This life is such a ride, I live until I die - Laszlo

La fête était géniale, mais vers la fin, tout le monde était juste trop drunk pour bouger ou parler et ça ressemblait plutôt à un party de larve en somme. L'heure de partir donc. Certes, elle avait bu quelques verres, mais pas assez pour ne pas tenir debout. Par précaution, elle comptait rentrer à pied, même s'il avait fallu gueuler sur Angel pour qu'il la laisse partir toute seule. Elle n'avait pas cinq ans et puis c'était son quartier. Qu'est-ce qui pouvait lui arriver? Une petite marche de 20 minutes et elle serait au chaud dans son lit. Une fois de plus, elle lui fit savoir fermement qu'elle n'avait pas besoin de la protection de qui que ce soit, puis elle pris congé de son ami. Assez de social pour ce soir, une fois fatiguée, tout le monde lui tapait vite sur les nerfs. Elle rêvait d'être dans sa bulle à nouveau. Une veste noire sur le dos, elle glissa les mains dans les poches, après avoir rabattu le capuchon contre sa tête. Putain de merde, on se les gelait dehors la nuit! Fuck off. Elle grogna de nouveau, pestant contre la température, la ville en général et l'odeur de poubelle dans les ruelles. Après cinq minutes à déambuler en silence, une voiture s'arrêta à sa hauteur. Le classique. Sans même regarder de qui il s'agissait, elle leur fit un doigt d'honneur, se prenant au passage une foulé d'insulte de la part d'une bande de mecs qui fumait à l'intérieur du véhicule. S'ils voulaient de la compagnie, c'était raté. Dans leur rêve! Par leur faute, elle emprunta un détour, pour s'assurer de ne pas être suivi par eux. C'était chiant d'être une fille par moment. Mais ne vous imaginez pas une seule seconde qu'elle avait peur de qui que ce soit. Disons juste qu'elle s'évitait les ennuis inutiles.

Mason freina subitement lorsqu'elle capta la voix d'un type en colère. Il semblait menacer un autre, plus petit et plus frêle à voir son allure sur le point de fondre dans le béton. Tant pi pour le détour alors, elle pivota pour quitter la scène avant d'être vue. « Hey toi! La voleuse! » Trop tard. La brunette redressa la tête, fronçant les sourcils au passage. Voleuse!? Elle n'avait rien volé du tout! Qu'est-ce que... pas le temps de répliquer que le type la balance contre le mur de briques. OUTCH. Désormais furieuse, elle se retourna pour répliquer, le frappant à la gorge comme on le lui avait bien enseigné un jour. Le type recula d'un pas sur le coup, surpris. Elle tenta de se faufiler sur le côté, mais il lui balança un poing au centre du visage. OH PUTAIN DE MERDE. PAS LE NEZ. C'est pas sérieux!! Bonjour douleur. Étourdis par le coup, elle grogna de plus belle, tentant toujours de lui échapper. Il réclamait encore un truc qu'on lui avait volé à l'instant, sans lâcher le morceau. Elle ne comprenait rien du tout à ses paroles, mais par miracle, elle réussit à se défaire de lui dans la mêlée et à fuir en courant cette fois-ci. Fuck fuck fuck! Pourquoi est-ce qu'elle était TOUJOURS au mauvais endroit au mauvais moment!? Une malédiction, le karma? Tout en courant, elle colla une main contre son nez qui pissait le sang désormais. Great. Adieu sa veste neuve. Mace jeta un coup d'œil derrière elle, par nervosité. Bonne nouvelle, pas de trace de son agresseur à la con... BAM. Elle heurta le dos de quelqu'un, tombant à la renverse contre le sol. Le vol plané de la honte, car elle ne regardait pas devant elle. Douleur again. Perdu dans les ténèbres, son regard sombre et sauvage croisa ensuite celui de... « Laz'...» Lui!? Il fichait quoi dehors à cette heure-là? Et pourquoi il la fixait comme ça? Il n'avait jamais vu de sang de sa vie? Mason prit aussitôt un air mauvais, prête à mordre s'il lui tendait une main dans sa direction. « Shit...tu...t'as rien? Désolé je regardais pas où je » Elle se releva seule, replongeant dans un silence coupable une fois face à lui. Morte de honte, elle frotta rapidement son nez, reniflant un coup au passage. Surtout, ne rien laisser paraître. Tout allait bien.Tout allait fucking bien. Même pas mal... mais Lazslo Burton était de ceux qui voyaient à travers sa façade et son masque. Elle ne le dupait pas, avec son regard vitreux de larmes.

