It's time to discover an addiction w/ Gemma #4

Ce n’est pas la première nuit que je passe où je manque cruellement de sommeil, depuis quelque temps j’ai fini par retomber dans mes travers d’un passé que j’ai pensé clôturé, erreur. Cette nuit ne déroge pas à la règle, alors que je me réveille en sursaut, me retrouvant allongé dans le lit, avec une respiration saccadée, irrégulière que j’ai bien du mal à contrôler, alors que je suis en sueur. Je n’arrive pas à comprendre, comment après douze années, je me retrouve à nouveau à revivre ces images qui me viennent d’Irak, pourquoi chaque soir je revis en boucle la mort de Justin. J’ai quitté Klamath Falls comme un voleur pour faire le deuil de mon meilleur ami, pour finalement revenir une décennie plus tard dans cette ville et retomber dans mes travers d’un passé que je veux laisser derrière moi. Ma main est en train de passer sur mon visage, mes doigts glissent dans mes cheveux, alors que j'essaie de reprendre le contrôle de mes émotions, autrement dit : mission impossible. Je porte mon attention à Gemma, qui est allongée dans ce lit et qui, heureusement, ne semble pas avoir été tirée de son sommeil de cet énième cauchemar. Je ne peux avoir les images de notre soirée qui me passe par la tête, de ce moment en amoureux que l’on a vécu une fois Ronnie au lit, pour m’occuper de ma femme comme il se doit, comme elle aime. Ce n’est pas sans raison que mes iris peuvent glisser le long de son corps encore nue qui ne pourrait laisser aucun homme indifférent, ni même aucune femme. Pour cette nouvelle année, j’ai amené ma femme et notre fils pour une semaine de vacances hors de Klamath Falls, pour que l’on se ressource tous ensembles, pour que l’on se retrouve en famille, même si Garrett manque à l’appel, pour une famille au grand complet. Ma respiration n’est pas contrôlée, mon cœur ne se remet pas de cette nuit une nouvelle fois agité, alors que mon subconscient refuse d' essayer de dormir à nouveau, par crainte de reproduire le même schéma une nouvelle fois. Pour marquer le tout, il y a cette horrible sensation de tremblement qui doucement prend possession de mes doigts, pour s’étendre à la totalité de ma main. Ce n’est pas la première fois que ça m’arrive et je devrais en comprendre le lien, ayant tous les tenants et les aboutissant entre les mains, mais être dans le déni ne permet pas d’ouvrir les yeux, j’ai besoin de ces cachets. Prescrit pour essayer de réguler un sommeil qui semble définitivement me fuir, prolongé parce que je ne peux passer une journée sereinement sans en prendre quelques uns. J’ai besoin d’en prendre un et c’est la raison qui me pousse à quitter cette chambre de l’appartement loué pour la semaine, Ronnie est endormi à l’heure qu’il est et ma femme fait exactement la même chose, c’est un silence parfait qui domine en plein milieu de cette nuit, alors que dans mes oreilles, je ne peux m’empêcher d’entendre ces bruits qui me viennent d’Irak, bien rapidement apporté de ces souvenirs qui me reviennent en image. Je ne peux calmer les battements de mon cœur qui ne cessent de s’accélérer alors que je suis en train de chercher d’un mouvement énervé et brusque, cette boîte de médicament qui se trouve dans ma veste. Signe d’une dépendance certaine que je ne suis pas prêt de voir, que je n’ai pas envie de voir, alors qu’à peine sortie de la poche, je n’ai besoin que de quelques secondes pour avaler ce qui pour moi est synonyme de la fin de mes maux. Je garde mes yeux fermés quelques secondes, des secondes importantes durant lesquels la partie psychologique du corps humain joue un rôle primordial, en sentant chaque effet négatif s’estomper petit à petit, jusqu’à mon coeur qui ne se laisse plus guider par cette crise d’angoisse dans laquelle je me suis plongé sans même m’en rendre compte. S’en suivit d’une grande inspiration, pour définitivement reprendre le contrôle d’un corps que je n’ai même pas pris le temps de couvrir en sortant de la chambre où se trouve encore ma femme, du moins, c’est ce que je pense. Quelques pas me suffisent pour poser mon fessier sur le canapé, apportant ma main à mon visage, alors que j’essai encore de reprendre le dessus des déboirs de mon passé, en même temps que je ne cesse de me demander comment est-ce qu’il est possible que la mort de Justin vienne à nouveau me hanter. Il y a bien des raisons à cela, mon subconscient est capable d’en nommer une grande liste accompagné de raisonnement logique, mais mes oeillères m’empêchent de voir cette vérité et me plonge dans une dépression que j’ai déjà connu par le passé, cette dépression qui m’a poussé à quitter Klamath Falls, avant de devenir fou et de penser au suicide, cette fois-ci, je m’accorde du changement avec une addiction. Mon attention est arraché de mon passé par des bruits de pas qui s’approchent du canapé où je me trouve, de quoi tourner mon regard pour poser mes yeux sur Gemma, je ne peux me demander si elle a pu me voir prendre ce cachet, parce qu'à l'instant précis, cette option est impossible. « Me dis pas que je t’ai réveillé en me levant … » Ce sont des mots que je prononce dans un murmure, à l’attention de ma femme, prenant grand soin de ne pas prendre le risque de réveiller Ronnie. « Je suis désolé chérie, je pensais avoir fait attention pour que tu continues de dormir. » L’année dernière fut difficile pour nous et nous sommes encore en train de réparer les dégâts causés par des mensonges et des infidélités, ce n’est pas chose aisé, mais nous sommes deux à nous battre dans ce combat pour maintenir notre famille à flot, pour permettre de garder notre mariage en vie et lui redonner un nouveau souffle, une lutte qui nous permet de nous retrouver, doucement, mais surement.

La meilleure façon d'aimer une personne, c'est de ne jamais oublier qu'on pourrait la perdre à tout moment.

Nous avons attendu avec impatience cette nouvelle année, au cours de laquelle nous sommes pleins de gratitude et souhaitons nos voeux les meilleurs à tous. Pour ma part, j'appréhendais un peu cette nouvelle année qui faisait que commencer! 2021 a été certainement une année des plus difficiles, que cela soit aussi bien que pour lui, que pour moi, nous avons tous énormément souffert. Des tromperies, des mensonges, des regrets...

MAIS. Peu importe les obstacles, les barrages, ou bien encore des saletés de tornades qui fracassent tout sur son passage, je sais que nous nous relèverons encore, et encore. ET que nos cœurs continuera à se battre à l’unisson, notre amour ne pourra qu’être toujours plus fort. Personne ne pourra détruire ce que nous avons construit.

