Prise d'otage. - Hazel

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{  Maybe I'm too
Busy bein' yours
To fall for somebody new }
crédit/ tumblr ♛  w/ @Misha Kane

Cette soirée n'aurait pas dû se terminer comme ça. Loin de là même. Ça n'avait pas été le but de la princesse de rester éveillée suite à l'arrivée d'insomnies qui lui pourrissaient la vie depuis l'adolescence. Ça n'avait pas non plus été son but de décider de travailler un peu sur les dossiers qu'elle avait mis de côté pour s'intéresser à quelque chose d'autre. Et surtout, ça n'avait jamais été son but de répondre à un message d'un des patients les plus horripilants qu'elle avait pu rencontrer dans sa carrière. Soyons honnête, Misha Kane était probablement le type le plus complexe qu'il lui avait été donné de rencontrer. Elle n'avait littéralement aucune idée de comment fonctionnait cet homme. Néanmoins, elle avait pu découvrir certains de ses traits de caractères à travers quelques sessions et surtout, pas mal d'observation. Misha était une tête brûlée, il s'en fichait de ce que les autres pouvaient penser. S'il avait quelque chose à l'esprit, il y répondait comme un génie exauçait les voeux. Et c'était terrifiant à quel point le ténébreux pouvait faire passer ses désirs avant ceux des autres. Certes, il avait raison mais pas tout le temps. L'ex criminel semblait vouloir mettre le monde à ses pieds et apparemment à travers quelques coups de charme, il y parvenait assez facilement. C'était d'un agacement sans nom pour la blonde qui n'appréciait pas du tout ce comportement. Pourtant, il lui avait été assignée. Et si, au départ, elle avait cru à un simple idiot resté gamin, elle avait pu remarquer une douleur plus profonde dans le creux de ses iris si azurées. Il mentait, à tout le monde. A son frère, à sa famille, à ses relations. Il se protégeait, apparemment. Mais ça ne fonctionnerait pas éternellement et s'il ne parlait pas, un jour viendrait où il finirait par imploser comme un Big Bang universel. Hazel faisait de son mieux, réellement. Mais elle devait avouer que ce n'était pas aussi évident. Il évitait les sujets, déviait ses questionnements. De quoi rendre dingue la psychiatre qui tentait simplement de faire son travail. Bon. Pas le choix, elle devrait utiliser une autre méthode. Et elle avait encore des cartes en mains. Elle construisait un château même et les pions qu'elle plaçait délicatement sur l'échiquier lui permettraient d'obtenir un semblant de réponse de la part de  son ennemi juré. Et par ennemi juré, on supposait bien que la princesse le trouvait très séduisant. Bah oui. On appelait bien un chat, un chat n'est ce pas? Seulement voilà, cette soirée ne se terminait pas du tout de la manière dont elle l'avait imaginé. Pas le moins du monde même. En cas d'insomnies, ce qui arrivait souvent avouons le, la blonde se promenait dans la maison. Grignotait ou se préparait un thé tout en se concentrant sur les dossiers qu'elle devait remplir. Elle en avait parfaitement l'habitude. Mais à cet instant, il était trois heures du matin. Le commun des mortels avait tendance à être endormi. Et bien pas elle. Et son patient non plus, semblerait il. Elle savait bien qu'elle lui avait annoncé qu'elle ne répondrait pas à ses messages dans la nuit mais quand elle avait lu "crise d'angoisse", ça avait été plus fort qu'elle. Elle n'avait pas pu s'empêcher d'imaginer le pire. Juste un instant. Le palpitant s'affolant, la princesse a bien vite compris que son cher et tendre se fichait d'elle et qu'il n'avait aucun problème. Enfin ça..C'était encore un peu à vérifier, hein. Lui demandant d'aller se coucher, d'aller boire de l'eau, de tout faire mais d'arrêter de l'embêter, Hazel avait halluciné en lisant sa réponse. Comment ça, il était en route pour chez elle? Non, impossible. Il se fichait d'elle. Bon..Connaissant le caractère de Misha, la psychiatre avait relâché un long soupire. Elle allait devoir se le coltiner pour le reste de la nuit. Magnifique. Puis, il avait continué. Encore et encore, en lui annonçant qu'il était devant la porte. Elle refusa. Il lui avait dit qu'il la voyait en pyjama. Elle avait fermé ses rideaux. Puis, il lui avait dit qu'il avait remarqué la cheminée. Elle avait placé des piques en acier juste en dessous. Oui, aux grands maux, les grands remèdes. Puis, plus rien avant qu'elle n'entende du bruit à l'étage. Sursautant légèrement, sa prise se refermait sur une couteau aiguisé l'espace d'un instant avant de claquer sa langue contre son palais. Il commençait sérieusement à lui taper sur les nerfs. Il ne s'arrêtait jamais et c'était bien ça le problème. Il devait toujours exagérer. Incroyable. Reposant son attention sur son écran d'ordinateur, Hazel ne relève pas ses prunelles quand elle finit par apercevoir la silhouette de son patient contre l'encadrement de la porte. S'il pense qu'elle sera agréable avec lui, il se met le doigt dans l'oeil. "Je pourrais vous dénoncer à la police pour être entré par effraction chez moi. Vous en avez conscience, j'espère?" demande t-elle d'un air clairement agacée. Oh, elle devrait être choquée, offusquée même. Mais honnêtement, Misha est un patient instable, qui n'a peur de rien, ce n'est pas vraiment étonnant de le voir ici. A cette heure, dans sa cuisine alors qu'elle est en pyjama. Il ose lui dire qu'il a raté la session de hier mais elle sait qu'il l'a fait exprès. Elle n'est pas dupe. Et elle ne va pas commencer à sortir son carnet juste pour ses beaux yeux ou quand Monsieur le demande. "Je ne suis pas à votre disposition, Kane. Je ne fais pas de sessions quand vous le demandez ou quand vous en ratez une. D'ailleurs, j'attends une bonne excuse de votre part et le simple fait de ne pas vouloir venir n'est pas suffisante." parce que oui, son fichu stratagème ne fonctionnera pas. Il ne fonctionne jamais.

Misha continue son petit jeu, elle l'observe attentivement s'asseoir sur son plan de travail et bientôt, elle vient à soupirer. Qu'est ce qu'il peut être agaçant, c'est terrible. Ses doigts glissent délicatement sur le clavier tandis qu'elle prépare un mail pour le lendemain. Sa réplique la fait rire ironiquement. Il est sérieux? Il lui demande de coucher avec lui pour obtenir des réponses? Non mais il est toujours aussi terrible. Cependant, la princesse ne peut s'empêcher de se poser la question suivante ; et si Misha finissait par parler s'ils venaient à partager les draps? Est ce que c'était possible. Elle n'y croit pas vraiment. Loin de là. Cet homme est une tombe et il faudrait presque le menacer pour obtenir un semblant de résultat. Ses émeraudes se lèvent au ciel et elle secoue la tête. C'est du n'importe quoi. Elle sait d'avance qu'elle ne tombera pas plus bas avec un type pareil. "Vous pouvez faire ça avec vos conquêtes, vos petites amies ou ceux avec qui ça fonctionne mais pas avec moi. Alors gardez ce qui vous sert de cerveau dans votre pantalon. Ça n'arrivera jamais." elle hausse les épaules, puis vient contourner l'îlot pour se diriger vers le frigo qui se trouve juste aux côtés du ténébreux et finit par y récupérer un verre de lait froid. Elle le fixe un instant, comme elle en a tellement l'habitude. On peut voir le jugement et l'exaspération dans son regard. Mais ça aussi, Misha y est habitué. "Mais bon, vous m'avez l'air déterminé. C'est une bonne chose, sauf pour des idioties de ce genre." par la suite, elle le voit baisser le regard et la princesse ne tarde pas attraper son menton entre ses doigts pour redresser son visage, ses émeraudes se plantant dans ses billes bleutées. "Hé, c'est là que ça se passe. C'est clair?" dit-elle fermement tout en le relâchant la seconde d'après. Cet homme est terrible, elle ne pas le nier. Pourtant, elle s'est attachée à lui. Par moment, il la fait rire. Elle doit jusqu'à aller cacher un sourire pour ne pas le laisser gagner. Il est lourd, oui mais ce n'est pas le méchant garçon. C'est compliqué, cela va s'en dire. La plus jeune s'éloigne de quelques pas et récupère le miel dans une étagère un peu plus haut. Sur la pointe des pieds, la blonde tend le bras avec difficulté mais finit par obtenir ce qu'elle recherche. "Oui, il y a trois chambres mais sûrement pas pour vos activités mentales. Alors, qu'est ce que vous voulez Misha? Vous prétendez faire une crise d'angoisse et pourtant, vous avez l'air plus qu'en forme. Si c'est juste pour venir me saluer en pleine nuit, à trois heures du matin, vous pouvez sortir de chez moi." elle se tourne ensuite vers lui, pose son lait et prend une cuillerée pleine de miel dans sa tasse. Son regard s'arrête sur lui, elle attend, elle le sonde de ses pralines avant de soupirer longuement. Il lui donne beaucoup de fil à retordre. Elle ne compte pas lui offrir à boire, parce qu'elle a plutôt envie de le faire déguerpir plus rapidement qu'elle n'aura eu le temps de lui demander. Evidemment, c'est peine perdue. "De toute manière, vous ne voulez pas parler à part si c'est pour sortir vos blagues lourdes et votre drague stupide. Et je n'ai envie d'entendre ni l'un, ni l'autre."

