that's not how I planned things w/ Debbie #1

Enfin arrivée devant la porte de l’appartement de Nael, je dépose les sacs de courses au sol, le temps de venir toquer contre le bois de manière énergique. Bien évidemment aucune réponse ne se fait entendre, mais une petite voix en moi s’y attendait. Je sais que le Lieutenant ne va pas fort en ce moment comme en témoigne notre soirée ou je n’ai pas eu le droit de poser la moindre question. Mais l’inquiétude s’est installée en moi et je ne compte pas lâcher le morceau jusqu’à avoir obtenu gain de cause. Un profond soupir s’extirpe de mes lippes, avant de venir serrer ma mâchoire ayant peur de l’état dans lequel je vais retrouver mon ami. A bout de patience, je viens de nouveau frapper mes phalanges contre cette barrière, de manière plus forte, sentant un léger picotement douloureux sur ma peau finement rougit. Une voix totalement enrouée émane enfin de l’intérieur, faisant encore plus grande mon impatience face à ce silence. Finalement, la porte s’ouvre sur un Nael encore habillé de ce que je devine être les vêtements de la veille tandis que son visage se retrouve creusé de fatigue et terne d’avoir probablement trop bu.  « Debbie ? » L'incompréhension se lit sur le visage du pompier alors que je suis rassurée de voir qu’il me reconnaît. “En chair et en os Lieutenant !” Ma main s’approche de ma tête comme pour réaliser une sorte de salut militaire humoristique, alors que le nuage qu’il semble avoir au-dessus de la tête, ne veut apparemment pas se dissiper. « Qu’est-ce que … ? On devait se voir ? » Je me baisse légèrement le temps de prendre les sacs en mains avant de m’approcher d’un pas vers l’entrée, forçant Nael à se décaler et à me laisser pénétrer sa demeure. Absolument pas, mais je me suis dit que  … Que …” Une phrase qui se coupe d'elle-même lorsque mes yeux finissent par faire un tour visuel des lieux. Je me dirige alors vers le plan de travail de la cuisine, y déposant les sacs, avant de flirter un peu plus en détail avec la pièce à vivre. Cadavre de bouteille sur la table basse, vaisselle empilée dans l'évier, sans parler de cette odeur d’alcool qui m’a prise au nez lorsque je suis passé à ses côtés. "Wow, c'est pire que ce que je pensais …" Une phrase prononcée à demi-mot, dans un murmure qu’il n’a probablement pas entendu alors que je fais volte face, me postant face à cet ami qui m’est si cher, le regard on ne peut plus sérieux alors que mon inquiétude pour lui ne cesse de grandir de seconde en seconde. "Naël, qu'est ce qu'il se passe ? Un ouragan à traversé son appartement ? Ca ne te ressemble pas ... " L’expression de mon visage se calque sur ce que je ressens au fond de moi, sur ce cœur qui se serre et ce ventre qui se noue. Tout est bien pire que je n’aurai pu l’imaginer et surtout si différent de l’homme que je connais. Je fini par secouer ma tête avec détermination tandis que je relève les manches de mon vêtement. "Tu sais quoi ? On en parlera plus tard ! J'espère que tu n'as rien prévu aujourd'hui car on va tout remettre d'aplomb, à commencer par toi !" Une réflexion que je fais tout en approchant de lui, mettant mes mains dans son dos pour le pousser gentiment en direction de sa chambre et de la salle de bain qui y est collée. “Allez Lieutenant à la douche et ne faites pas semblant, je vais vite le sentir ! Quant à moi j'ai du pain sur la planche …" Sans laisser le temps à Nael de rétorquer quoi que ce soit, je ferme la porte de la salle de bain et ouvre en grand toutes les fenêtres de sa chambre et du séjour. Je me rends alors dans la cuisine, prenant un sac poubelle dans les mains afin de commencer la grosse opération de nettoyage. Il n’y à pas que mes bras qui s’active, mon cerveau lui aussi surchauffe, essayant de comprendre la raison de ce naufrage, même si l’absence d’une brune plantureuse dont le déménagement ici aurait déjà dû se faire est en train de me mettre sur la voie d’une rupture qui doit bien trop le faire souffrir.