This life is such a ride, I live until I die

feat Laszlo Burton & @Mason Cohen

Je quittai le club en trainant des pieds. Ce soir, comme plusieurs fois par semaines, je faisais des extras en allant me trémousser dans ce gourbi sans nom, devant une flopée de mecs et de nanas prêt à raquer le prix fort pour une lap dance. Je détestais ça, mais ça mettait du beurre dans les épinards. Entre ça et mon activité réduite de dealer à la petite semaine, je m'en sortais tout juste. C'était toujours mieux que d'aller bosser n'importe où ailleurs pour le salaire minimum. Là au moins, c'était tout dans mes fouilles ! Pas d'impôts, pas de taxes, tout au black ! Mais me faire tripoter par des vieux types bedonnants ou des greluches fripées toute la soirée, n'avait rien de fun... Quand ça n'allait pas plus loin... Comme d'habitude, je m'étais défoncé pour supporter les paluches indélicates, le brouhaha ambiant, et l'odeur de sueur de ces gros porcs avides de chair fraîche. Malgré ça, j'avais trouvé le temps long. Heureusement, j'avais fini ma journée, ma soirée plutôt. J'avais empoché mon fric et je m'étais tiré sans me retourner. J'étais encore poisseux de cette huile parfumée dégueulasse que je devais tartiner sur mon corps pour le faire luire sous les projos. Beurk...
Alors que je rentrais tranquillement chez moi, les mains dans les poches et la mine basse, quelque chose, ou plutôt quelqu'un, me bouscula dans le dos.
- Hé ! gueulai-je en me retournant.
Mason ? Merde ! Qu'est-ce qu'elle foutait là ? Je l'observai un instant, sceptique, mais aussi inquiet, parce qu'elle saignait du nez. Elle se releva en s'excusant et je haussai les épaules pour lui faire comprendre que ce n'était pas grave.
Je m'approchai d'elle, sans un mot, pour mieux voir son visage dans la pénombre.
- Mais putain, qu'est-ce qui t'est arrivé, Mace ?!
Je tendis la main vers elle et la posai sur son visage pour analyser l'ampleur des dégâts.
- Qu'est-ce que t'as foutu encore ? Et pourquoi t'es dehors toute seule à une heure pareille ? Tu cherches les problèmes ou quoi ?!
J'étais un peu énervé, mais pas vraiment contre elle, plutôt contre ceux qui lui avaient fait ça. Je détestais qu'on s'en prenne aux femmes en général, et encore plus à Mason.
- Qui t'a fait ça ?
Il fallait que je sache ! Hors de question d'ignorer qu'elle avait été blessée par un enfoiré sans scrupules ! Et si elle refusait de me répondre, je comptais bien lui coller aux basques jusqu'à ce qu'elle parle.

