Need to remake the world with you - James

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{Need to remake the world with you}
crédit/(pinterest) ✰ w/@James Halstead

Elle jette un œil à son téléphone pour consulter ses messages alors qu'elle est encore dans les vestiaires à la caserne en train de ranger ses affaires. Ça fait quelque heures déjà qu'elle a terminé son service, mais incapable de décrocher comme toujours, elle en a profité pour faire une petite séance de sport dans la salle équipé de la caserne. Un programme bien plus attrayant que de rentrer chez elle à ruminer ou s'ennuyer dans son canapé. C'est donc avec un petit programme bien chargé qu'elle parvient à s'occuper. Un peu de cardio, de musculation, elle passe également ses nerfs sur ce bon vieux sac. De quoi parfaitement la défouler avant de rejoindre James chez lui ce soir. Une visite imprévue mais c'est un peu habituel entre eux, amis de longue date.
C'est grâce à son ex-mari. David. Qu'elle a fait la connaissance du journaliste, originaire de KF, David et James se connaissent depuis tellement d'années qu'il fut la première personne qu'il lui a présentée quand Alycia a débarqué en ville en tant que jeune mariée. Les deux couples se sont longtemps fréquentés, elle ne compte plus le nombre de sorties et soirées qu'ils ont faites ensemble. Ils formaient le quatuor parfait. Et peu à peu James est devenu celui qu'elle considère comme son ami le plus proche. Présent pour son divorce, il fut l'épaule et la personne bienveillante à ses côté pour rendre supportable cette solitude, bien qu'elle n'ait pas forcément souffert de son divorce. Après ça, David a quitté la ville mais ça n'a pas empêché Alycia de maintenir cette relation avec James.

C'est pourquoi, de temps en temps, Alycia apprécie le retrouver autour d'une bière et d'une conversation qui peut durer des heures. Il est devenu un véritable confident vers qui il lui arrive de se tourner. Dernièrement, c'est une certaine Italienne qui lui fait tourner la tête et qui éveille en elle des sentiments qu'elle ne sait expliquer. C'est quelque chose qui la trouble et dont elle a besoin de parler. Le fait qu'elle soit attirée par une femme, c'est assez déroutant et elle ignore encore si James pourra la conseiller, mais dans le pire des cas, lui en parler lui permettra de se libérer de ce poids. Après une bonne douche, elle rassemble ses affaires et quitte enfin la caserne pour rejoindre sa voiture garée sur le parking. Avant d'aller chez James, elle s'arrête acheter de la bière et commande deux pizzas, un menu loin d'être light, mais tant pis. C'est donc avec ses emplettes qu'elle ce pointe devant la maison luxueuse de James. Elle sonne à la porte et attend quelques secondes avant qu'il ne vienne lui ouvrir. "Salut James, désolé de passer à l'improviste comme ça ! J'espère que je ne tombe pas mal ..." Dit-elle avec un air désolé et léger sourire aux lèvres. "J'ai apporté de la bière !" Ajoute-t-elle comme si c'était un argument convainquant et une sorte de compensation pour ce pointer chez lui à l'improviste. "Et ... j'ai aussi des pizzas !"

