Poison Ivy ft. Misha

♛ ♛ ♛
{  He used to call me DN
That stood for deadly nightshade
'Cause I was filled with poison
But blessed with beauty and rage }
crédit/ tumblr ♛  w/ @Misha Kane

L'échange des sms fait, la princesse a pris les choses en main. Maintenant qu'Alexie serait absente durant quelques temps, elle s'était proposée pour prendre soin de sa maison. Et ceci, signifiait récupérer les clés des mains de son leur patient et client si complexe. Non mais honnêtement, il n'a pas à continuer à s'imposer au sein du monde d'Alexie. Pas le moins du monde. Mais si elle est vraiment honnête, la blonde aurait terriblement envie qu'il s'impose dans sa vie à elle. Enfin, ce n'est plus vraiment à l'ordre du jour. Les messages d'Alexie l'ont refroidi comme une violente tempête d'hiver. Apprenant non seulement qu'il est encore avec sa femme mais surtout que la paternité l'attend au tournant, la princesse a fermé les yeux durant un instant pour ne pas laisser les émotions prendre le dessus sur son état. Elle n'a pas le droit de ressentir tout ça, toutes ces choses incompréhensibles pour. Elle n'a pas le droit de laisser tomber dans des pièges aussi simples qu'enfantins. Elle ne peut pas, non plus. Il s'est joué d'elle depuis le début. Depuis le début ! Depuis que ses iris ont trouvé les siennes. Depuis qu'elle l'a laissé entrer dans sa vie. Elle a envie de tout secouer. Parce qu'elle se souvient de ce que ça fait ; de se faire balader. Elle se souvient de ce que ça fait d'espérer. Espérer est une chose dangereuse, surtout quand les fondations sont instables. Et là, c'est encore plus qu'instables. Il n'y en a pas du tout. Il n'y a rien. Que de la poussière, que du vent, qu'un royaume en ruines. Son coeur lui fait mal, il souffre évidemment. Elle a pensé, ne serait ce que pour quelques secondes qu'il serait différent avec elle. Mais c'est loin d'être le cas. Tu t'es fait avoir princesse, commence à vivre avec la douleur. Une douleur à laquelle tu t'es habituée. Elle a envie de rire. Et au fond, elle aura rit devant son miroir. En croisant son reflet, son air dépité. L'impression que tout s'effondre. Que tout lui échappe. Elle n'a aucune idée de comment s'en sortir. C'est un labyrinthe sans issue. Sans sortie probable. Et la voilà à se battre contre une force de la nature qu'elle ne parvient pas à maitriser. La soirée s'annonce et après les nombreux dossiers qu'elle aura terminé de vérifier, d'annoter, la plus jeune a attrapé les clés sa voiture. Quelques affaires au cas où elle terminerait la nuit chez sa meilleure amie, elle compte bien tout laisser en ordre. Une sorte d'attitude maniaque qui résonne dans son être. Au moins quelque chose qu'elle parvient à contrôler. Déjà que sa vie lui file entre les doigts devant un paternel qui la maintient dans le droit chemin. Enfin, dans le droit chemin est un grand mot. Une rebelle ne pourra jamais se complaire dans la famille Ashford. A part ses amis, quel soutien détient elle? Alexie, Jonas, Avery. Tout ce beau monde n'a pas à écouter ses paroles désespérées. A ses choix stupides. A ses rêves amputés. Et c'est bien là le problème, elle n'a pas plus de forces pour prétendre que tout va bien. Tout ça, c'est de sa faute. Elle s'est laissée aller à ce jeu stupide. Et voilà le résultat. Mais s'il pense avoir gagner, s'il pense la voir tomber à genoux, il se met le doigt dans l'oeil. Parce que la princesse n'avouera jamais sa défaite. Elle reste fière, la tête haute. Le menton levé au ciel, qui se couvre au dessus de son existence. De son royaume en ruines. Impossible de se maintenir à la surface, la jeune fille s'accroche désespérément aux vagues. Aux vagues déchainées. Oh, elle a le coeur qui souffre la princesse. Elle a le palpitant qui s'affole. Il va devenir père..Il va..Elle passe ses mains sur son visage, toujours coincée dans sa voiture désormais garée devant la maison d'Alexie. Elle inspire, elle expire. Simplement pour se calmer avant de laisser tomber ses mains sur ses cuisses. Le coup de foudre, c'est pour les idiots. Les niais. Elle en a des hauts le coeur maintenant qu'elle repense à ce qu'elle a dit, à l'époque. Le destin se sera retourné contre elle et aujourd'hui, elle a des miettes à la place de son organe vital. Rien de plus, rien de moins. Elle s'est fermée d'une manière qui ne permet plus à personne d'entrer. Plus jamais. Elle préfère éviter de souffrir pour se conserver. Elle croise une seconde fois son regard dans le rétroviseur, elle a même du mal à se regarder devant tant de honte. Elle donne un coup dans le volant, de la force de ses poignets délicatement ornés de bracelets. C'est du grand n'importe quoi. Elle n'a pas besoin de ça. Décidée à tourner une page, à brûler un bouquin entier qu'elle n'aura même jamais commencé, la jeune fille sort de son véhicule et fait le tour de la maison de sa meilleure amie dans le but de rejoindre la baie vitrée. Celle ci ouverte, la princesse s'impose à l'intérieur en fermant cette dernière derrière elle. Les lumières allumées, elle vérifie que tout est encore là malgré le départ très récent de son amie. Une fois fait, elle se sert un café. Non, elle fixe une des bouteilles qu'elle a offert à Alexie il y a quelques temps. Des petits cadeaux entre amies qu'elles ont l'habitude de s'offrir. Dans une grimace, la blonde se prend un verre, verse une bonne quantité à l'intérieur et l'avale d'une seule traite.

Wow, elle a oublié à quel point elle préfère ce qui est puissant. Elle inspire longuement, attrape la petite télécommande pour allumer la stéréo qui laisse couler des playlists qui lui conviennent très bien. Elle a besoin de retrouver sa ligne de mire. Celle qu'elle a laissé s'échapper quand elle pense aux pralines azurées de son patient. C'est du n'importe quoi, encore une fois. En fait, elle s'en veut beaucoup plus à elle même d'avoir été aussi stupide pour se laisser avoir. Ce type est un idiot, quelqu'un d'arrogant qui ne permet pas une stabilité. Pas qu'elle même se trouve être stable, elle ne va pas nier qu'elle a un sérieux problème avec les difficultés, avec les choses qui ne semblent pas très lumineuses. Mais elle a toujours été comme ça, à s'approcher du feu. Jusqu'à se brûler, à voler jusqu'à se briser les ailes au passage. Comme si elle tentait simplement de se prouver à elle même, à ses géniteurs qu'elle valait quelque chose malgré toutes les différences qui font d'elle le mouton noir de la famille. Elle fixe le liquide ambré, comme si ce dernier allait lui révéler les réponses qu'elle a définitivement besoin de savoir. De connaitre pour avancer. Mais ouvre les yeux, princesse. Tu ne parviendras jamais à le sonder. A la place, c'est toi qu'il a consumé. Elle a envie de rire, une nouvelle fois. Elle est si pathétique, Alexie l'aura averti. Mais elle a cru, l'espace d'un instant, qu'elle serait plus douée. Tu parles, rien du tout. Elle se ressert un verre, reprend une gorgée tandis que sa longue natte lui tombe le long de l'épaule droite. Elle se remettra. Parce qu'elle s'en remet toujours. Elle va le faire disparaitre de son existence et le reste peut bien attendre. Elle va essayer de le faire parler, de le secouer même. Mais en restant à une distance raisonnable de son esprit. Ce type est toxique, bien trop pour qu'elle puisse s'y aventurer. Peut être le pourrait elle. Peut être parviendrait elle à le faire souffler quelques mots. Mais c'est avoir une imagination sans bornes. Une imagination bien trop grande. Elle sort son ordinateur, attrape la bouteille et son verre qu'elle pose sur la petite table du salon puis s'installe confortablement. Oh, elle l'attend de pieds fermes. Parce qu'elle sait qu'il va finir par pointer le bout de son nez. Et qu'au moment même où ses yeux trouveront les siens, qu'elle devra lutter de toutes ses forces pour ne pas réagir. Il va être père, princesse. Te souviens tu de la dernière fois? Te souviens tu de la douloureuse peine que tu as effleuré? Sa peau frissonne. Non, elle ne se fera pas avoir une seconde fois ! Elle ne touchera pas au fruit défendu, même si la tentation est grande. Même si tout lui dit d'abandonner, même si tout pointe en direction de cet homme qui ne sait même pas où il en est. Un enfant, non mais un gros bordel, surtout. Le gamin va terminer comme lui, c'est certain. Certes, elle est cruelle à cet instant. Mais ses yeux sont brûlants, son âme est lacérée. Elle a envie de le briser le bras grâce à ses techniques de combat. Elle ne le fera pas. Néanmoins, elle ne sera pas tendre avec lui. C'est terminé, tout ça. Aujourd'hui, ce soir, tout prend une autre direction. Une autre destination. Ce soir, Hazel met fin à ce petit jeu. Et elle a déjà commencé en l'évitant soigneusement, en décalant certains de leurs rendez vous pour des raisons qu'elle a purement inventé. Après tout, qui a dit qu'elle jouait fair play?

♛ ♛ ♛
{  He used to call me DN
That stood for deadly nightshade
'Cause I was filled with poison
But blessed with beauty and rage }
crédit/ tumblr ♛  w/ @Hazel Ashford

Il sait pas vraiment pourquoi Misha, mais il a comme l’impression qu’il devrait en profiter, de la clé de chez Alexie. Elle s’absente qu’elle lui a dit, des vacances, avec son patron. Une fuite d’amoureux transits oui. C’est stupide. C’est moche. Ou peut-être qu’il est jaloux. La stabilité, il ne sait pas ce que s’est. Ou il en eu un léger aperçu, avec Juliet. Et peut-être que ça lui manque. Mais y’a que Juliet qui peut lui apporter ça. Sécurité et réconfort. Dans sa tête, toute la tendresse, et cette chaleur rassurante, elle est liée uniquement à cette femme. A bébé. Alors il tourne en rond, il papillonne, il fuit même toute personne qui tenterait de prendre la place de Juliet. Indétrônable Reine. C’est peut-être frustrant, finalement, de voir que les autres y arrivent si bien, alors que lui, il est juste incapable d’avoir un cœur.  

Et c’est sur les conneries qu’il se venge. Aggraver son cas. Chuter toujours plus. La moindre mauvaise idée qui peut lui traverser l’esprit, il fonce dedans, tête baissée. Comme il s’apprête à le refaire, la clé d’Alexie en main. Darcy elle bosse tard ce soir, et il n’a pas envie de rester chez lui, à se perdre sur des vidéos You-Tube encore. Sa nouvelle grande occupation. Les tutos de super-papa. Il a l’impression que son cerveau va exploser. Il essai de rassurer pourtant, il ne veut juste pas finir comme son père, à délaisser son gosse à la moindre difficulté. Il n’a connu que ça lui. Des parents distants face à un gamin instable. Il avait des problèmes, et ils ne s’en sont jamais occupés. Il est loin de tout Misha, il déteste les responsabilités. Mais pour ça, jamais ô grand jamais, il ne répétera les erreurs de ses parents. Darcy, elle a peur de la grossesse, de la bêtise qu’ils font. Peur d’être mère, est-ce que c’est le bon moment ? Lui, la seule chose qui l’inquiète, c’est de ne surtout pas devenir son père. Un bébé, ça ne doit pas être la mer à boire. Les plus grands imbéciles y arrivent très bien. Pourquoi pas lui ? Il lui apprendra le football, la bagarre. Il pourra même se vanter devant les filles, avec un bambin. Ouai, lui, il se l’imagine très bien, contrairement à son épouse. Sa seule angoisse, c’est d’être mauvais dans un rôle si important.  

Il est déjà tard, quand enfin, sa voiture se gare devant l’immeuble d’Alexie. Il coupe ses phares, le moteur, puis il la ressort, la fameuse clé, cachée au fond de sa poche. Il grimpe les escaliers jusqu’à la porte de l’appartement de son avocate, puis il enfonce la clé dans la serrure. Un petit sourire se dessine sur ses lèvres, quand il remarque que ça fonctionne. Elle n’a pas changé la serrure. Il ouvre la porte, les yeux rivés sur ce qu’il fait. Il sort la clé, il la refourre dans la poche de sa veste, puis il ferme la porte. Il dégage ses chaussures qu’il laisse dans l’entrée, et ce n’est que là qu’il réalise... Que la lumière est allumée. Il se redresse, posant ses yeux sur le décor. Et sur la silhouette dans le canapé. Hazel. Sa psychiatre. Sa proie aussi, faut le souligner. Celle qu’il désire de plus en plus. Celle avec les tensions sont de plus en plus palpable, étranges aussi. Celle qui a pris ses distances. Ça fait une semaine qu’elle repousse ses rendez-vous, qu’elle reste si vague sur ses excuses et ses sms. Putain, qu’est-ce qu’elle fout sur le canapé d’Alexie.  

_ “ Vous foutez quoi ici, vous ?! “

Qu’il crache suspicieux, les yeux plissés, alors qu’il retire sa veste pour la planter sur le porte manteau. Au-dessus des fringues d’Alexie, qui y résident déjà. Situation des plus étrange, mais finalement, ça l’arrange bien. En plus, elle boit. Ses prunelles claires se posent ce verre, devant elle, sur la table. Petit sourire qui s’étire, en coin de sa bouche. Bien caché dans sa barbe, imposée par Darcy. Il se faufile rapidement vers le canapé, et une fois derrière celui-ci, il escalade le dossier pour s’assoir à côté d’Hazel, faisant rebondir l’assise. Il fait bien exprès de se coller à elle, sa cuisse contre la sienne, et il se penche vers la table. Il empoigne le verre d’alcool, qu’il lève directement jusqu’à ses lèvres. Il en avale une bonne gorgée, et il savoure, cet alcool qui traverse sa gorge. Il n’en n’a pas bu depuis quelques jours, la faute à la panique qui règne dans son appartement conjugal. Le verre se repose, et son bras, du côté d’Hazel, vient se poser sur le dossier du canapé, derrière elle, alors qu’il s’enfonce dedans.  

_ “ Enquête spéciale. Vous et Golberg, donc... Amies ? Cousines ? Vous êtes son chien de garde ? Elle avait peur que je casse quelque chose ? “

Son sourire s’étire un peu plus, alors qu’il pose son regard sur elle. Il va jusqu’à s’en pincer la lèvre, la vue, il la savoure autant que son alcool. Elle lui aurait presque manqué la blonde. Leur petit jeu. Leur tension, tout finalement.  

_ “ Elle savait que je viendrais, elle vous l’a dit, et ça devenait bien trop tentant ? “

Malicieusement, bien trop, il se penche vers elle. Assez pour que son souffle vienne frôler sa peau. Il le cherche, leur petit jeu. Il l’aime, leur petit jeu.  

_ “ Vous aussi vous m’avez manqué. “

Qu’il chuchote, ses yeux tombant sur le cou si désiré d’Hazel. C’est calme, c’est intime ici. Ça rajouterait presque encore plus à la situation. Et il compte bien en profiter. Ses doigts son dos justement, viennent effleurer l’épaule de la princesse, l’air de rien, innocemment. Il ne s’attendait pas à ce que sa soirée soit pimentée, mais lui les surprises, il aime bien ça.