C'est vrai que les deux, nous avons enfreint le pire des péchés. La tromperie.

J'ai désiré Dante. Honteusement, j'avais eu envie de lui. Est-ce uniquement pour me venger de mon mari? Lui faire ressentir la même douleur que j'avais ressentie au fond de moi, quand j'avais su qu'il m'avait trompé? je ne sais pas!

Cependant, on essayait de les oublier. Lui, sa Alexis, et moi, mon Dante.

D'ailleurs, c'est pour cela que nous étions dans cette magnifique et luxueuse villa à Miami. Loin de tout, loin de notre ville, loin d'eux. Un nouveau départ pour cette nouvelle année.

Il fallait qu'on avance, et qu'on arrive à se pardonner. Il est clair que cela allait prendre du temps, mais j'étais patiente. J'aimais mon mari, et même si, j'étais loin d'être l'épouse parfaite, je tenais à essayer. Je me devais. Pour lui, pour mon fils.

J'ai merdé, mais je suis prête à tourner la page. De faire preuve d'imagination, histoire de redynamiser la fougue érotique de mon mari. J'avais l'impression de revivre nos débuts quand on faisait l'amour dès qu'on pouvait, n'importe où ,  n'importe quand. Dès que notre fils entrait dans un sommeil bien profond dans sa propre chambre, on s'enfermait dans la nôtre. Netflix ne faisait plus partie de notre quotidien. Il n'y avait plus que nous deux qui comptaient.

Cela faisait longtemps que je me suis plus sentie aussi heureuse, aussi souriante, aussi bien! Je me sentais tellement bien. Cette surprise nous faisait un grand bien à nous trois. Ronnie n'avait peut-être que 6 ans, mais il était loin d'être aveugle. Il avait senti cette mauvaise tension qui régnait depuis de longs mois au sein de la famille. Une famille au bord du déchirement.

Alors oui, ce séjour d'une semaine à Miami était une merveilleuse idée, et la meilleure solution pour redonner le sourire à notre famille. Puis, cette chaleur, ce bonheur. Je n'en pouvais plus du froid et ici, les températures dépassent au moins les 25 degrés. À vrai dire, je ne sais pas dire ce que je détestais le plus à klamath falls, Alexis ou ce froid qui durcissait mes tétons à chaque sortie.

Bien-sûr, j'avais conscience que tout ce qu'il s'est passé dernièrement allait avoir des proportions pour le futur. La confiance avait certainement rompu, il a rompu et oui, parfois, je doutais de mon mari.. Surtout que pratiquement chaque nuit, il se levait du lit... Pour aller où. Pour faire quoi?

Ici encore, je le sentais remuer, je sentais que quelque chose le tracassait. Pensait-il encore à elle? C'est possible.

Me faisait-il juste l'amour pour atténuer mes doutes, mes soupçons, mes craintes?, ou essayait-il tout simplement de retrouver l'amour qu'il éprouvait pour moi?

Je me faisais peut-être des films mais j'avais de quoi me poser des tas de questions surtout quand la confiance n'y est plus!

Je sentais qu'il avait quitté lit pour rejoindre en bas! Je tournais ma tête pour voir l'heure. Il n'était que cinq heures du matin et j'avoue que me lever de si bonne en heure, en étant en vacance .... - quoique, j'étais en vacance toute l'année moi - ... Enfin bref, je me levais à mon tour, et j'attrapais le pull de mon mari, histoire d'éviter de me promener complètement nue dans la villa.

Je descendais le rejoindre, doucement, sans trop faire de bruit pour éviter de réveiller mon petit bébé.

Je le retrouvais assis sur le canapé. Il avait l'air d'être complice de quelque chose surtout qu'il était étonné de me voir!

« Me dis pas que je t’ai réveillé en me levant … Je suis désolé chérie, je pensais avoir fait attention pour que tu continues de dormir. »
"Tu n'as pas arrêté de remuer toute la nuit, je te fais remarquer."

Je avançais jusqu'à lui, jusqu'à la table basse. Je déplaçais la bouteille de vin vide, et nos verres de la veille pour que je puisse poser mes fesses sur la table basse afin que je me retrouve juste en face de mon mari. Délicatement, je posais ma main sur sa cuisse, le caressant.

"chéri, qu'est-ce que tu fais? il est cinq heures du matin" Ce n'était pas vraiment l'heure qu'il me dérangeait, mais je ne pouvais pas m'empêcher de lui faire la remarque "Tu aurais quand même pu mettre quelque chose sur toi." Mes yeux, vicieusement, ne pouvaient s'empêcher de regarder son précieux. Un précieux qui a bien été gâté cette nuit! "J'aime la vue, j'aime ce corps, j'aime délicieusement tout ce que je vois Je me penchais vers lui, posant mes deux paumes de main sur ses pectoraux, et je lui octroyais un doux baiser sur ses lèvres ",mais depuis quand tu sors de la chambre à poil sachant que notre fils pourrait se lever à tout moment. Déjà cette nuit, c'était limite bébé. D'ailleurs, il va falloir qu'on se calme un peu!" Je l'embrassais de nouveau avant de briser ce contact entre nous pour venir me rassoir devant lui et jeter un bref regard sur la bouteille de vin "Et aussi sur le vin, parce que tu as encore les yeux complètement défoncés." en vérité, j'ignorais totalement ce qu'il se passait devant moi!

