Wrecked

@Kei Tamamori :heeart:

Une bombe qui explose.
Comment le tout avait-il pu dégringoler de la sorte? Alexander peinait à reprendre pied depuis ce message reçu par Michael. Il ignorait ce que le connard de frangin lui avait réellement balancé, mais le blond n’avait pas été en mesure de trouver la force de véritablement confronter tout ce que son ex-petit ami avança. À chaque pas fait en sa direction, le Walsh recula. Les malentendus, les interprétations boiteuses, tout ça avait un trop gros risque d’arriver par le biais de messages textes. Et même si Alex tentait de mettre fin à cette conversation qui lui échappait complètement, le cadet des Kane revenait à la charge avec une énième question dans le faible espoir d’y voir sa lanterne un tantinet plus éclairée. Et le futur dirigeant était simplement incapable de l’ignorer, alors il répondait. Vaguement. Jusqu’à ce qu’il éclate. Et qu’au final, Mika accepte en fin de compte d’en discuter en face à face. Un semblant de calme s’immisçait en lui, mais la tempête émotionnelle faisait toujours des ravages.
Son regard vide s’accrochait péniblement à l’écran de son téléphone. Sur ce dernier message envoyé qui invitait le ténébreux à lui faire signe dès qu’il sera libre pour poursuivre ce véritable bordel tumultueux. Même après dix ans dans le plus parfait des silences, le blond ressentait encore un fort attachement. Et c’était ce qui le faisait trembler de tout son être. Ses mains à travers ses mèches, ce fut au but de… un quelconque laps de temps que le futur dirigeant de la société horlogère réclama la compagnie de son meilleur ami pour la soirée. Il devait se changer les idées. Il se le devait. Pour éviter de broyer du noir et se laisser submerger par cette histoire qui l’engloutissait, incapable d’y retrouver sa respiration. Sa bulle d’air était le japonais qui avait toujours su le tirer hors de ses ennuis. Il y avait certes sa petite Flamingo, mais elle était en mesure de lire en lui comme un livre ouvert sans même qu’il prononce le moindre mot -mais surtout elle connaissait son passé avec Michael-. Son objectif étant de s’en éloigner.

Heureusement, son S.O.S. trouva affirmation. Un faible sourire parvint à se frayer un chemin sur le bout de ses lèvres avant que le blond se redresse. Il lui répondit aussitôt puis empoigna son manteau et de s’attarder quelques secondes devant son reflet. Même s’il ne s’agissait guère d’une rencontre mondaine, Alexander portait toujours une attention particulière à l’image qui renvoyait. Faire partie de la haute sphère avait des répercussions dévastatrices, alors dès son plus jeune âge, on lui a martelé la tête d'être sans cesse présentable.
Il sauta dans sa voiture et démarra le moteur. Direction; récupération du japonais! Tout juste avant son départ, Alexander avait fait une recherche rapide pour dénicher un endroit sympa où ils pourront discuter et surtout pouvoir prendre un verre -ou plusieurs même-. Impossible pour lui de mettre les pieds au Pikey. Si sa route croisait Misha… ou pire encore Michael, il ne savait comment réagir. Quant à l’Aftershock… L’envie de réitérer son expérience d’être emprisonné dans la cour arrière ne l’enchantait pas plus que cela. Mais ce fut une bonne surprise qu’il tomba sur un pub dans le même quartier où résidait Kei. C’était donc au Brevada Brewhouse qu’il emmena son meilleur ami.

— Vraiment, merci, Kei, dit-il lorsque son camarade prit place au côté passager, forçant un sourire qui devait plutôt ressembler à un grimace. Désolé de t’accaparer comme ça à la dernière minute.

Il se comptait extrêmement heureux d'avoir Kei parmi ceux sur lesquels le jeune homme pouvait appeler à l’aide n’importe quand et qui répondraient présents. Et c’était tout aussi réciproque!
Il mentionna leur destination pour la soirée. Ça allait être la première expérience d’Alex dans cet établissement, mais il ignorait si le nouveau trentenaire y avait déjà mis les pieds. Et si le brun lui désignait préféré se rendre au Pikey, l’aîné trouvera une excuse bidon afin d’esquiver de se livrer dans ce bar si connu de Klamath Falls.
Une fois sur place, le futur dirigeant repéra un endroit où laisser son véhicule le temps de s’amuser. Dès qu’il frôla le sol, il s’installa à une table quelque peu recluse. En aucun cas il ne souhaitait qu’on vienne les déranger. Et sa soif se faisait ressentir!

— Je paie la première tournée! Tu veux quoi?

Wrecked

@Alexander Walsh :heeart:

Quittant le spa tôt, il était directement rentré chez lui. Arrivé au penthouse, il installa tout et se prépara une petite collation juste à temps pour l’appel vidéo avec sa mère. Ni son père, ni son grand frère n’étaient à la maison aujourd’hui donc sa mère en profitait. Ils discutèrent de plusieurs choses. Sa mère lui dit qu’elle viendrait en mai pour son anniversaire. Kei était très content. Mais d’un autre côté il appréhendait un petit peu car si elle voyageait aux USA début mai, son père se douterait qu’elle irait le voir. Il ne voulait pas qu’il y ait des problèmes dans leur couple à cause de lui. Lorsque le jeune homme eut terminé l’appel vidéo avec sa mère il tenta d’appeler son père. Il s’attendait à laisser un message sur le répondeur mais le chef de famille répondit. Le nippon exilé lui demanda s’il pouvait dix jours de vacances pour la période de son anniversaire. Son père lui demanda s’il comptait revenir au Japon. A l’intonation de la voix il sentit qu’il n’était pas le bienvenu. Cela lui arracha un pincement au cœur. Tout ça parce qu’il n’était pas son fils biologique. Kei n’avait pas choisi que ses parents biologiques meurent. Le directeur d’Urban Spa indiqua que non et prétexta qu’Alexander Walsh lui avait proposé de faire un peu le tour des USA pour son anniversaire. Désolé Alex. Contre toute attente le chef des Tamamori accepta. Le cadet n’en revenait pas, tellement qu’il se demandait si ce n’était pas une blague. Histoire d’être sûr et de ne pas se réjouir trop vite il lui demanda si c’était vrai et s’il pouvait les prendre. Il comprit que son père était très sérieux. Le jeune Tamamori le remercia plusieurs fois. Il avait le sourire aux lèvres. Il pourrait être tranquille avec sa mère quand elle viendrait le voir. Après avoir raccroché avec son père il se cala dans son canapé pour regarder netflix. D’un coup il reçut un sms de son meilleur ami qui lui demander de l’accompagner pour boire un verre ce soir. Le brun accepta avec plaisir, sans poser de questions. Il avait bien remarqué et compris quand il s’était confié sur son passé que le blondinet ne se sentait pas suffisamment proche de lui pour se confier. Dans le fond cela le blessait. Mais ce n’était pas grave, il faisait comme si de rien était.

