here are certain trials that distance us, others that bring us closer together w/ Jessica #1

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Hospital - pelican city - 30 Octobre 2023 - après-midi

tw : maladie cardiaque, insuffisance cardiaque, hôpital
Une vie qui est en train de prendre un tout nouveau tournant, que je n’ai pas eu l’occasion de prévoir un tel retournement de situation. Au cours des dernières années, c’est en accord avec Sandy, que nous avons pris la décision difficile de ne rien dire à nos enfants, de cacher cette maladie cardiaque à l’ensemble de la famille Halstead, de garder une telle information pour nous et apprendre à vivre et gérer avec cela, avec comme objectif de préserver tout le monde, de ne pas leurs faire peur, mais tout a une fin dans la vie et depuis la veille, ce secret à éclaté au grand jour. Une soirée en présence de Ricky, avec l’envie d’être à ses côtés à la suite de son accident de voiture, passer un peu de temps avec lui, me laisser aller à un verre, un seul, c’était ma ligne de conduite, celle que je n’ai pas su tenir et que je n’explique pas. Un écart de conduite qui a eu raison de bien des choses, qui a eu raison de mon traitement, celui que j’ai réussi à oublier, comme le plus grand abruti qui puisse exister dans ce monde, pour un coeur beaucoup trop fragile, pour un coeur en manque de vitalité, pour un enchaînement qui a provoqué une insuffisance cardiaque et qui m’a conduit droit dans cette chambre d’hôpital. L’une de mes mains est en train de passer dans mes cheveux, me laissant aller à mes yeux que je suis en train de fermer, me plongeant dans une obscurité incroyablement parfaite, alors que je suis toujours porté par tout cet appareillage qui parvient à marquer les battements de mon coeur par un son retentissant dans toute une pièce. Une expiration qui est en train de s’échapper de mes lèvres, dans un soupir presque parfait, avant de bien rapidement réaliser que j’ai de la visite, de part de bruit que la porte a su produire suite à la rencontre d’une main, celle de ma fille aînée. « Jessica. » Ce n’est pas la première fois que j’ai l’occasion de la voir depuis ce séjour improvisé au sein du service médical de Klamath Falls, alors que mes iris sont posés sur elle, qu’un sourire est en train de se présenter à mon visage. « Je m’attendais pas à te voir aussi tôt, tu devrais être au Brésil à l’heure qu’il est. » Et je suis le responsable de ce détour aux Etats-Unis, de ce retour précipité qui l’a poussé à quitter les paddocks du Mexique avant même le début de la course, pour venir au chevet d’un père avec qui les relations sont difficiles depuis de trop long mois. « Je suis content de te voir. » Content, c’est un fait, mais pas l’homme le plus à l’aise de cette chambre, parce que désormais, mes enfants sont au courant de ce problème de santé que je traine avec moi, ils ont découvert ce secret que j’ai caché depuis de longues années et malgré une décision prise avec leur mère, aujourd’hui je suis malheureusement le seul restant, le seul responsable de tout cela.

☽☽ Mais vous savez, moi je ne crois pas qu'il y ait de bonnes ou de mauvaises situations. Moi, si je devais résumer ma vie, aujourd'hui avec vous, je dirais que c'est d´abord des rencontres, des gens qui m'ont tendu la main peut-être à un moment où je ne pouvais pas, où j'étais seul chez moi. Et c'est assez curieux de se dire que les hasards, les rencontres forgent une destinée. Parce que quand on a le goût de la chose, quand on a le goût de la chose bien faite, le beau geste, parfois on ne trouve pas l'interlocuteur en face, je dirais le miroir qui vous aide à avancer

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@James Halstead

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- Je n'avais plus eu autant peur depuis des lunes. Pas juste une petite angoisse, non ce vrai sentiment de terreur, qui te serre les entrailles, où tu as juste envie de te rouler en boule et de pleurer. Apprendre que Papa était à l'hôpital, pour un truc grave, en étant à des milliers de kilomètres, c'était...horrible tout simplement. Encore plus en sachant qu'on vient à peine de renouer, et que l'on est loin de s'être tout dit, d'avoir fait table rase du passé.
Je ne suis pas prête à le perdre. Non que je le serai véritablement un jour mais...L'annonce de son malaise par Debbie a eu l'effet d'une bombe, d'un électrochoc.

