All that's left is a ghost of you | Vinnie

All that's left is a ghost of you
w/ @Vinnie Malone

Un bol de céréale sous le nez, elle fit tourner sa cuillère entre ses doigts, perdue dans ses pensées. Elle n'avait pas vraiment beaucoup dormi cette nuit. Après le départ de Wyatt, tout c'était bousculé pour elle et l'impression de tomber en chute libre planait toujours dans son esprit. C'était amer en bouche cet abandon et il lui faudrait du temps pour l'encaisser et digérer le tout. Comme il lui avait demandé, la brunette avait passé la nuit chez Vinnie. Son plan était plutôt de rester seule un moment, question que personne n'assiste à ça, mais elle n'avait pas été capable de refuser en sachant parfaitement ce qu'il ressentait. Lui aussi avait le cœur brisé, lui aussi se posait des questions et n'arrivait pas à assimiler ce qui c'était passé. Elle comprenait tout ça. Vinnie dormait encore, mais elle comptait bien le réveiller d'ici peu. Mason avait bien réfléchi et elle croyait que ce serait une bonne idée d'aller chez Wyatt une dernière fois. Après tout, elle avait toujours la clé, ne l'ayant pas remise suite à son départ soudain. Ils pourraient y faire un tour, question de... faire un genre de deuil ou truc du genre. Comme une sorte d'adieu officiel. Honnêtement, elle ne savait pas ce qu'elle comptait faire une fois là-bas, mais elle sentait juste qu'elle devait y aller. N'ayant pas l’appétit nécessaire pour finir ses céréales, elle repoussa le bol d'un geste de la main avant de se lever et de se diriger vers la chambre de son ami.

« Vinn, lève toi » Elle tira sur la couverture, avant de lui pousser le dos. « Debout! On a des trucs à faire » Évidemment, il grogna de mécontentement. Rien à foutre, elle était capable de le tirer de force s'il continuait à l'ignorer. Heureusement pour lui, elle lui laissa une chance supplémentaire. « On va chez Wyatt, viens » La brunette attrapa son bras, avant de le redresser en position assise. Il était aussi mou qu'une larve, ce qui lui arracha un soupir d'exaspération. P'tain et il était blanc comme un drap, le genre de look pas très en santé. « J'vais te chercher un verre de jus d'orange, habille toi » Peut-être que la vitamine C aurait un effet bénéfique, qui sait. Elle-même faisait un peu peur à voir avec les cernes sous ses yeux et ses cheveux emmêlés. Mais pas autant que lui. Une fois la porte du réfrigérateur ouvert, elle figea quelques secondes. Est-ce qu'il savait faire les courses ou quoi!? C'était vide ou presque! La bière n'étant pas un aliment en soit. Mason récupéra le carton de jus d'orange, avant de renifler le contenu rien que pour être certaine qu'il n'était pas expiré. Ça semblait okay. Elle le prit puis versa le restant dans un verre. Au lieu d’acheter sa merde, il pourrait penser à se nourrir oui. P'tit con. Elle n'était pas trop d'humeur à lui faire la morale anyway. Ce serait pour un autre jour. Sans plus attendre, elle retourna dans la chambre, posant le verre sur la table de chevet. Elle récupéra ensuite son hoodie, qu'elle enfila par-dessus son t-shirt. Fouillant dans son sac, elle prit aussi ses clés qu'elle enfonça dans la poche de son jean. « T'es prêt? » Façon polie de lui pousser dans le dos pour qu'il accélère un peu le rythme. Elle avait l'urgent besoin de bouger pour sa part.

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feat Vinnie Malone & @Mason Cohen

Notre Wywy était parti. Mason me l'avait annoncé par textos, et je n'avais pas voulu y croire, dans un premier temps. Elle avait insisté, essayant de me faire prendre conscience de la dure réalité qui nous frappait. S'en était suivie une violente crise d'angoisse, de la peine, de la douleur, mais aussi de la colère. J'en voulais à Wyatt d'être parti comme un voleur. Je savais que sa sœur était sa priorité, mais je croyais que Mason et moi, nous comptions un peu plus que ça pour lui. Au moins suffisamment pour ne pas nous abandonner sans un mot. Faut croire que je m'étais fourvoyé. Avec tout ce qu'il avait fait pour moi jusque là, je ne pouvais pas croire qu'il s'était résolu à nous laisser seuls, sans plus se soucier de nous. Wyatt était pour moi comme un grand frère. Nous avions grandi côte à côte, voisins depuis notre plus tendre enfance. Je l'avais toujours admiré et il avait toujours veillé sur moi.
Vivant la nouvelle comme un deuil, j'avais pris de la drogue pour essayer d'apaiser mes angoisses et ma souffrance. Plusieurs fois, tout seul chez moi - puisque mon coloc m'avait lui aussi abandonné. Puis j'avais fini par m'endormir, bercé par l'euphorie psychédélique des drogues dures dont j'affectionnais tant les effets.
Mason avait besoin d'être seule, mais moi j'avais besoin qu'elle soit là avec moi. Alors elle avait accepté de me rejoindre chez moi. Je n'avais plus touché à rien dès qu'elle était arrivée, parce que je savais qu'elle n'aimait pas ça. Et puis, tenir la conversation à quelqu'un de défoncé quand on ne l'était pas soi-même, ça n'avait rien de fun. Je ne voulais pas lui imposer ça.
On avait passé la soirée à discuter, à nous remémorer de vieux souvenirs avec Wyatt, et à évoquer la nostalgie douloureuse causée par son départ. J'avais pleuré, pas Mason. Pas devant moi, en tous cas. Mais j'avais bien vu qu'elle avait les larmes aux yeux, et qu'elle essayait seulement de faire bonne figure. Je ne savais pas faire ça moi, faire bonne figure. J'avais chialé comme une madeleine sans retenue, pas gêné du tout que Mason assiste à ce triste spectacle. Puis on s'était finalement endormi, tous les deux dans mon lit, épuisés par le chagrin. Je n'avais rien tenté évidemment, ça faisait longtemps qu'il n'y avait plus l’ambiguïté du début avec la demoiselle. Je la voyais comme une sœur plus qu'autre chose. Et je voulais qu'elle et Angel finissent par réaliser qu'ils étaient faits l'un pour l'autre.
Je m'étais effondré dans un sommeil profond, mon bunny dans les bras, soulagé de ne pas être seul cette nuit.
Comme à chaque fois que j'étais déprimé, j'aurais volontiers pioncer toute la journée, mais Mason en avait décidé autrement. Je sentis un courant d'air froid quand ma couette me fut arrachée. Je grimaçai, les yeux toujours clos, serrant mon bunny contre moi quand elle me somma de me lever.
- Fous-moi la paix, grognai-je.
La demoiselle me bouscula pour me presser. Soit-disant qu'on avait des trucs à faire. Pas moi ! Je voulais dormir, c'est tout !
Elle tira mon bras pour que je m'assois et je grognai à nouveau, sans même ouvrir les yeux.
- Putain, Mace... soufflai-je sans même parvenir à hausser le ton.
Mason s'éclipsa, en quête d'un verre de jus d'orange pour moi. Je frottai mon visage de mes deux mains en poussant un petit râle de contrariété.
- J'en veux pas d'ton jus...
Trop tard, elle était partie. Je ne savais même pas si j'avais ça, du jus d'orange.
Pourquoi aller chez Wyatt ? Je n'en voyais pas l'intérêt. J'avais encore la clé de chez lui quelque part, mais je n'avais aucune idée de l'endroit où je l'avais rangée.
Je me levai péniblement, à contrecœur, et m'étirai en soupirant. J'ouvris enfin les yeux et remarquai que j'avais dormi tout habillé. Ça ferait l'affaire. Je n'avais pas la force de me glisser sous la douche ni même de me changer.
Je me rassis sur le lit et plongeai ma tête entre mes mains. Je me sentais mal. Autant à cause du départ de Wyatt que des saloperies que j'avais pris la veille.
Je regardai Mace enfiler son sweat et farfouiller dans son sac avant de jeter un coup d’œil au verre qu'elle avait posé sur ma table de chevet. Mais je n'avais aucune envie de le boire.
Je haussai les épaules quand elle me demanda si j'étais prêt. Je plongeai mes mains dans mes poches et y trouvai mes clopes et mon téléphone. Alors oui, j'étais prêt.
Je me levai à nouveau et traînai les pieds jusqu'à elle, les yeux à demi clos.
- Pourquoi on va chez Wywy ?