♛ ♛ ♛
{  He used to call me DN
That stood for deadly nightshade
'Cause I was filled with poison
But blessed with beauty and rage }
crédit/ tumblr ♛  w/ @Misha Kane

La princesse sait que c'est stupide. Il a l'impression d'être une petite fille qui attend le Père Noël sous le sapin, le soir adéquat. Elle sait que c'est totalement idiot d'attendre ici, d'être venue ici probablement. Attention, pas qu'elle soit contre prendre soin l'appartement d'Alexie, loin de là. Elle s'est toujours proposée pour s'en occuper quand sa meilleure amie n'était pas disponible. Et elle compte bien assumer ce qu'elle lui a dit à travers leurs messages. Elle a l'intention de garder cet endroit propre, et en un seul morceau. Mais aujourd'hui, ou plutôt ce soir, c'est une autre affaire qui s'est mis en place. Ici, c'est surtout pour croiser le magnifique regard azuré d'un certain type qu'elle a envie de détester. Qu'elle devrait détester d'ailleurs mais dont elle ne parvient à oublier. Bon, chose normale dans un sens car il se trouve être son patient. Elle est forcée de le voir tous les jours, ou du moins lorsque leurs sessions le permettent. Seulement voilà, c'est à la blonde d'éviter leurs moments en tête à tête récemment. Ce n'est pas qu'elle n'a pas envie de faire son travail correctement mais son coeur est trop lourd à porter dernièrement. Et surtout, depuis ce fameux soir à au club. Elle l'a laissé s'approcher un peu trop. Elle a sentit son souffle dans son cou, son parfum qui l'enivre tellement. Sa voix qui fait trembler ses tympans. Qui résonne dans son esprit, comment est elle censée résister? Non, elle ne peut pas. Elle n'a pas le droit. Elle ne le sait que trop bien. Même Alexie l'aura averti, l'aura prévenu qu'elle ne se dirige pas sur la bonne voie. Et elle a tout à fait raison. Aujourd'hui, la voilà, à se poser bien trop de questions pour son bien être. Pour un homme qui ne la voit que comme un trophée, qui va devenir père en plus de ça. Qui va continuer à la rendre malheureuse. Elle a perdu, comme à un jeu. Les dieux l'auront voulu ainsi. Et elle accepte sa défaite mais elle a horreur qu'on la nargue. Voilà pourquoi elle décide de faire un pas en arrière. Parce qu'elle ne peut s'autoriser à se laisser tomber dans ses filets. Elle n'en ressortira pas indemne. Et ça, il le sait. Il se joue d'elle. Mais elle tente comme elle peut de résister. De ne pas laisser ses espoirs s'évaporer. Alors oui, peut être qu'elle ne devrait pas être impatiente, pas d'une telle façon, de le retrouver dans l'appartement de sa meilleure amie. Pas le moins du monde. Mais juste une dernière fois. Une énième fois et elle arrêtera. Elle continuera son chemin en l'oubliant de la meilleure des manières. Un mensonge en plus, que la psychiatre tente d'avaler. Seulement voilà, ça ne fonctionne pas comme ça et c'est bien plus compliqué qu'elle ne l'aura jamais imaginé. La blonde inspire longuement, fixant le décor autour d'elle. L'appartement d'Alexie a l'air bien plus chaleureux que sa maison à elle. Sûrement parce qu'elle même est plus ancrée sur les sentiments que la psychiatre. Les deux meilleures amies sont si différentes. Et alors qu'elle réfléchit à toutes les choses qu'elle est censée vérifier pour ne rien oublier. Et voilà que la porte s'ouvre, comme elle l'aura deviné. C'est comme un frisson qui grimpe le long de sa nuque. Il est là et elle le sait. Elle peut presque le ressentir. Et voilà qu'il s'impose dans la pièce avec sa question stupide. Question qu'elle ne relève même pas. Hazel ne lui répond même pas, en fait. Il se répondra tout seul. Mais si elle suppose être tranquille, la blonde sent le canapé s'affaisser et il est installé à ses côtés. Elle l'observe prendre son verre, un premier soupire passe la barrière de ses lippes colorées. Il est bien trop bruyant à son goût. Il pose trop de questions.

"Ça ne vous regarde pas. Et c'est loin d'être tentant." qu'elle répond en reposant son attention sur son ordinateur. Et si la tentation est bien évidemment grande, elle a toujours aussi mal de s'être attachée à un type de la sorte. ll n'en n'a rien à faire. Pas d'elle. Il n'y a que son petit confort, que son monde à lui qui importe. Elle n'est que la psychiatre qu'il est parvenu à rendre folle et qui a bien plus de problèmes ces derniers temps. Mais bon, qu'est ce que lui, pourrait en avoir à faire hein? Pas grand chose, au final. Misha, c'est Misha. Le grand Misha qui n'a pas envie de s'accrocher à qui que ce soit, qui préfère mettre le bordel dans l'existence de personnes qui finissent par le trouver attachant puis qui finit par disparaitre quand ça devient trop sérieux. Ça la révolte. La princesse en a assez d'être la seule qui finira par souffrir à chaque fois. Il s'en fiche, le ténébreux. Il n'est pas assez intéressé pour savoir, se demander s'il vient à briser les coeurs des gens. Il n'a aucune idée de ce qu'il lui a fait. Et elle ne compte pas lui dire, soyons honnête. Elle est bien trop fière pour se mettre à genoux. Alors, elle reste directe. Simple. Sèche, aussi. Elle n'a pas envie de le sentir à côté d'elle. Mais il se penche et Hazel relève ses pralines avant de poser sa paume contre le visage du plus âgé pour le faire brusquement reculer. "Ne m'approchez pas. Ne me touchez même pas." la princesse finit par se lever, et s'aventurer dans l'entrée pour aller fouille dans la veste de son patient avec un regard sévère. Ça suffit maintenant les idioties. Elle va reprendre cette histoire en main et il n'a pas intérêt à se montrer provoquant car elle va réellement lui briser plus qu'un bras cette fois. C'est certain. "Où est ce qu'elle est.." souffle t-elle d'abord en plongeant un peu plus sa main dans ses poches avant de récupérer finalement un morceau d'acier froid. Le relevant à hauteur de ses prunelles pour s'assurer qu'il s'agit bien de la clé d'Alexie, elle vient la ranger dans son jean noir pour ne pas l'oublier en partant puis elle retourne dans le salon en le pointant du doigt. "Ça suffit maintenant. Vous ne reviendrez pas ici, c'est clair? Vous allez rester chez vous. Ou chez votre femme, je m'en contrecarre mais vous dégagez d'ici. Alexie m'a demandé de récupérer sa clé et c'est ce que je fais. Vous n'êtes pas chez vous, Misha. Donc, j'en ai rien à faire que vous n'ayez pas de chez vous. Cherchez vous en un. Mais ici, chez Alexie, c'est terminé. Et chez moi aussi. Et faites autant de commentaires stupides que vous le souhaitez, autant de sourires idiots que vous supposez utiles, je m'en tape. Et si vous m'approchez encore une fois, que vous veniez simplement à poser votre bras sur mon épaule, je vous brise le poignet." parce qu'elle en assez la princesse. Elle n'a pas envie de se briser complètement pas pour lui. Hors de question. Elle lui lance un regard noir, puis s'assoit sur le fauteuil d'en face en reprenant son ordinateur sur ses genoux pour reprendre sur le dossier qu'elle avait commencé. "Les parties de jambes en l'air vous manquent Misha, jamais la personne. Arrêtez vos conneries." et oh, qu'elle ne lui fera pas de cadeaux. Parce qu'elle ne joue plus la princesse. Elle n'en n'a plus la force.

♛ ♛ ♛
{  He used to call me DN
That stood for deadly nightshade
'Cause I was filled with poison
But blessed with beauty and rage }
crédit/ tumblr ♛  w/ @Hazel Ashford

“ Ça ne vous regarde pas. Et c'est loin d'être tentant. “ Elle est sèche, plus que d’habitude. Elle l’a toujours repoussé Hazel, mais avec plus de diplomatie, ou le jeu dans les yeux. Souvent, ça lui plait, ça lui arrache des sourires qu’elle ne peut pas contrôler. Ce soir, elle est sur un tout autre ton, qui ne lui plait pas trop, au ténébreux. Alors il plisse des yeux, suspicieux, jusqu’à se pencher vers elle pour tenter de reprendre les rennes. Mais elle plaque la paume de sa main sur son nez et elle le pousse. Il est perplexe, alors qu’elle retire sa main et que ses prunelles azurées se braquent sur elle. Les sourcils arqués. Puis elle se lève, elle s’éloigne, et elle part fouiller dans sa veste. Cette fois, ses sourcils se froncent. Qu’est-ce qu’elle compte trouver dans ses poches ?

_ “ Vous avez un mandat pour ça ? “

Qu’il murmure sur la défensive, face à l’attitude brutalement changeante d’Hazel. C’est finalement la clé de chez Alexie qu’elle sort victorieuse. Et qu’elle fourre dans la poche de son jean. Il suit son geste des yeux, ça ne lui plait pas du tout. Les traits de son visage se durcissent, tandis que son regard se relève vers le sien. Elle s’explique, un long baratin qu’il n’écoute qu’à peine, levant les yeux vers le plafond. Ça lui casse les couilles, on ne va pas se mentir. Alexie n’est visiblement pas capable de régler ses problèmes avec lui en face à face, elle envoie son chien de garde. Et Hazel justement, elle passe de la psychiatre marrante et attirante, à la lionne enragée sans explication. Elle a l’air braqué, comme s’il avait fait un pas de travers. Pas qu’il ne définit pas. “ Les parties de jambes en l'air vous manquent Misha, jamais la personne. Arrêtez vos conneries. “ Elle compte lui faire une leçon de vie ? De cœur ? Ça lui arrache un petit rire, à peine soufflé, ironique et nerveux. Et son dos se renfonce dans le dossier du canapé, dans lequel il s’affale. Hazel elle, elle prend place dans le fauteuil, s’éloignant de lui, la table de salon leur imposant une distance de sécurité. Il l’observe, passant son index juste sous son nez pour frotter sa barbe. Qu’est-ce qui ne tourne pas rond ce soir ?

_ “ C’est quoi votre problème, Princesse ? “

Qu’il finit par marmonner, brisant le petit silence qui manquait de s’installer. Il n’a plus sur le visage, cet amusement et cette malice constante. Il ne comprend rien. Il est fermé, assombrit. Braqué. La situation lui échappe, et il déteste ne pas contrôler les choses. Sauf si elles prennent des tournures amusantes. Ce qui n’est pas le cas ce soir. C’est bizarre. La douce tension qui se tramait entre eux, est devenu lourde. Pesante. Elle le mettrait même mal à l’aise. Et quand quelque chose ne lui plait pas comme ça, ça le fait vite grimper dans l’impatience et l’agacement. Sa jambe commence à tapoter le sol, pour preuve.

_ “ J’crois pas que ce soit Alexie. “

Qu’il continue, sans détacher ses yeux, encrés profondément sur le visage d’Hazel. Il n’a pas inventé l’eau chaude lui, c’est vrai. Mais il n’est pas pour autant complètement stupide. Hazel a de la rancœur. Elle agit comme toutes ses filles qui le retrouvent le lendemain, et qui ne peuvent s’empêcher de le gifler, réalisant qu’elles ne seront qu’un coup éphémère. Pourtant, Hazel, il ne l’a jamais touché. Il n’y a pas d’explication logique pour lui.

_ “ Vous êtes frustrée. “

Qu’il ajoute finalement, d’une petite voix presque chantante, alors qu’un léger sourire revient se nicher au coin de sa bouche. Elle est clairement frustrée, tendue. Y’a un truc qu’elle ne digère pas. Leur dernière entre-vue ? C’était pourtant encore joué. Plein de sous-entendus. C’était bien. Alors il lève ses pieds, et vient les poser sur la table basse, croisant ses bras contre son torse. Sans quitter Hazel des yeux.

_ “ Moi j’bouge pas d’ici. “

Conclusion claire, nette et précise. Si elle veut surveiller l’appartement d’Alexie, elle faudra qu’elle règle ses problèmes avec lui. Si elle veut jouer à la tête de con, elle a trouvé le meilleur adversaire qui soit. Il n’est pas prêt d’en démordre.

♛ ♛ ♛
{  He used to call me DN
That stood for deadly nightshade
'Cause I was filled with poison
But blessed with beauty and rage }
crédit/ tumblr ♛  w/ @Misha Kane

Elle n'est pas en adéquation ce soir, la princesse. Loin de là, même. Elle n'est pas ravie de retrouver Misha, encore moins de le sentir se poser si simplement à ses côtés dans l'unique but de pouvoir l'emmener jusqu'au lit le plus proche. Ou tout simplement sur le canapé, tiens. Tout ferait l'affaire pour lui. Ce type n'a aucun état âme, aucun remord. Il n'en n'a rien à faire de venir briser certaines jeunes femmes qui pensent qu'il sera différent avec elles. Elle aussi, est tombée. Mais pas pour les mêmes raisons. Elle ne croit pas en l'amour, c'est trop complexe. Elle croit en l'affection, oui. Une personne en apprécie une autre, ils s'apprécient ensuite un peu plus fort, s'attirent mutuellement, passent de bons moments ensemble et puis voilà que quelqu'un d'autre fait une apparition et s'en suit un coeur meurtri. Oh, elle y croyait à l'époque mais plus aujourd'hui. Aujourd'hui, tout a changé. Elle refuse de s'ouvrir, de laisser quiconque entrer. Du moins, elle choisi soigneusement les personnes qui viendraient à faire un bout de chemin avec elle. Les amis, c'est encore une fois différent. Bon, là aussi, elle fait en sorte de bien les choisir mais en tous les cas, c'est bien moins compliqué que les sentiments. Et puis, de toute manière, à quoi ça sert tout ça? Ça n'a aucun sens. Quel est l'intérêt de souffrir d'une douloureuse plaie qu'on aura du mal à refermer? Elle n'a pas envie de revivre ça, pas le moins du monde. Elle préfère largement tourner la page, peut être trop vite, mais ça lui évitera des sentences irrévocables. Alors oui, ce soir, elle n'a pas envie de jouer à la psy sympathique du coin. Elle est en colère. Contre elle même, contre lui. Contre ce fichu monde. Elle est en rage parce qu'il est venu jusqu'à aller faire tomber enceinte une fille, qui dans neuf fois, aura la bonté de mettre au monde un mini Kane. Dans son cas, il pourrait même s'agir de deux au vu du fait qu'ils se trouvent être jumeaux. Pathétique. Ça l'agace. Il lui demande s'il a un mandat, elle est tentée de lui faire un bras d'honneur. A la place, elle répond. "Et vous? Vous aviez un mandat pour entrer chez moi?" elle le contre. Ce n'est plus un jeu mais un combat à mort. Elle a envie de gagner, et elle sort les crocs. Elle s'en fiche de ce qu'il peut bien penser d'elle. Ce serait même un comble de penser qu'il a un quelconque pouvoir sur son esprit. Elle n'est pas là pour être gentille, loin de là. Et quand elle se réinstalle, elle a le visage fermé. Les traits de la même manière, elle le sent. Elle sait que son coeur bat plus vite mais parce qu'elle est si furieuse, si..Triste. Elle n'est pas différente des autres. Elle n'est qu'un jeu. Un simple trophée, comme il le lui aura si bien dit. Et il n'y a pas d'autres solutions possible. Elle est un jeu. Voilà tout. Pas besoin de se poser plus de questions.