Je ne peux pas continuer à faire la conne avec lui, en gâchant de précieux moments comme je l'ai fait depuis des mois, parce que peut-être qu'un jour, je ne pourrai plus les rattrapper.

Curieusement, apprendre qu'il est malade depuis des années ne m'a pas plus mise en colère que cela. Même pas étonnée d'ailleurs. Parce que ça lui ressemble bien. Trop bien même. Et que sur ce coup là, je le comprends. Enfin, un peu parce que je ne suis pas dans sa situation, pas de maladie mortelle au dessus du crâne à moins de réellement manquer de chance avec l'asthme, et pas d'enfants (et j'espère jamais). Néanmoins, une part assez grande de moi arrive à comprendre pourquoi il ne nous a rien dit, et je suis presque heureuse de ne pas avoir eu à m'en inquiéter avant.

On a tous été un peu en troupeau sur lui depuis qu'on a l'autorisation de le voir, alors j'ai un peu attendu avant d'avoir l'occasion de le voir seule à seul. C'est important pour moi, surtout avant de repartir au Brésil où aura lieu la prochaine course de la saison. Car même si ma pilote n'y participera pas pour raisons de santé, je me dois de bosser sur les analyses avec les autres ingénieurs.
J'essaie d'entrer dans la chambre sans faire trop de bruit. Je m'assois sur la chaise à côté du lit, avant de prendre doucement la main de mon père. Son sourire est rapidement contagieux.

"Salut Papa.", je souffle en sentant l'émotion me serrer la gorge, bien qu'un sourire soit dessiné sur mes lèvres. "Je les rejoindrais jeudi au plus tard. Je pouvais pas partir...sans m'assurer que ça aille bien pour toi.", quitter le Mexique n'a d'ailleurs pas été une décision difficile à prendre. Je l'ai prise en une fraction de seconde. "Moi aussi je suis contente de te voir. Comment tu te sens aujourd'hui ?"", je lui réponds avec sincérité avant d'essuyer mes yeux humides, de réprimer un sanglot, un peu honteuse de craquer face à lui je dois l'avouer. "Désolée..., j'ai l'impression que mes barrières se brisent enfin. "Je suis désolée de craquer devant toi...Je suis désolée de t'avoir rejetté, d'avoir traité Deborah comme de la merde, de m'être comporté comme une connasse...", je lui avais déjà dit mais seulement par texto, et je sens le besoin de lui dire en vrai parce qu'on a jamais reparlé face à face et que j'ai peur d'être responsable de son malaise dans un sens.

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Hospital - pelican city - 30 Octobre 2023 - après-midi

