le paternel n'est pas aux anges, qu'il l'a désormais dans le collimateur et qu'il ne le laissera pas se montrer aussi inconscient chez lui. Il y a encore quelque chose qui a dérangé la princesse. Enfin..Pas vraiment dans le mauvais sens. Mais cela fait longtemps qu'elle n'a pas entendu le mot "petite amie" dans la bouche d'un homme. Et l'espace de quelques secondes, Hazel s'imagine être celle qui fait battre le coeur de Jake. Ne serait ce qu'un peu. Juste pour..Bon, ça n'aide pas aux palpitations de son coeur déjà affolé. C'est clairement l'inverse. Lui jetant un discret regard, elle baisse la tête en retenant un rire qu'il lui faut absolument garder. Parce que bon, il faut dire que tous les invités ici, viendront à poser leur attention sur eux s'ils ne font pas attention. C'est un peu le but n'est ce pas? Bien sûr que oui et Jake fait un travail formidable. Au bar, le shot est le premier à être ingéré et la ténébreuse se montre inquiète pour l'état mental du militaire. On ne sait jamais, certaines personnes ne supportent pas ce genre de pression. Bon, Jake n'a pas l'air du genre à paniquer pour si peu. Et puis, il a tenu tête à son père à sa manière certes, mais tout de même. Non, le plus surprenant - encore une fois -, c'est la manière déstabilisante que son patient a, à la ramener sur terre. A souffler, à reprendre un peu d'oxygène. Quand il l'attire vers lui, sa peau frissonne sans qu'elle ne puisse s'en empêcher. C'est si agréable d'être contre lui. Son parfum empli ses sens, ses prunelles se ferment quelques secondes. Le monde pourrait partir en flammes qu'elle ne bougerait pas. Ah et qu'est ce que c'est mauvais ça ! C'est terriblement mauvais, même. Parce que cela veut dire qu'elle est capable de craquer encore plus pour lui. Elle n'en n'a pas le droit. C'est trop dangereux, et puis il n'est pas ce genre d'hommes à se lancer dans une relation. Ça se voit, ça se remarque. C’est comme Misha. Misha est le même type. Mais bon..Lii semble beaucoup moins tendre que Jake. Enfin c’est ce dont elle a l’impression. Elle met parfaitement de tromper. De toute manière, elle doit se sortir ce ténébreux de la tête. Impossible de continuer correctement sinon. Mais pour l’instant, elle se sent bien. Terriblement bien aux côtés de son partner in crime. Un peu à la Bonnie and Clyde! Sa voix de velours, grésille dans le creux de ses tympans. Elle aurait pu rester ici des heures.. Cependant, en se redressant, son visage se relève vers le sien. Ses iris de plantent dans les siennes, quelques secondes à peine. Il est beau ce soir, avec sa veste et son jean noir. Il est très élégant. Ça change du smoking noir et de tous ceux qui sont habillés de la même manière. Il lui indique qu’il va lui chercher à manger et c’est en tendant le bras qu’elle tente de le retenir. "Non Jake, attendez. C’est..Inutile.." souffle t-elle malgré tout. En le voyant s’éloigner. Un vrai gentleman semble t-il. Attendant au bar en prenant une gorgée de son whisky, la jeune fille salue quelques personnes dont elle se souvient depuis son enfance. Quelques amis de son père puis de sa mère aussi. Mais surtout les domestiques avec qui elle s’était toujours bien entendue. Revue de revoir certaines personnes qui en valent la peine, la ténébreuse attend patiemment son faux rendez vous. En espérant qu’il ne fasse pas plus de dégâts qu’ils n’avaient prévu..