Puis, maudite par son sens de l'observation, elle peut remarquer la manière dont il ne semble plus s'amuser. Tiens, ça le dérange qu'elle ait cette attitude avec lui? Il devrait s'habituer car elle ne compte pas arrêter de sitôt. Elle lance un regard à sa jambe qui ne fait que sauter. Encore et encore. Elle l'entend lui demander quel est son problème, elle ne répond pas. Ce ne sont pas ses affaires. Il s'en fiche d'elle, pourquoi devrait elle lui parler de ce qui se trame dans son coeur ou encore dans son esprit? Ce serait tout à fait stupide. Elle reste silencieuse, la princesse. Elle le laisse parler. Elle est frustrée dans le sens où elle l'a laissé trop approcher de son existence. Qu'il s'est frayé un chemin dans son monde et qu'elle est déterminée à lui faire prendre la porte de sortie. Sans qu'il ne puisse demander son reste. Dans tous les cas, elle est aussi présente pour Alexie. Elle a promis de faire attention à sa maison, et c'est ce qu'elle fera. Quoi qu'il en coûte. Elle le jettera par dessus le balcon tiens. Ça pourrait lui éclater la tronche sans un problème. Surtout, s'il tombe mal. Au pire, il se foule la cheville. Ou le poignet. Puis, elle l'entendra la supplier d'appeler de l'aide et elle lui dira de se débrouiller. Ou bien, elle le balance dehors seulement en caleçon. Avant de l'asperger de ketchup, de sauce ou un machin super brûlant. Bon sang, elle en aurait des idées. Elle pourrait le faire pleurer, le faire supplier. Mais c'est aussi un jeu dangereux. Avec la chance qu'elle a, tout lui retomberait dessus et Misha s'en irait sans le moindre problème. En soi, le poids dans la balance est un peu compliqué à peser. Elle a cette envie malsaine de se venger. C'est de la rancune, oui. Mais différente de celles des filles qu'il a pu oublier le lendemain matin. Elle, elle veut lui faire du mal. Parce qu'il l'a blessé sans même se poser plus de questions. La princesse n'est pas quelqu'un qu'on jette aux oubliettes si facilement. Pas le moins du monde. On ne lui inflige pas de telles souffrances. Pas de cette manière. Et le problème, c'est qu'elle n'a pas tendance à s'énerver, à exploser. Du moins, ça peut dépendre des moments mais quand sa rage est froide, silencieuse, c'est d'autant plus dangereux. Elle réfléchit. Encore plus que d'habitude. Elle le fixe donc quand elle sent son regard sur elle, ne flanche pas. Ne laisse rien paraitre. "Et en quoi ça doit m'intéresser? Si vous continuez à me gonfler, j'ai un simple appel à passer au lieutenant Giménez et le reste, il s'en chargera. Donc ne me provoquez pas." assure t-elle en haussant un sourcil. Oh, elle est prête à décrocher le téléphone. Rien que pour le voir obtenir les menottes aux poignets. Rien que pour le secouer. Pour lui montrer qu'elle ne s'amuse plus. Qu'elle en a terminé de toutes ces conneries. Qu'elle ne veut plus l'avoir dans la tête ! Pourtant, c'est compliqué d'oublier un fantôme qui ressemble parfaitement à ses démons du passé. Il fait partie de ce monde de débauche, duquel elle tente de s'éloigner et pourtant, on ne fait que l'attirer dans ce cercle. Elle n'est pas innocente, elle le sait. Elle le sait tout à fait. Elle a envie d'être à la hauteur de ce qu'on attend d'elle et pourtant, elle n'y parvient pas. Elle ne sera jamais l'héritière de ce monde si aristocratique de ses parents. Elle secoue la tête, se penche pour récupérer son verre et avaler ce délicieux whisky avant de pousser les pieds de Misha de la table, une fois debout. "On ne vous a jamais appris les bonnes manières? Dégagez vos pieds." alors oui, peut être qu'il est bon joueur mais elle, elle a bien des ressources et elle continuera de le marteler encore et encore rien que pour lui prouver qu'elle n'est pas une de ces idiotes qu'il peut manipuler. Elle repose son verre, ferme son ordinateur puis disparait dans la cuisine pour récupérer une des pâtisseries qu'Alexie a préparé pour elle. La blonde meurt de faim, elle a besoin de sucre. Elle n'a encore rien mangé de la journée. Elle en ras le bol, elle a reçu un message de son père. Bref, c'est loin d'être la joie. Coupant un morceau de tarte au citron, un fin sourire apparait sur ses lippes qu'elle cache rapidement avant de revenir dans le salon pour se resservir un verre et se réinstaller sur le fauteuil en reprenant son dossier. "Pas d'anti-dépresseurs pour lui.." souffle t-elle en ignorant totalement l'existence du ténébreux. Et ça lui fait mal évidemment, à un point inimaginable. Mais il n'est pas bon pour elle. Il doit bien le savoir, alors pourquoi continuer son cinéma?

♛ ♛ ♛
{  He used to call me DN
That stood for deadly nightshade
'Cause I was filled with poison
But blessed with beauty and rage }
crédit/ tumblr ♛  w/ @Hazel Ashford

“ Et en quoi ça doit m'intéresser ? Si vous continuez à me gonfler, j'ai un simple appel à passer au lieutenant Giménez et le reste, il s'en chargera. Donc ne me provoquez pas. “ Faut reconnaître qu’en temps normal, l’agressivité dont fait preuve Hazel ce soir, l’aurait franchement émoustillé lui. Mais il sent qu'il y a un truc vraiment bizarre chez elle. Une rancœur assez inexpliquée finalement. Il serait parvenu à lui faire écarter les jambes, et il aurait pris ses clics et ses clacs, il pourrait comprendre. Mais là... Il est un peu largué lui. Bien loin de s’imaginer qu’elle puisse voir plus en lui, qu’un coup éphémère. Bien loin aussi, de savoir qu’elle est au courant de sa paternité prochaine. Il ignore tout, ou peut-être qu’il a simplement été beaucoup trop aveugle. Il aime jouer, mais cette fois, il s’est brûlé les doigts sans même s’en rendre compte.

_ “ Allez-y, appelez-le. J’avais les clés, j’ai rien défoncé pour rentrer. Et j’ai des preuves par sms de notre chère propriétaire, qu’elle m’a simplement demandé de ne rien casser... “

Renvoi malin, ironique, presque hautain, simple provocation à celles de la jeune psychiatre. Il n’a pas peur de Gimenez Misha. Au contraire, il aime bien faire tourner la tête du moustachu, aussi souvent qu’il le peut. C’est peut-être un jeu-là aussi. Un peu dangereux, bien plus que de jouer avec le cœur des filles. Mais Misha, il a l’impression d’être intouchable. Comme s’il n’avait pas retenu la leçon de ses précédentes erreurs.

Profondément installé dans le canapé, il l’observe alors qu’elle se penche prendre son verre, et non son téléphone. Sourire en coin de ses lèvres. Il sait qu’elle ne le fera pas. De toute façon, elle semble avoir un problème à régler avec lui, et il se doute bien que ce n’est pas en l’enfermant en prison qu’elle le fera. Elle s’attaque ensuite à ses pieds, le forçant à les descendre de la table. Il plisse des yeux, continuant de jouer la provocation d’un simple regard, braqué sur elle. On dirait un duel à arme à feu. “ On ne vous a jamais appris les bonnes manières ? Dégagez vos pieds. “

_ “ Madame à de bonnes manières maintenant. “

Qu’il rétorque en se redressant, les bras croisés contre son torse, et sur ses cuisses. Il est légèrement penché vers la table maintenant. Il n’aime pas cette distance entre eux, il cherche à la raccourcir, ou peut-être qu’il attend la première faille pour la briser totalement. D’ailleurs, elle se lève et part dans la cuisine se resservir un verre. Et prendre un morceau de tarte en passant. Ce qu’il n’avait pas remarqué jusqu’ici. Alors quand elle se réinstalle, marmonnant quelque chose qu’il ne comprend même pas, il se hisse hors du canapé et va s’affaler sur le bar pour piocher des morceaux de tarte. Posant ses fesses sur le tabouret le plus proche.

_ “ Donc... Vous allez bouder toute la soirée comme un môme ? “

C’était son truc à lui ça, de bouder. Parce que là, elle ne fait rien de plus, rien de moi, que faire la tête. Et sans qu’il ne sache pourquoi. Qu’elle n’aille pas brailler que c’est sa façon d’entrer ici sans permission. C’est même pas chez elle. Il enfourne des morceaux de gâteau dans sa bouche, sans même prendre la peine de prendre des couverts.

_ “ Que vous vouliez pas qu’on s’envoie en l’air ensemble, c’est une chose. “

Qu’il finit par reprendre, abandonnant la tarte. Ses pieds retouchent le sol, et il se dirige vers le fauteuil d’Hazel. Lentement, il s’assoie sur le repose bras. Près d’elle, trop près d’elle, mais ça, comme toujours, lui, il s’en amuse. Son bras part même s’allonger sur le dossier du fauteuil, derrière elle, alors qu’il se penche si près de la jeune femme. Enfonçant ses yeux malicieusement dans les siens. Il l’a bien remarqué, lors de toutes leurs entrevues. Quand il s’amuse à lui tourner autour, elle n’est pas de marbre. Elle fuit. Littéralement. Et c’est pas lui qu’elle fuit. C’est elle-même. C’est ça le plus marrant pour le ténébreux. Et ce soir, il cherche à comprendre.

_ “ Mais là, y’a un autre problème. Vous allez le cracher, ou je continue ? Vous savez que j’ai de l’endurance, pour ce qui est de faire chier le monde. “

Et pas qu’un peu. Il se recule juste légèrement, le temps de se pencher vers la table et de voler le verre de Whiskey. Il en boit une gorgée, les yeux restés rivés sur elle. Il soutient son regard, toujours dans la provocation. Puis il lui tend le verre. L’air de rien.

_ “ Les bonnes manières, elles commencent par proposer une boisson à son invité. “

Qu’il ajoute, murmurant, passant ensuite sa langue sur ses lèvres pour y récupérer la moindre goutte d’alcool. Son regard ne se détache plus d’elle, il en joue, oui. Mais il veut aussi la faire tomber. Non pas dans ses bras, ça lui semble perdu d’avance. Qu’elle parle. Qu’est-ce qu’elle fout réellement ici, à le surveiller. Pourquoi elle prend ses distances si subitement ? Alors que quelques jours plus tard, il faisait tressaillir sa peau, en murmurant si près de son oreille...

♛ ♛ ♛
{  He used to call me DN
That stood for deadly nightshade
'Cause I was filled with poison
But blessed with beauty and rage }
crédit/ tumblr ♛  w/ @Misha Kane

Elle s'est faite avoir, la princesse. Elle s'est faite avoir à son propre jeu. Un jeu qu'elle croyait pourtant maitriser. Mais pas ce soir. Parce qu'il semblerait que Misha, sans même le vouloir ait appuyé sur des boutons qui ne lui plaisent pas du tout. Leur relation n'est plus au beau fixe. Par sa propre faute. Parce qu'elle veut prendre ses distances, elle veut s'éloigner ce mal constant. Des sentiments trop présents. Le problème, ce n'est pas seulement que le ténébreux souhaite à tout prix l'obtenir dans son lit, non. Et elle aura pu continuer à jouer avec le feu d'un certaine manière, mais tout a changé. Tout a changé quand elle a appris, de la part de sa meilleure amie, que son patient allait devenir père. Qu'un gamin ou une gamine l'attendait au tournant dans neuf fois. Alors, elle ne comprend pas. Comment, en étant ne serait ce qu'un peu sérieux, peut on décider de tromper sa femme avec sa psychiatre alors que cette dernière attend un enfant? C'est totalement irresponsable. Bon, pas qu'un jour, Misha l'ait été. Ça, tout le monde le savait. Et pourtant, il ne semble pas comprendre. Ne semble pas vouloir apprendre la leçon. La blonde a envie de lui arracher les yeux. Car il va constamment trop loin. Que ça ne lui plait pas, surtout parce qu'elle doit se retenir de tomber dans ses bras. Mais c'est aussi ce comportement qui la repousse. Il n'y a pas une once de sérieux en lui, loin de là. Il n'est pas comme elle. Du moins, sur certains points. La princesse en a assez de se faire avoir. Elle a souffert, un jour, pendant trop longtemps. Son coeur en miettes, elle ne croit plus à l'amour qu'un homme peut porter à une femme. Ce n'est qu'éphémère. Ça ne dure pas dans le temps. Elle ne peut imaginer ce que le grand Amour pour créer. Peut amener, tout simplement parce qu'elle n'y croit pas. Elle n'y parvient pas. Tout ça, c'est bon pour les enfants. Pour ceux qui pensent que la vie est facile, pleine de coton, de bonbons sucrés. Peut être que certains ont le droit d'y goûter mais pas elle. Elle ne le sait que trop bien. Alors, elle tente d'oublier ce qu'elle ne connaitra plus jamais. Par peur, par méfiance. Et Misha lui aura, involontairement brisé le coeur d'une certaine manière. Est elle prête à lui avouer? Hors de question. Elle ne se laissera plus avoir par ses iris azurées. Alors oui, il se montre malin. Provocant, mais elle ne rentre pas dans son jeu. Elle pourrait, effectivement, envoyer un message au lieutenant. Mais elle n'en n'a pas envie. Parce que même dans sa rancune, elle se montre trop douce. Trop prête à vouloir sauver les autres. Elle n'en sait rien. Mais ça n'annonce rien de bon. Il a raison, sur ce point donc. Mais elle laisse planer le doute, le suspense. Par simple volonté de l'effrayer un peu, sûrement. Son palpitant s'affole. D'une trop violente manière. Pourquoi doit elle être aussi faible? A quoi ça sert les sentiments, hein? A rien. Voilà tout. Ça ne fait que vous faire faiblir. Les gens parviennent alors à vous marcher dessus comme s'il s'agissait de leur quotidien. Il la fixe quand elle retire ses pieds, elle en fait de même. Elle n'a pas peur de lui, n'est pas intimidée, soyons honnête. Exaspérée, oui. Et quand il vient lui demander si elle va bouder de la sorte toute la soirée, la blonde répond calmement. "Il n'y a que vous, pour penser que je fais la tête. Je n'ai simplement pas envie de communiquer avec vous." d'un côté, c'est tout à fait vrai. Elle n'est pas là pour lui. Elle es là pour honorer sa promesse faite à Alexie. Elle surveillera son logement, coûte que coûte et surtout, en faisant disparaitre ce type désagréable juste devant elle. Il ne mérite même pas son attention. Pas le moins du monde.

