rewrite the stars ☾ antolani

Tout le monde possède sa propre vision du monde et de ces habitants, mais ce qui est important c’est de savoir comment tu peux le voir, comment il peut t’affecter. Alors que pendant les premières années, tu n’avais aucun problème pour être le meilleur et pour le faire savoir, tu as rapidement changé d’avis quand les yeux ont commencé à se braquer un peu trop sur toi. Et aujourd’hui, qu’on tu essaies de te poser la question, c’est évident, Leilani est la personne qui affecte le plus tes journées. Toi, celui qui n’avait pas d’avenir. C’est alors que tu quittes ta famille pour en retrouver rapidement une qui se trouve de l’autre côté du monde, dans cet avion alors que des affaires t’attendent à la maison. C’est quand même incroyable, que tu ne puisses pas penser à autre chose que de plonger la tête dans les dossiers. Leilani avait raison, il te faut des vacances et c’est le moment parfait pour respirer et se détendre. Vous arrivez à l’hôtel alors que tu n’as pas réussi à dormir une seule seconde par manque de confort, une fois à l’intérieur tu observes les alentours en silence. C’est un bel endroit, tu as déjà le sentiment que cette semaine sera capable de te faire récupérer un maximum. Tu ne comprends pas tout de suite, mais alors que ça commence à s’agiter légèrement, la jeune femme revient avec une seule entrée, pour une unique chambre. Tu penches le visage alors qu’elle t’explique et commence à comprendre que cette semaine ne sera pas du tout reposante, qu’elle sera pleine de surprises. « Ce n’est pas ta faute, on s’arrangera. » Alors que tu commences à sentir un frisson dans le dos, vous rentrez dans l’ascenseur pour arriver enfin à destination, un léger sourire sur le coin des lèvres. L’exploration la plus totale, n’a pas encore commencé, mais ça ne serait tarder. C’est une fois à l’intérieur, que tu commences enfin à comprendre alors que Leilani ne met pas longtemps à partir avec sa fille pour lui faire sa toilette. Tu te retrouves seul dans la chambre, avec le silence et l’incompréhension, à te demander comment tu as fait pour te retrouver dans cette situation. Ne comprend plus comment utiliser tes jambes pour te déplacer alors que plus rien ne fonctionne dans ton cerveau.

C’est alors que tu arrives vers le lit et le regarde pendant quelques secondes avant de te retourner pour observer les lieux, sans un mot. Tu essaies de poser les fesses sur le lit, mais te loupe et te retrouve au sol. « Merde ! » Une fois sur tes jambes, tu prends ton téléphone et t’arrête directement sur maxine dans tes contacts, hésitant quelques secondes encore. Elle te dira sûrement, que c’est parfait, pour créer une proximité, mais tu ne sais plus si tu veux vraiment le faire. Alors que tu avances, téléphone en main, ton genou se cogne contre le rebord du lit et ton téléphone t’échappe des mains pour aller sous le lit. Alors que tu te penches pour le récupérer, Leilani revient avec sa fille, tu reprends ta place sur tes jambes et lui offre un beau sourire, abandonnant l’idée de récupérer ton téléphone pour le moment. « Pas besoin, je pourrais prendre le canapé si ça te dérange de dormir avec moi. Après tout, ce n’est pas arrivé depuis longtemps Ahaha. » Tu approches de la salle de bain en rigolant légèrement alors qu’elle continue de parler. Tu hoches la tête légèrement. « Oui, il est très bien cet hôtel. » Tu fermes la porte sans attendre de la salle de bain et ouvre l’eau comme si tu n’arrivais toujours pas à comprendre la situation, pourquoi il fait si chaud ? Tu prends le temps de te rafraichir et observe le miroir pendant quelques secondes, seul avec ton reflet. Ton téléphone ne sera pas mort pour rien, tu as bien l’intention de réagir. Tu attrapes ton visage doucement et ne quitte pas ton reflet de l’autre côté de la glace en murmurant, pour t’adresser à toi-même. « Qu’est ce que je dois faire ? » Ton cœur te fait mal, il brûle et se creuse à la fois, comme si tu étais incapable de faire quoi que se soit. Tu te retournes, attrape une serviette et retrouve la jeune femme et la petite dans la chambre rapidement, faisant mine d’aller à ta valise pour l’ouvrir. « Je pense que je vais aller visiter l’hôtel, mais j’attendrai que tu dormes, pour ne pas laisser la petite toute seule. Elle doit être fatiguée. » Tu fais un sourire à Meryl sincère et regarde à nouveau la femme de tes rêves, sans baisser les yeux, comme tu as toujours eu l’habitude de le faire. Ce n’est pas une erreur de dernière minute qui devrait pouvoir te déstabiliser. Tu n’as rien à craindre, tout se passera bien. En théorie. Alors que tu approches dans leur direction, pour t’asseoir sur le sol, à hauteur de la petite, sans perdre le même sourire d’avant. Tu penches le visage, et laisse le regard vague de l’homme qui ne sait rien partir pour donner sa place à celui de la personne confiante que tu es devenu. Elle ne pleure plus devant toi, elle arrive même à te sourire parfois, signe qu’elle commence à s’habituer à toi. « Tu vas aller au lit, petit monstre ? » Elle hoche la tête en faisant une petite moue. « Demain, on va faire plein de choses tu verras. » Tu poses les mains sur tes cuisses sans la perdre des yeux. Tu n’as pas encore conscience, que cette semaine risque de changer ta vie.