Bientôt, Jake est de retour avec un plat plein à craquer de tout ce qu’il se trouve sur le buffet. Bah bravo, ils auront goûté à tout ce que le traiteur a proposé. Bon, c’est tant mieux car elle adore les petits apéritifs, les petits canapés si délicieux dans lesquels elle s’est plongée maintes et maintes fois. Jetant un coup au plat, la plus jeune se met à rire joyeusement en glissant quelques unes de ses mèches bouclées en arrière. "Ce sera Mademoiselle pour vous, mon cher. Mais merci beaucoup. Nous avons le choix à ce que je vois." prenant un premier amuse bouche, Hazel sursaute presque en voyant avec quelle rapidité Jake se tourne vers elle. Sa question la ferait presque tousser si elle ne se retenait pas de justesse. Elle a bien conscience que c’est simplement pour s’amuser mais l’entendre de sa bouche est totalement différent. Est ce qu’un jour ce sera le cas? Est ce qu’un jour, Jake viendra à être plus qu’un simple patient? Elle n’en sait que trop rien et c’est justement ça qui lui pose problème. Comment gérer une situation qui peut vite dégringoler? Si elle s’écoutait, elle se laisserait totalement tomber dans ses bras. Pour le pire comme pour le meilleur. Mais elle sait bien que ce n'est pas ce qu'il faut qu'elle fasse. Que ce n'est pas adéquat. Autant pour elle que pour lui. Le militaire ne voit en elle qu'une belle femme et c'est tout. Un flirt nécessaire à atteindre sans se poser plus de questions. Et pourtant, elle le laisse entrer dans son monde, le laisse voir ses parents. Le laisse rencontrer la moitié de ce qu'elle n'aurait jamais osé établir. Elle reste un instant en suspens tout en clignant plusieurs fois des yeux pour montrer sa non réponse à la question. Pour le moment, du moins. Quand elle reprend contenance, Hazel jette un coup d'oeil autour d'elle pour vérifier où se trouvait sa mère. Cette dernière ne doit pas être loin de toute façon. Elle est toujours là, à se pavaner, à se montrer sous un jour qui ne lui appartient pas vraiment. Comme toujours, depuis le début. Plissant légèrement les yeux, mordant dans son morceau de nourriture, la psychiatre finit par l'apercevoir et elle n'attend pas pour pointer son doigt en direction de la femme plus âgée aux côtés d'un couple, riant aux éclats alors que ce n'est sûrement pas aussi drôle qu'elle peut le prétendre. Ah..L'hypocrisie hein. Elle se rapproche de Jake pour lui montrer. "Vous voyez la femme là bas, avec le couple? A côté de la grande statue? C'est ma mère. Elle est différente de mon père. Elle aime beaucoup montrer ce qu'elle a. Sa richesse tandis que mon père préfère montrer son pouvoir. Ils se sont bien trouvés dans un sens." elle roule des yeux tout en terminant de manger. Se postant devant le beau ténébreux, la cadette se met à sourire. Légèrement rassurée par sa présence, elle ne peut s'empêcher de remarquer quelque chose qu'elle n'a pas eu l'occasion de lui dire une fois dans la voiture. "Je vous trouve très élégant, Jake. Ce style vous va très bien. Et je pense que vous êtes bien le plus beau parmi tous les invités présents." assure t-elle avec conviction en venant délicatement embrasser sa joue pour appuyer ses paroles. Un petit geste d'affection, rien de très incroyable. Juste pour le remercier aussi. Pour lui faire comprendre qu'elle est contente de le voir à ses côtés en cette soirée. Sur le point d'ajouter quelque chose, la princesse peut entendre la voix de sa maternelle résonner derrière elle. Ce qui la fait instantanément soupirer. Magnifique. Qu'est ce qu'elle a hâte de rentrer.."Ah, Hazel tu es là ! Je te cherchais partout, ton père m'a dit que tu étais enfin arrivée." Elizabeth, la mère des héritiers Ashford est loin d'être une femme dévergondée. Elegante, détenant une certaine prestance, elle montre qui gère le manoir quand son mari n'est pas là. Aussi égoïste et avare de richesse que lui, il n'est pas étonnant de voir qu'ils s'entendent bien sur certaines décisions. Se tournant pour faire face à celle ci, un sourire forcé vient prendre place sur le visage de la