rewrite the stars ☾ antolani

Vous avez cette simplicité dans vos paroles, dans vos actions depuis de longues années et cette facilité à ne pas voir les heures passer quand vous êtes tous les deux. Jamais besoin de chercher un sujet de conversation, de se regarder en silence tout en trouvant le temps long, pas vous deux. Comme si vous aviez toujours quelques à dire, quelques à faire. C’est ce qu’il se passe en ce moment même alors qu’elle commence à t’envoyer de l’eau, à s’amuser avec toi comme dans les plus beaux de tes souvenirs. Un échange qui pourtant, va se terminer d’une autre manière pour la toute première fois alors qu’elle se retrouve contre toi, le temps ayant perdu tout son sens. Le « Jamais » qui arrive jusqu’à tes oreilles et déclenche un frisson qui pourrait te faire perdre la tête en quelques secondes, alors que le regard de la jeune femme vient de changer, tout comme le tiens. Elle pose sa main sur ton torse et tu commences à trembler quand elle passe calmement dans ton dos, comme si tu avais toujours eu envie qu’elle le fasse. Qu’elle s’empare de toi. C’est une fois le menton sur sa tête, que tu commences à comprendre à quel point tu ne pourras plus jamais faire marche arrière, dans l’incapacité de t’enfuir après être allé aussi loin. Tu voudrais pouvoir lui crier ton amour, mais aucun son n’arrive plus à sortir de ta bouche alors que l’angoisse de la perdre commence à te dévorer de l’intérieur. Tu ne pourrais plus survivre sans elle, plus apprécier la vie si elle ne veut pas de toi. Bien trop proche d’elle, pour découvrir une sensation que tu n’avais jamais eu l’occasion de ressentir, celle d’être enfin complet. Comme quand on trouve enfin, son âme sœur.

Et alors que les ténèbres commencent à chercher une place stable dans ton cœur, ses mains viennent attraper tes joues avec tendresse pour venir donner le plus délicieux des baisers. Ses lèvres sont douces et brulantes à la fois, elles prennent le temps de venir ramener la lumière à l’intérieur de ton âme alors que tu laisses tombers tes bras le long de ton corps pendant une seconde, à cause de la surprise. Les yeux grands ouverts, alors que tu cherches à comprendre, avant de fermer les paupières pour venir attraper à ton tour ses joues, pour lui rendre son baiser avec autant de hargne et d’affection que le sien. Tu n’entends plus aucun son, ne ressent plus l’eau sur ta peau alors que l’aiguille de la pendule vient de s’arrêter. Enfin, l’échange prend fin, mais ton front reste collé contre son visage, ta respiration qui s’accélère contre la sienne. Tu essaies de reprendre ton souffle, de lui parler, mais tu n'arrives pas à enchaîner le moindre mot. « Leila… »

Tu attends un peu question de reprendre ton souffle avant de prendre le chemin de la salle de bain pour prendre une douche et pour mettre un short, en prenant soin de te pincer à plusieurs reprises devant le miroir. Tu voulais être certain que ce n’est pas un rêve, que tu ne vas pas te réveiller à Klamath Falls dans les bras de Poppy en pensant que tu viens de passer la nuit avec Leilani. Ça n’aurait comme effet que de te faire souffrir davantage, ce dont tu n’as absolument pas besoin. Tu n’entends même pas Leilani revenir alors qu’elle se trouve déjà endormie dans le lit, la petite terreur dans le siens en route pour le pays des songes. Tu passes sous la couverture et sans la moindre hésitation, viens prendre la jeune femme dans tes bras. Elle fait un léger bruit en se réveillant quelques secondes, avant de s’endormir contre toi, la tête sur ton torse. Tu pourrais rester comme ça pendant des heures, pendant des mois. Doucement tu fermes les yeux, cette impression qu’il ne manque plus rien à ta vie alors que ton sommeil arrive finalement. Sans prévenir. Le lendemain, c’est en léger sursaut que tu ouvres les yeux alors que Meryl s’amuse à te mettre des coups sur le ventre, tu tournes légèrement la tête et place les bras devant ton visage. « Non, au secours. Que quelqu’un vienne m’aider, elle est trop forte pour moi. » Tu attrapes la petite et la soulève légèrement dans les airs en souriant, comme pour lui faire comprendre que tu n’as pas dit ton dernier mot. « Alors, on veut toujours m’attaquer, pendant que je dors le petit monstre ? » Elle rigole alors que ses fesses se retrouvent à nouveau sur le lit, ton attention se posant sur sa mère, qui te regarde. Tu ne dis rien les premières secondes, alors que ton regard se pose sur ses lèvres une fois encore, à croise que tu ne pourras jamais plus t’en passer. « Tu permets Meryl, que je dise bonjour à maman. » Alors que tu fermes les yeux en approchant du visage de Leilani, pour y déposer un baiser d’une infinie douceur.