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Hazel n'arrive pas à y croire. Elle n'arrive pas à imaginer que son patient est entré par effraction chez elle. Elle ne peut même pas être surprise dans un sens, car au fond, elle sait que Misha en est tout à fait capable. Qu'il n'est pas en reste de bêtises les plus folles les unes que les autres. Bon sang, sur quel spécimen était elle tombée? A croire que les dieux dans le ciel avaient terriblement envie de s'amuser. A travers son existence à elle, en plus de ça. Techniquement, Misha a raté sa séance de hier. Et autant dire que la psychiatre a commencé à se masser les tempes dans l'unique but de ne pas s'énerver d'avantage. Elle s'embêtait à préparer des sessions pour l'ancien criminel et au final, il ne pointait même pas le bout de son nez. Alors au final, elle avait décidé qu'elle ne s'embêterait plus à organiser quoique ce soit. Du moins, en partie. Cet homme était infecte, littéralement. Il l'agaçait de plus en plus. Il jouait constamment dans les provocations, dans l'envie tâter les nerfs de la personne d'en face. Hazel n'était pas à son coup d'essai, elle connaissait ce genre de personnalité et honnêtement? Misha en faisait partie, c'était évidemment. Alors oui, elle avait déjà eu des patients plus que difficile. Compliqués et pas du tout agréable mais lui, remportait la palme d'or. Bon sang, mais qu'est ce qu'elle avait envie de l'étrangler ! Mais elle ne comprend pas cette envie de lui sauver la mise. De venir le soulever de ses démons, le soulager de toute cette souffrance qui pourrait disparaitre s'il venait enfin à lui parler. A exprimer ce qu'il avait sur le coeur, ce qu'il portait sur ses épaules. Ce n'était pas le cas, évidemment. Il avait toujours aussi envie de jouer avec ses nerfs et autant dire qu'elle n'allait pas être comme les femmes qu'il accueillait dans son lit ou qu'il prenait contre un mur, contre une porte ou n'importe quel autre endroit qui finirait par le satisfaire. La princesse ne peut néanmoins pas nier le fait que le ténébreux a un charme indéniable. Il est beau, cela va s'en dire. Ses yeux sont d'un bleu clair qui s'assombrissent quand il se trouve être en colère. Ses mains sont fines, ses doigts sont longs. Il est grand, il est imposant. Oui, la nature l'aura bien gâté dans un sens mais elle n'est pas stupide et elle ne tombera pas dans un piège aussi simple. Elle l'espère, surtout car elle ne sait que trop bien ce que l'esprit peut infliger au corps humain. "Non, je ne le ferais pas. Parce que vous auriez des problèmes. Et que si j'ose leur téléphoner, je n'y irais pas de mains mortes." et elle est sincère la blonde. Misha a commencé à la connaitre en même temps qu'elle. Il sait qu'elle assume ses paroles, ses responsabilités et que quand elle veut faire quelque chose, elle le fait jusqu'au bout. Seulement voilà, elle n'a pas envie de le voir au poste de police, avec des menottes aux poignets tout ça parce qu'il est passé à travers sa fenêtre. La prochaine fois, elle fermera tout, à double tour. Parce qu'apparemment, le plus âgé trouvait toujours un endroit où se faufiler. Elle le méprise autant qu'il la fascine. C'est un sujet idéal pour une thèse, tiens. Il faudrait qu'elle se penche sur cette opportunité. Non, Misha est intéressant parce qu'il n'a pas envie d'être sauvé. Il a envie de tomber, il a envie d'oublier cette douleur et le simple fait qu'il n'est peut être pas assez pour ce monde. Elle tente encore de le déchiffrer à travers diverses combines, discrètes mais bel et bien présentes dans le but qu'il se confie. Ce n'est pas évident, surtout avec un type comme lui. Mais si elle parvient à gratter la surface ne serait ce qu'un tout petit peu, qui ne lui dit pas qu'elle parviendra à plonger jusqu'à toucher le fin fond de l'iceberg? Elle est déterminée, la princesse. Et ça, personne ne pourra lui enlever. A l'entente du mot "responsabilités"  et surtout de "famille", la plus jeune redresses ses orbes vertes vers lui. Elle n'y croit pas un seul instant et donc, elle n'hésite pas à lui balancer. "C'est du grand n'importe quoi. Vous pensez que je suis idiote? Le mensonge est collé à votre visage." parce que oui, Hazel n'est pas stupide. Elle peut bien s'imaginer que si Misha n'est pas venu, ce n'est pas parce qu'il aura fait du tricot ou qu'il aura, comme il le dis, gardé ce furet. Et puis, qui gardait les furets en journée? Ces bestioles étaient peut être mignonnes mais elles étaient hypocrites. Réellement. "Ne vous mettez pas dans le pétrin, Misha. C'est tout ce que je vous conseille." elle espère juste ne pas avoir à venir le chercher en garde à vue, en prison, ou sous un pont. Parce qu'honnêtement, ce serait loin d'être une bonne chose de retrouver son patient en cavale tout ça parce qu'il aura voulu jouer à la tête brûlée. Encore une fois. De toute manière, Hazel ne croyait pas un seul mot qui sortait de la bouche de ce type. Un peu étrange au vu du fait qu'elle est censée le faire parler mais soyons honnête, Misha tente de la déstabiliser et s'il pense qu'il est capable de la faire tomber, il se met le doigt dans l'oeil. La jeune fille vient d'une trop bonne et parfaite famille pour se laisser tanguer par une soudaine brise orageuse dont le nom résonne à la Kane. Elle est fiévreuse la princesse, elle n'aime pas qu'on la prenne pour une idiote. Qu'on cherche à lui marcher sur les pieds.