Je suis surpris par la présence de ma femme, je ne m’attendais pas à la voir me rejoindre dans ce salon en plein milieu d’une nuit qui semble vouloir continuer de m’offrir un sommeil agité, une descente aux enfers. Mon attention est portée sur ma femme qui porte un vêtement à moi sur son magnifique corps, alors que d’une main aveugle, je viens glisser cette boite orange, contenant ces petits cachets magiques que je prend, sous un des oreillers présents sur le canapé. Mon corps a eu un instant d’emballement, comme un enfant prit la main dans le sac, une sensation que je garde pour moi, ne marquant aucun trait de mon visage pour ne rien laisser paraître, parce qu’après tout, il n’y a rien de mal à prendre des cachets pour essayer de trouver le sommeil. « Tu n'as pas arrêté de remuer toute la nuit, je te fais remarquer. » Je ne peux masquer cette once de culpabilité que je ressens, en apprenant que mes nuits agitées ne passent pas inaperçu aux yeux de ma femme. Que puis-je répondre à ce qu’elle vient de me dire ? Ma précédente prise de parole a déjà eu l’occasion de laisser des excuses se faire entendre. Je peux voir Gemma venir prendre place sur la table basse, sentir le contact de sa main sur ma jambe, laissant un très léger sourire au coin des lèvres se présenter une fraction de seconde, avant que mon regard vienne trouver le sien. « Chéri, qu'est-ce que tu fais? il est cinq heures du matin. » En sortant du lit que l’on partage pour cette semaine, en quittant cette chambre qui est la nôtre pour cette semaine de vacances, je n’ai pas pris le temps de porter mon attention sur l’heure, ma seule préoccupation a bien été de calmer ses tremblements, ce sentiment d'oppression avec ces petites pilules. « Tu aurais quand même pu mettre quelque chose sur toi. » Je ne peux passer à côté du regard de ma femme, qui n’a pas de mal à rompre le contact avec mes yeux, pour apercevoir l’objet de ses désirs, pour une libido retrouvé depuis cette sextape que l’on s’est autorisé. « J'aime la vue, j'aime ce corps, j'aime délicieusement tout ce que je vois. » Je ne peux masquer ce léger sourire qui vient se présenter sur mon visage, alors que ses lèvres trouvent les miennes après avoir senti ses mains se poser sur mon torse, appréciant cette proximité entre nous, posant l’une de mes mains sur la cuisse de ma femme. « Mais depuis quand tu sors de la chambre à poil sachant que notre fils pourrait se lever à tout moment. Déjà cette nuit, c'était limite bébé. D'ailleurs, il va falloir qu'on se calme un peu! » Je reste une nouvelle fois silencieux, alors que mon regard se plonge dans celui de Gemma, une nouvelle fois ce sourire vint étirer mes lèvres, à l’évocation de ce début de nuit que l’on a passé tous les deux, peu après que Ronnie se soit endormi. J’entend les propos de ma femme, mais comment puis-je avoir l’envie de me calmer, même un peu, avec une femme aussi magnifique et excitante que Gemme ? C’est impossible, malgré les difficultés que l’on a rencontrées au cours de l’année qui s’est écoulée. « Et aussi sur le vin, parce que tu as encore les yeux complètement défoncés. » La voici à nouveau assise sur cette table basse, alors que mes iris se détournent des siens, trouve place sur cette bouteille de vin, l’objet de la raison de mes pupilles dilatée pour ma femme, pour mon plus grande soulagement, étrangement. « Je ne suis pas contre l’éventualité que l’on se calme sur le vin, en revanche, je n’ai pas l’intention de ralentir quoi que ce soit, dès l’instant où il me s’agit de te faire crier de plaisir. » Quand bien même, je n’oublie pas la présence de notre petit garçon, pour lequel on se doit tout de même de faire attention, comme par exemple que ma femme soit moins bruillante durant nos ébats ou encore que je prenne le temps de couvrir mon corps en sortant de notre chambre, même en pleine nuit. « J’arrivais pas à dormir, je me suis levé pour ne pas te réveiller, mais … » J’ai bien une idée derrière la tête, alors que je m’avance sur ce canapé, posant mes mains sur les jambes de ma femme, prenant soin de glisser mes doigts sous le pull, beaucoup trop grand pour elle, qu’elle porte. Oui, j’ai une idée derrière la tête. « Maintenant que tu es là, au lieu qu’on se calme tous les deux, j’ai plutôt la grande envie de te prendre, ici … » Une proposition que je fais en me penchant en direction de ma femme, appréciant un dernier contact entre nos regards, avant de venir l’embrasser avec une pointe de fougue, prêt à repartir pour un second round après quelques heures de sommeil pour reprendre des forces, prêt à m’occuper de ma femme et en même temps, me permettre de détourner l’attention de ma femme de mon manque de sommeil aussi tôt dans cette journée ou encore de mes pupilles visiblement marqué par ces tremblements qui m’ont poussé à sortir du lit.

Les larmes invisibles qui coulent à l’intérieur, sont les plus difficiles à sécher, à effacer, et à s'en débarrasser. Parfois, nous pensons à travers un large sourire que tout va bien, alors qu'en réalité, derrière ce sourire, ce cache un mal être. Une douleur! Une douleur invisible, mais bien là! Bien présente! Bien encrée au fond de toi!

Moi, je pensais que tout allait bien, que tout allait au mieux, que nous étions de nouveau une famille unie. Une famille aimante, heureuse!

Moi, j'avais fait un choix !! J'avais choisi ma famille. Je l'avais choisi lui !!!

Mais le temps, et les circonstances peuvent changer à tout moment. À la moindre occasion, en un claquement de doigts tout peut basculer. Vous pouvez être puissant, mais n'oubliez pas que le temps est plus puissant que vous! Le temps défile, le temps est plus rapide que vos saletés de promesses que vous n'êtes pas fichu de tenir.

Il suffit d'un arbre pour en faire un million allumettes, et seulement une allumette pour brûler un million d'arbres. Jeremiah était ce produit. Un produit inflammable, ce qui à mon sens, appréciait tout flamber. Il avait tout en main pour sauver son couple, sauver sa famille des flammes, mais il fini par lui-même tout brûler.

Je n'ai rien vu venir, j'étais certainement aveuglé, et par-dessus tout, j'étais native de l'avoir cru.

Moi, j'étais là, auprès de lui! Tout ce que je voulais, c'était de le rendre heureux, d'accomplir mon rôle, en tant qu'épouse! Je le tenais par la main, tout comme je le tenais par la queue. Une queue que je comblais régulièrement et  qui me semblait apprécier - enfin, je pensais !

Ces belles phrases me motivaient à accomplir ce que j'étais en train de faire! Une fellation comme il aime et comme moi j'aime!

J'entendais un bruit! Un plug. Un truc qui tombe, et qui ... instinctivement, je jetais un oeil. J'avais fait tomber quelque chose, mais quoi et puis, pourquoi cet objet se cachait sous l' oreiller que venait de prendre JR? Ma bouche avait cessé tout mouvement, tendis mes yeux fichaient ce flacon.

Qu'est-ce?

Je me penchais légèrement, ramassant cette boite orange.

"Ce sont des antidépresseurs?" lisais-je sur la boite. L'étonnement total d'où mon regard remplit d'interrogation. "Je ne savais pas que tu étais aussi ....  malheureux ... Un rire ironique avait pris le dessus.   tu as besoin de cette merde pour te sentir mieux,  pour avoir le courage de rester avec moi, pour pouvoir me baiser, et surtout pour pouvoir ...'' je me levais, lui balançais sur son torse ces médocs "l'oublier... c'est ça? ta petite chérie te manque, l'amour de ta vie..." Je me tenais toujours devant lui, essuyant de bouts de mes doigts mes lèvres " je n'en peux plus !!!" Je ramassais le pull que je remettais aussi vite afin que je puisse prendre l'air dans le magnifique jardin.

