You told me to come so I came

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{ You told me to come so I came }
♛  w/@Stefan Kingsnorth
tw : Vulgarité, mentions de sexe, alcool, Misha.

On ne va pas se mentir. Depuis tout ça, Misha n’était plus vraiment lui-même. Ça le hante. Et le pire dans tout ça, c’est qu’il ne parvient pas vraiment à regretter ce qu’il a fait. Y’a comme un déchirement en lui. Une partie qui ne fait que lui souffler, jour et nuit, qu’elle était grande sa connerie. Puis une autre, qui essayait de lui inculper l’inverse. Que c’était bien trop bon pour le regretter, pour rejeter ça, pour faire comme si ça n’avait jamais existé. Il n’assume rien. Non absolument rien. Mais ça reste là. Dans un coin de sa tête. Des bruits. Des murmures, des souffles coupés. Un frisson, la chair de poule.  

Assi devant le bar de sa cuisine, il tient un verre vide entre ses doigts. Il le fait basculer de droite à gauche, le regard tout aussi vide, fixé sur le mur d’en face. Il a dit qu’il viendrait. Son cœur rate un battement dans sa poitrine. Est-ce qu’il a réellement envie de le voir ? Les mots, ses mots, sur es textos, sont partis plus vite qu’il ne l’aurait voulu. Mais ils ont parlé pour lui. Evidemment. Il provoque quelque chose qu’il ne comprend pas chez lui. Alors le voir lui permettrait sûrement d’y voir plus clair. Et de poser les points sur les i. Qu’il est un homme à femme. C’est ça, un homme à femme, uniquement.  

Ses dents s’enfoncent dans sa lèvre inférieure, alors que le bleu de ses yeux tombe sur son écran de téléphone. Noir, pas de signe de message. Son esprit s’y perd quand même, jusqu’à ce qu’on toque à la porte. Léger sursaut de son visage qui se relève, et sa silhouette à moitié morne, se tourne vers l’entrée. Stefan. Il ne saurait dire pourquoi, les battements de son cœur s’accélèrent encore. De l’angoisse ? Il ne comprend pas vraiment ses émotions, ce n’est que l’inconnu. Une sensation de ne rien contrôler. Et ça a un côté terrifiant, aussi bien qu’excitant.  

Il hésite un court instant, sans trop savoir pourquoi. Et finalement, il soulève sa vieille carcasse et se dirige vers la porte. Hésitant, lentement, il pose sa main sur la poigné, qu’il déverrouille. Puis la porte s’ouvre. Doucement, il apparait devant la porte. Et Stefan aussi, de l’autre côté. Le corps vacillant, il s’accroche fermement à la poignée, alors que son regard croise celui du brun, face à lui. Et pour seule réponse à sa salutation – si s’en était une -, Misha étire un léger sourire, juste en coin des lèvres. Incertain, et pourtant toujours aussi joueur. Peut-être parce qu’il sait que dans toute cette histoire, c’est lui qui tient les rênes. C’est lui qui dirige. Alors baissant finalement les yeux, il s’écarte et de sa main libre, fait comprendre à Stefan qu’il peut entrer. Il attend qu’il ait passé le bas de la porte, pour la refermer derrière lui. Valait mieux pas traîner à vue, avec toute cette histoire.  

_ “ T’as soif ? “

Qu’il se contente de dire, alors qu’il dépasse le plus jeune dans l’entrée, pour se diriger vers la cuisine. Y’a déjà son verre sur le comptoir, puis une bouteille de Whiskey. Ça fait deux fois qu’il ne va plus aux alcooliques anonymes. L’absence d’Adàn, les conneries de Drew, le divorce, puis maintenant ça. Ça faisait trop pour lui. Alors il sort un second verre, le pose à côté du sien, puis le remplit de moitié du liquide ambré. Il fait pareil avec le sien. La bouteille rebouchée et sur le bar, il pousse le nouveau verre vers Stefan, et tire le sien vers lui. Avant d’enfin, reposer ses yeux sur le visage du plus jeune. Traits impassibles sur Misha, alors qu’au fond, c’est pas vraiment le cas.  

_ “ J’étais pas sûr que tu viendrais. “

Qu’il murmure, alors qu’il lève son verre. Il le coince entre ses lèvres et n’avale qu’une gorgée, avant de le reposer sur le comptoir, en un léger bruit de verre. Il grimace légèrement, quand l’alcool traverse sa gorge. Puis après un bref silence, il reprend.

_ “ T’as pas l’air serein, j’vais pas de bouffer. “

Bien que l’idée soit pas non plus déplaisante, il la chasse de son esprit, laissant simplement ce mauvais sourire à la commissure de ses lèvres. Et il réavance sa main, pour pousser un peu plus le verre destiné à Stefan, vers le gamin.