Elle sait tout aussi bien que Misha tente de l'avoir dans son lit. Il est comme ça avec tout son entourage. Il prétend avoir une femme mais s'en fiche pas mal. Il batifole partout, à droite à gauche sans jamais se poser. De toute manière, ce n'est pas comme si la psychiatre aurait envie de se poser. Les sentiments, ce n'est pas pour elle. Ça fait mal, c'est inutile. Quand on fait confiance à quelqu'un, cette même personne qui vous a promis monts et merveilles terminent par vous planter un couteau dans le dos, il est hors de question qu'elle se lance dans ce genre d'aventure. C'est trop complexe et avec son emploi du temps, elle préfère largement s'occuper de ses dossiers. Evidemment, elle partage ses draps de temps à autre mais jamais rien de très long. Les relations, c'est pour les faibles. Peut être qu'un jour, sa vision changera. Néanmoins, quand bine même elle n'a pas envie de se poser, cela ne veut pas dire qu'elle termine dans le lit de n'importe qui. Elle n'est pas la troisième roue du carrosse, l'amante qu'on doit cacher. Comme la relation entre Alexie et Blake, Hazel ne pourrait pas la supporter. Impossible. Elle veut tout, la déchue. Elle veut une relation passionnée, intense, incroyable. Pas secrète et où tout le monde pourrait s'en mêler. Voilà pourquoi elle ne répond pas aux avances du ténébreux en face d'elle. Ce n'est qu'un jeu pour lui. Et au vu de son diplôme de psychologie, elle aurait l'occasion de tout retourner. De lui montrer à quel point c'est désagréable quand quelqu'un entre dans notre tête ou dans notre coeur pour y mettre le bazar. Mais elle ne le fait pas. Peut être parce qu'elle l'apprécie un peu plus qu'il ne le faudrait. Cependant, elle se maudirait si elle venait à l'avouer. A se l'avouer. Parce que le syndrome de Stockholm serait bien là, et pas moyen de s'en débarrasser. Levant les yeux au ciel l'espace d'un instant, Hazel secoue la tête. Non mais il est sérieux là? C'est lui qui l'agace et c'est elle qui est tendue? "Toujours à rejeter la faute sur les autres, hein Misha? Ça doit être une habitude maintenant. Quoi que.. La dernière fois ça ne s'est pas bien terminée, n'est ce pas?" demande t-elle en lui jetant un regard sévère. Elle lui rappelle cette foutue nuit au bar, comme elle l'aura lu dans son dossier. S'il n'avait pas fait le malin, il n'aurait pas passé dix ans de sa vie derrière les barreaux à se demander si oui ou non, il parviendrait à sortir un jour. A se demander comment il allait embrasser cette nouvelle vie une fois libéré. Dans un sens, la blonde est son alliée. Elle ne veut pas le voir tomber, c'est pourquoi elle tente de le réveiller. De lui faire comprendre qu'il ne peut plus se comporter de la sorte. Et pourtant, il continue son terrible jeu. Il continue à s'improviser funambule, prêt à tomber de la corde qui est étalée dans le vide et qui risque de s'écorcher à tout moment. Son sourire joueur après sa remarque la fait soupirer. N'arrêtera t-il donc jamais? Hazel se contente de s'occuper de son lait au miel car elle a définitivement besoin de sucre pour faire passer cette soirée qui se termine en catastrophe. Il affirme qu'il est angoissé, qu'il se sent seul. Il se plante en face d'elle, sur son îlot de cuisine et elle le fixe d'un air presque mauvais. Totalement jugeur. Il y a de nombreuses raisons pour lesquelles il se sent seul. Sa façon de repousser les gens, de ne s'intéresser qu'à des coups d'un soir, de laisser libre cours à ses idées stupides. Risquant sa vie à chaque instant. Il n'y a rien de bien là dedans, aucune limite. Et c'est plus que dangereux. "Ne vous plaignez pas de vous sentir seul quand vous rejetez tout le monde et que vous vous noyez dans des relations éphémères. Vous cherchez ce malheur, Misha parce que vous avez l'impression de ne pas mériter le bonheur. Vous ruinez tout ce que vous touchez parce que vous pensez ne pas en être digne." et au fond, ça l'agace réellement la princesse. Parce qu'il n'est pas le mauvais gars. Certes, il est un peu stupide sur les bords. Un peu beaucoup par moment, mais il n'est pas le garçon qui mériterait la peine capitale. Il a fait des erreurs de jeunesse, en a payé le prix et aujourd'hui, il a l'air d'être plus que perdu. Bien sûr que ça touche la psychiatre mais elle ne le montre pas. Jamais. Elle n'en n'a pas le droit. Il n'est jamais sérieux, la preuve quand il lui demande une étreinte. Elle soupire à nouveau, n'arrêtera t-il donc jamais? Secouant la tête, une cuillère de miel termine dans son lait qu'elle s'apprête à faire chauffer avant de soudainement voir son mug disparaitre. Ses émeraudes se posent bientôt sur les siennes, un coup d'électricité dans le creux de son dos quand elle ressent la sensation de ses doigts contre les siens. C'est juste parce qu'il a un beau visage, rien de plus. "On ne vous a jamais appris les bonnes manières? Rendez moi ça, personne ne vous a demandé de goûter et certainement pas moi." non mais pour qui il se prend à venir prendre sa tasse de lait? C'est très très bon pour calmer des insomnies apparemment. Et puis, Hazel a envie de tenter ces remèdes naturels, pas besoin de somnifère. Au pire, elle tombera de sommeil toute seule quand l'épuisement fera son apparition. Elle prend une gorgée, rajoute un peu de miel sans que son regard ne quitte le fauve en face d'elle. Non, bien sûr que non elle ne lui fait pas confiance. Elle l'observe se glisser derrière et, sans qu'elle ne puisse réaliser à l'instant même, la main du ténébreux se pose dans le creux de ses reins. Fronçant les sourcils, par réflexe, sa paume attrape brusquement son poignet et vient le retourner assez rapidement pour le faire reculer. Sa voix gronde, la princesse ne va pas le laisser la toucher. "On ne touche pas ce qui n'est pas à soi. C'est clair, Kane?" souffle t-elle fermement, son regard électrique. Il l'agace, bon sang mais qu'il l'agace. Elle aurait envie de lui ouvrir le cerveau, piocher ce dont elle a besoin avant de refermer le clapet et de lui souhaiter une bonne journée. Ce serait terriblement satisfaisant cependant. La blonde vient mélanger son miel à sa boisson froide puis fronce délicatement les sourcils en le voyant chercher quelque chose dans sa commode. Magnifique, si maintenant il vient encore à fouiner partout. "Posez ça." mais non, il termine par leur servir deux verres. Leurs yeux se croisent, Hazel ne dit rien. Puis un sourire en coins vient se planter sur ses lippes rosées. S'il pense l'avoir de la sorte, il se trompe violemment. "Si vous avez besoin de droguer ou d'alcooliser vos femmes pour les avoir dans votre lit, vous êtes encore plus atteint que je ne l'aurais pensé. Vous en êtes à combien en même temps, deux? Trois? Allez vous amuser au sein d'une orgie mais ne venez pas m'embêter avec vos sombres idées." la princesse repousse le verre de whisky vers lui puis vient retourner s'installer devant son écran d'ordinateur. Elle l'aura sur le dos toute la nuit à ce rythme. Un bruit se fait entendre depuis le salon et la psychiatre relève les yeux vers la petite boule de poil blanc qui fait son entrée au sein de la cuisine. Souriant finement, retrouvant son amour de chat, la princesse glisse sa paume dans sa fourrure quand il la salue en sautant sur l'îlot. "Bonsoir à toi aussi, Alpine." le chat miaule, se frotte contre sa paume, toise Misha du regard puis disparait pour rejoindre son bol de lait. Autant dire que ce soir ou plutôt cette nuit, le ténébreux aura eu l'occasion de découvrir un peu plus le monde de sa psychiatre bien qu'elle ne lui octroiera jamais le privilège de la toucher. A son tour, la plus jeune lui lance un regard. Le fixe intensément par simple envie de le comprendre un peu mieux et surtout par habitude enfantine, puis se reconcentre sur le dossier d'un de ses patients. "Terminez votre verre et allez vous en. Vous ne faites pas de crise d'angoisse, vous êtes encore moins seul. Arrêtez de me mentir, Misha."