need to remake the world with you w/ @Alycia Dewell and J.R. Halstead

Halstead’s home - pelican city - 03 mars 2024 - soir

tw : décès, maladie

« Oui. » Seul et unique mot qui est en train de franchir la barrière de mes lèvres, ces petites habitudes inexplicables qui existent au sein de ce monde, à savoir répondre par la positive à l’annonce d’une personne se trouvant derrière la porte de ma ville, après avoir entendu la sonnette résonner. Un mot que cet invité surprise du soir n’a très certainement pas eu l’occasion d’entendre, alors que d’un mouvement de ma main, de mon pouce et mon index faisant office de pince, je suis en train de remonter ce la manche de ce haut que je porte sur moi, montant le tissus jusqu’à mon coude. Quelques pas qui me permettent d’accéder à l’entrée de mon logement, posant ma main sur la poignée, avant de m’offrir l’occasion de pouvoir poser mes iris sur mon invité du soir, sur la femme qui est en train de se présenter en face de moi. « Salut James, désolé de passer à l'improviste comme ça ! J'espère que je ne tombe pas mal ... » Un sourire est en train de marquer les traits de mon visage, face à la présence d’Alycia en ce dimanche soir, cette amie proche que la vie est venue mettre sur mon chemin. Elle, l’ex femme d’un ami de longue date, d’un ami d’enfance revenu à Klamath Falls avec cette blonde à son bras, soldat du feu de métier, qui a su se frayer une petite place au sein d’un duo qui est devenu un quatuore, composé d’Alycia et son mari, ainsi que de ma femme et moi. Tant de choses ont changé depuis ce temps. « Au contraire. Debbie est allée rejoindre son cousin, tu ne pouvais pas mieux tomber. » Soirée remplie de rebondissement, avec le départ de l’ambulancière partageant ma vie depuis quelques mois, désormais marqué par l’arrivée surprise de cette amie. « J'ai apporté de la bière ! » Sans doute le signe idéal d’un besoin de se confier, de pouvoir parler à cœur ouvert sans avoir peur de se trouver dans un tribunal face à des jugements. « Et ... j'ai aussi des pizzas ! » « Je te laisse les bières, pour les pizzas on va partager. » Une affirmation que je suis en train de lui apporter, offrant un accès pour lui permettre d’entrer dans cette villa, de quitter l’air encore frais de cette fin d’hiver, pour rejoindre la chaleur de cette habitation.

[ … ] C’est avec une bière, faisant mention de l’absence de toute trace d’alcool, que je suis en train de revenir dans la salle à manger de cette immense demeure devenue bien trop grande pour l’homme que je suis, après le départ de Jessica, Kyle et Izaline, accentué après le décès de ma femme. « Qu’est-ce qui me vaut cette visite surprise ? » Il n’y a que le besoin de se confier qui a pu pousser Alycia a combler le chemin la séparant de moi. « Parce que si tu souhaites un partenaire pour t’aider à faire tomber ces bières, tu n’as pas choisi la personne idéale. » Une pointe d’humour que je suis en train d’apporter à cette conversation, comme pour faire redescendre cette pression qu’elle est en train de se mettre. Une maladie cardiaque que j’ai gardé secrète pendant de longues années, faisant de ma défunte femme la seule au courant de cette épée de Damoclès présente au dessus de ma tête. Un secret révélé au grand jour en octobre de l’année dernière après cette alerte qui m’a conduite droit aux urgences, ne pouvant garder pour moi une maladie devenue connue aux yeux de tous, de mes enfants, de ma famille, comme de mes amis.

☽☽ Mais vous savez, moi je ne crois pas qu'il y ait de bonnes ou de mauvaises situations. Moi, si je devais résumer ma vie, aujourd'hui avec vous, je dirais que c'est d´abord des rencontres, des gens qui m'ont tendu la main peut-être à un moment où je ne pouvais pas, où j'étais seul chez moi. Et c'est assez curieux de se dire que les hasards, les rencontres forgent une destinée. Parce que quand on a le goût de la chose, quand on a le goût de la chose bien faite, le beau geste, parfois on ne trouve pas l'interlocuteur en face, je dirais le miroir qui vous aide à avancer

