It was easier when I didn't loved you || [Deana #4]

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Encore une soirée à jouer les escort pour cet enfoirés d'Owen. Une soirée ou mon sang n'a pas arrêté de bouillir dans mon corps alors qu'un sourire factice est présent sur mon visage, jouant les compagnes modèles, amusant la galerie et charmant quiconque m'adresse la parole. Un rôle digne des plus grandes actrices que je maîtrise un peu trop à mon goût et qui me laisse une amertume dans la bouche. Un petit jeu qui me ronge de plus en plus alors qu'un seul homme est présent dans mes pensées, dans mon cœur et que ce mensonge à son égard me tue. Des cachotteries qui me font culpabiliser de plus en plus à mesure de mes sentiments grandissant à son égard et qui me font pleurer à chaque fois qu'une nouvelle soirée se passe et que je tente de désinfecter mon corps et mon esprit au point de rendre mon épiderme cramoisie.

Une soirée qui se termine comme toute les autres avec un Owen me ramenant à son hôtel. Sa main présente dans le creux de mes reins m'incite à avancer vers la grande porte vitrée de l'établissement luxueux. Je sais ce qu'il à en tête, je sais comment il veut que la soirée se termine, comme tous les autres soirs dans son lit. Une routine infâme qui à commencé  il y a plusieurs mois, par un écart de conduite de ma part. Une tentative de vol, pas bien malin je le sais, mais cet épée de Damoclès qu'est la dette de ma mère, me pousse à prendre des chemins peu recommandable pour la rembourser rapidement, mais cette fois je me suis fait prendre la main dans le sac, ou plus le collier dans la poche. Un événement avec lequel il me menace encore et encore, sachant pertinemment que cela pourrait me faire perdre la garde des êtres que j'aime le plus au monde. Sauf que ce soir tout est différent.

Je me fige peu avant l'entrée, sentant la pression de sa main s'accentuer, alors que je ne bouge pas d'un iota ne daignant même pas le regarder en face, ne voulant pas lui accorder plus d'attention qu'il en à déjà eu. "Non." Je ne saurai décrire ce que ce simple mot me fait ressentir, mais je sens mes sens s'électriser comme un goût de liberté que j'ai tant rêvé de toucher du doigts et qui arrive enfin. "Non ?" Je me tourne vers lui, le regard rempli d'une détermination et d'un aplomb nouveau. D'un aplomb qu'il ne me connaît pas et qu'il à toujours su faire taire, sauf qu'enfin j'ai décidé de ne plus me laisser faire, de sortir de tout ça… pour lui, pour Deagan. "Je t'ai prévenu Owen, ce petit jeu est terminé, ma dette envers toi est payée…" Un rire froid émane alors de lui, le genre de rire qui en donnerai froid dans le dos à n'importe qui. "Ma jolie, te voilà bien naïve tout d'un coup …" Une lueur cruelle se dessine sur son visage alors qu'un sourire carnassier prend possession de sa bouche. Je le vois esquisser un pas vers moi, puis deux alors que, voulant maintenir cette distance entre nous, je recule jusqu'à finir le dos contre une de ses grandes colonnes décoratives.  "Tu es à moi jusqu'à ce que je décide du contraire. Aurais tu oublié notre petit deal ? Je me tais concernant ton petit écart de conduite et toi tu m'appartient toute la nuit …"  Une parole qu'il accompagne de sa main passant sur ma jambe, remontant le long de ma cuisse, levant légèrement le tissu de ma robe alors que mon cœur tambourine de haine dans ma poitrine et que je fini par le repousser violemment en arrière. Voulant retrouver cet espace vital qui est mien. "C'est toi qui ne comprends pas. Il n'y à plus de deal, il n'y à plus d'escort il n'y à plus rien qui me lie à toi … je sais que tu n'as aucune preuve concernant l'événement que tu décris…  Alors c'est terminé. Rends toi à l'évidence, tu as perdu Owen et moi je suis enfin débarrassée de la crevure que tu es." Un excès de confiance donné par ce message de Tobias, celui qui dit qu'il n'existe plus de vidéo prouvant ce que j'ai