Et ça l'agace encore plus, la princesse quand il parle de s'envoyer en l'air. Quand il ne l'estime qu'être un coup d'un soir. Ou d'une simple femme qui ira ouvrir ses jambes parce que Monsieur vient à lui sourire. Non, c'est totalement faux. Elle n'a pas envie d'être l'une d'entre elles. Voilà pourquoi elle refuse. Encore et encore jusqu'à ce qu'il comprenne que ça n'en vaut pas la peine. Peut être qu'elle même n'en vaut pas la peine. La psychiatre ne sait plus. Elle a tendance à divaguer dans ses sombres pensées. L'amour, ce n'est pas pour elle. Ça ne l'a jamais été. Elle s'accroche, s'imagine des choses qui ne sont pas réelles et bientôt, ça lui retombe sur le nez car elle n'aura pas eu la décence de se protéger. Bon sang, et qu'est ce qu'il est persévérant à vouloir entrer. Elle ne lui donnera pas la clé. Pas possible. Non, elle serait tout à fait folle de se lancer dans ces idioties. Dans ses rêves qui partent si rapidement en fumée. Il s'installe à côté d'elle, évidemment. Elle hausse les sourcils d'un air clairement agacé. Il ne peut pas lui ficher la paix? "Et vous savez que je m'en balance de ce que vous pensez? De ce que vous faites? Vous n'avez rien à savoir de ma vie. Faites la votre et laissez moi tranquille. Je ne vous ai rien demandé." réplique t-elle d'un ton glaçant. Elle espère qu'il s'en ira. Qu'il viendra à la laisser tranquille. Car tout ça, c'est du n'importe quoi. C'est digne d'une pièce de théâtre, d'un monde de Shakespeare. D'une tragédie grecque qui finira de toute manière, en bain de sang et en déception. Elle a envie de l'éloigner. Elle a envie de le faire reculer. Il ne doit pas lui faire espérer des choses qui n'arriveront jamais. "Vous n'êtes pas mon invité. Donc, vous pouvez mourir de soif que je resterais assise là." et d'un côté, ce n'est pas totalement faux. Elle pourrait lui marcher dessus s'il tombait au sol. Une envie presque urgente de lui clouer le bec. Il plante son regard dans le sien, ne le lâche pas. Tout comme elle. Puis, elle soupire et reprend son verre entamé avant de le reposer sur la table. Elle n'est pas d'humeur à jouer. Elle a passé une mauvaise journée et le nom qui s'affiche sur l'écran de son cellulaire à l'heure qu'il est, ne prévoit rien de bon. Lançant un regard à son téléphone, la psychiatre vient à décrocher en en soufflant légèrement. "Il est tard, qu'est ce que tu veux? Non, j'ai déjà dit que je ne serais pas là, ce week end. J'ai du travail." Hazel lève les yeux au ciel, se pince l'arrêt du nez par la suite. Son paternel. Encore et toujours. Un princesse maudite jusqu'à la moelle. "Non, je ne vais pas venir tout simplement parce que ce type est là. Je ne l'apprécie pas. Et alors? Je m'en fiche s'il est un bon parti. Je ne viendrais pas. Je n'ai pas le temps, et-.." la princesse relâche un rire ironique. Pique lancée de la part de son géniteur, la plus jeune réplique sur le même ton. "C'est pas comme si j'étais le mouton noir de la famille hein." et elle raccroche. Non mais quelle journée. D'abord des patients aussi idiots les uns que les autres, puis Misha et sa nouvelle de paternité et maintenant son père qui voulait la caser? Mais où allait le monde. Tournant la tête vers le ténébreux, sa main ne tarde pas à le pousser pour le faire tomber. Du moins, elle l'espère. Et elle espère qu'il a mal. "Laissez moi de l'espace, de l'air, c'est compris? Je n'ai pas besoin de vous avoir sur mon dos. Je ne vous dirais rien, parce que ça ne vous regarde pas. Que je ne vous dois rien. Que nous ne sommes pas amis et que j'ai mieux à faire que de jouer à votre stupide jeu. Donc, allez vous amusez ailleurs. Pas avec moi." parce que ça fait trop mal, qu'elle a envie de lui dire. De lui crier. Mais elle ne le fait pas. A la place, elle le fixe intensément, une pointe de tristesse venant passer la clarté de ses yeux alors qu'elle finit par reposer son attention sur son écran. Ses fins doigts viennent couvrir son visage, comme pour se réveiller. Se donner du courage alors qu'elle s'intéresse une énième fois aux dossiers qu'elle est censée terminer.  Si seulement, si seulement Misha venait à comprendre ce qui est en train d'arriver. Ce qu'il lui a fait, ce qu'il lui fait encore tiens. Mais ça, c'est trop demandé. Et puis, ne prétend t-il pas d'être égoïste et de se satisfaire de simple coup d'un soir? Pathétique. "Intéressez vous à quelqu'un d'autre, ce sera plus amusant." qu'elle prétend, avec un beau sourire ironique.

♛ ♛ ♛
{  He used to call me DN
That stood for deadly nightshade
'Cause I was filled with poison
But blessed with beauty and rage }
crédit/ tumblr ♛  w/ @Hazel Ashford

“ Il n'y a que vous, pour penser que je fais la tête. Je n'ai simplement pas envie de communiquer avec vous. “ C’est la même chose. Ignorer une personne, la bouder, faire la tête. Elle a du mal avec les synonymes peut-être. Il sourit plus encore, toujours au bout de ses lèvres. Elle est mignonne comme ça, il aurait presque envie de tirer sur ses joues pour lui dessiner un sourire sur son si joli visage, mais il s’abstient. Elle ne semble pas apprécier le contact physique. Il a bien compris. “ Et vous savez que je m'en balance de ce que vous pensez ? De ce que vous faites ? Vous n'avez rien à savoir de ma vie. Faites la vôtre et laissez-moi tranquille. Je ne vous ai rien demandé. “ Elle n’avait clairement pas le même discours ces derniers temps. Elle est passée ou la psychiatre qui voulait tout savoir de sa vie, et qui s’impatientait de le voir muet comme une carpe sur son divan ? Il ne comprend plus rien Misha, et faut pas le nier, ça l’arrête un peu, il fronce les sourcils, il essaie de comprendre. Il n’a rien fait pourtant. Pas un baiser, rien. Si ce n’est des mains qui frôlent ses hanches. Si elle prend la mouche pour si peu, alors où va le monde.

Et puis son téléphone sonne. L’espace d’un instant, ils posent tous les deux leurs yeux sur l’écran qui s’illumine. “papa”, il a le temps de le lire sur le téléphone, avant qu’elle ne l’empoigne. Elle commence à discuter, yeux détournés de lui. Misha il l’observe. Silencieusement. Il tend l’oreille, discrètement. Il comprend de brèves paroles à l’autre bout du fil. Visiblement, le père Ashford essai de caser sa fille avec un bon parti, qu’il dit. Faut croire qu’elle est issue de la haute société. Il connait ça. Il en était lui aussi. Mais il a claqué la porte dès sa majorité. Un monde de faux semblants, d’hypocrisie. Un monde dans lequel un être comme Misha n’a pas sa place. Trop différent. Un vilain petit canard. Le défaut qu’on cache dans l’ombre, et qu’on essaie de faire oublier. Ou qu’on espère réparer. Il n’y a pourtant rien à réparer chez Misha. Il est juste lui. Un homme libre, franc, qui n’a pas froid aux yeux. Il n’a pas les ambitions qu’on lui espérait oui. Mais il sait ce qu’il ne veut pas, c’est déjà ça. Hazel raccroche, et soufflant, visiblement agacé par son paternel, elle le pousse brusquement. En équilibre sur une fesse, il tombe à la renverse, écrasant ses fesses douloureusement contre le parquet d’Alexie. Il grimace, se frottant la cuisse, alors qu’elle, elle semble ne plus se préoccuper de lui. “ Laissez-moi de l'espace, de l'air, c'est compris ? Je n'ai pas besoin de vous avoir sur mon dos. Je ne vous dirais rien, parce que ça ne vous regarde pas. Que je ne vous dois rien. Que nous ne sommes pas amis et que j'ai mieux à faire que de jouer à votre stupide jeu. Donc, allez-vous amusez ailleurs. Pas avec moi. “ C’est lui qui souffle cette fois, se redressant juste légèrement. A genoux, à côté du fauteuil, il s’accoude à l’accoudoir, posant son menton sur ses bras. Il l’observe innocemment, alors qu’elle a l’air fatiguée, les doigts frottant son visage. Vraiment bizarre. “ Intéressez-vous à quelqu'un d'autre, ce sera plus amusant. “ Ou pas. Toutes les filles dehors, n’ont pas le charme d’Hazel. Ni son culot. Elle est bien la seule à l’avoir refroidi à coup d’eau froide, littéralement. Elle est joueuse, résistante, et ça, ça lui plait. Mais ce soir, c’est même pas ça. Elle n’essaie pas de jouer, ça l’amuse pas, pas comme d’habitude. Il en perd le sourire lui.

_ “ Je pourrais. “

Qu’il marmonne, avant de finalement se relever, pour passer devant Hazel et aller s’allonger sur le canapé, de tout son long, face à elle. Mains jointes sur son ventre. Il fait comme s’il était en séance, bien qu’ici, ce n’est pas de lui qu’il faille parler.

_ “ Mais je n’en tirerais aucun bénéfice. Il y a des filles, jolie, bonnes pour un coup en passant, c’est vrai. “

Mais c’est pas vraiment la catégorie dans laquelle il rangerait Hazel. Déjà parce qu’elle est sa psy. Qu’il est voué à la revoir, même s’il ne le voulait pas. Mais surtout parce qu’elle a quelque chose, un peu comme Drew, ou Darcy. Elle est entrée dans sa vie, elle n’en sortira pas aussi facilement. Soit parce qu’elle est accrochée, soit parce que lui l’est. Drew, c’était un peu ça. Bien que sachant que son meilleur pote soit complètement accro à cette fille, Misha s’en soit détaché par principe. Ou par respect. Même s’il ne l’avouera jamais à Noah. Hazel elle a quelque chose qui l’a attiré, captivé. Peut-être que c’est ce frisson, qu’il lui procure le long de sa peau, quand il s’approche de trop près. Ou cette peur qu’elle a au fond des yeux, de sombrer, et de ne plus pouvoir se relever.

_ “ Et il y a celles qui font sombrer, dans tout autre chose. “

Qu’il ajoute, alors qu’il tourne la tête vers elle. L’azure de ses yeux s’arrête sur son visage faussement angélique, et un léger sourire vient étirer ses lèvres. Il recommence Misha. A jouer de ses yeux sur elle, parce qu’il sait qu’elle réagira au quart de tour.

_ “ Mon jeu n’est pas stupide, vous y avez joué, et vous y avez pris votre pied. Le problème, c’est pas moi. Vous avez peur de vous brûler. “

Il détourne son visage, braquant cette fois ses yeux sur le plafond. Son sourire ne s’efface plus. Peut-être qu’il espère toucher une corde sensible. Peut-être qu’Hazel pensait pouvoir jouer sans avoir la sensation de sombrer, et que finalement, elle sent bien que le désir est là, et elle s’en veut. Elle refuse de l’accepter. Il aurait gagné, aussi amère soit-elle ce soir.

_ “ Vous avez souvent rêvé de moi ? “

Qu’il balance finalement, dans un murmure, fixant le plafond, son sourire plus fier que tout. Ho, il sait qu’elle dira que non. Qu’elle assurera que non. Mais il le sait déjà lui, que s’il n’a pas au moins hanté ses nuits, il l’a fait dans ses soirées, quand elle ferme les yeux, pour essayer de s’endormir. Misha est un démon, et il aime son rôle.

♛ ♛ ♛
{  He used to call me DN
That stood for deadly nightshade
'Cause I was filled with poison
But blessed with beauty and rage }
crédit/ tumblr ♛  w/ @Misha Kane

Elle a plus de ressources en temps normal, la princesse. Elle apprécie jouer à un jeu qu'elle maitrise. Et celui qu'elle a commencé avec Misha, et bien elle s'y est vraiment plu. Sauf que voilà, l'être humain est faible. Il ne parvient pas à tenir la cadence sans qu'un palpitant s'en mêle. Sans qu'un instinct plus primaire ne vienne à pointer le bout de son nez. C'est du grand n'importe quoi, elle n'arrête pas de le répéter et pourtant, c'est le cas. Elle n'arrive pas à s'éloigner du feu. Du moins, elle l'a fait mais il piétine encore ses pensées. Sans s'arrêter. Comme un marteau qui viendrait à briser chacun de ses espoirs. Un poison qui la consume en entier. Oui, bien sûr qu'elle rêve de ressentir plus aux côtés du ténébreux. Bien sûr qu'elle a envie de plonger dans ses bras et de ressentir sa chaleur corporelle au plus près de soi. Mais elle se l'interdit. Elle n'a pas le droit. Parce que tout finira par éclater. Tout finira par se savoir, tout finira par se briser. Son coeur est déjà bien trop en miettes pour qu'elle puisse s'octroyer un risque d'une telle grandeur. Misha, lui, il s'en fiche. Il n'est pas là pour changer. Pour essayer de rendre heureuse, les femmes de son entourage. Peut être que si, une seule. Elle n'en sait rien. Elle ne veut même pas le savoir parce qu'au final, elle ne sera jamais le premier choix. Elle n'est qu'un jeu, un prix pour lui. Et ça, elle refuse. C'est aussi pour ça qu'elle se montre si désagréable. Elle veut l'éloigner, le faire fuir pour pouvoir respirer. En espérant qu'il viendra à la laisser seule, dans cette grande pièce. Là où elle pourra enfin respirer, s'écorcher les genoux et laisser tomber sa carapace. Parce que si elle faiblit, elle faiblit de son côté. Sans les yeux du monde braqués sur elle. La situation s'envenime lorsque son paternel s'en mêle. Lorsqu'il décide de l'appeler aussi tard, probablement parce qu'il vient tout simplement de sortir d'un meeting conséquent et que, comme par hasard, il se souvient d'avoir une fille. Une seule et unique héritière qui doit continuer la lignée. Ça aussi, elle en a assez. Parce qu'elle a toujours été le mouton noir de la famille. Elle ne fait jamais assez, n'a pas fait les bonnes études, n'a pas encore de stabilité dans sa vie. Mais elle n'a pas besoin de ça ! Ce ne sont que des clichés continuels dans une existence normale. Elle n'a pas envie d'être comme le commun des mortels. Pas le moins du monde. Tout le monde le sait, tous les membres de sa famille osent la regarder avec un petit sourire forcé. Elle ne fait pas la fierté de son père, c'est le cas de le dire. Et cette pression aussi, elle traîne à son pied. Parce que malgré tous ses efforts, il n'y aura jamais rien derrière. Finalement, il tombe au sol. Elle lui lance un regard, cache un sourire en coins. Il l'aura évidemment mérité et ça lui fait plaisir de voir qu'elle est parvenue à le bousculer. Il a été pris de court, hein? Tant mieux. Mais bien vite, il l'observe et, tout en posant ses émeraudes sur lui, la princesse soupire. Il est adorable avec ce visage. C'est d'autant plus compliqué. Elle a envie de résister, de toute ses forces mais elle n'est qu'humaine et souvent, les sensations créées dans ce genre de situations donnent envie d'aller plus loin. De donner plus d'imprévus à son existence qu'on aura voulu tellement tracer à sa place. Quand elle regarde Misha, à cet instant, elle a presque envie de sourire. Juste un peu. Parce qu'elle ne lui en veut pas tellement, au fond. Elle s'en veut, surtout à elle.

