home is a fire (abernathy & weaver)

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« Allez! On se rejoint dans une heure. » Un sourire est en train de se présenter à mon visage, alors qu’entre mes doigts se trouve la clé qui va me permettre de pouvoir ouvrir la chambre de cet hôtel qui est la mienne pour quelques jours encore. Je ne compte plus les années qui me séparent de l’académie de pompier, devenu un lieutenant à la carrière qui n’est plus à faire au sein de Klamath Falls et de ses environs, mais qui ne m’empêche pas de me retrouver dans la ville de Salem, en présent de Drew, la capitaine de la cent trente-deux. Une formation, pour mon plus grand bonheur, plusieurs heures à devoir écouter un homme qui est en train de nous apprendre notre boulot, les nouveautés du monde des soldats du feu que l’on va devoir rapporter avec nous, après quatre heures de route. Plusieurs heures de ce qui ressemble le plus à du bla bla, pour un peu de temps de répit, loin d’un quotidien qui est bien loin d’être tendre avec nous, depuis quelques mois, quelques heures à se retrouver tous les deux, à mettre de côté le rôle de capitaine et de lieutenant de côté, pour être des amis, des amis qui se connaissent depuis tellement d’année désormais. « On se rejoint dans une heure Abernathy. » Une réponse à sa remarque, qui laisser une trace de mon sourire, sur les traits de mon visage, avant de sentir sa main au contact de mon ventre, un de ces coups dont elle seul est capable d’avoir le secret, avant de disparaitre dans sa chambre, dire que cette femme est ma supérieur et que bien des pompiers de notre caserne n’ose même pas rêver de la familiarité avec elle. Porte d’une chambre ouverte, pour un portable qui se retrouve entre mes doigts, à la recherche du numéro de Naya, un peu à l’image de notre rendez-vous quotidien depuis mon départ de Klamath Falls, pour me permettre d’entendre le son de sa voix, mais également d’avoir des nouvelles de Charles, mon neveu, dont elle s’occupe en mon absence.

« Bah dis donc, Weaver. » C’est en premier lieu les sifflements de Drew qui ont réussi à parvenir à mes oreilles, avant que cela ne soit suivi du timbre de sa voix, qui n’a pas de mal à laisser en suspens une phrase qui va très bientôt connaître une fin. « Si t'avais pas déjà Naya, j'pourrais penser que tu partais à la chasse ce soir. » Mon regard est en direction de celle avec qui je vais passer le restant de cette soirée, les sourcils froncés, alors que la porte est en train de se fermer derrière moi. J’ai bien du mal à comprendre la raison qui est venue la pousser à une telle remarque, je n’ai pas l’impression d’en avoir fait trop, en mettant un jean, en passant une chemise sur mes épaules, le tout recouvert d’une veste en cuir. « Comment ça, j’ai Naya ? De quoi tu m’parles ? » Cette femme, propriétaire du cabaret de Klamath Falls, qui est entrée dans ma vie il y a quelques mois en arrière et avec qui je passe beaucoup de temps, avec qui j’entretiens une relation qui n’est pas celle de deux simples amis, mais qui n’ont pas été capable de mettre un adjectif pour définir ce qui les unis. « Ça m'a manqué, tu sais... Toi et moi, comme ça. Les soucis loin derrière pour un week end. » Je ne peux masquer ce rictus qui est venu, une courte seconde marquer mon visage au travers d’une grimace, face aux propos de la capitaine, face aux souvenirs de ces soucis qu’elle est en train de mentionner. « T’as conscience qu’on se croise à chaque garde ? » Une vaine tentative pour essayer d'alléger l’atmosphère, pour un faux sourire qui ne parvient même pas à tenir une seconde sur mon visage, pour un regard qui se trouve au loin, devant nous, dans les couloirs de cet hôtel que l’on est en train de quitter. « Ca m’a manqué aussi, même si je me serais bien passé de cette formation, parce que franchement ce mec n’a pas la moindre idée de ce qu’il se passe sur le terrain. » Sans doute est-ce la raison de plusieurs années de collaboration avec Drew, d’une complicité qui n’a plus besoin de faire ses preuves dans les rues de Klamath Falls, que cet homme me semble bien fade dans ses explications, apportant avec lui l’impression de ne rien nous apprendre. « Pourquoi on attend toujours d’avoir ce genre de chose, pour laisser nos problèmes derrière nous, on serait pas un peu con sur ce coup là ? » Une question qui est en train de franchir la barrière de mes lèvres, alors que je suis en train de passer mon bras dans le dos de ma partenaire pour cette soirée, pour marcher avec une capitaine contre moi, pour cette ancienne rivale qui est devenue au fil des années une véritable amie, pour une complicité qui n’a plus le besoin de faire ses preuves.  