On ne pouvait pas vraiment dire qu'elle avait fière allure. La mine basse, le nez éclaté en sang, celui-ci s'étant déversé généreusement sur son menton... le look Halloween passé date quoi. Courir l'avait essoufflée, sa respiration reprenait peu à peu son rythme normal maintenant qu'elle s'était arrêtée en heurtant de plein fouet son ami. Ça l'avait prise par surprise, parce qu'elle ne s'attendait pas à croiser qui que ce soit dans le coin à une heure aussi tardive. Évidemment, Laszlo n'était pas aveugle et il remarqua bien vite les dégâts. À son ton énervé, elle serra les dents, en manque total d'excuse bidon pour expliquer le tout. Pouvait-elle vraiment dire qu'elle avait trébuché accidentellement? Surement pas non. Lorsqu'il posa la main contre son visage, elle repoussa son bras d'un geste agacé. C'est bon, il en avait vu assez comme ça, pas besoin d'une analyse plus approfondi! La brunette renifla un coup, avant d'éponger son nez du revers de sa main. Fait chier merde. Il était fâché. Et encore, une chance que ce n'était pas Wyatt, parce qu'il serait devenu fou. « Je faisais que rentrer chez moi! J'étais à un party, chez Nik... » Un ami d'une de ses amies. Bref, il n'avait pas rapport dans l'histoire de toute manière. Pour ce qui était de chercher les problèmes... miss Mason Cohen était reconnue pour les attirer, en plus de les chercher. Disons juste que cette fois-ci, elle les avait attirés sans le vouloir. Vrai qu'elle n'aurait pas dû prendre ce raccourci par la ruelle, mais ça ne justifiait pas qu'on la frappe pour autant. Elle n'avait rien fait de mal. « Je sais pas c'était qui! J'allais pas lui demander son nom pendant qu'il me tapait dessus! » Mauvaise, elle grogna avant de croiser les bras contre sa poitrine. D'un côté, elle comprenait pourquoi il était énervé, parce qu'elle-même aurait réagi pareil si l'un de ses potes avait été blessé par quelqu'un de stupide. Ça la rendait folle qu'on puisse s'en prendre à ses proches. Sauf que lorsqu'il était question d'elle-même, elle refusait qu'on la traite comme si elle était une pauvre petite fille sans défense. À vivre dans ce quartier, elle n'en était pas à sa première bagarre. Elle savait quoi faire, comment riposter ou comment fuir et c'était exactement ce qu'elle venait de faire. Ça ne changerait rien au fait qu'elle se sentait vraiment stupide ne pas avoir pu éviter le coup sur son nez. Plutôt difficile à cacher par la suite quoi. Putain d'enfoiré. Ça faisait mal et pas qu'à son orgueil. « Le gars cherchait quelqu'un... quelqu'un qui lui a volé quelque chose. Il avait l'air défoncé » Peut-être qu'on lui avait volé ses réserves et qu'il pétait un câble par manque. C'était une possibilité. La brunette jeta un coup d'oeil par-dessus son épaule. Toujours rien. Il n'y avait qu'eux pour le moment. À la pensée qu'il pourrait la retrouver pour finir le travail, elle fit un pas en direction de Laz, avant de poser une main contre son avant-bras. « J'peux rester avec toi? Ste'plait » Elle plongea son regard dans le sien, avant de poursuivre. « Et promet moi de ne pas en parler à personne » Il pouvait bien lui faire cette faveur, non? Ce n'était pas trop demandé. Elle voulait juste rentrer et mettre tout ça derrière elle. Bien que courageuse de nature, là tout de suite, elle ne voulait pas être seule et encore moins prévenir ses potes de l'incident. Ils n'avaient pas besoin de s'inquiéter pour si peu. Et elle n'était pas d'humeur à discuter.

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feat Laszlo Burton & @Mason Cohen