Le directeur alla vite fait se préparer pour sortir, réarrangea sa coiffure, vérifia sa petite créole. Tandis qu’il enfilait ses chaussures dans le vestibule il en profita pour mettre un manteau, une écharpe et un bonnet. Puis il descendit attendre Alex devant l’immeuble. Il fut surpris de le voir arriver en voiture et non en moto. En même temps s’il avait l’intention de se bourrer la gueule il valait mieux la voiture, parce que Kei n’avait pas le permis moto. En voyant la tête de son meilleur ami le japonais comprit tout de suite que ça n’allait pas.

- De rien, c’est normal. dit-il avec un sourire. C’est vrai que tu m’accapares vachement comparé à une soirée netflix. fit-il avec un petit rire taquin.

En revanche le jeune homme ne pouvait s’empêcher de se demander pourquoi lui. Le blondinet avait Sirena et elle était sûrement plus à même de le réconforter et de lui changer les idées, parce qu’elle devait savoir ce qui n’allait pas et connaître le contexte. Il ne voyait pas trop comment il pourrait aider son meilleur ami mais il ferait de son mieux. Quand l’américain l’informa de leur destination, il acquiesça d’un hochement de tête.

Sur place il laissa son meilleur ami choisir la table. Une table un peu recluse c’était parfait. Kei n’aimait pas trop être au centre de l’attention. A peine assis, le futur dirigeant demanda au directeur ce qu’il voulait boire.

- Eh bien tu perds pas de temps ! dit-il avec un clin d’œil et en tirant la langue. Je vais prendre un mojito.

Il laissa le blond commander. A la base le jeune Tamamori comptait en profiter - quand le jeune Walsh lui a demandé d’aller boire un verre - pour lui annoncer la venue de sa mère début mai pour son anniversaire et l’avertir qu’il s’était servi de lui comme prétexte auprès de son père pour avoir les vacances. Mais il se demandait si c’était une bonne idée au vu de l’état de son ami. Ce n’était peut-être pas la meilleure idée du siècle d’exposer sa joie alors que son meilleur ami n’était pas bien. Kei ne savait même pas s’il avait le droit de poser des questions. A vrai dire Alexander n’avait sûrement pas envie d’en parler. Ça le mettait mal à l’aise. Il avait l’impression d’être impuissant face à la détresse du plus âgé. Un serveur les interrompit et posa les boissons sur la table. Le directeur attrapa son verre, le fit trinquer à celui de son partenaire de soirée et aspira une grande gorgée avec la paille de son mojito.

- Moi je crois que je suis toujours un peu en plein rêve. fit-il pour briser le silence.

Passer la soirée à se regarder dans le blanc des yeux tout en se bourrant la gueule ? Très peu pour le nippon ! Il ne forçait pas Alex à se confier et il ne le forcerait jamais pour quoique ce soit. Mais lui pouvait lui raconter son après-midi.

- Avec ma mère on a fait un appel vidéo et elle vient début mai pour mon anniversaire. Elle vient 10 jours. Je lui ai dit que t’étais au courant pour… moi. Évidemment il faisait référence au fait qu’il ait été adopté. Ensuite j’ai appelé mon père pour savoir si je pouvais prendre des congés pour la période de mon anniversaire. Je m’attendais à ce qu’il refuse, comme à son habitude. À ma grande surprise il a accepté. Par contre j’ai prétexté que tu m’avais proposé de faire un tour des Etats-Unis pour mon anniversaire. Il doit pas savoir que ma mère vient ici. expliqua-t-il. Je suis désolé de t’impliquer dans mes histoires. dit-il vraiment désolé.

Baissant le regard honteux, il agitait doucement la paille dans son mojito. Il se sentait minable de se servir de son meilleur ami comme ça. Kei avait omis volontairement le passage où son père lui demande s’il comptait revenir au Japon tout en sous-entendant qu’il n’était pas le bienvenu. Il ne se voyait pas lui dire qu’il ne retournerait sûrement jamais dans son pays natal en mode "donc je suis coincé ici, à l’autre bout du monde" de manière péjorative alors qu’ici il avait Alex. Alex était la plus belle chose qui lui soit arrivée ici, mais malgré ça le pays du soleil levant lui manquait encore énormément. S’il lui disait il aurait l’impression de le trahir et de l’abandonner. Ce n’était pas ce qu’il voulait. Alors il gardait tout pour lui. Le japonais but de son mojito pour oublier.

Wrecked

@Kei Tamamori :heeart:

La voiture arriva devant le penthouse dans le quartier de Foothills et Alexander fut surpris d’y trouver son meilleur ami qui l’attendait dehors. Avait-il traîné aussi longtemps pour se préparer à leur sortie? Il n’avait pas eu l’impression d’avoir pris son temps, mais peu importe, il déverrouilla les portes afin que le japonais puisse se glissa à l’intérieur du véhicule et qu’il n’a plus à se faire mordre par les températures hivernales qui s’abattaient sur tout Klamath Falls. Vraiment, l’hiver n’était pas sa saison préférée au blond. Il le remercia aussi par la même occasion lorsque le premier intéressé se posa sur le siège passager et celui-ci surenchérit ses propos. Ce qui résultat un sourire bien plus spontané et sincère sur les lèvres de l’aîné.
Alex l’informa de leur destination et ça sembla parfaitement convenir à Kei. Une vague de soulagement calma l’orage intérieur et il reprit la route pour s’y diriger. Commodément, le bar en question n’était guère loin. Ils auraient même pu faire une promenade de santé pour s’y rendre, mais comme le mercure était bas, l’américain était des plus heureux de jouir de la chaleur de la chaufferette et être bien à l’abri dans la carcasse de métal sur roues.
Une fois les deux hommes franchirent la porte de l’établissement, le Walsh repéra une table vide se situant quelque peu à l’écart; l’endroit parfait pour passer un moment tranquille dans la meilleure des compagnies! Dans la foulée, Alex proposa la première tournée pour bien démarrer la soirée, ce qui sembla étonner son compère, mais pas assez pour en oublier l’offre et passer sa commande.

— Pourquoi je perdrais mon temps? On est là pour boire, il faut en profiter! Et je note pour le Mojito.