fait, pour une porte de sortie qui s'illumine soudainement et que je saisis à pleine main. Brusquement, Owen fonce sur moi, le regard noir, ses doigts finissant de part et d'autre de ma mâchoire plaquant ma tête contre le mur alors que des larmes de colère commence à poindre sur mon visage. J'essaie de garder mon calme, soutenant son regard pour lui prouver que je n'ai pas peur, mais c'est faux. Je sens la peur s'insinuer en moi doucement, peur de la suite des évènements, sachant pertinemment que cet homme n'a peur de rien ni de personne. "Non mais pour qui tu te prends ? Tu penses vraiment pouvoir être libre ? Tu penses vraiment faire le poids face à moi ? Tu n'es qu'une petite idiote … je peux ruiner ta vie en une seconde, te faire perdre ton job, ton logement, ta famille … alors ne t'avise pas de me menacer … tu n'es qu'une sale petite chienne et c'est moi qui tiens ta laisse..." Son visage proche du mien, je tente de me dégager, de l'éloigner de moi violemment sans y parvenir alors que je fini par lui cracher littéralement ma haine au visage. Je vois son regard s'obscurcir encore un peu plus alors que sa main se détache de ma mâchoire pour venir s'essuyer la peau, avant de finir contre ma joue avec fracas, ne me laissant qu'un goût de fer dans la bouche. Un goût reconnaissable entre mille. Celui du sang, alors que mes larmes ne cesse de couler silencieusement, mais qu'il n'y à que de la colère dans mes yeux, une haine viscéral qui me ferait commetre le pire des crimes si je le pouvais, si cela n'engageais que moi et mon futur. Mais je ne peux pas l'image de Rose et Chris est bien trop brûlante dans mon esprit alors que je suis là, au pied du mur, seule face à ce monstre, avec aucun moyen apparent de fuir, ne me laissant présager qu'une nouvelle nuit de dégoût pour des larmes que je n'ai pas fini de verser.

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Mon cœur bat à tout rompre tandis que ce goût de fer remplit ma bouche, laissant une amertume teinté de rage dans tout mon être. Une situation qui est en train de dégénérer, de me faire perdre pied, mais aussi toute l’assurance qui me gagnait il y à encore quelque minute de cela. Je vois Owen se rapprocher de moi tel une ombre menaçante, tel un cauchemar d’enfant alors que je me retrouve encore une fois faite comme un rat. Soudainement, sans rien y comprendre, une tornade surgit de nulle part, poussant mon agresseur avec force et ne laissant dans mon esprit qu’un épais brouillard, mélange d’une multitude de haine, d’incompréhension, mais aussi de soulagement. « Et face à moi, tu penses pouvoir faire le poids ? » Cette voix... Je la reconnaîtrais entre mille, mais avant même de pouvoir aller plus loin dans ma pensée, avant de pouvoir réaliser le pourquoi du comment, un bruit sourd se fait entendre. Un bruit de poing s’écrasant contre l’homme que je haïs le plus au monde, réalisant ainsi le fantasme que j’ai depuis longtemps, sans pour autant que je n’en sois l’auteure. « On fait beaucoup moins le malin face à quelqu’un de son niveau, connard ! » Revenant à la réalité peu à peu, je vois Deagan s’armer de nouveau et asséné un second coup à Owen qui pousse un râle de douleur. “Deagan arrête… ” Un murmure bien trop faible s’échappe de mes lèvres alors que, comprenant enfin ce qu’il se passe, je m’avance vers celui qui partage ma vie, agrippant son bras prêt à recommencer de mes mains et tirant dessus pour qu’il se tourne vers moi, et ne roue pas de coup mon agresseur au risque de porter préjudice au pilote et à sa carrière. Mon regard plonge dans le sien alors que je ne pense pas une seule seconde à l’allure que je dois avoir dans cette robe bien trop classe, avec mon entaille légèrement ensanglantée sur ma lèvre inférieure et mes joues humides signe de larmes qui ont déjà coulées. “STOP … s’il te plait Deagan … arrête. ” Une partie de moi ne veux qu’une chose, c’est achever cette crevure jusqu’à