Inquiet, je passai ma main sur le visage de Mason mais elle me repoussa et je levai les yeux au ciel. Réaction habituelle de sa part, je n'en étais pas surpris.  Je voulais comprendre ce qui s'était passé, savoir pourquoi mon amie était dans cet état, mais je n'étais pas sûr qu'elle me dise la vérité. Je ne pouvais pas lui en vouloir, je faisais pareil quand c'était moi qui me retrouvais dans la merde. On avait tous les deux cet instinct de nier la vérité en cas de problèmes, pour ne pas inquiéter nos amis, et pour ne pas les impliquer dans nos problèmes.
Ses explications bancales me firent soupirer. À quoi je m'attendais en posant la question ?
- Ça va, arrête un peu de t'énerver, j'demande juste !
Voilà qu'on était tous les deux énervés. Et je savais que je n'obtiendrai pas grand chose de plus de sa part. Dommage. J'aurais volontiers casser la gueule à ceux qui avaient osé la toucher !
Elle poursuivit, évoquant simplement une mauvaise rencontre, et un hasard malencontreux. Je plissai les yeux en secouant la tête. Ça lui arrivait quand même un peu trop souvent, de jouer de ce genre de malchance.
Puis finalement, Mason baissa sa garde, laissant paraître ce qui ressemblait à de la peur, dans son regard. Elle s'approcha de moi et posa sa main sur mon bras. Je n'avais pas l'intention d'insister, en la bombardant de questions, ni de l'agacer davantage en lui faisant la morale. De toute façon, j'aurais été très mal placé pour ça, même si je ne me gênais pas pour faire preuve de mauvaise foi par moments.
Mon regard sur elle se radoucit et j'esquissai un sourire réconfortant.
- T'inquiètes, tu sais bien que je bave jamais rien à personne. Et, oui, tu peux rester avec moi. Viens, on va chez moi.
Je logeais dans un appartement miteux, dont l'état avait choqué Alaric. J'attendais un nouveau logement, qu'il m'avait trouvé, pour m'éviter de vivre dans un endroit si délabré. Mais ça m'était égal, j'étais habitué à vivre dans ce genre de lieu. Et si je pouvais être gêné d'emmener certaines personnes chez moi, je ne l'étais pas avec Mason. Elle et moi, on ne faisait pas semblant entre nous, on s'acceptait comme on était. Même si des fois, on se faisait des reproches mutuels, parce que c'était plus fort que nous.
Et puis, je ne pouvais rien lui refuser. Elle n'avait qu'à demander. Elle arrivait même à me faire faire des choses que je n'avais pas envie de faire, ce qui était un véritable miracle. Il n'y avait qu'elle qui avait ce pouvoir sur moi. Je tenais à elle, sincèrement, et j'étais prêt à faire beaucoup pour la contenter.
Je tirai sur la manche de mon sweat pour essuyer le sang sur son visage, en veillant de ne pas appuyer trop fort pour ne pas lui faire mal. Puis je passai mon bras autour de ses épaules et la serrai contre moi en avançant.
- T'inquiètes pas, tu risques rien avec moi.
J'avais beaucoup de défauts. Je pouvais être agressif, violent même, manipulateur, je profitais des gens, je les utilisais sans scrupules. Je les volais, je leur mentais. Mais je ne faisais rien de tout ça avec Mace. S'il y avait bien une personne qui pouvait me faire confiance, c'était elle. Jamais je ne lui avais fait de mal, et jamais je ne lui en ferais. Il m'était arrivé de la draguer, pour la taquiner, ou de tenter une approche, parce que j'étais défoncé. Mais ça n'allait pas plus loin que ça. Et puis, elle savait me décourager assez vite. Je détestais la voir en colère, alors je stoppai vite mes écarts de conduite. Et puis au fond, ce n'était pas comme ça entre nous. Nous étions amis, rien de plus, et des super amis même !
Le trajet se fit sans encombres, on n'avait pas revu les enfoirés qui avaient tabassé Mason. J'ouvris la porte de chez moi, que je ne verrouillais même pas. Je fis entrer Mason et la conduisis au salon. Je dégageai le canapé des détritus qui y trainaient, les faisant tomber sur le sol, avant de poser mes mains sur les épaules de la demoiselle pour qu'elle s'y assoit. Mon appart était dans un sale état. Pas seulement parce que c'était vieux et mal entretenu, mais aussi parce que je laissais tout traîner, absolument tout. Je n'avais jamais vécu avec quelqu'un, on ne m'avait jamais appris à tenir un intérieur, et mes quelques années passées derrière les barreaux, avaient fait de moi un ours dont les priorités n'étaient absolument pas le ménage.
Je m'éloignai jusqu'à la cuisine pour voir ce qu'il restait dans mes placards. Pas grand chose, évidemment...
- Tu veux une bière ? Ou... des cacahuètes ? Ou... m'interrompis-je en attrapant une boîte. Des olives en conserve ?
Voilà tout ce que j'avais à lui offrir. Ça et un fond de whisky. Il restait peut-être quelques frites dans le frigo, mais elles étaient probablement ramollies. Je n'avais pas de fric, plus de boulot. Je n'avais pas réussi à le garder bien longtemps. Je survivais en dealant un peu de drogues, mais pas assez pour devenir riche comme le boss d'un cartel.