Retirant son manteau qu’il laissa choir au dossier de la chaise, le blond se pose son fessier ensuite et intercepta un serveur. Il commanda le cocktail du Nippon et sa propre bière. Il opta pour Ithaca Nut Brown. Une bière brune douce typique anglaise qui allait lui rappeler ses origines. Ses souvenirs lui revenaient, lorsqu’il rendait visite à ses grands parents et dont il finissait par mettre les pieds dans un bar semblable et qu’il commandait justement cet alcool.
Se délaissant de quelques billets colorés afin de pouvoir acquérir les boissons en question, Alex se tourna vers son ami. L’impatience de s'enivrer de l’eau-de-vie bouillonnait. Et pourtant, il le savait pertinemment que cela ne réglera pas tous ses problèmes. Qu’ils répondront toujours bien présents dès que son esprit quittera la brume anesthésiante et qu’il se réveillera sûrement dans un état… peu glorieux le lendemain. Mais dans l’immédiat, c’était ce qui lui sembla le plus propice à faire.
Un autre employé s’imposa l’espace de quelques secondes pour leur apporter consommation. Agrippant la bouteille identique à celle du pays de ses ancêtres, son camarade leva son verre pour trinquer. Les contenants vitrés tintèrent avant que l’aîné puisse en extirper quelques gorgées d’entrée de jeu. Il déposa néanmoins sa commande lorsque Kei prit la parole, attisant ainsi sa curiosité. Le Japonais nageait en plein rêve? Comment ça? Il avait finalement rencontré une charmante dame? La tête d’Alexander pencha brièvement vers la gauche tout en fixant son vis-à-vis, l’incitant à poursuivre avec ses yeux interrogateurs. Mais il fit fausse route avec ses déductions bien trop hâtives. Après tout, il s’agissait de la mère adoptive -qui s’avérait être encore mieux qu’une potentielle mademoiselle Tamamori-.

Un sourire se dessina sur ses lèvres. Le blond était sincèrement heureux pour son meilleur ami qui n’avait que très récemment repris contact avec cette femme qui comptait énormément pour lui. C’était une excellente nouvelle. Il y avait au moins l’un des deux hommes qui passaient un moment féérique. Il l’enviait, Alex. Rien de malveillant comme sentiment, mais il aurait aimé être dans la même position du Japonais. Filez le parfait bonheur. Se sentir aussi léger qu’une plume. Mais si la vie était juste, ça se saurait, non?
Le futur dirigeant secoua la tête de droite à gauche avant de faire signe à son ami de ne pas du tout s’en faire avec ça. Il pouvait l’utiliser comme excuse autant de fois qu’il le désirait. Surtout si ça permettait à son compagnon de saisir ces opportunités de pouvoir serrer dans ses bras la femme qu’il considère comme sa mère biologique.

— Il n’y a aucun problème, Kei! Tant que tu me mets au parfum pour pas que je gaffe! Je ne voudrais en aucun cas te mettre en mauvaise posture. On aura qu’à dire qu’on aura fait un tour en Californie. C’est très touristique comme endroit et pas trop loin. Ça ne devrait pas éveiller de soupçons à ton père.

Après, ils avaient énormément de temps devant eux. Mai était dans plusieurs mois encore. De quoi planifier un faux voyage si le nippon en jugea nécessaire -surtout si son paternel commençait à lui poser la moindre question sur son road trip à travers le pays américain-.
Il espérait remonter un peu le moral qui s’était volatilisé en un clin d'œil. Kei était si ravi de lui notifier la venue de sa mère sous le drapeau au cinquante étoiles, mais soudain ce dernier avait perdu cette joie.

— Ne fais pas cette tête, Kei! Je suis vraiment heureux pour toi que tu puisses avoir la chance de la voir enfin! En vrai, c’est complètement stupide, mais je me sens con là. Je te traîne ici… alors qu’en fait mon but était juste de boire plusieurs verres pour oublier un peu mes tourments et avec ce que tu m’annonces…

Il ne se sentait plus légitime d’être ici en sa compagnie. En aucun cas il ne désirait faire déserter le bonheur et la joie du brun. Et encore moins avec ses malheurs -qu’il avait probablement engendré lui-même dans un sens-.
Il arrêta un serveur qui passa près de leur table, réclamant une seconde bière. Bon, il avait peut-être bu rapidement la première pour passer à une deuxième, mais la culpabilité le gagnait. Sans compter que le blond souhaitait justement faire taire ce sentiment horrible par l’alcool. Ça et bien autre chose, comme son cœur, par exemple.

— Bref! Au passage, j’ai été bien surpris de ta réservation à l’hôtel entre les deux jours du séjour à ton boulot, rigola-t-il à moitié faussement. Tu avais quoi en tête en bouclant une chambre avec un seul lit?

Wrecked

@Alexander Walsh  :heeart:

Rentrant dans la voiture de son meilleur ami, le voyage se passa sans encombre. En même temps le bar étant dans le même quartier que le logement du nippon ce n’était pas compliqué. Ils auraient presque pu y aller à pied. Mais il faisait peut-être un peu froid pour monsieur le frileux. Kei avait l’habitude de marcher dans le froid, car il le faisait pas mal quand il était à Tokyo. Par moment il était nostalgique de cette époque. Mais c’était quelque chose de définitivement révolu.

Brevada Brewhouse, voilà le nom du bar. Alex avait choisi une table au fond un peu recluse, chose qui était très bien. Quand ce dernier avait informé qu’il payait la première tournée, le brun le plus jeune le taquina en disant qu’il ne perdait pas de temps. La réponse du plus âgé le surprit. Kei avait dit ça pour déconner, ce n’était pas sérieux. C’était quoi le problème des américains avec l’alcool ? Faisant comme si de rien n’était, le jeune homme acquiesça d’un mouvement de tête.

Tandis que les deux jeunes trinquèrent une fois les boissons arrivées, le directeur prit finalement la parole se doutant que son meilleur ami ne se confierait pas. Comme ça il le prévenait pour le moment où viendrait sa mère étant donné qu’Aiko tenait absolument à rencontrer Alexander. D’autre part pour l’informer aussi qu’il s’était aussi servi de lui comme prétexte auprès de son père. N’étant pas débile, Kei se doutait que c’était la raison pour laquelle son père avait accepté les vacances. Puis il s’excusa de l’avoir utilisé comme ça. Gaffer ? Il ne voyait pas vraiment comment le blond pouvait faire une gaffe à ce sujet.

- Merci Alex. dit-il sincèrement. Je ne pense pas que tu envisages de parler à mon père. A moins que tu sois devenu parfaitement bilingue en japonais – ce qui n’est pas le cas -. Donc il n’y a aucun moyen que tu fasses de gaffe. fit-il avec un sourire. La Californie et KF… J’imaginais les Etats-Unis plus grand. Le tour des USA est drôlement rapide ! s’exclama-t-il avec un petit rire.

C’était pour le taquiner bien sûr. Le jeune Tamamori comprenait parfaitement ce que disait son meilleur ami. Malgré la plaisanterie, il ne pouvait s’empêcher de s’en vouloir d’avoir utilisé l’américain. Il aimerait tellement se rebeller contre son père. Mais il n’osait pas, parce qu’il craignait tellement les répercussions. Alors qu’il buvait un peu de son cocktail il manqua de recracher sa gorgée. Le plus âgé se sentait con ? Kei ne s’attendait pas à celle-là ! En entendant les explications et en y réfléchissant c’était sa faute si Alexander culpabilisait. Il s’en voulait davantage. Stop !