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crédit/ tumblr ♛  w/ @Misha Kane

S'il l'agace? C'est peu dire. Ce type est littéralement le pire homme sur terre. Le pire homme qu'elle ait pu croiser. Zéro éducation, mal élevé, stupide en plus de ça. Arrogant, frimeur, avec un penchant pour la drogue et s'envoyer en l'air toutes les deux. Oui, il arrive à Hazel de fixer son écran d'ordinateur en se demandant ce qu'elle a fait pour mériter ça. Elle aime son travail, là n'est pas le problème. Elle aime venir en aide aux personnes en difficulté. Mais bon, Misha Kane remportait le pompom de la cerise, de la crème sur le gâteau. Elle sait bien qu'il cache une souffrance indélébile, qu'on ne parviendra jamais à faire disparaitre. Du moins, pas entièrement. Mais on peut la soulager. On peut tenter de l'apaiser. Et c'est à ça qu'elle sert, au final. Elle sert à lui rendre la vie moins compliquée. Quand on l'a informé que le cas qu'elle allait avoir serait d'une complexité sans nom, la princesse n'a pas forcément réagit. Pour elle, ce n'était pas des cas compliqués, c'était plutôt des personnes qui avaient vécu tant de souffrances dans leurs vies, qui s'étaient au final braquées sur elle même. Seulement, elle a parlé trop vite. Et au moment même où son regard a croisé celui du ténébreux, la blonde n'a pas pu s'empêcher de soupirer. On reconnait les personnes avec qui tout ira bien, sans accroc. Mais on pouvait aussi ressentir le contraire et évidemment, c'était ce qu'il s'était passé. Elle pourrait appeler la police, elle pourrait appeler Adán et lui signaler que Misha est entré par effraction chez elle. Qu'il n'a aucunement envie de s'en aller. Mais quand bien même elle reste professionnelle, elle n'a pas envie de lui attirer plus d'ennuis. Peut être qu'elle le protège trop, oui. Mais qui peut lui en vouloir? De toute manière, il l'agace avec ses paroles stupides. Avec ses répliques idiotes et provocatrices. Il est encore un gamin, voilà pourquoi il n'avancera jamais. Elle a l'impression de parler à un mur, elle a envie de s'arracher les cheveux devant tant de stupidités qui proviennent majoritairement de sa bouche. Bouche très pulpeuse, notons bien avec cette légère barbe. Heureusement pour la psychiatre, elle est beaucoup trop impassible pour laisser passer quoique ce soit sur son visage. "Une famille? Qui accepterait une bague de votre part? Honnêtement?" demande t-elle sur le même ton. Elle n'y va pas de mains mortes, c'est évident. Par moment, elle se plante dans une insolence qui lui va très bien au teint mais c'est souvent Misha qui vient à la provoquer, à presque lui demander des comptes et c'est pour ça, qu'elle répond de cette manière. La princesse n'a jamais eu sa langue dans sa poche, autant dire que c'est pas aujourd'hui que cela changera. Néanmoins, son ton calme et posé la fait relever ses douces prunelles vers lui. Il l'énerve quand il dit ça. Non, ce n'est pas son problème. Son job, c'est de le faire se sentir mieux. Pourquoi ne veut il pas d'aide? Certes, il a fauté. Oui, il s'est baladé avec de la drogue sous le bras un peu trop longtemps, mais au fond, c'est pas le mauvais type. Clairement pas. Elle le voit. "Vos problèmes, sont mes problèmes, imbécile." l'ayant d'abord pointé du doigt puis revenant à elle même, la psychiatre tente de lui faire comprendre que dans cette aventure, ils sont tous les deux liés. S'il tombe, elle tombe avec lui. Parce que les professionnels ont beau dire qu'on ne doit pas ressentir la moindre compassion pour un patient, un client, on ne reste qu'humain. Et quand on voit tant de désespoir dans ces orbes azurées, comment la princesse est elle supposée rester de marbre. Elle aime tellement son travail qu'elle veut offrir une possibilité d'avenir meilleur à ceux qui viennent la voir. Un très gros challenge, surtout en voyant le spécimen en face d'elle. Alors elle essaie. Elle tâte le terrain, elle trouve toutes sortes de fonctions cachées, de chemins sinueux rien que pour le faire parler. Peine perdue, peut être devrait elle abandonner. Elle pourrait le faire. Elle a un peu envie, dans un sens. Elle a envie de lui claquer la porte au nez, lui dire que s'il se jetait d'un pont, il arrangerait l'existence à tout le monde. Il la rend furieuse. On ne peut pas ne pas en avoir rien à faire, pas à ce point là. Et c'est ça qu'il l'agace dans un sens. Parce que lui avait le choix, il l'a toujours. Elle, ne l'a jamais eu. Elle est née dans un empire conséquent, avec une pression sur les épaules qu'elle sent toujours. Ça ne disparaitra jamais. Elle sent l'ombre de son paternel, de sa maternelle au dessus d'elle. Elle doit être parfaite pour les Garden Party. Elle doit être irréprochable pour les repas familiaux. Elle a réussi à briser cette cage dorée mais elle reste présente au sein de l'aristocratie, ce qui ne lui a jamais donné envie. Une rebelle dans l'âme, la princesse a voulu bâtir son propre royaume mais on lui a bien vite rappelé que son nom résonne dans les cachots. Et qu'elle ne parviendra jamais réellement à se débarrasser de ce passé. Pas le moins du monde. Voilà pourquoi elle ne comprend pas ce type. Misha a l'occasion de retrouver un semblant de vie, de reprendre contact avec le bon chemin. D'arrêter ses stupides conneries. Et pourtant, il continue à se balancer au dessus du vide en espérant que quelqu'un vienne s'amuser avec lui. Sauf qu'Hazel ne veut pas jouer. Elle veut le rattraper quand il tombera. Quitte à tomber avec lui. Mais ça, il ne le sait pas. Il pense qu'elle ne s'amuse pas, qu'elle est acerbe et trop optimiste de vouloir l'aider. Tant mieux. Il a pas besoin de savoir ce qu'elle ferait pour le sauver. Ah, c'est malheureux. Non, elle n'essaye pas de le braquer, a envie de le tacler. De lui jeter ce verre de whisky à la tête. "Si vous balancer la vérité au visage signifie vous braquer, alors je m'avoue coupable." répond t-elle simplement en faisant quelques pas dans la cuisine. C'est folklorique, vraiment. Il est son patient, il se pose sur son plan de travail à trois heures du matin. Par effraction. Par effraction ! Elle n'a jamais vu ça. Si ce n'est dans ces séries humoristiques américaines. Et quand il pense qu'elle ne le regarde pas, elle lui lance un discret regard et elle peut apercevoir un certain malaise provenant de sa part. Bingo. Il ressent tout de même quelque chose, hein. Elle le sait. La douleur irradie de lui, comme un feu ardent. Il est peut être bon à tout garder, mais la princesse connait ces comportements. Un syndrome de l'anti-héros, semble t-il. Mensonge sur mensonge, il lui avoue qu'il est heureux. Elle relâche un rire amusé tout en mimant un air convaincu. Non, on ne peut pas être heureux quand on sort de dix ans de prison. On ne peut pas être heureux dans sa vie à lui, parce qu'il se balade sans limites. Parce qu'il ne sait pas vers quoi aller. Ni où se diriger. "C'est pour ça que vous vivez comme un sdf. Incroyable, j'adore votre bonheur." elle est sarcastique forcément. Mais il le cherche. C'est un jeu constant entre eux et pour être honnête, ça ne l'étonne même pas. Elle fait avec, elle joue avec lui parce que ça l'amuse dans un sens. Bah oui, il a du répondant. Il l'exaspère autant qu'il l'amuse. Elle ne fait pas attention à son compteur de femmes dans sa vie. Ce type est cinglé, elle va finir par perdre la tête à cause de lui et ça ne lui plait pas. Alors oui, elle est tout à fait d'accord pour avoir des aventures de ci de là. Elle même s'amuse souvent avec Avery parce qu'ils s'entendent très bien et qu'ils se complètent sur beaucoup de choses. Mais ils ne termineront pas ensemble, ils le savent tout à fait. Mais Misha, c'est encore autre chose. Parce que lui, c'est des trophées qu'il veut et ça, il ne l'aura jamais avec elle. Il continue à lui tendre la perche avant qu'il ne finisse par dire qu'il n'a pas de chez lui. A cet instant, la blonde redresse ses prunelles vers lui. Elle le fixe longuement. Elle a envie de lui hurler que c'est normal, qu'il cherche les problèmes à tel point qu'il ne peut pas obtenir de chez lui. Sa vie n'est pas stable, ne l'a jamais été et quand on veut l'aider, lui tendre la main, il se moque de la personne en face et s'en va tout en riant. Elle ne répond rien, ses paumes sur l'îlot de cuisine. Elle a envie de le secouer, réellement. "A qui la faute?" parce qu'au fond, c'est lui qui cherche. C'est lui qui ne veut pas se poser, tenter de trouver un semblant de pôle. D'ancrage qui lui permettra de rester en vie, de rester loin de ses drogues. Elle le suit du regard, venir lentement vers lui. Et bientôt quand il lui annonce qu'elle détient trois chambres au dessus d'eux, la princesse se pince l'arrêt du nez en soupirant violemment. C'est elle qui va finir en thérapie ou derrière les barreaux. Au choix, tout dépend de ce qu'elle compte faire avec cet homme. Bon. Soyons logique, elle ne va pas le laisser dormir ici. Et il a clairement besoin d'une bonne leçon. Hazel aussi peut jouer la carte de la manipulation. Elle aussi, est assez douée pour rentrer dans sa tête. Et s'il veut s'installer dans sa chambre, elle va s'installer dans ses neurones. Oh, qu'on ait pitié d'elle. S'il vous plait. "Ça suffit." murmure t-elle. Elle n'est pas un hôtel. Et il va regretter de l'avoir poussé à bout.

