Bienvenue sur wicked little town, forum city simple et sans prétentions qui se déroule dans la petite mais mouvementée ville de Klamath Falls (Oregon, USA). Lieu de détente où vous verrez s'affronter les différentes classes sociales, venez interpréter des personnages issus de tous horizons. Pour citer une célèbre marque : venez comme vous êtes ! Mais attention, Scandale n’est jamais bien loin pour dévoiler les secrets que vous cachez.
On t'avait conseillé de rejoindre un groupe de parole et, si pendant de longues semaines tu t'étais toujours intimement convaincu que tu n'en avais pas besoin - probablement par excès de fierté, crainte et honte - tu avais finis par admettre ne pas du tout savoir de quoi il en retournait réellement. Tu connaissais les alcooliques et drogués anonymes mais... les réunions pour vétérans ? En quoi cela pouvait-il bien te concerner ? Tu n'étais même pas aux frontières de la retraite, ni même de la trentaine. Tu étais juste... blessé.
- Bonjour... je viens.. pour.. vous savez.. hum. tu t'étais exclamé auprès de quelqu'un accueillant les ex-soldats les uns après les autres. On pouvait entendre que tu n'étais pas à l'aise du tout - et même deviner avec ton chapeau sur la tête que tu te cachais.
- Bienvenue parmi nous. t'avait-on simplement répondu avec un large sourire et une voix apaisante. C'est par ici, on va retirer une chaise pour que tu puisses t'installer. avait ajouté cette même voix après s'être précipité vers l'espèce de cercle où étaient déjà posés quelques personnes. Hommes comme femmes. Jeunes, adultes et personnes âgées confondues. En fait, il y avait de tout ?... Tu en étais complètement surpris bien que, rassuré à l'idée de ne pas faire tâche ou d'attirer l'attention plus que ça de par la jouvence de tes traits.
Est-ce que tu comptais raconter ta vie pour autant ? Non... pas de ton plein gré en tout cas. Tu allais juste écouter et répondre aux éventuelles questions que l'on pourrait te poser.
En emménageant dans la précipitation à Klamath Falls, Henrik s'était rendu compte, après coup, qu'il avait laissé sa psychologue derrière lui. Bien sûr, il pouvait toujours continuer son suivi en visio, mais ce n'était pas quelque chose qu'il appréciait, ayant l'impression de ne pas être véritablement suivi ou du moins pas comme il le voudrait. Alors, le temps que sa thérapeute fasse la passation à l'un de ses confrères dans la région, Henrik devait trouver une solution. Il avait entendu parler d'un groupe de paroles pour les vétérans et sur les conseils de Cyrilla, il avait été à une première réunion. Il avait été assez intimidé de se retrouver au milieu de personnes qui, pour la plupart, n'avaient aucun mal à exposer leurs doutes et leurs peurs devant une quinzaine de personnes. Henrik, lui, n'avait osé rien dire, désirant rester dans l'expectative pour la première réunion. Il l'avait quitté un peu anxieux, mais avec ce sentiment de ne pas être seul.
Deuxième réunion, ce jour. Henrik appréhendait un peu plus que la première fois sans véritablement savoir pourquoi. Persuadé qu'on allait insister à ce qu'il se confie, il avait hésité un long moment avant de continuer ce programme. Pourtant, l'ancien militaire était bien là, sans être sûr qu'il allait avoir l'envie de se confier. Il retrouve les têtes qu'il avait déjà croisé la dernière fois, croise une voire deux nouvelles personnes, le regard perdu tout comme lui la première fois. Alors il échange un sourire bienveillant avec ces personnes, un « bonjour », des petites choses, mais qui restent des marques d'attention qui étaient les bienvenues dans un tel contexte. Les personnes présentes s’assoient finalement, sur les chaises disposées en cercle. Les mains moites, Henrik les passe sur ses genoux, assez nerveux à l'idée que les regards se braquent sur lui, à l'idée de se livrer. Le bénévole qui dirigeait la séance demande finalement si quelqu'un voulait parler et, poussé par une force invisible, l'ancien militaire lève le bras, encore incapable de savoir ce qu'il allait dire. « On vous écoute Henrik. » Le cœur battant, ce dernier baisse le bras et repasse ses mains sur ses genoux, posant son regard sur chacune des personnes présentes, cherchant le courage quelque part, n'importe où. « Depuis mon arrivée ici, mes cauchemars redoublent en intensité. J'en viens à redouter de m'endormir et à lutter contre le sommeil. » Mais le sommeil gagnait toujours. « Les soirs, lorsque je garde Arthur, je culpabilise lorsque je m'endors près de lui. J'ai peur de lui faire du mal.. » C'était quelque chose qui le terrifiait, mais jamais il n'avait rien fait de tout cela, c'était comme si inconsciemment, il savait que le nourrisson dormait à ses côtés. « Qui est Arthur ? »« Mon filleul. Il a perdu ses parents, alors je l'élève avec une amie. » Il était comme son fils, mais c'était bien plus compliqué que cela. « L'idée d'être père vous fait peur, Henrik ? » L'ancien militaire reste silencieux, incapable de répondre à la question, car il n'avait aucune réponse à lui fournir. « Je ne sais pas. » Henrik se renferme un peu sur lui, vivant cette réponse comme un échec. « Merci de vous être confié Henrik. » Il esquisse un léger sourire, par politesse, soulagé que son tour soit passé.