- Effectivement c’est stupide, parce que t’as pas à te sentir con - surtout pas avec moi -. J’ai commencé par le positif, mais c’est pas ce que j’ai retenu le plus de mon après-midi. Donc t’inquiète pas pour la soirée. dit-il avec un sourire. Quand j’ai eu mon père au téléphone et que je lui ai demandé si je pouvais poser des vacances, avant d’accepter… il m’a demandé si c’était pour revenir au Japon… Son intonation et sa voix sous-entendaient clairement qu’il était hors de question que je rentre à un quelconque moment, que je ne suis pas le bienvenu…

Kei termina son mojito d’une traite. Son cœur lui faisait atrocement mal. Même pour son anniversaire, il ne voulait pas le laisser rentrer dans son pays natal ne serait-ce que quelques jours. Cette sensation d’être un fardeau était horrible.

- Étrangement je n’ai eu aucune difficulté à lui dire non la tête haute, étant donné que c’est la vérité. Après c’est toi qui m’est venu à l’esprit parce que tu es la seule chose de bien qu’il me soit arrivé ici. Mais je me sens minable de me servir de toi comme ça.

Quand le blondinet interpella un serveur pour commander une deuxième bière, le brun en profita pour commander un coca. Oui il arrêtait l’alcool, car comme le futur dirigeant avait besoin de boire comme il l’avait souligné. Donc le japonais se devait de rester sobre pour prendre soin de son meilleur ami. La conversation changea totalement. Kei ne comprenait pas pourquoi il avait été surpris. Un serveur arriva et déposa les boissons sur la table. Cette fois le directeur paya la tournée. Bien sûr il attendit que le serveur soit parti avant de reprendre la discussion.

- Pourquoi, Sirena a pas aimé la chambre grand luxe ? demanda-t-il un peu intrigué. Comme si t’avais jamais dormi avec elle. dit-il à moitié exaspéré. Tu me feras pas croire que vous avez jamais dormi dans le même lit avec Sirena.

Wrecked

@Kei Tamamori  

Le bruit du verre titilla lorsque les deux consommations s’entrechoquèrent entre elles. Alexander posa ses lèvres sur la sienne afin d’y savourer une première gorgée de son alcool anglais. Son compagnon de soirée ne tarda pas à prendre la parole, annonçant ainsi la venue prochaine de sa mère adoptive sur le sol américain ce printemps. Une nouvelle qui emplit de joie le Japonais et dont il expliqua aussi le plan établi pour que le tout passe sous le radar du mari de la future touriste.
Sincèrement heureux pour son meilleur ami, le blond avait vu fleurir un sourire sur ses lèvres et rassura illico le plus jeune qu’il n’y avait aucun problème quant au fait d’utiliser sa propre personne comme couverture. Que le brun faisait bien de lui en parler pour que l’aîné ne le mette guère dans une position malencontreuse. Chose qui tiqua le Kei. Avec les questionnements de ce dernier, l’Américain comprit qu’il n’y avait pas réellement sujet à s’inquiéter. Un petit rire nerveux traversa le seuil de ses lèvres.

— C’est vrai que mon niveau de japonais frôle l'inexistence totale! Mais je ne sais pas à quel point il garde un œil de ce qui se passe ici, dit-il en se perdant un peu dans les flots de ses pensées brumeuses. Bref, tu as raison. Il n’y a aucune raison pour que je gaffe vu les circonstances!

Il rapatria son attention sur la bouteille captive de sa main, mais un éclat de rire spontané s’exclama sans qu’il ne parvienne à le retenir.

— Oh, si tu veux, la destination peut aussi se faire à l’autre bout du pays. Complètement dans l’est. New York. Washington. Boston même. Si tu aimes la plage, la Floride peut être intéressante. Le tour sera légèrement plus grand!

Il plaisanta, le blondinet. Il rentrait dans le jeu entamé par le Nippon. Et puis, c’était un voyage fictif dans tous les cas sans réelles intentions de vagabonder. Juste un agile prétexte pour voir sa mère en douce sans éveiller les soupçons du grand méchant loup. Quoique ça devait être une véritable plaie d’avoir un paternel -même si c’était par le biais de l’adoption- être aussi… distant, froid, à la limite du control freak. Avec les dires de son ami, le futur dirigeant avait l’impression désastreuse que toute sa vie était contrôlée par cet homme vivant à l’autre bout du globe.
Mais il ne releva rien. Le mieux était de se concentrer sur le positif de la situation; des retrouvailles qui s’annonçaient des plus émotives qui soient! Alors que pour sa part… Il y avait toujours cette tempête interne qui ravageait tout sur son passage. Il n’avait su étouffer son ressenti face à cette situation. Kei s’empressa de tenter de chasser ses pensées négatives de son aîné. Celui-ci esquissa un faible sourire, mais aucune joie n’était logée à l’intérieur. Ainsi, la conversation se poursuivit, teintée de ténèbres. Les échanges avec le paternel du plus jeune qui laissait un goût amer au premier intéressé. C’était comme si le père Walsh dictait à Alexander de frôler le sol britannique. En vrai, il ignorait comment il réagirait face à cette scène. Il s’imaginait se révolter dans un premier temps, puisqu’une part de lui résidait sous le drapeau de croix rouge sur fond blanc et d'argent à croix de gueules. Il resta donc silencieux.

Le ton changea, intima une ambiance positive. L’originaire du pays du soleil levant démontra sa fierté d’avoir répondu à son père. Alex releva ses sombres iris et secoua la tête de nouveau. Il espérait vraiment que son meilleur ami se sorte de la tête qu’il n’avait pas à cupbalisier ainsi pour l’avoir utilisé à duper son horrible paternel.
Il lui sourit, adorablement cette fois, pour appuyer ses propos.

— Tu n’as pas à l’être! Si tu as besoin de moi pour te sortir d’un mauvais pas, tu n’hésites jamais!

Les verres vides, le blond capta l’attention d’un serveur pour demander un deuxième tour -dont il était certain que ça ne sera pas le dernier-. Chacun des deux hommes présents à cette table en avait gros sur le cœur.
Il inspira. Décidément, il allait être le seul à poursuivre avec des boissons alcoolisées. Cependant, il n’en fit aucune remarque, loin de lui l’idée de forcer son acolyte de le suivre dans la débauche qui se dessinait à l’horizon. Alors il changea de sujet, mettant sur la table la surprise qu’il l’avait saisi au cours du séjour au travail de Kei. Il resta ébahi sur le coup. L’air complètement ahuri l’espace de quelques secondes, il comprit aussitôt pourquoi la chambre d’hôtel ne n'incluait qu’un seul et unique lit.
Son coude rencontra le bois de la table et son front vint se percher sur sa main. Bordel, comment expliquer qu’il n’était pas en compagnie de sa Flamingo lors de ce séjour au spa? Il ne pouvait pas passer tout sous le silence, Kei reviendra assurément à la charge, le taquinant au passage. Alex osa jeter un rapide coup d’œil à son vis-à-vis avant de releva la tête en sa direction.

— Justement. Je n’étais pas avec Sirena.

Bon, maintenant comment enchaîner?

— J’y étais avec un ex de l’époque de la fac.