Tu essaies souvent de réunir certains souvenirs, pour retrouver l’instant même ou tu es tombé amoureux de Leilani, la seconde même qui l’a rendue plus belle que toutes les autres femmes. Tu restes persuadé que c’est à sept ans que tout à commencer, vous aviez eu l’occasion de parler d’amour avec ta mère, à cause d’une chose que tu avais vu dans la cour de récréation. Tu avais vu un garçon de ta classe, faire un bisou à une fille, sans vraiment comprendre pourquoi et n’avait pas attendu, pour en parler à ta mère. Elle t’avait dit qu’un jour, tu voudrais faire la même chose et que ça serait le début d’une chose étrange qu’on nomme l’amour. Tu n’as pas tout de suite compris, mais depuis toujours tu n’étais vraiment bien qu’en présence d’une seule et même personne, elle. Ce sentiment qui devenait précis, n’a plus jamais quitté ta poitrine. Et il paralyse ton cœur à chaque fois que tu poses les yeux sur elle, comme cette vaste vie n’avait aucune importance, si tu n’as pas le droit de la regarder sourire. C’est complétement débile, ce n’est même pas possible, c’est du moins ce que tu veux penser et essaie de te rentrer dans le crâne depuis plusieurs années maintenant, sans réussir. C’est avec ce genre de pensé que tu réponds, avec cette voix aussi vague que l’intensité de ton regard. « Ça ne me dérange pas. » impossible de savoir en cet instant si tu es rouge des pommettes, si ta voix n’est plus la même et si tes yeux se font plus tristes, mais tu as cette certitude que l’amour que tu portes à Leilani, n’a jamais été aussi sincère qu’aujourd’hui.

Tu lances l’idée d’une visite nocturne dans l’hôtel, mais la jeune femme n’a pas tort quand elle dit que tout doit être fermé à cette heure. Et même si c’est la nuit que tu préfères sortir pour te promener et découvrir, tu ne dis rien. Déambuler quand plus personne n’est là, quand le monde n’appartient qu’à toi, pendant que ces habitants sont endormis. C’est une sensation dont tu ne pourras jamais te passer. « T’as raison, je ferai ça demain. » Après un peu de repos et une longue journée, tu iras retrouver le monde qui est le tiens. Et pourtant, c’est ce soir que tu aimerais pouvoir fuir alors qu’elle prend place sur le lit au même moment ou ton cœur commence un marathon que tu ne pourras pas arrêter. Tu espères qu’elle ne va pas l’entendre. « Oui. » C’est tout ce que tu arrives à dire, alors que tu cherches ton téléphone dans les poches de ton pantalon, avant de te rendre compte qu’il est encore sous le lit. Tu oublies l’idée d’aller le chercher, devant forcément lui expliquer sinon comment il est arrivé là. Tu regardes dans sa direction, obligé de raisonner ton esprit pour ne pas tomber dans le fantasme. Elle ne ronfle pas, elle ne prend pas de place. Comme si c’était le problème ?! « Parfait, moi je suis une vraie locomotive et je suis du genre à prendre toute la couverture. » tu ne peux pas t’empêcher de sourire à cette évocation, tu n’as pas perdu ton humour, c’est déjà ça.