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Elle aurait dû l'appeler avant de débarquer comme ça ? James n'a peut-être pas l'envie ni de temps à lui accorder, sa visite tombe mal ? Seulement ce soir, elle n'a pas envie de rentrer chez elle, pas alors que beaucoup trop de choses lui retourne l'esprit au point qu'elle ressente le besoin d'en parler avec quelqu'un. Alors c'est ainsi qu'elle se retrouve devant la villa Halstead avec un pack de bière et deux pizzas, histoire de ne pas débarquer les mains vides et surtout pour faire passer sa visite comme une soirée entre amis tout ce qu'il y a de plus banale. Et ça l'est ! Villa où elle est déjà venue tellement de fois, tant de bons souvenirs ici à l'époque où elle était encore mariée, ou les Halstead formaient encore une belle et grande famille. Famille qui faisait tant rêver son ex-mari, lui qui voulait une famille semblable à celle de James. Elle se demande parfois ce que pourrait être sa vie si elle avait cédé à cette requête. Si elle avait finalement accepté d'avoir des enfants, serait elle une bonne mère ? Elle en doute… Aly n'a jamais eu la fibre maternelle et même si elle gère plutôt bien les enfants des autres, elle ne se voit pas en avoir. Elle ce dit qu'elle serait surement une mère pitoyable et pas un exemple à suivre. Si elle était toujours mariée, elle serait toujours bloquée dans cet union sans être heureuse et… ce n'est pas la vie qu'elle avait choisie. Heureusement la question ne ce pose pas. Elle se sent très bien sur le chemin qu'elle a décidé de tracer pour elle et pour rien au monde, elle ne souhaite revenir en arrière. Face à la porte, elle ne tarde pas à signaler sa présence, remarquant que la villa est éclairée, ce qui veut dire qu'il y a bien quelqu'un.

Très vite, James vient lui ouvrir et sans même avoir besoin d'explication, un sourire s'étire sur ses lèvres alors qu'il l'invite déjà à entrer. "Super ! Je vais donc t'éviter une soirée en solo en plus, je tombe bien finalement !" Lance-t-elle, un sourire tout aussi satisfait aux lèvres en entrant sans se faire prier. La bière et les pizzas ne sont qu'une excuse, dans le fond, c'est surtout ce besoin de compagnie qui la pousse à lui rendre visite, mais aussi parce qu'il est un ami de longue date. "Oh non, la bière… je n'ai pas pensé que tu ne buvais pas d'alcool." pourtant elle devrait s'en souvenir ! Ce n'est pas vraiment par choix, mais par obligation que James fait attention à ce qu'il mange et ce qu'il boit. Sa maladie ne lui permet pas de faire des folies de son corps et c'est un détail qu'elle a parfois tendance à oublier, honte à elle. Rejoignant la salle à manger, elle dépose les bières ainsi que les pizzas sur la table. Se débarrasse de sa veste en cuir pour la poser sur le dossier d'une chaise tout en relevant les yeux vers James qui vient avec une bière sans alcool. "J'ai besoin d'une excuse pour rendre visite à un vieil ami ?" Lance-t-elle en attrapant une première bouteille. Il n'a pas tout à fait tort, une soirée de ce genre, c'est le genre typique d'un moment de confession. "Je crois que je peux me débrouiller toute seule pour ça ... " soupire-t-elle dans un léger rire alors qu'elle décapsule sa première bière. "À vrai dire, j'avais envie te voir, ça fait un bail que je ne t'ai pas croisé et je commençais à m'inquiéter pour toi." Elle relève les yeux vers lui, constatant qu'il semble plutôt en forme et c'est une bonne chose. "Comment tu vas ?" demande-t-elle tout de même par curiosité, mais surtout pour s'assurer que tous va bien pour lui en ce moment.

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Halstead’s home - pelican city - 03 mars 2024 - soir