Il retint sa respiration. Il évitait de croiser le regard de son interlocuteur. L’avouer ainsi fit que raviver les souvenirs. Cette proximité auprès du jeune Kane qui renaquit d’un naturel déconcertant. Si dans un premier temps c’était pour remonter le moral du ténébreux, il s’était retrouvé au piège en revivant quasiment les émotions qui l’avaient anciennement possédé. Et puis… il y a eu cette bombe qui lui avait explosé à la gueule, d’où sa raison de sa présence dans ce lieu où l’alcool coulait à flots.

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@Alexander Walsh  :heeart:

Assis au Brevada, Kei avait commencé la conversation étant donné que le blondinet semblait avoir du mal à vider son sac. Cela semblait être la soirée pour vider son sac donc autant en profiter. Le japonais avait donc abordé le sujet de son père. C’était aussi histoire de prévenir Alexander qu’il avait servi d’alibi afin que Kei puisse être tranquille avec sa mère sans éveiller les soupçons. Il s’en voulait d’utiliser son meilleur ami comme ça, mais c’était la seule idée qui lui était venu à l’esprit. Tandis que le plus âgé rassura le plus jeune sur le fait qu’il n’avait pas à culpabiliser, le plus jeune rassura le plus âgé sur le fait qu’il ne risquait pas de faire de boulette étant donné qu’il ne parlait pas japonais. Un petit rire s’échappa de ses lèvres quand le futur dirigeant rentra dans son jeu concernant le tour des USA. Acquiesçant avec un sourire, les deux jeunes hommes terminèrent leurs verres. Alex ne tarda pas à recommander une tournée. Cette fois, le nippon prit un soda. Stop l’alcool pour lui pour ce soir ! Il fallait bien que l’un d’eux reste sobre. Le blond semblait avoir plus besoin que lui de boire et de vider son sac.

Une fois la seconde commande passée et servie, l’aîné changea de sujet. Ceci dit le directeur ne comprenait pas pourquoi ce qui n’allait pas avec le séjour qu’il avait réservé à son boulot pour son meilleur ami. Il avait pourtant pris et mis tous les trucs grand luxe. Il n’avait jamais eu de problème avec le personnel. Sirena n’avait vraiment pas apprécié le petit séjour ? En voyant la réaction du blond, le brun était de plus en plus intrigué et ne comprenait vraiment rien. Mais il se doutait qu’il avait dû faire une bêtise. Soudain quand Alexander déclara qu’il n’y était pas avec Sirena, Kei avala sa gorgée de coca de travers. Toussant, il essaya de reprendre contenance et de se débarrasser de la sensation de coca qui remonte dans le nez… parce que c’est dégueulasse. Effectivement le nippon avait fait une belle boulette. Il remarqua que le futur dirigeant le fuyait du regard. Cela devait être la personne à qui il avait fait référence la fois où le jeune Tamamori s’était confié sur son passé. Même maintenant il ne voulait pas lui en parler. Du moins il ne l’aurait sûrement pas mentionné si le brun n’avait pas évoqué la meilleure amie d’enfance du blondinet. Il n’était sans doute toujours pas digne de sa confiance. Ce n’était pas grave, Kei avait l’habitude. Prenant sur lui, gardant tout pour lui – comme toujours – il but une gorgée de son coca, sans s’étouffer cette fois.

- Je suis désolé Alex. Je suis vraiment désolé. Comme tu m’as rien dit et que quelques jours tu m’as dit que t’avais merdé avec elle j’ai cru que la 2ème personne était Sirena et que tu lui faisais ça pour te faire pardonner. C’est pour ça que j’ai tout mis au nom de Sirena Domingo pour l’autre personne et que j’ai réservé des trucs de couple au spa… Marquant une pause, il reprit. Tu y vas avec qui tu veux, Alex. fit-il avec un petit sourire rassurant. Je suis juste désolé d’avoir fait une connerie et d’avoir ravivé de mauvais souvenirs.

Kei était toujours aussi doué pour plomber l’ambiance. Il savait à quel point c’était douloureux de raviver des mauvais souvenirs. Il voyait bien que c’était le cas là maintenant de son meilleur ami. C’était donc pour cette raison qu’il voulait venir se bourrer la gueule et qu’il avait demandé au brun de l’accompagner. Quant à cette fameuse personne, le directeur ne poserait pas de questions. Il avait bien compris que son meilleur ami n’avait pas envie de se confier à lui, comme lui l’avait fait plusieurs mois avant. Donc il décida de noyer sa gêne en buvant de son coca.

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@Kei Tamamori  

Le futur dirigeant de la compagnie horlogère avoua à son meilleur ami que le séjour que ce dernier lui avait si gentiment organisé -et tout en détail-, il ne l’avait guère passé avec la couturière comme le japonais avait pu s’imaginer. Jamais le blond lui en tiendrait rigueur -il était le fautif dans cette histoire en ayant désirer jouer les cachotiers puisqu’il ignorait encore comment le tout allait se dérouler-. Il n’avait eu qu’à être clair sur son invité.
La réaction surprit l’aîné. Ses iris sombres se posèrent sur la silhouette de son vis-à-vis, inquiet qu’il manque de souffle, mais tout revenu en ordre. Le danger écarté, son regard se fit de nouveau fuyant. Le blond n’osait pas reprendre la parole.
Il secoua néanmoins la tête. Il détestait entendre les excuses du brun alors que dans son sens, il n’avait rien à se reprocher.

— Ne dis pas ça Kei. Tu ne pouvais pas savoir.

Personne n’était muni d’un pouvoir de télépathie. Si le blondinet s’était tu, comment espérer que le japonais puisse prendre conscience du second invité.
Alexander inspira, fixa la bière qui s’agitait dans sa main. Il emmena le verre à ses lèvres pour en engloutir deux ou trois gorgées.

— Tu n’as ravivé aucun mauvais souvenir, ne t’inquiète pas.

Il y allait au compte-goutte. Ses propres pensées se chahutèrent dans son esprit. Tout s’embrouillait sous l’ivresse de l’alcool fluctuant dans son organisme. Les moments passés au spa lui revinrent -brusquement-. Mais au lieu de grimacer, un sourire se dessina sur ses lèvres au blondinet. Il n’avait en aucun cas détesté le séjour en compagnie de Michael. Plusieurs fois, il avait été épris de la répartie de son ex-petit ami certes, cependant… étonnamment, ça avait été fichtrement agréable.

— Contre toute attente, en vrai, ça s’est bien passé. Pour tout te dire, je voulais lui offrir un moment où il pourrait simplement décrocher du boulot. Il avait dans ses plans de passer tout le temps des fêtes à bosser dans son bureau à l’hôtel. Il n’avait personne avec qui les passer et… je n’avais pas envie qu’il s’enferme et qu’il ne fasse rien d’autre que d’enchaîner les heures de travail. C’est aussi pour ça que je t’ai un peu emmené ma demande sans trop de contexte. Je ne voulais pas que ça se sache puisque je souhaitais que l’on soit tranquille, mais aussi que ça ne se rende pas jusqu’aux oreilles de mon père.