ce qu’il finisse au sol sans pouvoir se relever, mais la partie de moi qui s’exprime veux juste que cette soirée prenne fin. “Allons nous en, il ne mérite pas que tu te mettes en porte-a-faux pour lui ou même pour moi … alors s’il te plait allons nous en, et puis tu l’a suffisamment amoché comme ça … ” Mon palpitant peine à se calmer alors que je me sens proche de l’explosion, que tous mes muscles se mettent à trembler. J’exerce une pression sur le bras du pilote, le poussant pour partir alors que je décide de regarder une dernière fois le blessé qui semble soudainement bien pathétique. “Je te l’ai dis Owen, c’est fini … TU es fini, alors ne t’avise plus de m’approcher ou d’approcher l’un de mes proches car sinon je m’assurerai personnellement que tu ne puisses plus jamais te relever … ” Un venin qui est en train de sortir de mes lèvres, alors que je retourne auprès de Deagan, à la fois soulagée de m’éloigner du maître chanteur, mais en même temps totalement paniquée par ce qui m’attends, par le regard froid dont il fait preuve et qu’il porte encore sur moi. Un regard légitime quand on y pense, car malgré son rôle de sauveur, il vient surtout de me voir en présence d’un autre homme, pour une multitude de questions qui doivent sans doute tourner en boucle dans sa tête. Pour une vérité que je vais être dans l'obligation de lui avouer alors que cela fait des jours que je cherche la meilleure façon de le lui dire. Une vérité qui, je le sais d’avance, va provoquer bien des dégâts entre nous, avec une sentence ultime qui me semble totalement inévitable, celle de la fin de notre couple. Une pensée qui m'oppresse le cœur et que je tente de camoufler par mes bras qui passent de part et d'autre de mon corps, visant à me rassurer alors que je marche au côté du pilote ou chaque pas me mène vers une dispute évidente.

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Un trajet à la tension insoutenable et au silence pesant. Seul le cliquetis de la serrure de son loft résonne, laissant apparaître cet endroit devant mes yeux. Un endroit où je commençais à prendre mes aises, mais que je vois probablement pour la dernière fois. « Tu connais ce gars ? » Une question inévitable alors que je reste près de cette porte maintenant close, comme tétanisée par ce qui m'attends. Mon palpitant se serre, tout en battant atrocement fort, bien trop douloureusement dans ma poitrine, ne sachant que dire, que faire. Une colère qui émane de lui pour des yeux froid que je n'ose pas regarder. J'ai envie de parler, de tout lui expliquer, mais je n'y parvient pas malgré l'urgence de la situation. « C’est qui ce gars ? C’est pour ça que tu partais certains soirs ? Pour le retrouver ? En me disant que tu travaillais ? » Une seconde tentative du blond, couplée d'une accusation qui me sort enfin de cet état de latence. De ce mutisme dans lequel j'étais tandis que mon regard retrouve l'azur des yeux de l'homme qui partage ma vie, pour la première fois depuis que nous sommes partis de ce lieu public. Une bouche qui s'ouvre préparant une plaidoirie de taille dans mon esprit, mais ma voix peine à suivre et mon cœur aussi. Un sentiment de culpabilité intense qui me gagne, sentant ma gorge se serrer et mes yeux s'humidifier brouillant ma vue et mes pupilles qui viennent finalement fuir le contact des siennes préférant regarder le fond de la pièce. "Non … Enfin oui, mais … C'est pas du tout ce que tu crois Deagan, c'était bien pour le travail, mais laisse moi … Laisse moi juste…" Une voix qui se brise, qui s'éraille, laissant une larme perler sur ma joue alors que la colère me gagne également. Colère de la tournure des évènements, mais aussi de la faiblesse dont je suis en train de faire preuve. Moi la fille pourtant si impassible d'ordinaire, réputée pour son honnêteté et par cette manie de ruer dans les brancards. Me voilà tout à coup comme un agneau affolé devant un loup qui ne sait que faire