tw : décès, maladie

« J'ai besoin d'une excuse pour rendre visite à un vieil ami ? » Une prise de parole qui est loin d’être en accord avec les traits du visage d’Alycia qui sont marqués bien malgré elle. Une amie depuis de nombreuses années, j’ai appris à la connaître, à comprendre comme elle est, comment est-ce qu’elle fonctionne et sa présence surprise du soir n’est pas sans raison, il y a ce petit quelque chose. « Je crois que je peux me débrouiller toute seule pour ça ... » Un rire est en train de s’échapper de mes lèvres, amusé par ses propos, elle qui va devoir se contenter de sa seule présence pour venir mettre à mal le pack qu’elle a amené avec elle. Avec l’aide de mes deux mains, je me retrouve à retirer cette capsule qui se trouve sur cette boisson gazeuse sans alcool qui se trouve entre mes doigts, afin de m’offrir tout plaisir de pouvoir apprécier la moindre gorgée. « À vrai dire, j'avais envie te voir, ça fait un bail que je ne t'ai pas croisé et je commençais à m'inquiéter pour toi. » « C’est seulement maintenant que tu commences à te faire du souci ? » Une fausse susceptibilité qui est présente dans le timbre de ma voix, alors que ma main se débarrasse de la capsule qui termine son chemin sur la table, avant que je ne vienne tirer la chaise, me permettant de pouvoir m’asseoir dessus. « Comment tu vas ? » Comment est-ce que je vais ? Une question qui me parvient à mes oreilles et qui ne manque pas de réponse derrière celle-ci, principalement animée par les déboires que peuvent traverser chacun de mes enfants, autant dire un début d’année des plus difficiles pour eux. « Je vais bien, je dirais même que je suis presque un homme complètement neuf avec le traitement que je prends. Et crois moi je n’ai pas intérêt à faire le con avec, au risque de me frotter à une Deborah qu’on a aucune envie de se mettre à dos. » Elle, l’ambulancière toute douce, toute gentille, cette femme dont je suis tombé amoureux, qui ne manque pas de savoir s’imposer quand il le faut, comme lorsqu’il s’agit de mon état de santé et de ce coeur qui bat contre mon torse. « Tu veux pas t’asseoir ? Je sais que je suis plus vieux que toi, mais quand même. Puis tu verras, ça sera beaucoup plus confortable de prendre appui sur la chaise, plutôt que d’être l’appui de celle-ci. » Une touche d’humour que je suis en train d’apporter, une manière assez particulière de l’inviter à se joindre à moi autour de cette table. Alycia est venue jusqu’ici accompagné de bière et de pizza, ce n’est pas pour une visite expresse, mais pour une soirée confession, parce que je n’en démord pas, derrière sa présence se cache un besoin de parler.

☽☽ Mais vous savez, moi je ne crois pas qu'il y ait de bonnes ou de mauvaises situations. Moi, si je devais résumer ma vie, aujourd'hui avec vous, je dirais que c'est d´abord des rencontres, des gens qui m'ont tendu la main peut-être à un moment où je ne pouvais pas, où j'étais seul chez moi. Et c'est assez curieux de se dire que les hasards, les rencontres forgent une destinée. Parce que quand on a le goût de la chose, quand on a le goût de la chose bien faite, le beau geste, parfois on ne trouve pas l'interlocuteur en face, je dirais le miroir qui vous aide à avancer

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C'est difficile de lui cacher la véritable raison de sa présence ici. Alycia, elle ne sait tout bonnement pas mentir ou plutôt quand on la connait aussi bien que James, c'est facile de voir que quelque chose la tracasse et qu'elle a besoin d'en parler. Mais Alycia c'est aussi quelqu'un de maladroit qui ne sait pas exactement par où elle doit commencer. Se plaindre ? Ce n'est pas dans sa nature, mais en ce moment, elle est en plein doute et confusion, elle ne sait comment gérer autant d'émotion. Elle plaisante bien sûr ! Elle ne compte pas boire tout ça ! Elle n'est pas désespérée au point de s'enfiler tout un pack de bière à elle toute seule et puis de toute façon, elle se doit de garder les idées claires pour la conversation qu'elle s'apprête à lancer, du moins si elle trouve le courage d'en parler. Elle prend une première bouteille qu'elle décapsule après avoir déposé sa veste sur le dossier d'une des chaises. "Désolé, j'ai eu pas mal de… choses à faire ! Ce n'est pas une excuse, je sais ! Mais je sais aussi que tu as une charmante ambulancière qui veille sur toi… tu es entre de bonnes mains !" C'est loin d'être une excuse. À-t-elle autant négligé ses amis ? "Mais je suis sérieuse, tu sais ! On se voyait souvent avant… mais depuis que David est parti, depuis le divorce ..." Ils continuent de se fréquenter, mais beaucoup moins qu'avant. Elle sait qu'il plaisante, évidement.