_ “ Tu devrais avaler ça, ça te déridera un peu. “

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Un verre, puis deux. Il réfute. La question, n’était pas de savoir si son gosier était sec. Y’avait juste besoin de boire. Boire pour détendre l’atmosphère. Parce que la situation avait un fond bien trop sérieux, pour que Misha l’affronte à jeun. Y’avait un truc à accepter au fond de lui, qu’il n’était pas prêt à faire. L’avouer avec ivresse, c’était plus facile. Rétorquer “j’étais bourré” quand on le lui en reparlera, aussi. Misha, il a la fâcheuse tendances à penser que s’il fuit ses problèmes, ils finiront par disparaître. Alors il les remplis, les deux verres. refus encore. Rictus soufflé par les narines, lui échappant, Misha hausse un sourcil alors qu’il toise le gamini. Il n’a pas la même façon d’affronter la situation. Ils ont l’air bien différents, vu d’ici. Misha lui, il boit. Le verre se vide, assez vite, comme si ce n’était qu’un shooter. Il a pourtant une bonne résistance à l’alcool, et sait qu’il lui faudra plus que ça. Besoin de se détendre. L’autre en face est plus tendu encore, alors ça agace un peu le ténébreux, qui tapote le comptoir du bout des doigts, tandis que le bleu de ses yeux retombe sur le verre que Stefan ne touche pas. Et une reproche. Ca arrache un peu plus le sourire à Misha, sourire qui en coin des lèvres, s’étire un peu plus. Ses yeux se relèvent vers le plus jeune, pourtant, il reste silencieux. Y’a pas que lui qui a besoin de parler. Mais ça semble plus facile pour Stefan, de tout remettre sur le dos de taulard. Il ne peut pas lui en vouloir, dans le fond, ils sont deux à ne rien assumer de ce qu’ils ont fait. Mais la question qui trottait dans la tête de Misha, c’était de savoir lequel des deux, y pensait le plus ? Lequel des deux était le plus torturé par tout ça ? Et lui, il avait beau être ailleurs depuis tout ça, se poser des tas de questions sur lui-même, il en était presque sûr : C’était pas lui qui vivait le plus mal la situation. L’agacement s’entendant dans la voix de Stefan, confirmait bien les pensées du barman.

_ “ C’est vrai, qu’le doigt y ripe facilement sur ce machin là. “

Qu’il se moque un peu, les yeux retombant sur la bouteille qu’il débouche encore. Et il remplit son verre avant de le remonter jusqu’à ses lèvres. Sans même éteindre ce mauvais sourire. C’est pourtant pas qu’il s’amuse de la situation, loin de là. Il en est tout aussi mal à l’aise. Mais la panique, transformée en une espèce de frustration, chez Stefan, le fait sourire. Le gosse semble vouloir fuir, ne pas assumer ses actes. Ironie du sort. Murmure de fin. Misha repose son verre à moitié vide, sur le comptoir, au même moment. Il se pince les lèvres, pour ne rien perdre du parfum. Puis il se racle légèrement la gorge, alors que ses doigts restent scellés au gobelet.

_ “ Et toi, tu voulais pas ? “

Qu’il répond machinalement, les traits du visage plus serrés. Puis il relâche son récipient. Il chasse la pièce du regard, fourre ses mains dans ses poches, puis s’éloigne du bar. Il passe à côté de Stefan, continue son chemin jusqu’au sofa.

_ “ J’suis pas sur que la question, ce soit de savoir s’qu’on voulait. “

Il arrive au canapé, et s’y assoie, pour s’y enfoncer. Et là, il repose son attention sur l’autre.

_ “ J’t’ai pas invité pour ça ce soir là, j’ai voulu jouer avec toi, parce que j’ai cru que t’étais gay. Mais vraiment gay. “

Mine déconcertée, étonnée, qu’il minaude pour enfoncer ses dires. Parce que dans le fond c’était un peu ça ses intentions ce soir là. Lui foutre un vent, après l’avoir chauffer, le pauvre gamin. Parce que Misha, il est un homme à femme, rien d’autre.

_ “ J’pensais te laisser en plan. “

Qu’il avoue, sans même la moindre gêne d’ailleurs.

_ “ Le reste, j’l’avais pas prévu, je l’voulais pas non plus. “

Il hausse les épaules, puis lève ses jambes qui tombent sur la table basse, devant lui. Ses mains se joignent sur son ventre, sa nuque se repose sur le dossier du canapé. Et il lâche un profond soupir, détournant son regard de Stefan, d’un faux air totalement désintéressé. Puisque le gamin semble vouloir simplement, oublier cette histoire.