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w/ @Vinnie Malone

Elle était parfaitement capable de comprendre que Vinnie était d'humeur à dormir et à se morfondre dans son lit, mais malheureusement pour lui, elle en avait décidé autrement. Pour sa propre santé mentale, elle ne pouvait pas jouer les larves plus longtemps. Un bon bol d'air frais et un peu d'action, voilà ce qui lui ferait du bien. D'où l'idée d'aller chez Wyatt pour inspecter son appart. La brunette ignora les râlements mécontents de son ami, le poussant à se bouger et à quitter le lit. Elle lui laissa seulement quelques minutes pour se réveiller de force, espérant qu'il allait réagir et retrouver un peu de couleur une fois debout. Il refusa ensuite son verre de jus d'orange et Mason roula les yeux sans rouspéter. Okay, monsieur était grumpy, elle avait compris. Elle récupéra ensuite ces choses à elle, prête à partir. « On va juste voir, il a peut-être laissé un truc ou je sais pas. Une note... » Elle en doutait fortement, mais bon, inutile de le mentionner. Elle voulait y aller un point c'est tout, pas besoin d'explications détaillées. Une moue boudeuse au visage, elle l'observa quelques secondes avant de poursuivre. « Viens avec moi steplait » Est-ce que c'était trop lui demander de l'accompagner là-bas? Peut-être qu'il n'avait pas envie d'y mettre les pieds, elle pouvait comprendre. Ce ne serait pas long de toute manière, ils n'allaient pas s'y attarder bien longtemps. Juste le temps de faire le tour rapidement. « Promis, je te laisse tranquille après » Parce que oui, elle savait qu'elle lui cassait les couilles encore une fois. Rien de nouveau cela dit. Lorsqu'il était question de Vinnie, elle devenait une terrible grande sœur à la fois surprotectrice et légèrement tyrannique. Un mélange des deux. Elle l'adorait, mais elle n'hésitait pas à l'embêter ou à lui dire sa façon de penser. Mason étira un petit sourire en coin, avant de se diriger vers la porte pour quitter l'appartement. Ils avaient un peu de route à faire, mais pas trop non plus. Intérieurement, elle était contente de ne pas y aller seule surtout. Ce serait assurément moins pénible ainsi.

Une fois dans sa voiture, elle jeta un coup d'œil en direction de Vinnie pour s'assurer qu'il avait bouclé sa ceinture et qu'il ne tomberait pas dans les vapes après trois secondes. Elle démarra ensuite, quittant le parking sans plus attendre. « J'ai encore du mal à croire qu'il nous ait abandonné... genre j'essaie de me dire que ça va aller, qu'on est capable de continuer sans lui mais merde... on n'a pas mérité ça non » Et pour se protéger elle-même de tout ça, elle continuerait de se répéter que ça irait bien, qu'elle était capable de l'encaisser et de poursuivre son chemin comme si de rien n'était. C'était plus ou moins vrai quoi. Elle se sentait blessée par son départ, trahit aussi, avec un mélange de colère et d'incompréhension. Ce n'était vraiment pas facile, mais garder la tête hors de l'eau était un sport qu'elle pratiquait depuis qu'elle était jeune. Elle savait faire avec, du moins le temps ferait son effet au fil des prochains jours. Tomber, se relever, continuer... Mason savait l'faire. Ça ne calmait pas la douleur qu'elle avait ressentie et ce goût amer toujours en bouche mais bref. Après quelques minutes de voiture, elle s'arrêta devant le bloc d'appartement où vivait Wyatt. Rien que d'être devant lui rappelait la vision du camion de déménagement. Désagréable. Elle soupira, plus ou moins certaine qu'elle voulait entrer désormais. Mais bon, ils n'avaient pas fait tout ce chemin pour rien. « J'ai encore la clé, on entre puis on repart après, okay? » Ils pourraient aller manger quelque part ou juste traîner ailleurs pour se changer les idées ensuite. La brunette prit son courage à deux mains et quitta le siège du conducteur. Une fois dehors, elle glissa aussitôt les mains dans la poche ventrale de son hoodie. Bon allé. Une petite visite des lieux du crime, parce que ça sonnait pratiquement comme ça ouais.