Avant toute chose, elle lui demande comment il va. Bien qu'elle ait une raison bien précise de lui rendre visite, elle souhaite également prendre de ses nouvelles. Savoir ce qu'il peut bien y avoir de palpitant dans la vie de James Halstead. "Bon tant mieux, je suis contente de l'apprendre." Il semble plutôt en forme et c'est une bonne chose. "Oui, elle a l'air d'avoir son caractère ..." Lance t'elle amusée en buvant une première gorgée de sa bière. Elles travaillent ensemble donc forcément Alycia connait la jeune femme, elles sont même assez proches et disons qu'elle l'apprécie beaucoup, il faut dire que la blonde s'entend assez bien avec tout le monde à la caserne, c'est une seconde famille pour elle. "Il ne faut jamais contrarier une femme, encore moins une femme qui t'aime !" C'est à son tour d'avoir ce ton taquin. Elle est surtout heureuse de voir que tout semble être au beau fixe entre lui et Deborah. Hochant légèrement la tête, elle tire la chaise devant elle pour s'y installer, sa bouteille devant elle. "Roh ça va je te trouve plutôt bien conservé pour ton grand âge !" dit-elle alors qu'elle le suit d'assez près, elle ferait mieux de moins la ramener sur ce coup-là, mais bon, une fois encore, c'est uniquement pour le taquiner, histoire de détendre l'atmosphère et de rire un petit peu. "Dis-moi, tu n'as pas trouvé ça ... difficile de refaire ta vie ? Je veux dire, retomber amoureux, vouloir retrouver une vie de couple stable et heureuse ?" Un début de conversation plutôt maladroit, Alycia a toujours eu tendance à mettre les pieds dans le plat. Elle détourne le regard, jouant avec sa bouteille alors qu'elle reprend, les yeux dans le vague. "Une vieille connaissance à refaits surface dans ma vie et je crois que j'ai toujours espéré la revoir, mais j'ai l'impression que ce n'est pas réel." Commence-t-elle en songeant à sa belle italienne. "Et le plus déroutant dans tout ça, c'est que… je ressens quelque chose de tellement troublant pour elle ..." Oui, parce que c'est une femme ! C'est aussi ce qui rend les choses encore plus déroutantes.

Je marcherai les yeux fixés sur mes pensées, Sans rien voir au dehors, sans entendre aucun bruit,
Seule, inconnue, le dos courbé, les mains croisées, Triste, et le jour pour moi sera comme la nuit.
♛ by wiise

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tw : décès, maladie

« Il ne faut jamais contrarier une femme, encore moins une femme qui t'aime ! » Cinquante-et-une année au compteur, tout autant de temps pour avoir appris une leçon aussi simple que celle de ne jamais contrarier une femme. Ce n’est pas avec Deborah que je suis venu l’apprendre, mais avec ma femme, celle qui est venu faire de moi un père de trois merveilleux enfants. Deux décennies de mariage heureux, avant de voir ce bonheur sombrer, entrer dans une zone de turbulence beaucoup trop forte pour nous, mais face à laquelle nous avons tout de même voulu nous battre, sans nous en donner la force et les moyens. Un mariage arrivant à bout de souffle n’est pas une étape facile, vivant dans une spirale négative qui semble interminable et qui est capable d’éveiller les plus grandes colères qui sommeil en chaque femme de ce monde. « Roh ça va je te trouve plutôt bien conservé pour ton grand âge ! » Un rire que je ne peux garder pour moi, que je suis en train de laisser résonner dans le salon de cette maison pour un regard qui vient se poser sur mon amie, elle qui a encore quelques années avant de venir se joindre au club des cinquantenaires. « Qu’est-ce que tu crois, ça fait plusieurs années que je reste assis derrière un bureau à diriger les gens, je me préserve moi madame, pour rester le J.R. que tu connais. » Un humour que je ne peux masquer à travers le timbre de ma voix, maniant une réalité à ma sauce, après tout, être journaliste, c’est ce que je voulais faire de ma vie, qui n’a pas manqué de petit accroc, ce n’est pas toujours une partie de plaisir d’être le directeur d’un journal, mais au moins cela m’offre l’occasion idéale de pouvoir rester dans mon domaine.

