(henrik) wicked witch flyin.

L'automne est là, frais, fringuant, aux notes douces et sucrés de l'Hiver fredonnant à la porte. L'odeur de la cannelle chaude, des légumes de saison rôtis et des bonbons déballés en avance pour le plaisir des papilles, ravivent nos sens les plus exquis. Journée où la température vacille entre le minimal et la moyenne, les feuilles jaunes et brunes tapissent légèrement les sols de la ville de Klamath Falls. Chestnut, le quartier aux demeures splendides. Le voisin d'en face qui ramasse un tas de premières feuilles automnales avec son grand râteau. Les mères du quartier qui baladent leurs poucettes hors de prix, vêtues d'une veste qui l'est tout autant, foulant à petit trot pour un jogging. Ma vue s'extasie à l'idée de me dire que c'est mon chez moi à présent. Déjà six mois que je foule ces rues qui me sont pourtant encore étrangères. J'inspire un bol d'air frais, vivifiant avant de descendre les trois petites marches qui séparent le perron de mon allée centrale. La devanture de la maison est séparée en trois parties ; deux petits carrés de pelouse entretenue tantôt par mon tendre futur mari, tantôt par un jeune du quartier, séparés par l'allée centrale de la maison et d'une allée de parking finissant la parcelle nous appartenant. Je ferme la fermeture éclaire de ma veste en cuir et m'avance vers trois cartons ouverts que j'ai disposés devant la maison il y a quelques minutes. Accroupie face à eux, je fouille dedans. Multiples décorations oranges, noires et blanches s'offrent à moi. Les décoration d'Halloween, appartenant à la demeure depuis des années. J'en sors un squelette que je dépose à mes cotés pour commencer l'assemblage. Le nez coule légèrement et je l'essuie du revers de ma manche de pull brun qui dépasse. Je dépose le squelette à plusieurs endroits avant de me décider finalement sur un seul emplacement. Continuant la décoration du jardin de devant, je salue quelques passant qui m'informe de leur présence. Un coup de vent assez fort et j'en perd une petite sorcière en tissu, probablement fait par un enfant, alors que je voulais l'accrocher à une branche de l'arbre qui se dénude délicatement. Je me retourne pour voir où elle a bien pu voltiger et la petite maline s'est retrouver sur le trottoir d'en face. Une personne passant par là s'abaisse pour la ramasser et je cours rejoindre la petite sorcière égarée, le sourire aux lèvres. « Merci beaucoup ! » J'hurle en courant vers la dite personne secourant la poupée chiffon sans corps physique. « C'est notre petite fugueuse d'halloween. » Je ricane gentiment tandis que je m'arrête face à cette personne. Je ne parviens toujours pas à dissimuler mon accent de l'est mais je ne peine jamais à me faire comprendre. Une main sur ma hanche, l'autre me servant de coupe vue, j'essaie d'établir un contact visuel malgré le contre-jour que je me prend en pleine face.

