TW : vol, braquage, incendie

Voiture garée en contrebas, je me dirige à pas de loup vers ce lieu si cher à mon cœur : Le Mademoiselle Diva. Un lieu que j'ai déserté pendant plusieurs semaines à cause de cette peine de cœur dont j'ai bien du mal à me remettre. Un lieu qui m'a manqué pour une famille qui m'a tout autant manquée, me rendant compte tardivement que ce n'est pas en évitant ce lieu et ceux qui le composent que je vais réussir à tourner une page encore douloureusement fraîche, bien au contraire.

Léger sourire aux lèvres, j'arrive vers la porte du cabaret. Une entrée de service que je prends habituellement, mais qui cette fois me semble différente. Une marque qui attire mon regard pour une porte qui n'est pas totalement fermée, une porte que je peux ouvrir sans même la déverrouiller. Palpitant qui commence à s'emballer, je prends une profonde inspiration, avant de penetrer les lieux le plus silencieusement possible malgré la présence d'escarpins à mes pieds. Il doit probablement s'agir d'un de mes employés, mais mes sens demeurent en alerte, écoutant et regardant tout signe étrange que je pourrais croiser sur mon chemin. Un silence glaçant émane des lieux, de cette arrière scène dans laquelle j'arrive, voyant allés certains accessoires au sol sans en comprendre l'origine. "Il y à quelqu'un ?" Réflexe totalement stupide qui me gagne, mais qui ne semble pas déraisonnable à mon oreille alors que je continue d'avancer, toujours sur mes gardes. "Angie c'est toi ?" Un dernier appareil alors que je sursaute brusquement en entendant le bruit d'un verre tombant en éclat sur le sol. Non ce n'est définitivement pas Angie … Passant près des loges je prends la première chose qui me tombe sous la main. Une canne violette pailleté, accessoire de scène de notre chère Mystic Violet que je m'empresse de lui emprunter comme si cela allait me protéger de je ne sais quoi.

Je pénètre ainsi dans la salle principale toujours dans la pénombre, me rapprochant du comptoir, de l'endroit où se situe la caisse enregistreuse, même si l'argent lui est soigneusement rangé dans mon bureau. Un mouvement, puis un second alors que mes yeux s'habitue à la faible luminosité et que je perçois deux jeunes gens derrière le bar, dos à moi, s'agitant comme des fourmis affolées. "C'est pas possible, l'argent doit bien être quelque part…" Une voix masculine d'une sonorités pourtant assez jeune, mais que je ne connais pas, alors que j'avance encore d'un pas en silence profitant que leur attention soit portée ailleurs. "Allez viens John, barrons nous avant que quelqu'un arrive …Tu vous bien qu'il n'y à rien…" Voix plus craintive, montrant l'absence de courage du second homme ou au contraire, montrant son côté raisonnable et réfléchi. Second pas que j'esquisse, me rapprochant de l'accès au bar et des jeunes gens que je veux juste surprendre, à qui je veux seulement faire peur pour leur donner une bonne leçon espérant que cela suffise à leur faire changer d'avis.

Tel un mauvais film, je marche sur un bout de verre qui craque sous la plante de mes pieds. Bien évidemment il n'en faut pas plus au deux pseudo cambrioleurs pour se tourner dans ma direction alors que je garde ma canne levée, mais que je tente de placer une main devant moi. Non pas une main aggresive, mais un geste visant presque à les rassurer ou en tout cas à tenter de les calmer. "Ne bougez pas où j'appelle la police et ça ne va aider personne croyez moi…" Une phrase que je prononce avec tout l'aplomb dont je dispose durant ces quelques secondes. "Je suis sûre qu'on peu trouver un arrangement pour que tout le monde s'en sorte sans encombres…" Quelques mots visant à essayer de calmer une situation que personne ne veut, mais comment voulez-vous calmez deux êtres sortant à peine de la puberté et qui se sentent totalement pris au piège tel des rats ? Impossible.