de lui. "Fais chier !" Un murmure rauque qui sonne pourtant comme un cris du cœur alors que je me retrouve à faire les cents pas, délaissant manteau et sac au passage, essayant de réfléchir le plus rapidement possible. "C'est pas comme ça que j'avais prévu de te le dire mais …" Une seule solution me vient en tête, lui dire la vérité. Une vérité que j'ai tant de fois voulu lui exposer, mais sans savoir comment. Une vérité que j'ai scénarisé dans ma tête pour un poids de plus en plus lourd sur mes épaules. Un poids qui m'a poussée à vouloir mettre fin à mon activité d'escort, quitte à avoir bien du mal à joindre les deux bouts. Une fin que je voulais pour lui, pour nous, alors que je sais très bien que cette découverte va tout changer et probablement tout terminer. Mes iris retrouvent les siennes, déglutissant péniblement la respiration de plus en plus difficile. L'une de mes mains passe dans mes cheveux et l'autre se dépose devant moi, paume vers lui comme pour calmer une bête sauvage prête à bondir. "Avant de t'énerver ou de croire je ne sais quoi…  S'il te plaît, laisse moi …."  Je peine à aligner deux mots, ne me reconnaissant pas et raclant ma gorge espérant éclaircir cette voix transformée sous le poids de cette pression qui me gagne. "Laisse moi juste tout t'expliquer… Tout depuis le début…Et après …" Une requête, une demande de pouvoir faire les choses correctement non pas pour faire perdurer un couple que je sais mort, mais car il mérite cette vérité. Un dernier acte pour qu'il comprenne mes agissements, qu'il comprenne que je n'y prenais aucun plaisir et que j'ai voulu changer de vie pour lui … Une explication que je lui dois en l'honneur de ce que nous étions même si j'ai bien conscience qu'il est trop tard et que ça ne changera rien à la situation. "... Après tu pourras me foutre à la porte … " Un murmure presque déchirant qui lui parvient aux oreilles alors que quelques larmes coulent de mes yeux devant cette éventualité. Devant cette issus qui se rapproche inévitablement de nous deux, pour un couple que j'ai aimé être malgré tout ce que j'ai pu penser de ce pilote avant de le connaître.

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« C’est pas ce que je crois, c’est le travail, laisses moi t’expliquer, fous moi dehors. En attendant je sais toujours rien. » Des mots qui me frappent comme s’il s’agissait là de lames acérées. Pour l’une des rares fois dans ma vie, je peine à soutenir son regard azur, un regard qui est pourtant devenu sombre telle une tempête menaçante. Je me retrouve donc ainsi, sur la défensive, hésitante, bredouillant même, n'osant parler et ne sachant pas quoi faire face à une vérité qui m’effraie, mais surtout à une conclusion qui me terrifie bien plus. Je sens sa patience s’amenuir, son esprit s’échauffer tandis que des larmes coulent de mon visage baissé, cherchant un moyen d’adoucir ce moment, même si j’ai conscience que cela est impossible. Que la vérité va devoir sortir et qu’une page va définitivement se tourner, comme en témoigne ses failles qui sont en train de se former dans mon palpitant.  « C’est quoi ? C’est un ex ? Un autre gars ? … Et me dit pas simplement non, arrête la croisée des chemins et parle bordel, parce qu’au plus tu continues ce petit jeu et plus c’est en train de m’énerver, alors si tu veux avoir le temps de t’expliquer, saisit l’occasion avant de la perdre. » "C'est un client." Des mots qui m’échappent bien malgré moi, parlant de la fin avant même de parler du début de l’histoire alors que je sens mon corps se mettre à trembler autant que ma voix.  "Ma mère elle … Elle aimait courir les hommes riches. Elle à toujours aimé vivre au-dessus de ses moyens pour faire partie d'une société qui n'était pas la nôtre …"  Un changement de sujet probablement soudain pour lui, mais qui n’est que le début d’une longue histoire qui nous à mené à ce soir. Une histoire que je veux lui raconter entièrement, car quitte à être sincère, autant enfin lui montrer qui est la femme qui se tiens face à lui. "Une manie de vouloir se faire entretenir, qui m'a donné cette aversion de l'argent car pendant qu'elle jouait les poules de luxe, je devais m'occuper de Christopher alors que je n'avais que 16 ans et par la suite de Christopher et de Rose… " Je parle d'une voix dépourvue de vie, alors que les larmes continuent à couler sur mon visage dans le plus grand des silences. Ma tête reste tournée vers le sol, honteuse de ce que je m'apprête à dévoiler, tandis que je continue un récit digne de mauvaises séries dramatiques. "Attention je ne regrette pas de m'être occupé d'eux, au contraire … mais c'est juste pour t'expliquer qui elle était. Elle aurait été capable de nous vendre pour des diamants, de la soie … ou même de la drogue, mais son overdose ne lui en à pas laissé le temps … bref…" Un rictus mauvais s'installe sur mes lèvres au souvenir de cette génitrice qui n'a été dans ma vie que pour y faire de la figuration et pour me la pourrir. Pour me mener a ce moment où je détruis encore tout début de bonheur par sa faute. "La vie qu'elle menait avait un prix. Un coup bien trop important qui l'a amené à devoir emprunter beaucoup d'argent, à la banque,  mais pas que … Sauf qu'une dette ne s'efface pas, une dette passe de génération en génération et … Je l'ai compris à mes dépens lorsqu’elle est morte … " Je risque un regard dans sa direction, voyant de la rage qui me sert le coeur, mais surtout une incompréhension, comprenant qu'il se demande où je veux en venir, mais en même temps comment le blâmer ? J'enchaîne les informations abracadabrantes sans parler de ce qui l'intéresse. sans parler de ce Owen qu’il à croisé ce soir et qui à causé cette meurtrissure à ses phalanges. "Il était hors de question que Chris et Rose aient la même vie que moi, une vie à renoncer à des rêves et à un futur à cause d'une mère qu'on a pas choisi et à ses actes … Alors j'ai cumulé les boulots, mais je peinais à joindre les deux bouts, menaçant de me faire virer de mon appart, mais surtout de perdre la garde de Rose et de Chris…" Une époque qui me hante encore aujourd'hui. Une époque où je vivais la boule au ventre, ne sachant pas si j'allais m'en sortir, si j'allais perdre les deux seuls rayons de soleil de ma vie. Une période où j'étais prête à tout et où certains l'on bien compris. "Puis un soir, jouant les serveuses, j'ai été accosté par un gars qui avait sa propre entreprise d'escort… Un gars avec qui j'ai discuté, qui m'a assuré que je pourrais bien gagner ma vie, sans pour autant perdre ma dignité car il ne s'agissait là que d'accompagner des gens riches à des soirées guindées et forcément …. j'ai sauté sur l'occasion, ne voulant que le bien être des petits …" Mon visage retrouve le sol, alors que j’étouffe un sanglot, qui finit par se transformer en une sorte de rire vide. "Tu te rappelles de notre première nuit ensemble ? La soirée guindée ? Ben j'y étais pour ça … j'étais avec un client à la base." Un aveu, un de plus montrant que toute mes barrières ont cédé et que je suis prête à tout lui avouer, réalisant à quel point mon parcours est honteux et à quel point j'ai perdu une dignité que je m'évertue pourtant à vouloir préserver.  "Mais j'ai été trop naïve et finalement rien ne s'est passé comme prévu."  Pour la première fois depuis que j'ai entamé mon monologue, je plonge mes iris dans les siennes. N'en revenant pas de tout ce que je viens de dire, alors que je me déplace lentement vers un fauteuil, le plus loin possible de lui, bien trop mal pour m'approcher me doutant que ma présence doit probablement l'insupporter. Je le vois réfléchir à toute allure essayant de mettre toutes les pièces du puzzle ensemble, sachant pertinemment qu'il lui manque encore quelques détails notamment sur sa question initiale sur ce Owen, mais  surtout sur les actes que j'ai pu faire avec lui.  