Il suffit d’un rien pour que la donne change en une fraction de seconde, cette nuit par exemple, il aura suffit d’un coussin retiré du canapé et de cette boite orangé contenant les antidépresseurs pour passer  d’un moment d’intimité à une toute autre situation, loin d’être aussi agréable. Je ne réalise pas immédiatement ce qui est en train de se passer, je ne fais pas le lien entre ces cachets que j’ai moi-même pris soin de cacher en me rendant compte de la présence de ma femme et ce même coussin que je viens de jeter dans un coin du salon quelques secondes plus tôt. « Ce sont des antidépresseurs ? » J’ai besoin de quelques secondes pour réaliser pleinement ce qui est en train de se passer dans cette maison louée pour les vacances, l’incompréhension est lisible sur les traits de mon visage. « Des quoi ? » J’ai besoin de ce temps pour comprendre ce qui est en train de se passer et plus précisement de poser mes iris sur le flacon que ma femme est en train de tenir dans sa main, et merde ! C’est la pensée qui me passe en tête, mais que je ne suis pas capable de masquer à travers mon regard, je suis tel un enfant pris la main dans le sac, seulement je n’aurais pas imaginé deux secondes l’amalgame que Gemma pourrait faire avec une telle information entre les mains. « Je ne savais pas que tu étais aussi ....  malheureux ... » Je n’ai pas de mal à comprendre que cette découverte est en train d’avoir l’effet d’une bombe explosant dans la tête de ma femme, tout comme dans son coeur, alors que je suis bien loin de me douter du cheminement qu’elle est en train de faire, du moins, de l’empleur de celui-ci. « Tu as besoin de cette merde pour te sentir mieux, pour avoir le courage de rester avec moi, pour pouvoir me baiser, et surtout pour pouvoir ... » Je ne peux masquer la surprise que je suis en train de ressentir, je n’en reviens pas d’entendre ma femme pouvoir penser une seconde, voir même bien plus, que j’ai besoin de l’aide de ces cachets pour être capable d’avoir envie d’elle, je suis en train de rêver, ce n’est pas possible autrement. Je suis en train d’être sous le coup d’une surprise, ayant bien du mal à pouvoir réagir, manquant de faire tomber de peu ce flacon quand Gemma me le lance sur le torse. « L’oublier... c'est ça ? ta petite chérie te manque, l'amour de ta vie... » « Non, Gemma … » Ce fut un essai manqué, puisqu’à peine ai-je pris la parole, que ma femme est en train de me couper la parole. « Je n'en peux plus !!! » Je ne peux m’empêcher de passer ma main sur mon visage, mon regard se perdant dans le vide, alors qu’en si peu de temps, je me retrouve seul dans ce salon. J’ai besoin de ces secondes seul avec moi-même pour essayer de comprendre ce qu’il vient de se passer, alors que mes iris trouvent place sur la boîte de médicament que je tiens toujours dans ma main. « Merde … » Des cachets que je pose sur la table basse, pour me lever du canapé où je me trouve depuis tout à l’heure, hors de question de laisser Gemma croire une seconde que si j’en suis à devoir prendre des antidépresseurs, c’est en lien avec le choix de sauver notre mariage ou encore de ne pas être avec Alexis. En arrivant dans le jardin de cette magnifique maison, je pris soin de prendre une serviette de plage posée sur l’étendage pour entourer la partie basse de mon corps, avant de m’approcher de ma femme. « Je n’ai pas besoin de ces antidépresseurs pour pouvoir rester avec toi, tout ça n’a aucun lien avec toi, ni même avec Alexis. » Jamais je n’aurais pu imaginer que le prénom de mon ex petite amie puisse intervenir à nouveau, du moins pas de cette façon. « Je veux être avec toi et je ne regrette ni cette envie, ni les choix que j’ai fait. » Des propos que je prononce alors que je me retrouve face à ma femme, que je prend le risque de venir poser l’une de mes mains sur son bras, essayant de renouer ce contact entre nous, de pouvoir réussir à capter son attention. « Ces cachets n’ont rien à voir avec nous chérie, je n’ai pas besoin de ça pour être avec toi, je veux pas que tu crois ça alors que c’est faux. » J’ai conscience que je vais devoir expliquer les raisons de mes nuits agitées, que je veux devoir justifier mes prises de ces médicaments, le tout en continuant de ne pas réaliser la moindre addiction provoquée en moi. Je vais devoir parler de l’armée à Gemma et en même temps, je ne suis pas persuadé d’être capable d’évoquer cette période de ma vie, douze années de silence, pour un traumatisme que je n’ai jamais su mettre derrière moi, seulement me convaincre d’un deuil qui n’a jamais existé.

« Arrête... arrête » criais-je en me retournant vers lui ! Désormais, nous étions dans la cour de la villa. Il faisait nuit, seules les lumières du détecteur de mouvement s'allumaient, et les Leds qui contournaient la superficie de la piscine nous éclairaient la vue. Jeremiah aussitôt qu'il m'avait rejoint, il avait eu la brillance idée de cacher le bas de son corps avec une serviette de plage. De toute manière, au vu de la situation, je pense bien qu'il ne devait plus bander, ou du moins, cela devait le calmer!

D'une main, je lui faisais comprendre qu'il devait rester là, et surtout pas, m'approcher. Il était hors de question qu'il s'approche ou qu'il tente quoique ce soit!

Je ne voulais plus qu'il me touche! Et c'est pour cela que violemment, j'avais retiré sa main de mon bras.

"Tu n'arrêtes pas de me mentir, tu n'arrêtes pas me cacher des choses, Jeremiah"

Je prends ma tête entre les deux mains. Je ferme les yeux pour mieux respirer. Est-ce que je pleure ? Je n'en sais rien. Mais cela y ressemble.

"Comment veux-tu que j'arrive encore à te croire? À croire toutes tes belles paroles?"

Pourquoi m'avait-il caché cette existence de ces pilules? Il aurait pu et aurait dû m'en parler. J'aurais pu le comprendre, comprendre ce mal être qu'il a au fond de lui. J'étais sa femme, et je me dois d'être à ses côtés pour le soutenir, mais, comment pourrais-je le faire , si à chaque fois il me mentait?

"Qu'est-ce qu'il se passe, JR? Dis-moi, où j'ai merdé dans notre couple pour que tu le détruises ainsi? DIS LE... dis-moi, je t'en supplie... "

J'avais mes torts aussi et est-ce à cause de cela qu'il préfère plonger dans une dépendance aux médicaments que venir me voir et demander de l'aide?