Je vois cette lueur de panique briller dans leurs regards alors que celui qui semble être la tête brûlée du groupe fonce sur moi, ne me laissant pas le temps d'abattre la canne sur lui. Au lieu de cela je sens sa main sur mon épaule, me poussant violemment pour me mettre hors du chemin, alors que mes escarpins me font finalement perdre l'équilibre. J'aurai pu me rattraper au comptoir, me relever avec facilité, mais au lieu de cela, la surprise m'a prise de cours. La force de son mouvement me propulse contre le meuble à boisson alors que ma tête tape je ne sais pas bien ou, et que je m'écroule au sol, oreille sifflante et vue totalement brouillée, accompagné par bon nombre de bouteilles que j'ai entraîné dans ma chute. "John qu'est ce que tu fous ? Tu l'as tuée ?" "Mais non abruti, allez bouge toi… Tu veux finir en taule ou quoi ? On détale je te dis !" Des exclamations de voix que je perçois de moins en moins nettement alors que j'entends leur pas s'éloigner. Mon esprit s'embrume alors, mes yeux se fermant comme épuisée de lutter contre cette douleur à la tête, alors que je ne perçois pas ce mélange d'alcool coulant contre le mur detrempant la prise en contre bas. Une prise qui grésille, fume et menace de s'enflammer à tout instant alors qu'il est trop tard et que je suis déjà plongé dans un profond coma ne réalisant pas tout ce liquide inflammable qui se trouve autour de moi et qui menace de prendre feu risquant de détruire mon cabaret, mais aussi risquant de l'ordre la vie.

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Dans un coma profond, je ne perçois pas la température qui monte dans ce cabaret que je connais pourtant par cœur. Des flammes d’une teinte orangée qui longe ce liquide présent non loin de moi, donnant une allure plus menaçante à un lieu ou la magie est d’ordinaire de rigueur. Une perte de connaissance qui ne me fait pas entendre cette alarme sonore, ni ce grabuge qui provient de l’entrée de service pour une arrivée en trombe d’un lieutenant que je connais pourtant bien. Un brouhaha qui semble si lointain, comme si j’étais sous l’eau. « Naya ? Est-ce que tu m’entends ? » Poids mort, je ne bouge pas, me pensant dans un songe lorsque la voix de l’homme que j’aime parvient à mes oreilles. Une sonorité familière qui me réconforte dans ce trépas dans lequel je suis, dans cette noirceur qui entoure mon esprit. Une agitation au sein du cabaret pour une respiration de plus en plus difficile, mais qui ne me fait pas reprendre connaissance pour autant.  « Naya … Reste avec moi, je vais te sortir de là … » Des sourcils qui se froncent pour un corps qui ne peut s'empêcher de répondre à l’homme que j’aime. Une inquiétude palpable pour un homme que je perçois entre mes yeux qui peine à s’ouvrir tel un mirage, un songe représentant ce que je désire plus que tout au monde. Je me retrouve soulevée de terre avec une facilité déconcertante, sentant la chaleur peu à peu s’éloigner de moi, avant de finalement replonger dans les abysses d’un sommeil profond perdant tout contact avec la réalité et avec cet homme qui est en train de me sauver.