L'Atmosphère était étrange, pas morbide ni stressante mais très... intrigante. Vous portiez tous sur vous, que cela soit visible physiquement parlant ou non, les traces de votre vos drames respectifs. Prothèse esthétique, béquille, canne, tremblements, cicatrices, lueurs éteintes... Le tableau peint sous ton nez était d'une tristesse accablante à contempler - mais d'une douleur encore plus intense de réaliser que tu étais également l'un des personnages sur la toile, dans un coin, sur ton fauteuil roulant.
Un ongle nerveusement enfoncé dans la mousse de ton siège, tu appréhendais les questions que le bénévole allait poser et les réponses que tes voisins.es allaient lui donner. Tu fus toutefois surpris qu'il demande d'entrée de séance si quelqu'un souhaitait s'ouvrir, sans réclamer quoi que ce soit de plus spécifique. C'était libre. Bien sûr, tu ne t'étais pas porté volontaire. Non, tu avais laissé ça à un homme mûre du groupe. Henrik. Un homme qui pourrait probablement être ton père... quelqu'un qui, lui aussi, cauchemarde. Cauchemarde et craint pour ses proches. Et si tu ne pensais pas parler du tout pour ton premier jour, tu attendis que le bénévole le remercie pour lever timidement la main - à défaut de ne pas pouvoir te mettre debout et énoncer fièrement sur un ton militaire les choses auxquelles tu as toi aussi été confronté.
- Je m'appelle Oscar. tu avais commencé par dire avant de tirer ton chapeau vers l'arrière pour que l'on puisse au moins distinguer tes yeux, même si ta crinière en cachait pas mal la couleur. Je... cauchemarde aussi. tu avais annoncé par la suite après un temps de pause, les iris verrouillés sur Henrik. Est-ce que vous avez aussi peur de faire du mal à quelqu'un Oscar ? t'avait questionné le bénévole, le carnet posé sur ses cuisses et le stylo entre les doigts, prêt à noter ta réponse. Ca peut... m'arriver. Mais je sais que je ne suis pas une mauvaise personne. C'est ce que je me répète. Les ordres... vous ne faisiez que d'obéir aux ordres - bien que toi en l'occurrence, c'était pour ne pas les avoir respecté que tu te retrouvais ici, parmi tout ce petit monde. Vous.. élevez un enfant Henrik, qui n'est pas le vôtre, parce que ses parents ne sont plus là. Alors je crois que... vous êtes quelqu'un de bien aussi. tu avais finalement soufflé, quoi que pas sûr d'avoir le droit de donner ton avis là dessus... C'est ce que... je pense en tout cas. tu avais tenté de sourire, pour rassurer. Vous êtes tous et toutes des bonnes personnes, n'en doutez pas. Merci Oscar. avait bouclé le bénévole avec une expression bienveillante sur son visage.
Le cœur d’Henrik battait à tout rompre dans sa poitrine après avoir avoir confié ce qui le taraudait. La question du bénévole passait en boucle dans son esprit. Est-ce qu’il avait peur de faire du mal, est-ce qu’il avait peur d’être père ? A l’âge qu’il avait maintenant, il ne se posait plus vraiment la question. Pourtant Arthur était entré dans sa vie et ça, il ne pouvait plus faire marche arrière, il n’en avait pas envie d’ailleurs. Le bambin était sûrement l’une des plus belles choses qui lui soit arrivé ces dernières années, même s’il avait essayé, durant tout ce temps, de faire passer sa personne avant tout le reste, pour son propre bien. Mais la situation était différente et s’il était capable de s’occuper du bébé, alors il était capable de prendre soin de lui. Mais cela lui faisait peur, il ne s’en sentait pas du tout capable pour le moment car son passé prenait bien trop souvent le pas sur sa vie.