Il finit par se lever. S'éloigner d'elle comme elle le lui aura demandé. Elle a presque envie de se sentir rassurée de ne plus l'avoir près d'elle. Seulement, il y a cette froideur qui commence à émaner de la pièce quand il n'est pas à ses côtés. C'est du n'importe quoi, encore une fois. Elle ne parviendra jamais à l'oublier. A passer à autre chose. Et ça lui brise le coeur, elle se sent terriblement faible. Elle ne va pas le nier. Etrangement, son regard ne le quitte pas. Elle a envie de l'écouter, de s'intéresser à autre chose qu'à ses dossiers. S'il n'était pas là, elle n'aurait pas eu de mal à continuer à travailler mais là..Là c'était beaucoup plus compliqué. "Vous avez envie de passer la nuit avec presque toutes les femmes, Misha. Et vous refusez terriblement qu'on vous dise non. Sauf que ça ne fonctionne pas comme ça." elle soupire, son ordinateur encore sur ses genoux, la blonde repose sa joue dans sa main. Misha, c'est le genre de type qu'on devrait faire sortir de sa vie. Parce qu'il n'est pas bon, il est toxique. Il fait en sorte d'ensorceler les personnes autour de lui, puis quand ces dernières finissent par l'apprécier, il disparait pour s'échapper en laissant des traces indélébiles. Des cicatrices qu'on a du mal à oublier. Misha c'est la même logique. Et ça la rend toujours aussi dingue. Parce qu'au final, rien ne change. Il continue ses conneries, s'amuse, sans se poser la moindre questions. Sans se demander s'il blesse le monde aux alentours. Et puis, ce n'est pas comme si la princesse viendrait à lui avouer. Elle a plus de fierté que ça. Il continue son petit manège, elle ne réagit pas. Il lui dit que certaines femmes font sombrer dans tout autre chose et Hazel s'imagine déjà le repas avec ses parents. Surtout avec son père. Parce qu'il ne va pas hésiter à lui dire à quel point elle a raté sa vie, ou bien que justement, il peut la sauver. Il peut la pistonner pour lui donner une place plus conséquente. Et ça l'agace, parce qu'elle n'a pas envie d'entendre les mêmes choses, constamment. Parce qu'elle ne veut plus être le mouton noir de la famille. Ou bien, quitte à l'être, elle veut sa liberté. Oui, il y a certaines femmes qui font sombrer dans tout autre chose. Mais la princesse a surtout l'habitude de sombrer elle même dans un monde des plus ténébreux. Alors oui, oui. Elle a envie d'hurler qu'effectivement, elle a adoré jouer à leur jeu. Mais qu'aujourd'hui, tout est différent. Tout a changé et il ne s'en rend même pas compte. "Si vous le dites. Vous avez le droit de penser ce que vous voulez." assure t-elle tout simplement en haussant les épaules. Elle n'a pas envie de le combattre, ce soir. Elle en aurait eu la force au départ mais avec le coup de fil de son père, elle n'a plus envie de rire. Elle a juste envie de reprendre une gorgée de ce superbe whisky et de regarder une série. Amusante, oui. Mais bon, ça ne changerait pas grand chose. Elle baisse les yeux sur son écran, entend sa question puis se stoppe. Elle réfléchit. Elle a rêvé de lui, probablement inconsciemment. Sans s'en rendre compte mais elle l'a surement fait. Parce qu'elle connait ce type depuis un petit moment et surtout, qu'il lui pose plus de problèmes que nécessaire. "Je fais des insomnies, si vous n'aviez pas réalisé. Alors, je ne pourrais pas vous répondre. Et puis, qu'est ce que ça changerait si c'était le cas? Ça..Vous apporterez une sorte de satisfaction de savoir que vous êtes venu hanter mes nuits? Ça vous rendrez fier?" demande t-elle ensuite en inspirant longuement. Après tout, c'est ça non? Il a juste envie de l'entendre dire qu'elle a rêvé de lui. Qu'elle l'a imaginé en train de l'embrasser. Et que, dans le plus petit recoin de son coeur, elle aurait pensé que le ténébreux puisse devenir un peu plus intelligent. De comprendre qu'il lui a brisé le coeur sans même lui avoir avoué ses sentiments. Non, elle ne veut pas y croire. Et pourtant, c'est le cas. De toute manière, elle n'a pas la tête à se disputer avec Misha. Parce que ce soir, c'est trop compliqué. Qu'elle a mal au coeur, qu'elle a passé une mauvaise journée et que celui qu'elle voudrait, et aussi celui qui l'a fait souffrir. Se penchant en avant pour se resservir un verre de whisky, la princesse retombe en arrière, contre le dossier de son fauteuil. Buvant une gorgée qui vient à lui brûler la trachée, la blonde fixe le fond de son verre avant d'ajouter. "Vous avez d'autres questions de ce genre?" et peut être que la psychiatre a baissé les armes, ne serait ce que d'un instant. Pas parce qu'elle a envie de le faire parler, mais simplement parce qu'elle est fatiguée. "Et si vous arrêtiez de blesser les gens autour de vous, Misha? Ça ne vous donne pas envie, au lieu de vous montrer désobligeant envers eux, de leur apporter du bonheur et de les épauler? Pas de jouer l'imbécile de service en ne pensant qu'à vous. Qu'est ce que ça vous apporte de faire du mal aux autres?" parce qu'ici, ce soir, elle est la première à souffrir, la première à s'être laissée tomber dans quelque chose dont elle aura du mal à se relever.

♛ ♛ ♛
{  He used to call me DN
That stood for deadly nightshade
'Cause I was filled with poison
But blessed with beauty and rage }
crédit/ tumblr ♛  w/ @Hazel Ashford

“ Vous avez envie de passer la nuit avec presque toutes les femmes, Misha. Et vous refusez terriblement qu'on vous dise non. Sauf que ça ne fonctionne pas comme ça. “ Faux. Que les jolies filles. Bien que ce soit subjectif, parce que finalement, chacun à sa vision de la beauté. Pour Misha, ce sont les blondes de préférences, même si étrangement, la seule qui se soit frayée un chemin dans son cœur, soit Brune. Juliet. Le gros problème de sa vie. Une vie tellement plus stable quand il était à ses côtés. Une vie terriblement chaotique depuis qu’elle le fuit et le repousse. Faut croire que Juliet est la pièce maîtresse de sa vie, et qu’elle décide de la tournure que prendront les évènements. Elle aura opté pour la déchéance. Il la suit aveuglément.

_ “ Faux. Ça m’amuse. … Et ça m’attire ! “

Qu’il nargue, d’un ton plus bas et plus murmuré sur ses derniers mots. Tournant une nouvelle fois le visage vers elle, ses yeux clairs s’arrêtant sur les siens. Il continue d’observer chacune de ses réactions, il voit bien que les yeux de la blonde ne se décrochent plus de lui, qu’elle ne se concentre plus autant sur ses dossiers. Peut-être qu’elle baisse à nouveau les armes, peut-être qu’elle n’est pas aussi résistante qu’elle voulait le faire croire, jusqu’ici. “ Si vous le dites. Vous avez le droit de penser ce que vous voulez. " Elle hausse les épaules, il en fait de même, redétournant ses yeux vers le plafond. “ Je fais des insomnies, si vous n'aviez pas réalisé. Alors, je ne pourrais pas vous répondre. Et puis, qu'est-ce que ça changerait si c'était le cas ? Ça vous apporterait une sorte de satisfaction de savoir que vous êtes venu hanter mes nuits ? Ça vous rendrait fier ? “ Fier ? Peut-être pas, mais satisfait, ça certainement. Ce serait une confirmation à ce qu’il pense. Qu’il a un ticket. Qu’il lui a tapé dans l’œil. Qu’elle se défend comme elle le peut, mais qu’à l’évidence, il se passe quelque chose entre eux. Une attirance, une envie, un désir. Lui il ne s’en cache pas.

_ “ Ca me donnerais raison, c’est tout. “

Qu’il répond toujours, de ce petit sourire caché dans sa barbe. Elle, elle continue de boire, et c’est bien la première fois qu’une fille s’enfile des verres sans qu’il n’ait besoin de les payer ou de les lui mettre sous le nez. Du coup, il en tire son parti, il attend patiemment, se disant que dans quelques verres, elle sera certainement plus docile, la princesse. “ Vous avez d'autres questions de ce genre ? “ Il hoche la tête, ses cheveux frottant contre le coussin du canapé. Non, il n’a rien à l’esprit pour le moment. Puis la psychiatre c’est elle, c’est à elle de poser des questions. “ Et si vous arrêtiez de blesser les gens autour de vous, Misha ? Ça ne vous donne pas envie, au lieu de vous montrer désobligeant envers eux, de leur apporter du bonheur et de les épauler ? Pas de jouer l'imbécile de service en ne pensant qu'à vous. Qu'est-ce que ça vous apporte de faire du mal aux autres ? “ Alors là, c’est pas une question à laquelle il s’attendait. Et elle est surtout bizarre. De quoi elle pouvait bien parler ? Il ne fait pas de mal à ses proches lui, c’est eux qui ne l’aiment pas. Juliet elle le rejette, Luke il ne peut pas l’encadrer. Et Hazel, aux dernières nouvelles, il ne lui a pas fait de mal. Elle s’en est bien protéger faut dire. Du coup, le ténébreux se redresse légèrement, appuyé sur ses coudes, le regard intrigué rivés sur la jeune femme.

_ “ Je peux savoir de quoi, ou de qui, vous parlez là ?! “

Surtout qu’il n’a jamais réellement de mauvaises intentions. Tout est pour s’amuser, en premier lieu. Il ne réfléchit juste pas vraiment... Comme quand il a écrit ce stupide mail à Scandale, pour parler d’Alexie et Pearson. C’était pour le fun, la drôlerie. Sans même réfléchir un instant au mal que ça pourrait faire autour de lui. C’est surtout ça son problème à Misha. Il ne voit pas plus loin que le bout de son nez.

_ “ J’ai tapé personne. “

Qu’il rajoute, fronçant les sourcils le temps de la réflexion. Parce que faire du mal, ça coule de source, que ce n’est que physique pour lui. Et depuis qu’il est revenu de taule, il a tapé des gens ? A peut-être ce type qui sortait avec Darcy en boite de nuit, après leur mariage. Et celui qui se tenait aux côtés de Juliet, quand il était ivre mort au night-club... Mais le monde serait vraiment petit si elle, elle les connait aussi.

_ “ Vous parlez en énigmes, c'est super relou. “

Il finit par se réinstaller dans le sofa, posant un bras sur ses yeux pour se cacher de la lumière, comme s’il espérait fermer l’œil. Il espère surtout patienter, et attendre qu’elle ait emmagasinée assez d’alcool, pour se décoincer un peu. Beaucoup.

♛ ♛ ♛
{  He used to call me DN
That stood for deadly nightshade
'Cause I was filled with poison
But blessed with beauty and rage }
crédit/ tumblr ♛  w/ @Misha Kane

Le problème avec Misha, c'est qu'il ne comprend strictement rien. Pas le moins du monde. Vous pourriez lui afficher le problème en grand, en néons rouges qui clignotent en ayant marqué "attention problème" qu'il oserait encore demander pour qui il s'agissait. Et ça l'agace, la princesse. Parce qu'elle n'a aucune idée de comment lui faire comprendre la chose. Elle a beau lui répéter, il fait la sourde oreille et ça commence sérieusement à la gonfler. Il n'a aucune idée de ce qu'il fait subir aux autres. Parce qu'il est dans son monde, parce qu'il pense qu'il peut se comporter de la même manière qu'il y a quelques années en arrière mais c'est faux. C'est tout à fait faux et pourtant, il continue à se prélasser sur ses lauriers d'une façon si confortable que c'en est des plus écoeurant. Il a beau annoncer au monde qu'il n'en n'a rien à faire, il doit tenir à quelque chose. À quelqu'un. Il doit s'intéresser à quelque chose d'autre que sa personne, non? Pour Hazel, ce n'est pas possible autrement. On a besoin de s'ancrer à un simple moment dans ou une simple personne dans son existence. Oui, il le faut. Du moins, elle le suppose au vu de ses études de psychologie. Elle même s'accroche à ce qu'elle tente d'être, ce qu'elle veut être et pas ce que ses géniteurs demandent. Elle ne dit pas que ce n'est pas compliqué mais il faut avancer. Encore et encore malgré les chutes qu'on a tendance à connaitre. Il le faut, sinon à quoi bon? Alors il continue à la regarder avec ses beaux yeux bleus et bien sûr qu'elle fond. Parce qu'elle est déjà trop tombée pour faire mine que rien n'est arrivé. Pourtant, elle ne peut pas le montrer. Pas encore. Probablement jamais et c'est aussi pour ça qu'elle lui en veut. Parce qu'il ne remarque rien. Pas le moins du monde. Il est là, allongé avec ses stupides répliques qui percent sa peau d'une manière des plus désagréables. Elle a envie de le secouer. Mais terriblement. Elle a envie de lui hurler à quel point il faut qu'il se réveille. Qu'elle n'est pas là pour être sa babysitter. Qu'il est son patient, qu'ils se doivent de garder une relation de la sorte. Mais tout a déjà bien basculé et c'est bien là le problème. Un syndrome de Stockholm qu'elle n'est pas prête à relâcher. Elle soupire. Oui, ça l'amuse. Comme d'habitude. Il n'a que ça à la bouche. Non mais honnêtement, peut il être sérieux l'espace d'un instant ou est ce trop demandé? Apparemment oui. Au vu de son attitude d'enfant gâté. Elle lui lance une pique alors, simple mais costaud. "Tout vous amuse, dis donc. A croire que toute votre vie est une blague." elle veut le blesser dans un sens. Comme lui l'aura fait. Inconsciemment évidemment mais tout de même. Il le mérite. Il a besoin d'entendre à quel point il fait souffrir son entourage. Mais pour lui, ce n'est qu'un jeu. Un simple et unique jeu auquel il gagne tout le temps car c'est lui qui aura fait les règles. Et c'est d'une indécence sans nom. Elle a peut être rêvé de lui. Au moins une fois, oui. Elle ne peut le nier. Mais elle ne va pas non plus le clamer sous tous les toits. Parce qu'il est bien trop arrogant pour obtenir une réponse de la sorte. Et elle ne se flanchera pas. Pas avec le peu de dignité qu'il lui reste. "Comme je l'ai déjà dit ; vous voulez toujours avoir raison." elle le répète, il le sait probablement. Mais au fond, elle n'a pas tort, non? Il veut toujours avoir le dernier mot. Que ce soit avec elle, avec Alexie, avec les autres. Avec le monde entier bordel ! Non mais comment peut il faire pour survive de la sorte? N'était ce pas fatiguant de vouloir être toujours gagnant? Elle ne comprend pas la princesse. Elle aussi a la rage de vaincre mais pas à ce point là.

Mais alors qu'elle pense avoir perdu une énième fois, il se tourne vers elle et hausse presque la voix à sa question. Elle hausse un sourcil. Donc, en fait, en plus d'être idiot il a l'air d'être stupide. Wow, magnifique combo Hazel. T'as vraiment tout gagné avec celui là. Mais il ne semble pas comprendre. Et la blonde se montre presque surprise devant une telle réaction. Il a la même attitude qu'un gamin. Il ne comprend et ne remarque pas les bêtises qu'il ose faire. Il vient à peine à les entendre quand quelqu'un le réprimande. Non, fait l'innocent et ne fait même pas attention aux dégâts. Il se fiche d'elle, c'est certain. Non, pas vraiment quand on regarde la façon dont il se tient. Presque outré, au final. La jeune fille se redresse à son tour, décidée à ne pas se laisser faire. De quoi elle parle? Il est sérieux là? "De tout le monde Misha ! Vous commencez par gonfler le lieutenant, puis vous harcelez Alexie qui, naive comme elle est, pense que vous finirez bien par arrêter. Il y a moi, aussi. Pas une once de respect avec vos remarques. A aucune femme d'ailleurs ! Que vous passiez d'une femme à une autre, c'est votre choix mais ne les traitez pas comme des objets. Et puis enfin, on en parle de votre commentaire sur la relation d'Alexie et Blake? Mais pour qui vous vous prenez enfin? De quel droit, vous osez poser des mots que quelque chose qui ne vous regarde pas? Votre vie n'est pas assez bordélique comme ça? Vous n'avez pas à vous occuper de votre femme, peut être? Oh, by the way, félicitations pour votre future paternité. Alexie m'a raconté. Je me demande comment va faire ce gamin avec un exemple de père pareil. Non mais vous vous voyez, apprendre à votre gosse comment draguer des filles à même pas dix ans? C'est quoi l'exemple que vous allez donner, hein? Le taulard qui revient de prison mais qui n'a toujours rien retenu de ses erreurs? Qui n'a aucune respect pour personne? C'est comme ça que vous allez éduquer votre fille? A courber l'échine devant un homme qui vous ressemble?" et elle est en colère la princesse. Car il lui ment, il l'agace. Il a rend folle à se rapprocher d'elle d'une manière si intense. Elle l'a dans la peau et c'est vraiment renversant. Oui, elle serait capable de lui ouvrir à trois heures du matin, mais il ne le mérite pas. Voilà pourquoi elle est aussi dure avec lui. Parce qu'il doit grandir. Absolument. "Non, Misha. Je ne parle pas en énigmes, vous ne comprenez rien, c'est tout. Vous êtes dans votre monde de gosse, de drogues, de conneries en tout genre. Mais réveillez vous putain ! Ça vous amuse de blesser tout le monde qui tente de vous aider pour vous faire remonter la pente? Ceux qui vous tendent la main, vous les éloignez alors qu'ils tiennent fermement à vous et essaient simplement de vous faire vous relever. Comme moi. Mais à la place, vous vous braquez quand vous recevez une simple étreinte ou un baiser sur le front. A votre avis, c'est quoi et qui le problème entre nous deux?" elle secoue la tête. Sa voix aura été ferme mais franche. Elle a aussi un problème la princesse. C'est qu'elle s'est attachée à lui. Et au final, la bombe, elle finit par la lancer. "Je me suis attachée à vous, Misha. Et je n'ai pas le droit. Parce que ce n'est pas professionnel mais aussi parce que vous n'en n'avez rien à foutre de ma pomme et qu'au final, j'ai beau tenter de vous tendre la main, vous venez la mordre comme un chien enragé. Voilà, vous avez gagné. Vous vouliez m'entendre dire ça? C'est fait. Maintenant, on pourra reprendre nos rendez vous, où vous ne direz rien. Je ferais semblant d'écouter vos propositions indécentes et vous continuerez à m'en faire baver, jusqu'à ce qu'un jour, je finisse par me prendre un arbre en plein pare-brise parce que j'aurais voulu accélérer un peu trop vite dans un virage. Et hop là, on vous balancera une autre psychiatre. Magnifique, non? Je peux même faire en sorte que vous en ayez une autre dès demain." et bon sang, il ne voit strictement rien. Rien du tout. Elle se frotte les tempes, puis se pince l'arrêt du nez une énième fois. Tant pis. A ce stade, il n'y a plus rien qui ne peut pas être dit. Et puis,  elle finira bien par se relever ce gros bordel. Du moins, elle l'espère. Dans tous les cas, Misha ne va pas être tendre avec elle pour autant. Alors pourquoi s'en importuner? Ce n'est pas comme s'il allait se lever, prendre son courage à deux mains. Lui dire qu'il l'appréciait aussi et venir l'embrasser. Non mais dans quel monde vivait on?