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© Laueee

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Une douce pression se fait sentir sur mon bras alors que la main du pompier qui me fait face glisse sur ma peau. Une présence qui me déroute encore plus, qui me fait perdre tout repère. Je ne sais pas où je suis même si tout l’appareillage me donne un immense indice, mais pire encore je ne sais même pas à quand je suis, perdu par la présence d’un homme qui m'a rayé de sa vie il y à de trop longue semaine. Je plisse les sourcils cherchant une illumination alors que le seul flash qui me parvient est celui de ces deux individus voulant fuir mon cabaret. Après cela, seul un trou noir effrayant me fait face.  « Je suis là … » Lippes qui s’ouvre avec la volonté d’articuler un mot, en vain. Ma gorge semble se réveiller elle aussi, douloureuse, sèche, comme si j'étais une cracheuse de flamme avec la torche directement présente dans le gosier. Une grimace s’échappe de moi, tandis que je vois le lieutenant se mouvoir, pour finalement venir chercher un verre présent sur ce qui fait office de table de chevet. Un verre qui se rapproche de moi, voyant cette paille parvenir jusqu’à mes lèvres pleines de gerçure.  « Tiens. » J’accepte l’aide qu’il m’offre, laissant cette paille s’immiscer entre mes lèvres. Mes mains se lèvent avec difficulté, mais finissent par se déposer avec douceur autour de ce breuvage, autour de la main de mon ancien amant sans même que je ne rende réellement compte. Un geste visant juste à me rassurer, mais surtout à ne pas me sentir trop assis, malgré ces tuyaux qui me relient à diverses machines au son tout sauf enchanteur. Finalement, je ne prends qu’une petite gorgée d’eau, bien incapable d’en avaler davantage pour le moment. Effort terminé, je laisse ma tête retomber lourdement sur l’oreiller ayant l'impression d’avoir couru un marathon sans fin.  "Merci." De nouveau, mes yeux inspectent tous les recoins de cette chambre, cherchant un repère, un quelque chose pouvant m’aider à me remémorer la raison de ma présence ici. J’inspecte mes mains ainsi que cette perfusion qui en sort, comme si je découvrais le monde pour la toute première fois de mon existence. « Comment tu te sens ? » La voix de Nathanaël me ramène sur terre. Une voix qui fait immédiatement réagir ce cœur meurtri malgré un contexte peu propice au romantisme.  "Un peu … Perdu je dois dire." Un léger sourire se dépose sur mon visage, sourire éteint tandis que mon regard exprime un mélange d’inquiétude, mais surtout une incompréhension qui ne me quitte pas. Frustré de ne pas être capable de contrôler ma mémoire. "Qu'est ce qu'il s'est passé au juste ? Je me souviens d’avoir fait face à deux intrus apeurés, mais ensuite  … le néant." Un aveu des plus sincères que je lui fait, ayant l’impression de faire surchauffer mon cerveau à trop vouloir comprendre. Je revois nettement mon entrée au cabaret, ces bruits qui m’ont alerté et puis ces deux jeunes voleurs totalement effrayés par ma présence. Un scénario qui tourne en boucle entre coupé d’une noirceur correspondant à ce manque de souvenir. Mes sourcils se froncent face à ce mal de tête qui semble se réveiller alors que ma main se traîne sur mon front, sentant une sorte de tissu signe d’une légère blessure. Une douleur qui me ramène au présent, mais surtout à la présence de Nael. Une présence qui n’est absolument pas normale, mais qui fait réagir ce palpitant qui semble soudainement en parfaite santé. "Tu … Tu es resté ici ? Tout le long ?" Une question à la consonance assez bête, me doutant que sa présence est dû à son travail, me doutant qu’il à dû faire partie de l’équipe de secouriste qui m’a extirpé de ce je ne sais quoi.  Mais ce qui est réellement étrange c'est qu'il soit encore ici auprès de moi. Comme une volonté de veiller sur moi, malgré une fin d’histoire tragique. Une pensée qui emballe ce cœur trop sensible, ce palpitant qui bat soudainement trop rapidement et trop fort alors que j’essaie de me raisonner, de ne pas croire à une quelconque inquiétude. Ne voulant pas croire qu’il puisse encore éprouvé un je ne sais quoi pour au final faire face à un mur, à de faux espoirs qui me ferait bien trop mal.  