Le fait de le comprendre, là, maintenant, après sa prise de parole, le chamboule. Henrik n’était pas un fan des thérapies, mais il était souvent fasciné par le process et par la faculté de son esprit à comprendre certaines choses lorsque les bonnes questions étaient posées. La prise de parole d’un autre vétéran, beaucoup plus jeune, le tire de sa réflexion et l’homme culpabilise presque de ne pas être resté attentif pendant quelques secondes. L’ancien militaire est quelque peu surpris lorsqu’il rencontre le regard du jeune vétéran. Peut-être cherchait-il le courage de se livrer de cette manière ? Le fait qu’il cauchemarde lui aussi n’est pas surprenant et il pouvait dire qu’il le comprenait, de toutes ces forces. La suite de son discours le fait tout de même réfléchir, fait écho tout un moment en lui. Il ne partageait pas tellement ce mode de pensée dans le sens où il ne se considérait ni comme une bonne personne, ni forcément comme une mauvaise. Il avait été soldat, il avait tué, comment pourrait-il être bon ? Même avec toute la bonne volonté du monde, Henrik avait bien du mal à raisonner ainsi. L’homme regarde le plus jeune, incrédule, met un certain temps pour comprendre qu’il s’adressait à lui, met également un certain pour les assimiler. Il les avait déjà entendu dans la bouche de personnes dont il était proche, mais les entendre d’une tierce personne qu’il ne connaissait même pas, c’était quelque chose de différent. Instinctivement, Henrik croise les bras devant lui, se sentant bizarrement vulnérable et peu à l’aise alors que certains regards convergeaient vers lui. « Eum.. Merci. » Ce n’était sûrement pas la peine de le remercier, mais il n’avait pas su quoi dire sur l’instant, pris au dépourvu. De bonnes personnes. L’ancien soldat essayait de se répéter cela dans sa tête, oubliant totalement le reste de la réunion, se renfermant sur lui-même. Il n’était pas tellement convaincu par certaines choses qui se sont dites, mais ce qu’il a vu dans le regard d’Oscar avait fait écho en lui.
La réunion se passe, la plupart des participant.e.s quittent les lieux sans prendre le temps de participer à la collation. Henrik cherche du regard une sortie, peu sûr de vouloir discuter avec quelqu’un, il voulait juste partir, c’était trop pour lui. Mais ses yeux s’arrêtent sur Oscar, toujours là. Il aurait pu l’ignorer et partir, au lieu de cela il s’approche tranquillement de lui. « Oscar, c’est bien ça ? » Évidemment que c’était ça, il avait retenu son nom, mais il ne savait juste pas comment entamer le dialogue. « Merci encore pour tes mots tout à l’heure. Je dois dire que je ne m’y attendais pas venant d’un inconnu. » Un inconnu qui ignore tout de sa vie, il aurait pu avoir fait des choses affreuses. Et pourtant le voilà devant lui pour le remercier, choisissant le tutoiement rendant les choses moins protocolaires.
Tu avais pris la parole après Henrik, élan de confiance en toi sorti de nul part - tu avais souhaité lui montrer qu’il n’était pas seul. Toi aussi tu faisais des cauchemars, toi aussi tu craignais parfois de blesser ton entourage, toutefois… chaque fois que cela pouvait se produire, tu essayais de rationaliser les choses. Tu n’étais pas une mauvaise personne et tu le savais ; ton passé ne définissait pas entièrement l’homme que tu étais aujourd’hui. Évidemment, tu ne pouvais pas nier avoir tué bon nombre d’individus sur ton passage ni minimiser l’importance de leurs vies respectives mais…c’était ça la guerre. C’était ça de se battre pour un bout de territoire, un village, un pays, une nation entière. Vies prises mais vies sauvées en contrepartie. Vous ne vous en preniez qu’aux armées adverses ; aux porteurs d’armes équivalentes aux vôtres, à des tueurs semblables à vous. Pas aux civils… le moins possible - même si vous n’y échappiez pas pour diverses raisons, qu’il s’agisse de prises d’otages, de villages encore habités ou de boucliers humains ennemis… En tout cas, vous vous efforciez toujours de pouvoir régler les missions sans que ça ne tourne au vinaigre - même si dans ton cas, cela était un peu ironique à défendre.