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« Ils n’ont pas payé que pour tes services d’escort. » Une réflexion qu’il lance, la colère plein la voix alors que mes sourcils se froncent soudainement. Voyant qu’il prend un chemin autre que mon explication ? “Quoi ?... Non…” Voix faible, je n’ai pas la force de lutter que ce soit contre ses accusation, sa haine ou même son regard qui semble soudainement si glacial. « C’était quoi le plan ? Que tu ne dises rien, que tu fermes bien ta gueule, en maîtrisant cette double vie ? Parce qu’on va pas tourner autour du pot, t’as une double vie Dana. » Un coup au cœur, un énième coup de poignard qui traverse ma poitrine, sentant une nouvelle larme coulée devant l’injustice d’une vérité que je niais jusqu’à présent. “J’avais peut être une espèce de double vie, mais tu croyais vraiment que ça me plaisait ?!” Une voix qui se brise à mesure que je sens la colère se mêler à ma culpabilité. Je sens ma jambe commencer à bouger, ma main à trembler, alors qu’un courant d’air froid traverse mon corps, laissant une multitude de frisson sur son passage. « Il y a que ce gars ou il y en a d’autre ? » Un froid, soudainement remplacé par un sang qui se met à bouillonner. Une insinuation qui me fait soudainement sortir de mes gonds, aussi brusquement que ce mouvement que je fais pour me relever.  “D'autres ?” Une question que je pose avec une voix qui tonne, réussissant finalement à soutenir son regard. “ T’es vraiment en train de me prendre pour une pute en fait ?! Tu croyais vraiment que je me faisais payer pour coucher avec des vieux porc ? Il n’y à qu'avec lui que ça à merdé ok ?!”  Un aveu que je fais, sur la défensive certes, mais lui faisant part de cette colère qui me gagne. Une colère pas uniquement créée par ces mots, mais surtout par le fait qu’il à raison. “Je …” Je me tourne alors, lui tournant le dos alors que je porte mes deux bras autour de moi, comme pour me cacher du froid. "Je voulais me débarrasser de cette putain de dette et de ce … Job … Rapidement alors … Je me suis mise à voler des bijoux, pour les revendre… espérant mettre cet épisode de ma vie derrière moi aussi vite que possible … Owen était un client … Un client malin, qui m'a surprise en plein vol et qui … Et qui …." J’étouffe un sanglot, sentant cette larme perler sur ma joue, faisant subitement volte face, parlant fort d’un voix pleine de tristesse, mais aussi d’une justification que je cherche à apporter à tout ça. "Il me menaçait de porter plainte Deagan, j'aurai perdu Rose et Chris et je ne l'aurai pas supportée… Plutôt mourir que de les perdre !" Mes bras s'agitent, accompagnant chacun de mes mots, alors qu’un flot de larmes s’échappe de mes yeux, sans un bruit, sans un sanglot, juste avec de la colère dans ma voix. Une colère contre moi, contre Owen, mais surtout contre ma mère de m’avoir imposé ce moment. "Alors, il m'a fait chanter. Il gardait le silence et je finissais dans son lit … C'était ça son putain de paiement … Son silence. " Une prostituée qui ne se fait même pas payer au final. Un constat peut être encore plus pathétique en fin de compte. "Ça fait des semaines que j'essaie de tout arrêter car je ne supporte plus tout ça, je ne me supporte pas de te faire ça. De te mentir, de te quitter pour rejoindre des connards, j'arrive plus à me regarder dans un miroir Deagan …“ Mes larmes sont intarissables alors que j’essaie vainement de lui faire part de ce que je vis ces derniers mois. Une vie qui me brise, qui m’enfonce dans un océan de noirceur, m’enlevant toute âme à mesure de ces rendez-vous que j’honore. “Pourquoi est-ce que tu crois que je finis en larme presque chaque soir ?!” Mes bras retombent impuissante devant ces souvenirs de soirée ou je fondais en larmes dans notre lit. Ou les bras de Deagan venait m’enlacer, me consoler sans jamais rien me demander, augmentant cette culpabilité et ce mal être d’agir comme la pire des salopes. “Ce soir je voulais mettre un terme à tout ça. Un vrai terme … Alors je lui ai dit non, j’ai refusé de monter avec lui, je lui ai dit que c'était fini mais … La suite, tu la connais." Une phrase que je ponctue de mes yeux tombant vers sa main rougeâtre, la désignant du menton alors qu’une boule au ventre me gagne. Un geste qu’il à fait pour me protégé, ne se doutant probablement pas de la trahison qu’allait révéler ce sauvetage.  "Je vois bien ce que tu penses … Que j'suis qu'une traînée, que j'aurai dû te le dire avant … Que je te dégoûte et que tu ne veux plus me voir … Mais je n'avais pas le choix et si c'était à refaire, je le referais … Car j'ai pu offrir une vie meilleure aux petits, une vie loin des problèmes que j'ai pu rencontrer et qui m'ont pourri la vie … Qui me la pourrissent encore d’ailleurs." Moi qui ai toujours voulu m’en sortir, qui ai cru naïvement que j’étais en train de m’en sortir, me voilant payant encore le prix d’une vie qui n’était pourtant pas mienne. Je sens la haine de l’injustice monter en moi. Un sentiment qui s’apparente à celui d’une chaudière dont la pression augmente sans cesse et qui finit finalement par céder. Laissant tout exploser, tout ce que j’ai pu enfouir, en venant même à regretter d’avoir rencontré le pilote qui sait pourtant si facilement emballer mon cœur. "Putain c'était tellement plus facile avant …. Au moins je n'avais pas de scrupule, je pouvais m'eteindre et arrêter de ressentir des émotions devenir une espèce de zombie sans âme le temps que ça passe, mais non il à fallu que tu rentre dans ma vie et que tu chamboule tout !” Une accusation que je lance dans un débit de parole que je ne contrôle plus. Un débit qui s’accélère, alors que ces derniers mois font pourtant partie des plus beaux que j’ai pu vivre, des plus intenses. Une relation qui m’a vu re-naître, qui m’a vu m'autoriser à vivre avec quelqu’un à nouveau, mais je préfère l’attaque, cherchant à me protéger en l’accusant de je ne sais quoi alors que je recommence à faire les cents pas, laissant claquer mes talons au sol. “Pourquoi est-ce qu'il à fallu que nos chemin se croisent bordel, pourquoi est ce qu’il à fallu que je tombe amoureuse de toi ?!" Un dernier claquement de talon, quatre derniers mots qui résonnent, puis le silence. Un silence lourd de sens alors que je prends enfin conscience des mots qui viennent de traverser ma bouche. Mes yeux s’écarquillent sous le poid du choc, sous le poid de ces sentiments que je dévoile alors que je n’ose voir son visage. Sentant une boule grandissante dans ma gorge et les larmes repartir de plus belle, peinant à camoufler les sanglots qui me gagnent. “Je suis vraiment trop conne .. “ sans un regard vers lui, je m’empresse de récupérer mes affaires sur ce canapé que j’ai quitté il y à plusieurs minutes maintenant. Un volte face que je fais à la hâte alors que je sèche mes joues, me dirigeant à la hâte vers cette porte qui me sépare de l’air frais, mais qui me sépare aussi d’une dure réalité que je m’en vais retrouver.

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« Dana. » Un mot qui parvient faiblement a mes oreilles alors que je sens la main de Deagan se poser sur mon bras. Un simple geste qui m’immobilise, qui met fin à ma tentative de fuite, faisant volte face, mais prenant grand soin d'éviter son regard. Une série de révélation qui m’a finalement forcé à me mettre à nu, bien plus que je ne l'aurai voulu alors que je sens le noir de mon mascara ruisseler sur mes joues. « Est-ce qu’il a quelque chose contre toi ? Tu m’as dit qu’il t’avait surpris en train de voler, mais est-ce qu’il a des preuves ? Parce que s’il n’en a pas, c’est ta parole contre la sienne et avec un bon avocat de ton côté, sa parole ne vaudra rien. » Des sourcils qui se froncent pour un regard qui retrouve l'azur de ses yeux, ne comprenant pas pourquoi ça l'intéresse soudainement. Mon esprit cherche dans ses souvenirs à la fois trop flou, mais aussi trop vivant alors que je fini par ouvrir la bouche, répondant d’une voix à peine audible tant elle manque d’assurance. “Des vidéos de surveillance je crois … Il m’à parlé de caméra…” Un accablement que je ressens et qui se voit de part mes épaules qui s’affaissent comprenant encore plus que je ne