Il débloqua, l’américain. Il s’en surprit lui-même. Stressé, il avala une gorgée de sa boisson alcoolisée. Puisque tout ce qu’il venait d’étaler devant Kei n’était en réalité pas le motif pour laquelle les deux amis se retrouvaient dans ce pub. La raison s’avérait plus creuse.
Ce que ce séjour au spa avait déclenché entre les deux ex-amants. Et qui était parvenu le chambouler comme jamais. Pourtant, Mika l’avait déjà prévenu de ses sentiments -peut-être qu’Alex s’était mis des bouchons intentionnellement-. La réalité l’avait drôlement rattrapé!

— Seulement… La vie est vraiment une bitch! Je n’ai rien fait avec lui et bordel j’en avais envie! J’avais foutue envie de replonger dans ces dix ans en arrière lorsqu’on était à la fac. De regoûter à ses lèvres. De me jeter dans ses bras. Il m’a avoué avoir encore des sentiments pour moi. Malgré après ce que je lui ai fait. Après avoir disparu du jour au lendemain sans même lui dire quoi que ce soit. Il a cru que j’étais mort ou que l’on m’avait kidnappé tandis que mon père a juste décidé qu’il était mieux pour la réputation de la famille que je ne m’affiche -ni de près ni de loin- de lui.

Et cette peur que cette histoire s’écrive à nouveau le rongea. Un plomb de fer lui tomba dans l’estomac. Le goût amer lui revint. Et pour faire couler le tout, il engloutit le reste de sa consommation.

— Parce que même si tu viens du Japon, si je te dis le nom des Kane, ça te sonne une cloche, non?

Après tout, comment ignorer cette famille dès lors que vos pas frôlaient le sol de Klamath Falls?

Wrecked

@Alexander Walsh

Sirena vint dans la conversation, car Alexander avait abordé le sujet du séjour au spa qu’il avait demandé à Kei. Au début ce dernier ne comprenait pas où était le problème. Il pensait que la demoiselle n’avait pas aimé la surprise ou quelque chose dans le séjour. Pourtant le nippon avait fait exprès de réserver un hôtel assez luxueux proche de son travail, car il ne voulait absolument pas les envoyer chez les Fujiwara. C’était à cause d’eux qu’il s’était retrouvé exilé à l’autre bout du monde, loin de son pays natal. Soudain son meilleur ami lui apprit que la deuxième personne n’était pas la jolie brune. Le directeur d’Urban Spa se rendit compte de sa connerie et comprenait pourquoi le plus âgé lui avait posé toutes ces questions. Il s’en voulait terriblement d’avoir fait une erreur pareille. A cause de lui, Alex avait dû se retrouver dans l’embarras pendant le séjour étant donné que c’était que des activités de couple. Le blondinet assura au brun que ce n’était pas sa faute, qu’il ne pouvait pas savoir.

- Si, j’aurais dû te poser la question.

Mais il n’avait pas osé le faire, parce qu’il se disait que le plus vieux ne lui faisait pas suffisamment confiance pour lui dire s’il était en couple. Il ne lui en voulait pas. Kei se contenta d’esquisser un petit sourire lorsque l’américain lui dit qu’il n’avait ravivé aucuns mauvais souvenirs. Le japonais n’en était pas convaincu. Son meilleur ami semblait perdu dans ses souvenirs et descendait sa bière en un rien de temps. Le jeune Tamamori sentait bien qu’il avait encore mis les pieds dans le plat.

A sa grande surprise le jeune Walsh décida de lui raconter le séjour et l’histoire de cette mystérieuse deuxième personne. Bosser non-stop pendant les fêtes, hein ? C’était ce que lui avait fait. Il était totalement seul ici après tout et son père ne voulait pas le voir rentrer au Japon. Certes au pays du soleil levant Noël n’était pas une fête familiale mais une fête en amoureux. Dans tous les cas le jeune homme était seul et donc travaillé en continu et passait son temps dans son bureau pendant la durée des fêtes. Au moins ça lui évitait de rester enfermé chez lui à déprimer. Cette personne était donc particulièrement spéciale aux yeux du futur dirigeant. Ça sentait l’amour. En revanche la dernière phrase surprit le plus jeune. Que ça ne se sache pas ? Que son père ne soit pas au courant ? Non mais il prenait Kei pour qui ? Il avait donc si peu confiance en lui, à ce point ? En fait il était comme son père. Son cœur commença à se serrer et à lui faire mal. Il s’était confié sur son passé, son histoire pour rien. La seule personne à lui faire confiance était Aiko. Il but son fond de coca cul sec pour essayer de ne rien laisser transparaître. Il en recommanda un autre. Disons aussi que le nippon n’avait pas envie de répondre.

L’héritier Walsh continua son récit et expliqua plus ou moins sa relation avec la mystérieuse deuxième personne. Kei avait raison tout à l’heure. C’était bien un ex qu’Alex aimait toujours. Depuis quand le blond faisait suffisamment confiance au brun pour se confier sur sa vie sentimentale et son passé ? Etait-ce à cause de l’alcool ? Il fallait qu’il soit bourré pour arriver à se confier ? Sérieusement ?! L’expatrié n’avait même pas une goutte d’alcool dans le sang quand il s’était confié. Là, maintenant, tout de suite, Kei avait envie d’être au Japon et de se bourrer la gueule en enchaînant les shot de saké pour tout oublier. Il se saoulerait au saké de retour à son penthouse. Pour être honnête il ne savait même pas comment réagir, quoi répondre. Devait-il s’énerver ? Comme l’avait fait l’américain la dernière fois. Dire qu’il avait parlé de lui à sa mère et qu’elle avait envie de le rencontrer parce qu’elle avait senti son fils heureux. Tout ça pour des mensonges ! Le japonais en avait marre de se faire berner. Il n’avait rien demandé. Perdu dans ses pensées, il sortit de sa rêverie en entendant de nouveau la voix de son ami mentionnant le nom de Kane.

- Les Fujiwara m’en ont parlé, étant donné que c’est leur concurrent.

Neutre et monotone. Il but quelques gorgées de son nouveau coca.

- Si ta question est de savoir ce que je pense de cette famille, je m’en fous. Niveau professionnel, mon père m’a lié avec un contrat aux Fujiwara… Inconsciemment il ne put s’empêcher de serrer le poing. Et niveau pas professionnel je m’en tape. Sérieux qui n’a pas de problème de famille ? Tout le monde en a. Non peut-être pas les Fujiwara puisque visiblement ils s’emmerdent tellement qu’après m’avoir envoyé ici ils me surveillent en permanence pour tout rapporter à mon père et qu’à cause d’eux je ne peux pas faire ce que je veux. Mais ça tout le monde s’en fiche. De ce que je ressens. La seule personne qui s’en préoccupe est ma mère.