― Derien. avais-tu soufflé d’une voix inaudible avec un hochement de la tête après qu’il t’ait remercié. Tu avais senti sa gêne, rien qu’à la vue de sa posture changée et au comportement qu’il avait adopté durant le reste du meeting - et ça t’avait d’ailleurs mis mal à l’aise en retour, te demandant si tu avais bien fait de te mêler de ça et de donner ton avis… mais heureusement, une fois le temps de parole terminé, tu eus la surprise de le voir s’avancer jusqu’à toi pour t’adresser la parole et te remercier de nouveau. Oui, mais Oz ça peut suffire aussi. avais-tu souris aussi chaleureusement que possible - ta façon à toi de montrer de la bienveillance. Oh je… je t’en prie. J’avoue que je ne pensais pas que je parlerais pendant ma première réunion… avais-tu annoncé ensuite, attrapant un gobelet de jus d’orange pour en avaler quelques gorgées - t’étais encore qu’un gros et grand gamin pour boire ça, mais ça faisait du bien un peu de sucre. Mais… je pense qu’il… est nécessaire qu’on entende ces choses là. On est les personnes les mieux placées pour en parler honnêtement, sans que ça ne soit biaisé par une quelconque pitié j’veux dire… tu t’étais finalement exclamé, te mordillant nerveusement à l'intérieur des joues. C’est admirable d’élever un enfant qui n’est pas le sien…
La gêne était palpable et il faut dire qu’il n’était presque pas surpris de la ressentir étant donné qu’il s’agissait de sa première interaction directe depuis qu’il avait intégré ce groupe de paroles, en dehors des quelques politesses habituelles. Il n’avait clairement pas prévu de se livrer au groupe lors de cette réunion, encore moins de rejoindre l’un de ses semblables à la fin de celle-ci. Pourtant, une force invisible l’avait poussé vers le jeune homme. Il avait vu dans son regard, il avait reconnu cette étincelle, ce petit quelque chose qu’il avait déjà vu quelque part. Il ne savait pas exactement quel âge il pouvait avoir, mais il le trouvait bien trop jeune pour être ici. On n’était de toute façon toujours trop jeune pour voir certaines choses, trop jeune pour aller au front, trop jeune pour voir la mort en face ou même la donner. Jeune ou plus vieux, ils étaient tous dans le même bateau, cela devait le rassurer, mais lorsqu’il voyait que certains pouvait était en âge d’être l’un de ses enfants, cela ne faisait que renforcer l’horreur qu’il pouvait parfois ressentir. Remercier Oz pour sa prise de parole était on ne peut plus normal pour l’ancien militaire qui avait apprécié l’intervention, malgré sa courte durée. Il était sûrement l’un des seuls avec qui il avait envie d’amorcer quelque chose, un échange peut-être. Il hoche de la tête avec un air entendu, il voyait très bien de quoi il parlait. « Je n’ai sorti aucun mot lors de ma première réunion, donc des félicitations sont de rigueur. » dit-il avec un léger sourire. Il n’avait presque pas pris le temps de dire au revoir et s’était enfui dans l’espoir que personne ne le rattrape, bien décidé à ne plus jamais remettre les pieds dans cette pièce. Et pourtant, le voilà. « Je crois que la pitié est la dernière chose dont nous avons besoin. » Et la pitié, il l’avait en horreur, un peu plus chaque jour. La façon dont on pouvait le regarder lorsqu’il expliquait ce qu’il avait fait par le passé, les regards que l’on posait sur lui, souvent accompagné de la main qui se pose sur une épaule en guise de réconfort parce qu’on pensait que c’était approprié alors qu’Henrik ne voulait pas de tout cela. Parfois, il avait envie de le leur hurler à la figure, il avait envie de crier toutes les horreurs qu’il avait pu faire dans un pays qui n’était pas le sien, juste parce qu’on le lui avait demandé, pour protéger son pays. Il hausse légèrement les épaules, mais un sourire s’étend sur ses lippes à l’évocation d’Arthur et indirectement de Cyrilla avec qui il l’élevait. « Admirable, je ne sais pas, mais merci. Il s’agit du fils d’un frère d’armes que la guerre n’a pas réussi à avoir. » Un vrai guerrier qui n’était pas tombé au combat, mais qui avait été terrassé par la maladie, un comble. « Mais je fais de mon mieux, c’est une première pour moi. » Jamais il n’avait pensé qu’un enfant entrerait dans sa vie, encore moins maintenant, mais c’était sûrement la meilleure chose qui lui soit arrivée. « Tu es un peu jeune pour te retrouver ici non ? »
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