_ “ Au moins, j’sais qu’il y a qu’avec les nanas que c’est mon truc. Toi … “

Il se retourne vers lui, et pointe son index en sa direction.

_ “ Te manque des ballons, et un trou de plus. “

Sa main retombe sur le repose bras du sofa, sur lequel il s’appuie, accoudé, pour se pencher légèrement en la direction de Stefan.

_ “ T’étais même pas un bon coup. “

Mensonge. Parce que même s’il ne l’avouera jamais, Stefan avait été “sa” chose, et ça avait été terriblement bon. Un bon coup. Et qu’on le laisse être possessif comme ça, animal, dominant, il aime ça. Femme comme homme visiblement. Bien que dans le fond, il le sache pertinemment : Il n’ira jamais chercher quoi que ce soit chez un autre homme. Il ne tient pas à être comme ça. Il ne l’assumerait pas. Stefan c’était un dérapage, un bon dérapage. Qu’il préfère garder en bonne mémoire.

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“ Pourquoi tu voulais me voir une fois de plus alors ? “ Officiellement, y’avait pas de raison, parce qu’il avait l’esprit tellement embrumé par la situation Misha, qu’il était bien incapable de l’avouer, même à lui-même. Officieusement, il avait justement besoin de savoir ce qu’il était vraiment. Mettre les choses au clair. Savoir ce qui s’était vraiment passé. Comprendre pourquoi il avait eu envie de ça. Jusqu’ici, il se disait et se convainquait que c’était à cause de l’alcool, dans ses veines. C’était l’excuse la plus crédible qu’il s’était trouvé, pour s’expliquer. Plus à lui-même qu’au reste du monde d’ailleurs, parce qu’il avait tant refusé d’en causer avec ses proches, que tous avaient compris avant lui-même. Il se contente alors, face à Stefan, d’hausser simplement les épaules avant de rejoindre son canapé. Air faussement détaché, comme si rien de tout ça ne l’atteignait. Feindre, ignorer, comme si tout allait disparaître en faisant comme s'il n’y avait aucun problème.

La suite, elle provoque une légère déconnection de la réalité, dans les neurones de Misha. Stefan se retrouve à genoux devant lui, entre ses jambes. Instinctivement, le taulard il se redresse légèrement, inquiet des idées de l’autre en face. Les battements de son cœur accélèrent, et pas que par l’inquiétude des gestes que pourraient avoir l’autre. Y’a une certaine excitation qui monte en lui, face au comportement de Stefan. Ça ne se contrôle pas, et c’est frustrant. Alors il serre sa mâchoire, le torse bombé à chaque inspiration. Le bleu de ses yeux est rivé sur le visage du plus jeune, tandis que ses poings se ferment, se serrent. Puis il quitte le regard du gamin, pour suivre ses doigts qui glissent sur ses cuisses. Sa salive traverse difficilement sa gorge, quand il en arrive à sa fermeture éclair. Il aurait aimé pouvoir affirmer que tout ça, ça ne lui faisait rien. Qu’il en n’avait rien à foutre. Qu’il n’était pas comme ça lui. Qu’il avait besoin d’une femme, une vraie femme, pour jubiler. Mais son corps le trahie tout seul. “ C'est que tu vois, je suis un peu concon en fait donc je comprends pas trop pourquoi tu m'invites chez toi si je suis un si mauvais coup. “ Petit silence, respiration difficile. Ses yeux remontent vers Stefan, qui proche de la fermeture du jean, s’est stoppé. Moment de répit.

_ “ Recule. “

Qu’il grogne Misha, entre les lèvres. Les traits du visage serrés par une frustration bien visible. Mené par un orgueil démesuré. “ Pourquoi tu voulais me voir alors ? “ Lèvre scellées, et fortement. Il enrage dans le fond, le taulard. Contre Stefan, et contre lui-même. Lui-même qui n’est pas capable de résister à ça. Juste ça. De la part d’un mâle ? Qu’il se sente dans un tel état d’envie, quand une femme se met à genoux devant lui, c’était sa fierté. Mais là, c’était pour lui, dans sa tête, pas normal. Alors ses mains finissent par tomber de chaque côté de lui-même, contre le canapé, qu’il serre aussitôt entre ses doigts. Il s’y accroche, si fort, comme si ça allait l’empêcher de sombrer.

_ “ C’est toi qu’assumais rien, et maintenant tu vas la jouer comme ça ? “

Qu’il finit par cracher, d’une voix raillée par ses émotions. C'est grogné, un reproche. Son ton est presque agressif, pourtant murmuré. Comme s’il ne voulait pas que les voisins puissent écouter aux portes.