Buvant deux trois gorgées de coca pour essayer de faire taire le million de pensées qui s’entrechoquaient dans son esprit. Kei avait plein d’idées pour Urban Spa mais il ne pouvait pas les faire à cause de son contrat à la noix avec les Fujiwara. Jamais ses idées ne passeraient avant les Fujiwara aux yeux de son père. Après tout il restait un inconnu que la femme qu’il aimait avait décidé d’adopter. Pourquoi ne pouvait-il pas vivre sa vie simplement ? Sans être un friqué. Le nippon n’en avait rien à faire de l’argent, de la gloire et du pouvoir. C’était si bizarre que ça ? Terminant son deuxième coca et avant que le blondinet qui avait également terminé repasse une commande, le jeune homme prit la parole.

- Ça te dérange si on va boire chez moi ? J’ai envie de saké.

Tandis qu’il se leva après avoir eu la réponse de son meilleur ami, il attrapa son manteau et l’enfila. Puis il remit son bonnet ainsi que son écharpe avant de quitter le pub. Les deux hommes rentrèrent donc au penthouse du directeur. Troquant leurs chaussures contre des pantoufles dans le vestibule, Kei se mit à l’aise.

- Fais comme chez toi. Tu veux du saké ou autre chose ? Si tu veux rester sur la bière, j’ai de la bière japonaise au frais.

Le propriétaire commença à sortir le saké – qui était au fond d’un placard – avec le verre de circonstance ainsi que le choix de son invité et installa tout sur l’ilot.

- Le saké ne se boit pas sur un canapé. expliqua-t-il au britannique.

Prenant place confortablement sur la chaise haute il se servit un shot qu’il but cul sec. Nostalgique, cela lui rappelait chez lui. Et qu’il en était très loin pour très longtemps. Un deuxième shot cul sec. Le jeune Tamamori repensa à ce que son ami avait dit tout à l’heure concernant le fait que ça se sache pas et que le père ne devait pas être au courant. D’un côté il avait envie de se confier à sa mère. Mais il l’imaginait d’ici lui dire d’en parler avec la personne concernée et insister sur le mot communication jusqu’à le dire en anglais. Chose qui le fit sourire intérieurement. Mais elle avait peut-être raison. Là elle dirait qu’une mère a toujours raison avec un grand sourire. Fermant les yeux il prit un troisième shot. Cette fois il reposa le verre – peut-être – un peu trop brusquement sur l’ilot. Il rouvrit les yeux avant de prendre la parole.

- Et là de m’en parler t’as pas peur que ça se sache ? Que ton père soit au courant ? Que je balance tout ? demanda-t-il de manière évidente, espérant que son interlocuteur comprenne la référence à ce qu’il avait dit au bar. Je pensais qu’on était amis dans les deux sens. Mais je me suis encore fait avoir une fois de plus. dit-il tristement, le cœur brisé. Alex tu me fais vraiment si peu confiance ? Je savais que t’avais pas confiance en moi et qu’à tes yeux on est pas suffisamment proche comme tu l’es avec Sirena… Mais je pensais pas à ce point-là.

Il se servit un quatrième shot, la main tremblante, qu’il but de la même manière que les autres.

- Que tu veuilles pas me parler de ton ex, c’est ton choix. Tu fais ce que tu veux. Je sais que tu préfères te confier à Sirena et ça me dérange pas. Mais t’as pas le droit de dire que j’irai tout balancer à scandale et tout raconter à ton père !

Cinquième shot.

- Pour ta gouverne, je m’en tape de ton père. J’ai suffisamment avec le mien. fit-il sec.

Sixième. Septième.

Wrecked

@Kei Tamamori  

Il avait beau assurer à son ami qu’il n’avait pas à présenter la moindre excuse, mais le japonais répéta. Alex soupira, préférant lâcher prise. Son verre prisonnier de ses doigts se vit s’offrir un chemin jusqu’à ses lèvres. L’alcool lui piqua la tranchée, mais ce n’était rien à ce qui l’attendait dans les prochaines minutes. Il tenta de le rassurer également en éclaircissant le fait que tout s’était -étrangement- bien passé. Chose qui avait pris au dépourvu le blond, mais dont il gardait de très bons souvenirs au final.
Sans qu’il ne s’en rende compte, le futur dirigeant se retrouva avec un verre vide. À défaut d’occuper ses lèvres avec une consommation, les événements fusèrent. Kei avait bientôt tous les détails à sa disposition. Sauf que Alexander ignora s’il s’était montré maladroit dans ses explications puisqu’il se fige dès lors que son vis-à-vis prit la parole. La première énoncée lui passa bien six pieds par-dessus la tête, mais le reste fut comme un mur qu’il se prit à pleine vitesse. Ses iris foncés finirent par s’abaisser sur les poings serrés de son compagnon de beuverie.

— Ce…

Il s’interrompit de lui-même -ignorant si c’était une bonne chose en fait qu’il tente de redresser la situation-. Une peur germa en lui et il craignait simplement d’empirer la situation. Dans un autre sens, il n’avait pas non plus envie de voir son meilleur ami partir dans un sentiment négatif et qu’il l’engouffre totalement.
Au final, peut-être que cette soirée n’était pas une si bonne idée. Alexander avait beau ressentir le besoin de se vider, il avait plutôt l’impression que le tout se soldait par un malentendu énorme. Le blond n’avait jamais émis le fait de se foutre complètement de ce que son meilleur ami pouvait ressentir. Était-ce son non verbal qui lui avait donné cette impression au Nippon? Bordel, il ne savait plus trop quoi penser Alex.

La tête de l’américain se releva dès que Kei lui fit la demande de rentrer chez lui. La proposition du type d’alcool des lieux ne semblait pas lui correspondre. Même si Alexander eut un moment d’hésitation, il finit par hocher de la tête et se leva. Il laissa quelques billets colorés sur la table pour payer ses consommations. Il n’attendit pas qu’un serveur se pointe le bout de son nez pour lui redonner l’argent laisser en trop -cela fera un pourboire généreux et c’était le moindre de ses soucis-. Les siens qui lui affligeaient l’esprit en plus de ceux de Kei qui s’additionnaient à ce calcul exponentiel.
Il remit son manteau sur les épaules et suivit Kei jusqu’à chez lui. Malgré le taux d’ivresse dans son sang, le blond n’oublia pas les manières du pays au soleil levant et enleva les chaussures avant de passer le vestibule et d’enfiler les pantoufles prévues à cet effet.

— Je prendrai bien de la bière.

Même s’il fallait que celle du Japon n’eût pas le même goût de celle américaine, mais il préférait malgré tout qu’au Sake qui avait un goût plus particulier dont ses papilles gustatives avaient un peu de mal à s’habituer.
Il prit place, Alex, dans un silence qu’il n’osait pas briser. Il observa Kei engouffrer son verre assorti. Puis le brun enchaîne. S’il croyait être celui qui finira saoul, il avait de toute évidence sous-estimé le Nippon. Le deuxième ne tarda pas à connaître le même sort sans parler du troisième. Le choc entre le verre et le comptoir du îlot fit sursauter l’invité. Mais c’est qu’après qu’une tempête se déchaina. Bouche-bée, Alexander tentait de mettre de l’ordre dans son esprit dans l’espoir d’y trouver aussi une manière d’arranger cette situation qui dérapait et dont il se sentait perdre pied. Il se méprenait, Kei, atrocement. Il est son meilleur ami. Celui qu’il envoie toujours ses SOS pour les soirées que ni l’un ni l’autre ne souhaitait faire acte de présence. Mais rien n’y faisait. Il finit néanmoins par retirer la bouteille de Saké hors de la porter du japonais. Certes, il était chez lui Kei, mais tout de même.