Vous restez un petit moment au lit, comme une famille qui vient de se lever pour une autre journée, à croire que vous aviez déjà ça dans le sang. Comme si tu attendais ce moment et que tu avais eu l’occasion des centaines de fois, de l’imaginer dans ta tête, comme pour te préparer à ce moment précis ou tu pourrais le faire, pour de bon. Tout se passe bien pour ce qui est de la journée, vous mangez dans un restaurant qui fait des repas bien copieux et passez l’après-midi à visiter au rythme de vos envies, l’esprit un peu plus léger. Mais tu as conscience qu’il manque une étape importante, Leilani n’a toujours pas eu l’occasion de te donner sa réponse et malgré cette nuit, ne peut pas t’empêcher de penser que rien est encore fait, tant qu’elle n’a pas pris la peine de t’en parler. Après tout, elle n’a pas clairement dit que vous étiez ensemble et c’est le genre que tu aimerais entendre. Tu as ce sentiment aussi, que Meryl t’aime de plus en plus, que vous arrivez à créer un véritable lien de confiance, que tu aimerais pouvoir chérir pour les années à venir. Tout se passe bien alors que le soir arrive rapidement, la fraicheur qui se fait sentir, mais qui n’est pas désagréable alors que vote programme vous emmène voir Big Ben avec les éclairages de nuits. C’est appuyé sur la rambarde que tu observes le spectacle, en silence alors que Leilani se trouve à côté, la petite dans la poussette à somnoler à cause de l’heure. Alors que l’éclairage s’active, ce n’est pas Big Ben que tu regardes, mais bien la jeune femme dont le regard s’illumine en même temps. Avec la simple idée en tête, que tu n’auras jamais plus une vue aussi belle, de toute ton existence.

Tu ne sais pas vraiment comment c’est possible, mais le simple fait d’être encore plus proche de Leilani arrive à te rapproche de sa fille par la même occasion, comme par magie. Elle s’amuse et pour la toute première vient même se coller à toi pour un câlin que tu ne risques pas d’oublier. Meryl ne sait sûrement pas qu’en cet instant, elle vient de trouver quelqu’un qui prendrait soin d’elle autant d’années qu’il le faudrait.  Et tu commences à le comprendre. La journée passe alors qu’une chose vient de changer dans son regard, comme dans le tiens sans qu’il ne se passe quoi que se soit. Vous êtes les mêmes, mais pourtant ton énergie ne ressemble en rien à celle d’hier, alors que ton sourire se fait plus simple, plus authentique. Et c’est devant les illuminations de Big Ben que tout commence à prendre du sens, alors que cet instant risque d’être gravé dans votre cœur jusqu’à la fin de vos journées. Tu ne sais pas quoi dire, alors que cette nuit reste dans ton esprit et l’idée même d’en parler ne peut franchir la frontière de tes lèvres. Lui dire ce que cette simple nuit représente pour toi. Alors que tu observes le ciel sans vraiment regarder le monument en lui-même, avant de la regarder pendant qu’elle reste sans voix. Tu n’as pas l’impression d’être quelqu’un de spécial et d’avoir beaucoup de qualités, tu ne pensais même pas qu’on puisse t’aimer. Un homme qui déambule chaque jour sans vraiment d’objectif, la seule idée en tête qu’il faut aider son prochain pour que se soit au moins une vie utile. Une douleur vive à la simple idée que Leilani puisse être avec un autre homme, qu’elle puisse l’aimer et lui promette tant de choses. Une douleur impossible à mettre sur le papier, à supporter plus que nécessaire. Un homme perdu dont la simple existence est en soit un cadeau, si on oublie toutes ces heures au bar à essayer d’oublier ce qui fait de ton quotidien un enfer. Et à chaque fois, une seule et même envie dans le regard, être avec elle. La regarder, l’embrasser et la chérir jusqu’à ta mort.