Tu lèves le bras instinctivement sans prendre le temps de la réflexion alors que le coussin arrive sur toi, il arrive sur ton avant-bras et retombe au sol. Pile le genre de truc que tu ne veux pas montrer à Lei’, le genre de reflex dont tu es capable. Tu feras passer ça pour un coup de chance, si elle pose la moindre question. Tu poses le coussin sur le lit et le contourne pour arriver à sa hauteur et lui attrape un bras pour le mettre au niveau de l’autre sans trop de difficulté, le regard déjà sérieux, avant de s’adoucir d’un petit sourire. « Je reste seulement si tu arrêtes de m’envoyer des trucs à la tête. T’es un vrai danger toi. » Tu plonges ton regard dans le sien avant de te rendre compte, que ton visage se trouve beaucoup trop proche du siens. Tu lâches prise et libère la jeune femme en prenant une nouvelle fois la direction de la salle de bain, calmement. « Je vais me changer. » Tu passes devant le lit de Meryl qui n’a toujours pas fermée les yeux et hoche légèrement la tête en lui faisant un sourire, comme pour la saluer. « Madame. » Une fois dans la salle de bain, tu retires soigneusement ton pantalon et enfile un short. Tu attrapes ton haut et observe le miroir, ayant l’habitude de dormir torse-nu. Tu ne sais pas du tout si c’est une bonne chose, mais tu as toujours fait comme ça et ça ne te dérange pas, alors tu l’enlèves. Tu retournes dans la chambre, une serviette autours du coup, après t’être passé une nouvelle fois de l’eau sur le visage. Pour le courage. « Je suis prêt ! » Tu poses tes fesses sur le lit, n’ose pas t’allonger et regarde en direction de Meryl, comme pour trouver une excuse pour ne pas faire ce qui semble être l’action la plus gênante de la semaine. Peut-être même de l’année.

Tu ne serais sûrement pas aussi mal à l’aise si tu n’avais pas eu le message de ta meilleur amie Maxine, quelques semaines plus tôt. Une simple information que tu n’arrives plus à mettre de côté, alors que Leilani se trouvait dans la même pièce que toi quand tu as reçu la nouvelle en plein cœur. Elle serait intéressée par toi, mais encore une fois, à prendre avec des pincettes quand il s’agit de la blondinette. Elle dit souvent des bêtises, pourtant cette fois elle semblait plus que sincère. Ton cœur se retourne, se serre et cherche l’oxygène à chaque seconde alors que le doute s’installe en toi depuis un bon moment maintenant. La proposition arrive jusqu’à tes oreilles et un mince sourire se dessine alors que tu prends le temps pour répondre, calmement. « J’avais aussi envie de pouvoir me baigner, surtout le soir. » Quand personne n’est là, que tu peux profiter librement sans te soucier du moindre petit détail. Pouvoir regarder les étoiles si l’espace est assez dégagé alors qu’il serait presque possible de pouvoir arrêter le temps, comme s’il n’allait jamais pouvoir se remettre en route. Tu adores cette simple idée. « Demain soir, si c’est d’accord. » Tu penches le visage en souriant, une habitude qui ne te quitte plus depuis des années, une preuve directe de ton identité propre. Tu hausses un sourcil, alors que l’histoire de la cabane arrive sur la table avant de rigoler légèrement pour essayer d’en placer une. « Non, mais pas du tout ! C’est toi la petite princesse qui voulait tout pour elle ! » Tu hoches légèrement la tête en souriant, les yeux fermés comme pour faire revivre un souvenir que tu avais placé dans un coin de ton esprit, pour le ressortir aujourd’hui.

C’est alors que tout s’enchaîne alors que tu joues avec la proximité, sans vraiment en prendre conscience, mais avec la simple idée que votre relation risque de changer rapidement. Tu as l’impression que tu pourrais tout lui dire maintenant, c’est d’ailleurs ce que tu veux, mais d’une certaine façon, tu as conscience que ce n’est pas le moment. Pas encore. Et c’est Leilani qui donne enfin le départ pour aller au lit, avec des arguments que tu ne pourras pas mettre de côté. Tu passes sous la couverture alors qu’elle embrasse sa fille avant de venir te rejoindre, une nouvelle sensation qui se glisse sous ta peau. Un mélange de peur et de joie, comme dans une fusion improbable dont personne ne pourrait deviner le résultat final. Tu appuies sur la petite lampe et te retrouve dans l’obscurité, tu croises les bras et reste sur le dos, soulagé qu’elle ne puisse pas te voir. « Bonne nuit, Lei’. » Que tu lâches avant de rencontrer le silence complet, celui qui précède le néant du sommeil. Une nuit pleine de questions, de doutes. Un frisson passe dans ton dos à chaque fois qu’elle bouge, que tu peux entendre sa respiration et ses mouvements sous la couverture. Ton cœur qui s’accélère et t’empêche de trouver le sommeil. Tu voudrais pouvoir lui dire, tu aimerais tellement la réveiller et tout balancer. Pourtant, tu ne fais rien, comme depuis les dernières années. Et c’est pour ça que d’autres hommes ont pu l’avoir, parce que tu as été lâche et tu ne pourras jamais te le pardonner.