Depuis la confrontation avec Dante, nous n’avions jamais eu l'occasion d'en parler ! Le sexe était le moyen de nous faire taire, et aussi, de me cacher cette douloureuse réalité.

" Parle moi ... parle moi avant tu réussisses réellement à me perdre! "

« Arrête... arrête. » Jamais je n’ai pu entendre ma femme s’exprimer de cette façon, j’ai déjà eu l’occasion de la voir en colère, principalement durant cette crise que nous avons traversé, mais ce soir, c’est différent. Ce n’est pas une demande qu’elle est en train de me faire, mais un ordre, elle ne souhaite pas que je m’approche d’elle, elle refuse tout contact entre nous, la preuve avec ma main qu’elle retire avec vivacité de son bras. Je peux sentir mon coeur se briser à travers ses battements, sans que je sache quoi faire pour la rassurer. « Tu n'arrêtes pas de me mentir, tu n'arrêtes pas de me cacher des choses, Jeremiah. » Je n’arrive pas à reprendre la parole, je n’arrive pas à empêcher ces larmes de se présenter à mes yeux, alors que je suis encore en mesure de la voir plonger sa tête entre ses mains. Ma femme est en train de souffrir et j’en suis le principal responsable, encore une fois, à croire que son cher patron n’avait pas totalement tort dans ses propos qu’il a pu me tenir. « Comment veux-tu que j'arrive encore à te croire? À croire toutes tes belles paroles? » Je ne peux maintenir mon regard sur Gemma, mes iris se détournent d’elle, pour se poser sur cette piscine, sans réellement y porter attention. « Qu'est-ce qu'il se passe, JR? Dis-moi, où j'ai merdé dans notre couple pour que tu le détruises ainsi? DIS LE... dis-moi, je t'en supplie... » Je ne suis pas capable de contrôler cette grimace qui vient se présenter à mon visage, alors qu’une larme arrive à s’échapper. Mon cœur est en train de tambouriner contre ma poitrine alors que je me retrouve confronté avec mon passé tenu sous silence depuis près de douze années. Je peux sentir ma respiration s’accélérer alors que mes pensées sont en train de me ramener dans ce pays que je souhaite tant être en mesure d’oublier, mais la vérité c’est que je n’y arrive pas. Je suis en train de revivre ces images qui ont changé la totalité de ma vie, de l’homme que je suis, qui m’ont détruit. « Parle moi ... parle moi avant que tu réussisses réellement à me perdre! » Je suis en train d’essayer de prendre le contrôle de mes émotions, de part cette inspiration qui est en train de remplir d’air mes poumons, mais rien y fait. Mes yeux ont le courage de remonter jusqu’à ma femme, de se poser sur elle, alors que je suis en train de lutter avec moi-même, ce soir je ne peux plus faire marche arrière. « T’as rien fait … » Ces larmes je n’arrive pas à les contenir, je marque une pause pour maintenir ce sanglot en fond de ma gorge, ne lui permettant pas de se laisser entendre. « T’as absolument rien fait … » Ma main est en train de passer dans mes cheveux, marquant le coup à une nervosité provoquée par la situation dans laquelle je me trouve. Douze années que j’arrive à fuir toute cette histoire, douze années que je n’ai pas parlé une seule fois de ce qui a pu se passer en Irak et ce soir, je n’ai pas la moindre porte de sortie. « Je suis en train de perdre pied Gemma … » Voici plusieurs semaines que j’aurais dû tirer cette sonnette d’alarme au lieu de la garder pour moi, ce soir elle est en train de sortir, alors que je suis en train de détourner mon regard de ma femme. « Tout est en train de revenir, l’armée … L’Irak … » Une nouvelle fois, je prends le temps de me calmer, de reprendre le dessus sur cette situation, sur mes émotions par une longue inspiration. « Si je prends ces cachets, c’est parce que j’arrive plus à dormir … Dès que je ferme les yeux, je revois tout … » Je suis un homme meurtri par les souvenirs du passés qui sont en train de me hanter, je suis en train de sombrer sans réussir à remonter à la surface et dans toute cette histoire, je ne suis ni capable de réaliser la dépression dans laquelle je me trouve, ni même dans cette dépendance dans laquelle je suis en train de plonger.

« Je suis en train de perdre pied Gemma … » Cette fois-ci, je me retournais vers lui, le regardant avec un air totalement incompréhensible. Il perdait pied? Je n'arrivais pas à le comprendre d'où ce silence qui se reposait en moi! Je ne savais pas quoi penser ni dire. C'était lui qui avait fait l'idiot en me trompant, en me causant du mal ! C'était lui qui avait merdé de A à Z. Et maintenant, il me balance en pleine face qu'il perdait pied? Rapidement, je préférais détourner le regard, et je fermais les yeux. Que pouvais-je dire? À vrai dire, je n'avais plus l'envie ni la force d'essayer.

« Tout est en train de revenir, l’armée … L’Irak …  Si je prends ces cachets, c’est parce que j’arrive plus à dormir … Dès que je ferme les yeux, je revois tout …»

Je poussais un soupir avant que je décide de venir m'assoir au bord de la piscine, les pieds dans l'eau. L'eau était à la bonne température et puis ce n'était pas comme si j'allais plonger dedans.

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Un homme se trouvait sur le comptoir. Un joli petit blond qui avait l'air d'être totalement perdu, et qui ne savait pas ce qu'il faisait dans ce genre d'endroit. Je l'avais regardé au loin, amuser de la situation. Il n'osait pas quitter du regard son verre alors que toutes les belles femmes tournaient autour de lui. Il avait l'embarra du choix et pourtant, le seul moment où il avait osé relever la tête, c'est quand je me suis approché de lui, en lui adressant un doux:

"bonjour gueule d'ange" nos yeux se sont croisés pour la toute première fois cette nuit - là. Son regard m'avait semblé venu du fond d'un gouffre. "Vous venez de loin, n'est-ce pas, soldat."  délicatement, j'avais caressé le dos de sa main avant de la saisit entre la mienne. "Venez, suivez-moi" nous n'étions qu'au début, Il fallait tenir bon et nous avons tenu. Il avait changé ma vie, tout comme je lui avais changé la sienne.

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Mes pieds dans l'eau de la piscine, je regardais au loin le beau paysage en face de nous. Cette semaine était censée nous faire oublier tout ce qu'il s'était passé dernièrement, mais au fond, où qu'on aille, le passé nous rattrapera toujours!