Alors que tu commences à te perdre dans tes pensées, elle se retourne et croise enfin ton regard et c’est à ce moment que le rêve devient réel et laisse place à la plus belle des histoires. Alors que tu vas pour répondre, elle attrape ta main et ton cœur manque un mouvement alors qu’elle n’arrive plus à s’arrêter de parler. Ta bouche qui reste légèrement ouverte alors que ton regard se perd dans ses yeux pour l’écouter, pour laisse ton cœur se remplir de bonheur de seconde en seconde. Elle termine et ta respiration se coupe presque à ce moment précis alors qu’elle baisse la tête, tu penches le visage pour essayer de savoir si tout ce qu’il se passe arrive vraiment. Tu pourrais te poser la question en voyant la soirée d’hier et celle d’aujourd’hui. Tu peux sentir sa main qui resserre davantage la pression sur la tienne alors qu’elle fait une petite moue, alors que c’est évident que c’est à toi de faire quelque chose. Ce n’est pas que tu ne veux pas, mais la voir pour la première fois aussi vulnérable, n’est pas quelque chose que tu pouvais imaginer arriver. Elle est encore plus belle, quand elle fait tomber toutes ses défenses. Alors tu remontres doucement les épaules, prend une bouffé d’air et fait ce que tu aurais dû faire depuis des années. La seule main libre qui vient attraper son menton du bout des doigts, pour relever légèrement son visage, qu’elle puisse planter ses yeux dans les tiens. « Leilani. » Que tu commences en tremblant légèrement de la voix, capturant ses iris d’un mouvement de paupière pour qu’elle ne soit qu’à toi pour les prochaines minutes. Qu’elle puisse entendre, combien ce monde n’a pas de sens, sans elle. « Je n’étais qu’un gamin sans rêve, sans aucune connaissance de mes émotions. Et je t’ai vu, tu m’as appris à aimer. J’avais le sentiment que je ne pourrais jamais m’en remettre, encore aujourd’hui je me demande comment je pourrais vivre sans toi. Je veux mourir, si tu n’es plus là. Ce n’est pas dramatique ou même absurde, mais tout ça n’a aucun sens, si tu n’es pas là. » Tu l’attires doucement contre toi, lâche sa main pour venir poser les paumes sur ses joues, le regard qui change de ses yeux à ses lèvres encore et encore. « Je ne veux plus voir aucun homme s’approcher de toi. » Tu déposes tes lèvres sur les siennes et continue à chuchoter entre deux baisers. « Je veux que tu sois ma petite amie, qu’on se créer un paradis, juste tous les deux. Et le petit monstre. » Tu captures ses lèvres à nouveau, et passe une main dans sa nuque en fermant les yeux, n’ayant plus aucun intérêt pour ce qu’il se passe aux alentours. « Je veux que tu viennes vivre avec moi. » Parce que vous n’avez pas besoin d’apprendre à vous connaître, elle sait qui tu es sur le bout des doigts et l’inverse est aussi vrai. Pas besoin d’attendre, pour vivre votre rêve. Ce rêve qui attend de se réveiller, depuis si longtemps.

Alors que tu lui donnes un dernier baiser, avant de poser ton front contre le sien en fermant à nouveau les yeux. Pour prendre le temps de respirer, de digérer ce qu’il vient de se passer alors que le silence s’installe un peu. Vous avez l’occasion d’ouvrir votre cœur et tu n’as pas l’intention d’en rester là, pas encore. « Je t’aime. Nous ne sommes pas du même monde Leila’, mais nous sommes sous le même ciel, sous une seule et même destinée. » Tu ouvres les yeux et recule le visage, pour l’observer à nouveau, impossible de te souvenir de l’heure alors que le temps c’est encore amusé à s’arrêter sans prévenir. Il aime faire ça depuis quelques heures. Tu l’attires contre ton torse et la prend dans tes bras, le visage qui se perd dans ses cheveux, comme pour trouver un moyen de ne jamais stopper cette étreinte.