Tu laisses les minutes passer, puis sans vraiment savoir pourquoi tu essaies tout de même de vérifier si elle ne dort pas, alors que l’obscurité laisse place légèrement à la lumière. Tu arrives à voir son visage, les yeux clos, tu penses qu’elle dort. Elle doit sûrement dormir. « Leila ? » Que tu murmures, pour ne pas réveiller Meryl, alors que son prénom raisonne, sans laisser de réponse. Elle n’est sûrement plus parmi-vous. Tu tournes légèrement le visage et place un bras sous ta tête, pour l’observer. La poitrine qui commence à te faire souffrir, une nouvelle fois, alors que tu trouves la jeune femme, tellement belle. Tellement parfaite. Le regard qui se veut vague et perdu à la fois, comme si tu pouvais t’autoriser l’impossible alors qu’elle n’entend pas. Sans perdre son visage des yeux, tu lâches enfin ce qui se trouvait dans un coin de ton cœur depuis des années et que tu ne pouvais pas libérer. « Je t’aime tellement… » Cette phrase qui te soulage et que tu viens de prononcer pendant un instant, laisse place à la solitude, à la souffrance. Tu récupères ton haut en faisant attention et quitte la chambre sans un bruit pour descendre rapidement l’escalier. Plus personne n’est dans les couloirs, pas même dans le hall, alors que tu arrives dans l’espace ouvert à tous, même la nuit. Tu poses les fesses dans un fauteuil et observe le reste du monde vivre, même la nuit. « J’ai réussi à le dire. » Une larme coule sur ta joue, que tu viens essuyer d’un revers de main, alors que personne ne peut être témoin de cette scène. « J’ai enfin réussi à le dire… » Alors que tu attrapes ton visage des deux mains. Tu pleures en silence, dans cette nuit à Londres, qui pour toi ne faisait que commencer. Le soulagement au coin du cœur, cette simple idée, que tout n’est pas perdu.

Le lendemain matin, tu ouvres les yeux dans le lit, Leilani n’est plus là. Tu prends le temps de te réveiller, tu as pris le temps pendant la nuit de revenir dans la chambre sans réveiller personne, pour te reposer quelques heures avant de visiter la ville, avec la femme que tu aimes.

Une invitation à la piscine de l’hôtel après le diner, comme si tu n’avais pas eu l’occasion de pouvoir imaginer que ce genre de scène serait possible. Le simple fait d’être seul avec Leilani et sa fille dans ce pays pendant une semaine à visiter et à passer du temps à trois semble irréel. Pourtant, tu ne rêves pas. Tu n’as pas eu l’occasion de voir cette piscine encore, mais la simple idée de pouvoir nager dans une obscurité presque totale avec comme seule lumière, la puissance des étoiles. Elle te donne envie, réveille presque chez toi une certaine nostalgie. Celle d’une sortie en famille pendant l’enfance, du sourire de Phoebe pendant ses premières brasses alors que votre mère avait les yeux partout, pour ne pas vous perdre parmi les vagues. « C’est d’accord. » Tu n’arrives pas vraiment à te rendre compte que pendant cette soirée tu ne seras pas seul, comme à ton habitude alors que tu dois meubler la conversation parfois. Une chose que tu sais faire, quand tu n’es pas fatigué. Tu secoues la tête rapidement, comme si tu possédais de meilleurs souvenirs concernant la cabane, sans commencer à douter sur l’éventualité qu’ils puissent être légèrement différents de la réalité. Cette même réalité qui fait que tu retrouves le même lit qu’elle, pour la semaine à venir alors que l’ambiance n’est pas à la fête. Cette phrase qui se libère et vient avouer ce qu’il se trouve dans ton cœur depuis beaucoup trop d’années, sans que tu ne puisses le faire avant ce soir. Dans le hall de l’hôtel, tu cherches un peu de réconfort dans les larmes et dans l’espoir alors que personne ne peut te voir, personne ne peut t’entendre.