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La porte de la maison claque et déjà, Henrik s'éloigne à grandes enjambées avec hâte, plus vite, il mettrait de la distance entre la maison et lui, mieux ce sera. Il semble entendre un bruit sourd provenant de l'intérieur, mais ne se retourne pas, il savait très bien ce que Sandra essayait de faire. Plus rien n'allait entre eux désormais et il était difficile de cohabiter sous le même toit pour le couple qui n'en était plus vraiment un. Sandra refusait catégoriquement de lâcher le morceau, Henrik en faisait tout autant, bien trop lâche pour quitter cette femme qu'il n'aimait plus. A mesure où ses pas l'éloignent de la maison, l'ancien militaire se sent mieux, l'air frais du mois d'octobre vivifiait son esprit encombré de mauvaises pensées et de fatigue. Il dormait très mal depuis que Sandra l'avait rejoint en ville et ses cauchemars se faisaient de plus en plus nombreux désormais, pas une seule nuit n'était épargnée. Les instants de repos n'en étaient plus alors Henrik s'agaçait d'un rien, ronchonnait sans arrêt lorsqu'il était question de sa vie privée ou lorsqu'il devait rentrer chez lui après sa journée à la boutique. Il avait la sensation qu'on lui menait la vie dure, mais culpabilisait dans un même temps, convaincu qu'il n'était pas digne de ce que Sandra avait pu lui apporter ses dernières années. Seulement, l'ambiance n'était plus vivable, Henrik ne se sentait plus à l'aise en sa compagnie et chaque prétexte était bon pour s'en éloigner. Alors, oui, peut-être qu'il avait poussé le bouchon un peu loin avec des allusions hasardeuses concernant Cyrilla, rien de sérieux, mais assez pour titiller la jalousie de sa compagne qui s'était mise en colère et lui avait demandé de faire un tour le temps qu'elle se calme. Peut-être qu'il avait fait exprès de provoquer cette colère, trop lâche pour partir de lui-même. Les pas d'Henrik le guident vers une destination encore inconnue, il marchait sans vraiment savoir où il allait, un peu comme dans sa vie actuellement. L'ancien militaire trop absorbé par la situation avec Sandra ne fait pas attention en traversant et manque de se faire happer par une voiture qui klaxonne avant de passer son chemin. Sa surdité partielle faisait qu'il ne l'avait pas entendu en plus de ne pas avoir été vigilent, mais Henrik poursuit son chemin, plus vigilent cette fois. Ses pieds rencontrent les feuilles mortes pendant tout un moment avant qu'ils ne rencontrent un morceau de tissu qui vient s'écraser là. L'homme relève la tête, cherchant d'où cela pouvait venir avant de voir une femme, de l'autre côté du trottoir, venir à sa rencontre, lui hélant quelque chose qu'il n'entendait pas d'où il était. Il ramasse le tissu et l'examine, essayant de comprendre ce que cela pouvait être. « C'est à vous ? » demande-t-il pour confirmer ses dires, n'étant pas sûr de ce qu'il avait entendu au loin. « Qu'est-ce que c'est ? » ajoute-t-il en tendant le tissu à la jeune inconnue qui semblait habiter la belle maison en face, il était dans un quartier qu'il ne connaissait même pas.

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Gigantesque ! Il était vraiment grand ce squelette que je venais à peine de monter et placé. Pour moi, il était dans un endroit stratégique ; pas trop loin des passants mais laissait assez de dégagement pour admirer le reste de la décoration à venir. Je replonge ma main dans les carton, sortant une poupée étrange aux allures d'une sorcière pâlotte. M'avançant vers un arbre pour l'accrocher à une branche dénudée de feuilles, cette dernière prit son envole en un coup de vent assez violent pour le coup. Lorsque le souffle passa, je cherche la petite fugueuse du regard. Sur le trottoir d'en face, je découvre un homme, assez grand, prendre en main la dite sorcière. Je cours le rejoindre, tentant de me faire savoir. Arrivée à sa hauteur, je tente de le regarder malgré le contre-jour dont il m'offre. Alors que l'inconnu aux cheveux blonds m'indique l'objet, demandant si elle m'appartient, j'opine simplement, sourire aux lèvres, affirmant par ma petite blague qu'elle est bien à moi. Perdu, il me la redonne en me demandant ce que cela pouvait être. Honnêtement, même moi je ne serais dire. J'attrape la poupée en libérant une de mes mains, quittant alors ma hanche, j'en garde une sur mon front, me servant de visière pour me faire un peu d'ombre. « Je suppose que c'est une vilaine sorcière. » Je lui répond en haussant vaguement mes épaules, le regard sur le bout de tissu avec, pour seul solide, un visage en plastique. « Merci, en tout cas. » Je le regarde à nouveau, secouant la sorcière à la hauteur de mes épaules, le sourire toujours présent. « Vous auriez du temps ? » J'ose demander après avoir regarder l'inconnu de bas en haut, me mordant la joue délicatement. Pensant qu'il pourrait me prendre pour une dragueuse lourd dingue, je me justifie aussitôt : « Vous êtes plus grand que moi et me faudrait votre hauteur pour accrocher des babioles à l'arbre, si vous voulez bien. » J'indique l'arbre dénudé de notre jardin de devant avec la main détenant la poupée tissu. « Promis, ça ne prendra pas longtemps... C'est que je pourrais avec un escabeau mais de vous à moi ; j'ai peur de me fracturer quelque chose. » Je joue un peu la carte de la demoiselle en détresse pour un rien mais c'est un grand gaillard et Senan n'est pas là pour m'aider, alors, je tente de profiter de la situation. Mon regard dans le sien, j'essaie de le supplier en silence. « Au fait, je m'appelle Zaria. » Je me présente afin qu'on est une base de connaissance et que la décision soit plus facile à prendre pour lui.