« Il a probablement pas été dans un vrai feu depuis la première guerre mondiale, le mec! » Une chose est certaine, avec Drew, nous partageons un avis qui est le même, notre formateur n’a probablement jamais mis les pieds sur les lieux d’un réel incendie et d’un autre côté, vu comment il agit, ce n’est sans doute pas plus mal pour les victimes. Je ne peux garder ce sourire pour moi, cet amusement qui est en train de marquer les traits de mon visage, alors que je peux toujours sentir le bras de mon amie entourer le mien, pour une direction que nous sommes en train d’emprunter pour nous approcher de la sortie de cet hôtel, présente juste devant nous. « T’es plutôt cool avec lui, parce qu’avec toutes ses théories à la con, je le vois plutôt comme victime dans un incendie, plutôt que pompier. » Un rire est en train de s’échapper de mes lèvres, alors que nous sommes en train de passer les portes de l’hôtel, que le froid de Salem est en train de s'abattre sur nos visage et qu’il est loin d’être des plus agréable.

« J'crois que c'est juste ça, être des adultes, on devient pris dans un engrenage infini, et on décroche pas. » Une notion que l’on réalise vraiment une fois que l’on est adulte, ce monde après lequel on court impatiemment lorsque l’on est des enfants, avec de l’insouciance, pour finalement réaliser que ce monde est horrible et vouloir faire machine arrière, en vain. « Mais ce soir, Nael, toi et moi, on l'échappe et on s'amuse, ok? » Une nouvelle fois, un sourire est en train de trouver sa place au coin de mes lèvres, c’est l’objectif de notre soirée, plus rien ne compte à part l’instant présent, plus de problème de coeur, ni même de cul, plus de vie dramatique avec un enfant dévasté entre les bras, plus rien ne compte, à par l’amusement, se changer les idées. « Toi, t’as une idée derrière la tête, je connais beaucoup trop bien ce regard, balances ! C’est quoi ton idée ? » Plus de vingt ans que nos routes se croisent, malgré quelques petites exceptions du début et Drew Abernathy est sans doute une des personnes que je connais le plus sur cette terre, une seule lueur à travers son regard est capable de me donner des indications, sans qu’elle est besoin de parler, même si là tout de suite, je vais avoir besoin de plus de précision. « Et puis, j'suis certaine qu'il y a un jeu de dards. Va falloir que t'essaie de me détrôner comme reine des dards. Peut-être que ce soir est enfin le soir ou tu deviendras roi et dards! » Ce rire qui est en train de parvenir aux oreilles de Drew, est franc et tout ce qu’il y a de plus sincère, en même temps que je ne peux m’empêcher de me demander comment est-ce que je n’ai pas vu venir la chose. « T’as plus d’espoir que moi. » Il y a bien longtemps que j’ai arrêté de compter les défaites qu’elle est venue m’infliger aux fléchettes, bien loin de notre rencontre, de cet esprit de compétition permanente entre nous, de vouloir être meilleur que l’autre. « Je pense que je vais avoir besoin de quelques bières pour parvenir à cet exploit. Entre, il fera meilleur dedans. » Une indication que je suis en train de lui donner, alors que de ma main, je suis en train de maintenir la porte du bar, pour nous permettre d’entrer à l’intérieur, tour à tour, pour rapidement sentir la chaleur du lieu commencer à combattre ce froid. « J’ai une question pour toi ? J’ai le droit d’essayer de te déstabiliser ou c’est trop dangereux comme méthode ? » Une idée comme une autre, qui peut s’avérer assez dangereuse en soit, des fléchettes dans une main, de la connerie dans l’autre, un drame est si vite arrivé, on a tendance à le voir bien souvent.  