Tu ouvres les yeux, personne n’est à côté alors que tu prends le temps de te réveiller en essayant de te souvenir de la veille. Tu as eu du mal à ton retour, pour trouver le sommeil alors que l’odeur de la jeune femme pouvait se faire sentir de ta place. Comme si aucune autre odeur ne pouvait donner à ton âme le calme qu’elle désire, seulement celle de Leilani. L’amour qui ne trompe pas, celui qui se ressent dans chaque parcelle de ton être, jusqu’à te dévorer de l’intérieur. C’est alors que la porte de la salle de bain s’ouvre pour laisser apparaître la jeune femme en serviette, elle ne te voit pas tout de suite, alors que tu gardes la bouche ouverte pendant plusieurs secondes. Tu peux mourir tranquille. Elle croise ton regard et c’est à ce moment que le temps s’arrête, il pourrait durer une éternité que tu n’aurais pas eu assez de satisfaction. Tu voudrais pouvoir la regarder encore, te perdre pendant des heures dans ses yeux jusqu’à en perdre la raison, s’il t’en reste encore un peu seulement. « Salut. » Tu réponds simplement alors qu’elle disparait à nouveau dans la salle de bain sûrement pour se changer, alors que tu passes une main sur ton visage pour essayer de te remettre de ce qu’il vient de se passer. C’est comme si tu avais eu le droit, à une vision que seul l’homme avec lequel elle partage ses journées, pourrait avoir le droit. Elle revient, alors que tu as déjà pris le temps de remettre un haut, ayant salué la petite Meryl par la même occasion d’un sourire tendre. « Je n’ai pas beaucoup dormi, avec la locomotive qui était à côté de moi. » Tu arrives rapidement sur tes jambes sans perdre ton sourire en observant la réaction de la jeune femme, ouvrant les bras pour l’enlacer comme le ferait un ami. Seulement un ami. Tes bras autours d’elle, pour lui dire bonjour comme à chaque fois que tu vois Leilani. Simplement, la situation est un peu différente. Tu poses le menton sur sa tête et respire doucement son odeur en fermant les yeux alors que l’étreinte se laisse faire toute seule. Tu n’as pas réfléchi, avant de le faire et ouvre les yeux d’un seul coup, sans vraiment savoir depuis combien de temps elle se trouve dans tes bras, le visage contre ton torse. Tu recules en rigolant et croise son regard alors qu’elle remonte le visage, tes yeux se posant sur ses lèvres. Tu restes comme ça quelques secondes, l’envie de l’embrasser avec fougue te dévore les entrailles, mais tu ne fais rien. Tu poses les mains sur ses épaules et recule réellement, avant de regarder ailleurs, le cœur qui ne peut s’arrêter de battre à toute vitesse. Tu ne pourras jamais expliquer cette situation, tu ne pourras jamais plus en expliquer aucune, si tu continues à te retrouver dans la même pièce qu’elle.

Vous prenez le petit déjeune, tu ne dis pas grand-chose alors que ton téléphone se retrouve à nouveau dans ta poche de pantalon. En silence, tu essaies de savoir ce qu’il se trouve dans le regard de Leilani, sans arriver à le deviner. Tu ne sais pas encore de quoi la journée sera faite, mais tu sais déjà que tu ne pourras pas repartir de ce pays sans lui dire ce que tu ressens, ce que tu voudrais avec elle. « Aujourd’hui, je vais te suivre. Je te fais confiance, pour nous emmener dans les meilleurs endroits. » Même si l’emploi du temps et dans la tête de vous deux, tu sais que certains moments de cette journée seront en proie à de l’improvisation. Peut-être que ça sera pour aujourd’hui, finalement

Elle va commencer à penser qu’elle ronfle pendant la nuit, si tu continues à l’embêter de cette façon et à ne pas être sérieux en toute situation. C’est que tu ne peux pas t’empêcher d’être comme ça avec elle, c’est peut-être même une façon pour toi de lui dire que tu l’aimes, sans vraiment le dire. Cette façon de la regarder, de la désirer à distance alors que le temps passe ayant pour seul résultat de faire grandir cette envie de l’avoir à tes côtés, jusqu’à la fin de ta vie. Tu n’hésites même pas, c’est effrayant à quel point tu as ce sentiment profond, que personne d’autre ne pourrait t’apporter le bonheur que Leilani pourrait ancrer dans ton cœur. Comme si elle était la seule, pour toujours. C’est une idée agréable, que tu ne risques pas de démentir, bien au contraire. Après le passage du câlin, vous êtes à table pour prévoir le reste de la journée et prendre des forces avant de partir à l’aventure. Alors qu’elle s’occupe de sa fille en même temps de prendre son petit déjeune, tu souffles dans ton café encore brulant, mais délicieux. Tout l’inverse de celui du commissariat de Klamath Falls, y’a pas à dire, les anglais savent faire le café et le thé. « Piccadilly c’est bien cette place immense avec une armée de boutiques et d’activités à faire ? » Rien que d’y penser, tu commences déjà à regretter ce voyage. Tu n’as pas l’habitude de rester pendant des heures dans un magasin avec du monde, alors en faire plusieurs à la suite c’est carrément du suicide. Mais Leilani sait que tu seras là, que tu ne resteras pas loin comme toujours à surveiller qu’il ne lui arrive rien, que personne ne la bouscule. Comme tu as l’habitude de le faire, depuis tout petit comme un garde du corps avec une star de cinéma.

