you don't love me, it doesn't matter w/ Dana #2

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Des yeux qui peinent à s’entrouvrir de part le peu de sommeil que j’ai pu avoir cette nuit. Une nuit encore un peu flou dans mon esprit embué de fatigue alors que je ne semble rien reconnaître dans une pièce ou seule la pénombre est mon allié. Unique œil ouvert, je cherche quelque chose de familier, en vain, tandis qu’au plus mon esprit se réveille au plus des bribes de soirée me reviennent en mémoire. Une soirée mondaine forcée que je quitte brusquement pour se transformer en soirée karting. Une soirée karting en compagnie d’un double champion du monde qui elle-même se transforme en soirée plus sensuelle avant de finalement changer de lieu pour passer du sensuel au diablement torride. Attends une minute … Mon esprit se réveille enfin, réalisant un élément commun à toutes ces étapes de la soirée. Réalisant que le dénominateur commun se trouve être un homme que je ne suis pas censé aimé. Et pourtant, si l'on suit mon raisonnement absurde, je suis là, chez lui, dans ce qui ressemble à sa chambre et son lit, sans vêtement, ayant céder au poids d’une tension omniprésente entre nous. Un jeu puissant, torride auquel je n’ai finalement pas pu résister me menant dans son loft, comme une proie de plus à son stupide tableau de chasse. Comme pour me rassurer, je tourne la tête vers l’homme présent dans ce lit. Fermant dans un premier temps les yeux pour retarder l’échéance de la vérité, avant de finalement ouvrir un seul œil, tombant sur le visage de Deagan Spijker. Un visage qui rend soudainement cette soirée bien trop réelle alors que mes mains se portent sur mon visage pour le cacher. “ Merde …” Un unique mot chuchoter qui se perds dans la paume de mes mains. Un mouvement de doigts visant à me masser les tempes avant de partir à la recherche d’un repère temporel sur l’un des chevets. Une heure que je découvre, bien trop avancé alors que je sais mon meilleur ami chez moi, gardant les enfants tout en se faisant sans doute un souci monstre à mon sujet.

Le plus discrètement possible, j’essaie de sortir du lit. Déformant ma bouche à chaque grincement que j’entends cherchant à partir comme si je n'étais jamais venue ici. Un regard rapide au sol me fait réaliser l’absence de vêtement dans cette chambre, me doutant que tous mes effets sont sans doute dans cette salle à manger témoin de nos ébats … comme la majorité des pièces de cette maison si l’on en croit ma mémoire. Pointe des pieds qui avant, je ferme enfin la porte de la chambre en silence, traversant le long couloir menant à la pièce principale tout en priant intérieurement pour que le pilote vive seul. Éblouis par la lumière de ce grand espace, je place une main face à mes yeux afin de repérer chacun de mes vêtements jeter en vrac sur le carrelage. Tel le Petit Poucet, je récupère mes vêtements au compte-gouttes, en profitant pour les placer sur mon corps. Le tout dans un silence presque religieux. Une fois prête, je garde mes talons en main, vérifiant une dernière fois mon téléphone et ses 9 appels manqués, avant de regarder les murs de la pièce et de faire face à plusieurs portes absolument identiques. “Non, mais qui possède un loft avec autant de pièces ?!” Une remarque que je ne peux m'empêcher d’extérioriser avant de finalement me diriger vers la porte face à moi. La porte que je pense être ma voie vers la liberté, tournant la poignée à la hâte avec l’espoir de pouvoir sortir d’ici sans attirer l’attention du propriétaire des lieux, ou même de l’un de ses voisins qui doit sans doute avoir l’habitude de voir des jeunes filles sortir d’ici au petit matin.

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Le plus discrètement possible, je tourne la poignée, m’attendant à trouver le chemin vers ma liberté. Un chemin que je veux prendre, sans avoir à affronter le regard d’un pilote que je n’aime pas, mais à qui je me suis offerte pour une nuit pourtant des plus agréables. Un regard qui finit par tomber sur un balais, une serpillère et d'autre bric à brac qui ne ressemble en rien à un escalier menant vers le monde extérieur. “Qu'est ce que …” Une interrogation de courte durée lorsqu’une voix sortie de nulle part s'élève de mon dos. « Pourquoi tu vas dans le placard à balai ? » Un sursaut me traverse, sentant mon coeur s’accélérer tandis que je me pensait seule dans ce salon. A tort. Je ferme un instant mes yeux, ne me sentant pas prête à affronter son cynisme de bon matin alors que ma seule envie est de m’échapper. « On y est pas allé. Tu ne trouveras rien à toi dedans. » Évidemment, il était obligé d’en parler dans la seconde. “Je suis au courant merci …” Ma voix se veut froide, presque tranchante, ne supportant pas d'être prise pour une idiote. « Et si tu cherches la sortie. Mauvaise pioche. » Un agacement palpable me gagne, fermant la porte avant d’enfin faire volte face. Gardant tout l’aplomb qu'il m’est possible d’avoir en l'instant. “Tu devrais songer à identifier tes portes … Elles se ressemblent beaucoup trop et je doute d'être la seule fille sur ton tableau de chasse à confondre sortie et placard à balais …” Un sous-entendu à peine palpable concernant la liste probablement longue de ses conquêtes, alors que mon regard se pose sur lui. Le voyant vêtu d’un unique boxer, laissant des souvenirs me revenir en mémoire devant sa musculature qui se dessine sous mes yeux. « Un café ? » Une attention qu’il ne porte pas sur moi, comme si ma présence ici était des plus normales. Point qui me déstabilise davantage, hésitant un instant avant de répondre avec assurance. “Ce n’est pas que je cherche à fuir ta compagnie, mais on m'attends et je suis déjà bien trop en retard.” Une pensée qui se tourne vers mon meilleur ami qui se trouve avec Chris et Rose, un ami qui devait me voir rentrer dans la nuit. Un programme qui à pourtant brutalement changé, sans me laisser le temps de l'avertir, sans même y penser à vrai dire. Une inquiétude qu’il doit ressentir comme en témoigne ses nombreux appels manqués, pour une culpabilité qui ne cesse de croître, même si une partie de moi ne regrette en rien la soirée que j'ai passée.