Used to spend my nights out in a barroom
Soleil couchant, le manteau sombre arrivant à grand pas. Vent frais qui caresse ton visage une fois sorti de l'université. Journée compliquée pour plus d'une raison. Un long soupir traverse tes lèvres. Malgré tout, tu ne te sens pas de rentrer maintenant. Pour plusieurs raisons là encore. La fatigue n'est pas au rendez vous pour commencer. Tu n'as clairement pas l'envie d'entrer dans une maison quasiment vide, avec seulement les sons que Kama fait pour essayer d'attirer ton attention. Tu n'as pas l'envie de rentrer pour vérifier tes mails, regarder des copies, des questions d'élèves qui n'osent pas te les demander en face et dont tu es obligé de rédiger une réponse sur papier, ou encore sur ton ordinateur. Une réponse qui, évidemment, ne se résumera jamais à "oui" ou "non" car c'est toujours plus compliqué que ça.
Tu t'étires en bas des marches de ton lieu de travail. Tu hésites un peu en te dirigeant vers ta voiture. Tu n'as pas envie d'être raisonnable. Et puis tu ne travaillera ni demain, ni dimanche en soit, de ce fait, une virée au bar ne serait pas de refus. Une petite habitude que tu as depuis quelques mois en somme. Surtout lorsque quelque chose te chiffonne. Et c'est bien le cas. Tu as croisé ton ex-femme sur ton lieu de travail. De visu seulement. Tu ne sais pas si elle s'est remise à travailler. Ou alors si elle venait voir quelqu'un, mais elle était bien là. Depuis que tout été finis, vous ne vous étiez pas revenu. Un peu brutal, mais pour le mieux. Vous deux aviez besoin d'un espace vital loin l'un de l'autre, et du temps. Ca t'as un peu secoué. Alors tu l'a juste salué de loin, et elle a fait pareil. Ton absence total de sentiment t'a quelque peu ébranlé. Tu le savais, mais le remarquer définitivement avait été plus éprouvant que prévu. Il n'y avait que culpabilité et tristesse. Rien de plus.
Besoin d'un verre. Peut-être deux, voire trois. Le moteur démarre, tu vas dans le bar dont tu aimes l'ambiance. The Pikey. Tu t'assois dans un coin, allant au comptoir pour commander puis te remettre tranquillement à l'aise à ta table. Tu retire ta veste, fermant les yeux pour te remettre un peu de cette journée. Verre de Whiskey à la main, un soupir te revient, encore une fois. C'est souvent ainsi de toute manière.
Tu poses ton téléphone sur la table, vérifiant que tu n'es pas de messages ni d'appels manqués. C'est bon, t'as rien. Maintenant, t'as juste envie de passer une bonne soirée. Penser à autre chose. T'enfuir loin.