Heureusement, Laz avait accepté qu'elle reste avec lui. Elle ne jouait pas souvent les squatteuses, mais là tout de suite, elle ne le sentait pas de repartir chez elle. Trop risqué de le faire seule et elle avait trop la honte de se faire raccompagner comme une pauvre gamine qui s'était battue dans la cours d'école. De plus, elle ne voulait pas croiser qui que ce soit qu'elle connaissait. C'était sympa de sa part de promettre de ne pas en parler aux autres. Moins ils en savaient, mieux elle se sentait. « Okay, merci » Elle souffla un coup, rassurée. De mémoire, son appart n'était pas très beau, mais elle s'en fichait complètement de la déco. Elle voulait juste ne pas être seule pour ce soir et le hasard avait décidé que ce serait lui qui lui tiendrait compagnie. Un heureux hasard. Mason était consciente qu'elle bousculait peut-être ses plans, mais il n'avait pas l'air trop embêté par sa présence. Est-ce qu'il revenait du boulot? Il était tard et elle savait que côté boulot, ce n'était pas tellement le bon choix de mot. Plutôt "truc illégal", mais bref. Lorsqu'il tira sur la manche de son sweat pour éponger son visage, la brunette se laissa faire cette fois-ci, sans rechigner et sans le repousser. Elle avait la chance de voir cette facette étrange de lui, ce côté plus sensible qu'il ne montrait pas aux autres. Il avait bon fond, c'était tout ce qui lui importait. Comme Wyatt ou encore Flea, qui en apparence ne laissaient pas présager être du côté des gentils. Les gens en général étaient victimes de beaucoup de préjugés, surtout du côté des moins fortunés de la vie. Exactement comme ce quartier quoi. Laz glissa un bras rassurant autour de ses épaules et elle se laissa guider jusque chez lui.

Lorsqu'elle entra chez lui, elle remarqua immédiatement le désordre et cette odeur de lieu mal entretenu qui flottait dans l'air. Peu invitant, mais elle ne s'y attarda pas longtemps. Après tout, elle n'avait pas vraiment son mot à dire sur son mode de vie. Ce n'était pas de ses affaires. Il se débrouillait comme tout le monde. Une fois assise bien sagement sur le canapé, elle poussa un déchet du bout de sa chaussure. Humm. « T'es vraiment allergique au ménage toi hein » Un léger sourire en coin étira ses lèvres. Elle blaguait, mais franchement, ça ne lui plairait pas de vivre dans un tel bordel. Elle préférait une ambiance plus... cozy. Mace redressa ensuite la tête dans sa direction lorsqu'il lui demanda si elle voulait boire ou manger un truc. « Les olives et un truc de fort » Peu importe, ça ne lui prenait rien de plus. À la limite, la bière pourrait aussi faire l'affaire. Elle n'était pas dans un mood pour jouer les capricieuses. Elle attendit qu'il revienne vers elle, avant de tendre la main en direction du fond de whisky pour commencer. Parfait! Elle porta la bouteille directement à ses lèvres avant d'en boire une longue gorgée et de s'étouffer un peu au passage. Bien joué Mason. Elle reposa la bouteille contre ses genoux, le temps de faire passer l'impression de brûlure dans sa gorge. Putain, c'était mauvais ce truc! Genre de l'alcool bon marché quoi. « Promis, je ramène une pizza la prochaine fois » Parce que là, elle piquait dans ses réserves comme une hobo. Ce ne serait malheureusement pas pour ce soir, la pizzeria était fermée. Elle s'empara ensuite d'une olive, avant de lui jeter un coup d'œil. « Tu sens l'parfum, tu sais? Tu faisais quoi? » C'était toujours comme ça avec elle. Mace pouvait parfois changer complètement de sujet pour entrer subitement dans les détails de la vie des autres. Angel détestait ça d'ailleurs. Elle arrivait encore à le surprendre lorsqu'il ne s'y attendait pas. Ça agaçait pas mal de gens, mais au moins, c'était signe qu'elle était toujours elle-même.