@Henrik Nielsen

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Le bout de tissu en mains, Henrik le retourne dans tous les sens pour comprendre ce dont il pouvait s’agir. Un grand mouchoir peut-être, pour une très grande personne. L’idée totalement saugrenue était presque risible, mais il n’avait aucune idée de ce qu’il avait entre les mains jusqu’à ce que cette femme le rejoigne, sûrement la propriétaire de ce bout de tissu volant. Il hausse un moment les sourcils face à la réponse qu’elle lui propose avant que son regard ne se pose de nouveau sur ce qu’il avait entre les mains. Ses doigts rencontrent alors une surface plus solide qu’il examine un instant. « Oh.. » Il en avait bien déjà vu, suspendu à des arbres, mais c’était la première fois qu’il en avait une entre les mains. Henrik était totalement étranger de cette fête qu’était Halloween, il ne l’avait jamais fêté que ce soit en famille ou même après, lorsqu’il était encore à l’armée. Il rend le morceau de tissu avec un sourire, près à s’éclipser, prêt à poursuivre son chemin. Pourtant, il n’en fait rien et dévisage la jeune femme qui lui demandait de son temps. Par réflexe, Henrik regarde autour de lui. Du temps, il en avait à revendre, du moment qu’il le passait loin de chez lui. L’ancien militaire regarde en direction de l’arbre qu’elle lui montre, devant la maison qui semblait être la sienne.  « Bien sûr.. Si je peux vous éviter de passer Halloween aux urgences, alors je peux vous donner un coup de main. » Il serait effectivement dommage de se casser quelque chose en tombant de cet escabeau et puis Henrik était toujours prêt à rendre service, alors il n’hésite pas très longtemps, avec un sourire non feint. « Alors enchanté, Zaria. Henrik. » dit-il finalement entamant un mouvement en direction de la maison qu’elle semblait habiter. « Vous habitez depuis longtemps dans le quartier ? » Il ne connaissait pas vraiment les environs, mais il ne se souvenait pas l’avoir vu dans le coin, peut-être, comme lui, elle était nouvelle dans les parages ? Même si Klamath Falls était une ville aussi accueillante que ses habitants, parfois, il se sentait extrêmement seul et c’est dans ces moments-là qu’il en profitait pour aller marcher, comme aujourd’hui.

@Zaria Markowski

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Mon sauveur des décorations d'Halloween ! Je souris de plus belle quand il accepte finalement de venir m'aider à accrocher des décorations dans l'arbre mort du jardin de devant. « merci beaucoup. En effet, j'aimerai éviter d'aller aux urgences, surtout que je ne suis vraiment pas fanatique de cet endroit. Qui l'est, me direz vous. » Je ricane et lui tapote l'épaule, un peu par nervosité, tentant d'établir un lien entre nous et d'être sympathique à ses yeux. Je me rend compte que c'est peut-être trop tactile déjà et je me reprend en éclaircissant ma gorge. Je me dirige vers l'arbre en question, suivie de près par l'inconnu qui fini par se présenter en retour. J'opine, comme un salue. Henrik, très joli, ça sonne de nos pays de l'Est ce prénom. Je me demande s'il en a des origines. Nous marchons vers l'arbre quand il me demande si j'habite ici depuis longtemps. Toujours souriante, je me retourne en marchant, dangereusement, à reculons. « Pas vraiment, c'est la maison de mon- » Pas le temps de finir ma phrase que je trébuche sur une broutille que j'ai dû laisser tomber. Je réussi à me rattrapé avant que mes fesses ne touche l'herbe froide. Je souris, nerveusement. « Mon fiancé. On vit ensemble depuis quelques mois. Et vous, vous êtes du coin ? » Que je finis par demander en me remettant dans le sens de la marche avant de m'arrêter face à l'arbre et à l'escabeau que j'avais placé. Les mains sur mes hanches, je regarde la grandeur de l'arbre et tend finalement la poupée à Henrik pour qu'il la prenne et l'accroche sur une branche. « Une à votre hauteur, c'est bien. » J'indique alors qu'il monte dessus. « Vous avez décoré chez vous pour l'évènement ? » Une question bateau pour faire connaissance un peu.

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