tw : maladie cardiaque, insuffisance cardiaque, hôpital
« Je les rejoindrais jeudi au plus tard. Je pouvais pas partir...sans m'assurer que ça aille bien pour toi. » L’émotion est présente à travers le timbre de voix de Jessica, alors que je suis en train d’avoir face à moi, toute cette peine que j’ai causé bien malgré moi, une négligence qui est la source de l’inquiétude de mes trois enfants, de ma famille. Il y a encore tant de zones d’ombres sur cette soirée, me laissant dans l’incapacité de comprendre, de savoir pourquoi est-ce que je ne me suis pas arrêté à un verre, comme j’en ai l’habitude ? Pourquoi est-ce que mon traitement est sorti de mes pensées ? Comment est-ce que j’ai pu l’oublier alors qu’il est devenu mon quotidien depuis tant d’années ? Trop de questions, peu de réponses. « Moi aussi je suis contente de te voir. Comment tu te sens aujourd'hui ? » Une voix qui est en train de faire naître un sourire sur mon visage, un léger sourire au coin de mes lèvres, alors que mes iris sont posés sur ma fille, celle qui a tant cherché à me fuir au cours des derniers mois, celle qui a eu besoin de temps pour accepter, pour pardonner. « Je … Hey Jessie … » L’idée première fut celle de lui répondre, la réalité fut celle d’être présent pour ma fille, à travers cette voix qui résonne dans cette sinistre chambre d’hôpital, mais également à travers mes doigts qui sont en train de prendre sa main, alors que je peux voir mon aînée craquer, laisser les larmes se montrer. « Désolée... » Un mot, un seul qui parvient à atteindre mon cœur de papa, sentant cette peine qui est en train de pointer contre ma poitrine, alors que je suis l’unique responsable de tout ce qui est en train de se produire, cela depuis de trop nombreux mois. « Je suis désolée de craquer devant toi...Je suis désolée de t'avoir rejetté, d'avoir traité Deborah comme de la merde, de m'être comporté comme une connasse... » « Non. » Un mot qui est en train de s’échapper de mes lèvres, avant que ma main rompe le contact avec celle de ma fille, pour que chacun de mes doigts se pose sur ce lit médicalisé, me permettant de prendre appui sur mes bras, de me redresser assez faiblement, subissant encore les effets néfastes d’un oubli qui aurait pu être catastrophique. « Je veux pas que tu sois désolée de craquer, ça m’arrive aussi tu sais. » Une petite pointe d’humour que je suis en train d’apporter, pour un très léger sourire en coin qui se présente une courte seconde à mon visage. « Ces deux dernières années n’ont pas été faciles pour tout le monde. On a tous eu besoin de trouver ses marques, de trouver sa place après le décès de votre mère et ce n’était pas une mince affaire. » Peu importe ce chemin glissant que notre mariage était en train de prendre, tout le monde au sein de la famille avait sa place et à ce moment je n’avais pas peur de ce coeur beaucoup trop fragile, parce que je savais que s’il m’arrivait quelque chose, la meilleure des deux personnes resterait dans ce monde pour nos trois enfants, désormais la donne est tellement différente.

☽☽ Mais vous savez, moi je ne crois pas qu'il y ait de bonnes ou de mauvaises situations. Moi, si je devais résumer ma vie, aujourd'hui avec vous, je dirais que c'est d´abord des rencontres, des gens qui m'ont tendu la main peut-être à un moment où je ne pouvais pas, où j'étais seul chez moi. Et c'est assez curieux de se dire que les hasards, les rencontres forgent une destinée. Parce que quand on a le goût de la chose, quand on a le goût de la chose bien faite, le beau geste, parfois on ne trouve pas l'interlocuteur en face, je dirais le miroir qui vous aide à avancer

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@James Halstead

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- Voir mon père dans un lit d'hôpital, savoir qu'il est passé si près de la mort...j'arrive pas à le supporter. Ca fait trop mal, rien que d'y penser. Me dire que j'ai été à deux doigts de le perdre, alors qu'on renoue à peine, alors que je me suis comportée comme la pire fille possible depuis plus d'un an. Entendre sa voix, celle qui m'a toujours rassurée depuis mon plus jeune âge, je libère les vannes, je craque. Je voulais me montrer forte, conserver cette carapace que je garde depuis des années tout autour de moi, avec mes proches, donner cette apparence de femme forte, là où j'ai autant de félures que n'importe qui.
Ca me surprend que papa rompe le contact alors je relève les yeux vers lui, toujours cette même détermination, mais aussi douceur dans son regard. "Ah bon ? Toi tu craques ?", je réponds avec un petit rire en séchant mes larmes. C'est toujours difficile d'imaginer ses parents être dans cette position, celui des larmes, de la tristesse. Parce que en tant qu'enfants, ce sont nos modèles, ceux qu'on voit forts envers et contre tout. "Bien sûr ça n'a été facile pour personne mais...Je m'en veux quand même beaucoup tu sais. Ce n'est pas parce que je souffrais que tu devais tout te prendre dans la figure.", je prends une grande inspiration. "Surtout...surtout que tu devais gérer ta maladie en plus tout seul...Je t'ai mis énormément de choses sur le dos, je me suis éloignée alors que...fin t'es le meilleur des pères et tu méritais pas ça. Je suis vraiment désolée. Je t'aime."