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Je n'étais pas emballé par le programme. Mais rien ne me donnait envie de me lever ce matin, de toute façon. C'était dans mes habitudes de rester au lit pendant des jours quand j'avais le moral dans les chaussettes, et de broyer du noir jusqu'à ce que la peine ne passe enfin. Mais ce n'était pas le cas de Mason. Elle était plus vaillante que moi. Et elle était déterminée à aller chez Wyatt. C'est bien parce que c'était elle, que j'avais capitulé. J'aurais envoyé baladé n'importe qui d'autre, je serais resté dans mon lit à ruminer sous ma couette avec mon bunny. Mais je ne savais pas dire non à Mace. Et elle le savait.
J'étais persuadé que Wyatt n'avait laissé aucune note derrière lui. D'un côté, je l'espérais, mais je n'y croyais pas. Après tout, je n'aurais jamais pensé qu'il serait parti sur un coup de tête, en nous abandonnant sans un mot.
Je n'avais aucune envie d'y aller, j'avais déjà mes émotions incontrôlables qui me serraient le cœur. Mais la moue boudeuse de Mace et son air suppliant quand elle me demanda de l'accompagner, finirent de me convaincre. Je soupirai, réalisant que je ne savais pas résister à sa bouille en détresse.
- Ok, ça va, je viens...
De toute façon, je savais qu'elle n'aurait pas lâché l'affaire, et qu'elle m'aurait secoué jusqu'à ce que j'accepte de l'accompagner. C'était peine perdue, de lutter avec elle.
Je la suivis jusqu'à l'extérieur, d'un pas nonchalant et réticent, avant de grimper dans sa voiture côté passager. Je bouclai ma ceinture parce que je savais que sinon elle allait rouspéter. Et je n'étais pas d'humeur à encaisser quoi que ce soit ce matin. Déjà le matin, je n'étais pas très disposé à quoi que ce soit, mais encore moins aujourd'hui. De plus, j'étais amorphe à cause de toutes les saloperies que j'avais pris la veille. La redescente n'était jamais marrante, encore moins quand j'avais le cœur en miettes.
Je haussai les épaules en guise de seul commentaire à la réflexion de Mason. Moi non plus je n'y croyais pas, mais je me disais que, me concernant, je l'avais peut-être bien mérité. J'avais toujours redouté de voir Wyatt m'abandonner, parce que las de mes conneries et de devoir me sortir de la merde en permanence. C'était peut-être ce qui l'avait convaincu de s'en aller. Je culpabilisais... Parce qu'il avait laissé tomber Mason aussi, et je me disais que c'était probablement ma faute.
Le trajet fut court, pourtant il me sembla interminable. Enfin, on était garé devant chez Wyatt, et je redoutais déjà d'avoir à sortir ma carcasse dépitée de la voiture pour grimper jusqu'à son appartement.
- Ok, répondis-je simplement.
Ça me convenait. On entrait, puis on ressortait, et basta ! Je n'avais pas envie de m'attarder dans cet appartement probablement vide qui allait certainement me faire mal au cœur comme si on y plantait un poignard en plein dedans.
Je sortis de la voiture, juste après Mason et fis quelques pas jusqu'à elle. Elle poussa la porte du hall et commença à grimper les escaliers. Je pouvais sentir sa douleur d'ici, comme si ça émanait d'elle dans une aura contagieuse. Je me sentais déjà mal. Alors qu'elle tournait la clé dans la serrure, mon palpitant commença à s'affoler. Une fois que j'aurais vu l'appartement de Wyatt vide, la réalité serait plus frappante, je ne pourrais plus prétendre que rien ne s'était passé. Et je redoutais que cet état de fait indiscutable me frappe en plein cœur, sans retour en arrière possible.

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Au moins ils étaient d'accord. Entrer, regarder puis sortir. Dit comme ça, c'était d'une simplicité enfantine. Intérieurement, c'était autre chose, plus complexe et plus délicat. C'était l'angoisse du départ de Wyatt qui se faisait toujours sentir. La brunette releva un peu le menton, comme pour se donner un peu de courage, avant de s'avancer jusqu'à l'escalier. Aller, elle était capable d'être forte, il le fallait. Ses pieds lui semblaient bien lourds, alors qu'un silence bizarre s'était installé entre eux. Vinnie la suivait et sa présence soulageait légèrement son cœur serré. Une fois l'escalier terminé, elle se faufila dans le couloir, s'arrêtant une fois devant la porte en question. Ça y est, ils y étaient. Doucement, elle glissa une main dans sa poche, avant de récupérer la clé pour ouvrir. Celle-ci dans la serrure, Mason la fit tourner, avant de finalement pousser la porte pour entrer la première. Le cœur au bord des lèvres, elle fit quelques pas dans le salon de la pièce principale. Tout était vide, en effet. Il restait uniquement le canapé et les électroménagers fournis avec le logement. Wyatt était réellement parti pour toujours et ça la frappait de plein fouet. Par réflexe, elle tourna la tête en direction de son ami. « J'suis désolée » Elle ne savait pas vraiment pourquoi mais voilà. Doucement, elle le serra contre elle, dans un câlin qui se voulait le plus réconfortant possible. Mason n'était vraiment pas une fan des accolades, mais ils en avaient besoin tous les deux. Cette exception à la règle était juste naturelle. « C'est pas ta faute tu sais... ni la mienne » Parce qu'elle refusait d'entendre le contraire sortir de sa bouche. Jamais. Ce n'était pas leur faute, fin de l'histoire.

Elle relâcha ensuite son p'tit frère, le temps d'entrer dans la chambre pour y jeter un rapide coup d’œil. À l'image des autres pièces, c'était vide. Pas un seul petit mot à leur intention, pas un objet oublié... quoi que. Elle se pencha près du lit, récupérant une chaussette. Elle l'observa de longues secondes, avant de la montrer à Vinnie. « On peut la brûler si tu veux » Une sorte d'enterrement ou truc du genre. Bref, c'était pour rire et détendre l'atmosphère surtout. La brunette jeta ensuite un coup d'oeil par la fenêtre, observant le soleil qui perçait à travers les nuages. Comme quoi, la vie continuait avec ou sans lui. C'était vraiment un coup dur, mais ce n'était probablement pas la dernière claque qui l'attendait. « On peut partir dès que t'es prêt » C'était suffisant pour elle. Une fois au salon, elle posa la clé de l'appartement sur le sol, prête à l'abandonner définitivement. Ce double de clé ne lui serait plus d'aucune utilité de toute façon. Autant couper les ponts avec ça aussi. C'était sans aucun doute la meilleure chose à faire. « ...c'est terminé maintenant » Dans tous les sens du terme. Et miracle, elle avait retenu ses larmes jusqu'à la fin. La brunette inspira profondément, avant d’étirer un faible sourire en direction de Vinnie. « Heureusement que t'es encore là... et Angel aussi » Parce que ça comptait à ses yeux et ça l'aiderait sans doute à tourner la page plus rapidement. Elle se sentirait moins seule de sentir qu'il lui restait des proches sur qui elle pouvait compter. Elle était assez indépendante de nature, elle avait beaucoup de mal avec l'abandon des gens en qui elle avait confiance.