_ “ Enlève... Tes mains. “

Qu’il rajoute, le corps immobile, paralysé. Parce que sa conscience lui hurle de dégager Stefan loin de là. De le foutre dehors, et sans douceur. Mais que son corp réclame tout le contraire. Qu’il n’a dans le fond, qu’un seul et unique désir : Que le Kingsnorth s’empare du bouton de son pantalon, et le laisse enfin respirer...

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Stefan ne semble pas comprendre, la bataille interne que subit Misha, avec sa propre conscience. Il s’élève, il s’énerve, il hausse le ton. Il n’a pas totalement tort, l’attitude de son amant est tout sauf respectueuse, si enfin, Misha l’avait été un jour, avec quelqu’un d’autre que Drew ou Juliet. Pourtant, c’était bien la dernière des choses qu’il voulait, que de se brouiller avec Stefan. Le seul. Stefan avait un étrange rôle important, dans l’entourage du taulard. L’étrange passage honteux de sa vie, et en même temps, l’un des plus importants. Celui qu’il voudrait fuir, et pourtant, qu’il n’aimerait pas voir trop loin de lui. Y’avait beaucoup de contradictions dans chacune de ses pensées liées à Stefan. Et il avait certainement cru que jouer avec lui, lui permettrait de le garder sans en assumer les faits. Mais tout semblait lui échapper.

Surpris par la réaction du brun, Misha reste un moment immobile, alors que l’autre crache son venin. C’est comme un arrêt sur image, le son est en décalé, presque sourd. Il emmagasine les reproches. Il est pas du genre mutin Misha. Mais là, il est figé. Il ne sait comment réagir. Il n’a jamais su de toute façon, laissant les donzelles partir en claquant la porte, toute sa vie. Sachant que trois autres attendaient leur tour derrière. Mais Stefan est loin d’être ce genre de Drama Queen.

Puis plus rien. Stefan a décidé de prendre la porte, et Misha le comprend en suivant son regard qui s’y dirige. C’est presque machinal. Le taulard se lève, presque automatiquement, comme s’il était un robot opérant un mouvement bien rodé. Ses doigts empoignent fermement le poignet du plus jeune, le tirant en sa direction pour finalement le faire pencher vers le canapé. Il l’y pousse, le faisant tomber les fesses dans le sofa. Il inspire, il soupire profondément, avant de se tourner pour faire face au plus jeune. Il le fixe du haut qu’il est, avant de s’accroupir pour se mette à sa hauteur. Ses mains se plaquent sur les genoux du plus jeune, dont il tente de capter le regard, le plus sérieusement du monde. Un peu torturé, ou tourmenté, le ténébreux. Il ne sait que dire, pour expliquer réellement la situation.

_ “ Arrête d’être plus con que con, ok ? “

Qu’il finit par lancer, opérant intentionnellement une légère pression sur les genoux et le début des cuisses de Stefan, pour qu’il reste bien dans le canapé.

_ “ Tu voulais pas être vu avec moi, alors t’assume aussi bien que moi ! “

Point vrai. Y’avait leurs discussions sms pour le prouver. Mais il n’en rajoute rien le taulard, il sait que l’autre d’en face, tout ça, il le sait aussi bien que lui. Alors avant même de le laisser en placer une, il reprend :

_ “ Le problème il est pas d’assumer ou non, il est qu’faut savoir ou on va maintenant. Et qu’à l’évidence toi, tu sais pas ou tu vas, ni s’que tu veux ! Tu voulais pas venir, et maintenant tu me fais ta putain de scène de ménage ? “

Le ton de Misha n’est pas vraiment agressif, plutôt dans l’incompréhension et la reproche. Parce que finalement, le gamin ne voulait plus le voir, pour finalement faire une étrange crise aujourd’hui. Il essayait d’éclaircir les choses dans sa tête. Plutôt compliqué quand un tas d’émotions contradictoires s’y mêlent. Alors finalement, il se redresse, fait un demi-tour sur lui-même, puis le corps comme lassé, il se laisse à son tour tomber dans le canapé, à côté du brun. Un bras vient se poser sur le dossier du sofa, dans le dos de Stefan, vers qui il détourne visage et attention. Pour la première fois, y’a pas vraiment de trait amusé sur le visage serré du taulard. Il est plutôt agacé, mais il garde étrangement son calme, pour le sang chaud qu’il est.

_ “ J'sais même pas s’que t’attends, ou s’que t’espère de moi. “

Parce que lui il le sait, que y’a jamais rien à espérer de Misha Kane. Et le premier déçu, c’est bien lui. Tellement déçu de lui-même qu’il n’attend plus rien de lui-même. Son regard descend alors vers sa main sur sa cuisse, ses doigts qui jouent avec l'anneau de son mariage, qu'il n'a même jamais retiré, juste pour emmerder Darcy. La mâchoire serrée.