jeune fille. "Bonsoir maman. Ravie de te revoir." "Oh mais qui est ce beau jeune homme? Un vrai bad boy à ce que je vois." lance t-elle avec amusement, ce à quoi Hazel réplique. "Je te présente Jake. Mon..Petit ami." sa mère se montre surprise pour le coup. Sa fille lui cacherait-elle des choses? "Tu ne m'avais pas dit que tu avais un petit ami ! Bon tu me diras, tu dois en avoir de nombreux à tes pieds. Le choix doit être là. Et tu dois bien t'amuser." "Maman..Je n'ai pas maints et maints hommes à mes pieds. Et arrête de me faire passer pour une briseuse de coeur." souffle la psychiatre, sentant l'exaspération arriver devant la stupidité de sa mère. Non mais de quoi je me mêle? Elizabeth se met à rire ironiquement, se penchant vers Jake en faisant croire qu'Hazel ne peut l'entendre. "Entre nous Jake, soyez prudent. Ma fille a la mauvaise habitude de se lasser assez rapidement. Qui ne vous dit pas qu'elle jettera son dévolu sur un autre homme durant cette soirée. Après tout, c'est la princesse adorée de tout le monde. Si jamais c'est le cas, vous savez où me trouver." la cadette serre la mâchoire, avant d'hausser quelque peu le ton. "Et si tu te mêlais de tes histoires, hm? Au lieu de ma vie personnelle qui ne te regarde pas?" "Oh mais je crois que tu te venges des hommes depuis que tu as eu le coeur brisé. Mais ça fait un moment Hazel. Tu devrais tourner la page, peut être que tu ne lui correspondais pas à l'époque. Entre nous..Tu as toujours été un peu..Etrange. Comme ton frère. D'ailleurs, sais tu s'il va venir ce soir? Ton père m'a dit qu'il ne savait pas." faisant l'impasse sur cette provocation malgré un léger plissement d'oeil comme si le souvenir lui brûlait encore le coeur, la ténébreuse répond froidement "Quand il sera là, tu le verras." "Bon, tu as une bonne compagnie. Fais attention à ne pas t'en lasser ou qu'il t'échappe avec une autre femme. Ça peut aller vite ce genre de choses et-" "Je pense que nous gérons très bien notre relation. N'est ce pas mon amour?" demande soudainement Hazel en se tournant instinctivement vers son supposé petit ami avec un sourire grandissant. Sa main à elle vient chercher le bras de Jake pour l'enrouler autour de sa propre taille et ainsi, se coller plus ou moins à lui tout en glissant son autre paume contre son torse. Alors, non. Elle ne sait pas ce qu'il lui prend, très clairement. Mais les yeux de biche que sa mère lance à Jake ne lui plait pas le moins du monde. Ça, c'est la première chose. Et ensuite, elle compte bien faire comprendre au monde entier s'il le faut, qu'Owens sort avec elle pour ce soir et personne d'autre. Ses talons lui permettent d'être à peu près à la même hauteur que Jake et c'est avec sensualité qu'elle vient effleurer ses lippes des siennes après avoir consciemment rapproché son visage du sien. Oh non, elle ne laissera pas sa mère l'avoir. Elle ne laissera pas non plus son père la gonfler avec qui est bon pour elle ou non. Elle fera ce dont elle a envie encore et toujours. "Nous vivons une histoire assez passionnée pour ne pas se lasser. Et je ne l'échangerais pour rien au monde.." espérant que Jake joue le jeu, Hazel cogne délicatement son nez au sien pour le provoquer d'avantage mais surtout pour accentuer leur petit cinéma. Il faut qu'on puisse les croire voyons, sinon à quoi bon? Gardant son fidèle sourire, la princesse a l'eau à la bouche rien qu'en imaginant Jake l'embrasser fougueusement devant tout le monde. Mais elle est probablement trop téméraire pour oser penser cela en intégralité. Alors, elle se contente de ses propres actions à elle pour l'instant. Néanmoins, son regard est sincère dans ce jeu dangereux. Et le désir qui étincelle en elle, tout autant. C'est comme si elle lui murmurait ne vois tu pas que je t'attends? Tandis que son palpitant s'affole pour laisser place à un rythme plus effréné. L'envie ne lui manque, oh loin de là. Mais elle ne se permettra pas d'en ajouter d'avantage, surtout pour ne pas mettre le beau blond mal à l'aise. C'est à lui de décider, cette fois.