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J'entrai avec Mason, dans l'appartement de Wyatt et, comme on s'y attendait, il était vide, ou presque. J'observai la salle de séjour, où il ne restait plus que le canapé. Ça me fendait le cœur, de voir cet appartement où j'avais souvent traîné, totalement vidé des affaires de notre ami. J'avais été bouleversé d'apprendre son départ, c'était encore pire de venir ici. Parce que maintenant, je réalisais pleinement que Wyatt était parti, et pour de bon. Jusque là, je pouvais me bercer d'illusions en me disant que c'était un cauchemar, et que j'allais finir par me réveiller, et qu'il allait réapparaître. Mais non. C'était réel, et ça me frappait en plein cœur.
Mason se tourna vers moi en me disant qu'elle était désolée. Je l'étais aussi, mais je ne parvenais pas à dire un seul mot, les larmes menaçaient déjà de déborder. Elle me serra contre elle et je sentis une larme couler sur ma joue. Je l'essuyai aussitôt, d'un revers de la main, pour qu'elle ne remarque pas mon émotion. Je passai mes bras autour d'elle, essayant de ne pas craquer, mais c'était difficile. J'avais toujours pu compter sur Wyatt et ce, depuis que j'étais tout petit. On s'était rencontré parce qu'on était voisin, jusqu'à ce qu'on quitte respectivement le domicile familial. J'avais de merveilleux souvenirs avec Wyatt, et ils étaient tous bons. Même les moments où il m'engueulait parce que je m'étais foutu dans la merde pour la énième fois. Malgré ses nombreuses leçons de morale, il m'avait toujours aidé quand j'en avais eu besoin. J'avais l'impression d'avoir perdu mon grand frère... Heureusement, il me restait Mason et Angel, mais le deuil serait tout de même difficile.
Mace essaya de me rassurer, mais je me sentais coupable. Je me disais que maintenant que Wyatt avait récupéré sa sœur, il n'avait pas eu envie de se trainer le boulet que j'étais, plus longtemps. Il devait se concentrer sur Ruby, et je prenais sûrement trop de place dans sa vie, alors il m'avait abandonné.
Je m'apprêtais à protester, en assurant à mon amie que j'étais responsable du départ de Wywy, mais je me ravisai, parce que je savais qu'elle me contredirait.
Mason entra dans la chambre et je la suivis, mais je restai sur le pas de la porte. Wyatt ne nous avait rien laissé, pas même un petit mot pour justifier son départ. Mason trouva une chaussette, et proposa de la brûler. En soi, ça aurait pu être amusant, et peut-être même thérapeutique, d'offrir une incinération à cette pauvre chaussette en guise d'adieu, mais je n'avais pas le cœur à m'amuser à ce genre de choses. Je secouai simplement la tête, incapable de me dérider.
- Ok, partons.
Je n'avais pas envie de rester plus longtemps, j'en avais assez vu. J'avais fait face à la douloureuse réalité du départ de Wyatt, c'était largement suffisant. Mason reposa les clés à même le sol, au salon, et se dirigea vers la porte. Je la suivis, les mains dans les poches, la mine basse.
Je passai un bras autour de ses épaules, quand elle me rappela qu'on était toujours tous les trois, elle, Angel, et moi. Oui, nous pouvions toujours compter les uns sur les autres, ainsi on arriverait à survivre sans Wyatt, aussi difficile que ce soit.
Je hochai la tête et lui adressai un petit sourire ému. J'aurais du mal à me relever de cet abandon, et je savais que Mason également, même si elle essayait de faire bonne figure pour m'épargner. Je jetai un dernier coup d’œil en arrière, pour garder cette image gravée dans mon esprit. Wyatt n'était plus là, je devais avancer, nous devions avancer, ensemble. C'est sûrement ce qu'il avait espéré en partant sans un mot, qu'on continuerait à nous serrer les coudes, tous les trois.
- Allons-y.

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w/ @Vinnie Malone

Tel que promis, elle n'avait pas l'intention de s'attarder plus longtemps dans l'appartement de Wyatt. Ce même logement où elle était allée si souvent pour le voir, passer la soirée, manger un truc ou juste pour avoir de longues conversations avec lui parce qu'il savait mieux que personne comment la faire parler. C'était horrible de penser que c'était terminé désormais, mais elle n'avait pas de contrôle ou de pouvoir sur les décisions des gens. Il n'y avait rien à faire, il fallait tourner la page et espérer que ce serait pour le mieux. Elle savait bien que de s'accrocher lui ferait plus de mal que de bien, ce pourquoi elle abandonna sa clé sur le sol. Comme ça, elle ne serait pas tentée de revenir et puis ce logement trouverait bientôt un prochain locataire. Accompagnée de Vinnie, elle quitta finalement les lieux, lâchant un long soupire une fois dans le couloir. D'un certain côté, elle se sentait un peu plus légère après cette visite, mais ça ne lui remontait pas tellement le moral pour autant. Ce serait la prochaine étape de la journée probablement. « Bon alors, tu veux faire quoi? On va manger un vrai p'tit dej au resto? » Il était rendu plutôt tard, mais c'était une possibilité. Elle reprit ensuite le chemin des escaliers, le laissant réfléchir en même temps à ce qu'il avait envie de faire pour combler le reste de la journée. Ce serait sans doute difficile de se motiver à quoi que ce soit, mais bon. Elle préférait toujours l'action à l'inaction. Rien de nouveau chez elle. « Je te jure que ça nous fera du bien, de sortir un peu... » Avant qu'il ne propose un truc du genre s'enfermer chez lui, boire et dormir. Très peu pour elle et puis elle ne comptait pas non plus l'abandonner à son sort et le laisser repartir seul. Pas question. Il allait rester avec elle pour la journée entière. Une fois à l'extérieur, elle jeta un dernier coup d'œil par-dessus son épaule, avant de s'avancer vers sa voiture. Bizarrement, au même moment, on aurait dit que le soleil perçait finalement la couche nuageuse. Un véritable signe qu'il y avait de l'espoir. Quoi qu'elle ne croyait pas du tout à ce genre de shit mais bref. « Si tu préfères, on peut aller à la pizzeria et se faire notre propre food » Comme elle bossait là-bas depuis des années, ce n'était pas un problème. Elle connaissait tout le monde et puis elle aimait aussi se créer ses propres pizzas en utilisant ce qu'il y avait à sa disposition. Tant que ce n'était pas des ananas. Dans tous les cas, elle voulait avoir l'avis de Vinnie, pour être certaine que ça lui ferait plaisir et qu'il était d'accord. Rien que flâner autour lui allait aussi. Une fois la voiture déverrouillée, elle reprit sa place côté conducteur. Aller, c'était terminé cette histoire. No more drama. Du moins, elle l'espérait. Elle était quand même abandonnée aux pires scénarios de vie alors on ne sait jamais. Comme d'hab, elle ferait de son mieux pour se relever, même si à chaque fois elle était tentée de se laisser aller à jouer les épaves de bateau et se laisser couler. Peut-être que de nature, elle était trop combative pour ça. Peu importe. Vinnie pouvait compter sur elle, parce que de son côté, elle ne le laisserait jamais tomber quoi qu'il arrive. Il était littéralement arrivé comme un cheveu sur la soupe dans sa vie, mais il n'avait plus le droit de disparaître désormais.