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Hospital - pelican city - 30 Octobre 2023 - après-midi

tw : maladie cardiaque, insuffisance cardiaque, hôpital
« Ah bon ? Toi tu craques ? » Il m’est impossible de masquer cet amusement que je suis en train de ressentir, grâce à ce sourire qui est en train d’étirer mes lèvres, de marquer les traits de mon visage, pour un regard qui ne rompt pas le contact avec ma fille aînée. « Bien plus souvent que tu ne peux le penser. » En termes de stéréotype, je suis bien loin de coller à celui de l’homme viril, qui est rempli de courage, qui ne ressent aucune peur, qui ne sait pas montrer ses émotions, qui sait être capable de contrôler ses larmes, comme si cela était une qualité. Beaucoup plus du genre sensible, je ne suis pas capable de masquer des yeux humides quand j’en ressens le besoin et au cours de cette année écoulée, c’est arrivé plus d’une fois. « Bien sûr ça n'a été facile pour personne mais...Je m'en veux quand même beaucoup tu sais. Ce n'est pas parce que je souffrais que tu devais tout te prendre dans la figure. » Un deuil que chacun à eu besoin ou à encore besoin de faire les membres de notre famille, la mort de Sandy a été brutale, soudaine, sans qu’aucun de nous n’ait réellement eu le temps de s’y préparer, de se faire à l’idée. « Surtout...surtout que tu devais gérer ta maladie en plus tout seul...Je t'ai mis énormément de choses sur le dos, je me suis éloignée alors que...fin t'es le meilleur des pères et tu méritais pas ça. Je suis vraiment désolée. Je t'aime. » L’émotion de Jessica, je peux l’entendre au travers de sa voix, elle qui est en train de baisser les armes, qui a accepté d’arrêter de lutter face à une colère qu’elle ne maîtrisait pas réellement. « C’est ça un bon papa, accepter chaque situation qui se présente avec ses enfants. » Des propos que je suis en train de tenir à ma fille, non sans un léger sourire au coin des lèvres, comme pour essayer de détendre les émotions présentes dans cette chambre d’hôpital, alors que ma main se pose sur son bras, l’attirant vers moi. Malgré la trentaine passée, je suis en train de la prendre dans mes bras, un câlin que je suis en train de faire à ma fille. « Ma maladie ne doit pas entrer dans l’équation, personne ne savait, tu ne pouvais pas deviner et il est hors de question que l’un de vous trois se fasse du souci pour toi à compter de maintenant, parce que vous l’avez appris. » Sans doute est-ce un peu trop en demander, il est difficile pour un parent de ne pas s'inquiéter pour son enfant, l’inverse est réel également, surtout quand je me trouve dans une chambre d’hôpital à l’instant présent. « J’ai appris avec le temps à avoir plusieurs cordes à mon arc, celui d’être un frère, un papa, un journaliste, je sais aussi être un oncle, du moins je crois. J’ai appris à être un punching ball et c’est assez utile dans certaines situations. Ne sois jamais désolé de qui tu es Jessie, soit fière en permanence, moi je le suis. » Fier de l’homme que je suis après cinquante années de vie, malgré les coups difficiles, mais surtout fier de la femme que ma fille aînée est devenue, celle ingénieure qui a réussi à intégrer le milieu fermer de l’automobile, du sport et de la formule un.

☽☽ Mais vous savez, moi je ne crois pas qu'il y ait de bonnes ou de mauvaises situations. Moi, si je devais résumer ma vie, aujourd'hui avec vous, je dirais que c'est d´abord des rencontres, des gens qui m'ont tendu la main peut-être à un moment où je ne pouvais pas, où j'étais seul chez moi. Et c'est assez curieux de se dire que les hasards, les rencontres forgent une destinée. Parce que quand on a le goût de la chose, quand on a le goût de la chose bien faite, le beau geste, parfois on ne trouve pas l'interlocuteur en face, je dirais le miroir qui vous aide à avancer

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- J'ai du mal à imaginer mon père craquer, pourtant il est vrai qu'il est loin d'avoir donné l'impression d'être un homme dur, qui cache ses sentiments. Il ne nous a jamais donné l'impression qu'on devait refouler ce qu'on ressentait, c'est peut-être aussi pour ça que je n'ai pas eu de mal à lui balancer toutes mes rancoeurs, mes ressentiments. Mais la tristesse...le chagrin...
Perdre maman a été la pire épreuve de mon existence, et ça le sera sûrement encore pendant des années. Il va falloir que je combatte cette envie de continuer à le rejetter lui, ou même le reste de la famille. Faut que je cesse de lutter. Je n'ai pas refoulé ma colère, mais ma tristesse oui sans aucun doute ! Je me suis refugié dans un tas de trucs, la colère, la fuite, l'alcool et la drogue , dernier point que j'arrive encore à cacher à mes proches, et dans le boulot. Bonne excuse que de travailler en F1, absente les trois quarts de l'année, pratique pour ne pas régler ses problèmes.

