Poppy avait été rassurée par Clyde après qu’ils aient tous les deux eu une conversation avec Ryan ? Cela était une première épreuve pour leur couple encore jeune, très jeune même. Défaitiste de nature, elle attendait toujours le retour du bâton : le sms fatidique de "on doit parler’ suivit d’une discussion douloureuse. Poppy l’avait perdu une fois et elle savait que cela pouvait arriver. Principalement, parce qu’elle était fautive au fond. Avoir eu un enfant avec le frère de son crush… Clyde était généreux de lui pardonner et de vouloir quand même vivre avec elle. Certes, Poppy avait dû faire tout ça parce qu’il était parti. Est-ce qu’ils étaient ex aequo ? Certainement. Pourtant, elle était celle qui avait le plus peur de le perdre. Dans sa tête. Dans les faits, elle ne savait pas quel était l’état d’esprit de son compagnon de route.

Si elle était heureuse en ménage, il y avait une autre personne qui semblait être aux anges et c’était Flora avec son barista. La patronne qui sort avec son employé, un stéréotype et pourtant : en rencontrant Eun-Woo, elle avait compris pourquoi cela marchait entre les deux. Vraiment. Flora et lui étaient une évidence. La douceur des deux, la patience, la tendresse… Poppy n’avait pas eu besoin de chercher midi à quatorze heures pour voir l’évidence. Elle avait attendu patiemment le sms de Flora lui disant que c’était l’heure pour un rendez-vous galant. Et ce jour était arrivé. Trop lentement à son goût, tel un drama provenant du pays d’origine d’Eun-Woo.

Contrairement à Flora, Poppy n’avait pas mis son grain de sel, mais elle avait suivi l’affaire avec intérêt. Tellement que maintenant, elle était invitée à chercher une tenue pour ce fameux rendez-vous. Elle rigola en entendant Flora dire qu’elle sauvait sa vie. “Tssss n’en parle pas. Je n’aurais pas raté cette pause shopping pour beaucoup de choses !” Poppy avait même hâte. Un peu de douceur, un moment léger avec une amie : elle n’en avait pas beaucoup. Elle serra doucement Flora dans ses bras : la laissant évidemment la questionner sur Clyde. Elle était en droit. “Toujours aussi ténébreux, surtout quand il monte son cheval noir.” Poppy souriait comme une gamine en le revoyant dans son esprit. “J’ai eu peur… J’ai toujours peur d’ailleurs, mais Clyde me rassure. Je crois qu’il connaît la bête.” Et il arrivait à apaiser son anxiété. En-dehors de Billy, personne ne savait faire ça. Sauf lui maintenant. “Tu peux poser autant de questions que tu veux et tu le sais !” Poppy ne cacherait rien à Flora. “Parce que tu sais que je vais faire la même chose une fois que tu es avec Eun-Woo !” Ce n’était pas si, c’était quand !

Rentrant dans la boutique, elle suivit son amie qui trouva immédiatement quelque chose. Poppy regarda la combi short et hocha la tête : “Vrai que ça t’irait si bien ! Ça fait habiller, mais pas trop !” Elle regarda elle-même dans les rayons et sortit une robe noire : “Mais j’ai toujours entendu dire par ma tante qu’une robe noire est infaillible.” Elle en sortit une et puis une deuxième. “Tu en penses quoi ?”

Poppy avait l'impression de connaître Eun-Woo alors qu'elle ne l'avait rencontré que quelques fois. Flora lui avait tellement parlé de lui. En bien, cela allait de soi. Son amie respirait le bonheur et Poppy ne pouvait pas demander plus. Elle n'en avait pas beaucoup, alors elle gardait les siens très proches d'elle. Et puis, elle avait également une personne qui avait son cœur. Clyde. Une idylle qui n'aurait pas dû voir le jour, car Tinder aurait pu tout gâcher. Une application sortie lors d'une soirée alcoolisée. À l'époque, elle pensait toutes les deux que cela était une bonne idée. Cela n'avait pas été le cas, mais celui qui était aujourd’hui son petit ami avait pardonné. Heureusement. Poppy n'aurait pas accepté au fond qu'elle ne termine pas avec lui. Elle croyait depuis des années que leur histoire devait continuer. Elle s’était terminée trop tôt. Si elle avait longtemps cru que cette relation était sans queue, ni tête : que ses envies d’idylle avec le moniteur d’équitation ne mèneraient à rien, elle voulait croire aujourd’hui que le meilleur restait à venir. Tout comme Flora pouvait enfin goûter au bonheur après avoir vécu tant de chose.

“Je suis certaine que je pourrais m’arranger pour que Clyde lui donne des leçons également.” Elle ferait en sorte que Flora ne paye presque rien au besoin, pour l’aider, pour que ses filles puissent vivre cette passion si tel était leur choix. “Je suis contente que nos filles s’entendent bien, malgré leur différence d’âge.” Après tout, cela ne voulait rien dire : la preuve étant entre elles.

Rentrant dans la boutique, Poppy savait qu’elle allait devoir encore être rassurée pendant un petit bout de temps. Elle avait beau croire en cette relation naissante, elle voulait également s’assurer de ne pas voler trop proche du soleil. Ses ailes ne survivraient pas à nouveau à une longue et périlleuse chute. Elle le savait. Son attention fut heureusement attirée par tous les vêtements qui s’offraient à elles. Il serait facile de trouver des choses, elle en était certaine. Elle laissa Flora ouvrir la marche : histoire que Poppy puisse voir dans quel style elle s’avançait avant de proposer deux choix.

Laissant son amie s’enfuir dans la cabine, elle resta à l’extérieur sur les sièges pour attendre sagement. Elle sourit en la voyant sortir : “Wow ! Regarde les jambes que ça te fait !” Poppy pouvait honnêtement dire son avis, de toute façon, elle ne savait pas faire autre chose. Flora re rentra dans la cabine et enchaîna les essayages. “Je trouve aussi, il faut que tu sois à l’aise et puis Eun-Woo te connaît déjà : tu n’as pas besoin de survendre le produit !” Elle sourit : “Y’a des regards qui ne trompent pas.” Et quand elle va au café, elle voit bien que les yeux lorgnent. “Super idée pour les talons ! Ça va donner un peps de couleur et puis galber encore plus tes jambes !” Elle était vraiment contente : “Et puis maintenant qu’on a trouvé, on peut aller prendre un café ? Je connais un SUPER endroit, qui s’appelle : “Au Pays des Merveilles.” Tu le connais ?”