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feat Vinnie Malone & @Mason Cohen

J'avais vécu quelques départs dans ma vie, mais aucun n'avait été aussi brutal et douloureux que celui-là. Je ruminais beaucoup la fuite inopinée de Rigel également, mais il n'avait été mon colocataire que deux mois, alors que je connaissais Wyatt depuis que j'étais tout petit. Ça faisait beaucoup à encaisser. Rigel et Wyatt étaient partis sans un mot, d'autres avaient pris la peine de me dire au revoir. Mais je n'en restais pas moins affecté. Ozzy m'avait quitté, Eden, Sona aussi. Et bien sûr, Swann. J'étais convaincu que si tous finissaient par me fuir, c'était en partie de ma faute. J'étais conscient d'être un boulet pour certains, mais je ne parvenais pas à redresser la barre. Il était toujours trop tard quand je le réalisais.
Certes, je n'étais pas seul, je pouvais toujours compter sur Angel, Mason et Lucifer. Il y avait aussi Max et Jake, mais j'étais tout de même dévasté à chaque fois qu'un de mes amis me quittaient. Et il y avait eu trop de départs ces derniers temps pour que je m'en remette. J'avais besoin de temps.
Je haussai les épaules quand Mason me proposa un petit-déjeuner dehors. Je n'avais pas faim, j'avais juste envie de dormir et de broyer du noir tout seul dans ma piaule, volets fermés. Ça ne m'aidait pas, ça ne faisait même qu'empirer les choses. Mais si on ne me poussait pas, j'étais incapable de lutter contre mon envie irrépressible de rester tout seul chez moi pour ruminer.
La demoiselle insista, m'assurant que ça nous ferait du bien de prendre l'air tous les deux. Peut-être bien, mais je traînais les pieds rien qu'à l'idée d'aller ailleurs que chez moi. Cependant, retourner dans ma baraque vide me ferait plus de mal que de bien.
Mason ne se laissait pas facilement découragée, et malgré mon silence, elle me fit une nouvelle proposition, cherchant visiblement à me motiver coûte que coûte !
- J'ai pas faim, Mace... répondis-je finalement en regardant le sol, tout en la suivant jusqu'à sa voiture.
Je n'avais pas envie qu'elle attrape ma dépression comme un virus contagieux, mais contrairement à elle, je ne savais pas remonter à la surface tout seul quand je me sentais sombrer. J'appréciais ses efforts, mais je n'arrivais pas à prendre sur moi. J'étais conscient d'avoir de la chance de l'avoir dans ma vie. Au départ je l'avais draguée, j'avais été un vrai boulet avec elle, et puis était née une solide amitié entre nous. Mason, c'était comme ma sœur, et je l'aimais. J'aurais voulu lui faire plaisir en acceptant son invitation, mais j'étais trop déprimé pour ça. Je me doutais qu'elle ne lâcherait pas l'affaire, cependant j'étais peu disposé à faire des efforts.
- Ramène-moi, steuplé.

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De quoi, il n'avait pas faim? Mais... Elle soupira, incapable d'être fâché contre lui aujourd'hui. Le cœur n'y était pas de toute manière. Elle espérait quand même lui faire avaler quelque chose d'ici la fin de la journée. À suivre. Même s'il avait juste envie de retourner ce coucher, elle ne le laisserait pas faire aussi facilement. Une fois dans la voiture, elle tenta de lui proposer une activité sympa à faire, mais Vinnie demanda plutôt à rentrer chez lui. Elle l'observa quelques secondes, soudainement partagée entre son envie d'insister et celle de le laisser tranquille. Hum. Ce n'était sûrement pas un bon plan de le laisser seul. « T'as qu'à venir chez moi alors, ça te va? » Il aimait bien venir chez elle, non? C'était un lieu familier en plus de ça. Et il pourrait bien faire ce qu'il voulait une fois là-bas, traîner, dormir, regarder la télé... C'était donc le meilleur compromis pour le moment, du moins c'est ce qu'elle pensait. La brunette étira un petit sourire qui se voulait encourageant, avant de démarrer. Vrai que c'était plus facile de se mettre un oreiller sur la tête lorsque tout allait mal, mais elle devait tenir bon, au moins pour lui. Ils quittèrent les lieux et Mason se surprit à songer au fait qu'elle ne remettrait peut-être plus jamais les pieds ici. Ça la rendait folle rien que d'y songer. Elle alluma la radio, avant de remonter l'avenue principale. « J'vais arrêter en chemin nous prendre des smoothies » Elle adorait ça et puis ça leur ferait un petit fond dans l'estomac.

Pour ne pas avoir à sortir de la voiture, elle s'engagea quelques minutes plus tard dans le service au volant du resto. Ceux qui connaissaient bien Mace savaient qu'elle avait un peu horreur de ce genre de service à la clientèle et qu'il valait mieux ne pas la faire chier à travers un intercom. Elle baissa la vitre, puis la voix d'un jeune raisonna avec un ton blasé typique. « Oui? » Comment ça, oui!? Bonjour, allô, comment puis-je vous aider, il n'avait jamais entendu parler de ça dans sa vie? Putain de paresseux! Grognonne, elle commanda un smoothie à la fraise pour elle et un au chocolat pour Vinnie, parce qu'il n'aimait pas les fruits. Elle jeta ensuite un coup d'œil à son ami, l'air de dire qu'elle allait arracher la tête de ce type. Une fois arrêté à la hauteur de la fenêtre, le mec ouvrit la fenêtre. « Ça va coûter...» Il la fixa tout à coup, comme s'il était surpris de quelque chose. « Humm salut beauté, ce sera gratuit, si j'ai ton numéro en échange » ........OMG. NON. Lentement, elle répondit à son large sourire, par un sourire tout aussi dégoulinant de bonheur, avant de subitement tendre la main pour l'agripper par le collet de son uniforme beige hideux. Elle le tira vers elle, approchant son visage du sien, l'air beaucoup plus menaçante à présent. « Parfait, ce sera gratuit donc et en échange je porterais pas plainte pour harcèlement à ton patron. Maintenant tu me donnes ma commande où je t'éclate le nez sur le comptoir » Brusquement, elle le relâcha, avant de lui faire signe d'accélérer son service. Il paraissait déboussolé et surtout piqué dans son orgueil de mâle. Tant pi pour lui, putain de petit con. Draguer les clients, sérieux? Il avait quel âge!? Elle soupira d'un air emmerdé, avant de récupérer le plateau avec les deux breuvages. Sans attendre une seule seconde de plus, elle quitta ensuite en vitesse. Fuck off. Il n'aura pas un seul dollar! « Les gens sérieux...» La brunette jeta un regard à son p'tit frère, avant de hausser les épaules, l'air détaché de la situation. Bha quoi! Elle ne supportait pas ce genre de comportement! Le respect est mort ou quoi? Elle prit ensuite une gorgée dans la paille de son smoothie, avant de conduire jusqu'à son appartement.