♛ ♛ ♛
{  He used to call me DN
That stood for deadly nightshade
'Cause I was filled with poison
But blessed with beauty and rage }
crédit/ tumblr ♛  w/ @Hazel Ashford

“ Tout vous amuse, dis donc. A croire que toute votre vie est une blague “ Et elle ne croit pas si bien dire. Triste réalité. Misha il ne cherche que les emmerdes, depuis sa propre naissance. Il en a été une de sacrée emmerde, à lui tout seul, faut dire. Enfant instable, colérique, aux problèmes mentaux que personne n’a jamais su décrire précisément. Passé de spécialiste en spécialiste, ou drogué dès sa plus tendre enfance, pour “gérer” un problème qui finalement, n’en n’était peut-être pas vraiment un. Un simple manque d’attention, une mauvaise éducation. Il n’a jamais eu de bons modèles Misha, comment pouvait-il tourner sa vie autrement que comme une blague ? Il préfère en rire, de tous ses conneries. Sinon, il se serait passé la corde au cou depuis bien longtemps. C’est un bon vivant Misha, malgré toutes ses galères et ses péripéties. Alors il en sourit, encore une fois. Ça l’amuse, et il toise la blonde de ses prunelles bleues, ni même touché, ni même coulé, par ses remarques qui ne l’atteignent jamais. Au grand désarroi de celle-ci. “ Comme je l'ai déjà dit ; vous voulez toujours avoir raison. “ Qu’il le veuille ou non, de toute façon, il finit toujours par avoir le dernier mot. Même s’il a tort. Il détourne chaque situation à son avantage, et il en prend plaisir. Si bien que la complainte de la jeune femme, devient un compliment pour le jeune homme, qui en sourit de plus belle. Jusqu’à ce qu’Hazel elle commence à débiter des trucs dont il ne comprend plus le sens. Non pas qu’il se considère comme quelqu’un de tout blanc, tout innocent. Plutôt parce qu’il vit comme bon lui semble, et que le mal qu’il fait autour de lui, il ne le calcule pas. Il ne le comprend pas. Il pense à son plaisir et à ses distractions, avant tout le reste. Semant le chao autour de lui, sans même l’imaginer, ni en sentir le parfum. Il est presque naïf de sa propre connerie Misha. Loin aussi, de s’imaginer qu’Hazel, elle puisse craquer réellement pour lui. Il la désire, ou plutôt, il désire son corps. Et il est presque persuadé qu’il en est de même pour elle. Jamais il n’aurait pu penser, qu’en réalité, il a fait plus que ça. Que c’est dans le cœur de la blonde qu’il est entré. Furieusement, comme un intru, s’invitant impoliment dans la vie de la psychiatre. Si elle rêvait du prince charmant, la chute doit être rude. La réponse d’Hazel aussi, l’est. Elle enchaîne sur un monologue cinglant, l’accusant visiblement d’égoïsme, allant même jusqu’à avouer qu’elle sait tout, pour sa future paternité. Elle en rajoute, elle lui envoie qu’il en sera un de mauvais, de père. Et ça, ça lui fait froncer les sourcils, plus que le reste. Parce que dans le fond, Misha, il s’en fiche de tout. Sauf de son futur bébé. La prunelle de ses yeux, avant même qu’il ne soit là. Il n’a jamais rien avoué à Darcy, pas même à qui que ce soit. Mais son bébé, il l’aime, et il s’est promis de ne jamais être aussi mauvais dans sa parentalité, que l’étaient ses propres parents. Evidemment, il se doute qu’il est nul pour tenir des promesses, ou qu’il enfreindra certainement pas mal de ses propres lois. Mais il fera de son mieux. Parce que finalement, faire un bébé, aura été la seule chose de bien qu’il ait fait sur cette planète. Et elle continue, rien n’arrête Hazel, qui maintenant, lui reproche de ne pas aider ceux qui cherchent à lui tendre la main. Ca le braque encore plus, et brusquement, il s’assoit sur le canapé, le dos droit, flagellant la jeune femme de ses simples prunelles claires.

_ “ J’ai jamais demandé à qui que ce soit de m’aider, vous m’entendez ?! “

Qu’il lui crache à la figure, les yeux assombris, et les traits du visage serrés, si soudainement. Le cœur s’emballant aussi. Parce que ça l’agace lui, qu’on lui reproche de ne pas prendre les mains tendues, alors qu’il n'en a jamais demandé de l’aide. Il s’est toujours débrouillé tout seul, et ça a toujours très bien fonctionné. Sauf la case prison, mais bon... Il a quand même pris pour deux, finalement. Protégeant son petit frère de la sentence, encaissant pour lui.

_ “ Si vous êtes tous entêtés à me sortir de je ne sais quoi, laissez tomber ! Je suis très bien ou j’suis. J’vous ais jamais demandé de vous en mêler ! “

La drogue et l’alcool pourtant, sont ses plus gros problèmes. Des problèmes dont il ne se sortira jamais seul. La dernière fois, il a été sevré par la prison, qui lui a imposé une cure de désintoxication. Aujourd’hui, il en aurait certainement déjà besoin, d’une autre. Mais il s’y refuse. Parce que c’était trop dure, insupportable, et que ses deux vices lui permettent de tenir, d’avancer, et de trouver finalement un peu de réconfort. Loin des tumultes de son cœur qui cri Juliet à longueur de temps. Juliet, Juliet, Juliet. Mais Juliet elle ne veut plus entendre parler de lui. Et il n’arrive pas à l’oublier autrement, qu’en s’envoyant toutes ces merdes dans les veines.

Et Hazel, elle n’en n’a pas fini. Elle reprend, et elle lui avoue finalement, qu’elle s’est attachée à lui. Il se tait, il l’écoute, et sans trop savoir pourquoi, il sent dans sa poitrine, que son cœur se serre. Comme quand Juliet elle lui dit non. Sauf qu’ici, c’est pas vraiment une déception amoureuse non. Peut-être que c’est ce qu’on appelle le remord, le regret. Cette mauvaise impression d’être passé à côté de quelque chose. Il ne sait pas trop. Les traits de son visage se desserrent, alors qu’il fuit le regard de la blonde. Evidemment, qu’ils se sont attachés l’un à l’autre. Et elle plus qu’elle ne le devrait. Pris au piège d’un jeu sans règle. Lui, parce que jusqu’ici, personne ne s’était réellement intéressé à sa petite personne, pas comme elle. Personne n’acceptait de jouer avec lui, pas comme elle. Il est bien loin de comprendre, qu’elle l’apprécie plus encore, que ce qu’elle ne le dit. Mais déjà, ça frôle tout ce qu’il fuit. L’attachement, il déteste ça. Parce qu’il finit toujours par décevoir les gens. Il n’y a que Noah qui n’est jamais sorti de sa vie, finalement. Mais faut dire qu’ils se connaissent depuis toujours. Les individus qui l’entourent, ils ne sont toujours que de passage. Parce qu’il sait que ça serait trop dur de perdre des gens. Ou de regarder en face la réalité : D’être incapable de rendre des gens heureux. De les soutenir comme ils devraient l’être. Qu’il ne s’est pas s’intéresser aux vies des autres, qu’il s’en fout, royalement. Il ne sait pas faire bien, Misha. Il est associable, dans un sens. Ou peut-être qu’il a juste réellement un problème depuis toujours, qu’il n’est pas très normal, et que jamais personne n’a su détecter le défaut dans sa conception. Une sorte d'autisme, peut-être. Un truc qui cloche, un truc qu’il ne sait pas gérer. Un truc qui lui bouffe la vie depuis toujours. Alors quand Hazel se tait, il y a là, un lourd silence. Il lui paraît long à Misha, pourtant, il n’a certainement duré que quelques secondes. Les dents et la mâchoire serrés, il se lève, et part vers le bar, empoigner la bouteille de Whiskey. Il l’ouvre, et il en boit une ou deux gorgées, à même le culot. Il avale en grimaçant, l’alcool lui brûlant la trachée. Puis il revient d’un pas lent, vers le salon, déposant lourdement ladite bouteille sur la table basse.

_ “ J’vais pas m’excuser, de vivre comme je l’entend. “

Qu’il marmonne finalement, debout, près d’elle, les yeux tombés sur sa silhouette. Aussi tendus l’un que l’autre, il l’observe, les lèvres fermées, comme le reste des traits de son visage.

_ “ Personne ne comprend, c’est tout. Et j’vous demande pas de le faire. J’ai jamais demandé à qui que ce soit de s’attacher à moi. J’aime pas ça. Je sais pas gérer ça. Quand les gens me demandent des tas de trucs sur ma vie, je sais pas leur renvoyer la question. Parce que je m’en fous. Ça m’intéresse pas. Que vous sachiez tous faire les hypocrites les uns envers les autres, c’est votre problème, pas le mien. “

Il s’arrête juste le temps de relever les yeux vers le plafond, se frottant nerveusement la barbe naissance. Il ne sait même pas exprimer le fond de ses pensées, et ça l’agace. Il cherche ses mots, et ses mains finissent dans ses cheveux, qu’il tire nerveusement.

_ “ Je suis comme ça, attachez-vous pas. Je fais mal, je sais pas tenir une promesse. Ça veut pas dire que j’veux vous voir prendre un arbre, vous êtes franchement dans l’exagération. “

Ses mains abandonnent sa chevelure, et retombent le long de son corps, tandis que ses yeux se reposent sur elle. Moins agacé, peut-être plus perdu, accablé des sentiments que les gens peuvent ressentir à son égard, alors que lui, il n’y arrive pas. Sauf pour Juliet. Juliet elle a un truc qui s’explique pas. Elle est la seule à avoir percée sa coquille. Avoir su lui apprendre à aimer. A l’avoir géré, même dans ses pires crises. Et maintenant qu'elle a tiré un trait sur lui, il ne sait plus ou aller, comment se comporter. Il ne gère plus rien.

_ “ Si vous mourrez en plus, la prochaine psy, j’la détesterais. Elle saura pas jouer comme vous. Ni même, parler comme ça... “

Il fait de petits gestes avec ses bras, balayant l’air autour de lui, imitant et exagérant faussement Hazel en plein monologue.

_ “ Dans des monologues théâtrales dont je comprends rien. Vous parlez trop pour une psy, vraiment. “

Il finit par la désigner de son index avant de reprendre :

_ “ Je comprends pas ce que vous voulez de moi... Ça dépasse votre taff. “

Ses bras retombent une nouvelle fois le long de son corps, mais ses yeux insistent sur elle, toujours de sa hauteur.

_ “ C’est pas la psy qui parle. Parce que la psy elle ne fait que poser des questions courtes, impertinente et impersonnelle. “

Il en a assez vu des psys, pour le savoir. Il finit par relever les yeux, renifler dans le vide, puis finalement, il se penche vers Hazel, ses mains plaquées sur le repose bras du fauteuil qu’elle occupe. Ses yeux bleus parcourent le visage de la jeune femme, quelques secondes, intensément, cherchant sûrement des réponses à ses propres question, au fond des yeux de la blonde. Leurs visages sont proches, trop il le sait. Pour une fois, c'est pas pour jouer.

_ “ On ne s’attache pas au diable, Ashford. Si c’est ce que je semble être, quand on vous écoute. “

Qu’il chuchote, le visage toujours aussi sérieux. Finit de jouer, ils sont trop tendus pour ça. Peut-être même, que maintenant, ils vont en régler leurs comptes.

♛ ♛ ♛
{  He used to call me DN
That stood for deadly nightshade
'Cause I was filled with poison
But blessed with beauty and rage }
crédit/ tumblr ♛  w/ @Misha Kane

C'est toujours et encore la même histoire avec Misha. En fait, c'est l'histoire de leur relation quand on y pense bien. Depuis le début, le ténébreux a tout fait pour que la psychiatre devienne folle. Aussi bien dans la vie de tous les jours que dans son métier a ses côtés. Et elle lui en veut. Terriblement même. Car il n'y a pas un seul jour qui passe sans qu'elle ne pense à quel point elle désire son patient. Pour elle, ce n'est pas seulement de l'attirance, c'est bien plus. Mais ça, Misha ne comprend pas. Car il ne se pose même pas la question. Qu'il ne s'imagine pas ce qu'il peut bien arriver dans le palpitant de la jeune fille qui peine à laisser entrer du monde. A t-il la moindre idée de ce qu'il se passe dans l'esprit de la médecin? A t-il la moindre once de sensibilité dans son coeur? Dans son âme déjà si corrompue? Ell a envie d'y croire, de toutes ses forces. Pourtant, elle n'y parvient pas totalement. Car Misha lui a montré les phases les plus destructrices qu'il peut avoir, seulement via son comportement. Il est exécrable, il est agaçant, il est lourd et insolent. Stupide, surtout. Et qu'il se montre même mordant face à elle, alors qu'elle tente simplement de l'aider. De lui tendre cette foutue main pour qu'il se libère une bonne fois pour toutes de ses démons. Mais il a l'air tellement en adéquation avec eux qu'il est presque tentée de le laisser. Seul, dans ses problèmes plus grands que l'Everest en lui souhaitant qu'ils ne s'apaisent jamais. Alors oui, elle l'entend. Elle l'entend quand il lui dit qu'il n'a pas besoin d'aide et elle le sait. Elle le sait mieux que quiconque car elle ressent la même chose. Elle dit la même chose, constamment. Mais que ça a dû mal à passer, qu'elle a dû mal à y croire elle même. Et voilà qu'il continue à lui dire qu'il n'a pas, encore et toujours besoin de cette main qui tente de le faire remonter à la surface. Non, lui préfère se noyer dans ces atrocités qu'il appellera quotidien sans s'interroger sur l'impact qu'elles auront sur la vie d'autrui. Et ça c'est plus qu'accablant. Elle fronce les sourcils, elle n'est pas en reste la princesse. Elle ne le laissera lui parler sur ce ton, simplement parce qu'il n'a pas envie d'entendre la vérité alors qu'elle est bien là. Et qu'il se doit de la comprendre. "Oh ne vous en faites pas Misha, je ne vous poserais plus aucune question et je laisserais tomber nos séances pour que vous puissiez aller batifoler je ne sais où !" et ça monte en crescendo évidemment. Parce qu'ils ne sont pas connus pour mâcher leurs mots, que Misha est loin d'être celui qui se tait et la princesse, elle a du répondant. C'est pour ça que ça fonctionne plus ou moins entre eux. Il a commencé un jeu, elle a continué à jouer avec lui mais le seul problème désormais, c'est que ce jeu n'est plus amusant. Qu'il lui a brisé le coeur de tout son long. Qu'il n'en n'a plus rien à faire d'elle, que ce n'est qu'un trophée comme un autre, qu'il l'oubliera à la prochaine blonde qui croisera son passage. Et bon sang, qu'elle a envie de le faire regretter, qu'elle a envie de lui dire à quel point elle regrette de l'avoir rencontré. C'est en partie vrai, mais tout à fait. Mais ça, il ne le sait pas et elle ne lui avouera pas. Nerveuse, elle passe sa main sur son visage pour se reprendre car cette soirée est une catastrophe, que son coeur est en miettes et que personne ne parviendra à le lui réparer. Il faut bien l'avouer. Elle inspire longuement, jette les yeux au ciel. "Alors n'entrainez pas les autres dans votre chute, lorsque vous vivez comme vous l'entendez." parce qu'il vaudrait mieux qu'il décide de partir loin de cette ville, qu'il aille habiter ailleurs. Loin de toute communication, de tout mortel pour éviter de les blesser plus que de raison. Oh, elle lui en veut la princesse. Mais elle s'en veut encore plus pour avoir cru à ces jolis mots. Elle voudrait le voir sortir, et en même temps, il lui manquerait tellement s'il venait à s'égarer. A penser à quelqu'un d'autre qu'elle. Egoïsme, jalousie, peut être les deux. Elle n'en sait que trop rien, elle n'est plus certaine de rien.