— Je ne sais pas où tu as entendu que je ne te faisais pas confiance?

Il posa la question avec un sérieux ferme, réellement intéressé à entendre la réponse. Ou à se faire rafraîchir la mémoire, l’un ou l’autre, peu lui importait. Il souhaitait comprendre la logique derrière l’esprit de son ami pour qu’il en arrive à lui reprocher un manque de confiance.
Sirena avait un lien privilégié avec le blondinet, c’était un fait indéniable. Par contre Kei restait l’une des rares personnes que Alexander parvenait justement à avoir une confiance aveugle en lui. Mais il n’a jamais été une personne qui s’ouvrait facilement sur ses relations passées -d’autant plus avec le retour de son ex dans les parages-.

— Si je ne t’en ai pas parlé d’emblée, Kei, c’est parce que je ne sais même pas sur quel pied danser! Et non pas parce que j’ai peur que tu aies tout balancé à la première personne que tu croiseras dans la rue.

Il espérait être clair cette fois et qu’aucune mauvaise interprétation ne puisse s’immiscer à nouveau dans leur conversation dérapant.

Wrecked

@Alexander Walsh

Quand le japonais avait répondu concernant les Kane, il avait sans doute été un peu sec. En même temps les seules personnes qui lui avaient parlé d’eux était les Fujiwara… autrement dit la famille qu’il détestait le plus à Klamath Fall. C’était eux qui avait ruiné sa vie. Ils étaient complice avec son père. Donc dès qu’il en parlait il était tendu et avait un peu les nerfs. Alex n’y était pour rien et n’avait rien dit de mal. Enfin la partie qui concernait ce qu’il ressentait le visait un peu. Par moment le beau brun avait l’impression de ne pas compter aux yeux du blondinet.

Un blanc s’installa. Lourd. Ce silence était un peu lourd. Sans compter que le directeur ne savait pas du tout comment prendre le silence de son meilleur ami. Cela voulait-il dire qu’il avait raison de dire que le plus âgé se fichait de ce qu’il ressentait ? Kei devait avouer qu’il était perdu. Soudain il avait envie de boire. De boire du saké. Malheureusement le Brevada n’en proposait pas à la carte. Alors le plus jeune proposa d’aller chez lui. Il remarqua l’hésitation chez son vis-à-vis mais fit comme si de rien était. En le voyant se lever il fit de même. Quittant donc le bar ils partirent au penthouse du nippon.

Arrivé chez lui, il mit à l’aise son invité et lui demanda ce qu’il voulait boire. D’ailleurs le futur dirigeant n’avait toujours pas décroché un mot. Etait-il fâché par rapport ce que le brun avait dit au bar ? Contre toute attente il répondit et désirait continuer sur de la bière. Kei sortit les boissons et les installa sur l’ilot. Etant donné que le Walsh ne se décidait pas à prendre la parole, le directeur décida de briser le silence après le troisième shot de saké. Il vit son interlocuteur sursauter quand il reposa son verre. Ce n’était pas son intention de le reposer aussi fort et de faire sursauter son ami. Le japonais déballa donc tout ce qu’il avait sur le cœur. Sa mère aurait sûrement dit que c’était bien de communiquer mais qu’il y avait des manières de le faire. Il savait qu’elle avait raison. Mais là c’était sorti tout seul et il en avait marre de tout garder pour lui. Disons aussi qu’il était un peu nul en amitié et ne savait pas comment agir, réagir, etc. Tout le monde l’abandonnait et le rejetait. Le directeur continuait d’enchaîner les shots de saké. Soudain l’américain lui leva la bouteille des mains. Sa question… comment dire ? Le surprit un peu ? Il ne savait pas trop expliquer ce que la question lui faisait ressentir.

- Quand je t’ai raconté mon passé, à la fin tu m’as dit que tu croyais qu’on était assez proche pour ne pas avoir à se cacher de la sorte à l’autre. Et juste après tu m’as dit que tu avais perdu quelqu’un à qui tu tenais énormément. Sans m’en dire davantage, sans me raconter ce qu’il s’était passé. Alors que moi je venais de tout te dire, de me confier de A à Z. Il y a les sms aussi, notamment celui que tu m’as transféré de ton ami où tu m’as dit de pas poser de question. Si tu me demandes de pas poser de questions c’est que t’as pas envie d’en parler avec moi, que tu veux pas te confier à moi parce que tu me fais pas suffisamment confiance. C’est pour ça que je t’ai dit de demander à Sirena, qu’elle était plus à même de t’aider. Voilà pourquoi je t’ai plus jamais posé de question et que je t’ai pas demandé pour le spa. J’aurais dû mais je l’ai pas fait, parce que je me suis dit que tu répondrais pas à la question, que tu resterais évasif, que tu changerais de sujet comme d’habitude. Comment veux-tu que je t’aide si je sais rien de toi ? Tu veux pas te confier à moi et tu parles d’être proche pour pas se cacher à l’autre. Comment veux-tu que je le prenne et que je le comprenne Alex ? Alors que tu sais ce que je ressens par rapport à mon passé et que tu te caches de moi.

Tout le long Kei était resté calme. Il n’était pas en colère. Il était juste triste. Le plus jeune avait compris il y a longtemps que le plus âgé ne lui faisait pas confiance comme lui, lui faisait. Mais c’était encore plus douloureux de le dire à voix haute. Comme le blondinet lui avait confisqué sa bouteille de saké il se leva et alla prendre une bouteille d’eau avec un verre avant de revenir s’asseoir au niveau de l’ilot.

- Ce n’est pas ce que tu m’as dit tout à l’heure au bar. Tu as dit que tu m’avais fait cette demande sans me dire le contexte parce que tu voulais pas que ça se sache, ni que ça arrive aux oreilles de ton père. Donc tu sous-entends que si tu m’avais expliqué le contexte je serais allé tout balancer étant donné que je suis le seul au courant. Ce qui est blessant…

Par moment le jeune homme se demandait pourquoi Aiko l’avait gardé et parfois Kei se disait qu’elle aurait mieux fait de se débarrasser de lui. Il causait tout le temps des problèmes à tout le monde. Noriko, son ex-fiancée, ne lui faisait pas confiance non plus. Personne ne lui faisait confiance. Est-ce qu’Aiko le voyait différemment ? Si c’était le cas, pourquoi personne ne le voyait comme elle ? Buvant son eau tranquillement, l’envie de saké lui était complètement passée. Ça lui faisait sans doute du bien de tout sortir.