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Mason était mignonne, bienveillante avec moi, et elle essayait désespérément de me changer les idées, mais je n'avais envie de rien faire, même pas de manger. Elle avait bien compris que tout ce que je voulais c'était rentrer chez moi pour pleurer le départ de Wyatt, mais elle ne semblait pas décidée à me laisser sombrer sans réagir. J'appréciais son dévouement, mais je m'en voulais d'avance, parce que je savais que je ne serais pas de bonne compagnie aujourd'hui.
La demoiselle me proposa une alternative, à savoir, aller chez elle. Je posai sur elle un regard hagard avant de hocher la tête. Je voulais bien aller chez elle, mais je ne comptais pas faire plus que chez moi. Mais passer la journée avec elle me ferait sûrement du bien. La solitude me pesait de plus en plus, alors la voir insister pour me trouver une occupation réussissait déjà à me faire sentir un peu moins mal.
Je réalisais enfin que Wyatt était parti, pour de bon. Venir jusque dans son appartement aurait au moins eu un effet bénéfique. Je pouvais arrêter de me voiler la face, commencer à accepter le départ de Wywy, et passer à autre chose. Ça prendrait du temps, mais Mace avait pris la bonne décision en nous emmenant tous les deux ici.
Il me faudrait du temps pour accepter, et pour me dire que plus jamais je n'irais traîner chez Wyatt, que plus jamais il ne décrocherait son téléphone quand je l'appellerais au secours, que plus jamais il ne viendrait me sortir de la merde. C'était fini.
Mon amie alluma la radio, mais je ne remarquai même pas la musique. Je ne répondis pas non plus lorsqu'elle me proposa d'aller chercher des smoothies. D'ailleurs, ce n'était pas une suggestion, elle semblait l'avoir décidé sans me demander mon avis. Probablement un subterfuge pour m'obliger à avaler quelque chose, même si ce n'était pas un aliment solide.
Mace s'arrêta au drive et commanda deux smoothies. Elle posa un air agacé sur moi, pour me faire remarquer que le type qui avait pris sa commande était désagréable. Je penchai la tête de son côté, curieux de voir qui était le connard qui énerver ma Mason.
Quand cet idiot se mit à la draguer en lui demandant son numéro de téléphone, je posai une main sur la poignée intérieure de la portière, près à descendre pour dérouiller cet enfoiré. Mais Mason n'avait pas besoin de moi. Je le savais déjà, mais je ne pouvais pas m'empêcher d'intervenir quand quelqu'un l'embêtait. Sauf que là, elle me foutait presque la trouille à moi. J'observais la scène, souriant, amusé par la situation. Le mec, surpris et visiblement intimidé, une Mason accroché à son col, posa son regard sur moi, comme s'il cherchait de l'aide. Je haussai les épaules et pris un air désolé, comme si je ne pouvais rien faire pour lui.
- Fallait pas l'énerver, mec. Démerde-toi, lui lançai-je avant de me rasseoir confortablement dans mon siège, attendant que la demoiselle ait fini de malmener sa victime de la journée.
Notre commande en mains, Mason entreprit de repartir. J'attrapai mon gobelet, comme si je voulais les protéger de la tigresse, mais restai muet pour ne pas énerver davantage la bête.
- Ouais, les gens... répétai-je après elle.
Mason ne faisait pas dans la demi mesure, et j'aimais ça chez elle, même si des fois elle me faisait flipper. Mais cette fois, c'était juste marrant.
Histoire de ne pas la contrarier, je pris moi aussi une gorgée de mon smoothie, même si je n'en avais pas vraiment envie. Puis je posai les yeux sur elle, tandis qu'elle conduisait, sourcils froncés.
- Il était moche, en plus, plaisantai-je pour briser le silence.

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Son smoothie en main, la brunette prit une gorgée rapide avant de le déposer dans le porte gobelet de la voiture. Elle soupira d'agacement, toujours bien énervé par ce petit con du service à l'auto. Évidemment, elle n'était pas d'humeur à la base, alors disons que ça n'avait pas trop joué en sa faveur. Certes, elle avait la mèche courte par moment, mais plus précisément lorsqu'elle n'avait pas la tête à plaisanter. Se moquer de lui aurait été plus raisonnable que de semi le menacer, mais bon. Pas son problème. Heureusement, Vinnie accepta de boire un peu (ce pourquoi elle s'était presque battue) tout à coup bien tranquille sur son siège. Le silence ne la gênait pas particulièrement de toute manière et puis il avait sans doute conclu qu'il valait mieux ne pas l'embêter aujourd'hui. Elle ne ferait jamais un truc du genre à son ami, même si parfois, elle le brusquait sans le vouloir. Gentiment, bien sûr. « Moche et stupide oui » Elle roula des yeux. Parce que des mecs stupides, c'était assez courant dans son quotidien. À commencer par Angel et Vinnie tiens. Et Misha et plusieurs autres dans le genre. « Et genre c'est pas écrit célibataire sur mon front, t'aurais très bien pu être mon petit ami alors... » Ce ne serait pas la première fois qu'elle faisait semblant qu'un de ses potes était en fait son boyfriend, question de faire fuir les petits connards dans son genre qui se permettait de draguer tout ce qui bouge. Elle prit une autre gorgée de son smoothie avant de s'arrêter à un feu rouge. « Avec Wyatt, personne me faisait chier au moins » Simple constatation. Elle soupira, plus ou moins emballée à l'idée de parler de lui de nouveau. Elle devait au moins faire l'effort de le laisser hors des sujets de conversations maintenant qu'il était parti pour toujours. Mace jeta ensuite un coup d'œil en direction de son ami, étirant un mince sourire au passage. « Et t'inquiète, je te protégerais moi, tu me connais... j'sais faire » Et lui aussi savait faire, elle le savait. Mais bon, elle préférait quand même rester en dehors des bagarres. Ça ne menait jamais à rien de bon anyway. Trop de conséquences et tout ça. Elle avait une vilaine tendance à le faire justement quand elle était seule, mais bref.

Une fois le feu passé au vert, elle prit la direction de son bloc appartement qui était un peu plus haut sur la rue. Même si les choses allaient changer avec l'absence de Wyatt, elle essayait de se dire que très bientôt, elle ne se tracasserait plus avec ça. Une fois la pilule avalée et digérée. Tout irait bien. Elle se le répéterait plusieurs fois par jour. Qu'est-ce qui pouvait arriver de pire hum? Perdre Angel ou un truc dans le genre? Impossible. Cinq minutes plus tard, la brunette laissa sa voiture sur le stationnement. Son smoothie en main, elle attendit son petit frère avant de remonter l'allée. Aucune idée de ce qu'ils allaient bien pouvoir faire, mais c'était mieux que de retourner chez lui. Elle entra, avant de s'arrêter devant l'ascenseur, trop paresseuse pour prendre les escaliers. « Et si tu te trouvais un job, hum? Ça pourrait t'occuper en plus de te faire un peu d'argent » Sujet quand même délicat avec lui, mais bon. Qui ne tente rien n'a rien et puis Vinnie était un gars intelligent, il serait capable de bosser un peu, disons à temps partiel pour commencer quoi. Elle aimerait bien le voir au moins essayer.