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feat Laszlo Burton & @Mason Cohen

Je répondais toujours présent quand Mason avait besoin de moi. Alors cette fois-ci encore, j'acceptais volontiers de rester avec elle. Elle n'avait pas besoin de jouer les dures à cuire avec moi, elle pouvait laisser aller sa fragilité quand j'étais là, elle savait très bien que je ne la jugerais pas. Je ne la jugeais jamais. Je me moquais d'elle, quelques fois, pour le plaisir de l'embêter, mais c'est tout.
Je l'accompagnai chez moi, en la serrant contre moi pour la rassurer, sans dire un mot. J'évitais de trop en dire, de peur qu'elle se braque, ou qu'elle ne me rejette pour jouer les insensibles. Alors je me contentais de ce geste bienveillant, un bras autour de ses épaules, et je la gardai près de moi jusqu'à ce qu'on atteigne mon appartement, non sans caresser son bras du bout des doigts.
Mon appartement était dans un sale état, mais ça m'était égal. Je n'avais pas besoin de le cacher à Mason. Elle s'installa sur le canapé, malgré le bazar, et me fit une remarque sur l'état catastrophique de mon environnement. Je souris et la regardai d'un air amusé.
- Ouais, j'avoue... J'déteste faire le ménage. Ça sert à rien. Faut sans arrêt recommencer, ça m'gonfle, avouai-je, sans détours.
Je n'avais pas grand chose à offrir à la demoiselle, j'étais un hôte déplorable, et pauvre. Mais j'étais prêt à partager le peu que j'avais avec elle. Mason accepta les olives, et me demanda un alcool fort. J'acquiesçai à sa demande et lui fit un clin d’œil avant de revenir vers elle avec le fameux bocal d'olives et une bouteille de whisky que j'avais chouravé dans un supermarché. Je nous pris deux verres, pas vraiment adaptés à ce genre de breuvage, mais qui avaient le mérite d'être propres, contrairement au reste de la vaisselle. Mason se jeta sur la bouteille, sans se préoccuper des verres, ce qui me fit sourire. J'éclatai de rire quand elle manqua de s'étouffer en s'envoyant une sacrée lampée de whisky.
- Doucement, gamine !
Il ne manquerait plus qu'elle me fasse un coma et qu'elle me claque entre les pattes. Elle me promit de ramener une pizza la prochaine fois, ce à quoi je répondis par un sourire.
- Ah ben, je veux, ouais ! J'adore la pizza, et puis, un repas gratuit... comment te dire que, je dirais pas non.
Mace attrapa une olive et me fit une remarque sur l'odeur que je dégageais. Elle me demanda sans détours, ce que je faisais. Je soupirai, avant de décider de lui dire la vérité.
- Je... je bossais.
Je n'étais pas gêné de la curiosité de Mason et, même si j'assumais mal mon boulot, je n'en avais pas vraiment honte. Je voulais simplement éviter d'inquiéter mes amis. Parce que ce taf n'avait rien de reluisant, ni de safe.