« Tu peux toujours essayer. J'ai pas peur du danger, Weaver. » Un rire est en train de franchir la barrière de mes lèvres, alors que je suis en train de prendre place sur cette chaise qui fait face à Drew, cette femme que je connais depuis tellement d’année maintenant qu’elle a fini par devenir comme de la famille, une petite soeur de coeur. Nous avons grandi ensemble au sein de la caserne de Klamath Falls, nous avons fait nos armes ensemble au sein des soldats du feu et malgré des débuts tonitruants, ce lien qui nous unis est désormais quelque chose de fort. « Je sais, mais ce n’est pas pour toi que j’ai peur pour le danger. » Remarque que je suis en train de prononcer, tout en prenant soin de tourner mon regard dans le bar où l’on se trouve, laissant mes iris balayer du regard les quatre coins des lieux, ne pouvant m’empêcher de me demander s’ils sont réellement prêt à cette soirée qui les attend avec nous. « De toute façon, faut bien que tu finisses par être meilleur que moi quelque part. » A son arrivée dans la caserne, il nous aura suffi de quelques secondes seulement pour se lancer dans une compétition permanente, à l’époque deux jeunes rookie dans le monde des soldats du feu qui voulaient se démarquer. Avec les années, cet esprit de compétition est resté entre nous, mais de manière bien différente, nous avons appris à travailler ensemble, à associer nos compétences pour former un duo qui mène une caserne renouvelée depuis le temps. « Ça fait vingt ans que je te supporte et tu continues quand même de croire que je ne suis pas un concurrent à ton niveau, tu es surprenante. » C’est avec amusement que je suis en train de répondre à mon amie, laissant un sourire marquer les traits de mon visage sur son passage, alors que mon regard à eu l’occasion de se poser à nouveau sur elle, ne me laissant pas emporter par la surprise d’une capitaine tapant de sa main la table, se relevant en moins d’une seconde, déterminée. « Mais avant tout, ça nous prend des bières ! » Une affirmation que je suis en train de lui apporter par un simple mouvement de ma tête, alors qu’elle est en train de s’approcher du bar, me laissant seul à cette table, ma main partant à l’assaut de ma poche pour trouver mon téléphone portable sur lequel je suis en train de poser mon regard. Quelques mouvements de mes doigts dessus, pour me rendre dans mes messages, pour permettre à mes iris de lire les mots que Naya est venue m’écrire il y a quelques minutes. Un sourire que je ne peux contrôler, dont je ne me rends même pas compte, alors que je suis en train de lui répondre, en même temps que mon rôle d’oncle un peu particulier est rassuré de savoir que Rowan va bien. A peine ai-je appuyé sur ce merveilleux bouton envoyé que je vois Drew revenir à notre table, que j’aperçois les bières être posées devant moi, attirant mon attention en sa direction, non sans un sourire. « La prochaine est pour moi. » Première information qui est en train de franchir la barrière de mes lèvres, alors que ma main est en train d’entrer au contact du verre bien frais. « Maintenant que c’est acté, si tu me disais ce qui se passe ? » Une question qui est en train de parvenir jusqu’au oreille de Drew, sans le moindre doute, alors que j’apporte mon verre à mes lèvres, que je me délecte de la saveur gazeuse de cette boisson alcoolisée qui après une telle journée fait le plus grand bien. Ce regard pointé sur moi, je le comprends sans la moindre hésitation, alors qu’un sourire en coin est en train de se former sur mon visage, laissant ma main poser le verre sur la table, ma langue passer sur ma lèvre pour y récupérer cette goutte manquante. « Pitié, je te connais depuis vingt ans Drew, tu me l’as feras pas. Tu as toujours été dans la compétition, c’est notre marque de fabrique, mais quand tu l’es de cette manière, c’est que tu as quelque chose derrière la tête. C’est quoi ? » Une curiosité que je ne peux garder pour moi, en même temps que je suis en train d’offrir l’occasion à la capitaine de la caserne de Klamath Falls de se confier, après tout, ce n’est pas avec moi qu’elle prend des risques à ouvrir son coeur.