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L'altercation entre Mason et le mec du drive avait au moins eu le mérite de me dérider un peu, ça me faisait penser à autre chose, même si j'avais toujours le départ de Wywy en tête. J'étais trop triste pour avaler quoi que ce soit, mais j'avais quand même pris une gorgée de mon smoothie pour faire plaisir à Mace. Je voyais bien qu'elle essayait de me consoler comme elle pouvait, et j'appréciais sa sollicitude.
En effet, j'aurais pu être le petit-ami de Mason, et pourtant ce mec n'avait pas hésité à la draguer ouvertement.
- Ah ouais ! m'alarmai-je en prenant conscience de ce détail. Il est pas gêné, ce connard !
Je regrettais de ne pas être intervenu du coup. Cet enfoiré aurait mérité que je lui en colle une ! En plus, ça m'aurait fait du bien.
Quand Mason mentionna Wyatt, je baissai les yeux. Il me manquait déjà, putain... Je ne savais pas comment j'allais survivre à son départ.
J'esquissai un sourire timide, légèrement amusé, quand elle me rappela qu'elle me protégeait. Ça aurait pu paraître amusant, mais en réalité c'est ce qu'elle faisait. Elle me protégeait plus que l'inverse. Comme une grande sœur. Ça ne m'empêchait pas de garder un œil sur elle. Je savais qu'elle était capable de se défendre toute seule, et qu'elle était plus badass que moi ! Malgré tout, si quelqu'un l'embêtait, je la défendrais, sans hésiter.
Je ne dis pas un mot de plus, jusqu'à ce qu'on arrive chez elle. Mace stationna la voiture et je la suivis, jouant avec la paille de mon smoothie, toujours muet. Mais une fois devant l'ascenseur, sa question me fit relever le nez vers elle, et je haussai un sourcil. J'éclatai d'abord de rire avant de me stopper net quand je compris qu'elle était sérieuse.
- Mais... Un job ? Tu plaisantes ? Et puis j'ai pas besoin d'un boulot, je sais piquer des trucs.
Je n'étais pas un excellent voleur, mais j'arrivais à me débrouiller. Et puis, surtout, j'étais un branleur. Impossible pour moi d'envisager de travailler.
- J'ai pas envie d'bosser, ça m'saoule, répondis-je sincèrement en baissant à nouveau les yeux sur mon smoothie, jouant toujours avec la paille. De toute façon, j'peux pas. J'suis bipolaire, j'te rappelle. Alors, arrête de dire des conneries, steuplé.
Je savais que Mason voulait juste m'aider, mais causer boulot avec moi, c'était compliqué. Il valait mieux ne pas insister, sinon je me fermais comme une huître ! Mes humeurs étaient trop bancales pour que je parvienne à garder un rythme de travail, même si je n'avais même pas essayé finalement. Je préférais me cacher derrière mes troubles bipolaires pour ne pas avoir à faire d'efforts. Et puis, je ne prenais plus mon traitement depuis longtemps maintenant, depuis que Swann m'avait quitté, et ça ne m'aidait pas à gérer mes émotions. Alors avant d'envisager de travailler, il fallait déjà que je me soigne.

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Elle savait très bien que de parler boulot avec Vinnie c'était presque un genre de sujet tabou, parce qu'il ne voulait rien entendre. Ça ne l'empêchait quand même pas de le redire une fois de plus. Elle croyait en lui, c'était son ami et évidemment, elle voulait le meilleur pour lui. Il pouvait toujours essayer, non? Au moins une tentative avant de penser que ce serait la catastrophe assurée. Puis c'était normal d'avoir des craintes au début. « Voler c'est pas un job non » Elle lui répondit calmement, avant d'appuyer sur le bouton de l’ascenseur. Elle sirota son smoothie, avant de lui jeter un coup d'oeil. Et non seulement ce n'était pas un vrai boulot, c'était aussi hautement illégal. Il risquait de se faire prendre un jour et de finir en tôle. Mais pour aujourd'hui, Mason lui éviterait ce genre de discours moralisateur. Les flics, la prison, la perte de son avenir et blablabla. Elle pouvait être chiante si elle le voulait, mais pas à ce point-là non plus. « Bha tu sais, ça me saoule aussi parfois » La brunette haussa les épaules, capable de comprendre qu'il trouvait ça lourd. Se lever, aller bosser pendant des heures, puis revenir à plat. Oh elle comprenait bien oui. D'abord, parce qu'elle faisait un peu du service à la clientèle. Voir une tonne de clients tous les jours, avec leur pizza à la main, c'était parfois très irritant. Certains ne se donnaient même pas la peine de lui filer du pourboire et elle devait les engueuler. Putain de gens radins. Toujours les riches en plus de ça! Comme si elle ne valait pas quelques dollars. Vinnie lui demanda ensuite gentiment d'arrêter et Mason plongea son regard dans le sien avec insistance. « Bipolaire p'être bien, mais pas handicapé. T'as encore tes bras et tes jambes » Sur ce, elle entra dans la cabine, lui faisant signe de se dépêcher.

C'est bon, elle avait fini de l'embêter avec ça. Elle savait très bien qu'elle pouvait être du genre à ne pas lâcher le morceau, mais c'était inutile de se disputer avec lui. Tous les deux ne méritaient pas ça en ce moment alors bon. Elle attendit sagement que l’ascenseur s'arrête sur son étage, avant de sortir la première. Mace récupéra ses clés dans ses poches, puis elle déverrouilla la porte de son petit appartement. Pour une fois, il était relativement rangé, même si la vaisselle traînait sur le comptoir de la cuisine. « Fait comme chez toi » Il connaissait bien les lieux de toute manière. Ce qui était bien avec son appart, c'était le grand canapé en L et la télé. Elle passait beaucoup de temps écrasé devant son écran lorsqu'elle rentrait du boulot et voulait décrocher un peu. Sur la table basse du salon, son cahier à dessin traînait là, avec une tonne de crayons en tout genre autour. Certains avaient roulé jusqu'au sol, mais elle était parfois trop paresseuse pour les récupérer. Son smoothie terminé, elle le jeta rapidement à la poubelle « Allume la télé si tu veux » Elle lui fit signe de s'installer, avant de passer par sa chambre pour récupérer une veste. Là aussi, le désordre n'était pas si pire que ça, mais le lit n'était pas fait. Elle détestait remettre les couvertures en place pour ensuite les défaire dès qu'elle se couchait. Mason le rejoint ensuite au salon, passant par l'arrière du canapé pour sauter à côté de lui et le bousculer au passage, en bonne grande sœur qu'elle était. « Ça va aller? » C'était clairement la question du jour, mais bon. Elle voulait s'assurer qu'il ne se sentait pas trop mal non plus, vu les circonstances difficiles.