Elle l'observe alors, d'un oeil féroce prêt à lui bondir dessus s'il se montre trop à l'aise dans une maison qui est loin d'être la sienne. Et elle attend, encore et encore. Dans une patience presque démente alors qu'elle a surtout envie de le secouer, de lui faire oublier qu'il n'est qu'un idiot de première. De l'envoyer sur la Lune pour qu'il ne puisse jamais revenir. Bien sûr qu'elle ne veut pas s'attacher, qu'elle a horreur de faire ça. Ce n'est pas pour elle tout ça. Elle déteste devenir proche de quelque, à part Alexie, à Jonas et quelques bons amis. Mais parce qu'il la connaissent, sinon, elle s'éloigne avant même qu'on puisse l'abandonner. Et elle a envie de le tacler au sol, de lui hurler que ce qu'il raconte n'a aucun sens. "Ça ne se commande pas Misha. C'est loin d'être aussi simple. J'aimerais vous détester, vous haïr come ces filles que vous jetez hors de votre voiture après vous avoir envoyé en l'air. J'aimerais beaucoup mais..Bon sang, mais vous êtes stupide ou quoi?" qu'elle demande sur un ton des plus agacés tandis qu'elle regarde ailleurs. Ça n'a pas de sens, encore une fois. Et elle ne veut même plus en entendre parler, au final. Ça ne s'arrangera jamais encore eux, et quand bien même il viendrait à lui fournir des réponses à ses questions, ce ne sera jamais suffisant. Parce qu'il continuera à s'amuser d'elle, à ne pas être sérieux. Il continuera à se montrer insolent et arrogant. Loin d'être le patient parfait, au final. Mais c'est peut être ça qui lui plait chez lui. Le fait qu'il l'intrigue, qu'il l'exaspère alors même qu'elle ne peut pas se détacher de lui. Pas une seule seconde. "Vous êtes, franchement, le pire enfoiré qu'il m'ait été donné de voir dans toute ma vie. Dans toute ma carrière. Aucune compassion, aucune empathie, rien. Que des conneries, voilà." elle claque sa langue contre son palais. Elle a beau lui répéter, il ne comprend pas. A quoi bon continuer sur cette lancée? Elle est loin d'être la bonne et la voie est fermée. Et elle a les yeux qui scintillent la princesse, parce qu'elle a mal. Qu'elle n'a pas envie de s'attacher à un type pareil mais qu'en étant lui même, il l'a fait chavirer. Bien trop pour que ce soit réel. Elle ne le regarde pas dans les yeux, parce qu'il pourrait voir sa faiblesse et que personne n'y est autorisé. Que personne ne doit l'apercevoir, pas même un seul éclair. Rien du tout. Jamais. Sa gorge se noue. Elle a sa réponse au final, elle n'importe pas aux yeux de son patient. Et ce n'est pas censé être grave, ou important. Ça ne devrait pas la toucher, loin de là. Elle s'en fiche de tout ça, pourtant c'est le cas. Il lui perce le coeur avec ses âneries et la voilà, en train de flâner dans des couloirs douloureux alors qu'elle s'était promis de faire beaucoup plus attention à l'avenir. Erreur que de penser que ce serait le cas. Elle se relèvera, c'est certain mais il lui faudra du temps. Beaucoup de temps. "Une autre psy ou moi Misha, ça n'a pas d'importance. Ce sera toujours la même chose." et c'est la vérité, non? Elle sera toujours un médecin, il sautera toujours sur tout ce qui bouge sans avoir la moindre idée du bien ou du mal. Oui, il est bien trop enfantin pour comprendre tout ça. Alors qu'il reste dans son monde et elle restera dans le sien comme elle l'avait prévu. Elle finit par se redresse à l'évocation de son travail, il a raison. Elle ne peut le nier. Elle plisse le nez, sourcils froncés. "Bien sûr que ce n'est pas mon job. Mais il arrive qu'un médecin s'attache à son patient même si ce dernier n'en n'a rien à faire de lui, sombre idiot. Bon sang, faut il tout vous apprendre?" son accent britannique s'expose un peu plus quand elle s'énerve et elle roule une nouvelle fois des yeux. La princesse passe ses paumes sur son visage, tentant de se ressaisir pour la énième fois de la soirée tout en respirant lentement. Son coeur bat vite, trop vite pour que cela soit normal. Et la voilà, totalement folle de ce type, de cet énergumène qui met en cloque toutes les femmes du monde pour son bon vouloir. Quand elle rouvre ses prunelles, la surprise étant plus ou moins là. Elle le voit en face d'elle, trop près. Bien trop près et son palpitant s'affole. A une vitesse folle. À la manière des montagnes russes, elle n'a plus la force de se battre. De prétendre quelque chose qui n'existe pas. Elle inspire, elle papillonne lentement. Comme si elle cherche un échappatoire qui n'existe pas. C'est sûrement ça, oui. Mais elle ne peut s'en empêcher. Elle est bien trop consciente de cette tension qui s'immisce entre eux. Et c'en est terriblement bon, au final. Trop. Bien trop. Oui, il est le diable. Il est le diable en personne même. Mais ça ne le dérange pas au final, parce qu'elle n'est pas mieux. Elle est un démon des contrées lointaines, qu'on aperçoit ou invoque à chaque croisement. Et elle se demande, à cet instant, si ce qu'elle s'apprête à faire n'est pas des plus horrifique. Pêché originel, punissable par la peine capitale. Mais elle se dit aussi, que si elle n'essaie pas, elle le regrettera toute sa vie. Et que demain, elle chargerait quelqu'un d'autre de sa mission. Oui, elle pourrait faire ça. Elle pourrait très bien, même. "Qu'est ce qui vous fait croire que vous êtes le seul diable dans la pièce?" question posée, yeux dans les yeux avec une détermination sans faille. Oui, demain tout sera fini. Terminé et elle pourra enfin passer à autre chose, dans quelques heures. Quelques minutes. Parce qu'elle finira par disparaitre, elle prendra la poudre d'escampettes pour ne plus avoir l'occasion de le revoir, de rencontrer ses prunelles orageuses qu'elle apprécie tant. Dans lesquelles elle a terriblement envie de se noyer. Elle le foudroie du regard, comme pour dire, regarde ce que tu m'as fait. Regarde ce que je deviens. Et elle lui en veut. Terriblement, même. A jamais et pourtant, tout bascule. Tout bascule volontairement quand sa paume se glisse sur joue, que ses doigts atteignent ses mèches ténébreuses et qu'elle l'attire précipitamment vers lui. Lippes qui achèvent la course en s'entrechoquant, la blonde passe son autre main dans sa nuque pour l'amener encore un peu plus à elle. Baiser sensuel qui se libère de leur tension, la plus jeune se redresse légèrement pour mieux pouvoir en profiter et se délecter de cette sensation unique. Oh, elle l'apprécie. Trop pour l'oublier si facilement. Mais elle disparaitra. Qu'il le veuille ou non, il ne la gardera pas sous son aile. Baiser qui s'accentue donc, alors qu'elle glisse une de ses canines dans la lippe inférieure du criminel pour la tirer vers elle avant de revenir attaquer ses lèvres dans un nouveau baiser qui se voudra encore plus passionné. Tant pis si la malédiction tombe ce soir, demain, dans quelques heures tout sera terminé.

♛ ♛ ♛
{  He used to call me DN
That stood for deadly nightshade
'Cause I was filled with poison
But blessed with beauty and rage }
crédit/ tumblr ♛  w/ @Hazel Ashford

“ Oh ne vous en faites pas Misha, je ne vous poserais plus aucune question et je laisserais tomber nos séances pour que vous puissiez aller batifoler je ne sais où ! “ C’était pas très professionnel ça. Puis c’était probablement pas très vrai non plus, parce qu’elle a des comptes à rendre, au sujet du Misha. Le dossier chaotique de Gimenez. Ou alors sous-entendait-elle qu’elle abandonnait son dossier ? Ce serait pas pour autant qu’elle se débarrasserait de lui, loin de là. La ville est petite, et il savait où elle traînait, pour l’y avoir déjà croisé. Il en lève les yeux au ciel, n’ayant le temps de répliquer, puisqu’elle enchaîne. “ Alors n'entrainez pas les autres dans votre chute, lorsque vous vivez comme vous l'entendez. “ Ca non plus c’était pas vraiment vrai. Il n’entraîne personne de force, avec lui. Les gens le suivent, aveuglément parfois, sans qu’il ne sache vraiment pourquoi. Il n’a pas la sensation d’être quelqu’un d’extraordinaire, ou de bon. Même l’inverse. Et pourtant, il se retrouve toujours bien entouré. Bien entouré, et si seul. La solitude l’accompagne depuis tellement longtemps, et ce, malgré ses soirées en bonne compagnie. Parce qu’il ne s’attache pas Misha. Ou parce qu’il ne laisse personne passer les portes de son cœur, que ce soit amicalement, ou amoureusement. Amicalement, il ne sait même pas pourquoi. Juste parce qu’il n’arrive pas à s’intéresser aux gens, qui eux, s’intéressent à lui. Juste parce qu’il s’en fout de la vie des autres. Il n’y a que Noah qui a gratté des couches de ce mur gigantesque autour de lui. Et encore là, c’est même pas vraiment gagné. Parce que finalement, Misha, il ne cherche pas à être très présent pour le blondinet. Il est plutôt le point noir de la vie du mécano, qui s’en accommode. Amoureusement, on le sait tous, le problème, c’est Juliet. Il a souffert, depuis que Juliet lui a dit non. Et il n’arrive pas à la chasser de sa tête, Juliet. Et puis il y a Darcy maintenant. Elle attend leur bébé. Peut-être qu’inconsciemment, il y pense.

_ “ Les autres n’ont qu’à me foutre la paix ! “

Qu’il aboie, cherchant à grogner plus fort qu’elle. Leurs regards se toisant avec insistance. “ Ca ne se commande pas Misha. C'est loin d'être aussi simple. J'aimerais vous détester, vous haïr come ces filles que vous jetez hors de votre voiture après vous être envoyé en l'air. J'aimerais beaucoup mais..Bon sang, mais vous êtes stupide ou quoi ? “ Probablement un peu, parce qu’il n’y comprend rien à la colère inexpliquée d’Hazel. Mais plus elle hurle, et plus ça le fait monter en fumée lui aussi. Elle semble lui reprocher des trucs qui ne sont même pas de son fait. Elle a de la colère engorgée jusqu’aux lèvres, et lui, il ne pige pas. Pourquoi c’est sur lui qu’elle déverse sa haine ? Il n’a jamais rien fait de mal, que flirter. Un flirt dans lequel elle est entrée, de son plein gré. Qu’elle a même enclenché dans sa salle de bain. “ Vous êtes, franchement, le pire enfoiré qu'il m'ait été donné de voir dans toute ma vie. Dans toute ma carrière. Aucune compassion, aucune empathie, rien. Que des conneries, voilà “ Il arque un sourcil, parce que...

_ “ On a couché ensemble, et j’aurais oublié ? “

Qu’il finit par demander, perplexe, mais avec une pointe d’ironie, devant cette haine qu’elle continue de déverser à son encontre. Ouai, s’ils avaient couché ensemble, et qu’il ne l’avait pas rappelé, ou juste ignoré par derrière, il aurait compris sa réaction. Mais là, il n’y a jamais rien eu, pas même un baiser. Juste un jeu, un jeu dangereux, qui n’a finalement jamais dérapé. A son grand damne à lui. “ Une autre psy ou moi Misha, ça n'a pas d'importance. Ce sera toujours la même chose. “

_ “ Sauf si elle est vieille. Ou moche. “

Qu’il ajoute, baladant ses doigts dans le vide, devant son visage, pour grimacer comme s’il était face à une possible psychiatre ridée, ou hideuse. Du genre boutonneuse, ou dont la chirurgie esthétique ne serait pas franchement une réussite, et ferait aussi peur que les sœurs Olsen ou Courtney Cox maintenant. Et ils continuent de se hurler dessus, de tourner autour du pot, finalement. Lui parce qu’il ne comprend rien, ou qu’il préfère ne rien comprendre, s’agrippant à ses barrières qu’il s’impose, tout autour de lui. Elle parce qu’elle a le cœur qui bat, trop vite, trop fort, et elle le sait, pour quelque chose qu’elle n’aura peut-être jamais. Alors agacé, il finit par se rapprocher, penché sur le rebord de son fauteuil. Une dernière menace, une provocation, dans le vide, peut-être juste pour tenter d’apaiser les choses. “ Qu'est-ce qui vous fait croire que vous êtes le seul diable dans la pièce ? “

Silence. Leurs regards se perdent l’un dans l’autre. Leurs souffles s’échappent de leurs bouches, plus que de leur nez. Souffles trop forts, instable, sous la colère et la dispute. Il ne s’attendait pas à ça, Misha. Mais Hazel, elle perd pied, la première. Sa main se pose sur la joue du ténébreux, et dans le silence de plomb, si soudain, elle abat les cartes. Elle brise la distance, la fine distance qui les séparait. Leurs lèvres se rencontrent, pour la première fois. Mais finalement, c’était comme si elles s’attendaient depuis longtemps. Elles se calent les unes contre les autres, elles se caressent, elles se cherchent. Les doigts d’Hazel se perdent dans la nuque de Misha, et y fait pression. Si d’habitude, c’est lui qui mène la danse, ce soir, il se laisse guider, sans même s’en rendre compte. Ses lèvres s’entrouvrent, machinalement. Sa langue part à la recherche de celle d’Hazel, qui en fait autant. Il n’y a plus rien autour d’eux, tout à coup. Un frisson, de l’électricité lui traverse le dos, alors qu’elle se redresse, cherchant à se rapprocher de lui. Il ne peut pas s’empêcher de faire de même, relâchant le bord du fauteuil d’une main, pour venir entourer le cou de la jeune femme. Toute cette pression, cette colère, elle semble s’envoler, laissant place à une espèce de pulsion, une attraction, qu’ils ne peuvent résonner. Qu’ils ne peuvent combattre. Ils se sont cherchés après tout, depuis de longs mois, de trop longs mois. Et elle est parvenue à lui faire fermer son clapet. Parce qu’il en oublie le jeu. Il pourrait lui en susurrer des cochonneries, ou des provocations. Lui faire savoir qu’elle baisse les armes, qu’elle le laisse gagner. Mais il n’en n’a même pas l’idée. L’attraction est étrange. Et c’est pas lui qui a lancé les dés... Et ce n’est que quand enfin il le réalise, qu’il rompt délicatement le baiser. Doucement, presque tendrement, lui qui ne connait pas ce mot. Il recule juste un peu son visage, assez pour croiser les jolis yeux d’Hazel, mais trop peu pour se séparer de son parfum, ou de son souffle chaud contre sa peau. Souffle essoufflé, par un baiser long, et trop court à la fois. Il l’observe en silence, le cœur s’emballant. Il perd le fil, il ne comprend plus Misha. Et ça se lit sur les traits de son visage. Tel un gosse qui vient de perdre son chemin, et qui ne voit plus ni son père, ni sa mère dans son champ de vision. Son torse se bombe à chaque inspiration, lourde, et difficile. Il passe sa langue sur ses lèvres, comme pour vérifier qu’il n’a pas rêvé, que le parfum de la psychiatre y règne encore bel et bien.