Un bon père accepte chaque situation avec ses enfants...et il dit ça avec le sourire en plus ? Je secoue brièvement la tête, un rictus au coin de lèvres, avant d'être un peu surprise par son étreinte. Néanmoins, ce câlin me replonge en enfance,même après 30 ans, qu'est-ce que c'est sécurisant d'être pris dans les bras par son père...Je lui rend doucement la pareille, avant de hausser un sourcil à ce qu'il ensuite. C'en est presque drôle... :

"Tu crois vraiment qu'on ne va pas s'inquiéter ?", je soupire. "Je ne vais pas te harceler avec ça, mais je ne pourrai pas m'empêcher d'être inquiète tu sais...Enfin, j'essaierai de ne plus l'être quand tu sortiras de l'hôpital !",ce serait déjà rassurant faut dire. "Je ne suis pas toujours satisfaite de la personne que je suis devenue tu sais...", je souffle, toujours émue par ses belles paroles. D'un point de vue professionnel je suis heureuse. Je pourrai difficilement faire mieux, si ce n'est peut-être bosser un jour pour l'écurie que je supportais gamine. Mais j'ai réussi à atteindre l'objectif. Pour le reste...Des amours instables, engeulades avec mon père, ma soeur qui me prend pour une folle qui claque les gens...Bon y'a de quoi améliorer. "Mais...ça me touche d'entendre que t'es fièr de moi...Ca compte beaucoup.", petit sourire en coin avant d'ajouter. "Mais faut dire...en tant qu'aînée je suis la meilleure et ton enfant préféré. Ca va de soit."

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tw : maladie cardiaque, insuffisance cardiaque, hôpital
« Tu crois vraiment qu'on ne va pas s'inquiéter ? Je ne vais pas te harceler avec ça, mais je ne pourrai pas m'empêcher d'être inquiète tu sais...Enfin, j'essaierai de ne plus l'être quand tu sortiras de l'hôpital ! » Ce n’est pas de cette manière que j’ai pu imaginer l’instant où mes enfants allaient apprendre au sujet de ce coeur fragile qui bat en moi, un sujet sensible, suffisamment pour provoquer une vague de frayeur en eux, alors ma présence à l’hôpital, après cette alerte, ne vient pas jouer en ma faveur. Pourtant, cela m’offre cet instant avec ma fille aînée, le premier depuis le décès de sa mère, cet oubli me permet de me retrouver avec Jessica dans mes bras, une étreinte qui me fait le plus grand bien, que je prends plaisir à apprécier. « Je sais que le cadre dans lequel on se trouve ne m’aide pas à apporter de la crédibilité, mais je te promets que je vais bien. Ce qu’il s’est passé l’autre soir c’était un accident et ça ne se reproduira plus. » Un terrible oubli, pour une soirée, que je ne suis pas capable d’expliquer, de comprendre pourquoi est-ce que je me suis laissé porter par l’appel de l’alcool alors que cela fait plusieurs années que je suis raisonnable. « Puis il faut tout de même reconnaître que j’ai un ange gardien et crois moi, avec Deborah, il ne peut rien m’arriver. » Nous sommes sur un sujet des plus délicat, celui de la femme qui fait désormais partie de ma vie, celle qui a prit la place de ma défunte femme, de la mère de Jessica, Kyle et Izaline. Je sais que tout n’est pas rose dans les rapports avec mes enfants, mais la vérité est devant nos yeux, sans l’intervention de l’ambulancière, la soirée aurait pu se terminer de manière bien plus dramatique.