Madame Tussauds aussi ça te dit quelque chose, mais plutôt que de te spoiler absolument tout, tu préfères laisser la jeune femme te surprendre avec ses activités, pensant que de toute façon cette semaine sera une expérience parfaite pour faire autre chose que de courir après les méchants. Et ça ne peut pas te faire de mal, de ne pas être Superman, le temps d’une semaine. Tu termines ton café et quelques céréales pour avoir de l’énergie pour la journée, même si tu aimerais avoir un burger pour bien commencer la journée. Il faut croire que les hôtels sont beaucoup trop raffinés par ici. Vu qu’il reste 20 minutes avant de partir, tu laisses Leilani terminer de préparer Meryl et de se préparer elle-même. Tu es déjà prêt, pas du genre à passer plusieurs heures dans une salle de bain, pensant qu’enfiler un pantalon et un haut avec un peu de déo est une préparation en soit. Tu attends dans le hall et enfin, vous pouvez commencer à vous rendre à la première destination. Piccadilly !

Une fois sur place, tu places les lunettes de soleil sur ton nez avant de regarder les alentours, impressionnés par le spectacle. Il faut croire que ce pays possède des surprises que tu n’avais pas imaginé, et dire que tu en es originaire. La fontaine Horse of Helios. Absolument incroyable. « On prend une photo à côté ? » Que tu proposes alors que tu cherches la jeune femme des yeux. Une fois que c’est bon, après quelques grimaces et un rapprochement aussi agréable qu’étrange, vous prenez le chemin des premières boutiques. C’est alors que tu penches le visage, en voyant le monde qui se trouve sur cette place, en ce moment même. L’envie d’aller poursuivre les voyous n’a jamais été aussi grande. Tu regardes Leilani dont le regard vient de changer, tu as l’impression d’être devant une prédatrice avide de boutiques, la journée ne fait que commencer pour toi. Tu regardes Meryl et hoche la tête, vous êtes dans le même bateau. Alors que tu passes dans les rayons, en te demandant pourquoi ils vendent certaines choses absolument inutiles, qui viendra acheter des lunettes aussi grosses. Une main sur ta nuque, alors qu’un sourcil se hausse quand des regards se posent sur la jeune femme qui t’accompagne. Tu n’avais jamais vraiment fait attention, mais on dirait que petit à petit, tu prends conscience que si tu ne fais rien, un autre homme le fera avant toi. Et cette simple idée, tu ne peux pas la supporter. C'est donc une évidence, c'est cette semaine que tu diras à Leilani, qu'elle représente tout pour toi.

Mélodie, soit son guide. Cette même mélodie, que tu aimerais voir traverser ce monde alors que tous les matins tu te réveilles en cherchant la lumière qui se trouve en Leilani. Tu ne peux pas t’imaginer un futur sans elle, mais alors que tout le monde semble bien se porter, sauf toi. Malgré tout, demain viendra quand même. Ça te rend malade, pourquoi tout le monde est si heureux ? Tu as vraiment besoin de quelqu’un à aimer ? Quand tu es seul comme ça, tu es tellement anxieux. Que cette mélodie reste près de toi et que l’amour s’approche un peu plus de toi, de vous. Alors que vous faites vos premiers pas dans les rues londoniennes, pour profiter de cette première journée. Une première photo, puis une autre et encore une alors que ses lèvres s’approchent de ta joue pour prendre l’ultime cliché. Elle ne te voit pas rougir, elle ne voit pas ton cœur fondre sous son regard. C’est sous le choc et sous le charme que tu arrives dans les premières boutiques alors que Leilani semble déjà dans son élément. Elle porte ce magnifique sourire sur son visage, celui qui pourrait te donner un aperçu du bonheur avant l’heure, la voir ainsi est une bénédiction pour toi. Alors tu passes dans les rayons, essaie de te faire petit alors qu’elle attire ton attention avec une robe blanche, pour te demander ton avis. « Elle est magnifique. » Tu laisses quelques secondes et regarde les étagères en pensant qu’elle n’est plus là, avant de lancer ce que tu penses vraiment. « Encore plus, si c’est toi dedans. » Tu regardes dans sa direction, elle te fixe et tu disparais pour faire comme si tu avais vu un article intéressant. C’est la première fois que tu essaies de lui échapper. La première fois que tu parles de cette façon devant elle et pas par message, ce que le téléphone ne pourra jamais lui transmettre, c’est la force de tes sentiments pour elle.