_ “ T’es un drôle... De diable, alors... “

Qu’il murmure, un léger sourire en coin des lèvres. Il la sent cette chaleur qu’elle lui provoque, dans tout son corps. Et pourtant, il n’en fait rien. Il est là, à la regardé, ravalant sa salive difficilement. Il pourrait faire comme il le fait toujours, profiter de la situation. Se la faire, comme il le désire depuis longtemps. Mais il n’arrive plus à bouger. Elle lui a fait quelque chose Hazel. Quelque chose qu’il ne comprend pas très bien, et qu’il n’aime pas. De la tendresse, peut-être. Il y a trop d’ambiguïté sous leurs pieds. Et puis, demain, il ne pourra pas la fuir, Hazel. Elle sera toujours là, pour leurs séances. S’il venait à poser ses mains sur elle, ce serait pas pour un coup d’un soir, il le sait. Et c’est tout ce qu’il s’interdit depuis toujours. Et étrangement, c’est encore plus difficile avec elle. Parce qu’ils ont de l’attachement, de l’affection l’un pour l’autre. En tout cas, lui, c’est comme ça qu’il le voit. Qu’il le ressent. Le boum boum boum de son cœur, résonnant dans ses oreilles. Il en grimace, nerveusement, avant de retirer ses doigts du cou d’Hazel, et il se recule, frottant tout aussi nerveusement la barbe qui entoure ses lèvres.

_ “ C’était pas... Très professionnel... “

Qu’il souffle, sa respiration s’intensifiant, alors que pourtant, tout effort d’apnée est terminé. Cette fois, c’est de l’angoisse, de la nervosité, qui l’entoure. Ses doigts en tremblent. Parce que ce baiser n’avait rien d’un acte purement sexuel, ou d’une simple façon de demander à écarter les jambes. C’était quelque chose de fort. Comme quand il embrassait Juliet, avant. Et Juliet, elle restera Juliet. Alors il recule, jusqu’à ce que le bas de son dos rencontre le barnum, qui sépare la cuisine du salon.

_ “ J’vais rentrer... Ma femme, m’attend... “

Faux, elle travaille. Mais tout à coup, il s’en souvient, qu’il a une femme. Pourtant, ses jambes refusent de bouger. Ses yeux restent rivés sur Hazel, source de tout son désir ce soir. Désir qu’il fait toujours savoir, sans crainte, à chaque fille qu’il approche. Pourtant, elle, ce soir, elle le rend nerveux. Parce qu’Hazel, elle n’est pas juste de passage. Et parce qu’Hazel, elle lui a toujours montré trop de tendresse, trop d’affection, et que leurs disputes, elles n’étaient pas veines, ou dans le vent. Pour la première fois depuis Juliet, il a peur Misha. Peur de faire un pas de travers et de s’engouffrer dans quelque chose qu’il fuit et dont il ne comprend rien.

♛ ♛ ♛
{  He used to call me DN
That stood for deadly nightshade
'Cause I was filled with poison
But blessed with beauty and rage }
crédit/ tumblr ♛  w/ @Misha Kane

Ah la princesse n'est pas connue pour baisser les armes si facilement. Elle ne connait pas l'abandon, la princesse. Jamais. Elle a bien trop vécu au sein d'une famille qui tentait de la contrôler du mieux qu'elle pouvait sans jamais y parvenir. Depuis l'enfance, elle a su et ils ont su en prime, que leur seule et unique fille ne serait pas comme les autres. Parce qu'elle ne répond pas de la même manière, parce qu'elle ne réagit pas de la même manière non plus. Il y a quelque chose en elle qui l'interdit de faire comme tout le monde. Comme si, se mêler au commun des mortels risquait de la briser, de la corrompre d'une certaine façon. Elle ne sait pas d'où ça vient, et doute fortement que cela finira par s'éloigner. Par disparaitre tout simplement mais voilà, elle n'a pas le choix. Parce qu'elle a ce feu en elle la princesse et qu'elle n'apprécie pas qu'on vienne à lui marcher sur les pieds. Elle refuse qu'on la traite comme tout le monde, parce qu'elle est si différente. Et qu'elle n'hésite pas à le dire. Peut être que c'est ça, qui fait toute la différence avec Misha. Peut être que c'est ça, qui pose problème finalement. De savoir qu'ils se ressemblent sur bien des points alors qu'elle tente définitivement de s'éloigner de lui. De l'effacer de sa vie. Pourtant, c'est loin d'être aussi facile. Car il est constamment là. Dans sa tête, dans son existence, en face d'elle. Ah qu'est ce qu'il l'agace. Tous les jours de la semaine, tiens. Et puis, Misha ne comprend rien. Rien du tout même. Il ne comprend pas que les humains viennent à s'attacher à quelqu'un, à lui en l'occurence et quand bien même il souhaiterait que les autres lui fichent la paix, c'est impossible. Parce qu'on s'accroche, parce qu'on aime trop fort, parce que le coeur est loin d'être un simple muscle. Loin d'être en adéquation avec l'esprit. Et c'est ça, qu'il n'a pas l'air de comprendre. Alors elle ne dit rien, évidemment. Elle le laisse être dans son déni car au fond, pourquoi lui faire croire autre chose? Pourquoi le forcer à penser qu'il a tort alors qu'au final, il n'a aucunement envie de changer? C'est stupide. Et même en étant psychiatre, la princesse se voit confuse. Se voit perdue dans ce monde dans lequel elle est entrée. Notons qu'elle y est entrée de plein gré en pensant qu'elle pourrait ressortir sans l'ombre d'un problème. Seulement voilà, c'est loin d'être le cas et aujourd'hui, le labyrinthe dans lequel elle stagne, ne lui montre aucune voie de secours. Perdue, plantée là et laissée pour compte. Voilà pourquoi elle ne veut pas s'ouvrir, pourquoi elle ne veut pas autoriser les gens à entrer. Parce que ça fout un bordel monstre et voilà le résultat à la fin. Plus rien. Juste des miettes, de la fumée et des cendres. Un goût de ruines bien trop épais et bien trop amer pour être délectable. Mais quelque chose change. Parce qu'il y a toujours un changement. Toujours quelque chose qui ne va pas. Toujours quelque chose qui brise un moment entre eux. Le moment où tout s'apaise, où chacun est correct envers l'autre. Où l'un comme l'autre ne cherche pas à se rentrer dedans. C'est complexe et loin d'être évident. Et c'est ce qui arrive, à cet instant précis. Parce qu'elle n'en peut plus la plus jeune. Elle veut plus mais elle ne se l'autorise pas. Elle n'a pas envie de se montrer égoïste en amenant plus de problèmes à Misha. Seulement, c'est lui le problème, voilà. Depuis le début et jusqu'à la fin. Et elle a mis les pieds dedans comme une novice. Parce qu'elle se trouve les deux pieds dans la marmelade et qu'elle a littéralement perdu le contrôle.

Parce qu'elle a lancé ce baiser. Qu'elle va le sentir revenir vers elle tel un revers de médaille des plus grandes erreurs. Parce que son palpitant s'affole de plus en plus, qu'elle ne parvient pas à se calmer. Parce qu'elle a besoin de sentir la peau du ténébreux sous ses doigts, qu'elle veut goûter à toute cette folie consentante. Qu'ils se cherchent depuis bien trop longtemps, qu'elle veut sentir le délice de sa langue contre la sienne. Et ça fait du bien. Trop du bien. Leurs lèvres se marient à la perfection, chacun sait où il va. Chacun sait quoi faire. Oh, la princesse ne doute pas des compétences de son patient en la matière mais c'est différent, encore une fois. Comme si leurs lippes se devaient de se rencontrer. De se chevaucher. Et il la touche, il la fait frissonner. Elle perd la tête, ne serait ce qu'un instant car elle s'imagine pouvoir goûter à ça tous les jours de son existence. Du matin, jusqu'au soir. Mais qu'elle n'a pas le droit d'y penser. Trop dangereux, trop terrible. Non, elle ne peut pas. Et pourtant c'est ce qu'elle fait. Elle ne peut s'en empêcher. Elle le garde près d'elle, elle en veut plus à chaque fois que leurs lèvres s'emmêlent. Oh, elle finira par être dingue de lui. Peut être est ce déjà le cas. Oui, probablement. Mais elle ne le dira pas. Iy a un goût de trop peu quand Misha se recule, quand il vient à la rencontre de ses yeux. Quand il vient la fixer. Silence abasourdi, coeur au creux de la gorge, la blonde retient presque sa respiration puis finit par apercevoir ce petit sourire qui la ferait fondre si elle n'avait pas un minimum de bon sens en cet instant. Quelque chose s'est passé, quelque chose a changé. Ce n'est plus le même jeu, ce ne sont plus les mêmes objectifs. C'est elle qui est venue vers lui, qui a brisé les limites. Mais n'est ce pas ce qu'il a tenté de lui faire faire? N'est ce pas lui qui a décidé de se lancer sur ce terrain? Elle craint bien que si. Mais elle, n'a pas eu la force ou le courage de dire non. Elle ne sait plus la princesse. Tout s'emmêle. Tout se perd. Elle n'a aucune idée du pourquoi ni du comment. Remarque qui la fait doucement sourire à son tour, rictus timide qu'elle ne parvient pas à contenir. Et à cet instant, il ne l'agace pas. Ne l'exaspère pas non plus. Là, elle le trouve amusant. Provocant certes, mais c'est autre chose que leur quotidien. Que le match de tennis qu'ils se lancent continuellement à la figure. Et elle a envie de lui dire, de lui souffler qu'elle peut être son diable s'il est tenté. S'il n'a pas peur de se jeter dans les enfers à ses côtés. Qu'ils pourraient être roi et reine du monde souterrain sans le moindre problème. Mais elle ne le fait pas, elle ne dit rien. De peur de..De quoi? De le faire fuir? Ou plutôt, de se faire fuir elle même. De prendre la poudre d'escampettes sans même s'imaginer un moment être capable de revenir. Elle a peur de l'avenir la princesse, car elle n'est jamais certaine de ce qu'il peut lui arriver. Et ceci depuis la nuit des temps. Changement de pronoms, aussi. Parce qu'ils ne font jamais rien comme tout le monde. Evidemment. "Et encore. Tu n'as rien vu." parce que c'est vrai, au final. Elle est loin d'être comme tout le monde la princesse encore une fois. Et elle déteste être assimilée au quotidien pesant de toutes ces personnes. Et si le cocon est agréable, délicieux, la réalité prend bien vite le dessus et bientôt il se recule. Laissant un froid s'abattre entre eux. Coeur qui s'affole une énième fois, esprit qui tourne dans le vide. Pas professionnel. Non, ça ne l'est clairement pas. Loin de là. Elle n'aurait même pas dû faire ça. Jamais de la vie. Et la voilà, à cet instant, en face de son patient qu'elle vient d'embrasser. Elle se racle la gorge, glisse ses paumes le long de ses mèches puis vient se redresser pour tenir sur ses pieds cette fois. Y parviendra t-elle? Elle n'en n'est pas certaine mais elle affiche ce regard impassible, comme si rien de tout ça la perturbait alors que c'est faux. Que tout se barre en cacahuète. Qu'elle n'a aucune porte de sortie, encore une fois. Et que donc, il lui faut maintenir ce bateau prêt à faire naufrage du mieux qu'elle peut. Yeux qui le fixent, elle attrape sa lèvre inférieure entre ses dents. Il faut qu'elle trouve une solution, mais comment? Du calme, Ashford. Tu as été entrainée, enseignée pour ce genre de situations complexes. Tu parles. "Effectivement, ça ne l'était pas. Mais c'est ce que tu as toujours cherché, non?" et ce n'est pas un pique, loin de là. C'est plus quelque chose comme..Elle n'en sait rien. Peut être un simple retour sur terre pour lui montrer ce qu'il a tant voulu, depuis des mois maintenant. Elle ne sait plus la princesse, et elle panique parce qu'elle veut refermer les portes de ce palais impérial qui risque de s'effondrer si trop d'émotions, trop de sentiments viennent entrer. "Misha je-.." et là, c'est la douche froide. Elle a tenté de parler en même temps que lui mais elle reprend conscience qu'il est marié. Qu'il va devenir père et qu'elle n'est pas une foutue maitresse de service. Elle a envie d'hurler. Parce que ça recommence, parce qu'elle se jette une nouvelle fois dans la complication. Palpitant qui panique, son visage ne montre rien. Si ce n'est qu'une confusion, qu'une frustration. Mais elle délaisse la nervosité, la panique dans un sens pour se focaliser sur les conséquences de ses propres actions. Elle ne peut s'en prendre qu'à elle même, au fond. Elle attend quelques secondes, regarde autour d'elle comme si l'appartement de sa meilleure amie finira par lui donner la réponse tant attendue. Mais il n'y a rien. Que le néant et elle a envie de s'arracher la tête devant tant de stupidité. Alors, elle ferme les yeux. Parce qu'elle commence à comprendre que tout ceci n'est qu'une erreur de débutante. Que ça lui fait plus de mal que de bien actuellement. Qu'elle ne sait plus où elle va. Où ils sont censés aller. Elle inspire, rouvre ses émeraudes qui se posent sur le plus âgé. "Misha avec ce qu'il s'est passé, on ne peut..Enfin je ne peux pas..Je ne peux pas continuer à être ton psychiatre. Loin de moi l'idée que cela puisse te faire quelque chose, évidemment. Mais tu l'as dit toi même, ce n'était pas très professionnel. Et.." et quoi? Elle ne sait pas ! Elle ne pourrait même pas dire ce qu'il va suivre. Mais bon sang, un autre problème se pose. Et celui ci est encore pire car en fixant le visage de Misha, tout ce à quoi elle peut penser est le fait de vouloir l'embrasser une nouvelle fois. Quand bien même c'est une mauvaise idée, quand bien même c'est loin d'être dans les compétences de son métier. Elle le veut et elle n'en n'a pas le droit. Et c'est pour ça que tout doit cesser. Pourtant, elle ne veut pas l'abandonner, elle n'en n'a pas la moindre envie. Parce qu'elle veut encore l'aider, qu'il a besoin d'elle. Parce qu'elle décèle quelque chose chez lui qui n'est pas de tout repos. Elle veut l'apaiser. Mais comment y parvenir quand tout semble leur demander d'arrêter. Et puis, il y a le mot femme qui lui brise un peu trop le coeur. Elle baisse lentement les yeux, soupire puis répète dans un murmure détruisant. "Hm, ta femme.."