peux rien contre ce salopard. Contre lui et contre son argent. Une issue bien trop lointaine, voire impossible alors que mon visage se baisse de honte et que mes larmes reprennent de plus belle. « Ce que ce gars t’a fait, il doit payer. Que tu aies envie d’offrir la meilleure vie à Chris et Rose, je comprends, mais maintenant c’est terminé, t’as plus besoin de faire tout ça. On est deux, alors on va affronter tout ça à deux. »  L’espoir, un mot qui apparaît soudainement dans mon esprit, alors que je retrouve un contact visuel avec Deagan, un contact différent, loin de toute la colère qui à pu y avoir entre nous précédemment. Une main qu'il me tend sans que je n’arrive à comprendre pourquoi. “Tu veux vraiment … m’aider ? Après tout ce que je t’ai fais ? Mais … Pourquoi ?” Une incompréhension que je n'arrive pas à garder pour moi, pas après ce mensonge qui m’a suivie et cette trahison infâme. Je voulais pourtant qu'il me comprenne, qu’il me pardonne, mais maintenant qu’il semble prêt à le faire je suis moi-même perdu. « C’est terminé tout ça, on le laissera pas gagner et il ne t’enlèvera pas les petits, ils vont rester avec nous. Il est tout simplement hors de question qu’il gagne, que ce soit ses menaces ou nous. C’est justement parce que nos chemins se sont croisés que ça va devenir plus facile maintenant, l’amour qu’il y a entre nous, c’est pas lui qui va avoir la main dessus. » Un battement de cœur qui frappe plus fort, puis un second tandis que ma main semble perdre toutes ses forces, lâchant mes affaires qui tombent au sol avec fracas. Avec douceur je sens sa main venir frôler ma joue, alors qu'une larme coule. Une larme pleine de gratitude, mais surtout d’une émotion intense face à ce mot qu'il vient d’employer. Un pot emprunt d’un sentiment puissant, d’un sentiment réciproque au mien qui me fait penser sentir moins bête de m'être ainsi dévoilé. Un mince sourire se pose sur mon visage, plein de reconnaissance, alors que je parviens enfin à remplir mes poumons d'air, me sentant chanceuse face à cette nouvelle chance qu’il m’offre. “Merci …” Un maigre mot qui passe mes lèvres alors que ma gorge serrée ne me permet pas d’en dire davantage. « Il n’y a plus rien que je dois apprendre ? » je renifle d’une manière peu flatteuse tandis que ma main droite s’empresse de sécher des larmes que je ne suppose plus. “Non … Enfin si…” Une dernière information me vient en tête. Une information poussant l’honnêteté jusqu'à son maximum, alors que je me promets intérieurement de ne plus rien lui cacher de ma vie. “Danielle … mon vrai prénom est Danielle pas Dana.” Une information des plus futiles que je lui donne, mais qui pour moi à la plus haute importance alors qu’un rire sort de mes lèvres, libérant la pression que j’ai pu ressentir jusqu’à lors. “Mais je le déteste, alors ne t’avise jamais de m’appeler par ce nom là … “ Une fausse menace qui détends une atmosphère encore pesante, tandis que mes deux mains passent autour de son cou et que je me décide enfin à le regarder plus franchement. “C'était faux ce que je disais tout à l'heure … Je suis chanceuse de t’avoir, alors merci d'être rentrée dans ma vie et d'être … Toi.” Une phrase qui fait écho à ce que j’ai pu dire auparavant, mais qui laisse transparaître ce que je ressens réellement et non pas ce que la colère à voulu me faire dire. Sur la pointe des pieds, je glisse mon visage dans son cou, voulant profiter d’une étreinte apaisante. Le genre d'étreinte qui me fait dire que tout est possible à ses côtés. Que je pourrais me sortir de la pire affaire tant qu'il est là avec moi et que je vais me sortir de celle-ci. Revenant un peu à moi, un éclair de lucidité me revient, pensant à sa main meurtrie alors que je m'écarte pour retrouver son visage. “Et si on mettait un peu de glace sur ta main M. Le boxer ?” Un sourire que je lui lance s'étant mon être se libérer du poids de ce mensonge tandis que je pose mes lèvres sur les siennes, de manière chaste, mais avec tout l’amour et la gratitude que je ressens envers cette homme qui à croisé ma route de manière totalement improbable.