"Tu te souviens quand je t'ai emmené dans cette chambre et que j'ai commencé  à te déshabiller? Tu m'as arrêtée... Tu m'as attrapée les poignets et tu m'as regardé longuement dans les yeux !!!  Il y avait une telle détresse dans tes yeux, tu étais si.... malheureux ... Un homme totalement anéanti, envahi par le chagrin et aujourd'hui, je réalise que c'est toujours le cas! Je pensais que ..." Je relevais la tête vers les étoiles. Les larmes aux yeux, je ne pouvais m'empêcher de faire une petite pause. Ma voix était devenue trop tremblante, et j'avoue que je n'avais pas envie de pleurer. Pas maintenant. Plus maintenant. "enfin." Je secouais la tête pour essayer de me calmer. tu avais raison sur un point. Tu pensais que c'était impossible que tu puisses refaire ta vie avec quelqu'un d'autre, qu'elle. Alors maintenant que tu l'as retrouvée, forcément, dans ta tête tout est chamboulé. Tu penses à lui, à ce qu'il peut penser, lui. Je ne pouvais plus retenir mes larmes "C'était sa soeur!" Je m'en doutais que c'est trouble était dû à Justin. Son meilleur ami!

Ma femme est assise au bord de la piscine, les pieds trouvant contact avec l’eau, pendant que je me trouve toujours au même endroit, montant mes yeux sur ce ciel assombrit. Je suis en train d’essayer de reprendre le contrôle de mes émotions, de calmer ces larmes qui sont présentes sur mon visage, de calmer mon cœur, devenu complètement fou de devoir parler de cette période, de mon fardeau. Je n’arrive pas à croire qu’après douze années de silence, qu’après toutes ces années à penser avoir réussi à faire le deuil de mon meilleur ami, je vais devoir parler de l’armée et principalement de l’Irak. « Tu te souviens quand je t'ai emmené dans cette chambre et que j'ai commencé  à te déshabiller? Tu m'as arrêtée... Tu m'as attrapée les poignets et tu m'as regardé longuement dans les yeux !!!  Il y avait une telle détresse dans tes yeux, tu étais si.... malheureux ... Un homme totalement anéanti, envahi par le chagrin et aujourd'hui, je réalise que c'est toujours le cas! Je pensais que ... » La voix de ma femme parvient à mes oreilles, je peux l’entendre défaillir, pour ne pas aller au bout de ses pensées. Une main sur mon visage, mes doigts sont au contact de ma barbe me grattant juste au-dessus de ma bouche, avant de venir la rejoindre, de venir m’asseoir sur le rebord de cette piscine qui est la nôtre pour la semaine. « Enfin. » C’est le moment que je choisis pour porter à nouveau mon regard sur Gemma, gardant le silence pour la laisser s’exprimer. « Tu avais raison sur un point. Tu pensais que c'était impossible que tu puisses refaire ta vie avec quelqu'un d'autre, qu'elle. Alors maintenant que tu l'as retrouvée, forcément, dans ta tête tout est chamboulé. Tu penses à lui, à ce qu'il peut penser, lui. » Nous y voici, je ne peux masquer ce rictus qui se présente à mon visage. « C'était sa soeur ! » « Quand il est venu me proposer son envie de s’engager dans l’armée, au lieu d’essayer de lui remettre les idées en place, de le ramener sur terre … Je me suis convaincu qu’on serait jamais déporté … » Autant dire que je me suis bien trompé du haut de ma fin de vingtaine. « Si je l’avais pas suivi, il serait encore là aujourd’hui … » Une nouvelle fois ma main est en train de s'aventurer sur mon visage, mes doigts passant sur ma joue, alors que mon regard est toujours perdu sur l’eau de cette piscine, sur laquelle reflète les étoiles scintillant dans le ciel. « Maintenant si tu veux savoir pourquoi je ne t’ai rien dit à propos des cachets que tu as vu, c’est pas parce que je veux te cacher des choses, mais uniquement parce que je savais que tu allais encore trouver le moyen de la ramener sur le sujet, alors qu’elle a rien à foutre là. » C’est le moment où je me décide à porter mon regard à ma femme, sous l’intonantion de ma voix qui n’est pas agressive, qui n’est pas remplie de reproche, guidée par le calme de cette nuit de Floride. « C’est vrai, je pourrais retourner l’histoire dans tous les sens, elle restera toujours sa sœur … » Qu’il ne soit plus de ce monde aujourd’hui ne change rien, ils resteront toujours des membres de la famille Philips. « Mais tu pourras retourner tout autant l’histoire dans tous les sens, elle n’aura jamais la moindre implication dans ce qui a pu se passer. » Ma vie n’aurait jamais dû se construire à nouveau à Klamath Falls, jamais je n’aurais dû accepter ce poste et j’aurais dû rester sur ma première décision, pourtant, depuis un an ma vie est revenue dans un passé lointain, mais pourtant beaucoup trop proche. « J’en ai marre de perdre mon temps à parler d’elle, alors quand ça sera pareil pour toi, tu me diras … » Je ne peux pas reprocher à ma femme d’avoir du mal à conjuguer au passé mon infidélité récente, mais je ne supporte plus d’entendre parler de mon ex petite amie, à la moindre discussion entre nous. Mes mains sur le rebord de la piscine, je viens retirer mes jambes de l’eau, pour me permettre de me lever, je ne suis peut-être pas prêt à parler de ces souvenirs sciemment ensevelie au fond de moi, mais il est hors de question qu’une fois encore, mon ex petite amie puisse avoir son importance au sein de mon mariage.

_ Je voulais être riche couronné à la main sans savoir que je l’étais, chaque jour un peu moins. Je voulais monter pour regarder en bas. Je vois mon passé, mais mes démons sont toujours là _ Yo, combien de temps faut-il pour s’effacer ? Je me trouve devant lui, le bonheur ! Ce sentiment qui s'était éclipsé en dix secondes alors qu'il m'avait fallu des années pour le chopper. Cette merde!

Qu'est-ce qu'il s'est passé? Dites-moi?
Qu'ai-je fait de mal? Dites-moi?

Tu cours après le bonheur, aussi vite qu'une balle qui quitte le canon de son arme ... Le bonheur ne dure qu'un moment - tout comme la balle qui tourne autour de son axe afin d'atteindre sa cible. Cette balle qui te transperce, cet impact qui te déchire de l'intérieur: à pour but de te détruire tout comme ce bonheur perdu.

C'était le même effet.

Le même. Identiquement le même.

Mon cœur saigne! Mon cœur est en mille morceaux! Je n'en pouvais plus! Moi, je venais de baisser l'arme.

_ " Tu ne pouvais rien y faire ! Il a fait son choix, et tu le sais bien! "_

Je remuais légèrement mes pieds dans l'eau, sans échanger le moindre regard avec mon mari. Il avait toujours été très vaste sur ce qu'il s'était passé en Irak - notamment, la vérité sur la mort de son meilleur ami: Justin.