Plusieurs heures après, vous êtes dans ce fameux que tu ne connaissais que de popularité, mais être sur place est une expérience que tu ne pensais pas être aussi amusante. Ce qui est certains, c’est que c’est très réaliste et impressionnant. Tu rigoles à ce que viens de dire la jeune femme et prend la pose à côté de Beyoncé, comme si tu étais la nouvelle Diva du moment. La seule personne avec qui tu serais capable de faire ce genre de chose, d’être toi-même pendant quelques minutes. Le monde ne te fait plus peur en cet instant, il n’est plus aussi effrayant, quand elle se trouve dans les parages. Alors qu’elle s’approche pour un selfie, tu l’attrapes par l’épaule et l’attire à toi, pour la photo, sans prendre conscience de ta main qui longue son bras, qui réveille le premier frisson de désir. Tu lâches prise et n’essaie même pas de la regarder, à croire que tu n’es plus capable d’être le menteur qui s’active depuis des années pour dissimuler la vérité. « Regarde, c’est Spider Man ! » Que tu balances en pointant du doigt, comme pour qu’elle passe encore une fois à autre chose. C’est le héros de ton enfance, tu ne peux pas passer à côté de ça. Le temps passe, alors que les clichés se multiplies, en même temps que vos rires à l’unisson. La sérénade d’une belle prophétie, qui se profile à l’horizon.

C’est à toute vitesse que passe cette première journée alors que le retour à l’hôtel se fait dans la bonne humeur, le mal de jambes qui reste agréable, quand on sait la journée que vous venez de passer. Une fois dans la chambre, tu laisses Leilani s’occuper de sa fille avec des trucs de mère que tu ne comprends pas avant de te poser sur le lit, quelques minutes pour récupérer un peu de ce lundi. « Je n’ai pas faim, pour le moment avec ce que nous avons engloutis à midi. » Que tu lances en souriant, tu n’avais pas mangé comme ça depuis vraiment très longtemps, ça fait du bien et en même temps tu sais que ça sera compliqué de reprendre le sport après ça. Tu attrapes une serviette, un short dans ton sac et te retourne vers la jeune femme en passant une main dans tes cheveux. « Je sais que nous avons une soirée piscine. Je vais partir devant, le temps que tu puisses te préparer, c'est pas comme si j’étais utile à quelque chose ici. » Tu fais un geste de la main à Meryl et à sa mère avant de disparaître dans les couloirs, la serviette sur l’épaule en direction de la piscine. Comme un gamin qui se prépare à nager avec les étoiles, comment ne pas tomber sous le charme. Une fois sur place, tu déposes la serviette au sol et te change, personne pour t’observer. Le short de bain porté, tu regardes les alentours, c’est magnifique. Tu passes un pied dans l’eau pour vérifier la température et commence finalement à nager en direction du bord à l’opposé. Tu poses le visage sur tes bras, pour observer les étoiles et profiter de l’instant en fermant les yeux. Il ne manque plus que Leilani, pour que cette réalité devienne un rêve.