À la mention du mot gamine, Mason leva son majeur dans sa direction, le gratifiant ainsi d'un doigt d'honneur plein d'immaturité. Fuck off, elle détestait qu'on la traite de gamine. Et puis ce n'était pas « gamin » de s'étouffer dans ce whisky pourris. C'était de sa faute à lui tout ça. Pfft. Elle ne comptait pas utiliser son verre de toute manière, mais elle pouvait bien partager avec lui. Ce qu'elle fit, versant elle-même le liquide précieux dans son verre, question de partager ce qui ne lui appartenait pas de base. « Meh tu sais, t'as qu'à me texter s'il te faut une pizza bien chaude, j'ferais de mon mieux » Il avait bien son numéro de téléphone, non? Ça lui ferait plaisir de lui fournir un bon repas bien chaud. Elle était loin d'être le genre de personne à laisser ses amis crever de faim dans un coin. Laz savait se débrouiller sans elle, parce qu'il avait l'habitude de le faire, tout simplement. La brunette ne voulait pas laisser sous-entendre qu'il devait dépendre de qui que ce soit. Quelques olives dans la bouche, elle changea vite de sujet, lançant tout bonnement qu'il avait une forte odeur de parfum. Elle lui jeta un coup d'œil, plongeant son regard dans le sien quelques secondes pour analyser si elle avait été trop loin ou non. Hum, il bossait donc. Okay. Tout le monde devait bosser dans la vie, non? Elle était qui pour le juger de toute manière? « Fais ce que tu dois faire pour survivre » Mace haussa les épaules, avant de déposer le pot d'olive sur la table basse. « Tant que tu fais attention à toi » Elle n'avait pas besoin de connaître les détails de toute manière. Après tout, il ne faisait certainement pas ça pour s'amuser. Sans se gêner, elle reprit ensuite la bouteille d'alcool, buvant avec un peu plus de précaution cette fois-ci.

Après quelques minutes, elle se leva en soupirant. « J'vais aux toilettes » Juste pour lui faire savoir qu'elle ne comptait pas quitter tout à coup sans prévenir. Le pas un peu lourd, elle s’enferma dans la salle de bain, faisant aussitôt fi du bordel ambiant. Ça battait quand même pas la propreté du pire bar d'la ville, alors bon. Elle fit ce qu'elle avait à faire, avant de faire couler un peu d'eau pour se laver les mains. Son regard se fixa soudainement sur son reflet dans le miroir. PUTAIN DE MERDE. Choquée, elle se figea quelques instants. Okay... sa gueule faisait peur à voir. Légèrement paniqué tout à coup, elle se pencha vers le lavabo pour mettre de l'eau sur son visage, lavant au passage les traces de sang séché sous son nez et sur son menton. Fait chier! Fuck de merde Mace, qu'est-ce que t'as foutu!? Arrggg. Furieuse contre elle-même, elle frotta jusqu'à avoir la peau rougie et le nez à nouveau douloureux. T'es devenue idiote ou quoi!? T'as fière allure, j'confirme! Bien joué! Elle s'arrêta ensuite, relevant la tête vers ce maudit miroir de malheur. Des larmes remplissaient ses yeux et elle serra bien fort les dents pour se retenir. Elle pouvait presque sentir sa mâchoire craquer sous la pression. Quoi? Tu vas pleurer comme un bébé maintenant? Plutôt mourir. La brunette soupira de frustration. Elle renifla ensuite, avant de glisser un pan de sa manche au coin de son œil humide. Si elle ne sortait pas vite d'ici, Laszlo allait se poser des questions. Les nerfs un peu à vif, elle ouvrit la porte avant d'aller le rejoindre de nouveau. « Désolé, j'suis juste un peu fatiguée je pense » Ce qui n'était probablement pas un mensonge en soi. « Et si tu... me racontait un truc hum? N'importe quoi pour me changer les idées... » Et s'éviter de craquer devant lui. Il pouvait bien faire ça pour elle non?