Délaissant leurs boissons improvisées, la blonde monte à son tour et fait le tour des chambres pour le trouver. Elle aura laissé passer cinq minutes au moins avant de venir le voir. Arrivée à l'encadrement de la porte, elle s'y adosse en croisant délicatement ses bras contre sa poitrine. Elle le fixe, il est beau. Elle ne peut le nier. Niveau physique, il a l'air parfait. Tout à fait son style. Bon, ça l'arrange un peu quand on y pense. Sinon son plan serait un peu plus complexe. Elle va clairement dépasser les limites du professionnel mais il l'aura cherché. "Vous savez..Vous avez peut être raison. Je m'excuse d'être aussi désagréable." c'est faux. "J'ai juste quelques insomnies ces derniers temps, et vous voir ici, en pleine nuit ça me.." elle inspire, puis soupire faussement en se redressant pour avancer lentement vers lui. "Ça me rappelle à quel point j'ai été attirée par vos yeux la première fois qu'on s'est rencontrés. Puis, il y a votre voix si grésillante." bon, ça c'est un peu vrai. Elle s'avance encore, jusqu'à se poster devant lui. Lentement, elle attrape la main droite de Misha et la poser sur son épaule et ainsi faire glisser la bretelle de son débardeur en satin. Oh, elle a envie de l'étrangler. Encore et encore. Mais elle continue à jouer. Dans un sourire en coin, elle fait un pas en avant et termine sur les genoux de son patient. Sa poitrine effleurant son torse, son coeur s'affole peut être juste un peu. Rien que de quelque secondes. Elle se penche en avant, ses lippes effleurent les siennes mais bien vite, Hazel pose son doigt sur les lèvres de Misha en secouant la tête. "Hm-hm. C'est moi qui commande. Vous êtes chez moi. Et j'ai pleins d'idées en tête. Alors.." la psychiatre se redresse, fait le tour du lit pour récupérer un ruban en soie de sa commode pour bientôt revenir devant le ténébreux. Secouant celui ci entre ses doigts, elle lui lance un clin d'oeil. Oh, il n'est pas prêt pour ce qui va arriver. Elle va le réveiller, ça c'est certain. "Je vais vous faire passer la nuit la plus fiévreuse que vous n'avez jamais vu, jamais ressentit, Misha.." souffle t-elle à son oreille tandis qu'elle noue le ruban autour de ses yeux pour que sa vision soit cachée. Ses doigts se perdent dans sa chevelure un instant, et se faisant violence pour ne pas rougir, Hazel laisse ses lèvres rosées effleurer son visage à son tour pour accentuer ce petit faux plaisir. "Et comme vous l'aurez deviné..J'ai des goûts très spéciaux. Alors, il va falloir que vous veniez avec moi, j'ai mon petit coin de paradis. Vous serez le premier à le découvrir. Avec moi..Jusqu'à demain matin.." un sourire malicieux dans sa voix, la princesse glisse sa paume le long de son torse encore habillé jusqu'à son bas ventre avant de se redresser et de tirer sur ses mains pour l'obliger à la suivre. "Pas de questions, d'accord? Que du plaisir. J'ai terriblement envie que vous me plaquiez contre un mur et vous voir tomber entre mes jambes.." se mordant la lèvre inférieure, Hazel n'est pas en reste. C'est une sournoise et il ne faut pas se frotter à elle. Bon sang, elle ira droit en enfer pour ça. C'est pathétique. Mais avec lui, c'est la seule chose qui fonctionne ! Tirant Misha à sa suite en évitant les meubles qui pourraient les gêner, la blonde ouvre une porte, fait encore quelques pas avant de pousser Misha contre un mur. Son corps effleurant le sien, ses lippes effleurant les siennes, la plus jeune finit par murmurer. "Vous n'avez pas idée, à quel point je rêve de faire ça avec vous..Depuis le premier jour. Depuis que vous êtes entré par effraction chez moi.." au paroxysme de sa provocation, Hazel vient délicatement mordre le lobe de l'oreille de son patient, lui chuchotant quelques mots obscènes. Puis, quelques secondes passent, son bras se tend et tandis que sa main gauche se pose sur son bas ventre, sa main droite se tend. Et brusquement, Hazel se recule et c'est la douche froide. Littéralement. L'eau glacée trempe le corps entier de Misha tandis qu'elle aura allumé le pommeau de douche. Il faut bien calmer ses ardeurs, n'est ce pas? Après lui avoir bandé les yeux, la princesse a emmené son vagabond jusqu'à la salle de bains et entre les discrets murmures, les mains un peu partout, pas étonnant que ça donne envie. Mais voilà, il faut calmer ce qu'il a dans son pantalon. La pression de la douche est forte, glaciale, Hazel le regarde sans se mouiller. Ou peut être juste les pieds. "Alors? Ça fait du bien? On parvient à se calmer? Il fallait faire taire le feu dans votre pantalon, non?" ajoutant encore un peu de pression, quand son regard croise le sien, la blonde hausse les sourcils d'un air pas du tout impressionnée. Il l'aura tellement cherché. Il ne sait pas avec qui il joue, c'est bien là le problème. A son avis, pourquoi lui a t-elle retourné le poignet? Pas pour faire joli. Elle sait se défendre. Disparaissant un instant pour récupérer ses chaussures, la jeune femme lui lance dessus. Qu'importe si elles terminent à l'eau. "Maintenant, vous prenez vos affaires et vous quittez ma maison. D'ici demain, la serrure aura changé car je ne vous fais pas confiance et les fenêtres seront renforcées." avançant d'un pas, la blonde attrape brusquement son menton pour que son regard azuré se plante dans le sien. Il l'énerve. Mais il est tellement beau. Elle pourrait perdre la tête à cause de lui. C'est probablement déjà le cas. Mais bon, qui pourra lui en vouloir? Surtout si elle ne dit rien. Personne n'a besoin de savoir. "Ne jouez pas avec moi, Kane. Faites ça avec vos conquêtes assez stupides pour être capables d'être manipulées mais pas moi. Et si vous pensez que je vais vous abandonner, que je vais vous laisser me rendre assez folle pour lâcher votre cas, vous me connaissez mal. Je supporterais toutes vos conneries jusqu'à ce que mon travail soit fait. Alors désolée, mais vous m'aurez encore un moment sur le dos. Maintenant, sortez de chez moi !" ajoute t-elle en le relâchant pour pointer la porte de la chambre de son pouce tout en plissant ses douces émeraudes. Elle allait avoir du pain sur la planche, c'était certain. La seule chose qu'elle devrait se forcer à faire c'est de ne pas craquer pour lui. Et son coeur de glace pourrait tout à fait y parvenir. Ah bon?

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En temps normal, Hazel n'aurait jamais eu ce genre de problèmes avec ses autres patients. Certains étaient étranges, voire dérangés mais pas au point de venir chez elle sur un coup de tête et d'entrer par effraction par la fenêtre de sa salle de bains. C'était plus que folklorique à ce stade. C'était à s'en arracher les cheveux. Bon, si on mettait de côté le fait qu'il soit monté sur le porche de son étage, tout ça pour entrer, il n'avait pas fait que la saluer. Il était désormais bien trop à l'aise dans sa maison et ça, la princesse n'appréciait pas le moins du monde. Parce qu'en entrant dans ses quartiers, ça lui permettait d'en découvrir un peu plus sur elle. Il l'avait vu en pyjama, à boire son lait au miel, avait croisé son chat. Il avait..Il avait trouvé trop de choses et le problème n'était pas qu'il puisse la voir en tenue de nuit mais bien que cela pouvait les rapprocher d'une autre façon qu'uniquement professionnelle. Et la blonde ne voulait pas, s'interdisait de tomber dans ce piège. Elle avait bien trop vu de séries, de films ou encore de documentaires où le psy tombait raide dingue de son patient et ça ne finissait jamais bien. Et encore, Misha avait un magnifique tableau de chasse et il était hors de question qu'elle puisse apercevoir son prénom dessus. Jamais de la vie. Alors que faisait il là? Que faisait il au sein de sa maison, à faire l'idiot comme il en avait tellement l'habitude? Oh c'était terrible, elle ne parviendrait jamais à se débarrasser de lui. Enfin, elle l'espérait mais quand il irait mieux. Pas quand il avait encore un réel problème sur ses confidences et alors qu'elle avait encore du travail avec lui. Bon, on ne pouvait pas dire qu'elle se débrouillait de la meilleure des manières actuellement. Seulement..Peut être devrait elle jouer à son jeu. Attention, pas terminer dans son lit. C'était tout à fait prohibé. Mais lui montrer que sur son jeu d'échecs, il avait un pion qui était aussi puissant que lui. La princesse n'allait pas se laisser faire. Raison de plus pour avoir fait ce qu'elle avait fait. Oui, elle y était allée fort, c'était peu dire. Elle aurait pu se brûler les doigts d'une bien trop forte manière. Il aurait pu décider d'enlever le ruban, aurait pu décider de venir l'embrasser. Il aurait pu quitter la maison