Une journée de ce genre, c’est comme si tu avais l’habitude d’en faire tous les jours avec la jeune femme à Klamath Falls depuis l’enfance, mais cette fois elle possède une saveur différente. Comme si avant l’heure, son comportement avait changé, tout comme le tiens sans que tu ne puisses vraiment le comprendre. Toi qui possèdes cette capacité d’analyse très appréciable pour tes supérieurs quand tu es sur une enquête, qu’il faut l’avis d’un professionnel. Toi qui observes le monde avec attention, tout le temps, partout et qui ne sait pas voir l’amour dans un regard avant qu’il ne prenne réellement forme. Aveuglé par tes propres sentiments, par une journée que tu ne risques pas d’oublier. C’est dans une ambiance différente qu’elle se déroule entre les boutiques et le musée, suivis du repas et d’une promenade dans les rues de Londres. Ce qui dans tous les regards des anglais, pouvait donner le sentiment que vous étiez une famille de sortie, chose que tu n’avais pas repéré, non plus. Les yeux des hommes sur Leilani, que tu n'arrives plus à supporter, que tu voudrais calmer en l’attrapant par la taille pour l’embrasser devant tous ces prédateurs. Pour marquer un territoire qui n’est pas le tiens, mais que tu brûles de pouvoir posséder pour l’éternité. Tu sais qu’elle doit te donner une réponse pendant ces vacances, mais tu sais aussi que l’initiative ne doit pas venir de toi, seulement de la jeune femme. Ça te fait peur, ça t’effraie même, mais ton cœur ne peut s’empêcher de battre au rythme des tambours à l’idée qu’elle puisse t’aimer en retour.

Et c’est en un claquement de doigts qu’arrive l’instant de se retrouver dans la piscine, avec le souffle ambiant qui viens se heurter sur ton visage, pour te faire passer un moment agréable. Tu ne sais pas si c’est le fait de prendre du temps pour toi après toutes ces années à bosser sans t’arrêter pour la police ou le simple fait de savoir qu’elle est là, qu’elle arrive pour te rejoindre. Comme dans les films, comme dans un rêve. La main qui caresse la surface de l’eau, alors que le regard se porte sur l’ensemble de la superficie, c’est dingue d’arriver à trouver un créneau sans personne pour être dans l’eau en même temps que vous. C’est sûrement à cause de l’événement organisé par l’hôtel, mais aussi du simple fait que personne n’aime se baigner la nuit dans ce genre d’endroit. Ce n’est pas important, parce qu’elle arrive alors que tu fais demi-tour dans l’eau, pour l’observer, pour l’admirer. Encore plus belle, encore plus parfaite. Elle rentre dans l’eau et prend le temps de te rejoindre, alors que tu offres un sourire amer lorsqu’elle pose la question, pour lancer les hostilités comme toujours entres vous. « Pas du tout, ça fait juste des années que je suis ici. » Un jet d’eau que tu n’avais pas prévu pour le coup arrive jusqu’à toi, à croire que tu perds des forces avec elle, comme Superman et sa Kryptonite.

Tu rends coup pour coup en souriant, alors qu’elle s’approche doucement, aveuglé par les éclaboussures. Tu attrapes son poignet pour qu’elle arrête et te retrouve proche d’elle, beaucoup trop proche. « Tu arrêtes un peu tes bêtises… » Que tu murmures alors que ton souffle se perd sur son visage, avec un ton d’autorité que tu ne te connaissais pas. Le visage baissé pour que tu puisses plonger tes yeux dans les siens une nouvelle fois, à croire que c’est une nouvelle occupation chez vous. Ta main se pose sur ses omoplates et vient réduire la distance entre vous alors que vos nez peuvent pratiquement faire connaissances, Leilani le sait, tu es capable de tout, quand tu es déterminé. « Tu cherches les ennuis. » Alors que tu scrutes ses iris, pour t’y perdre presque sans cacher tes intentions, ce qui te brûle de l’intérieur depuis toujours. « Dis-moi pourquoi je ne pourrais pas… » Tu fixes ses lèvres, ta bouche légèrement entre-ouverte prête à recevoir la sienne sans plus attendre. Pourquoi ne pas te servir, après tout ? Tu avances doucement en fermant les yeux, son odeur déjà devenu une obsession, son souffle sur ton visage, incroyablement agréable. Puis, tu t’arrêtes, tu ouvres les yeux et expire lentement par le nez, comme pour essayer de raisonner la pulsion qui se trouve en toi, qui veut te dicter ce qu’il faut faire. La raison, plus forte que le reste finalement. C’est Leilani qui doit s’en occuper, c’est avec toi que tout a commencé et c’est avec elle que ça doit se terminer. En bien comme en mal. Alors tu lèves la tête légèrement, dépose un baiser sur sa joue, tendre et affectif à la fois, avant de venir déposer ta tête sur la sienne, faisant pression sur son dos pour qu’elle se colle à toi. Sa peau qui se perd sur la tienne, une première fois, dans le silence. « Excuse moi Leila. » tu n'as pensé qu’à toi, encore une fois, alors tu fermes à nouveau les yeux et reste blottit contre elle pendant plusieurs minutes, en espérant que cet instant ne puisse jamais se terminer.