« Je ne suis pas toujours satisfaite de la personne que je suis devenue tu sais... » Une révélation qu’elle est en train de me faire, de m’apporter entre les mains, qui ne manque pas de faire naître un rictus sur mon visage, cette pointe de tristesse d’entendre ma fille parler d’elle de cette manière. « Mais...ça me touche d'entendre que t'es fier de moi… Ça compte beaucoup. Mais faut dire...en tant qu'aînée je suis la meilleure et ton enfant préféré. Ça va de soi. » Un rire que je ne peux contenir, qui est en train de résonner dans cette chambre d’hôpital alors que ma main est en train d’apporter cette petite caresse de soutien paternel dans le dos de ma fille, un moyen de lui faire comprendre que je serais toujours là pour elle. « Tu es bien décidée de me mettre dans la merde, si ce que tu viens de dire arrive aux oreilles de Kyle et Izzie. » De l’amusement que je ne peux masquer à travers le timbre de ma voix, alors que je suis en train d’apprécier ce moment en présence de ma fille, pouvant presque en venir à remercier mon cœur de ce coup de froid qu’il est parvenu à provoquer. « Je suis peut-être le père lourd, mais ne cherche pas à entrer dans les cases de la vie que les gens attendent de toi. » Un conseil qu’elle a déjà commencé à suivre dans sa vie, bien avant que je ne passe par ici pour le lui mettre entre les mains. « On ne sait jamais vraiment de quoi est fait l’avenir et rien ne nous est jamais acquis dans la vie. Alors, ne fais pas les mêmes erreurs que moi, ne passe pas ton temps à te poser des questions inutiles et vis ta vie à fond. Crois moi, les regrets ne s’oublient jamais. » Non seulement ils ne s’oublient pas, mais il faut apprendre à vivre avec, à savoir apaiser sa conscience pour ne pas laisser cette partie sombre nous ronger.

☽☽ Mais vous savez, moi je ne crois pas qu'il y ait de bonnes ou de mauvaises situations. Moi, si je devais résumer ma vie, aujourd'hui avec vous, je dirais que c'est d´abord des rencontres, des gens qui m'ont tendu la main peut-être à un moment où je ne pouvais pas, où j'étais seul chez moi. Et c'est assez curieux de se dire que les hasards, les rencontres forgent une destinée. Parce que quand on a le goût de la chose, quand on a le goût de la chose bien faite, le beau geste, parfois on ne trouve pas l'interlocuteur en face, je dirais le miroir qui vous aide à avancer

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- Si Papa pense qu'on ne va pas s'inquiéter pour lui...Je ne sais pas si c'est vraiment de la naïveté ou autre chose...Maman n'est déjà plus là, et on a tous vu à quel point le fil de la vie pouvait être coupé en une fraction de seconde. Je l'avais au téléphone les jours qui ont précédé...Puis plus rien. J'ai eu peur qu'il en soit de même pour mon père qui se remet encore de cette crise dans ce lit d'hôpital. Alors...ne pas m'inquiéter ? C'est juste impossible. "Donc...Si tu prends ton traitement ça ira ?", je sais peut-être un milliers de choses concernant la conception de bolides qui roulent à plus de 300km/h, mais alors le médical...pff. Rien du tout ! La mention de Deborah m'arrache un petit rictus que j'essaie de cacher rapidement. Bien que je me sois excusée pour mes insultes de l'autre soir, je ne porte pas particulièrement l'ambulancière dans mon coeur. "On dirait qu'elle a géré et su prendre les choses en main effectivement. Je suis contente qu'elle ai pu t'aider à temps.", il faut reconnaître que tout le monde n'aurait pas eu le même sang-froid à sa place, et je suis capable de l'admirer.