Une situation qui est bien pire que ce que j’aurai pu penser en voyant Nayel vouloir autant boire lors de notre dernière sortie, ne me laissant aucune possibilité de questionnement ou d’en savoir plus sur la raison de son désarroi. Mais toute personne me connaissant un minimum sait que je suis bien plus tenace que j’en ai l’air et c’est exactement ça qui m’a poussé à venir frapper chez mon ami aujourd’hui. Une visite surprise qui m’a littéralement entraînée à le pousser sous la douche et à entamer un ménage des plus dantesque. J’entends l’eau couler au loin alors que je m’affaire à remettre cette cuisine en état, mais surtout à chercher toute trace d’évier devant ce monticule de vaisselle qui prend tout mon champ visuel. J’oublie toute notion du temps alors que je fini par ne plus entendre cette eau couler, signe d’une longue douche qui à pris fin alors que j'espère secrètement voir mon ami débarquer avec une mine un peu plus radieuse que précédemment. Ou tout du moins, sans odeur d’alcool. Cuisine enfin rutilante, je lève les yeux vers le lieutenant qui pénètre enfin cette pièce, propre comme un soue neuf, mais un sourire totalement absent sur ses lèvres. « Je dois demander ce que tu fais ? » Un léger arrêt qu’il esquisse alors que l'incompréhension est palpable sur son visage, mais aussi sur le mien de par cette question qui trouve pourtant toute réponse dans mes gestes. “Oh je construis un château carte, ça ne se voit pas ?” L’amusement prime dans le timbre de ma voix alors que je pose enfin ce torchon sur le comptoir, inspirant profondément l’air frais et propre de cette pièce. “Avoue le, ça fait du bien un peu de rangement et une bonne douche non ?” Un cheminement qu’il reprend en direction de la machine à café. Un passage obligatoire pour tout pompier ou ambulancier qui se respecte. « Tu veux un café ? » Un rire un peu cynique s’échappe de ma bouche alors que ma tête esquisse des mouvements de droite à gauche. “Evidemment, pour qui tu me prends ?” Je fini par m’appuyer contre le comptoir de la cuisine, fixant cet ami qui me tourne le dos, ne pouvant empêcher cette pointe au cœur de se manifester alors que mon esprit ne cesse de divaguer dans je ne sais quelle contrée. Je vois finalement le pompier faire volte face, tasse en main qu’il me tend avant de retourner à son tête à tête avec la machine. “Merci…” Je gonfle mes poumons, souhaitant les charger de courage pour ce qu’il va suivre, car je sais qu’il ne sert à rien de tourner autour du pot avec lui, il n’est pas dupe, il sait que ma présence n’est pas anodine, alors autant cesser tout suspens mal venue. “Bon … Tu vas enfin me dire ce qu’il se passe Nael ? J’ai accepté de faire semblant une soirée, mais je m’inquiète pour toi … Et sache que je ne partirais pas d’ici avant d’avoir eu le fin mot de l’histoire.” Ma voix se veut douce, mais ferme. Pleine de conviction, mais aussi de cette détermination qui m’est propre. La détermination de refuser de voir celui qui est probablement mon plus proche ami dépérir sans lever le petit doigt.

TW : Mention rupture

« Il y a la chambre de Rowan, mais je suis pas sûr qu’il soit content de devoir partager. » Je lui lance un regard blasé suivi de la langue qui sort de mes lèvres telle une enfant vexé. Un pique que je prends à la légère, connaissant ce côté têtu que je possède et sachant pertinemment que ce n'est pas ça qui va me stopper. "Oh tu sais le canapé me suffira …" Voix fluette, je montre ainsi ma ténacité faisant comprendre au lieutenant qu'il ne peu plus reculer maintenant et que je ne partirais pas avant de savoir réellement ce qui le met dans cet état. « Très bien, je te dis, mais après tu me lâches avec ça, je veux pas de pourquoi, ni tout autre genre de question pour essayer d’en savoir plus. » Je me redresse solennellement, rapprochant ma main de ma tempe comme un "oui chef" silencieux que je lui lance, taquine, essayant de détendre une atmosphère pesante. Je fini par récupérer la tasse toujours fumante, l'apportant à mes lèvres pour en déguster une gorgée, n'ayant aucune idée de ce qui m'attends réellement. « J’ai quitté Naya. » Ma gorge se serre, me faisant recracher cette gorgé à peine ingérée face à cette surprise, à ce choc que je ressens dû à une nouvelle que je n'aurai jamais pu prédire. "Tu as quoi ??" Une phrase plus forte, remplie d'incompréhension alors que mes yeux parcour la pièce, me rendant enfin compte du carnage que je viens de faire, moi qui avait pourtant tout nettoyé il y à quelque minute. "Oh flûte …" Je récupère le torchon et m'accroupis au sol, nettoyant ces taches sombres que j'ai semé. Un nettoyage qui n'empêche pas l'ébullition de mes pensées, relevant la tête vers le lieutenant tandis que mes mains continuent de s'activer machinalement sur le sol. "Revenons à nos moutons. Comment ça tu as quitté Naya, c'est quoi cette histoire ?" Il m'est impossible de passer outre cette information. De faire comme si de rien n'était alors que cette annonce m'était encore inimaginable il y à quelques secondes. Un regard ayant perdu tout amusement mais qui reste figer dans celui de mon ami, comprenant bien mieux l'origine de son état, mais étant toujours autant perdu sur le pourquoi du comment. "Tu peux pas me balancer ça comme ça et me demander d'acquiescer sans poser de question !" Anticipant ce qu'il va dire concernant le fait de ne pas poser de question, je me justifie avant l'heure finissant par me relever après avoir bien trop frotté ce sol qui se mettrait presque à briller. "… C'est pas possible, tu as vraiment fait ça ? Mais … Pourquoi ?" Une question sincère, teintée de tristesse essayant de comprendre pourquoi. De comprendre comme ce couple pourtant adorablement mignon et amoureux à pu se tourner vers une telle issue. Une issue des plus triste qui me semble impensable, revoyant le regard de Naël pétiller lorsque ses yeux se posaient sur la belle brune. "Crotte, vous étiez pourtant tellement parfait ensemble." Mon âme d'éternel romantique en prend un coup, montant dans les aigus à chacune de mes prises de parole qui cette fois se termine le nez dans mon café avec la ferme intention de ne pas repeindre son appartement en jouant les geyser ambulant cette fois.