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« Tu m’as fait peur. Je pouvais pas te laisser ici et retourner à la caserne. » Une phrase lourde de sens qui fait cogner mon cœur plus fort contre ma poitrine. Un mince sourire apparaît sur mes lèvres, alors que mon regard reste figé dans le sien, n’arrivant pas à s'en défaire, comme hypnotisée. « Puis c’est pas très agréable de se réveiller dans ces chambres sans personne à ses côtés. » Sourire qui laisse place à une sorte de rire, avant d’être prise d’une légère quinte de toux qui s'échappe rapidement. “En effet … ta présence à un côté …rassurant.” Ma main longe le matelas en direction de la sienne, tandis qu’un coup contre la porte me sort de ma torpeur et me ramène à la réalité de ce lieu et de la raison de ma présence ici. Mes iris tombent alors sur une femme aux allures bienveillantes, sourire aux lèvres de me voir enfin réveillée. "Contente de vous voir réveillée Mme Hudson, comment vous sentez-vous ?" Décidément, cette question se trouve sur toutes les lèvres, tandis que j’essaie de parler, mais que ma voix me fait défaut. Cette fois, ma main parvient jusqu’à celle de Nathanaël, mais avec pour unique but de rapprocher ce verre de mes lèvres et d'enlever cette insupportable picotement que je ressens.  "Vous avez raison, préservez-vous." Silencieuse, je lance un regard presque inquiet vers le lieutenant, avant de le reposer sur le docteur.  "Je dois avouer que vous avez eu beaucoup de chance, les secours ont été alertés rapidement et on pu vous emmener à l’hôpital tout aussi vite, ce qui explique le peu séquelles que vous avez …" Une chance que je dois à cet homme présent à mes côtés, alors que mon regard se baisse une fraction de seconde. "Les examens sont plutôt bon, vos voies respiratoires ont été brûlé par l'inhalation de fumée ce qui explique votre difficulté à respirer et parler … mais rien d'irréversible. surtout continuer à boire, petite gorgée par petite gorgée…" Je bois ses paroles comme si ma vie en dépendait, bien que ce soit quelque peu le cas, sans me rendre compte que durant tout ce monologue ma main reste posée sur celle du lieutenant, comme pour apaiser un stress qui menace de me submerger à chaque seconde. "Vous avez également une légère commotion cérébrale, due à la chute que vous avez faite. Nous avons dû vous mettre quelques points, mais rassurez-vous, encore une fois il n'y à rien de grave." Instinctivement, ma main droite retourne en direction de ce pansement que je porte au front, alors que j’esquisse un mouvement de tête, pour acquiescer. Mes lèvres s'entrouvrent pour remercier le médecin, mais sa voix résonne une dernière fois, bien plus joyeuse que précédemment. "Et bien évidemment, le plus important je présume … Il va très bien, un vrai petit super héros bien accroché." Mes sourcils se froncent devant cette incompréhension qui me gagne. "Il ?..." Je regarde Nael, cherchant des réponses sur une potentielle seconde victime. "Je ne suis pas sûre de comprendre il … il y avait quelqu'un d'autre ?" Ma voix est faible et mon regard va du pompier au médecin et du médecin au pompier, me donnant une sensation de tournis.  "Oh … Vous l'ignorez ?“ Son sourire se transforme, devenant plus attendrie, plus amusé ce qui me porte encore plus loin sur le chemin l'incompréhension.  "Félicitations Madame Hudson, vous êtes enceinte d'un petit garçon qui se trouve être en parfaite santé." Ma bouche s'entrouvre alors qu'aucun son n'en sort. Mes yeux se font humides, tandis que je peine à réaliser ce qui est en train de se passer. Moi qui suis rentrée ici à cause d'un feu, me voilà avec un enfant dans le ventre, notre enfant. Instinctivement ma main se dirige vers mon ventre, peinant à reprendre mon souffle.  "Je suis … enceinte ? Vous êtes sûre ?" Le sourire du docteur s'élargit alors qu'elle me fait un signe de tête et que toutes mes douleurs liées à l'incendie semblent disparaître comme par enchantement. Moi qui pensais ne plus jamais être mère, voilà que la vie me fait un cadeau et le plus beau de tous les cadeaux. Mon regard se tourne enfin vers ce lieutenant pour qui mon cœur bat toujours. Un regard plein de bonheur et de larme silencieux pour le fruit de notre amour que je porte. Un amour que je ressent toujours pour cet homme qui est le père de l'être le plus important du monde à mes yeux, mais qui n’en à probablement pas encore conscience.

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Une annonce surprise qui me laisse encore sous le choc. Mélange de joie, mais aussi d’une incompréhension des plus totales. Une multitude de pensée qui me gagne, ne sachant plus où donner de la tête alors que mon pouce caresse instinctivement mon ventre avec une infinie douceur. Je regarde la docteur partir, sans pour autant la voir remerciant presque le ciel pour cet accident qui m’a permise d’apprendre ma grossesse suffisamment tôt. « Félicitation. Je crois que c’est ce qui se dit dans ces moments. » J’entends la voix de Nathanaël parvenir jusqu’à mes oreilles, tandis que mon visage se tourne vers le sien, mon sourire ne diminuant pas. “Merci… Je n’en reviens pas, c’est tellement … Inattendue.” Nous n’avons jamais eu l’occasion de parler de famille ou de la possibilité de faire un enfant. Je me suis toujours pensée trop meurtrie pour retenter l'expérience, mais surtout je me pensais bien trop vieille pour enfanter de nouveau et voilà que la vie me fait ce cadeau. Que la vie cherche de nouveau à nous réunir Nathanael et moi. Nous, le couple déjà détruit par mon odieux mensonge. « C’est assez délicat comme situation. » Un sourire qui s’amenuise soudainement, créant une ombre au tableau, me rappelant que nous ne serons jamais une famille alors que mon cœur se serre et que s’envole soudain toute  image du foyer idéal. “Oui, c’est vrai … Je suis désolée, je ne me doutais vraiment pas que je … enfin que nous … Je te l’aurais dit si je l’avais su.“ Au vu de son visage fermé, je n'ose en dire davantage. Me sentant sur une pente glissante, voyant qu’il ne semble pas aussi ravie que moi d’apprendre sa paternité. “Tu sais, je comprendrais que tu n’ai pas envie de … faire partie de sa vie et je ne t’en voudrais pas … Je ne peux m’en prendre qu’à moi même après tout.... C’est ma faute si nous en sommes là.” L’essoufflement me force à baisser le volume de ma voix, tandis que je ne peux m'empêcher de lui offrir une porte de sortie pour une vie qu’il n’à pas choisi. “Mais sache que je garderai cet enfant … De toute façon je crois qu’il est trop tard pour en faire autrement…. Mais même si je le pouvais, ce n’est pas une option envisageable pour moi. ” La vie m’offre le fruit d’un amour sans faille, le fruit de l’amour que je porte pour cet homme et il est inenvisageable pour moi de faire autre chose que de garder ce petit être et d’en prendre soin comme s’il s’agissait là de la prunelle de mes yeux. Une boule apparaît dans ma gorge, un nœud de peur imaginant déjà l’homme que j’aime s’éloigner définitivement de moi, de nous laissant un enfant sans père, mais surtout laissant mon cœur vide d’une moitié que j’ai laissé s’enfuir par manque d'honnêteté.