_ "   Si tu l’avais pas suivi, il serait encore là aujourd’hui? Pourquoi tu tirais comme un pied?"

Autrement dit, une balle perdue. Bon, je l'admets, il aurait été peut-être préférable que je me taise, mais, que voulez-vous, je manquais d'éducation. Ma franchise n'avait aucune limite!  

_"Il est temps de faire ton deuil JR. Parle... C'est le seul moyen de sortir cette frustration que tu as au fond de toi. Ce regret, ce mal-être. Je ne pourrais rien faire, si tu restes dans ton coin à pleurnicher et D'un mouvement vif de la main, je montrais la baie vitrée qui menait du salon. _"Et à gober tes saletés d'antidépresseurs''

Alexis reviendra toujours sur le tapis, surtout dans ce genre de circonstance. Avant KL, nous étions si bien, si heureux, si épanouis, si amoureux. Nous étions une famille tellement unie, et depuis qu'il l'a retrouvée, tout a chaviré. Tout à couler. Notre vie, notre famille, notre sincérité, nos fidélités.

Alors qu'il s'apprêtait à partir, je me levais rapidement pour essayer de le tenir par mes mots. Me tenait toujours devant la piscine, et lui à quelque mètre, je lui avouais :

" jeremiah.... tu en en marre de parler d'elle, mais je sais que tu penses à elle.."

Je baisais la tête.

_ Parce que moi, parfois, cela m'arrive. Oui, cela m'arrive de penser à Dante

Cette semaine de vacances avec ma femme et notre fils cadet, je ne l’ai pas imaginé nous amenant à une telle situation, une négligeance de ma part envers ces cachets qu’elle n’aurait jamais dû voir et voici le résultat. On se retrouve assis sur le rebord de la piscine, nos pieds plongés dans l’eau durant cette nuit typique de Floride, à essayer de percer une nouvelle fois, un nouvel abcès : celui de la mort de Justin. Beaucoup trop d’années, que j’ai réussi à me persuader avoir fait le deuil de mon meilleur ami, quelques mois que je réalise, sans réellement le comprendre, que je n’ai fait que me bercer d’illusion, que je ne me suis jamais remis de son décès. « Si tu l’avais pas suivi, il serait encore là aujourd’hui? Pourquoi tu tirais comme un pied? » C’est une remarque que j’ai du mal à comprendre, c’est un raisonnement que je n’arrive pas à suivre, je n’arrive pas à comprendre pourquoi est-ce que ma femme me parle de mes talents de tireur alors que j’essai de lui ouvrir mon coeur, comme je le peux sur ce sujet. Ma main est venue se poser sur mon visage, mes doigts sont en train de se frotter sur cette barbe que je porte, je prend grand soin de garder mes iris flirter avec l’eau de cette piscine. « Il est temps de faire ton deuil JR. Parle... C'est le seul moyen de sortir cette frustration que tu as au fond de toi. Ce regret, ce mal-être. Je ne pourrais rien faire, si tu restes dans ton coin à pleurnicher et … Et à gober tes saletés d'antidépresseurs. » J’ai conscience que ma femme a raison, il est grand temps pour moi de parler de ce qui s’est réellement passé en Irak, après plus de dix années à me plonger dans un silence écrasant, c’est le moment d’ouvrir mon coeur et de laisser les mots sortir de ma bouche. Seulement, je ne suis pas capable d’y parvenir, mes lèvres bougent, mais aucun son ne parvient à se faire entendre, aucun mort ne parvient à sortir, au contraire de ces larmes qui perles mes yeux, qui est la raison de ce rictus qui se présente sur mon visage. Gemma a raison, il est grand temps pour moi de me confier, au lieu de garder ce silence qui devient de plus en plus pesant au fil des années, mais comment y parvenir alors qu’une fois encore, elle arrive à détourner le problème pour le ramener à Alexis ? Je ne remets pas en question ces nombreuses blessures que je lui ai causé, j’ai fait du mal à ma femme et je ne pourrais jamais le nier, mais j’ai également choisi de sauver mon mariage, celle dont je suis amoureux c’est elle et si ça n’avait pas été le cas, je ne serais pas en Floride en sa présence en ce moment même. Sans doute la remarque de trop que je ne suis pas capable de comprendre, pas ce soir, pas maintenant, c’est la raison qui me pousse à sortir mes jambes de l’eau, qui me pousse à me relever, je suis prêt à retourner dans cette maison qui est la nôtre pour une semaine. « Jeremiah.... tu en as marre de parler d'elle, mais je sais que tu penses à elle.. » Je ne peux contrôler mon regard qui vient se poser sur ma femme, je suis surpris par ce qu’elle vient de me dire, pense-t-elle réellement ce qu’elle les propos qu’elle est en train de me tenir ? « Parce que moi, parfois, cela m'arrive. Oui, cela m'arrive de penser à Dante. » Cette phrase n’a pas de mal à résonner dans ma tête, il m’est impossible de ne pas entendre encore et encore la voix de ma femme tenir de tels paroles. C’est l’effet d’une douche froide que je suis en train de me prendre, comment suis-je censé réagir ? « Tu penses à lui ? » C’est une question rhétorique que je suis en train de prononcer, un peu une façon de réaliser ce que je viens d’entendre, ce que je viens d’apprendre, une annonce qui me semble toujours surréaliste. « Alors on a un problème … » Et quel problème ! Je suis en train de prendre une grande inspiration, de remplir mes poumons de l’air Floridien, d'essayer de reprendre mes esprits, d’essayer de reprendre le contrôle de toutes ces émotions qui sont en train de circuler à travers mes veines.  « Tu veux plutôt me dire que tu veux que je pense à elle, c’est pour ça que tu m’en parles tout le temps ? » C’est une solution qui est en train de germer dans un coin de ma tête, c’est une fixation que j’ai pensé être le fruit de toute cette souffrance que j’ai provoqué chez ma femme et je suis en train de me demander si elle n’espère pas aujourd’hui un retour de flamme avec mon ex petite amie. « T’es une femme libre Gemma, je te forcerais pas à rester avec moi, si c’est avec lui que tu veux être alors … » C’est une phrase à laquelle je ne suis pas en mesure d’y mettre une fin, parce que ça serait aussi verbaliser réellement la fin de notre couple, je ne suis pas prêt pour cette étape, pas alors qu’on se retrouve ici pour nous permettre de nous retrouver, de sauver notre mariage et notre famille.