J'avoue à mon père que je ne suis pas fière de la femme que je suis devenue. Bien sûr, sur le plan professionnel je n'ai rien à redire. Je me suis donné les moyens, depuis mes 11 ans pour décrocher les meilleures notes à l'école, prendre de l'avance, entrer dans la bonne école, en faire trois fois plus que les hommes pour me démarquer. Aujourd'hui, je sais que je n'ai pas démérité, que ma place dans une équipe de F1 je l'a mérite. Je suis compétente dans ce que je fais. Pourtant, une vie ne se résume pas à son boulot. Je me suis mise à dos la moitié de la famille, je m'engeule avec tout le monde, et mon couple bat de l'aile. J'ai souvent l'impression d'être dans un gouffre, dans le noir, et de ne pas en voir la sortie. Oui, il n'y a que pendant les week-end de course où je peux oublier tout ça. J'apporte un petit trait d'humour cependant, rappelant au journaliste que je suis son enfant préféré.Même si oui, Kyle et Iza ne seraient pas ravis de l'apprendre. "On fera en sorte qu'ils ne l'apprennent pas !", il redevient sérieux, et j'essaie de lire entre les lignes, de comprendre vraiment ce qu'il veut dire par là. "Tu serais lourd si tu voulais me faire entrer dans des cases...", aller à contre courant, c'est mon domaine, une philosophie de vie presque je crois. "J'essaie de ne pas trop me poser de questions mais...maintenant j'essaie juste d'arrêter de me mettre tout le monde à dos.", je soupire, haussant les épaules. "A t'entendre on dirait que tu as plein de regrets..."

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« Tu serais lourd si tu voulais me faire entrer dans des cases... » Un sourire qui est en train de se présenter à mes lèvres, venant marquer les traits de mon visage, amusé par la réflexion de ma première fille, elle qui n’a jamais laissé personne lui marcher sur les pieds, porteuse d’un caractère bien trempée qui est parfois responsables de certaines histoires qui n’auraient pas eu lieu d’être, un certain goût du risque avec lequel j’ai tant flirté au cours de ma vie. « Ca ne risque pas, j’ai toujours eu horreur des cases. » Ce qui est peu de le dire, je suis loin de rentrer dans les cases dans lesquelles on a l’habitude d’y associer les hommes, bien loin d’être la définition parfaite de la virilité et du courage. « J'essaie de ne pas trop me poser de questions mais...maintenant j'essaie juste d'arrêter de me mettre tout le monde à dos. » Un léger mouvement de mon visage, un acquiescement à ses propos, pour de nouvelles résolutions que semblent avoir Jessica, après ces quelques mois douloureux que la famille est venu traverser, à compter de ce jour où la mère de mes trois enfants est venue perdre la vie. « A t'entendre on dirait que tu as plein de regrets... » Cinquante années de vies, très probablement tout autant de regret que je porte sur mes épaules au quotidien, pourtant il y a cette part d’ombre à l’intérieur de moi qui persiste, qui est toujours présente et qui reste la raison pour laquelle mon alliance je ne suis pas capable de la retirer de mon index. « J’aurais toujours celui de vous avoir retiré votre mère. » Une responsabilité que je porte sur moi, qui reste gravé dans mon coeur, malgré toutes les belles paroles que l’on puisse me dire, que je puisse me dire, je ne peux pas changer l’histoire, je vais rester celui qui a conduit ma femme sur le chemin d’un incendie dévastateur. « Je ne regrette pas tout ce qu’on a vécu avec maman, on a passé des moments vraiment merveilleux et sans elle, je sais pas comment j’aurais su gérer l’annonce de ma maladie. » Un soutien sans faille, un soutien de taille qui m’a permis de ne pas me laisser couler par une vie complètement remise en question. « Je regrette la fin de notre histoire, je ne sais pas pour elle, mais pour ma part j’ai été égoïste. Au lieu d’admettre l’évidence, j’ai préféré me persuader qu’on pouvait sauver notre mariage. » Je ne sais pas si ce sont des mots que l’on est censé prononcer à l’un de ses enfants, mais ce sont ceux qui sont en train de franchir la barrière de mes lèvres, pour un coeur qui est en train de se confesser, de faire part de ces regrets avec lesquels je vis en permanence.

☽☽ Mais vous savez, moi je ne crois pas qu'il y ait de bonnes ou de mauvaises situations. Moi, si je devais résumer ma vie, aujourd'hui avec vous, je dirais que c'est d´abord des rencontres, des gens qui m'ont tendu la main peut-être à un moment où je ne pouvais pas, où j'étais seul chez moi. Et c'est assez curieux de se dire que les hasards, les rencontres forgent une destinée. Parce que quand on a le goût de la chose, quand on a le goût de la chose bien faite, le beau geste, parfois on ne trouve pas l'interlocuteur en face, je dirais le miroir qui vous aide à avancer