en un clin d'oeil. Tant de choses auraient pu arriver. Pourtant, Misha s'était laissé faire. Et bon sang, elle n'aurait pas dû frissonner à la sensation de ses paumes sur sa peau. Pas autant. Heureusement, elle s'était relevée assez rapidement pour qu'il ne puisse rien remarquer. Qu'il ne puisse lui faire aucun commentaire. Mais le problème était qu'elle avait un peu trop tendance à se perdre dans ses orbes azurées. Elle se retenait. Oh qu'elle se retenait. De toutes ses forces. À ce stade, c'était un syndrome de Stockholm mais au grade le plus haut. Il était impossible qu'elle soit à ses pieds. Chose qui n'arriverait jamais, mais elle doutait cependant de sa capacité de résistance. Et comment on gérait un problème pareil? On n'y pensait pas. On l'éloignait le plus possible de nos pensées et on finissait par l'oublier, d'une manière ou d'une autre. Hazel l'espérait. Sinon, elle ne serait pas mieux que toutes ces filles qui avaient terminé dans le lit de Misha. Pas qu'elle avait quoique ce soit contre ces femmes, loin de là ! Chacun faisait comme il voulait, évidemment. Mais elle était loin d'avoir envie d'être l'un de ses trophées. Parce que pour lui, ça ne signifiait que ça, n'est ce pas? Rien de plus. Se perdant un instant dans ses pensées, la jeune fille ne put néanmoins que sourire en coins en l'entendant hurler. Le voir éviter le pommeau de douche était terriblement jouissif. Il avait finit par se réveiller? Il semblerait. Parce qu'au vu de son regard totalement perdu sur elle, la psychiatre comprenait qu'elle avait gagné. Et pas qu'un peu. Le voir totalement trempé et choqué de son initiative la ravissait. Et raison de plus pour garder ce rictus sur ses lippes rosées. "Fair play? A quel moment cette situation était fair play? Vous êtes entré sans mon accord, Misha. Ça n'a rien de fair play, depuis le début !" contre t-elle en pointant son doigt vers lui pour lui montrer encore une fois son agacement et surtout, lui exprimer son exaspération. Non mais franchement, qui entrait dans la maison de quelqu'un comme si tout lui appartenait? Personne. Du moins, jusqu'à aujourd'hui. Jusqu'au grand Misha Kane. Alors oui, ça l'énerve et c'est aussi pour ça qu'elle s'avance. Qu'elle le fixe à une telle proximité, qu'elle attrape son menton. Elle ne va pas le laisser s'échapper alors qu'il cherche constamment la confrontation. Alors qu'il souhaite tellement la mettre hors d'elle. Elle est certes psychiatre mais elle n'est pas un médecin comme les autres. Elle s'est libérée d'un royaume qui ne lui a jamais convenu, elle a brisé ses chaines de la meilleure des façons et quand bien même elle continue encore aujourd'hui de se battre contre son paternel trop perfectionniste, elle connait le genre d'hommes qu'incarne Misha. Hors de question pour lui de la mener par le bout du nez. Elle n'est pas aussi stupide et elle compte bien lui faire comprendre. Oui, son coeur palpite un peu trop fort quand son regard croise le sien. Quand ils se fixent durant plus de deux secondes. Qu'elle le sent si proche d'elle. Elle ne peut le nier mais elle n'a aucun droit de l'avouer. Elle finira maudite, elle le sait. Un coeur brisé, un esprit embrumé. Elle ne peut pas, tout simplement. Il y a trop de raisons qui la poussent à refuser. Elle se tait un instant, observant minutieusement la moindre goutte qui tombe le long de son visage. C'en est répugnant tellement c'est attirant. Incroyablement absurde. Hazel rougirait presque sous l'insistance de Misha, elle ne le quitte pas. Elle veut gagner cette partie. Elle a ce feu brûlant en elle. Cette folie qui la prend à chaque instant qu'elle se trouve à ses côtés. Elle se noierait dans ses paroles s'il venait à lui parler. Elle tomberait dans les abysses ténébreuses d'un monde qui ne lui est pas accordé. Elle le retrouverait au bout du monde pour un simple baiser. Seulement, ces relations n'étaient pas stables. Elle ne le savait que trop bien, elle ne voulait pas tomber là dedans. Il finirait par la briser, la détruire. Et quand elle serait à terre, il se moquerait bien de ses blessures. Douce ironie. Non, elle ne serait pas l'héroïne d'une de ces séries débiles. D'un de ces films qui terminaient sur une mauvaise note. Quand il s'avança, la princesse fronçait les sourcils. Alors il s'avouait vaincu d'une telle façon? Etrange. Surtout qu'elle le connaissait à présent. Bon. Peut être qu'il était assez susceptible pour la laisser tranquille après une défaite d'une telle envergure. Prête à se décaler, la blonde sentit soudainement ses pieds se soulever du sol et bientôt, les bras du ténébreux l'entourèrent. Avant même qu'elle ne puisse se rendre compte ce qui était en train de se passer, son cri retentit à travers toute la maison. Un cri, suivi d'un rire presque euphorique. Les yeux fermés, la plus jeune cachait son visage de la pression de l'eau. Quelque chose de typiquement enfantin tandis qu'elle sentit le sol contre ses fesses. Frottant ses émeraudes pour retirer le reste d'eau une fois que Misha ne décide de stopper la douche. Ayant entendu ses paroles, la psychiatre n'avait pas pu s'empêcher de rire devant tant de provocations. Elle l'aura effectivement chercher mais au final, ça avait été plus qu'amusant. Clignant des yeux pour retrouver la vue, Hazel inspire longuement. Ses tremblement ne tardant pas à apparaitre, rejoignant ceux du ténébreux, elle finit par se redresser sur ses genoux pour observer le torse si bien dessiné de son patient. Le même sourire que lui affiché au visage, la princesse suppose qu'ils auront terminé la soirée sur une notre plus douce. "Vous n'aimez pas perdre, hein. A croire que c'est plus fort que vous." ses longs cheveux gouttent le long de sa poitrine, son débardeur lui collant à la peau. Elle va devoir se changer, elle aussi. "Je devrais vous jeter dehors, entièrement cette fois ci." annonce t-elle d'abord sérieusement avant de reprendre un fin sourire. "Mais je ne suis pas aussi cruelle." Bien sûr, à la demande d'étreinte de Misha, la princesse hausse les sourcils. Il n'en ratait pas une, hein? A quoi bon changer ce type qui s'en fichait des règles? Qui s'en fiche du monde? Qui venait presque à s'en ficher d'elle? "N'en profitez pas." sa paume vient se placer sur le torse du plus âgé pour le repousser délicatement tandis qu'elle se lève et attrape une grande serviette. Délicatement, elle l'enroule autour du corps de Kane. Il la rend folle, c'est indéniable. De la bonne ou mauvaise manière, tout est discutable. Ses émeraudes croisent ses azurs et la blonde se penche lentement vers lui pour déposer un baiser sur son front. Tendrement, délicatement. Elle n'a pas forcément envie de se laisser tomber dans cette histoire, de se laisser faire mais..C'est peut être plus flagrant que ça ne l'est. Peut être que quelque chose est en train de se passer sans qu'ils ne s'en rendent vraiment compte. Silencieuse quelques secondes, Hazel soupire. Puis vient se mettre à genoux devant lui pour passer ses bras dans son dos et le serrer doucement contre elle. Ses cheveux trempant la serviette et légèrement le visage de Misha. "Ne vous enflammez pas, Misha. C'est une simple étreinte qui se doit de rester entre nous. Surtout que ça n'arrivera plus jamais. A moins que vous désiriez avoir une autre psychiatre." Hazel ne savait pas si cela serait une solution. Pour le bien de Misha, évidemment. Pour qu'il puisse avancer avec l'aide nécessaire. Elle n'en sait que trop rien. Son jugement est probablement flou. Trop flou pour y comprendre qu'elle chose. Elle se redresse une seconde fois et attrape le t-shirt de Misha pour aller l'accrocher sur le radiateur. Elle revient avec des vêtements secs et surtout, masculins. Un jean et une chemise, rien de bien compliqué. "Mettez ça, ça devrait vous aller. Vous n'aurez pas de mal à rentrer dans les vêtements de mon meilleur ami. Puis, vous récupérerez vos autres vêtements demain. Ou quand vous aurez le temps." la blonde disparait dans sa chambre pour se changer elle aussi. Un autre débardeur et un autre short qui lui vont encore mieux que les précédents. Suite à cela, Hazel passe par la salle de bains pour essorer ses mèches blondes et les laisser sécher, commençant déjà à onduler. Venant fixer le ténébreux juste à ses côtés, la jeune femme sourit en coins puis disparait une seconde fois en faisant vibrer sa douce voix à travers les couloirs. "Vous avez trente secondes pour descendre pour que je vous sers à boire sinon, je vous mets vraiment dehors Misha. Et on sait tous les deux que j'en suis capable." bon, un petit verre ne ferait pas de mal après tant d'émotions, n'est ce pas?