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Palpitant qui bat à tout rompre. Une volonté de garder cet enfant pour une hésitation grandissante que je décèle dans ses yeux. Hésitation probablement dû à cette nouvelle qui tombe du ciel. A cette porte que je lui ouvre. A cette envie que j'ai de le voir faire partie de la vie d’un enfant qui est le nôtre. D'un enfant ne méritant pas de grandir sans père. Son regard me fuit un instant, provoquant un très léger froncement de sourcil de ma part. Finalement nos iris se retrouvent, laissant un sourire bienveillant illuminer mes lèvres, malgré une appréhension grandissante. « Tu seras une merveilleuse maman et cet enfant aura énormément de chance de t’avoir. » Sourire qui s’accentue, fuyant son regard sous ce compliment qui me va droit au cœur. Une réaction teintée de nostalgie. De tristesse. Mais aussi d’une gratitude incommensurable envers la vie qui m’offre une nouvelle chance de vivre. Une nouvelle chance d'être mère. “Merci …” Un simple mot murmuré timidement, sentant une boule dans ma gorge. Un regard que j'ose de nouveau porter sur son visage, attendant la suite de sa réponse avec un espoir qui ne cesse de grandir. Mais c’est au … Père que tu devrais le dire. Je … » Un moment de flottement me gagne, fronçant soudainement mes sourcils face à des propos qui ne font pas sens dans mon esprit. “Au père ? Mais c’est exactement ce que je suis en train de …. Oh” Une illumination qui me gagne pour une phrase que je ne prends même pas la peine de finir. Un uppercut dans le cœur face à une insinuation que je comprends enfin. De par ce fait que, pour lui, il n'est pas le père de cet enfant. “Donc pour toi le père est un autre homme c’est ça ?” Boule dans ma gorge qui grandit. Des yeux qui me pique, pour une colère en moi qui grandit. Une injustice que je ressens face à ce pique qu’il me lance malgré lui. Autant d'émotions qui font vriller ma voix et ternissent mon visage. “Tu penses vraiment que j’ai été dans les bras d’un autre ? Tu penses vraiment que je tenais si peu a toi ? À nous ?” Un ton plus accusateur, alors que ces derniers mois n'ont été que souffrance et pleurs. “Je pensais que tu me connaissais mieux que ça …” Mes sourcils restent dans une position étrange. Mi froncé, mi triste, cherchant à contrôler ces larmes qui me menacent. “Il faut a minima être au quatrième mois de grossesse pour connaître le sexe d’un bébé… Je te laisse faire le calcul… Et non je ne t’ai jamais trompé.” Une phrase presque accusatrice. Causé par cet ego touché en plein cœur. Une accusation que je sois partie voir ailleurs alors qu’il est le seul qui fait battre encore mon coeur. Le seul que j’ai aimé à ce point et que je n'aimerais jamais. Trouvant les autres hommes bien fades et préférant une vie de solitude à une vie loin de lui. Mon regard le fuis, préférant regarder un plafond sans vie qui me permet de cacher cette larme qui roule sur ma joue. Mâchoire crispée, je déglutis avec difficulté, laissant une voix éraillée reprendre la parole. “Merci d'être resté, mais je ne veux pas te retenir plus longtemps. Je pense que d’autres personnes ont besoin de toi … Et puis, de toute façon je dois me reposer… ” Une manière de mettre fin à sa présence, luttant de plus en plus contre ce coup que je peine à encaisser. Une douleur de voir à quel point il avait si peu confiance en mon amour, pour des larmes que je n’arrive plus à retenir. Laissant mes yeux brillants et mes joues humides probablement dû à des hormones en pleine ébullition. Des hormones auxquelles je vais devoir m'habituer pour ses prochains mois, mais qui ne m'empêche pas de vouloir garder la tête haute, sans pour autant oser lui jeter un dernier regard.