« Dis-moi, tu n'as pas trouvé ça ... difficile de refaire ta vie ? Je veux dire, retomber amoureux, vouloir retrouver une vie de couple stable et heureuse ? » « Ta question est assez étrange et je dirais pas complètement anodine. » Alycia n’est pas venu jusque chez moi sans la moindre raison, une soirée entre ami, c’est un fait, mais la jeune femme a ce besoin de se confesser, une confidence qu’elle ne peut plus garder pour elle, qu’elle a besoin de partager, un peu comme soulager sa conscience de femme divorcée qui semble retrouver le chemin de l’amour. « Une vieille connaissance à refait surface dans ma vie et je crois que j'ai toujours espéré la revoir, mais j'ai l'impression que ce n'est pas réel. » Iréel, c’est très exactement ce sentiment que j’ai ressenti après le retour de Deborah dans ma vie, dans celle d’un homme devenu veuf depuis notre dernière rencontre. C’est à cette étape que se trouve actuellement le soldat du feu assise à côté de moi, mais il y a ce petit quelque chose qui m’échappe. « Et le plus déroutant dans tout ça, c'est que… je ressens quelque chose de tellement troublant pour elle ... » Iris en direction d’Alycia, je ne peux empêcher un léger rictus de marquer les traits de mon visage face à l’information qui est en train de me parvenir. « Qu’est-ce qui est déroutant au juste ? Que tu ressentes quelque chose de troublant ? Ou que ce soit elle ? » Femme marié à un homme durant plusieurs années, ex-mari qui fut longtemps un de mes plus proches amis désormais perdu de vu, je suis assez bien placé pour savoir à quel point une telle situation n’est pas des plus évidente, alors en plus avec la possbilité de se découvrir une toute nouvelle facette de soi, cela n’aide pas. « T’as dis que c’était une vieille connaissance, mais c’était déjà troublant à l’époque ou c’est quelque chose de nouveau ? » Une question que je suis en train d’exprimer, partant à la pêche aux informations, d’en savoir un peu plus au sujet de mon amie, de cette histoire avec cette mystèrieuse femme. « Tu veux pas m’en dire plus sur cette mystérieuse femme ? Tu vas pas me laisser avec aussi peu et croire que je vais m’en contenter ? » Une curiosité beaucoup trop grande pour résister à la tentation de prendre la parole, de mener mon amie sur le chemin de la confidence, de faire tomber les dernière barrière pour apporter la lumière sur toutes les zones d’ombres qui existent encore.

☽☽ Mais vous savez, moi je ne crois pas qu'il y ait de bonnes ou de mauvaises situations. Moi, si je devais résumer ma vie, aujourd'hui avec vous, je dirais que c'est d´abord des rencontres, des gens qui m'ont tendu la main peut-être à un moment où je ne pouvais pas, où j'étais seul chez moi. Et c'est assez curieux de se dire que les hasards, les rencontres forgent une destinée. Parce que quand on a le goût de la chose, quand on a le goût de la chose bien faite, le beau geste, parfois on ne trouve pas l'interlocuteur en face, je dirais le miroir qui vous aide à avancer