it's running through my head (polly #2)

Rien ne présageait que Polly allait devoir ressortir de chez elle, et surtout après son bain. Mais elle avait entendu l’appel au secours silencieux d’Alma et elle lui avait répondu. Mais elle en avait envie, elle avait envie de la voir, depuis leur entrevue dans cette salle abandonnée, elle n’avait pensé qu’à elle, mais elle ne devait pas Polly, parce qu’elle avait sûrement quelqu’un d’autre, la rouquine, elle avait sûrement quelqu’un qui faisait battre son coeur et ce n’était pas elle. Pas Polly, qu’on laisse souvent sur le côté, pas Polly qu’on ne prend jamais pour acquis, pas Polly, qu’on préfère laisser sur le côté, ses parents, son ex, tout le monde, Polly était toujours relégué au second plan, elle avait l’habitude maintenant. Sur sa trottinette, elle laisse ses cheveux volés au vent et elle se presse jusque chez Alma, le coeur battant. Quand elle prévient qu’elle est là, elle se demande comment il faut qu’elle lui dise bonjour puis se rend à l’évidence qu’elles ne sont qu’amie, elle ne fait rien lorsque la porte s’ouvre, se gifle mentalement parce qu’elle ne sait pas comment se comporter. Elle sert les dents et entre à l’intérieur, son regard qui s’attarde sur le visage d’Alma. - D’accord. Répond t-elle simplement en se dévêtissent, aplatissant les cheveux qui venaient de faire leur vie tandis qu’elle avait retiré son bonnet. Elle serra doucement la main d’Alma et se laissa guider, trop accaparée par la présence lumineuse de son amie pour poser son regard partout, elle ne cessait de la regarder elle. - Tu leur diras quand tu seras prête. La rassure Polly, d’une voix douce. Et les mots prennent sens dans son esprit, elle se rapproche alors d’Alma et doucement, elle l’attire contre elle et vient l’enlacer, ses bras qu’elle noue autour de la nuque de la jeune rousse, avec un sourire timide. - Je suis contente d’être ici aussi. Murmura t-elle et elle se recula pour regarder autour d’elle - C’est joli. complimenta t—elle en continuant de regarder, tournant sur elle-même avant de s’allonger sur le sol pour regarder le plafond - Tu viens ? demanda t-elle en tendant la main, un de ses bras coincé sous sa nuque. - Le monde est plus beau d’en bas. murmura t-elle en gardant ses yeux rivés sur Alma, incapable de décrocher le regard de celle qui hantait bien trop ses pensées.

Elle avait toujours eu ce coup de coeur pour la rousse, comme si c'était normal, elle l'avait toujours regardé de côté, un petit regard en coin. Et elle avait toujours eu peur de la réaction d'Alma, peut-être qu'elle avait peur qu'elle la rejette. Mais ça n'avait pas été le cas, et le monde tournait mieux depuis qu'elle ne l'avait pas rejeté la fois où elle avait eu envie de la prendre dans ses bras. Alors elle s'était sentie mieux. Et maintenant, elle angoissait un peu de croiser les parents de Polly, au détour d'un couloir.

Polly se rendait bien compte que la situation d'Alma n'était pas facile, et elle avait elle même une famille qu'elle considérait comme merdique, mais elle n'était pas enceinte, et puis si elle l'était, elle n'aurait pas à assumer parce que ses parents ne lui parlent plus. - Je me doute, mais de toutes façons, si tu ne sens pas prête, tu vas t'angoisser et ça ne va pas être bon pour toi. explique Polly en haussant les épaules. Et elle prend ses aises Polly, s'allonge et attend qu'elle la rejoigne. Elle ne mit pas longtemps et Polly tourna doucement la tête vers elle en levant les yeux au ciel. « Tout ce qui est petit est mignon non ? » rit-elle un instant avant de sourire. Polly se rapprocha alors d'Alma, doucement et elle embrassa doucement sa joue « J'avais envie de passer du temps avec toi. » Doucement sa main prit la place de ses lèvres et elle caressa la joue de son amie « Le monde est plus beau quand je suis avec toi. »

Elle n'avait jamais vraiment su comment elle devait agir avec Alma, si elle pensait comme elle. Elle a longtemps penser qu'elle était bizarre, qu'elle n'était pas normal, que ce n'était pas normal de regarder les femmes plutôt que les hommes. Qu'elle devait se faire soigner. Mais Alma, elle a calmé toute cette tristesse, Alma elle a calmé ses doutes, ses pensées les plus noires. Elle les a apaisé, lentement. Petit à petit, et au détour de cette pièce, Polly se sent mieux, apaisée. Le coeur n'est plus lourd. Elle pourrait courir, voler, elle serait capable de soulever des montagnes, rien que de savoir qu'elle pourrait prendre Alma dans ses bras. — tu ne diras plus ça quand j'aurais pris 30 kilos et que je serais énorme ... Polly leva simplement les yeux au ciel et sourit en coin. Elle la trouverait toujours jolie, Alma. Elle la trouverait toujours jolie parce qu'elle avait l'impression que son coeur allait exploser en la regardant, que la lueur de ses yeux continueraient de briller tant qu'elle la laissera la regarder, l'admirer. Elle pourrait rester là pendant des heures, sur le sol. Ça ne la dérangerait en rien, tant qu'elle était avec elle. — moi aussi j'avais envie de passer du temps avec toi. Polly ne put s'empêcher d'agrandir son sourire, se mordit l'intérieur de la joue et ferma les yeux. Quand elle sentit Alma qui bougeait, Polly resta stoïque, elle ne bougea pas. Elle. Elle ne voulait pas lui faire peur, elle ne voulait pas l'effrayer. Lorsque les lèvres d'Alma se déposèrent sur les siennes, Polly se laissa embrasser et doucement, elle déposa une main sur la joue de la rouquine, son pouce caressant sa joue avec délicatesse. Le baiser était timide, tendre. Et Polly s'en contenta. Quand leurs lèvres se séparèrent, Polly l'embrassa une nouvelle fois et du bout des lèvres, à quelques centimètres elle murmura « J'ai l'impression de respirer de nouveau quand t'es près de moi. »