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Dans sa famille, pas le droit à une réelle affection. On ne pleure pas, on ne geint pas, on ne montre pas qu'on souffre. En fait, on fonctionne à peu près comme un robot sans sentiments et ceci pendant toute sa vie. Il est donc assez surprenant, au vu de son background familial, que la psychiatre soit devenue beaucoup plus affectueuse que ses parents. Peut être, en remarquant la manière dont ils se comportaient, cela a eu l'effet inverse. Peut être qu'elle s'est inconsciemment rendue compte qu'elle n'avait pas envie de vivre comme ça, toute son existence. Il y avait différentes hypothèses, différentes façons de s'imaginer le problème. Hazel n'en n'avait pas encore trouvé, dans le sens où elle ne s'était pas attardé sur cette idée. Seulement, on pouvait l'apercevoir dans son caractère. Elle était beaucoup plus ouverte, beaucoup plus tendre avec le monde environnant que ses parents. Ou tout simplement sa famille. Une princesse, et une princesse rebelle oui. Mais pas froide ni arrogante. Et puis, quand bien même elle pouvait être exaspérée et fâchée, elle ne parvenait pas totalement à le rester face à Misha. Elle ne comprenait pas pourquoi mais ce type appuyait sur tous ses boutons en même mais parvenait aussi à apaiser la tension. A l'origine, quand elle l'avait jeté sous la douche, ça avait été dans un but primaire. Un besoin de le secouer et de le stopper dans ses idioties. Mais tout s'était bien vite retournée contre elle et la voilà à son tour sous l'eau. Trempée, glacée de la tête aux pieds. Il lui sourit d'un air sournois, lui avoue qu'il aime les femmes à genoux devant lui et évidemment, elle soupire. S'il pense qu'elle lui fera une gâterie, il se met le doigt dans l'oeil, mais très clairement. Il peut faire ça avec ses conquêtes, pas avec elle. Ça aura néanmoins été drôle et puis, personne n'a été blessé dans le jeu. Alors bon, elle peut passer l'éponge dessus. Vous vous souvenez quand on parlait du fait que la blonde était affectueuse? Et bien Misha est une de ses victimes, semblerait il. Elle le sèche un peu, elle l'embrasse sur le front et lui offre une seule étreinte mais de bon coeur. Il n'y a aucune arrière pensée là dedans. Elle remarque qu'il l'observe étrangement et elle hausse un sourcil, supposant qu'il y a, à nouveau, des choses pas très nettes qui se baladent dans son crâne. Ce ne serait pas la première fois, avouons le. Mais elle ne fait pas plus attention que ça et elle termine de se préparer. Du moins de se changer. Puis, quand il lui demande s'il est à nouveau invité ici, elle se stopper, l'observe. Regarde autour d'elle, puis réplique comme si la situation était la plus simple au monde. N'est ce pas le cas? "Si vous voulez récupérer vos vêtements, oui. Je ne vais pas vous les ramener comme un postier. Soit vous revenez pour les chercher, ou ils terminent dans mon armoire." ça ne lui déplairait pas, au final. Mais bon, elle ne peut pas lui dire. Et elle ne l'avoue pas non plus. Déjà qu'il y a un problème au sein de leur relation, autant ne pas jouer avec le feu, hein. Sur ses paroles, la plus jeune retourne dans sa cuisine pour allumer sa machine à café et se servir une tasse. Il l'agace toujours, évidemment. Tous les jours. Mais bon, le temps qu'il sèche un peu, elle lui servira un verre. Qu'est ce que vous faites, princesse? Ce ne sont pas dans vos habitudes. Elle a envie de comprendre. Comprendre ce qu'il se passe dans son esprit pour ressentir ces extrêmes avec le ténébreux. Elle a beau sonder l'esprit de ses autres patients, en faire son métier, elle n'est jamais parvenue à se décrypter. Littéralement. Elle a toujours été en dehors du moule autorisé. Toujours en dehors de ce qu'elle était censée faire, être. Son paternel l'a sermonné pour moins que ça. Perdue dans ses pensées, elle finit par entendre les pas de son patients et surtout sa voix faire écho dans la cuisine. Elle lui jette un regard, intriguée. Mais de quoi parle t-il? "Gagner? Si vous parlez du verre de whisky que vous avez commencé tout à l'heure, effectivement vous avez gagné depuis le début." elle appuie sur sa machine, un doux bruit se permettant d'en sortir tandis qu'elle fronce les sourcils. Habitude qu'elle aura pris à travers des années d'indignation devant les paroles de ses parents. Une famille qui aura implosé en son sein, pour simple cause d'une héritière trop différente pour reprendre le trône. Son mug se remplit, Hazel ne fait pas trop attention à son patient. De toute manière, il peut très bien se débrouiller, semblerait il. Alors pourquoi encore en faire un drame? Lui aussi est étrange, et ça, c'est peu dire. Une fois sa dose de caféine prête, la blonde se retourne vers lui, et se montre curieuse à son tour. Ses pralines l'observent attentivement, de haut en bas. Son visage, ses épaules, son corps en intégralité. Quelque chose ne va pas. Quelque chose se passe dans la tête du plus âgé. Et bientôt, elle comprend face à sa question. Amenant sa tasse désormais sucrée à ses lippes, Hazel reste silencieuse puis contre très facilement. "Et vous? Vous faites ça avec toutes vos psychiatres?" puis elle rit ironiquement en secouant la tête. "Non, bien sûr. Suis je bête. Vous faites ça avec tout le monde. Toutes les femmes, je veux dire." un nouveau silence, ses yeux le percent d'une façon presque déconcertante et Hazel veut vérifier quelque chose. Juste pour obtenir une réponse. Elle pose sa tasse de café, s'avance lentement. Presque comme une prédatrice, ils auront probablement échangé leurs rôles l'espace de quelques minutes. Et elle est bien trop curieuse la princesse. Elle en veut plus. Elle veut le décortiquer, de tout son être. Mais pas pour l'utiliser contre lui. Bien pour l'aider. Il ne veut pas se laisser faire, et pourtant, la blonde ne se laisse pas abattre. "Si je fais ça avec tous mes patients?" répète t-elle. Un pas en avant. "Non. Vous savez pourquoi?" encore un pas. "Parce que je n'ai pas d'autres patients qui vous ressemblent, Misha." et Hazel s'approche encore. Et là, elle le remarque. Elle remarque comment il se redresse. Discrètement. Comme un animal sauvage, effrayé par la tournure des évènements. A cause de quoi? De son petit jeu de tout à l'heure? Non, loin de là. Il semble avoir apprécié qu'elle flirte avec lui de la sorte. A cause de la douche? Non, il avait surtout l'air amusé pour la mettre sous l'eau. Alors..Oui. Oui, voilà. C'est après que tout a flambé. Parce qu'elle l'a enroulé dans une serviette, qu'elle a posé ses lippes rosées sur son front. Parce qu'elle l'a étreint. Parce qu'elle s'est montrée tendre avec lui. Et ça, il n'aime pas. Pourquoi? Parce qu'on touche une faiblesse? Parce qu'il n'a pas envie de craquer? Parce qu'il n'en n'a pas l'habitude? A ce stade, la blonde est totalement face à lui. Ses émeraudes dans les siennes, à quelques millimètres de son torse. Elle a envie de le cerner, bien sûr. Mais elle va devoir se montrer patiente. "Parce que vous êtes borné. Que vous ne me laissez pas entrer. Et ce que vous n'avez jamais remarqué, c'est qu'à aucun moment, je vous ai demandé de parler. Je ne suis pas comme les autres psychiatres. Je ne veux pas entrer dans votre tête pour que vous veniez à tout m'avouer. Je suis votre alliée, c'est loin d'être la même chose." ne bougeant pas, Hazel le scrute. Il est plus grand qu'elle, mais elle n'est pas effrayée. Ne l'a jamais été. Elle laisse un silence planer. "Mais vous vous en fichez. Vous pensez tout savoir. Vous le grand Misha Kane, qui s'en fiche du monde entier. Ça doit être beau, d'être seul. Tranquille. Sans personne à vos côtés. Un petit coin de paradis, votre univers." elle sourit en coins, hausse un sourcil. Elle ne le lâche pas du regard. Elle pourrait se noyer dans ce qu'il est. Dans une rébellion sans fin. Il est séduisant. Et la princesse a toujours eu un penchant pour les mauvaises choses, les abysses d'un certain mal. Mais lui, c'est le summum d'un désir inavoué. Il l'attire inévitablement. Peut être est ce réciproque. Au fond d'elle, elle ne fait qu'espérer la chose. "Pourquoi vous avez toujours besoin de gagner, au fait? Et ne me dites pas, parce que c'est cool. Ou drôle. Moi je vais vous dire, pourquoi j'aime gagner. Parce qu'on m'a muselé pendant toute mon enfance pour être quelqu'un que je n'étais pas et qu'aujourd'hui, j'ai terriblement envie de faire ce qu'il me plait. C'est ça que vous voulez? Montrer que vous prenez vos propres décisions?" sa voix reste ferme, son regard s'obscurcit. "Vous ne faites confiance à personne, Misha. Je ne suis pas celle qui veut vous planter un couteau dans le dos. Loin de là. Mais ça, vous ne le comprendrez jamais hein? Vous fuyez probablement la seule personne qui vous ouvrira toujours la porte. À n'importe quelle heure." la psychiatre lève les yeux au ciel puis retourne vers sa tasse de café tout en ouvrant une autre armoire et sortir un whisky plus ancien d'âge. Elle le pose brutalement sur l'ilot de cuisine puis se sert un verre sans le quitter du regard alors qu'elle boit son alcool d'une traite. Sans sourciller. Il y a tellement de choses qu'il ne sait pas sur elle. Mais bon, elle ne va pas le forcer. Misha Kane se trouve être la source de tous ses problèmes en ce moment. C'est certain. Mais elle est sérieuse. Parce que quand bien même tout le monde lui tournerait le dos, elle sera là à laisser la porte ouverte pour qu'il puisse avoir un endroit où dormir. Un endroit pour, quand il sera prêt, se confier.