_ « T’es une femme libre Gemma, je te forcerais pas à rester avec moi, si c’est avec lui que tu veux être alors … »

_ « C’est tout ! Aussi simple que cela ! »

disais-je sous un petit rire nerveux. Un rire qui était totalement inapproprié dans ce genre de moment, mais ce rire nerveux, cela se résume à mieux se défendre pour mieux faire face à la douleur, à la colère, au chagrin !

« Tu t’en fous de tout, en fait ! »

Mon regard ne se posait plus sur lui. Quel beau moment, n’est-ce pas ? De pleine conscience que celui de se plonger au cœur de la nuit dans les étoiles… Mes yeux vers le ciel, des yeux qui peu à peu, fut envahie de larmes. De parole crue, je prononçais:  

« Je montre mon cul à des inconnus, tu t’en fous, je suce un mec, tu t’en fous, et là maintenant, je te dis que je pense à un autre, et tu t’en fous encore… enfin , tout ce que tu trouves le mieux à dire, c’est … »

je terminais en imitant sa voix

« T'es une femme libre …» ….

 Je me levais, quittant ainsi le bord de la piscine. Mon mari était totalement indifférent face à tout ce qu'il se passe autour de nous, et pourtant, il se dit amoureux.

«  … ouais ... je..... »

Certaines disent que j'ai de la chance d'avoir un homme aussi doux que mon époux, d'autres, le contraire. Moi, je ne sais plus trop quoi penser ni dire ni faire! Il est vrai que je le provoquais, je voulais le mettre à bout, le mettre en colère! Aussi étrange soit-il, j'avais besoin de ça et non d'un homme, qui se montre totalement insensible! totalement indifférent, totalement ignorant. Je m'arrêtais devant la porte vitrée, et d'une grande inspiration

 « Faisons semblant d'être heureux, si tu veux bien, je ne veux pas que mon fils nous voit nous déchirer.  »

 Surtout que c'était notre dernier jour ici, à Floride et je tenais à ce que mon fils passe une merveilleuse journée!

« Et cache mieux tes médicaments, la prochaine fois, ok?!  »

Il était encore très tôt pour débuter la journée, mais il n'est jamais trop tôt pour aller se dégourdir les jambes dehors. Bien sûr, je me rendais dans la chambre pour me changer puisque n'oublions pas que je n'étais vêtue que d'un simple t-shirt de mon époux.

« C’est tout ! Aussi simple que cela ! Tu t’en fous de tout, en fait ! » C’est sans doute maladroitement que je n’ai pas choisi la bonne manière de m’exprimer auprès de ma femme, je ne suis pas réellement en mesure de pouvoir réellement comprendre, mais la réaction de ma femme est sans appel. Nous faisons tout notre possible pour nous permettre de sauver notre mariage, mais systématiquement, quelque chose vient se mettre en travers de notre chemin, un peu comme un message du destin ou une grande maladresse de notre part. « Attends, tu penses à lui et c’est moi qui m’en fou ? » Je ne suis plus en mesure de réfléchir correctement, je n’arrive pas à mettre de l’ordre dans mes pensées, troublé par la prise de ces cachets, sans même que je ne sois capable de le réaliser. En même temps que je suis en train de prendre une grande inspiration, que mes poumons sont en train de se remplir d’air, mon regard se détourne de ma femme, un peu comme une solution de désespoir pour essayer de mieux comprendre, sans résultat. « Je montre mon cul à des inconnus, tu t’en fous, je suce un mec, tu t’en fous, et là maintenant, je te dis que je pense à un autre, et tu t’en fous encore… enfin , tout ce que tu trouves le mieux à dire, c’est … » Gemma parvient à capter mon attention en une fraction de seconde, à peine mentionne-t-elle mon avis erroné au sujet de son métier, à peine elle parle pour moi sur cette incartade qu’elle a vécu avec Dante, cet homme qui hante ses pensées. « T'es une femme libre … » Cette remarque ne fut pas la meilleure que j’ai pu sortir à ma femme, je l’ai blessé et j’en ai conscience, mais qu’attend-t-elle de moi ? Souhaite-t-elle être de ces femmes qui n’ont pas le contrôle de leur vie ? Qui sont les jouets de leur mari, sans la moindre décision qui puissent leur appartenir ? « … ouais ... je..... Faisons semblant d'être heureux, si tu veux bien, je ne veux pas que mon fils nous voit nous déchirer. Et cache mieux tes médicaments, la prochaine fois, ok?! » Je ne peux m’empêcher de baisser mon visage, de fermer les yeux avant même que mes iris trouvent un point de repère sur l’herbe dans laquelle je me trouve, mes mains sont contre mes hanches, un long soupire s’échappe de mes lèvres. Une semaine de vacances pour nous permettre de sauver notre mariage, pour nous éloigner de Klamath Falls et de ses mauvaises ondes, ce n’est pas gagné. Je ne sais pas combien de temps ma femme a pu rester dans notre chambre, mais en mettant les pieds à nouveau dans cette maison, je peux la voir descendre, elle est habillée. « Tu penses vraiment que je m’en fou ? » Une première question à l’attention de ma femme, sur qui je viens de poser mes iris, ne perdant pas de temps pour reprendre la parole, à mesure que mes pas sont en train de me rapprocher d’elle. « Tu penses vraiment que l’idée que tu aies pu sucer ce connard ne me fait rien ? Tu crois vraiment, que parce que je ne dis rien, je n’ai pas envie de lui casser sa gueule de pauvre con qu’il est ? Tu crois vraiment que ça ne me fait rien ? » Je ne suis tout simplement pas l’homme le mieux placé au monde pour reprocher à ma femme d’avoir pu aller voir ailleurs, alors que je ne suis pas exempt de tous reproches, si aujourd’hui je veux sauver mon mariage avec ma femme, Alexis a su pendant un temps torturer mes pensées.  « Ca me réjouis pas que tu penses à lui, bien au contraire, ça me donne encore plus envie de le tuer, mais tu veux que je fasse quoi ? J’ai aucune envie que tu ailles le rejoindre, j’ai aucune envie qu’il fasse partie de ta vie une seule seconde, mais je vais pas te séquestrer et te forcer à vivre avec moi, si ce n’est pas ce que tu veux ! » Je ne peux masquer cette colère dans le timbre de ma voix, je prend soin de ne pas hausser le ton, de ne pas réveiller notre fils qui est en train de dormir à point fermé, mais cette haine que je ressens contre Danté, je ne peux la masquer. A effet immédiat, nous parlons de lui et mes muscles n’ont pas le moindre mal à se crisper, mes yeux n’ont pas de difficulté à retranscrire cette haine que je ressens à son égard, cette colère qui est en moi.