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J'appréciais la sollicitude de Mason, même si je ne pouvais pas la satisfaire concernant son espoir de me voir adopter une vie plus stable. Je n'envisageais pas de travailler, parce que je n'en avais pas envie. Je me cachais derrière mes troubles en guise d'excuses, et j'étais un branleur. Mais au-delà de ça, j'étais également convaincu que je n'étais qu'un bon à rien. Qui sait, peut-être bien que je pouvais arriver à faire quelque chose de ma vie, si j'essayais.
C'est vrai que jusque là, je préférais me laisser vivre et voler pour subvenir à mes besoins. Je ne m'en cachais pas d'ailleurs, Mace le savait, puisque j’œuvrais souvent en partenariat avec Angel. À nous deux, on était presque doué.
- C'est pas un job, mais ça marche ! la provoquai-je, un large sourire aux lèvres.
Du moins, ça fonctionnait tant que je ne me faisais pas prendre. C'était déjà arrivé, mais jusque là je n'avais pas eu de gros ennuis. Tôt ou tard, ça arriverait, si je poursuivais sur cette voie.
Mason n'avait pas un boulot facile, je me doutais que c'était compliqué pour elle aussi. Mais elle le faisait, peu importe que ce soit difficile, elle livrait ses pizzas. Je n'étais pas capable de faire comme elle, de prendre sur moi et de simplement travailler. Je lui servis à nouveau la même excuse, ma bipolarité, pour justifier mon oisiveté. C'était loin d'être suffisant pour la convaincre et je fronçai les sourcils à sa remarque. Non, en effet, je n'étais pas handicapé, mais je faisais comme si.
- Ouais ben j'vois pas comment j'peux travailler juste avec mes bras et mes jambes si mon cerveau déraille.
Il déraillait surtout à cause de mes excès, et de mon manque de volonté à essayer de gérer mes troubles et mes émotions. La vérité c'est que je ne faisais pas d'efforts. Mais j'étais las de décevoir tout le monde. J'avais presque envie d'essayer. Mais pas aujourd'hui, j'avais besoin de broyer du noir, pour ruminer le départ de Wywy...
Je suivis la demoiselle dans l'ascenseur, mon smoothie encore à la main, auquel je n'avais presque pas touché. On entra dans son appartement et je posai le gobelet sur la table de la cuisine. Je n'avais pas l'intention de le finir de toute façon. Je ne remarquai même pas la vaisselle qui s'entassait dans l'évier, parce que c'était pire chez moi. Chez Mason, ça me paraissait toujours clean, parce que c'était toujours plus rangé que le capharnaüm dans lequel je vivais.
Je m'installai sur le canapé, d'une posture nonchalante, et j'attrapai la télécommande pour suivre son conseil. La télé. Un programme bien abrutissant. Voilà ce qu'il me fallait. J'attrapai ensuite son carnet de dessins qui trainait sur la table basse et y jetai un œil. C'était le genre de trucs que j'adorais regarder quand j'étais défoncé, parce que ça me faisait bader.
- Pourquoi tu livres des pizzas ? commentai-je en secouant la tête, quand en feuilletant le carnet, je me rappelai combien mon amie avait du talent. Tu devrais essayer d'exposer.
La demoiselle s'éclipsa avant de revenir comme la tornade qu'elle était. Elle sauta sur le canapé et je lâchai un petit grognement quand elle me bouscula au passage. À sa question je répondis par un hochement de tête, sans même la regarder, trop occupé à tourner les pages de son carnet de croquis.
Je ne voulais plus penser à Wyatt, je ne voulais plus penser à rien. Je me serais bien mis la tête à l'envers, mais avec Mason comme chaperon, c'était raté pour aujourd'hui. De toute façon, ça ne m'aiderait pas. Je n'étais même pas sûr d'en avoir envie, au fond.
Je tournai enfin la tête vers elle et soupirai.
- Qu'est-ce qu'on va faire maintenant ?

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w/ @Vinnie Malone

Ouais okay, elle lâchait le morceau pour cette histoire de boulot. Pour cette fois seulement. Elle comptait bien lui casser les oreilles plus tard lorsqu'elle en aurait l'occasion. Et non pas pour le faire chier et l'emmerder comme une grande sœur, mais juste parce qu'elle croyait vraiment en lui. Une fois chez elle, Mason le laissa s'installer dans le salon, pendant qu'elle passait de la cuisine à sa chambre. Dormir chez Vinnie l'avait un peu fatigué, mais elle ne comptait pas s'allonger immédiatement. Tout ce qu'elle voulait, s'était effacer Wyatt de sa tête. Faire comme s'il n'avait jamais existé. Ce serait plus facile et moins lourd à endurer. Elle ignora ensuite sa question au sujet de son soi-disant talent, avant de rebondir sur le canapé et de reprendre son carnet. Elle le déposa tout simplement sur la table basse en soupirant. « Parce que ça n'intéresse pas personne de toute façon. Le dessin c'est un passe-temps, pas un job » Elle grimaça ensuite à ses propres mots. On croirait entendre le discourt d'un adulte vieux et rabougri. Pile le genre de blabla qu'elle ignorait en temps normal. Elle était reconnue pour en faire qu'à sa tête et ce peu importe l'avis des autres. En vérité, elle n'avait pas la motivation pour se lancer sur cette voie. Ce serait super difficile de se faire reconnaître et dieu sait qu'elle n'était pas la seule dans l'coin à vouloir devenir "artiste" et gagner de l'argent avec ça. « Et puis j'expose déjà je te signale, en plein air et tout... sauf que les flics repassent derrière pour l'faire effacer » Parce que c'était contre la loi de faire des graffitis. Mot qu'elle n'employait jamais d'ailleurs. Pour Mace, c'était de l'art de rue, tout simplement. Et elle trouvait ça sympa de faire quelque murales ici et là, ça ne faisait de mal à personne. Putain de flics. Ils ne comprenaient pas. Elle se faisait constamment chasser comme un vulgaire déchet. À force, vrai que ça l'énervait quoi. Elle n'avait plus trop envie de recommencer. D'un autre côté, elle ne comptait pas abandonner complètement. C'était sa façon de se vider la tête, de s'exprimer et de laisser une trace d'elle dans ce monde de fou. Bref, Vinnie soulevait un point. Now what? Qu'est-ce qu'ils allaient faire? « Je sais pas...en vrai, j'ai du mal à voir où j'vais dans la vie alors compte pas trop sur moi pour jouer les guides » Dans sens qu'elle était loin d'être doué en matière de conseil de vie. Elle soupira, avant de reporter son attention sur la téléréalité bidon à l'écran. « P'être que y'a pas de bonne réponse. On continue et puis c'est tout. On fait de notre mieux et...on verra » Qui sait, le départ de Wyatt sera peut-être une bonne chose après tout. Elle n'était pas totalement convaincue de ça sur le moment mais bon. Hum. Elle garda le silence quelques instants, avant de lui lancer un petit sourire qui se voulait rassurant. « Hey, dans tous les cas, je te promets de jamais partir okay? J'serais toujours là » À la vie, à la mort.

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