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Il allait falloir du temps à la jeune psychiatre pour réussir à faire parler Misha. Pas qu’elle souhaite le sonder dans son intégralité, loin de là. En fait, ce n’était même pas son but. Ce qu’elle voulait elle, c’était de l’aider. C’était de l’apaiser d’une quelconque manière. Car elle avait lu son dossier, elle avait vu et entendu ce qu’il avait fait. Mais elle était loin d'être celle qui serait amenée à le juger. Au contraire, elle pouvait et peut encore comprendre cette peine qu'il cache. Non seulement au fond de lui mais surtout dans son coeur meurtri. Elle l'a regardé dans les yeux, a vu cette difficulté à faire confiance aux gens environnants. Elle voit comment il se comporte. Tout ceci n'est qu'une superficialité de plus dans son monde déjà si sombre. Et alors qu'il rejette tout le monde, Misha ne parvient pas à comprendre qu'Hazel est probablement la seule à ne lui vouloir que du bien. Elle ne peut pas en être certaine évidemment et puis..Elle ne joue que le rôle de psychiatre. Il est tout à fait normal qu'il ne lui laisse pas l'occasion d'entrer. Tous les patients font la même chose. Ils supposent que tous les médecins sont les mêmes, qu'ils souhaitent vous sonder l'esprit, quitte à faire des expériences sur vous. Mais ce n'est pas le cas. Hazel ne le voit pas de cette façon. Loin de là. La blonde n'a qu'une envie ; celle de percer le ténébreux à jour. De lui faire ouvrir les yeux sur ce qu'il est, sur ce qu'il peut être quand il n'est pas cet être détestable. Seulement, tout ceci est bien plus compliqué que ça n'y parait. Car quelque chose s'est immiscé entre eux. Quelque chose est venu perturber ce lien professionnel. Lien qui ne l'est plus du tout, au final. Misha a dépassé les limites en entrant par effraction chez elle. Mais elle aussi, a dépassé les limites en jouant à ce petit jeu. Parce que ce jeu lui plait. Qu'elle sent l'inévitable envie de s'approcher encore et encore de ce feu ardent qui règne entre eux. C'est à savoir qui craquera le premier, évidemment. Elle n'en n'a pas le droit mais il appuie sur tous ses boutons. Constamment. Sans la moindre hésitation. Et elle répond, parce qu'elle ne se voit pas faire autrement. Parce qu'elle est rebelle, qu'elle en veut plus, qu'elle veut le déstabiliser, probablement assez pour se venger de ce qu'il lui fait subir au quotidien. C'est très mauvais, probablement idiot ce qu'ils font. Il a envie de la voir faire tomber ses vêtements et elle n'a qu'une envie, celle de sentir ses paumes sur sa peau. Pourtant, elle résiste la plus jeune. Parce qu'elle n'a pas le choix. Qu'elle n'a pas envie de se montrer aussi stupide qu'elle a pu l'être à l'époque. Ce type est dangereux, bien trop arrogant pour son bon vouloir. Il ne voit pas plus loin que son propre plaisir. Il est exaspérant. Elle ne cherche qu'à faire son boulot. Pourtant, il continue à se montrer provoquant. Et Hazel cherche à le détrôner pour lui prouver qu'il doit stopper ce petit jeu enfantin, qu'il doit s'arrêter de mener les autres par le bout du nez. Elle ne sait pas ce qu'il adviendra d'eux. Elle n'a aucune idée de ce qu'il va leur arriver car pour la première fois, aucune possibilité cohérente n'a fait son apparition dans sa matrice. La psychiatre ne peut y croire, ne veut pas y croire. Elle se doit d'être préparée à toutes les alternatives. Mais la présence et l'existence même de Misha font qu'elle ne parvient pas à se montrer plus perspicace. Oh, elle a probablement réussi à lire une partie de lui, ce soir. Elle est probablement parvenue à le déchiffrer ne serait ce qu'un peu. Sinon, pourquoi se montrerait il à ce point sur la défensive? Elle n'en n'est pas certaine. Il l'agace autant qu'il la fascine. Elle a envie de croire en quelque chose de plus grand pour lui. Pour eux. Peut être. Mais elle n'en n'a, encore une fois, pas le droit. Et puis, c'est stupide. Totalement déjanté de penser que le peu de tendresse qu'elle pourrait lui apporter, ferait du lui un autre homme qui se permet enfin à effleurer le bonheur. Ah, c'est si..Frustrant. L'envie de l'aider est bien là. Présente jusque dans le bout de ses doigts. Seulement, il ne lui ouvre aucune porte et elle se doit de forcer la serrure. Constamment. Oui, le café c'est pour la tenir éveillée. Parce que bon, au vu de ses insomnies, elle ne parviendra pas à fermer l'oeil et autant être apte à travailler sur ses dossiers. "Et alors? Ça vous pose un problème?" qu'elle lui répond en glissant quelques mèches blondes, désormais foncées derrière son oreille. Puis, elle laisse un silence s'installer après ses paroles et elle l'entend dire qu'elle est sa première psychiatre. Mais elle n'y croit pas. Elle n'y croit pas une seule seconde. Les gamins comme Misha ont l'habitude de montrer leur violence bien tôt dans leur existence et elle doute que sa famille, du moins ses géniteurs aient voulu laisser passer ça. Alors elle ne fait aucune remarque, mais elle lui jette un regard assez simple. Assez concret, qui l'informe qu'elle ne le croit pas le moins du monde. Il doit forcément s'en douter, mais bon. Elle ne va pas jouer avec le feu, au risque de s'énerver encore une fois. Etrangement, quand ses lippes touchent le café brûlant, ce dernier a un goût cacaoté. Elle suppose que c'est lié à l'amertume de son être et du whisky en même temps. Elle ne sait pas ce qu'il compte faire et c'est pour cela qu'elle soupire quand elle l'entend annoncer qu'il va se coucher. Bon sang, il pourrait demander au moins. "Ne faites pas comme chez vous, je vous préviens." réplique t-elle en plissant les yeux pour ne pas qu'il pense qu'elle en a terminé avec lui. Qu'elle se radoucit. Ce n'est pas le cas. L'observant grimper les escaliers du coin de l'oeil, la blonde finit par laisser s'échapper une longue expiration. Elle fixe un point invisible, passe ses mains sur son visage. Elle n'a jamais été aussi fatiguée en dehors d'une session avec lui. Peut être l'eau glacée, elle n'en sait rien. Enfin, son corps est fatigué. Mais son mental tourne à cent à l'heure. Elle doit tout noter. Quand, au bout d'une heure, le tabouret de cuisine ne lui semble plus confortable, la psychiatre finit par monter à son tour après avoir lu le message de son cher patient. Non, elle n'ira pas le déranger mais pour se venger, elle n'hésite pas à claquer la porte de chez elle tout en verrouillant la porte. Elle ne le laissera pas entrer, pas le moins du monde. La nuit est courte, bien sûr et le reste des heures qui parviennent à se montrer avant le crépuscule, la blonde ne fait qu'élaborer des théories incessantes sur Misha dans le but de trouver une autre alternative et surtout de parvenir à l'aider encore plus. Tout en se jouant de lui, à chaque fois. Parce qu'au fond, n'est ce pas le seul moyen qui fonctionne?